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 Effet Papillon [Tome II]

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Rufus Shinra
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyMar 24 Nov 2009 - 9:25

Un petit passage en plus, qui a son importance, et le commentaire de Skay qui ma foi est très pertinent! Oui, je reposte!

Alors, ce petit passage est terriblement bon. Le système Horizon qui est connu, mais nos expéditions intergalactiques restent un mystère pour eux. C'est vrai que cela est un peu étonnant, nous qui connaissons ces détails et les associons à l'univers SG. Mais les jaffas... C'est sur, il y a de quoi tempérer les ardeurs belliqueuse.

Donc excellente suggestion de Skay, et jolie utilisation par Rufus. Bravo Heureux
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Rufus Shinra
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyDim 29 Nov 2009 - 15:06

Chapitre 09 : Déchirure

Le regard de Shanti s’attarda quelques instants sur celui de Campbell, qui portait comme elle des vêtements sombres, légers et fonctionnels. Elle vit dans les yeux de l’homme la même appréhension que celle qui régnait sans partage dans son esprit. Une partie s’auto-entretenait, car la jeune femme devinait qu’il s’agissait d’une peur différente de celle qu’elle avait ressenti lors de la destruction du Bellérophon, ou bien lors de sa fuite éperdue vers le hangar du croiseur immobilisé entre deux galaxies. Cette angoisse venait d’elle-même, de la semaine qu’elle venait de passer, et de ce qu’Atlantis lui avait montré.
-T’inquiète, chuchota Campbell dans le silence absolu de la pièce. Ca va bien se passer. On va sauter sur place, faire le boulot et repartir sans être vus.
-Oui, merci, répondit Shanti en jouant le jeu, alors qu’elle savait pertinemment que son interlocuteur ne croyait pas plus qu’elle à ces mots.
Au bout de quelques instants, elle se rendit compte que cette certitude sur l’homme en face d’elle n’était pas qu’une simple interprétation de son langage corporel, mais bien une connaissance, comme elle ressentait désormais les émotions de son supérieur, sans pour autant qu’elles ne se mêlent aux siennes. Les sensations étaient nouvelles, riches, effrayantes, et leur présence suffisait à la déstabiliser, alors même qu’elles étaient sensées l’aider.
Elle respira profondément, puis se posa contre une paroi.
Vous sentez-vous bien, lieutenant Bhosle ? demanda silencieusement Atlantis par un canal privé.
Ca pourrait être mieux.
Je m’en doute, au vu des derniers jours. Mais, et faites-moi confiance là-dessus, ça pourrait être largement pire, étant donné le rythme de votre entraînement.
Dois-je être rassurée ?
A vous de voir.


-Nous allons arriver en orbite planétaire d’ici quelques minutes, annonça la voix féminine d’Atlantis. En raison des systèmes de protection de l’installation, je vais vous amener au niveau de l’agglomération elle-même. Je vous suggère de vous déplacer rapidement sitôt sur place, car il est envisageable que la téléportation soit repérée par la défense locale. Théoriquement, vous devriez recevoir les informations des capteurs de la frégate en temps réel, pour faciliter votre infiltration. Dès que vous aurez accédé au système de contrôle, l’un d’entre vous devra établir une connexion neuronale pour me permettre d’y accéder. Je procéderai alors à votre extraction. Avez-vous des questions ?
-Resterons-nous en contact avec vous ? demanda Maltez.
-En permanence. Dans l’improbable cas d’une coupure des communications, atteignez la Porte locale et dirigez-vous vers l’adresse de secours que je vous ai fournie. Un vaisseau y sera alors envoyé, même si je doute qu’une telle procédure soit justifiée, étant donné le niveau technologique apparent de cette civilisation, somme toute primitive.
Si les jaffas sont primitifs, je ne suis pas sûr de vouloir savoir comment elle considère notre civilisation…, pensa Campbell.
Les membres de SG-22 ne répondirent pas, et un silence oppressant vint recouvrir la pièce jusqu’à ce que la voix d’Atlantis vienne le briser :
-Nous sommes à présent en position stationnaire au-dessus de Dakara. Bonne chance.

Le flash de la téléportation aveugla brièvement Shanti, avant d’être remplacé par un paysage nocturne qu’elle reconnut aussitôt comme l’un des quartiers industriels de la capitale. Elle refoula sans y penser la masse d’informations qui lui venait sur ses environs, tandis que ses yeux s’adaptaient instantanément aux ténèbres, lui donnant une vision parfaitement claire de son environnement.
Prise d’un léger vertige quand sa perception améliorée se manifesta, elle se reprit aussitôt et suivit Maltez qui se mettait à couvert près du mur d’un bâtiment. Plaquée contre celui-ci, elle remarqua qu’une arme l’aurait quelque peu rassurée, alors même qu’Atlantis lui avait démontré leur inutilité dans la situation où était désormais SG-22.
Tout entraînement garde ses séquelles, on dirait, pensa-t-elle en regardant ses mains vides.
On pense tous la même chose, Shanti, lui transmit silencieusement Maltez. Et croyez-moi, c’est encore plus dur pour moi…
Oui, répondit-elle de la même manière. Vous avez plus d’expérience.
Bon, on discutera de tout ça après, quand on sera rentré à bon port. D’abord, on se dirige vers l’objectif. Et en silence.
Aussitôt, Maltez s’engouffra dans le dédale de rues, sa démarche donnant l’impression qu’il les connaissait depuis des décennies. Il fut suivi par Shanti et Campbell, qui, comme leur supérieur, s’orientaient sans peine à l’aide du flux d’informations que la frégate camouflée leur transmettait depuis le vide spatial.
Stop, leur intima Maltez. Groupe de soldats à cinquante mètres. Dans le bâtiment marqué. On contourne.
Un petit immeuble changea brusquement de couleur sous les yeux de Shanti, et celle-ci y vit la position de tous ses occupants et leurs activités probables. Leurs corps analysaient les vibrations de l’air et du sol, les capacités de calcul des nanites recoupant ensuite les informations pour fournir les conclusions adéquates.
Sans générer le moindre son, le groupe pila avant de changer de direction, courant à une vitesse qui aurait été jugée impossible selon les standards humains que Shanti acceptait encore une semaine auparavant.

Les évolutions avaient été brutales, parfois subtiles, comme les améliorations fournies à ses cinq sens, parfois moins, ainsi qu’en témoignait l’allure à laquelle ils se déplaçaient. La jeune femme avait pu maitriser, non sans mal, ces aptitudes qu’Atlantis affirmait communes à tous les militaires Altérans, et essayait de ne pas penser aux contradictions qu’elles soulevaient dans son esprit.

Celle-ci jetait parfois un coup d’œil aux alentours, cherchant un éventuel danger, qu’il s’agisse d’une patrouille ou d’un évènement quelconque susceptible d’attirer l’attention sur eux. Elle s’apprêta à suivre ses coéquipiers dans un virage destiné à éviter l’un des groupes de jaffa surveillant la ville lorsque, brusquement, sa vue se brouilla, ses jambes se dérobant sous elle.
Les instants suivants ne furent que chaos, alors qu’elle tombait, entrainée par sa vitesse. Elle n’eut que le temps de ressentir Maltez et Campbell trébucher et tomber à leur tour sur le sol poussiéreux, avant de toucher elle-même le mur en face d’elle.

La douleur fut intense, mais s’estompa aussitôt, laissant place à une sensation de douceur, tandis que sa vision tardait à revenir. Elle ne pouvait bouger, mais sentait la confusion chez les deux autres membres de SG-22, qui se relevaient rapidement.
Qu’est-ce qu’il s’est passé ? demanda Campbell.
Tout le monde va…Shanti ! s’exclama Maltez en se précipitant vers la jeune femme qui gisait au milieu des débris du mur qu’elle venait de transpercer dans sa chute.
Votre amie va bien, intervint Atlantis. Il y a eu une brève perte des communications quand un vaisseau autochtone est ressorti d’hyperespace entre la frégate et vous-même, ce qui a provoqué l’incident.
Et Shanti !? reprit Maltez.
Ses systèmes d’autoprotection se sont activés à temps, et elle devrait reprendre conscience d’ici quelques instants. Comme je vous l’ai déjà dit, vos combinaisons, comme les nanites, vous offrent une bien meilleure survivabilité. Cependant…
Quoi, maintenant ? aboya Campbell.
Les données d’observation indiquent que la patrouille proche se dirige sur votre position en ce moment-même. La discrétion semble désormais compromise. Poursuivez la mission dès que le lieutenant sera à nouveau sur pieds.
Est-ce que ces merdes risquent encore de nous arriver ? continua le lieutenant-pilote, aigri.
Peu probable, et même, le cas échéant, seule l’interruption de la communication est déstabilisante. Vous êtes totalement capable de continuer la mission de manière autonome, sans transmissions quelconques. Cependant, je tiens à vous suggérer d’éviter les affrontements directs. Si vous bénéficiez d’un avantage qualitatif certain, votre maitrise des capacités de combat reste trop sommaire pour compenser une infériorité numérique telle que l’actuelle.

La patrouille se dirigea rapidement vers le coin de la rue, se rapprochant du vacarme qui l’avait attiré, et son chef, un vieux jaffa vétéran de la rébellion, fit signe à ses soldats de s’arrêter. Il risqua un regard dans la rue voisine, et y vit un bâtiment municipal que marquait un cratère.
Puis il distingua deux silhouettes qui semblaient vouloir aider une troisième à se relever.
-Intrus. Au moins trois. Ils sont armés d’explosifs, murmura le chef. A mon ordre, en position, lances armées. Je ferai une sommation, une seule. Au moindre geste, tuez-les.
Il regarda brièvement les jaffas de sa patrouille acquiescer, certains avec un sourire. Tous ou presque n’étaient que des jeunes sachant à peine tenir leur arme, et ils voulaient en découdre, accueillant toute possibilité de combat comme une chance.

Merde, ils nous ont repérés, dit Campbell. Allez, Shanti, relève-toi, on a dix secondes avant de se faire tirer dessus !
Les murmures du chef de troupe étaient parfaitement audibles pour les deux militaires, et ceux-ci lâchèrent un léger soupir de soulagement en voyant leur coéquipière rouvrir les yeux et se relever avec de moins en moins de difficulté.
Ca va ? demanda Maltez.
Oui, répondit laconiquement Shanti. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
On vous expliquera plus tard. L’important, maintenant, c’est qu’on est repérés et qu’il va falloir filer vers l’objectif à toute vitesse.

-Maintenant !
Une douzaine de jaffas surgirent du coin de la rue, se mettant en position de tir, lances armées et pointées vers le groupe.
-Rendez-vous ou nous tirons ! hurla le plus vieux des jaffa.

Maintenant, souffla Maltez, en laissant s’attarder son regard sur la troupe ennemie, détaillant le visage de chacun de ses membres.

Les ombres se retournèrent, esquissant le geste de se baisser. Le chef de troupe, survivant de plusieurs attaques de guerriers Kull, ne voulut pas prendre le moindre risque, et ouvrit le feu, imité l’instant d’après par toute la patrouille.
Le guerrier, qui pouvait se vanter en toute honnêteté d’avoir tout vu, faillit tomber en arrière de surprise lorsque ses cibles firent brusquement un bond de plusieurs mètres, qui les amena en un instant au sommet du bâtiment, tandis que les tirs s’écrasaient contre le mur déjà ravagé.
Qu’est-ce que… ? se surprit-il à penser avant que ses réflexes ne reprennent le dessus.
Les formes humanoïdes se découpaient dans la nuit éclairée, et avant que quiconque puisse leur tirer dessus, s’enfuirent à une vitesse absurde.
-Donnez l’alerte ! hurla-t-il pour ramener ses troupes à la réalité. Les intrus se dirigent vers la montagne et l’Assemblée !
Son second, camarade de combat l’ayant épaulé au cours des plus violents combats de la rébellion, se reprit plus tôt que les autres, et partit vers le plus proche poste de garde.
-Tout le monde, avec moi, on y va ! dit-il aux autres, voyant que son premier ordre allait être exécuté sans problème.

Les toits défilaient à toute vitesse sous les yeux de Shanti, qui était dans un état second, en train d’assimiler le fait qu’elle était encore en vie malgré sa certitude que le choc allait signer son arrêt de mort. Elle sautait sans même s’en rendre compte, absorbée par les informations qui lui revenaient de son propre corps.
Sa tenue avait absorbé la majorité de l’énergie, prête à être réutilisée, tandis que les nanites avaient complété son travail et protégé ses organes et son squelette, avant de réparer les lésions mineures provoquées par l’impact.
Attention, la prévint Atlantis. Je suis dans l’incapacité de brouiller tous les signaux d’alerte. Il est probable que vous soyez attendus sur place.
Vous n’arrivez pas à couper leurs communications ? répondit Shanti, étonnée de découvrir une limite au pouvoir de son interlocutrice.
Tournez la tête.
Elle obtempéra, sans cesser de passer d’un toit à l’autre, et comprit.
Effectivement, ça devait être imprévu, pour vous, dit Shanti en détournant le regard des feux d’alerte qui avaient illuminé un bâtiment, repris aussitôt par le reste de la ville, qui commençait à s’agiter.



-Alerte ! hurla une voix au milieu du tocsin. Aux armes !
Van’Tet se réveilla brusquement et sauta hors de sa couchette. Attrapant son uniforme d’une main et sa lance de l’autre, il se rua vers la porte à côté de l’officier, imité par tous les jaffa du dortoir.
Une nouvelle attaque ? Sur Dakara ?
A l’extérieur du baraquement, les soldats couraient dans toutes les directions, tandis que des ordres fusaient de part et d’autre. Un gradé le désigna, avec tous les soldats voisins :
-Vous, au poste de défense principal de l’arme des Anciens ! aboya-t-il avant de s’adresser à un autre groupe.
Il courut du mieux possible, sans s’attarder sur son apparence, en vêtements de nuit, s’écorchant les pieds contre des pavés en mauvais état. Sautant au-dessus d’une barricade, il observa rapidement son environnement, et prit quelques secondes pour mettre sa veste d’uniforme, qui pouvait le protéger de certaines armes. Ses voisins scrutaient alternativement le ciel et le sol, à présent tous deux illuminés, alors que les servants d’armes lourdes faisaient pivoter celles-ci vers l’immense cour.
Dans les instants suivants, la frénésie sembla se calmer, les ordres n’étant plus donnés que par intermittence aux quelques retardataires.
Qui peut vouloir nous attaquer ? Non, qui a le pouvoirde nous attaquer ? se demanda l’espion en vérifiant son arme.
Son chef de patrouille surgit des ténèbres et passa en un geste de leur côté de la structure défensive.
-Tirez sur tout ce qui approche. Plus personne n’est sensé venir ici, alors ouvrez l’œil ! On n’a plus de contact avec la flotte et les autres postes ne répondent plus.

Les secondes s’écoulaient lentement, tandis que seuls quelques murmures perçaient le silence qui régnait désormais chez les soldats. Van’Tet était à la fois tendu par la menace inconnue et fasciné par le comportement de ses voisins.
Ils se soutiennent mutuellement, ils mourraient sans hésitation pour protéger leurs frères, mais aucun d’entre eux n’est capable de faire preuve de cette noblesse en-dehors de la guerre…Ne sommes-nous rien de plus que ce que les Goa’uld avaient fait de nous ? De simples guerriers, incapables de vivre en paix, obsédés par la mort ? Est-ce que, moi-même, je ne suis pas en train de vouloir faire la guerre à la guerre ? Ou est-ce que je…
-Attention ! murmura un jaffa à proximité. Il y a quelque chose qui vient. Sur les toits.



Ils nous attendent, dit brièvement Maltez. Shanti, vous allez mieux ?
Oui. Quels sont les ordres ? répondit-elle.
Vous vous en êtes mieux sortis que nous aux entrainements. Retenez-les pendant qu’on accède au machin.
D’accord, je ferai mon possible, mais essayez de faire vite, ils déploient de plus en plus de moyens.


Les formes des intrus se déplaçaient rapidement, jusqu’à arriver au bord de la cour centrale, dans laquelle ils sautèrent, laissant pantois les jaffas témoins du défi lancé aux lois de la gravité. Ceux-ci reprirent leurs esprits lorsque les trois êtres touchèrent le sol sans violence, avec un calme terrible, entre la barricade et la montagne.
Van’Tet, qui comme tous ses semblables, avait suivi du regard la courbe impossible des assaillants, reprit ses esprits en voyant deux d’entre se ruer vers l’entrée du complexe, la troisième se tournant pour faire face aux défenseurs.

-Feu ! hurla l’officier.
D’un même mouvement, plusieurs dizaines de tirs partirent simultanément vers la frêle silhouette, qui ne semblait pas porter la moindre arme.
Alors que, sans y réfléchir, il tirait de sa lance, Van’Tet remarqua cette absence, et ses possibles implications lui donnèrent des frissons, faisant trembler son arme quelques instants avant de viser à nouveau vers sa cible, le bruit de sa lance couvert par celui des tourelles lourdes entrées en action.

Durant les quelques secondes de déchaînement d’énergie, un nuage de poussière s’était formé autour de leur cible, et, sur un ordre de l’officier, ils interrompirent leur attaque pour en vérifier les effets.

Regardant le nuage se dissiper, l’espion ne put réprimer une autre série de frissons dans son échine, et il sut d’avance ce que la poussière allait révéler.

La forme, mince et esthétique, était encore debout, intacte, ombre vivante au milieu de l’estrade puissamment éclairée, dont le corps était aussi noir que l’espace, la tête contrastant brusquement avec le reste.
Le même ébahissement prit possession de tous les défenseurs, tel un charme qui ne fut brisé que lorsque la femme fit lentement un pas dans leur direction, levant progressivement son bras gauche. L’officier visa soigneusement sa cible, et tira une rafale de projectiles de plasma vers elle.

L’une des formes devant elle bougea lentement, puis, alors qu’elle l’observait se mouvant au ralenti, déclencha son arme. Shanti ressentit aussitôt la décharge qui s’avançait vers elle, et termina son geste de la main, sans plus réfléchir. Elle voyait les sons, elle entendait les émotions, elle ressentait le paysage. Son esprit luttait pour garder le contrôle, se concentrait pour donner un sens aux informations qui venaient le surcharger, le meurtrir, le dénaturer.
Les propos d’Atlantis lui revenaient à l’esprit. Chacun des projectiles de plasma rayonnait de l’énergie autour de lui. Elle la voyait, la sentait. Elle donna le même ordre à ses nanites que durant l’entrainement, laissant celles-ci puiser dans ces réserves pour les utiliser aussitôt, chacune d’entre elle exerçant une infime force électromagnétique sur l’un des dards de feu.

Van’Tet regarda, comme hypnotisé, les projectiles mortels ralentir pour changer brusquement de direction et s’écraser sur les parois de roc dans un éclair de chaleur.

La peur s’engouffrait en elle, devenant rapidement une certitude : elle ne pourrait pas dévier autant d’énergie assez longtemps pour permettre à ses coéquipiers d’accomplir la mission. Le contrôle nécessaire lui demandait trop de concentration, pour coordonner les efforts d’innombrables nanites dans un effort de précision. La jeune femme décida d’ignorer cette certitude, comme elle avait été forcée d’écarter en une semaine celles qu’elle avait eu sa vie durant.

Puis, à nouveau, l’officier incrédule tira sur sa cible, sans obtenir de résultat supplémentaire, tandis qu’elle faisait un nouveau pas, lui permettant de mieux distinguer le visage de la femme, dont le regard le captivait.


Shanti, il faudra encore tenir quelques minutes. Ils sont en train de démolir des couloirs pour nous ralentir, entendit-elle son supérieur lui dire.
Bien…bien compris. Mais faites...aussi vite que…possible. J’ai du mal à garder le…contrôle, répondit-elle, au moment où les tourelles d’artillerie ouvrirent le feu dans sa direction.

Les tirs, bien plus imposants que ceux des armes individuelles, étaient plus massifs, plus rapides, et elle tenta de leur accorder l’attention méritée, de les déplacer eux aussi.
Le faisceau dévia légèrement, sans pour autant devenir inoffensif. Elle prit alors le temps de couper le canal de communication et détourna un instant son attention du tir. Celui-ci vint frôler sa poitrine, la brûlant aussitôt.

La décharge d’énergie fut comme un électrochoc qui lui fit perdre le contrôle de ses membres, la transformant brutalement en pantin désarticulé, qui s’effondra au sol, les sens en éveil brutalement submergés par les hurlements de joie des jaffa et l’étincelante lumière qui illuminait l’estrade.

Van’Tet vit, comme tous les autres, le projectile jaunâtre frapper la femme sur le côté et continuer sa trajectoire. L’officier soupira de soulagement tandis que les plus jeunes des soldats criaient pour prévenir les autres postes de leur victoire. Mais l’espion, lui, resta silencieux et préféra observer la scène. Sa peur n’avait pas disparu lorsque la silhouette s’était effondrée, et il choisit de suivre l’un des rares conseils que lui avaient donné chacun de ses professeurs : écouter son instinct.

Lentement, il contourna la barricade pour mettre celle-ci entre lui et le corps inconscient, tandis que le chef de patrouille donnait l’ordre à deux jaffa d’aller examiner le corps, et d’achever l’intrus si nécessaire. Aussitôt, la tension refit surface, faisant taire en quelques instants toutes les voix, les armes étant à nouveau pointées vers la cible à terre. Quelques soldats, voyant la position de Van’Tet, décidèrent de le rejoindre, témoignant apparemment de la même prudence que l’espion, alors que la paire de jaffa arrivaient à destination.


Shanti voyait son corps au sol, depuis les airs.
Ils…ils m’ont tuée ? se demanda-t-elle avant de se voir trembler et griffer le sol de ses mains. Mais avant d’avoir une autre pensée, de chercher à comprendre ce qui lui arrivait, elle vit les deux lances se pointer lentement vers elle, pour lui tirer dessus à bout portant.
NON ! hurla-t-elle silencieusement à ses agresseurs, à la ville, à l’univers tout entier.
Elle se laissa emporter par le flux d’informations qui revenait vers elle, s’y abandonna, ne tenta plus de s’y opposer.


Van’Tet retenait son souffle en voyant les deux lances s’ouvrir. Il lui apparaissait que la menace n’était pas indestructible, et les deux autres intrus au cœur de la montagne pourraient aussi être neutralisés.
Puis, brusquement, les deux jaffas disparurent, et il lui fallut quelques instants pour les retrouver, son regard balayant instinctivement toute la zone des combats. L’espion vit avec horreur les deux corps sans vie débouler le long de la paroi rocheuse, en contrebas d’une tache écarlate qu’il interpréta aussitôt comme l’endroit où ils avaient touché la montagne.
Shanti fut aussi stupéfaite de voir les deux soldats perdre la vie aussi vite, à la fois spectatrice et actrice. Elle ne comprenait pas ce qu’il venait de se passer, tout comme elle se rendait compte, avec un certain éloignement, qu’elle n’avait plus le contrôle. Elle s’évanouissait, et ne serait bientôt plus. Tout ce qui était sa conscience n’était désormais plus qu’un outil servant les systèmes de protection. Elle sentait paradoxalement son instinct de survie s’évanouir pour ne devenir lui aussi rien d’autre qu’une augmentation de la capacité de traitement de son esprit. Pendant quelques instants encore, ses bribes d’esprit conscient reçurent des fragments d’information sur son état, jusqu’à ce que les nanites médicales ne soient inclues dans la conscription qui se déroulait à présent pour préserver son corps des tirs.

L’instant d’après, elle avait sombré dans l’inconscience.

Une douzaine de soldats ouvrirent le feu à la suite de l’officier, tirant aussi vite que leurs lances le permettaient en direction de l’être qui venait de se relever sans bruit et avec grâce. Mais avant que les tirs ne franchissent la moitié de la distance les séparant de leur cible, ils s’arrêtèrent en l’air, comme figés.
Van’Tet plongea aussitôt au sol, plaqué contre la barricade, imité par une poignée de soldats. L’instant d’après, il vit tous ceux restés debout recevoir les projectiles lumineux, puis s’effondrer, décapités. L’espion regarda avec horreur les cadavres, jusqu’à ce qu’un mouvement attire son attention : les jaffa des autres postes de garde étaient en train d’accourir en renfort, ayant vu de loin la scène. Il se redressa partiellement, mettant le dos à la barrière et tenta d’ignorer l’odeur de chair brûlée qui se dégageait tout autour de lui, tandis que la majorité des survivants restaient prostrés dans leur position, tremblant de peur.
Qu’est-ce que c’est que ça ?!
Il se retourna et leva lentement la tête pour regarder la scène.
Tous ceux qui étaient du mauvais côté de la barricade avaient été tués dans l’attaque, et la femme était désormais à l’arrêt, un bras levé, tandis qu’autour d’elle, l’air était à présent trouble, comme surchauffé. Il se remit aussitôt à l’abri, la vision gravée dans son esprit, alors que les premiers renforts arrivaient, se mettant à couvert.
-Qu’est-ce qu’il s’est passé ? lui demanda un officier, voyant que Van’Tet était apparemment le seul en état de parler, malgré ses tremblements.
-Ce…ce n’est…
L’officier lui donna une claque au visage, le ramenant à la réalité.
-Elle a…retourné nos tirs contre nous. Ils se sont arrêtés, puis sont revenus. Regardez le résultat, conclut l’espion en montrant d’un geste les corps décapités.
-Bon, on reste à l’abri et personne ne se met à découvert, compris ? dit l’officier à ses soldats, qui acquiescèrent avec un léger temps de retard.
Celui-ci sortit alors d’une sacoche une sphère métallique, sur laquelle il fit une série de manipulations, avant de dire à ses voisins :
-Tir de couverture, mais restez à couvert.
D’un coup, une demi-douzaine de lances furent dressées par-dessus la barricade et tirèrent en aveugle, tandis que l’officier levait brusquement la tête pour lancer la grenade paralysante. Puis, au lieu de se plaquer au sol, il resta figé, le regard pointé vers l’intrus.


Dernière édition par Rufus Shinra le Ven 4 Déc 2009 - 9:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyDim 29 Nov 2009 - 15:06

Les multiples tirs étaient détournés et s’arrêtaient devant la silhouette, avant de se rapprocher les uns des autres. L’officier, fasciné par ce spectacle, comprit aussitôt qu’il allait mourir. Il se jeta alors sur le survivant qu’ils venaient de secourir et le propulsa à quelques mètres de lui, décidé à être le seul à se faire tuer pour son imprudence.

Van’Tet n’eut pas le temps de réagir lorsque l’officier s’empara de lui pour le repousser, et alors qu’il tentait de comprendre ce qu’il se passait, vit la partie de la barricade qui lui servait d’abri l’instant d’avant s’évanouir dans un éclair, projetant des éclats dans toutes les directions. Au moment où il put reprendre ses esprits, il chercha celui qui venait de lui sauver la vie, avant de réaliser brusquement qu’il avait été au même endroit que lui, là où se trouvait désormais un cratère coupant le muret en deux.
Il se retourna et commença à s’éloigner de la zone des combats, restant accroupi autant que possible. L’espion savait que les autres soldats devaient suivre du regard sa fuite, mais il n’y prêtait pas attention, préférant réfléchir à la suite de ses actions. Lorsqu’il se jugea assez loin, il se redressa et se mit à courir vers l’un des bâtiments militaires.


Les deux membres de SG-22 avançaient désormais lentement, alors que les troupes défendant l’installation Ancienne se mettaient à bloquer le chemin plutôt que de leur tirer dessus, cette solution s’étant rapidement révélée inefficace.
Shanti, appela Campbell. Comment ça se présente ?
Sa coéquipière ne répondant pas, il réitéra l’appel, tout en dégageant des blocs effondrés dans l’étroit couloir.
Atlantis, demanda-t-il. Est-ce qu’il y a un problème ?
Le lieutenant Bhosle semble ne pas avoir de problème pour tenir les troupes ennemies à distance, lieutenant Campbell. Cependant, je vous saurais que vous suggérer de vous presser, étant donné que les autochtones vont sans aucun doute avoir recours à des moyens plus importants afin de vous atteindre.
Aussi vite ? s’étonna l’ex-militaire. Je croyais que vous aviez brouillé leurs communication pour empêcher ça !
Effectivement, mais mon soutien électronique deviendra rapidement inutile lorsque les actions défensives du lieutenant Bhosle seront visibles depuis l’orbite. Ce qui, au vu de la situation, ne devrait pas tarder.
Comment ça, ‘’visible depuis l’orbite’’ ?
Je vous connecte à mes capteurs optiques.

L’homme en tenue sombre s’immobilisa brusquement, témoin du carnage que provoquait sa coéquipière à l’extérieur du complexe.
C’est pas possible ! Elle a pêté un plomb, ou quoi ?
Sans être aussi crue que vous, mes conclusions sont similaires. Elle semble avoir perdu le contrôle de ses nouvelles capacités et être entrée dans une phase d’autodéfense active pour le moins…violente.
Vous ne pouvez pas la stopper ? La calmer ?
J’en suis malheureusement incapable, lieutenant. Toutes ses communications sont coupées. Je vous suggérerais d’ailleurs de venir l’aider rapidement, autrement, au rythme qu’elle prend, sa furie risque de lui laisser des séquelles graves, tant au niveau physique que mental.
Combien a-t-on de temps ?
D’ici quelques minutes, elle aura épuisé ses réserves énergétiques, et commencera à utiliser celles de son corps. Il va sans dire que son métabolisme amélioré ne sera pas suffisant pour subvenir à de tels besoins.
Vous ne pouvez pas la récupérer ?
Dans son état actuel, elle présenterait un danger grave pour le vaisseau, si je tentais de l’y amener. En revanche, si vous pouvez rentrer en contact avec elle, je serai capable de reprendre le contrôle de ses nanites et de l’arrêter.

Campbell donna une petite tape à l’épaule de son supérieur.
-Commandant, lui dit-il à voix basse. Shanti s’est foutue dans la merde. Il faut que j’aille lui donner un coup de main maintenant, sinon elle va se tuer.
-D’accord. Dépêchez-vous, je m’occupe de l’avant-poste, dit-il en détournant un tir de plasma vers la paroi voisine.


Van’Tet baissa instinctivement la tête lorsque deux planeurs passèrent à basse altitude au-dessus de lui. Il se retourna quelques instants pour suivre le mouvement des appareils d’attaque, sans croire un seul instant à leurs chances de succès, puis reprit sa course vers la prison devant lui.
Ne prêtant pas attention à la paire d’explosions au loin, il entra dans le bâtiment carcéral dont les gardes étaient partis renforcer les troupes se battant désespérément contre l’être qui réduisait petit à petit leur nombre.
Durant les derniers jours, l’espion avait préparé un plan d’évasion perfectionné, qu’il avait désormais décidé d’ignorer pour se ruer vers le cachot des deux contrebandiers, alors que tous les jaffas en état de combattre se dirigeaient vers leur mort aux mains de cette femme apparemment omnipotente et invulnérable. L’évènement constituait une opportunité qu’il avait décidé de saisir, gagnant ainsi un peu de ce précieux temps, tout en renforçant la crédibilité de sa fuite.
Rentrant la combinaison adéquate sur le panneau de commande, il ouvrit la porte.

Le cachot n’abritait qu’un seul prisonnier, et Van’Tet se mit immédiatement sur ses gardes, prenant soin de ne pas s’avancer à l’intérieur.
-Ecoutez-moi, vous deux…y compris celui qui m’attend en embuscade, plaqué contre un mur. Je suis ici pour vous faire partir, alors écoutez-moi. Dakara est attaquée, et les autres préfèrent se faire massacrer « honorablement » plutôt que de sauver leurs vies. Moi, je suis plus pragmatique. Vous faites partie d’un groupe qui fonctionne plutôt bien, non ?
-Ca…se pourrait, lui répondit le prisonnier, intéressé.
-Je nous tire de ce massacre, et vous me trouvez une place dans votre groupe. J’ai des informations valables, de l’expérience et pas mal de contacts utiles dans la Nation Jaffa. De toute façon, si vous restez ici, vous allez soit vous faire tuer dans le carnage en cours, soit survivre pour vous faire exécuter d’ici quelques jours.
-Et qu’est-ce qui me dit que vous n’êtes pas un espion ?
-Rien. Mais si vous m’accompagnez, vous aurez une chance de voir pourquoi je ne tiens pas à rester ici plus que nécessaire. Et le témoignage d’un survivant pourrait probablement se monnayer auprès de certaines personnes. Ce n’est pas tous les jours que les forces défensives de Dakara se font balayer en quelques instants.
Van’Tet savait que la tragédie qui se déroulait à l’extérieur lui était néanmoins d’une aide inestimable pour convaincre les trafiquants, car ceux-ci pourraient témoigner en sa faveur, s’ils acceptaient de le suivre. Mais au-delà de son raisonnement analytique, il avait honte d’avoir abandonné ses semblables, trahissant par là-même tous les enseignements qui lui avaient été dispensés durant sa formation.
Le contrebandier, assis contre le mur, décida que la tension manifestée par le jeune jaffa devant lui confirmait les dires de celui-ci, montrant la peur de la mort plutôt que le mensonge. Son métier l’avait forcé à développer une excellente aptitude à lire le visage de ses interlocuteurs, et le soldat en face de lui avait tout de l’allié de fortune, dont ses supérieurs décideraient du sort une fois la crise passée.
Jugeant l’opportunité plus intéressante que son plan d’évasion originel, il se leva, faisant signe à son collègue de l’accompagner :
-Très bien, jaffa. Nous venons avec toi. Quel est le plan ?
-Au Chap’pai, en espérant qu’il n’ait pas été trop endommagé. Je nous amène sur une planète neutre, et ensuite, vous me menez à votre groupe, répondit l’espion en reculant face au second contrebandier qui émergeait de son abri.
Van’Tet avait volontairement proposé un plan flou, trahissant l’inexpérience et la naïveté de son auteur, pour mettre en confiance le trafiquant. Il espérait ainsi apparaitre comme une opportunité d’obtenir facilement des informations de valeur plutôt que comme une personne pouvant penser à suffisamment long-terme pour constituer un danger. Le sourire de son interlocuteur lui apparut comme une victoire dans le préparatif de bataille.
-Entendu, dit l’homme. Nous ferons comme ça.

Maltez ignora la troupe de soldats qui battait en retraite pour trouver un nouveau point de tir, reportant son attention sur l’un des murs, qui abritaient le chemin d’accès aux vestiges les plus profonds de l’installation Ancienne. Il plaça sa main à un endroit précis de la paroi et transmit l’ordre d’ouverture. Le mur resta alors immobile, tandis que des cris sur les côtés indiquaient que les jaffas l’avaient contourné pour le prendre en tenailles.
Se disant qu’il venait finalement de mettre en échec la réputation de fiabilité et de ténacité légendaire des artefacts Altérans, le chef de la petite troupe se figea quelques instants avant de donner un coup de poing dans la pierre.
Le champ de force créé par ses nanites et son uniforme brisa la roche sur plusieurs dizaines de centimètres, mettant à nu le fin mécanisme d’ouverture. Il laissa alors un flot de nanites y accéder et le réparer.
Lorsque l’opération fut finalement terminée, il réactiva le vieux mécanisme, avant de condamner définitivement le passage derrière lui.
Le tunnel, taillé à même la roche, laissait rapidement place à un couloir lisse, identique à ceux du navire qui les avait recueillis quelques jours plus tôt.

-Oh bordel de merde ! Le gosse n’a pas exagéré ! siffla le plus jeune des contrebandiers en voyant les éclairs et les incendies de l’autre côté de la cour centrale, près de la montagne.
Van’Tet se dirigea vers le poste de garde abandonné et y ramassa des armes sur le râtelier, avant de les tendre aux hommes :
-Prenez ça, et suivez-moi. Quoi qu’il arrive, ne tirez pas sur la femme.
-La femme ? demanda l’un des hommes.
-Vous comprendrez, si vous la voyez. Tous ceux qui lui ont tiré dessus sont morts. Regardez autour de vous si vous ne me croyez pas. Maintenant, en avant !

Le trio se mit à courir en direction de l’anneau qui ornait le milieu de l’imposante place, à présent illuminée par l’éclairage, les flammes et les quelques tirs provenant des dernières poches de résistance.
Quelques instants plus tard, ils s’arrêtèrent, profitant du couvert donné par une aile de Planeur écrasé, le reste de l’aéronef brûlant autour d’eux, réduit en débris de petite taille.
-Qu’est-ce qu’il s’est vraiment passé ? demanda l’un des contrebandiers. Une seule personne ne peut pas avoir fait ça !
Un hurlement déchira l’atmosphère, empêchant Van’Tet de répondre et poussant le groupe à lever les yeux vers le ciel. Un Al’Kesh venait de les survoler à basse altitude, tirant quelques rafales d’énergie par sa tourelle ventrale en direction de la silhouette menaçante.


Thomas Campbell émergea du complexe de Dakara pour voir de ses propres yeux le spectacle que lui avait auparavant transmis Atlantis. Shanti était désormais à une centaine de mètres de sa position, seule figure encore debout, au milieu d’un champ de ruines orné de foyers d’incendie.
Shanti ! tenta-t-il de l’appeler, sans succès.

Elle continuait à marcher, calmement, dans la direction d’un attroupement qui avait depuis longtemps cessé de tirer.
Il l’appela à haute voix, plusieurs fois d’affilée, sans obtenir de réponse.
C’est inutile, lieutenant Campbell. Le lieutenant Bhosle n’est plus en état de vous comprendre. Vous allez devoir la neutraliser afin que je puisse lui venir en aide, intervint Atlantis.
Comment voulez-vous que… commença-t-il avant d’être interrompu par son interlocutrice :
A couvert ! Maintenant !
L’homme se jeta derrière une paroi quand l’atmosphère se fendit, traversée par un bolide lumineux venant toucher le sol à l’endroit où se tenait Shanti.
Qu’est-ce que…C’était… commença à demander Campbell, interrompu par Atlantis :
Une unité locale en orbite vient de commencer à ouvrir le feu, lieutenant. Nous n’avons plus de temps. Dès que le commandant Maltez aura fait son travail, je vous ramènerai à bord sans tarder.
Et Shanti ? Vous ne pouvez pas faire une diversion pour me permettre de la sortir de là ? demanda-t-il.
Dans la situation actuelle, la seule manière de détourner l’attention des forces locales serait de provoquer un cataclysme d’ampleur géologique. Ce serait bien évidemment faisable, mais inadapté aux objectifs de cette mission.

Sans répondre, l’homme se redressa pour courir vers sa coéquipière, qu’il distinguait désormais à travers le nuage brûlant créé par l’impact.
Elle était debout, intacte.


Le trio de fuyards était désormais figé, à la fois horrifié et fasciné par le spectacle qui s’offrait à eux. Ils avaient tous vu le projectile de plasma illuminer les nuages pour finir sa route en frappant la silhouette meurtrière. Poussés par leur instinct, ils avaient attendu que le nuage commence à se dissiper, et leurs peurs s’étaient alors réalisées lorsque la forme avait fini par se manifester à leurs regards ébahis.
-Non…murmura Van’Tet, imité par les contrebandiers qui soufflaient quelques injures d’un ton respectueux et effrayé.
Il remarqua du coin de l’œil que celui qui semblait mener les deux trafiquants venait de perdre son air de supériorité, au profit d’une crainte aussi profonde que la sienne.
-Regardez ! Il y en a une autre ! dit l’homme.
Ils virent une deuxième forme humaine se rapprocher de la première, sans subir son courroux et commençaient à s’interroger sur l’identité du nouvel arrivant lorsqu’une série d’éclairs suivirent le même chemin que le premier, passant près du bombardier qui avait cessé de tirer et commençait une nouvelle approche sur sa cible.



L’éclair aveugla Campbell, malgré les filtres qui se superposèrent à ses yeux. Il distingua alors une lueur, aussi brillante que le Soleil, qui flottait au-dessus de Shanti. Ses sens l’informaient, de manière irréelle, d’une chaleur terrifiante, qui aurait dû les tuer, elle et lui, alors que ses oreilles ne lui transmettaient plus la moindre information, dévastées par l’onde de choc qui avait suivi l’arrêt brutal des tirs de plasma, qu’Atlantis confirma comme étant ceux de Ha’Tak en orbite. La présence proche du bombardier lui fut indiquée, sans qu’il n’y prête attention
Il fit lentement un pas en avant, alors que ses sens lui envoyaient des informations contradictoires, bloquant une douleur qui aurait dû le paralyser.


Maltez émergea du long couloir blanchâtre pour arriver dans un hall bleuté. Il regarda pendant quelques instants le spectacle qui s’offrait à lui, tel un touriste arrivant aux antipodes de son pays d’origine. Un siège de commande trônait au centre de la pièce, autour de laquelle se trouvaient des équipements dont il ne pouvait que tenter de deviner l’usage, des classiques chambres de stase aux murs recouverts de machines dont les formes aberrantes témoignaient d’une espèce qui avait cessé de réfléchir en termes fonctionnels pour les transcender. Fusionnant l’esthétisme et la mécanique, la philosophie et la physique, les systèmes présents semblaient réagir à sa présence, sans pour autant le faire de manière visible. Lorsqu’il posait son regard sur l’un d’entre eux, Atlantis lui expliquait brièvement son utilité, tout en lui indiquant la position d’autres dispositifs, ceux-ci cachés à la vue des visiteurs.
Il enjamba un faisceau d’énergie invisible que ses sens lui dévoilaient et se rendit vers le Fauteuil de contrôle qui centralisait tous les systèmes de commande de l’installation.


Toute la ville avait été réveillée par la bataille et, désormais, était illuminée de manière étrange, un soleil brillant sur elle à quelques mètres d’altitude à peine. L’architecture bigarrée était devenue l’arbitre d’un jeu d’ombres et de lumières, décidant de manière apparemment aléatoire qui devait se protéger de la lumière aveuglante et qui ne voyait que le reflet de celle-ci sur les murs et les nuages.
Van’Tet, les deux contrebandiers qu’il accompagnait, et le reste des personnes présentes sur la place centrale faisaient partie de la première catégorie, et réagissaient de manière adéquate : en regrettant la curiosité qui les avait poussé à garder le regard fixé sur la silhouette apparemment invulnérable.
Le jeune jaffa et ses nouveaux compagnons commençaient à retrouver la vue, lentement, le dos contre l’aile plantée dans le sol qui leur servait de bouclier. Ils gardaient cependant leurs yeux à peine entrouverts, le reflet lumineux sur les bâtiments proches étant déjà aveuglant, et Van’Tet pensait à toute vitesse, essayant de donner un sens à ce qui se produisait, sans y arriver.

Puis, sans avertissement, la lueur varia subitement d’intensité, semblant effectuer une brusque ascension. Au bout de quelques instants, la curiosité l’emporta, et l’espion se retourna, n’ouvrant qu’un œil pour observer la situation.
Il vit le soleil qui avait aveuglé tous les survivants de l’affrontement s’envoler. Il franchit en quelques instants la distances qui le séparait de l’Al’Kesh en vol au milieu les nuages clairsemés, leur donnant une couleur jaune-orangée.
Il fixa son regard vers l’engin hypercapable, qui commençait à peine à virer de cap pour tenter d’éviter le projectile.

Campbell avait été projeté au sol par la déflagration, sentant son uniforme souffrir pour absorber l’énergie qui se déchainait autour de lui. Il eut du mal à se relever, et faillit tomber de surprise en voyant Shanti, qui était comme figée en l’air, tremblant de tous ses membres sans tomber. Sans perdre un instant, il se rua sur elle et la plaqua au sol.
Excellent, lieutenant Campbell, lui souffla la voix lointaine d’Atlantis. Je vais sécuriser ses nanites et verrouiller ses capacités défensives. Préparez-vous à une téléportation imminente.
Il soupira, puis son attention fut attirée par une lueur qui fut identifiée par les capteurs de la frégate comme celle du bombardier se désintégrant brutalement dans un nuage de débris incandescents.
Bon Dieu, Shanti… se dit-il en reportant son regard sur la jeune femme au moment où le flash blanc le fit disparaitre avec elle de la cour ravagée.



Le trio resta figé pendant quelques secondes, regardant depuis leur abri près de l’épave de planeur les débris enflammés retomber sur la cité. Puis, l’un des contrebandiers souffla :
-On…on y va ?
Les deux autres fuyards se retournèrent vers lui, puis acquiescèrent au bout de quelques instants. Sans y mot, ils se levèrent pour courir vers la Porte, jetant encore quelques regards vers les incendies et les épaves qui jonchaient le sol de la cour autour d’eux.
Van’Tet laissa l’un de ses nouveaux compagnons entrer les coordonnées dans le cadran, et laissa planer son regard sur l’endroit où s’était tenu la silhouette qui venait d’anéantir la majorité des forces défensives de la ville avant de repartir sans raison.
Qu’est-ce que ça pouvait être ? Même les guerriers Kull d’Anubis…personne ne peut faire ça…personne !
-Hé, au trop ! On n’a pas toute la journée ! aboya l’un des contrebandiers, par-delà le vacarme de l’activation de la Porte.
L’espion continua à leur tourner le dos quelques instants, le temps de sortir un petit objet qui lui avait été remis peu de temps auparavant. Il appuya sur sa surface plane et le jeta au sol, près d’un cadavre, avant de se retourner pour courir vers le vortex.


L’authentification se déroula sans problème, laissant place à une série d’informations et de données sur l’environnement de la planète, et Maltez était en train de recevoir un rapport d’activité de l’installation depuis le dernier accès au siège de commande quand Atlantis l’interrompit :
La mission est terminée, commandant. Je vous ramène à bord.
Il n’eut pas le temps de répondre que le décor avait changé, laissant place à la salle d’où il avait été amené à la surface de la planète, avec le reste de son équipe.
Il regarda rapidement, s’attendant à voir ses deux autres coéquipiers, mais se rendit rapidement compte qu’il était seul dans la pièce.
-Où sont Shanti et Tom ? demanda-t-il à voix haute.
-Section médicale.
-Quoi ! Qu’est-ce qu’il s’est passé ?!
-Votre amie Shanti semble avoir décidé d’ignorer toutes les consignes de sécurité et s’est donnée en spectacle…avec les conséquences prévisibles pour elle et le lieutenant Campbell, lorsque celui-ci est venu l’aider.
-Où sont-ils ? Menez-moi à eux !
-Très bien, répondit Atlantis.
L’I.A. décida qu’il était préférable d’indiquer le chemin à l’officier plutôt que de le téléporter, lui permettant ainsi d’avoir le sentiment d’agir lorsqu’il aurait à courir vers ses deux partenaires. Le militaire se rua vers le couloir indiqué, sans poser de question, arrivant peu de temps après en vue du bloc médical, dont la porte s’ouvrit sur son passage.

Il y vit ses deux lieutenants allongés dans des sarcophages transparents. Campbell avait le visage en partie brûlé, le corps recouvert d’ecchymoses aux endroits les moins critiques, que l’uniforme avait décidé de moins protéger afin de préserver la vie de son porteur. Shanti, elle, était en apparence intacte, mais les spasmes qui l’agitaient malgré les restreintes semblaient témoigner d’un état plus grave, tandis qu’elle semblait plus maigre que jamais, presque rachitique.
-Qu’est-ce qu’ils ont ?!
-Le lieutenant Bhosle, répondit Atlantis, a perdu le contrôle sur ses capacités défensives en voulant tenir les autochtones à distance et son inconscient a pris les commandes. Toutes les sécurités ont donc été ignorées et il en a résulté que l’ensemble des nanites médicales ont été reconfigurées pour le combat et se sont multipliées de façon exponentielle pour subvenir à ses besoins. Si le lieutenant Campbell n’était pas venu à temps, votre collègue serait morte à l’heure qu’il est. J’aurais été forcée d’intervenir personnellement pour empêcher la propagation qui allait suivre.
-Elle se faisait…bouffer, c’est ça ? demanda Maltez en regardant avec appréhension ses propres mains.
-En effet, commandant. Elle est déjà atteinte de multiples hémorragies internes, en plus de nombreux organes endommagés. Je suis actuellement en train de la maintenir en vie le temps de purger ses nanites et de lui fournir une nouvelle série, destinée celle-ci à lui procurer des soins d’urgence. Le pronostic vital est favorable, mais elle risque de garder des séquelles.
-Bordel de merde…Et Thomas ?
-Ses blessures sont dues à sa proximité immédiate avec le lieutenant Bhosle lorsque les croiseurs autochtones lui ont tiré dessus depuis l’orbite. Les soins ne devraient pas prendre plus d’une heure, étant donné que ses nanites médicales sont restées en service jusqu’à son retour à bord.

Le dernier membre conscient de SG-22 soupira, ayant décidé de faire confiance au pronostic de l’I.A. et sachant qu’il ne pouvait rien faire pour aider ses coéquipiers.

-La mission est cependant une réussite, l’avant-poste me fournit désormais toutes les informations nécessaires.


Dernière édition par Rufus Shinra le Dim 6 Déc 2009 - 12:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyDim 29 Nov 2009 - 15:39

Et bien, à ceux qui se plaignent de ne pas trouver suffisamment d'action dans tes fictions, il faudra remettre ce chapitre. ^^

La qualité d'écriture est toujours présente, et permet de s'immerger facilement dans le récit. Tu donnes ce qu'il faut de descriptions (encore que quelques-unes supplémentaires ne me déplairaient pas, mais je suis un peu excessif sur ce point ^^) pour rendre l'univers et les personnages vivants ; le rythme est excellent, aussi bien dans l'alternance des chapitres que dans les évènements qu'ils contiennent. Il y a même des passages assez poétiques, ou des réflexions politiques très intéressantes...

Voila que quelques protagonistes se croisent enfin à la surface de Dakara, avec Van'Tet en transit d'un côté et SG-22 aux ordres d'Atlantis de l'autre. Cela fait plaisir de voir les arcs se recouper, même si notre espion Jaffa, concentré sur sa mission, ne s'attarde pas à découvrir qui met joyeusement en pièce ses petits camarades.
L'histoire devrait apporter quelques révélations de ce côté là... L'identité des agresseurs mystérieux qui s'ingénient à dresser les terriens et les Jaffa les uns contre les autres constitue l'une des interrogations principales de cette saga.

Du côté de SG-22, nous avons enfin l'occasion de voir le fruit de leur entrainement, qui est bien à la hauteur de ce que l'on peut attendre d'un militaire Ancien. C'est autre chose que le soldat de l'Aurora qui s'est laissé enfermer par Sheppard dans la simulation... McKay Où qu'elle était la télékinésie à ce moment là, hein ? Mais je m'égare. ^^
Sens surdéveloppés et même supplémentaires, force, vivacité et célérité accrue, ce sont les commandos rêvés. Mais c'était encore loin des moyens que Shanti déploiera quelques temps par la suite...

Ce massacre auquel se livre la jeune-femme après avoir perdu le contrôle d'elle-même est assez terrifiant. J'ai souffert pour ces pauvres Jaffas simplement venus défendre la capitale de leur patrie, et qui se font littéralement décimés. Face à Shanti en mode Jane Grey, ils n'avaient pas la moindre chance. J'espère que nul n'a identifié SG-22, dans le cas contraire, cela pourrait accroitre considérablement les tensions entre la Terre et la nation Jaffa. Mais je doute que même Gérak suppose une telle puissance aux terriens...

Je dois avouer que je n'avais pas imaginé Shanti susceptible d'arrêter un tir orbital de ha'tak. Je me doute qu'il ne s'agissait pas de la puissance maximale... Du moins, je le suppose. Je veux dire, elle n'aurait pas su intercepter 200 mégatonnes, hein ? Enfin, ce devait tout de même être quelque chose, pour détruire un croiseur Goa'uld - pardon, Jaffa.
Pourtant, ce pouvoir, je peux le supposer à un Prêcheur. Cela vient sans doute du fait que pour moi, l'énergie du Prêcheur vient essentiellement de son bâton, d'où que celui-ci la tire. SG-22 quand à elle doit user habilement de celle qui l'entoure, ce qui réduit sans doute ses capacités. Les prouesses de Shanti n'en sont que plus impressionnantes encore. ^^

Le final introduit une note dramatique, avec deux membres de SG-22 sur le carreau, dont l'un ne devrait pas s'en tirer sans séquelles... Mais en quoi consisteront ces séquelles ? Je suis à la fois curieux et inquiet de le découvrir. Après la mésaventure de Carl, et la disgrâce initiale de l'équipe d'exploration de Maltez, je me méfie de ce que tu es susceptible d'infliger à tes héros...
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyVen 4 Déc 2009 - 10:11

Autant l'histoire avance bien (avec le léger défaut des "elles" de poulet^^)
Autant y a quand même un truc que je trouve trop grobillissime...C'est que d'un, le hatak lance une frappe orbitale sur une cible en pleine ville alors que techniquement ça fait quand même une sacrée force de frappe même au minimum (pas comme dans SG1/SGA/SGU où une grenade a plus de puissance). De deux, je veux bien croire que les millions d'années d'avance technologique procurent des avantages indéniables mais là c'est quand même un peu costaud de pouvoir renvoyer une frappe de cette envergure (et capable de sécher un hatak). L'explication des nanites est peut être un peu légère pour visualiser de telles capacités, peut être un appareil plus technologique supplémentaire aurait été plus adéquat pour justifier cela.

Un chouilla suicidaire ces jaffas, parce que si la frappe n'est pas renvoyée, elle rase une partie de la ville....
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyVen 4 Déc 2009 - 16:58

ketheriel a écrit:
le hatak lance une frappe orbitale sur une cible en pleine ville alors que techniquement ça fait quand même une sacrée force de frappe même au minimum (pas comme dans SG1/SGA/SGU où une grenade a plus de puissance).
Sauf que je ne crois pas que Rufus extrait sa fic de cette partie de la série. Les informations que nous obtenons sur les ha'tak y sont tout à fait valables. Ainsi, les ha'tak de Effet Papillon devraient être capables aussi bien de griller un type au milieu d'une foule depuis l'orbite que de raser une planète. Je lui en avais parlé, il m'a dit que le tir était d'une puissance modérée.
Sauf que, et c'est la raison d'être de ce post (je le précise parce que là on pourrait croire que je m'amuse à répondre à sa place ^^), je suis très dubitatif quand à la capacité d'un tir de cette puissance à détruire un ha'tak. Il n'y a qu'à voir ce que ces croiseurs encaissent au cours d'une bataille... Ils sont parfaitement à même de résister à plusieurs attaques à la puissance maximale. Alors que l'énergie d'une frappe plus modérée détruise un ha'tak, je l'avais déjà dis lors de la bêta-lecture (et ai omis de le repréciser par la suite dans mon post, c'est le soucis avec les commentaires qu'on répète), mais je trouve cela moyennement crédible. D'autant plus que l'orbe de plasma ne semble pas filer à la même allure qu'une impulsion normale, ce qui devrait laisser le temps au ha'tak de s'éloigner ou, le cas échéant, de passer en hyperespace.

ketheriel a écrit:
De deux, je veux bien croire que les millions d'années d'avance technologique procurent des avantages indéniables mais là c'est quand même un peu costaud de pouvoir renvoyer une frappe de cette envergure (et capable de sécher un hatak). L'explication des nanites est peut être un peu légère pour visualiser de telles capacités, peut être un appareil plus technologique supplémentaire aurait été plus adéquat pour justifier cela.
Effectivement, c'est pour cela que j'ai mentionné les Prêcheurs : eux, je les aurais mieux visualisé réalisant cette prouesse, car si on ne sait pas exactement ce que contient leur bâton, on peut aisément imaginer que ce soit quelque chose de très efficace, compte-tenu de ce que nous savons de la technologie Ancienne. Je n'arrive pas à considérer les nanites comme une technologie capable de ce genre de chose. Ce qui m'arrête surtout, c'est la question de l'énergie : que Shanti puisse utiliser l'énergie des tirs pour les manipuler, cela passe très bien, mais s'agissant du tir d'un ha'tak...

Je te suggèrerais peut-être d'employer plutôt un al'kesh. Un al'kesh, c'est plus gros qu'un planeur, cela possède un bouclier et de l'armement lourd ; les Jaffa pourraient légitimement espérer que cela fasse le poids. C'est un bombardier, ce qui est parfaitement adapté à la situation (aussi précis que soient les armes Goa'uld, tirer au milieu d'une ville, ça reste assez radical), et immobiliser les orbes de plasma qu'il largue serait plus "raisonnable" que s'agissant de l'arme principale d'un ha'tak. Et un al'kesh, on peut aisément imaginer qu'il ne puisse pas fuir assez vite pour éviter le retour de bâton, surtout en atmosphère.


Au fait, encore un truc que je n'ai pas mentionné dans mon commentaire, j'adore le coup des feux pour donner l'alerte. ^^ C'est vraiment magnifique de voir que c'est l'archaïsme de certaines pratiques Jaffa qui contrarie ici les plans d'Atlantis. ^^
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyVen 4 Déc 2009 - 18:09

Effectivement, je reconnais que le Ha'Tak pourrait être assez difficile à démolir comme ça, mais d'un autre côté, il faut bien voir que tout navire, quel qu'il soit (et même les navires modernes IRL) ont des points faibles où un tir peut causer la destruction de l'unité complète.

Cependant, si l'image du tir orbital reste pour moi frappante justement pour la puissance qu'elle impose, il y a peut-être la possibilité d'améliorer la narration en changeant non pas l'origine du tir mais sa nouvelle cible, à savoir un al'kesh. Je vais donc réécrire ce passage pour y introduire ce nouvel élément, si ça vous convient.

En tout cas, ça me fait plaisir d'avoir des réactions constructive parmi les commentaires. Merci !
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptySam 5 Déc 2009 - 17:15

Rufus Shinra a écrit:
Effectivement, je reconnais que le Ha'Tak pourrait être assez difficile à démolir comme ça, mais d'un autre côté, il faut bien voir que tout navire, quel qu'il soit (et même les navires modernes IRL) ont des points faibles où un tir peut causer la destruction de l'unité complète.
Je ne sais pas si cela vaut pour un bouclier d'énergie... En particulier un bouclier Goa'uld, qui est en forme de sphère aplatie, là ou le bouclier d'un 304 par exemple épouse les contours du vaisseau (et semble donc plus susceptible de contenir des failles, ou l'énergie serait dispersée de manière moins égale).

Rufus Shinra a écrit:
Cependant, si l'image du tir orbital reste pour moi frappante justement pour la puissance qu'elle impose, il y a peut-être la possibilité d'améliorer la narration en changeant non pas l'origine du tir mais sa nouvelle cible, à savoir un al'kesh. Je vais donc réécrire ce passage pour y introduire ce nouvel élément, si ça vous convient.
Cela me semble un compromis parfait, qui résout les deux soucis d'un coup.
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyDim 6 Déc 2009 - 12:53

Voilà : la seconde partie du chapitre a été éditée avec le changement suggéré. Merci pour vos conseils !
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyLun 14 Déc 2009 - 11:37

Bon, je vais enfin pouvoir me donner un peu de temps pour commenter ce chapitre explosif d'Effet Papillon!

Tout d'abord, nous commençons par découvrir de nouvelles capacités que SG-22 a reçue et auxquelles je n'aurais pas songé. Une sorte d'empathie, si je puis me permettre de faire le parallèle avec ce pouvoir. Etonnant qu'Atlantis ait jugé utile de greffé ce "pouvoir", à moins que celui-ci ne découle de la télépathie que les nanites génèrent.

Atlantis est d'ailleurs toujours aussi impressionnante. Elle me donne l'impression d'être omnisciente dans ses réponses. Heureusement qu'elle n'est pas une ennemie (bien que je reconnais ne pas savoir de quel côté elle se situe... Du sien surement Razz)

Les Lantiens disposaient donc d'une technologie de "furtivité hyperspatiale", ce qui démontre encore une fois leur supériorité technique écrasante, rappelée par la remarque de l'IA : les Jaffas sont des primitifs en ce qui concerne la technologie en tout cas.

L'infiltration du commando est aussi à la hauteur de ce que les soldats Lantiens devaient être capables de faire. Comme le dit si bien Skay, ce sont des commandos rêvés : communication silencieuse, renseignés sur le terrains grâce à la frégate et aux capacités des nanites, vision nocturne parfaite, vitesse et agilité extra-humaine. Ca, c'est la classe!

Ensuite vient le grain de sable qui évidemment va tout faire capoter. Un incident dont la probabilité devait être ridicule se produit, et voilà Shanti qui passe... à travers un mur. Incident qui sera l'origine d'un combat dantesque, mais qui nous permet aussi d'apprendre que si SG-22 avait été composée de Lantiens, l'infériorité numérique n'aurait pas du tout été un problème.

J'aime beaucoup le fait que tu décrives les scènes où SG-22 utilise ses nouvelles capacités par le biais des Jaffas complètement abasourdis de voir ces formes noires défier les lois de la physique avec autant d'aisance, comme j'ai beaucoup aimé le fait qu'ils soient mis en difficultés à cause... de feux d'alarmes, qui vraiment font "Jaffa".

Ensuite vient un affrontement dantesque entre Shanti et tout ce que Dakara avait sous la main, du simple Jaffa au Ha'tak. Je suppose que le tir de plasma de ce dernier ne faisait pas 200 mégatonnes ^^
C'est assez effrayant, les capacités que Shanti développe. Bien sur, elle gardera des traces du combat, mais j'ai toujours du mal à imaginer qu'elle luttait d'égal à égal avec un Al'kesh.

Toute cette pagaille occulte presque d'une part le succès de la mission de SG-22 et d'autre part le fait que Van'tet aura pu profiter de cette attaque pour tenter d'infiltrer cette sombre organisation, instigatrice de la tension entre Dakara et la Terre.

Un chapitre particulièrement réussi sur le fait qu'il démontre à quel point les Lantiens étaient puissant, par toutes une série de détails ainsi que les capacités offensives qu'a déployé Shanti. On remarquera tout de même que la section médicale de la frégate ne pourra surement pas guérir complètement de lieutenant, marquant une limite à la technologie de soin Lantienne.

Vraiment bravo pour cette multitude de détails que tu as glissé ça et là, décrivant les prouesses de SG-22 tout en détaillant un peu plus les Jaffas de ton univers.

Je ne puis qu'ajouter que j'attends impatiemment la suite ^^

Skay a écrit:
C'est autre chose que le soldat de l'Aurora qui s'est laissé enfermer par Sheppard dans la simulation...
Justement, c'était une simulation et donc il n'avait peut-être pas ce pouvoir. Ou bien manque de bol, il était l'un des seuls soldats à ne pas en disposer Razz
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyLun 14 Déc 2009 - 19:53

Webkev a écrit:
Bon, je vais enfin pouvoir me donner un peu de temps pour commenter ce chapitre explosif d'Effet Papillon!
Boum !

Webkev a écrit:
Tout d'abord, nous commençons par découvrir de nouvelles capacités que SG-22 a reçue et auxquelles je n'aurais pas songé. Une sorte d'empathie, si je puis me permettre de faire le parallèle avec ce pouvoir. Etonnant qu'Atlantis ait jugé utile de greffé ce "pouvoir", à moins que celui-ci ne découle de la télépathie que les nanites génèrent.
L'empathie est un don utile pour un commando. Qu'un de ses membres voit bouger une ombre, et tous ressentent immédiatement sa tension, se trouvant donc immédiatement prêts à réagir. C'est aussi un bon moyen pour le chef de jauger l'état d'esprit de ses hommes.
Je reconnais cependant que cela peut aussi générer bien des inconvénients.

Webkev a écrit:
Atlantis est d'ailleurs toujours aussi impressionnante. Elle me donne l'impression d'être omnisciente dans ses réponses. Heureusement qu'elle n'est pas une ennemie (bien que je reconnais ne pas savoir de quel côté elle se situe... Du sien surement Razz)
Oh, elle demeurait tout de même à la masse concernant les Goa'uld. ^^

Webkev a écrit:
Les Lantiens disposaient donc d'une technologie de "furtivité hyperspatiale", ce qui démontre encore une fois leur supériorité technique écrasante, rappelée par la remarque de l'IA : les Jaffas sont des primitifs en ce qui concerne la technologie en tout cas.
Esmana ! Comment ais-je pu laisser passer cela ! Il est vrai que les Goa'uld/Jaffa ont la technologie pour détecter des arrivées en hyperespace... Mais il est vrai également que cette technologie est bien moins efficace que celle des Anciens : Anubis ne su détecter un tel'tak qui s'était matérialisé derrière une lune de Tartarus. On peut donc envisager effectivement que les Atlantes aient disposé d'une science suffisante pour masquer leur arrivée.

Webkev a écrit:
Un chapitre particulièrement réussi sur le fait qu'il démontre à quel point les Lantiens étaient puissant, par toutes une série de détails ainsi que les capacités offensives qu'a déployé Shanti. On remarquera tout de même que la section médicale de la frégate ne pourra surement pas guérir complètement de lieutenant, marquant une limite à la technologie de soin Lantienne.
Il faut voir aussi que les dégâts sont plus probablement cérébraux que physiologiques (supputation), et par conséquent pas forcément réparables via une technologie...

Webkev a écrit:
Skay a écrit:
C'est autre chose que le soldat de l'Aurora qui s'est laissé enfermer par Sheppard dans la simulation...
Justement, c'était une simulation et donc il n'avait peut-être pas ce pouvoir. Ou bien manque de bol, il était l'un des seuls soldats à ne pas en disposer Razz
Ou alors un Ascendant s'est gratté le nez à ce moment là...


Bon sang, j'ai encore l'air de répondre à la place de Rufus, mais non, c'est juste que j'aime bien vérifier si j'ai bien cerné une fiction...
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyLun 14 Déc 2009 - 20:39

Skay-39 a écrit:
Webkev a écrit:
Bon, je vais enfin pouvoir me donner un peu de temps pour commenter ce chapitre explosif d'Effet Papillon!
Boum !
Oh, une JackMacKayade mrgreen

Skay-39 a écrit:
L'empathie est un don utile pour un commando. Qu'un de ses membres voit bouger une ombre, et tous ressentent immédiatement sa tension, se trouvant donc immédiatement prêts à réagir. C'est aussi un bon moyen pour le chef de jauger l'état d'esprit de ses hommes.
Je reconnais cependant que cela peut aussi générer bien des inconvénients.
Si jamais l'un des membres de l'équipe vient à avoir peur, les autres le sentiront, ... Je dirais que ce don est à double tranchant... Voilà pourquoi j'ai été surpris.


Skay-39 a écrit:
Esmana ! Comment ais-je pu laisser passer cela !
Que veux-tu, c'est l'âge...

Skay-39 a écrit:
Il faut voir aussi que les dégâts sont plus probablement cérébraux que physiologiques (supputation), et par conséquent pas forcément réparables via une technologie...
Certes, mais il n'en reste pas moins qu'avec une race de plusieurs millions d'années d'évolutions, il était possible que ce genre de traumatismes pouvait aussi être soigné. Cela ne m'aurait pas surpris.
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyMar 15 Déc 2009 - 0:28

Skay-39, dit 'Le Fourbe', a écrit:
Bon sang, j'ai encore l'air de répondre à la place de Rufus, mais non, c'est juste que j'aime bien vérifier si j'ai bien cerné une fiction...

C'est une habitude qui ne me dérange pas le moins du monde, puisqu'elle montre que EP continue à passionner les foules (deux personnes, plus, si Skay est schizophrène), et en cadeau-malus, si Skay se trompe, je peux le lui faire sentir (au bout de plusieurs mois et en le manipulant subtilement au cours des chapitres : Nierk !).

Bref, pas de problème, très cher !
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyMar 19 Jan 2010 - 21:05

Chapitre 10 : Contrecoups

Les hurlements n’en finissaient pas, ne s’atténuant qu’avec les pics de douleur, brûlures intenses qui déchiraient sa chair, la dévorant de l’intérieur. Elle voulait fermer les yeux pour ne plus voir les visages meurtris s’évanouissant dans le néant, faire taire ses nerfs pour ne plus souffrir, clore ses oreilles pour ne plus entendre les hurlements de peur.
Tout se déroulait trop rapidement, comme pour prendre le contrepied de la lenteur qui caractérisait ses souvenirs et ses réactions. Elle était prise de vertiges, entrainée par le torrent de sensations qui venaient la mutiler, telles des milliers de lames chauffées à blanc. A présent, les corps étendus s’amoncelaient devant elle, indistincts. Elle y reconnaissait du coin de l’œil telle ou telle forme, des charniers qu’elle avait vu ou provoqué, et qui s’imprimaient dans ses pensées avant de s’évanouir l’instant d’après, ne laissant que des morts, dont elle imaginait ou entendait les souffrances.
L’attentat qui lui avait pris sa mère, les innombrables morts d’une planète anonyme, empoisonnés par les radiations pour avoir été au mauvais moment au mauvais endroit, les dizaines de jaffas qu’elle avait balayé sans comprendre. Tous venaient appeler Shanti, sans douceur, sans chercher à savoir. Ils étaient morts, tous morts, et elle savait qu’elle était responsable de leur agonie, jusqu’au dernier.
Elle cherchait à pleurer, mais ne le pouvait pas, tout comme sa bouche demeurait muette alors que son esprit lui intimait de laisser sortir un cri libérateur, que personne cependant n’écouterait.

-Est-ce qu’elle va mieux ? demanda Campbell, pleinement remis des blessures qu’il avait subi sur Dakara.
L’I.A. qui chapeautait désormais SG-22 marqua un léger silence avant de répondre :
-Physiquement, elle est hors d’affaire et ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’elle puisse retrouver la santé.
-Et mentalement ? dit Maltez d’une voix faussement détachée.
-Je ne suis pas en mesure de vous répondre avec certitude, commandant. Le lieutenant Bhosle a clairement subi un important traumatisme, mais sa réponse à long terme est une question infiniment plus complexe que celles que je traite ordinairement.
-Vous n’avez pas de formation psychologique ? s’étonna Campbell. Pourtant, la manière dont vous nous avez approchés…
-Je n’ai appliqué dans ce cas que des méthodes conventionnelles que mes créateurs ont su développer et affiner tout au long de leurs multiples contacts avec des civilisations plus ou moins primitives. De même, j’ai une bien trop grande expérience des situations post-traumatiques et de leurs conséquences… funestes chez mes anciens habitants, au cours des quelques conflits qu’il m’a été donné de voir. Mais quant à vos réactions propres dans ces extrêmes particuliers… je ne peux qu’émettre des conjectures sans grande précision. Votre aide s’avérera probablement décisive pour l’avenir du lieutenant Bhosle.
-Shanti… murmura Campbell en regardant le corps catatonique de la jeune femme allongée dans une capsule médicale.
-Si cela peut vous rassurer, lieutenant Campbell, mes premières conclusions à l’égard de vos semblables indiquent une plus grande résilience que celle des Altérans. La violence et l’instabilité inhérentes à votre civilisation vous permettent de mieux vous préparer à ce type de traumatismes, donc l’on peut espérer une issue favorable.
Maltez ne répondit pas, fixant du regard le visage de la jeune femme, dont les yeux hagards ne semblaient pas pouvoir rester fixes, seul mouvement sur un visage dont il aurait dit qu’il avait pris dix ans depuis la veille.



Un semblant de routine avait repris dans les couloirs de la ville flottante, ses habitants rangeant la dernière crise avec les autres dans le tiroir des souvenirs qu’ils ne pourraient probablement jamais raconter à leurs éventuels descendants. Même pour Anna Stern, le terme de routine était probablement le plus adapté pour décrire sa vie quotidienne, alors qu’une I.A. était devenue sa principale partenaire de travail et qu’elle faisait désormais ses rapports à ceux et celles qu’elle voyait à juste titre comme des légendes vivantes.
Mais si son travail avait pris une plus grande profondeur, les habitudes, qu’elles soient anciennes ou nouvelles, ne pouvaient que s’installer. Et, comme à plusieurs reprises depuis son intégration au Programme, elle se retournait sur ses choix, sur la manière dont elle était arrivée à sa situation présente, qui n’avait rien à voir avec celle des jours précédents.
A chaque fois, elle avait réussi à se rassurer en trouvant des explications logiques à ces décisions, à se justifier leurs causes et leurs conséquences. Mais cette fois, un mur se dressait, dans tous les sens du terme, devant les conclusions, devant même les hypothèses sensées la rassurer et lui donner ce qu’elle savait n’être que l’illusion de maitriser sa vie.
L’intelligence artificielle était en-dehors de tous ses critères, de toutes ses expériences, et si le bon sens lui dictait de ne donner qu’une valeur toute relative à chacune des paroles prononcées par la voix féminine, elle voyait cependant qu’elle avait tendance à oublier sa nature même.
Paradoxalement, c’était bien le caractère non-humain d’Atlantis qui poussait Anna à s’ouvrir à elle, à abaisser sa garde, et la jeune femme s’en rendait parfaitement compte, n’ayant pas à chercher de sens caché dans les propos de son interlocutrice.

Au contraire de ceux des individus devant elle :
-Quels types d’informations veut-elle découvrir ? lui demandait sans douceur le général Sheppard.
Celui-ci avait abandonné son habituelle attitude de charmeur depuis qu’il avait appris, avec un retard de plusieurs jours, l’existence de l’I.A. Le fait de se voir refuser l’accès aux travaux qu’Anna effectuait depuis avait achevé de le rendre antipathique, son habituel sarcasme se révélant de plus en plus piquant.
-Elle s’intéresse à notre manière de penser, de raisonner, nos motivations, principalement.
-Elle veut juste savoir pourquoi on peut se battre, en gros ? Vous n’avez pas la légère impression que ça pourrait lui être utile, militairement parlant ?
-Moins, à mon avis, que ce qu’elle doit avoir en jetant un coup d’œil aux vaisseaux en orbite ou aux armes installées partout, répondit-elle avec ironie.
-Pas besoin de jouer au plus fin, Stern. Vous savez aussi bien que moi que ce ne sont pas les armes seules qui font une guerre.
-Sauf votre respect, général, tout le monde s’accorde à dire que ça n’aurait aucune importance si elle se mettait à nous vouloir du mal.
-Bien sûr, et tout le monde s’accordait aussi à dire que les Goa’uld continueraient à régner sur la Voie Lactée pendant encore quelques milliers d’années. Pareil pour les Wraith, qui allaient nous botter le derrière pendant tout le chemin pour rentrer sur Terre. On commence à avoir l’habitude de ce genre de situation, mais on aimerait vraiment que vous ne la rendiez pas encore plus désespérée qu’elle ne l’est déjà.
-Non, bien sûr.
-Alors faites votre boulot, quel qu’il soit, et ne m’empêchez pas de faire le mien. J’ai déjà assez de problèmes comme ça à éviter que les crânes d’œuf dans votre genre ne démolissent la moitié de la galaxie sans qu’on me rajoute une I.A. dingue connaissant tout de nos défenses, rajouta-t-il avant de soupirer. Quelles sont ses intentions ?
-Je n’en n’ai aucune idée. Elle ne me dit pas tout ce qu’elle fait.
Il se calma, se réajustant sur son fauteuil.
-Vous devez bien avoir une idée, depuis qu’elle vous a contacté pour la première fois, non ? insista-t-il.
-Elle semble…curieuse. Elle veut savoir ce que nous sommes, car je pense qu’elle est surprise de notre manière d’agir, de penser. Mon avis, en tant que scientifique, serait qu’il y a un fort décalage entre notre niveau technologique et celui de notre civilisation. Je crois que ce qui l’a le plus étonné chez nous, ce sont tout simplement les drapeaux sur nos uniformes.
-Les drapeaux ?
-Oui, le concept d’une civilisation se lançant dans des voyages extragalactiques sans même s’être unifiée à l’échelle d’une simple planète…je crois que ça l’a bien plus intéressé que tout le reste…




Un sens. Il lui fallait un sens.
On lui avait offert une vie, mais elle était dénuée d’intérêt, de cette impression rassurante d’être à l’endroit qu’il fallait pour faire changer les choses. Il avait été aux commandes, de son appareil, de son destin et de ceux de ses semblables, et maintenant, on voulait qu’il se contente de manipuler des logiciels de calcul et de conception, de trouver quelques solutions à des problèmes techniques qu’il n’aurait plus jamais l’occasion de rencontrer réellement.
Carl lâcha quelques jurons en français, sans prêter attention aux passants qui se retournaient vers l’archétype du jeune cadre dynamique, affalé sur un banc public. Reposant une bouteille d'alcool, il plongea à nouveau son regard vers le ciel qui s’assombrissait. Il resta immobile, alors que la ville passait tranquillement du jour à la nuit.

L’ex-pilote ne fit pas un geste pour retenir les larmes qui coulaient sur ses joues, rapidement séchées par le vent sec.

Il ne sortit de sa torpeur que lorsqu’un spot éclaira brutalement son visage, le forçant à se protéger les yeux de la main.
-Hé ! Vous allez bien ? demanda une voix forte.
-Ouais, ouais. Laissez-moi, répondit Carl à ce qu’il venait de reconnaitre comme une voiture de police.
Un claquement de portière, suivi de pas sur le bitume.
-Je vous ai dit de me laisser, fit-il, un mouvement des bras accompagnant ses mots.
Le policier le bloqua aussitôt, tenant son poignet d’une main ferme.
-Bon, tu te calme tout de suite, si tu veux pas finir la soirée au poste. Papiers.
Carl soupira, puis, au bout de quelques secondes de silence pesant, plongea lentement sa main dans une poche intérieure et en sortit son portefeuille, que l’homme prit brusquement.
-Hmm… Ouh-là, passeport de l’ONU !
Il se retourna vers la voiture.
-Hé, Frank ! appela-t-il. Viens, on a une pointure ici.
Son collègue quitta la voiture pour s’approcher du banc :
-Qu’est-ce qu’on fait ?
-Monsieur, demanda le premier policier, avec un ton de respect nouveau, vous souvenez-vous où vous habitez ?
Carl fit un geste de la tête vers le ciel étoilé alors que le nouvel arrivant jetait un coup d’œil au passeport spécial.
-Ouais, murmura le second homme, il est bien bourré, il n’y a qu’à regarder le tas de canettes qu’il s’est tapé. Regarde dans ses papiers, il a probablement des cartes de visite.
Il fouilla dans les différents documents pendant quelques instants.
-C’est bon. Hé ben, il n’habite pas à côté, le gamin ! Allez, aide-moi à le ramener dans la voiture.

Sans prêter attention aux deux hommes qui le soutenaient, Carl parvint à rentrer dans son appartement, s’effondrant au pied du lit. Il rêva d’étoiles et de destruction, murmurant des mots sans personne pour les entendre.





Le jeune jaffa était encore en train d’essayer de donner un sens au spectacle dont il venait d’être témoin quand le coup le plongea au sol. Encore sous le choc du massacre de ses semblables, il ne se rendit compte de s’être fait assommer que lorsque les ténèbres achevèrent de l’envahir, son champ de vision passant brutalement d’un crépuscule orangé au socle gris de la Porte.
Il fut presque reconnaissant au contrebandier de le libérer de cette image qu’il savait à jamais gravée dans son âme.

Quand Van’Tet se réveilla, sa première réflexion fut qu’il était assis à bord d’un vaisseau. La seconde fut sur les liens qui l’entravaient. Sans faire de bruit, il garda les yeux faiblement entrouverts et se mit à observer son environnement immédiat, cherchant la présence d’un éventuel garde.
-Il est réveillé, dit une voix derrière lui, qu’il reconnut comme celle du plus âgé des deux contrebandiers.
-Pourquoi… ? articula-t-il lentement.
-Tu ne crois quand même pas qu’on va te montrer où on crèche, petit ? Les naïfs ne font pas de vieux os dans notre boulot, alors sois content qu’on ne t’ait pas largué dans le vide.
-Je peux…je peux vous être utile.
-Ca sera au patron d’en décider, répondit l’homme en entrant dans son champ de vision.
Il sortit un objet de ses vêtements avant de continuer :
-Ne joue pas au con et tu pourras peut-être vivre.

Van’Tet voulut répondre, mais fut interrompu par une douleur aussi insupportable que brève, tandis que l’homme manipulait l’objet dans ses mains. Le jaffa s’affala sans un son, tandis que son gardien retournait s’asseoir à proximité.

Lorsqu’il reprit enfin conscience, l’espion se rendit compte que ses liens avaient été ôtés, et se leva promptement de la couchette sur laquelle on l’avait allongé. Un rapide coup d’œil lui révéla qu’il était à présent prisonnier dans une cellule identique à celles présentes dans les installations et les vaisseaux Goa’uld : large, inutilement et vulgairement ornée, soit caractéristique des êtres qui avaient été des millénaires durant la plaie de la Voie Lactée.
Il fit quelques pas, bougeant ses bras, et eut confirmation que ses geôliers connaissaient bien leur travail, ayant pu l’entraver efficacement sans pour autant qu’il en reste des traces.
Ils sont prudents…heureusement que j’ai du partir aussi vite, ils auraient probablement trouvé tout le matériel qu’on m’a laissé…

Le jaffa écouta à la porte, puis, n’entendant rien, retourna vers la couchette et s’y assit, respirant profondément pour calmer la peur qui rôdait en lui. Il n’avait aucune arme, aucun équipement et, ce qui était pire encore, aucune information sur le lieu où il était détenu. Sa vie n’avait que peu de valeur en regard de la mission, mais il savait que quand il devrait la sacrifier, ce serait pour l’accomplir à coup sûr, et non pas dans une tentative d’évasion héroïque et vouée à l’échec ; il aurait pu se faire tuer depuis l’instant où il avait quitté Dakara, et le fait qu’il soit dans cette cellule montrait que sa mission commençait bien mieux qu’il ne le craignait : on lui laissait le bénéfice du doute.

Après quelques inspirations, il commença à préparer ce qu’il allait dire au responsable qui viendrait l’entendre.

La facilité avec laquelle il put trouver une raison logique pour un jaffa de déserter sa patrie pour des mercenaires fut à la fois rassurante pour la suite de sa mission et triste pour l’état de la nation Jaffa.
Je n’aurai même pas besoin de mentir, voilà le problème : nous courrons droit à la catastrophe, avec notre refus de voir la réalité en face.



-Effectivement, votre analyse de la situation était, au vu des informations que votre mission m’a permis de recueillir, tout ce qu’il y a de plus pertinente, commandant Maltez.
-“Un sacré merdier“, donc ?
-En effet, commandant. La structure stratégique de votre galaxie est, pour le moins, originale… répondit Atlantis. Mais cela ne règle pas notre problème actuel, bien au contraire.
-Comment ça ?
-La nation Jaffa semble, de par les transmissions en provenance de et vers Dakara, sur le chemin de la guerre, et il est très peu probable qu’elle choisisse de s’en détourner. Les guerres sont des bénédictions pour les jeunes structures politiques, car elles leur permettent de les stabiliser sur le long terme par un évènement fondateur ou unificateur. Cependant, nous faisons face à une de ces structures, disposant de moyens technologiques bien trop avancés pour que les avantages de ce type de comportement surpassent ses inconvénients.
-En gros, la guerre serait trop violente, c’est ça ?
-Pour résumer, oui. Soit elle s’effectuerait contre votre peuple, ce qui pourrait poser problème, car vous semblez compenser votre retard technologique par une meilleure diplomatie et une plus grande expérience opérationnelle de l’art de la guerre, soit ils s’en prendraient aux nouveaux arrivants du Nuage de Magellan…
-Et là, c’est game over, conclut Maltez.
-Absolument, à ceci près que ce “game over“, comme vous le dites, aurait des risques de concerner l’ensemble de la Voie Lactée.
-A ce point ?
-L’éventualité semble inévitable, étant donné le mode opératoire.
-Sympa, et absolument pas cliché…

Commandant, intervint Campbell. Vous feriez bien de venir. Shanti semble se réveiller.
J’arrive tout de suite.

L’officier, joignant le geste à la pensée, quitta la salle de briefing et s’engouffra dans les couloirs en direction de l’infirmerie où se trouvaient ses deux coéquipiers.

En arrivant, il vit Shanti qui s’agrippait fermement au poignet de Campbell, celui-ci regardant dans la direction de son arrivant et l’interpellant :
-Vous voilà ! Elle a repris conscience il y a quelques instants, et depuis…
Il leva légèrement son bras, montrant l’emprise de la jeune femme.
-Shanti, ça va ? demanda Maltez en connaissant déjà la réponse.
Elle tourna lentement sa tête vers lui, ses lèvres se déplaçant en silence comme pour parler.
Non, commandant, lui dit Atlantis en anticipant sa question. Le lieutenant Bhosle n’a pas gardé de séquelles physiques. Ses capacités motrices, physiologiques et intellectuelles sont en parfait état.
Son stress ? répliqua l’officier.
Il atteint des sommets.

Il s’approcha lentement de Shanti, pas après pas. Les yeux de celles-ci balayaient rapidement tout son environnement immédiat, donnant à Maltez l’impression qu’elle cherchait un danger imminent. Campbell le regardait d’un air confus, lui demandant du regard la marche à suivre, le langage non-verbal reprenant de manière dérangeante le dessus sur la parole et les systèmes de communication que leur avait offert Atlantis. Le commandant fit signe au pilote de ne pas bouger et allait s’approcher de ses deux subordonnés quand la tête de Shanti retomba sur le lit médical, tandis que sa prise sur Campbell disparaissait.



Si la routine était effectivement revenue, elle avait une fois de plus changé, et l’une de ses modifications les plus importantes était sans nul doute les discussions qu’Anna tenait désormais quotidiennement avec Atlantis, sur des sujets variés et le plus souvent sans lien les uns avec les autres.
Jour après jour, elle continuait ces échanges avec la voix qui devenait lentement son principal interlocuteur, assouvissant sa curiosité sur tel artefact Ancien, l’interrogeant sur le comportement de ses semblables, le tout au travers de son oreillette.
Mais ce soir-là, la question rompit la routine :
-Que faites-vous de vos peurs ?
-Comment ça ? répondit Anna après quelques secondes de silence.
-Vous, comme vos semblables, semblent être incapables de gérer naturellement vos sources de stress. Du moins, c’est ce qui transparait au vu de vos comportements.
-Et, demanda Anna, prenant un ton suspicieux, pourquoi cet intérêt soudain ?
-Vous êtes, pour le moment du moins, mes habitants principaux. L’une de mes tâches est de m’assurer du bien-être de ceux-ci. Pour cela, il m’est important de comprendre ce qui peut y nuire, sans parler du fait que vous constituez une ligne de défense non négligeable de ma structure, et qu’il en va de mon intérêt de vous préserver.
-…Bonne excuse.
Anna était persuadée qu’il ne s’agissait que de cela, une excuse. Mais celle-ci était plus que crédible et, au fond d’elle-même, sa curiosité lui soufflait de jouer le jeu, pour voir où l’I.A. voulait en venir.
De toute façon, je pourrai toujours mettre fin à la discussion si ça va trop loin, se dit-elle, tant pour se justifier que pour se rassurer.
-Nous en parlons, répondit finalement la jeune femme.
-C’est tout ?
-La majorité du temps, oui. Ca nous permet de mettre des mots sur nos phobies, de les amener à la surface.
-Vous fonctionnez donc sur la dualité conscient/inconscient, c’est bien ça ?
-C’est ce que nous pensons. Mais c’est assez dur d’être impartial par rapport à son esprit, non ?
-Effectivement. Selon mes bases de données, il a fallu un temps énorme pour que les Anciens puissent se débarrasser de leurs névroses.
Anna resta silencieuse, cherchant à envisager les différents sens de ces propos, tout en évitant de se rappeler que son interlocutrice avait probablement déjà anticipé ses réactions probables.
Ou pas… C’est peut-être pour ça qu’elle s’intéresse à notre psychologie…
-Comment ont-ils fait ?
-Vous ne pourriez pas comprendre. Notez que je dis ça car il s’agit d’un fait. Vos connaissances sur la physiologie et les techniques mentales de mes créateurs sont bien trop limitées.
Anna contint difficilement son intérêt, mais se rendit à l’évidence qu’elle ne pourrait pas, avec de simples mots, obtenir d’autre réponse de la part d’Atlantis. Décidant de changer de sujet, l’humaine répliqua :
-Et vous ? S’il s’agit d’une question physiologique et mentale, vous ne devez probablement pas pouvoir faire la même chose qu’eux.
-En effet. Il s’agit là de la principale raison de mon sommeil, en plus des aspects de consommation énergétique. La communication m’est, comme pour vous, indispensable pour gérer les problèmes d’ordre psychologique qu’il m’arrive de rencontrer.
-Oui, ça doit aider de pouvoir discuter personnellement avec des milliers d’individus capables d’échanges à votre niveau. Et là, autant de temps en solitaire…
Elle eut un frisson avant de continuer :
-C’est… pour ça que vous me parlez, c’est ça ? Je vous sers en quelque sorte de psychologue ?
-D’une certaine manière, ce serait correct.
Anna recula légèrement, cherchant avec ses mains les obstacles dans son dos.
-Désolée, j’ai eu un vertige. Ca doit être l’idée de servir de psy à une I.A. mille fois plus vieille que moi et qui a plus de capacités intellectuelles que toute notre planète réunie…
Le sarcasme était une forme de défense face à la bombe qui venait d’être lâchée par l’entité tout autour d’elle.
-Je n’ai jamais eu la moindre formation pour ça, vous le savez ?
-Pourtant, vous avez toutes les compétences nécessaires.
-Lesquelles ?
-La première, et la plus importante est que vous me considérez comme ce que je suis, un être vivant, et non un meuble.
-C’est normal…
-Ca l’est désormais pour vous, car je suis un concept nouveau auquel vous avez dû vous adapter rapidement, dans une situation de crise. En revanche, pour mes créateurs, je ne suis pas plus étrange que ne l’est un téléphone pour vos semblables.
Dans quoi est-ce que je me lance, là ? se demanda Anna. Ce qu’elle me raconte est possible, mais… Et puis je ne peux pas vraiment en parler aux autres, ça détruirait toute la confiance d’Atlantis… Pourquoi c’est à moi que ça arrive ?!


Ce samedi, Carl ne se réveilla qu’en début d’après-midi. Les souvenirs de la soirée lui revinrent par à-coups, alors qu’il prenait une aspirine.
Salut, Carl. T’as une sale tronche, aujourd’hui, pensa-t-il en se regardant dans le miroir. Mouais. La tronche d’un type qui a tout pommé…
S’habillant, il traversa l’appartement de fonction qui lui avait été alloué avant de s’arrêter devant une fenêtre. Son regard se posa sur l’incessante activité de la ville, puis il se tourna vers un dossier qui trainait sur son bureau, et prit sa décision.
Il se fixait un but, qui, s’il n’était pas aussi important que celui qu’il avait en pilotant son appareil à des années-lumière de là, redonnait néanmoins un sens à ses actions.

Deux heures plus tard, il était dans un avion de ligne au décollage, remerciant mentalement son passeport et les avantages qui venaient avec. Durant le vol, il parcourut à plusieurs reprises le dossier, prenant des notes et réfléchissant à ce qu’il pourrait avoir à dire, tout en arrangeant la réservation d’un taxi à Heathrow.
-82, Elmer Road, dit-il au chauffeur avant de se replonger dans sa lecture, passant rapidement de son fichier au carnet qui lui avait été fourni à son retour sur Terre, indiquant la majorité des évènements importants s’étant déroulés durant son absence, ainsi que les couvertures officielles des activités du Programme. Plongé dans sa lecture, il ne remarqua pas son arrivée, et le chauffeur dut donner une légère tape dans son épaule pour le ramener à la réalité.
-Nous sommes arrivés ? Désolé, dit-il en sortant son portefeuille électronique.
Celui-ci reconnut l’empreinte digitale de Carl et valida le paiement d’une somme conséquente au chauffeur, qui acceptait volontiers de ne pas poser de questions à ce passager du continent qui aurait pu faire d’importantes économies en prenant un bus.
L’ex-pilote rangea ses documents dans une petite sacoche, et sortit du véhicule, qui repartit sans un bruit. Carl se retourna brièvement, toujours étonné de ce nouveau silence des voitures, avant d’avancer vers le pas de la porte, où il sonna.
Pendant qu’il attendait, le jeune homme prit le temps de jeter un œil sur ses alentours. Il savait qu’il était sous une surveillance probablement renforcée, au vu de l’endroit où il se trouvait, et ne se faisait aucune illusion sur ses capacités à trouver les agents qu’on avait du lui affecter.
La porte s’ouvrit alors, révélant une femme âgée d’environ soixante ans, habillée sobrement.
-Madame Anders ? demanda-t-il, connaissant déjà la réponse.
-Que puis-je pour vous, jeune homme ? répondit-elle.
-Je m’appelle Carl Banet, et j’étais l’ailier de votre fils Jeffrey. Je pense que vous aimeriez en savoir…
-Entrez, l’interrompit-elle.

Elle le pria de s’installer à table, tandis que son mari préparait du thé. Carl jeta un bref regard à la fenêtre, qu’il savait probablement illuminée plusieurs lasers d’écoute. Sur un meuble à côté trônaient plusieurs photos de son ancien leader, depuis sa jeunesse jusqu’à son entrée dans la RAF. Il reconnut même une photographie de lui sur un porte-avions de l’ONU, à côté de son appareil, comme étant la même, à peu de choses près, que celle qui lui avait été fournie à son arrivée sur le Concordia.
Le mari revint et la vieille femme demanda :
-Vous étiez là quand… ?
-Oui. Comme vous le saviez, il avait été affecté aux forces de protection internationales. Nous faisions partie d’une unité prévue pour intercepter les appareils de groupes comme ceux ayant perpétré l’attentat de 2011 sur Norfolk, et le groupe dirigé par Lone Wolf, pardon, votre fils, assurait une patrouille autour d’un groupe naval de l’ONU. On a été dirigé vers un avion volant à basse altitude dans la zone défensive du porte-avions, pour le dérouter vers une piste de détention.
-Cet avion, c’est celui qui a abattu Jeffrey ?
-… oui. Nous l’avions approché, et le capitaine lui faisait signe de nous suivre quand, brusquement, il lui a tiré un missile à bout portant.
-…
-Nous n’avons rien pu faire.
-Et… l’avion ?
-Je l’ai détruit quelques minutes plus tard. Nous suspections qu’il transportait une charge à fusion et qu’il comptait s’approcher assez près du groupe naval pour se faire sauter avec lui.
-Et, était-ce le cas ? demanda lentement le père.
-Oui, à part quelques détails sans importance. Comme le lieu, la cible et les moyens. Mais qui ne changent rien à ce qu'il s'est passé.


La mère de son ancien chef d’escadrille se leva, pour se rendre près d’une petite boite, que Carl reconnut comme le format standard contenant une décoration militaire. Elle se retourna :
-Merci, souffla-t-elle, une larme perlant à l’œil. Merci.
-Je suis encore désolé, madame, répondit sincèrement Carl, qui regrettait amèrement de ne pas pouvoir dire à cette famille les circonstances exactes de la mort de leur fils.
-Vous nous avez apporté la vérité, monsieur Banet. C’est plus que ce que nous avons eu de la part de l’ONU à la mort de Jeffrey, lui dit l’homme aux cheveux grisonnants, en montrant du regard la médaille militaire qui avait été attribuée à titre posthume à son fils. D’ailleurs, quel est votre grade ? Lieutenant ?
-… je suis civil, désormais.
-Comment ça ?
-Après cet “incident“, je n’avais plus le même niveau de compétences, et j’ai été jugé… inapte au service actif. Alors j’ai préféré démissionner plutôt que de devoir piloter un bureau.
Il savait que cette question allait venir, et il détourna le regard vers la fenêtre après y avoir répondu.
-Qu’est-ce que c’est que ces conneries ? demanda le vieil homme.
-Pardon ?
-J’ai été militaire à ton âge, petit, et mon père avant moi. Alors, je répète : qu’est-ce que c’est que ces conneries que de se barrer quand quelqu’un se fait tuer ?
-Je…
-Il n’y a pas de “je“ qui tienne, gamin. Si mon père avait voulu quitter la R.A.F. quand ses meilleurs potes tombaient en flamme, on se serait fait botter le cul par les Fritz et vous ne parleriez plus Frenchie, chez vous.
Il s’interrompit un instant avant de reprendre, sans laisser sa femme ou bien Carl placer un mot :
-Jeffrey est mort, dit-il avec des larmes lui venant aux yeux sans affaiblir son regard ou sa voix. Ni moi, ni Rebecca ne nous le pardonnerons jamais, mais toi, tu dois l’accepter, parce que c’est ton job. Il y a combien de personnes dans ces navires qui comptent sur toi pour se protéger des malades qui se trimbalent avec des bombes H ? Et tu te tires ? Tu as une foutue expérience du combat, que mon fils unique a payé de sa vie, et qu’est-ce que tu en fais, tu la fous en l’air !
Les larmes coulaient désormais à flots, et Carl savait qu’il fallait laisser le père lui passer sa colère dessus, alors même qu’il était rongé par le besoin de lui dire qu’il n’avait pas choisi de quitter le cockpit, qu’on l’y avait forcé. Mais plus important encore était le maintien du secret auprès des civils, et il le savait au plus profond de lui-même.
La rage de l’homme dura quelques interminables minutes supplémentaire, avant qu’il ne se calme et que son épouse fasse signe à Carl de quitter leur maison. L’ex-pilote ne se fit pas prier, et s’éclipsa.
Voyant un arrêt de bus au loin, il s’y rendit à pied, ne se retournant qu’une seule fois vers la maison dont il était venu visiter les habitants. Il lui était clair que la réaction du père de son ancien ailier était dictée par le besoin de se libérer de sa peine à l’égard de la mort de Lone Wolf. Carl, par sa visite, s’était positionné comme une cible évidente sur laquelle s’était déversé le torrent d’émotions contenues.
Certaines des choses qui lui avaient été dites lui revinrent en tête alors qu’il attendait le bus, et il trouva que ces propos méritaient plus ample réflexion.

Au moment d’embarquer dans le vol retour, il s’était promis d’agir.



Le carnage avait été absolu.
Certains des survivants avaient du être entravés, pour les protéger d’eux-mêmes. En effet, parmi la poignée de jaffa qui avaient accouru pour défendre l’arme des Anciens et qui respiraient encore le lendemain, la réaction la plus courante était l’hystérie.
Certains parmi les plus âgés s’étaient mis à prier leurs anciens maîtres goa’uld, persuadés que ce qui leur arrivait n’était rien de moins qu’un châtiment divin pour avoir rejeté ceux-ci. Et il n’était plus possible de couvrir les évènements par un quelconque secret d’état, la bataille ayant duré suffisamment longtemps pour que toute la ville soit réveillée et en ai vue au moins une partie de près ou de loin.
La première des tâches qui avait attendu les autorités de Dakara avait été de démêler le vrai du faux, les rumeurs étant parfois moins folles que les témoignages de première main, malheureusement confirmés par la poignée d’enregistrements qui avaient pu être trouvés dans les épaves des appareils détruits.

Cependant, il y avait deux bonnes nouvelles dans cette catastrophe. La première, que tout le monde savait apprécier à sa juste valeur, était que les intrus n’avaient pas pu arriver jusqu’à la salle de commande de l’Arme, et les gardes à l’intérieur de celle-ci étaient déjà acclamés comme des héros. Bra’tac, au vu des témoignages, était persuadé que l’Arme avait survécu par pure bonté de ces intrus, mais se réconfortait par la seconde bonne nouvelle, qu’il était l’un des seuls à pouvoir apprécier à sa juste valeur : les deux contrebandiers récemment arrêtés avaient disparu pendant la nuit, et ni eux, ni Van’Tet, le jeune espion qu’il avait chargé de les accompagner, n’avaient été identifiés parmi les cadavres.
Vu l’état des corps, ils pourraient en faire partie sans que l’on puisse le savoir avant longtemps, se dit-il en se souvenant que trop d’espoir était aussi dangereux que pas assez.
Il regarda le document que venait de lui transmettre son adjoint.
Cent quarante-six morts, soixante et un blessés, onze disparus. Et tout ça à cause d’une guerrière ? Même un Kull n’aurait pas causé autant de dévastation, et notre Al’Kesh l’aurait détruit au lieu d’être pulvérisé…
L’image de l’appareil de bombardement se faisant anéantir par la silhouette distante était gravée dans son esprit. Il avait accouru vers la place, comme la majorité des jaffas en âge de combattre, et n’était arrivé, comme la quasi-totalité de ceux-ci, que trop tard pour faire quoi que ce soit sinon assister à cette scène infernale.
-Est-ce que Gerak a réagi ?
-Pas encore, lui répondit son assistant. Selon nos informations, il est aussi confus que tout le monde.
-Le contraire serait surprenant. Nous devons prendre l’initiative, sans ça il se servira de cette… de ce massacre pour avancer sa politique.
-Les indépendants le suivront à coup sûr. Tout le monde est terrifié par ce qui s’est passé.
-C’est terrifiant car nous ignorons tout de cette menace, et qu’elle nous a frappé au cœur, non ? demanda Bra’tac, dont un sourire commençait à éclairer le visage.
-Vous avez une idée, maître ?
-Ne m’appelle pas comme ça, je te l’ai déjà dit. Et, oui, il nous reste une chance de garder le contrôle de la situation… en devançant Gerak à son propre jeu. Appelle l’Assemblée. Nous allons leur proposer quelque chose auquel personne ne va s’attendre. Enfin… pas de ma part, en tout cas.

Quand son adjoint quitta la salle, Bra’tac avait retrouvé ses quatre-vingt ans. Malgré la désolation devant lui, ses lèvres étaient étirées en un sourire de plus en plus radieux, à mesure qu’il explorait les possibilités de son idée. Il retrouvait enfin cette sensation qu’il avait eue durant les premières années de la rébellion, alors que lui et le petit groupe de Tauri organisaient des actions aussi désespérées qu’audacieuses pour survivre quelques jours supplémentaires.

Des chances dérisoires, une débâcle assurée. Qu’est-ce que j’attends ?


Dernière édition par Rufus Shinra le Mar 10 Mai 2011 - 23:02, édité 2 fois (Raison : Corrigé pour tenir compte d'une bonne suggestion de Skay.)
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyMar 19 Jan 2010 - 22:15

Chapitre de transition. C'est drôle, mais j'ai l'impression que la plupart de tes chapitres se déguisent en chapitres de transition. Tout se fait très en douceur...

La question d'Atlantis à Anna relative à la gestion du stress par les humains répond à l'une de mes propres interrogations : l'intelligence du Salteras et celle d'Atlantis sont une seule et même entité, ou, au moins, deux entités échangeant régulièrement des informations. Pourquoi pas, cela est parfaitement possible, mais j'envisageais aussi le contraire, il n'aurait pas été difficile de trouver une explication à cette scission. Il est en tout cas toujours aussi intéressant d'en apprendre davantage sur les Anciens au fil de ces conversations.

La situation de Shanti semble critique, et son trouble, au-delà de la folie qui s'est emparée d'elle un peu plus tôt, est parfaitement compréhensible : elle s'est livré, à l'aide de ses nouveaux pouvoirs, à un véritable massacre sur des soldats qui ne faisaient que leur travail, un travail honorable. Je me demande comment elle va s'en relever. Je crains qu'elle ne soit plus jamais la même, avec un tel poids sur la conscience.

J'ai tout particulièrement apprécié les passages sur Carl. C'est le genre de petit intermède que je devrais employer davantage : des morceaux de récit qui ne sont pas directement liés à l'axe principal, mais font progresser les personnages et les amènent à prendre les décisions qui guideront l'histoire.
La réaction du pilote est logique, dans la continuité de ce que nous avons déjà vu. Le brillant soldat promit à un bel avenir chute plus vite qu'il n'est monté, et nul ne sait où il va s'arrêter. A moins de ne se reprendre en mains... Ce qu'il fera un peu plus tard, en rendant visite à la famille du décédé. Au moins commence-t-il à agir. Je trouve le passage avec les policiers très réaliste.
Sinon, c'est toujours agréable d'entendre parler des innovations technologiques dont bénéficient les terriens, depuis les voitures silencieuses jusqu'aux portefeuilles électroniques. Cela nous rappelle discrètement le temps écoulé depuis l'époque de la série.

Du côté de l'espion Jaffa (qui me semble un peu dépressif), les choses ne s'arrangent pas, mais vont leur train. Si sa mission n'est pas jouée, au moins lui reste-t-il quelques chances de succès. Je suis curieux d'en connaitre plus sur cette part du mystère.

Atlantis confirme donc les informations obtenues par Bra'tac et l'état-major terrien : la guerre est inévitable. S'agira-t-il maintenant d'une guerre contre les terriens ou bien contre... un ennemi si puissant que le provoquer reviendrait à condamner la Voie Lactée. Je trouve que cette fanfic commence à exhaler un petit parfum de Babylon 5. Les Jaffa sont les Centauris, ivres de leur puissance et avides de conquêtes, et les terriens sont les narns, ancien ennemi rendu responsable des troubles actuels. Tandis que les First-Ones s'affrontent en arrière-plan, manipulant les plus jeunes races au besoin...
La réaction de Bra'tac m'enthousiasme au plus haut point. "Nous allons leur proposer quelque chose auquel personne ne va s’attendre. Enfin… pas de ma part, en tout cas." Voila une phrase très prometteuse... Elle augure du genre de retournement de situation dont je suis friand. ^^ Et l'enthousiaste de jeune Jaffa du vieux guerrier ne fait que me conforter dans cette opinion...

Ainsi, bien que ce chapitre soit pauvre en action, il tourne quelques clés et laisse entrevoir des moments de grande intensité que je suis impatient de découvrir...

Webkev a écrit:
Skay-39 a écrit:
L'empathie est un don utile pour un commando. Qu'un de ses membres voit bouger une ombre, et tous ressentent immédiatement sa tension, se trouvant donc immédiatement prêts à réagir. C'est aussi un bon moyen pour le chef de jauger l'état d'esprit de ses hommes.
Je reconnais cependant que cela peut aussi générer bien des inconvénients.
Si jamais l'un des membres de l'équipe vient à avoir peur, les autres le sentiront, ... Je dirais que ce don est à double tranchant... Voilà pourquoi j'ai été surpris.
Il faut voir aussi que sentir la peur de l'autre ne signifie pas l'éprouver. Les membres de SG-22 sont capables de distinguer leurs émotions de celles de leurs coéquipiers.

Au fait, désolé de te faire passer derrière Rufus, mais je me suis sentis assez courageux ce soir pour bêta-lire quelque chose de court. ^^
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyMer 20 Jan 2010 - 10:24

Comme d'habitude, ce nouveau chapitre vient confirmer la règle d'Effet Papillon : l'excellence. Un chapitre qui permet ici de relier tous les personnages principaux de la fiction, de l'espion jaffa à Atlantis elle-même en passant par SG-22 et Carl. Il permet aussi de rappeler que malgré le fait qu'on n'en parle plus depuis quelques chapitres, une menace pèse sur la galaxie, et qu'aucune force armée de la Voie Lactée ne pourrait la défaire en cas de bataille.

Mais avant tout, nous apprenons que Shanti va bien... Enfin, physiquement. Elle est comme neuve, sauf qu'elle se trouve en état de choc et ne semble pas prête d'en sortir. Il est assez plaisant de constater qu'Atlantis semble se préoccuper de l'état du lieutenant, suffisamment pour demander conseil à Anna. Peut-être par intérêt personnel, mais j'en doute un peu. Pour l'instant, deux hommes devraient suffire pour assister notre chère entité multi-millénaire dans sa tâche.
Mon esprit positif me pousse à penser qu'Atlantis espère vraiment que Shanti se rétablira, pour la jeune femme elle-même et non dans l'espoir de pouvoir l'utiliser à nouveau. Bien que l'IA dise à Anna:
Citation :
-Vous êtes, pour le moment du moins, mes habitants principaux.
je pense qu'elle se soucie des terriens, plus qu'elle ne le laisse penser. Mais on verra... Razz

Sur la cité, Sheppard se révèle de mauvaise humeur, ce qui est un peu normal pour un militaire qui constate qu'il habite dans une ville capable maintenant de l'expulser manu-militari, ou bien de détruire des vaisseaux terriens sans coup de semonce. Mais cette conversation permet d'éclairer l'IA sous un nouveau jour, celui de la curiosité envers... les drapeaux. C'est vrai que cela doit l'étonner.

Pour Carl, la déprime le guettait. Avant de rencontrer les parents de Lone Wolf. Cette entrevue lui aura donné un coup de fouet qui pourrait peut-être être salvateur pour le jeune homme. Affaire à suivre...

Pour le jeune espion jaffa, pas grand chose à dire, si ce n'est que l'attaque de Shanti lui aura peut-être facilité la tâche, et peut-être même contribué à sa survie actuelle. Par contre on voit que la nation jaffa est un géant au pied déjà effrité, prêt à s'effondrer de lui-même... Seul Bra'tac pourrait sauver la mise à cette nation, et sa dernière phrase laisse augurer un retournement de situation assez détonant...

Mentin spéciale à ces deux passages :
Citation :
Des chances dérisoires, une débâcle assurée. Qu’est-ce que j’attends ?
Quand son adjoint quitta la salle, Bra’tac avait retrouvé ses quatre-vingt ans.
Le premier, c'est tout simplement l'esprit SG-1, qui a été le moteur de pas mal d'intrigue. Le second qui permet de rappeler, de façon un peu humoristique, le fait que l'espérance de vie des humains peut paraître brève en comparaison de celle d'autres espèces ^^

Bravo Rufus, voilà donc un superbe chapitre!


Skay-39 a écrit:
Il faut voir aussi que sentir la peur de l'autre ne signifie pas l'éprouver. Les membres de SG-22 sont capables de distinguer leurs émotions de celles de leurs coéquipiers.
Certes. Mais bon, pour moi, il faut que le commando soit particulièrement bien entrainé pour que les inconvénients disparaissent. Parce que savoir que son supérieur à peur, cela ne t'effrayerait pas un peu? Razz

Citation :
Au fait, désolé de te faire passer derrière Rufus, mais je me suis sentis assez courageux ce soir pour bêta-lire quelque chose de court. ^^
Ouais ouais, toujours des excuses mrgreen
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyMer 20 Jan 2010 - 10:34

Tout d'abord, merci pour vos commentaires élogieux. J'essaierai de faire en sorte que la suite soit à la hauteur.

Sinon, à propos de ce passage :
Citation :
Certes. Mais bon, pour moi, il faut que le commando soit particulièrement bien entrainé pour que les inconvénients disparaissent. Parce que savoir que son supérieur à peur, cela ne t'effrayerait pas un peu?

Je pense sincèrement que ce qui m'effrayerait bien plus serait de savoir que mon chef n'a pas peur. En effet, la peur est une émotion tout ce qu'il y a de plus normale et qui guide la prudence et justifie le professionnalisme. Un militaire doit avoir peur, sans ça il va se jeter inutilement sous les tirs ennemis, conduira sans précaution, etc, etc.

Ce qui me semble plus dangereux, c'est la terreur. Et là, par contre, il n'y a pas vraiment besoin de système d'empathie pour s'en rendre compte.
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyDim 7 Fév 2010 - 18:30

Des remarques en vrac :

Dans l'ensemble, c'est prenant, bien mené, inspiré, bref, du Rufus Shinra. Mais je vais essaye de faire dans le commentaire constructif en pointant ce qui, à mon avis, ne va pas :

-Peut-être est-ce parce que je prends l'histoire à plusieurs semaines d'intervalles à chaque fois, mais j'en oublie où se trouvent le groupe de Shanti et Atlantis. Peut-être serai-t-il utile de préciser d'une manière élégante qu'ils sont dans la frégate, vers où ils se dirigent, et quel sera leur prochaine tâche.

-Carl qui se saoule sur un banc public, j'aime beaucoup. En revanche, qu'il se saoule à la bière, ce n'est pas crédible. Parce qu'en tant que sémillant pilote musclé (et éventuellement habitué aux beuveries de l'X), il devrait résister à pas mal de canettes avant d'être complètement jeté. Or, la bière, ça fait très vite pisser ! Et je le vois mal faire ça à coté de son banc public. Bref, c'est sur ces considérations anatomiques glauques que je suggère de lui mettre plutôt une bouteille de Vodka ou de Whisky à la main ^^

-Sheppard semble assez désagréable. On dirait que le personnage est devenu plus aigri en vieillissant, et ce n'est pas pour me déplaire. ça casse son image de Monsieur beaugosse toujours charmeur avec les femmes, et tant mieux.

-Concernant la seconde entrevue avec Carl, j'aime beaucoup le principe. Ces passages sont ceux que je préfère dans le chapitre parce qu'on tombe sur de l'inattendu, du surprenant, alors que ceux concernant la situation et les autres personnages ont plus une forme de bilan de ce qui s'est passé avant.
Mais, quand je lis, je trouve que la scène ne fait parfois pas très naturelle, que les dialogues, notamment du père, sont un peu en décalage. Pas au niveau de leur fond, mais plus de la formulation. Il y a un petit quelque chose qui me gène, peut-être le fait que la réaction du père soit trop soudaine, ou qu'elle pourrait être mieux amenée. Je pense qu'en passant un peu plus de temps sur ce passage, tu pourrais le rendre plus convainquant Heureux

Les dialogues entre l'IA et Anna sont eux aussi très intéressants, là encore, parce qu'on s'y attend peu. J'aurai du mal à commenter le reste parce que c'est malgré tout surtout un chapitre de transition, mais je le trouve bien mené, même si un peu plus de mouvement ne ferai pas de mal. J'attends la suite Heureux
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyDim 7 Fév 2010 - 20:37

A propos de l'alcool, je vais éditer (oui, je sais, je n'ai aucune connaissance ou presque dans ce domaine, et je tiens assez mal le cidre, alors.....). Au niveau de cette seconde entrevue, j'y jetterai un œil, pour voir si je peux reformuler ça.

Merchi du comm' !
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyJeu 11 Fév 2010 - 14:32

Pour ma part je viens de lire le tome II d'un coup... Je ne peux donc pas être entièrement d'accord avec Arth' ^^

Je ne vais pas essayer de faire un commentaire constructif puisqu'ils en ont tous déjà fait.

J'ai beaucoup ce tome deux, que je trouve beaucoup plus facile à suivre que le premier. Je me suis attaché aux personnages, surtout à Atlantis (siiiiiiiiiiii c'est un personnage !) qui me rappelle l'Atlas de Sylvo... en plus sérieux, c'est sûr :p
En te lisant je me rends compte que je ne distingue plus bien ce qui s'est vraiment passé dans la série des événements venant de diverses fanfic ^^ et au final je crois que ce n'est pas plus mal.

J'attends moi aussi la suite avec impatience Heureux



Voilà, je serai jamais critique littéraire biglol
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyDim 14 Fév 2010 - 14:56

Avant-propos : j'aimerais remercier une fois de plus tous mes bêta-lecteurs, et plus particulièrement Skay-39, qui m'a aidé par la rédaction d'un passage que je n'arrivais pas du tout à mettre à l'écrit. Seul souci, la comparaison des deux styles ne me sera pas forcément avantageuse, mais bon, on a tous à apprendre, hein ! Razz



Chapitre 11 : Guerre

Pour la première fois depuis de trop nombreuses années, le visage du vieux jaffa était éclairé d’un large sourire. Il savait que les morts s’étaient comptées par dizaines lors de l’attaque, que la décision qu’il avait prise, si elle se retournait contre lui, risquait de détruire tout ce pour quoi il s’était battu, que son plan n’était pas encore préparé.
Mais en contrepartie, son intervention dans l’Assemblée avait causé une stupeur sans précédent, dont il avait apprécié chaque instant. Ce fut lorsqu’il croisa le regard de Gerak que Bra’Tac sut qu’il avait pris la bonne décision, et qu’il se souviendrait jusqu’à son dernier souffle de cette journée, non pas pour l’évènement historique qu’il venait de causer, mais bien pour la figure abasourdie de son éternel adversaire. L’ancien chef rebelle savait qu’il fallait apprécier chacune de ses victoires, aussi petite soit-elle, et celle-ci ne faisait pas exception, surtout quand elle se faisait au détriment d’un individu aussi désagréable que Gerak.

Les différents représentants de la Nation Jaffa avaient gardé le silence pendant une longue minute, hésitant à interrompre leur pair qui allait forcément continuer sa déclaration, lui donnant un tout autre sens, puis, se rendant compte de la situation, restèrent cois.
Le reste de la session fut alors…mémorable, tous les plans d’intervention mis au même rebut que les discours préparés par chacune des factions de l’Assemblée, et Bra’Tac fut le seul à apprécier le chaos qu’il avait prévu de causer.




Le CIC du Concordia était à moitié plein, la routine présente dans les paroles et les gestes des officiers-mariniers qui tenaient informés leurs supérieurs de la situation à proximité des appareils terriens.
Le second, de quart, lisait la carte des déploiements aériens quand sa réflexion fut interrompue par la voix surprise d’un opérateur, qui annonça :
-Evolution des contacts ! Les vaisseaux lourds jaffas changent de position !
Le second détourna immédiatement son attention vers son subalterne, qui continuait :
-Distance en augmentation. Vitesse relative estimée 180 kilomètres par seconde et en augmentation sur cap 0-1-9 par 1-1-8, form…
-Activation des boucliers ! l’interrompit l’officier tactique. Systèmes d’armes en chargement sur les contacts 1 à 12 et 15 à 17.
-Postes de combat, ordonna le commandant en second du Concordia. Activez la grille défensive. Interdiction d’ouvrir le feu sans ordre direct, et activez le bouclier.
L’alarme commençait à peine à sonner à bord que le communicateur de celui-ci le prévint d’un appel de l’amiral. Il accepta aussitôt et vit le visage de l’officier.
-Laissez les boucliers à la puissance minimale. Gardez les appareils en alerte 0, mais ne les lancez pas sans mon ordre. Pas d’autre consigne pour l’instant ; contentez-vous de rester à bonne distance de la flotte Jaffa.

Le commandant en chef de l’escadre terrienne coupa son écran et se retourna vers l’individu derrière lui :
-D’accord, Rya’c. Je vous ai fait confiance. Maintenant, expliquez-moi ce qui se passe ici avant que ça ne se mette à exploser de partout.
Le jaffa, qui venait apparemment de courir sur la distance séparant ses quartiers de ceux de l’amiral, était encadré par deux Marines sur le qui-vive, craignant que la hâte de l’ambassadeur ne signifie un danger pour l’officier qu’ils devaient protéger.
-Je viens de recevoir un message urgent de Dakara, amiral, dit-il alors que, sur un geste de celui-ci, les deux gardes quittaient la pièce. Nous venons d’y être attaqués par une force inconnue, qui a causé de nombreuses pertes parmi nos défenseurs. Ce matin, l’Assemblée s’est réunie en session extraordinaire, et maître Bra’tac a fait voter une déclaration de guerre.
-Pardon ?! s’exclama l’officier.
-Nos vaisseaux ont maintenant pour ordre de détruire tout ce qui s’approchera à portée de leurs armes, et les privilèges diplomatiques ont été révoqués pour la durée du conflit.
-Qu’est-ce qui est passé par la tête de Bra’tac ?! Nous ne vous avons pas attaqués !
-Nous le savons parfaitement, amiral. Et j’ai eu des consignes spécifiques, votre coopération étant indispensable pour éviter le bain de sang…


Bra’tac avait réussi à devancer son adversaire, et à se servir de ses propres valeurs contre lui. Peut-être, se disait l’ambassadeur, qu’avec une poignée de décennies supplémentaires, le mentor de son père pourrait commencer à apprécier la politique.
La proposition, acceptée en un temps record, mettait chaque jaffa armé en état de guerre, mais en prenant garde de ne pas désigner, directement ou non, d’ennemi à abattre.

Rya’c prit soin de n’oublier aucun élément du message qui lui avait été transmis, depuis la session extraordinaire jusqu’aux véritables conséquences politiques et militaires de la nouvelle guerre.
-Grâce à cette déclaration et à sa propre réputation, poursuivit-il, Bra’tac a pu ordonner une réorganisation des forces qui a dispersé dans les différents secteurs les vaisseaux liés à Gerak.
-Donc, vous me dites qu’en partant en guerre, vous avez privé Gerak de l’initiative et de sa force brute.
-Parfaitement. Tout ce qu’il vous reste à faire, c’est de ne pas céder à d’éventuelles provocations, le temps que nous puissions le priver définitivement de ses soutiens.
-… Vous jouez un jeu dangereux, Rya’c. Si votre pari échoue, si quelqu’un chez vous décide de tirer…
-Bra’tac l’a compris, amiral. Mais il n’avait pas le choix : Gerak allait se servir de l’attaque comme, comment dites-vous ?
-casus belli ?
-Oui, c’est cela. Il allait prétendre que vous êtes les seuls à pouvoir être responsables de cette agression, et demander réclamation.
-Est-ce que la Terre a été prévenue ?
-Oui, le message a été transmis à tous nos ambassadeurs. Ce qui implique que toutes les puissances de la galaxie sont désormais au courant qu’il serait très imprudent de s’approcher de nos forces, du moins pour le moment.
-Votre déclaration de guerre est donc plus diplomatique que militaire ?
-Absolument, amiral. Et dans ce domaine, soyez assuré que maître Bra’Tac est infiniment plus compétent que Gerak. Après tout, il a bien survécu en tant que prima d’Apophis jusqu’à un âge respectable, avant d’être le ciment de la Rébellion.
-Très bien, conclut l’amiral, avec un léger sourire. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, j’ai un état-major à aller rassurer avant qu’une bordée de missiles ne parte sur un malentendu aussi bénin qu’une déclaration de guerre. Vous transmettrez mes félicitations à ce vieux sournois, d’accord ?
L’ambassadeur s’inclina, avant de se faire raccompagner à la porte par l’officier, rejoignant deux Marines qui virent avec soulagement qu’ils ne seraient pas directement concernés par la crise qui se matérialisait tout autour d’eux.



-Pourquoi avez-vous fui Dakara ?
-Je vous l’ai déjà dit, reprit Van’Tet sans simuler son exaspération. Nos chefs veulent la guerre à tout prix, et je ne tiens pas à me faire tuer pour régler des comptes qui n’ont rien à voir avec moi. Et puis avec l’attaque…
-Comment saviez-vous où étaient gardés Jal et Nemak ?
-Je fais, faisais, partie de la garde centrale de Dakara. Vos deux amis devaient être exécutés dans trois jours, et j’étais affecté à leur escorte jusqu’au Chappaï.
Il soupira.
-Ecoutez, tuez-moi ou libérez-moi, mais je vous ai tout dit ! Tout ce que je veux, c’est trouver un endroit où je puisse utiliser mes compétences avant d’aller m’installer le plus loin possible de ces vieux fous qui ne pensent qu’à s’entretuer par mon intermédiaire. Avec vous, j’aurais au moins de quoi prendre ma retraite quelque part loin de tout ça, avec assez de trétonine pour le restant de mes jours. En échange…
-On a compris, on a compris, tu te bats pour nous, on te paie, et dès que tu as assez, tu te tires sans te retourner.
-Voilà, en somme.

Son interrogateur se leva.
-Je vais revenir.
Lorsque la porte s’ouvrit, le jeune jaffa distingua quelques gardes qui tenaient d’un air menaçant leurs armes, des copies inélégantes d’armes terriennes, telles que Van’Tet en avait souvent vu entre les mains de mercenaires, voire même de jaffas. Entre les hommes de main se trouvait une humaine, d’environ quarante ans, qui le regarda d’un air attentif avant de reporter son attention sur l’homme qui quittait la cellule, prenant soin de ne pas parler avant la fermeture de celle-ci.

Ils sont prudents… Alors, si en plus il n’y avait pas eu tout ce carnage sur Dakara, ils m’auraient probablement abattu sur-le-champ, se dit-il en ayant un sentiment aigre-doux au souvenir de l’attaque qui l’avait traumatisé, mais qui lui sauvait apparemment la vie en fournissant un mobile à sa défection.

Quelques minutes plus tard, la porte s’ouvrit à nouveau.
-Il semble que tu sois un membre très récent de la garde de Dakara. Certains pourraient même penser que tu y as été mis pour mieux nous infiltrer.
-Si vous en savez autant sur moi, vous devriez vous rappeler que je ne suis qu’un soldat, et je n’ai pas choisi là où j’ai été envoyé.
-Bien sûr. Il parait d’ailleurs que ta précédente affectation s’est terminée avec pas mal de grabuge. Tu es l’un des rares survivants d’une attaque, à ce qu’il parait… Tu n’as pas l’impression que ça fait beaucoup ? Pourquoi est-ce qu’on prendrait un type qui attire les catastrophes ?
-Parce que vous voulez quelqu’un qui leur survit.
-…bien dit. Ca faisait longtemps que je n’avais pas rencontré un jaffa avec la langue bien pendue.
-Est-ce que ça veut dire que je vais survivre ?
-Ca reste à voir, ça reste à voir, lui dit son interrogateur, avec un sourire qui, cette fois-ci, ne semblait pas empreint de violence. La patronne est d’accord pour te prendre, si tu nous dis ce que tu faisais exactement avant d’être ramené sur Dakara.
-Je…, hésita Van’Tet.
-Tiens, plus de piques, plus de réponses préparées et réfléchies ? Si tu es vraiment celui que tu prétends être, et que tu veux devenir l’un des nôtres, dis-nous la vérité. Et avant de répondre, dis-toi bien que nous avons les moyens de confirmer ton histoire, et que si tu nous a menti… disons que tu auras quelques parsecs à naviguer dans le vide pour retrouver ta patrie. Sans combinaison.
-C’était… un centre de recherche militaire, lâcha-t-il au bout d’un silence éprouvant. On y développait des nouvelles armes et des protections pour nos vaisseaux. Je ne sais rien de plus, je n’y étais qu’un simple garde.
La mission vaut plus que cette information, se dit-il pour se dédouaner. Et de toute façon, l’Installation a été détruite, ça ne sert plus à rien de protéger son secret.
L’homme en face de lui se leva.
-Très bien, dit-il avant de lui en lui faisant signe de l’accompagner. Bienvenue à bord.
-C’est… c’est bon ?
-Nous savions déjà pour “l’Installation“, Van’Tet. Pour l’instant, tu sembles pouvoir nous être utile, alors tes compétences seront utilisées. Bien sûr, on te gardera à l’œil, et fais-moi confiance, rien ne nous échappe. C’est d’ailleurs notre fond de commerce.



-La situation vient à nouveau de se complexifier, commença la voix d’Atlantis. Les répercussions de l’opération sur Dakara continuent de se faire sentir. Dans les douze heures ayant suivi votre extraction, les flottes de la nation “jaffa“ se sont réorganisées et les communications internes ont connu une augmentation significative de volume et de protection.
-Qu’est-ce qu’il se passe, maintenant ? demanda Campbell.
-Au vu des messages que j’ai réussi à décrypter, une déclaration de guerre a été faite.
-Une guerre ?! l’interrompit le pilote. Contre la Terre ?
-Les transmissions sont contradictoires, et il m’est actuellement impossible de connaître cette information. La seule chose de sûre, à l’heure qu’il est, est que notre mission en a été le détonateur.
-Comment ça, on ne sait pas contre qui les jaffas sont en guerre ? dit Maltez. Je croyais qu’on avait réactivé le matériel là-bas pour vous permettre d’en savoir plus sur ce qui se passe.
-Oui, continua Campbell. Il vous suffirait de voir où se font les combats.
-Il n’y a pas eu d’affrontement pour le moment, lieutenant, et aucune autre force n’a réagi militairement de manière à montrer son implication dans ce conflit. De plus, le cryptage utilisé pour les messages diplomatiques jaffa est, de par sa structure, très difficile à déchiffrer en l’absence d’informations précises sur les correspondants.
-Quel genre ?
-Tout ce qu’il est possible d’apprendre sur la vie de l’individu en question, et, dans le cas d’un cryptage mnémo-émotionnel, les informations les plus personnelles sont aussi les plus pertinentes, ce qui accroit la difficulté de ma tâche.
-Et… sans ces renseignements ? demanda Maltez. On peut faire quelque chose ?
-Bien sûr, commandant, mais la situation où nous sommes est critique sur de nombreux points. Comme je vous l’ai dit, notre action a accéléré de nombreux processus déjà en place. Pour faire converger les différentes parties en présence vers une issue acceptable, il nous faut agir avec vitesse, force et précision. Ce qui nécessite des renseignements fiables.
-Et, vous êtes sûre de ne pas pouvoir casser le code des Jaffas ? Je croyais que vous aviez une avance technologique absolue par rapport à eux… et à nous, s’inquiéta Campbell.
-Le système de cryptage utilisé n’offre aucune approche mathématique ou logique, puisqu’il est basé sur des émotions et des expériences communes aux correspondants. Je peux, a posteriori, déterminer le sens d’un tel message en observant les actions de l’émetteur et du récepteur, mais même ainsi, le même contenu pourra être codé par un souvenir différent lors de l’échange suivant. Il est donc nécessaire de connaitre les deux individus, puis d’obtenir un maximum d’informations sur leurs rapports.
-Qu’est-ce qu’on peut faire pour ça ? l’interrogea Campbell.
-La solution la plus rapide serait l’enlèvement de l’une des deux personnes, suivi de son interrogatoire, mais, selon mon estimation, les conséquences d’une telle intervention seraient défavorables à l’issue recherchée, même en prenant en compte les avantages qui en découlent. Je suggère donc une étude indirecte des correspondants, sachant que j’ai déjà pu prioriser le canal le plus important.
Elle interrompit Campbell alors qu’il s’apprêtait à prendre la parole :
-Ce qui veut dire, en clair, lieutenant, que nous aurons à établir un profil psychologique de ces deux personnes, par l’intermédiaire de leurs connaissances et de leurs activités.
-On a combien de temps pour ce job ? demanda Maltez.
-Le plus tôt sera le mieux, commandant. Chaque minute passée sans pouvoir accéder aux communications diplomatiques jaffa nous éloigne de notre objectif.
-Et pour Shanti ? Elle peut avoir besoin d’aide, reprit l’officier.
-Mes installations médicales sont entièrement adaptées à ses blessures.
-Ne commencez pas, Atlantis, répondit Maltez, énervé. Vous savez très bien de quoi je parle. Elle est en état de choc, et elle aura plus besoin d’une aide psychologique qu’autre chose quand elle se réveillera. Vous l’avez dit vous-même, vos compétences sont limitées, là-dessus, alors je ne vais pas vous laisser seule avec Shanti quand elle se réveillera.
-…Très bien, commandant. Dans l’éventualité d’un réveil du lieutenant Bhosle, je ramènerais immédiatement l’un d’entre vous à bord afin d’aider votre coéquipière. Cela vous convient-il ?
-…D’accord.


L’ordinateur travaillait silencieusement, et, sans plus de bruit, Carl lisait avec attention un magazine spécialisé. L’article présentait une innovation qui allait, selon les auteurs, révolutionner le marché automobile, qui avait déjà subi des bouleversements avec l’introduction en quelques années à peine des véhicules électriques rentables. L’ex-pilote, sachant ce qu’il cherchait, lisait entre les lignes pour identifier les technologies rapportées du Programme, que ses partenaires industriels introduisaient petit à petit sur Terre. Le magazine lui-même avait attiré son attention, sa couverture mettant en valeur les nouveaux tableaux de bord virtualisés qu’il avait utilisés lors de sa formation et de son trop bref séjour à bord du Concordia.
Sa décision avait été prise, et il comptait se replonger dans le Programme, malgré son expulsion. Trop de personnes savaient pour qu’il n’y ait pas de moyens d’accéder aux informations qu’il recherchait. L’ancien lieutenant faisait confiance à son ami à bord de l’imposant vaisseau pour se renseigner sur les circonstances de l’incident qui lui avait coûté sa carrière, mais il devait trouver un moyen de reprendre contact avec lui.
Le bip de son moniteur, annonçant la fin des calculs, le ramena à son travail, qu’il s’efforçait de faire avec efficacité pour ne pas attirer l’attention sur son embryon de recherche. La simulation indiquait la résistance structurelle de la cellule d’un appareil à réaction, en fonction de différents paramètres atmosphériques, terriens ou non.
Le bureau d’études où il était désormais employé travaillait à la conception du nouvel appareil de chasse prévu pour la défense planétaire, et dont la majorité des capacités seraient, à l’instar de celles de son prédécesseur, inconnues d’un public persuadé d’y voir le nouveau jouet ruineux de l’Alliance Atlantique.
Jetant un coup d’œil derrière lui, il s’attarda sur une représentation informatique d’un autre appareil, différent en forme, mais identique dans la conception et la construction, qui porterait, du moins sur Terre, les cocardes des différentes puissances asiatiques et russes.
Facile de faire la course aux armements quand on est tout seul sur la piste et avec plein de dopants… se dit-il en grimaçant.
Il comprenait la nécessité de ce semi-secret, mais pourtant était dérangé par la facilité avec laquelle tout contrôle pouvait être perdu.
Les industries, les communications… Noyautées… Personne dans le public n’a la moindre idée de ce qui se passe depuis dix ans… Et je ne suis même pas sûr de vouloir changer ça. Tant que ça marche… Mais ça ne change rien à ton foutu problème, Carl. Si je ne peux pas reprendre contact avec quelqu’un, je ne saurais jamais ce qui s’est passé !



- Mes attributions au sein de l'empire Altéran de Pégase, comme vous nommez cette galaxie, allaient bien au delà de l'administration de la cité elle-même. Cela constituait en fait la part la moins contraignante de mes fonctions, car, comme vous avez pu le constater au cours des années durant lesquelles je suis demeurée endormie, l'endroit se gère pour ainsi dire de lui-même. Les Atlantes attendaient avant tout de moi que je prenne soin des populations abritées en mon sein, ainsi que des guerriers partis à bord de nos vaisseaux pour contenir la marée des Wraith. Les autres Cités et moi-même coordonnions les efforts de nos bâtiments de guerre, en appliquant bien entendu les ordres du Haut Conseil que j'abritais. Les Altérans se fiaient à nos analyses, se reposaient sur nos estimations. C'était une lourde responsabilité, lorsque nous étions devenues toutes les dix les derniers bastions de tout le peuple Altéran.
- J'imagine, murmura Anna, alors que rien n'était moins vrai. En écoutant le récit de l'intelligence artificielle, elle voyait presque les titanesques croiseurs Anciens cheminant à travers l'hyperespace, tous chargés de soldats dotés de capacités psychiques inimaginables et d'une puissance de calcul surpassant tout ce que les plus puissants ordinateurs terriens étaient susceptible de produire. Des centaines de vaisseaux, alors qu'un seul aurait suffit à soumettre la Voie Lactée toute entière...
- L'une de ces batailles eut lieu peu de temps avant le siège d'Atlantis. Nous disposions alors encore de nombreux bâtiments de combat, et de suffisamment de combattants pour en garnir les ponts. Mes senseurs indiquaient une activité Wraith anormale dans un secteur riche en minerais précieux, dont je ne peux vous révéler les coordonnées, avertit Atlantis comme Anna ouvrait la bouche. Ce terreau aurait permit la formation accélérée de nombreuses nouvelles Ruches. Ces informations concordaient avec les données rapportées par nos espions infiltrés, selon lesquelles une proportion inhabituelle de reines Wraith avait récemment été enfantée. Sur mon conseil, Atlantes et Aïenlantes ont donc lancé une offensive conjointe sur les camps des Fouisseurs. Pour une fois, les rapports de force nous semblaient favorables - un vaisseau Ancien pour quarante de ses équivalents Wraith.
Anna déglutit discrètement.
- Mais nous avions été bernés. Il s'agissait d'une embuscade. Les Wraith avaient commencé l'exploitation depuis bien plus longtemps que je ne le pensais ; leur récent pic d'activité n'était que poudre aux yeux, comme vous dites. Les Ruches présentes en orbite n'étaient que l'avant-garde de toutes celles qui attendaient sous la surface. Leurs brouilleurs des Wraith étaient d'une efficacité remarquable ; malgré tous mes efforts pour envisager le pire, je ne cessais de les sous-estimer.
- Que s'est-il passé ? interrogea Anna, saisie par les inflexions de regret dans la voix artificielle.
Elle peinait à se rappeler que son interlocutrice était rien moins qu'humaine. Mais Atlantis était aussi le fruit de la science des Anciens ; elle n'était pas entièrement maîtresse de sa nature. Concernant ses limites, les terriens en étaient réduits aux conjectures.
- Nous avons perdu. L'ennemi était trop nombreux, la zone efficacement piégée. Dès que mes senseurs ont cessé d'être aveuglés, j'ai prédit l'issu de la bataille. Au moins mon estimation du nombre de victimes s'avérât-elle remarquablement proche de la vérité. Une fois les Fléaux infiltrés à l'intérieur des croiseurs, ce fut un véritable massacre.
- Les Fléaux ? répéta Anna, mal à l'aise.
- Une caste de guerriers d'élite conçue spécialement pour la guerre contre mes créateurs, et aujourd'hui oubliée. Vous avez d'ailleurs tout lieu de vous en féliciter…

Les discussions avec Atlantis prenaient petit à petit une nouvelle tournure, alors que le rôle qu’Anna jouait dans cette relation s’était vu brutalement redéfinir, sans qu’elle n’ait pu réagir, ni même comprendre ce que l’I.A. demandait désormais d’elle.
Elle était privée de repères, et faisait donc ce qui lui semblait logique dans cette situation : observer et écouter. Une partie d’elle-même lui disait d’aller prévenir ses supérieurs, mais cette impulsion se voyait bloquée par la curiosité toujours croissante, la voix féminine partageant de temps à autre ses expériences passées. Mais à cette curiosité venait s’ajouter une peur inexprimable, qu’elle ressentait depuis quelques jours, faisant presque chaque nuit des rêves dont elle n’avait que des souvenirs partiels, qu’elle savait rattachés à ces discussions, aux évènements qui avaient apparemment marqué la personnalité de l’I.A. durant la guerre qui s’était conclue par le départ des Anciens de Pégase.
La jeune femme se rendait compte que, d’une manière ou d’une autre, Atlantis pesait parfaitement son intonation, les intervalles entre ces échanges et leur contenu, mais elle jouait le jeu, ne sachant pas à quelle fin son interlocutrice lui expliquait ses réactions à l’époque où elle fut engagée dans la guerre contre les Wraith.

Elle sait tout, et elle peut probablement tout. Qu’est-ce qu’elle peut… vouloir ? Peut-elle vouloir, déjà ? Oui, elle est autonome, et consciente. Mais je ne dois pas oublier qu’elle n’a pas été créée par des humains, je ne peux pas lui appliquer ma manière de penser… Pourquoi ça ne peut pas être simple, ce boulot ? Je me suis engagée pour étudier les Anciens, pas jouer à une partie d’échecs avec une I.A. multimillénaire ! se dit-elle en quittant son bureau, son ordinateur sous le bras.
Comme chaque semaine désormais, elle devait rendre compte personnellement à Jackson, et elle se demandait s’il se doutait de l’évolution de sa relation avec Atlantis, et de ce que pourrait faire cette dernière si elle trahissait sa confiance.
Et de toutes les éventualités envisagées, aucune n’était bonne pour elle…

Franchissant un croisement, la scientifique dut faire usage de tous ses réflexes pour s’arrêter à temps lorsque son supérieur surgit devant elle, marchant sans regarder devant lui.
-Oh ! Désolé ! s’excusa-t-elle en sursautant.
-Pas de mal, répondit-il.
Son regard se posa sur le document qui avait attiré son attention quelques instants plus tôt.“ La réunion doit-elle être reportée ?“, demanda-t-elle en indiquant le feuillet
-Comment ça ? Oh, ça ? dit-il en s’attardant un instant dessus. Non, ne vous inquiétez pas, ce n’est rien d’urgent. Venez.
Anna le suivit jusqu’à son bureau.
Il s’arrêta devant la porte et fit signe à la jeune femme d’entrer.
-Excusez-moi, je dois juste un passer un coup de fil. Allô, docteur Weir ? Ici Jackson. Oui, je vais m’absenter une semaine à partir de samedi prochain. S’il y a une urgence qui dépasse l’habituel, donc quelque chose de moins bénin qu’une offensive majeure Wraith ou une attaque de Réplicateurs, je serai joignable par le canal habituel. Mais, s’il vous plait, j’aimerais pour une fois passer une semaine de congés tranquille… D’accord, je vous ramènerai des souvenirs, si je trouve quelque chose de valable. D’accord. Merci. A plus tard. Jackson, terminé.
L’archéologue rentra à son tour dans le bureau, et s’assit devant Anna.
-Désolé, mais Elizabeth préfère être au courant aussitôt que possible pour ce genre de choses. Donc, où en étions-nous ? Ah, le rapport hebdomadaire sur les informations que nous a offertes notre nouvelle hôtesse.
Anna attendit quelques instants, se demandant si Atlantis relèverait le sarcasme, puis commença à présenter les informations correspondant à sa nouvelle affectation.
Lorsqu’elle eut terminé, Jackson transféra les données vers son ordinateur, avant de demander à sa subordonnée :
-Comment se passe la cohabitation, pour l’instant ?
-Pour l’instant, bien. Atlantis respecte sa part du marché, et je n’ai pas vraiment de critique à faire. A ce que j’ai vu dans les rapports sur les I.A. que vous avez pu croiser, docteur, c’aurait pu être largement pire.
-Avez-vous pu en apprendre plus sur elle ou sur ses motivations ?
-…elle m’a donné quelques renseignements, au fil de nos entretiens. Ca reste fragmentaire, mais j’ai mis ce que j’avais.
Ce soir-là, elle se rentra dans son appartement sans dîner, l’estomac noué par l’appréhension. Elle avait commencé à mentir, et n’était pas sûre de connaître les raisons qui l’avaient poussé à cacher une partie de ses discussions avec Atlantis. Jackson, qu’elle considérait pourtant comme un modèle, n’avait pas été tenu au courant de ses discussions plus… personnelles avec l’entité Ancienne. La curiosité se mêlait à l’intérêt qu’elle portait à l’I.A., l’incitant à poursuivre dans cette voie, qu’elle savait, en revanche, très dangereuse.
Et, une fois de plus, Atlantis se mit à discuter avec elle, abordant des décisions que l’I.A. semblait regretter.


Les rêves se faisaient moins violents ; l’évolution, très lente, se manifestait moins par la nature des pensées que par leur rythme. La jeune femme, toujours inconsciente, avait désormais l’impression de pouvoir commencer à s’adapter au débit des souvenirs qui venaient la hanter.
Elle luttait, souffrait ou simplement regardait les autres autour d’elle mourir, mais sa tension diminuait. Le massacre sur Dakara avait à présent un témoin, qui semblait la connaître et qui savait ce qui s’était réellement passé. La destruction du Bellérophon n’était plus seulement sienne à porter, tout comme les centaines de corps irradiés qui s’étaient étendus devant elle.
Il n’y avait pas d’échange direct, juste une sensation d’empathie, qui suffisait à Shanti pour recommencer à penser. Les souvenirs ne s’imposaient plus comme des faits bruts, impossibles à éviter ou à refuser, mais devenaient des émotions, qu’elle se mettait progressivement à interpréter dans un état de semi-conscience.
Son esprit se fixait désormais sur une image, sur un son, plutôt que de subir le torrent qui l’avait torturée auparavant. Elle les visualisait non sans mal, l’objet de son attention étant à chaque fois confus, troublé. Les détails sur lesquels elle tentait de se fixer s’évanouissaient aussitôt qu’ils étaient apparus, pour revenir l’instant d’après, sous une forme légèrement différente. Lentement, les faits qu’elle tenait pour acquis évoluaient, sa responsabilité n’étant plus indubitable. A ses pensées venaient s’en rajouter d’autres, plus rassurantes.
Vous ne pouviez pas parfaitement maîtriser tout ce matériel, même avec vos… capacités.
A chaque instant, vous avez fait le maximum pour éviter les morts inutiles.
Je ne peux pas espérer vous comprendre, mais de ce que j’ai vu, vous pourriez être largement différente, et… Je ne suis pas douée là-dedans, hein ? Tout ce que je veux dire, c’est que, pour moi, on se définit par ses choix et par les leçons qu’on en tire. Ca parait un peu simpliste, mais j’essaie de fonctionner comme ça. Alors, pour moi, vous avez fait ce que vous avez pu, et que vous vous souveniez encore de ces évènements, qu’ils aient encore de l’importance par rapport à tout le reste, ça devrait plutôt vous encourager à avancer. A ce que j’ai vu, il n’y a pas grand-monde, ici ou dans la Voie Lactée, pour qui la mort d’autant de personnes a de l’importance. En tout cas, pas grand-monde parmi ceux qui comptent vraiment… Je ne sais pas ce que vous voulez, mais…




-… mais je préfère que ce soit quelqu’un pour qui la vie a de la valeur qui prenne les décisions plutôt qu’un monstre. Parce qu’on en a eu notre part, termina Anna, le regard perdu dans l’océan où croisaient au loin une poignée de navires militaires et scientifiques.




Van’Tet suivait docilement son nouveau chef, observant du coin de l’œil son environnement, à la recherche de toute information utile.
-Voilà les baraquements, lui dit Jomah, le responsable des mercenaires. Tu prends une couchette libre et tu t’y installes. On viendra t’appeler pour voir un peu comment tu te débrouilles avec une arme et te filer de nouveaux vêtements. A partir de maintenant, le boulot est simple : tu obéis, tu observes, tu apprends. On n’a rien contre les initiatives, mais les conneries, je les tolère pas. Compris ?
-Oui.

Le jaffa trouva rapidement une place sans affaires à proximité, et s’assit dessus.
Bon, et bien ça y est. Je suis dans la place. Maintenant, il faut en apprendre plus sur ce groupe…
Son attention se porta alors sur les quelques objets personnels que ses nouveaux voisins de chambrée, pour l’instant absents, avaient placé à proximité de leur minuscule espace vital. Il y voyait des hologrammes familiaux, quelques objets sans valeur apparente, mais rien qui pouvait s’apparenter à une arme. Il lui fallut quelques instants pour trouver le râtelier, à proximité de la sortie, et l’espion s’en rapprocha. Par curiosité, il essaya d’ouvrir l’un des casiers, mais sans succès.
-Identification biologique. Tu ne pourras pas l’ouvrir sans être enregistré.
Van’Tet se retourna brusquement, trouvant une femme derrière lui, dans le couloir.
-Ah… merci pour l’information… ?
-Désolée. Je m’appelle Suessi, répondit-elle. Je suis l’assistante du patron. C’est moi qui vais voir ce que tu sais faire. Viens.
Elle se retourna et commença à s’éloigner, aussitôt suivie par Van’Tet.
-Tu es jaffa. Ancien membre de la garde de Dakara, c’est ça ?
-Oui, je suis parti car…
-Je m’en fous. L’important, c’est que tu sois là, et que tu te rendes utile. Quelles armes sais-tu utiliser ?
-La lance, le zat’nik’tel, la grenade à choc, et je sais comment utiliser le déphaseur, termina-t-il en décrivant la seule arme que les jaffas avaient contre les Reetou et les éventuels Ashrak parcourant encore la Voie Lactée.
-C’est tout ? Pas d’arme à feu ?
-Non. Il y a quelques armes terriennes et langariennes dans l’arsenal, mais presque personne ne s’en sert.
-Encore heureux pour tous les mercenaires et pirates de la galaxie, lui dit-elle en se dirigeant vers une porte gardée par deux soldats en armes. Le jour où vous commencerez à vous servir de vraies armes, il faudra commencer à faire attention… Enfin, pas d’expérience, donc. Tu vas devoir apprendre, et vite, si tu veux continuer à faire partie de l’équipe.
-D’accord…
Les deux mercenaires s’écartèrent devant elle après avoir ouvert la porte qu’ils gardaient, révélant un hangar de grande taille, que Van’Tet reconnut aussitôt comme l’une des deux baies de chasseurs. Il se raidit aussitôt lorsque le bruit de plusieurs rafales vint à ses oreilles, avant de remarquer la présence de plusieurs tireurs, qui semblaient s’entraîner sur des cibles situées sur le mur en face de lui.
-Voici l’endroit où tu vas passer tout ton temps pendant les prochains jours, si tu veux être à notre standard. Et, crois-moi, tu n’as pas envie d’échouer, ajouta-t-elle avec un sourire ironique.
Elle se dirigea d’un pas décidé vers un autre râtelier, qu’elle ouvrit d’un geste, prenant l’une des armes à l’intérieur pour l’envoyer à Van’Tet, qui l’attrapa au vol. Il la détailla du regard, reconnaissant un fusil d’origine terrienne, tandis que Suessi refermait le casier, une arme dans l’autre main. Ramassant quelques chargeurs qu’elle avait posé au sol, sa nouvelle instructrice lui fit signe, au milieu du vacarme des rafales, de la suivre.
Il l’accompagna jusque dans une alcôve protégée par un petit champ de force, qui, une fois passé, bloqua tous les sons de l’extérieur.
-Bon, aujourd’hui, je vais t’apprendre la base, puis je vais te mettre avec un de tes nouveaux potes, qui va t’apprendre tout ce qu’il sait.
Elle désigna l’arme.
-Ceci est une arme à feu terrienne. Elle est simple, facile à entretenir, mortelle et bien plus précise que vos lances. Pour faire simple, c’est la base de tout groupe de mercenaire qui se respecte, maintenant, et nous plus que les autres, puisqu’on a été les premiers à en trouver les plans et à les vendre à la concurrence. Et, désolé pour toi, lui dit-elle avec un regard contredisant ses propos, mais la série de déculottées que vous ont filé les Terriens à l’époque des Goa’uld a largement contribué à faire passer ceux qui se baladent encore avec une lance pour des ploucs… Ce qui, soit dit en passant, est justifié.
Van’Tet ne répondit pas, sachant qu’elle avait partiellement raison, et que la lance, malgré sa puissance supérieure, demandait des années d’entraînement pour être utilisée avec une efficacité acceptable, alors qu’on s’attendait à ce qu’il maîtrise cette arme en quelques jours à peine.
-Bon, évidemment, elle n’est pas parfaite. Il faut la recharger assez souvent, les munitions pèsent lourd et en plus coûtent cher à produire. Alors, jusqu’à ce que je te dise le contraire, tu ne touche pas à ce bouton, continua-t-elle en indiquant un petit sélecteur sur le côté de l’arme. Oh, et contrairement à ta lance, tu va aussi devoir apprendre à l’entretenir si tu veux qu’elle fonctionne. Mais on va voir ça après…
Elle engagea l’un des chargeurs courbés par-dessous l’arme brune et noire, puis fit un mouvement brusque.
-Alors, pour viser, commença-t-elle, c’est ici…



Les deux membres opérationnels de SG-22 se regardèrent un instant, surpris par la nouvelle.
-Comment ça, l’opération est annulée ? demanda Campbell.
-Je viens d’avoir de nouvelles informations, lieutenant, répondit l’I.A. L’un des individus qui nous concernait semble travailler de concert avec votre flotte.
-Vous voulez dire, l’un des hauts-gradés jaffas ? s’étonna Maltez.
-C’est cela même. Depuis les transmissions en provenance de Dakara, les communications depuis vos navires situés dans le nuage de Magellan ont subi une augmentation significative, qui ne peut qu’être liée à l’évolution de la situation stratégique.
-Et, ça veut dire qu’on change de plan ? reprit le pilote. Désolé si je suis un peu lent, mais bon, c’est peut-être dû à quelqu’un ici qui se complait dans le technoblabla.
-Pour être claire, lieutenant Campbell, il est désormais inutile de chercher à briser le système de cryptage diplomatique jaffa, puisque celui que vos forces militaires stratégiques utilisent a une base mathématique, que je suis à même de franchir.
-Oh. Et, ça prendra combien de temps ?
-Huit virgule six microsecondes.
-Heu ? lâcha Campbell.
-Oui, je suis forcée de reconnaître que vos concepteurs sont extrêmement doués au vu du niveau technologique qui est le vôtre. Je n’ai plus eu de défi aussi complexe depuis les virus de combat Wraith. En-dehors de la situation actuelle dans son ensemble, bien sûr.
-Me…merci ? dit Maltez, qui ne savait quoi penser, son esprit fusant pour essayer d’envisager les implications que pouvaient avoir l’accès d’Atlantis aux communications stratégiques. Et… et maintenant ?
-Je vais désormais analyser les nouvelles informations pour déterminer la marche à suivre…
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyLun 15 Fév 2010 - 2:36

Tiens donc, j'ai réussi à devancer Webkev. On ne peut pas dire que j'ai été prompt au commentaire, pourtant...

Rufus Shinra a écrit:
Avant-propos : j'aimerais remercier une fois de plus tous mes bêta-lecteurs, et plus particulièrement Skay-39, qui m'a aidé par la rédaction d'un passage que je n'arrivais pas du tout à mettre à l'écrit. Seul souci, la comparaison des deux styles ne me sera pas forcément avantageuse, mais bon, on a tous à apprendre, hein ! Razz
Tss, arrête les fleurs, je vais avoir besoin d'une pelle pour revenir à l'air libre... mrgreen

Rufus Shinra a écrit:
Chapitre 11 : Guerre
Ah ben, on pourra pas dire que ça laisse le champ libre à l'interprétation ! ^^

Nous apprenons donc le détail de la stratégie de Bra'tac, pour le moins gonflée. Lancer l'armée Jaffa en guerre... pour prendre de court ceux qui visaient le même but, tout en nourrissant l'ambition d'aller juste un peu plus loin... La nation Jaffa était un baril de poudre, Bra'tac a versé de l'essence dessus ; mais c'est toujours mieux que de laisser Gérak l'embraser carrément. Il n'empêche que la situation est désormais plus tendue que jamais...
L'effet, cependant, est moins retentissant qu'on aurait pu s'y attendre, compte-tenu de la bombe que représentait cette décision dans le chapitre précédent. Je crois que tu aurais pu t'étendre un peu plus sur ses conséquences, soit sous forme de dialogue, sous sous forme de descriptions.
Ce passage m'a beaucoup amusé :
Citation :
-Très bien, conclut l’amiral, avec un léger sourire. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, j’ai un état-major à aller rassurer avant qu’une bordée de missiles ne parte sur un malentendu aussi bénin qu’une déclaration de guerre.

Van'Tet, dont le nom continu de m'évoquer un chasseur de vampire hongrois, fait enfin son trou chez les contrebandiers. Son culot et surtout la chance lui auront permis de se présenter sous un jour favorable... J'aime particulièrement cette réplique :
Citation :
Pourquoi est-ce qu’on prendrait un type qui attire les catastrophes ?
-Parce que vous voulez quelqu’un qui leur survit.
Et la patronne de cette bande de joyeux drilles... Suis-je le seul dont le cerveau à clamé "Vala" ? Il faut dire que cela fait un moment que j'attends de la voir débarquer... Mais c'est tout à ton honneur que de n'avoir pas tenté de nous refiler dès le premier chapitre tous les protagonistes initiaux des séries. De fait, son introduction ici serait parfaitement cohérente, et toute à fait justifiée. Mlle Valdoran est typiquement la femme à vouloir être de tout les projets de grande envergure...
Le temps que Van'Tet passe avec Suessi permet de mettre au point quelques détails déjà évoqués dans la série : les armes Goa'uld, si impressionnantes soient-elles, ne valent souvent pas grand chose en terme d'efficacité. On peut admirer la longévité des lances et les propriétés du Zat'nik'tel ou des grenades à choc, mais si l'on parle de précision et de coût de fabrication, les bon vieux fusils-mitrailleurs demeurent imbattables. Il n'est guère surprenant qu'ils se soient ainsi répandus dans la Voie Lactée : les terriens y tiennent après tout la place de première puissance militaire, à égalité avec les Jaffa. C'est une bonne publicité. Bien sûr, les chasseurs de prime doivent avoir du matériel un peu plus efficace et exotique...
En tout cas, ce passage est très plaisant, d'une parce qu'il flatte l'orgueil, de deux parce qu'il dessine à nouveau l'image d'une communauté interstellaire en formation...

Atlantis, de son côté, demeure un peu à la traîne des évènements. Il est vrai que ses effectifs sont plus que réduits... Je m'étonne cependant que ses installations ne lui permettent pas de prélever un individu pour une courte période afin de passer son cerveau au scanner. On me répondra que les Atlantes n'auraient surement pas tolérés cela, mais Atlantis ne semble pas partager leurs scrupules...
Enfin, il est possible que les risques encourus soient précisément ceux mentionnés par Atlantis. De quoi lancer une mission... presque immédiatement avortée, avec l'entrée en jeu des terriens. C'est presque réconfortant de voir les Jaffa nous damner le pion en matière de codage : cela rétablie l'équilibre. Car si nos alliés Asgard et nos trouvailles en matière de technologie Ancienne nous ont permis d'acquérir une puissance de feu difficilement confrontable, nous demeurons très en retard sur la technologie Goa'uld, ipso facto celle des Jaffa, sur bien des points.

Un autre personnage qui demeure à la traîne, c'est ce pauvre Carl. Sa décision de retourner dans la partie est mise à mal par son manque de moyens. Au moins semble-t-il avoir cessé de s'apitoyer sur son sort, si compréhensible que cette tendance ait été. Je ne me lasse cependant pas de ses interventions, qui continuent de nous apporter des précisions à propos des répercussions du programme sur la technologie en usage sur la Terre. Procéder de manière progressive est indispensable, bien sûr... J'ai tout de même pitié des malheureux étudiants, dans toutes les grandes écoles, qui intègrent laborieusement des données périmées...

Du côté d'Atlantis... car il y a bien deux Atlantis, même si au final ce sont les mêmes... Les nerfs de la pauvre Anna sont mis à rude épreuve. Voila la malheureuse jeune-femme utilisée à son insu comme psychanaliste au bénéfice de Shanti. Si j'ai bien tout compris, une connexion s'établit entre leurs deux esprits durant son sommeil - ce qui me rassure concernant les capacités de communication longue-distance de la cité - et permet à la militaire de regagner peu à peu la sérénité, même si la partie est encore loin d'être gagnée. Et comme si cela n'était pas suffisamment perturbant, Anna est sollicitée par Atlantis en vue d'obtenir des propos susceptibles là encore d'apaiser la transfuge ; créant ainsi une forme d'intimité qui amène son interlocutrice à mentir, même par omission, à Daniel. Quelle habile manipulatrice que cette intelligence artificielle ! Et mes félicitations pour le choix de mise en scène, qui nous maintient dans le doute juste assez pour que la révélation finale, non explicitée, nous fasse le plus grand effet.
Cette manière qu'à Atlantis de se trouver en deux endroits à la fois, sans que l'existence de cette ubiquité soit jamais mentionnée, à quelque chose de fascinant qui ne lasse pas de me déstabiliser. Il est difficile de se souvenir, en lisant les axes séparés, que sa conscience fait en réalité la navette de SG-22 à la cité. Seul certains passage comme celui-là concrétisent ce lien.

Je ne vais pas me fatiguer à tenter de résumer la teneur du chapitre : cela fait un moment que tu utilises la même méthode. Celui-ci fut en tout cas tout aussi agréable à lire que les précédents, et attise avec la même efficacité notre curiosité.
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Rufus Shinra
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyMar 2 Mar 2010 - 1:03

Chapitre 12 : Dans la toile


La petite frégate, plus âgée, à une exception près, que l’ensemble des civilisations de la Voie Lactée, rôdait en silence dans l’espace entre les étoiles, insensible à tout système de détection. Elle constituait, en cette galaxie, le principal avatar d’une intelligence artificielle multimillénaire qui venait une fois de plus de modifier ses plans pour les adapter aux réalités du terrain.
-La situation actuelle se développe à son rythme, et il serait contre-productif de vouloir influer directement dessus pour le moment, dit Atlantis. Cela nous laisse donc le temps de mieux préparer le terrain pour la suite.
Une image holographique d’une installation souterraine s’afficha devant les deux membres conscients de SG-22, tandis que l’I.A. continuait :
-Voici un avant-poste de reconnaissance. Vos semblables en ont déjà trouvé plusieurs dans la Voie Lactée, comme vous le savez. Ils contiennent, entre autres, un système d’auto-défense et des moyens de communication et de surveillance couvrant les amas stellaires voisins. Comme je vous l’avais indiqué, le protocole d’urgence nécessitait deux personnes distinctes pour me donner le contrôle du réseau de cette galaxie. Malheureusement, les évènements ont fait que cette solution n’a pu aboutir, et nous n’avons le contrôle que de l’installation de Faëlantis. Il faudra donc activer manuellement autant d’avant-postes que possible pour obtenir une couverture maximale de la Voie Lactée.
-On ne peut plus réactiver ce protocole d’urgence ? demanda Maltez.
-Non, commandant. Seul un poste majeur comme celui associé à une grande Cité possède l’infrastructure et les autorisations pour activer une telle procédure, et la seule autre installation similaire m’est inaccessible sans action majeure incompatible avec notre posture actuelle. Et, vous devez vous en douter, il nous est impossible de retourner sur Dakara pour reprendre l’opération, mes senseurs indiquant la présence d’une garnison extrêmement lourde sur place. Il serait nécessaire de l’oblitérer afin d’accéder au disrupteur, et cette option n’est pas acceptable au vu de la situation présente.
-Je ne sais pas ce qui est le plus inquiétant, murmura Campbell. D’entendre une I.A. parler de déclencher une guerre contre la plus grosse puissance de la galaxie, ou de savoir qu’elle gagnerait sans problème ?
-Tom… souffla Maltez, d’un ton agacé.
-Désolé, désolé, répondit le pilote d’un faux air contrit. Bref, on est partis pour du tourisme, c’est ça ?
-En attendant que la situation évolue dans un sens ou dans l’autre chez les jaffas, lieutenant Campbell.
-Atlantis ? demanda Maltez.
-Oui, commandant ?
-La priorité n’était-elle pas plutôt ceux qui nous ont enlevés et qui atomisent planète après planète ? Je veux dire, c’est pour ça que vous nous avez recruté, parce que nous avons eu cette expérience de première main. Et là, j’ai l’impression qu’on les a oubliés.
-Je vous rassure, commandant, ça n’est pas le cas. Pour l’instant, leur menace reste ma priorité, mais il est cependant nécessaire de canaliser proprement le conflit larvé entre la nation jaffa et vos semblables. Ne serait-ce que parce que les uns comme les autres ont en ce moment même des forces considérables à proximité immédiate de ces… nouveaux invités. Comme le dit votre expression, ils sont à côté d’un baril de poudre, et je préférerais éviter un conflit ouvert qui ne pourrait que déborder. Comprenez bien qu’une telle situation comprend une quantité colossale de variables, et qu’il peut être parfois très rentable d’agir indirectement.



La tension n’avait pas disparu à bord des différents vaisseaux terriens qui flottaient dans le vide stellaire. Les rumeurs avaient commencé à circuler, donnant des explications plus ou moins alarmistes sur le brusque changement de comportement de l’imposante escadre qui semblait les surveiller depuis trop longtemps déjà. La section où officiait Samir avait, de par son statut, connu un important regain d’activité, les plans tactiques devant être adaptés à la nouvelle configuration des vaisseaux jaffas, tandis que les patrouilles avaient du prendre en compte la zone d’exclusion qui était entrée en vigueur quelques heures plus tôt.
Comme ses collègues, il cherchait un sens à cette situation, à la fois par une curiosité motivée par le danger que par un intérêt professionnel, voulant comprendre comment réagiraient des vaisseaux qui n’avaient, de facto, d’alliés que le nom.
Pourtant, une partie de son attention était attirée par autre chose. Depuis la destruction du Bellérophon, un nombre conséquent d’appareils du Concordia effectuaient des missions à longue distance, à en juger par les fréquents sauts hyperspatiaux qu’ils faisaient arrimés à leurs corvettes de soutien.

A une soixantaine de mètres du CIC, ces vols représentaient le principal sujet de la réunion qui rassemblait les officiers en charge de l’escadre.
-Je viens de recevoir un message du Commandement, annonça Wulfe. Les sondes vont être transférées sur le site Gamma d’ici cinq heures. Les opérations de récupération continuent comme prévu. Cameron, du nouveau ?
-Oui. Les jaffas commencent à faire de plus en plus attention à nos missions. Dans les deux dernières, le SWACS a repéré une possible fenêtre hyperspatiale à distance de sécurité. Il est de plus très probable qu’ils nous suivent et nous observent, mais pas de contact pour l’instant. De toute façon, la consigne est de laisser au moins un chasseur à côté du SWACS pendant toute la durée de l’opération. Personne ne veut d’une nouvelle embuscade. D’ailleurs, à ce propos, Matthias ?
L’officier en charge de la logistique s’éclaircit la gorge avant de répondre :
-On pourra avoir une corvette de remplacement d’ici onze semaines, selon l’approvisionnement. Un équipage nous sera transféré depuis la surveillance de Sol.
-Onze semaines ? répéta Mitchell. Ils ne peuvent pas faire plus tôt ?
-Aucune chance, mon général. Tout le monde veut des SWACS pour couvrir Sol, les sites Alpha, Bêta, Gamma, etc., etc. Ils sont bien trop pratiques. On a déjà de la chance de s’en faire libérer un aussi vite, en fait.
-On verra ça en temps et heure, les coupa Wulfe. Ivan ? A-t-on du nouveau pour les jaffas ?
Le membre des services de renseignements répondit de sa voix posée :
-L’attaque sur Dakara a été confirmée par toutes nos sources. Il semblerait qu’un commando d’origine inconnue ait attaqué le dispositif Ancien. Nous ne savons pas ce qu’il en est de ce dernier, mais par contre, tous les témoins s’accordent sur la destruction complète des forces défensives envoyées pour s’opposer à l’action du commando.
-Quelles forces ? demanda le second du navire.
-Au minimum une compagnie de forces expérimentées, ainsi que plusieurs appareils de soutien rapproché.
-Et, demanda l’amiral, sait-on d’où vient l’attaque ?
-Ca, c’est LA question. Aucune idée. Tout ce qu’on sait, d’après les rumeurs, c’est qu’il s’agit d’humanoïdes, mais ca ne veut pas dire grand-chose. Quoi qu’il en soit, il nous faudra du temps pour démêler le vrai du faux, vu que tout le monde semble vouloir attribuer des pouvoirs quasi-divins à ces inconnus.
-Bon, en attendant d’en savoir plus, on reste sur nos gardes. La position ici n’est pas cruciale, donc si les Jaffas commencent à se montrer trop belliqueux, mieux vaut quitter le système que de commencer à ouvrir le feu. On est au milieu d’un merdier politique, et je préférerais que ça ne déborde pas en guerre totale. Cameron, faites passer le message à vos pilotes : autorisation de se défendre contre des chasseurs ou des Al’Kesh qui attaquent, mais interdiction formelle de tirer sur des Ha’Tak sans mon ordre direct. C’est bien clair ?
-A vos ordres…



Anna ne savait pas ce qui l’inquiétait le plus : ce qui lui arrivait ou bien le fait qu’elle s’y habituait avec trop peu de problèmes. Ses activités dans l’immense Cité n’avaient plus qu’un rapport distant avec la raison de son recrutement et de sa venue, et elle avait peur de se poser certaines questions à leur propos. Inconsciemment, elle acceptait l’idée de l’omnipotence de l’I.A. sur son environnement immédiat, entité virtuelle dont personne connaissant son existence ne remettait plus en cause les capacités réelles. Chaque mot, chaque suggestion de sa part étaient, et elle le savait, autant de mouvements sur un échiquier dont elle ne voyait qu’une minuscule partie, sans même savoir où s’y situait la jeune femme qu’elle était. Ses efforts pour recouper les informations, pour comprendre les motifs d’Atlantis, étaient sans aucun doute voués à l’échec, mais cela ne l’empêchait pas de persévérer. Sa justification était simple : personne d’autre n’était dans une position pareille, et si elle tentait d’impliquer Jackson ou Weir dans ce qui lui arrivait, les conséquences pourraient aller de son arrestation à une action plus… drastique de la part d’une I.A. se sentant menacée.

Elle réagissait donc en tentant de traiter un problème après l’autre, sans jamais avoir de certitude, ce en quoi elle imitait l’écrasante majorité des résidents permanents de la Cité.

-Atlantis ? demanda-t-elle à voix basse, après avoir vérifié l’absence de passants dans le couloir.
-Oui ? répondit l’I.A. par les haut-parleurs, ce qui indiquait que nul autre que la jeune femme ne pouvait entendre la conversation.
-Est-ce que vous êtes allé dans la Voie Lactée récemment ?
-Cela dépend de votre définition de “récemment“.
Anna réfléchit quelques instants, puis dit “Durant les dix ou vingt derniers milliers d’années“, d’un air soucieux.
-Oui. Mais ceci par l’intermédiaire de mes vaisseaux et sondes lors d’opérations importantes pour les projets de mes créateurs. Pourquoi cette question, sans indiscrétion ?
-…
Elle hésita quelques longs instants, pendant lesquels elle n’entendit que les battements de son cœur dans le couloir silencieux.
-Depuis quelques nuits, je rêve. De ce dont vous me parlez, de ces affrontements sanguinaires.
-J’en suis désolée. Voulez-vous que nous cessions ces entretiens ?
-Non, ce… ce n’est pas ça. En fait, je me souviens de certains passages, et il y en a un qui m’a marqué. J’ai l’impression à chaque fois de revivre des souvenirs qui sont les vôtres. A chaque fois, les formes sont floues, parce que ce ne sont que des récits. Sauf un, qui est bien plus clair… Bien trop clair.
-De quel moment parlez-vous ?
-Celui où… où je tue des dizaines de jaffas.
-Des jaffas ?
-Oui, je les vois m’attaquer dans un assaut inutile, avant de les balayer d’un revers de la main. Et ils reviennent… Sa voix se mit à faiblir alors qu’elle faisait des efforts pour continuer à parler. Et… je les écrase à nouveau. Un par un, par groupes entiers. Je les vois ! Chacun d’eux, avant de les tuer !
Ses yeux luttaient pour retenir les larmes alors que les émotions affluaient en même temps que les images du massacre.
-C’est arrivé.
-Quand ? Comment ?… Pourquoi ?
-Il y a plusieurs dizaines de milliers d’années, un évènement semblable s’est produit dans cette galaxie. Nous étions alors en guerre contre les Wraith et l’une des planètes que j’explorais abritait un avant-poste de nos ennemis. Il était occupé par des humains, et mon analyse initiale était qu’il s’agissait de leurs adorateurs… J’ai réagi en conséquence, puis j’ai appris en étudiant l’installation qu’ils étaient les survivants d’une collecte qui avaient réussi à prendre les armes et tuer leurs geôliers… pour mourir de mes mains. Vous avez dû remplacer ces humains par des Jaffas dans votre songe.
-Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce que je rêve de ça alors que vous ne m’en aviez jamais parlé ?!
-Je crains que ce ne soit de ma faute. Ce type d’évènement, malgré leur relative rareté, s’est produit à plusieurs reprises. Au vu de nos échanges ainsi que de mon analyse préliminaire de vos semblables, la meilleure manière d’aboutir à mon objectif, à savoir obtenir un retour honnête et sans concession de votre part, était de passer par votre subconscient.
-Attendez, vous voulez dire que… ?
-Oui, miss Stern, je vous ai fait partager ces quelques souvenirs et ai obtenu la réponse que je cherchais.
-Vous êtes malade ! cria-t-elle sans se préoccuper de son éventuel entourage. Et vous voulez que j’aie confiance ?!
-C’est votre choix. Mais sachez que j’ai assez confiance en vous pour ne pas vous mentir ou camoufler les faits.
Anna recula lentement avant de se plaquer le dos au mur.
-Non… murmura-t-elle.
-Je suis sincèrement désolée, dit Atlantis. Cependant, j’avais impérativement besoin de votre point de vue… Ces catastrophes à répétition, qu’elles touchent mes créateurs ou des peuples extérieurs à la guerre, m’ont changée, et j’avais besoin d’une réponse franche.
-En vous baladant dans mon esprit !
-Oui. Comprenez que mes capacités me permettent d’analyser l’ensemble des messages que vous faites passer au travers de votre intonation, de vos mouvements oculaires, votre posture… Ces messages, comme chez tous vos semblables, sont contradictoires, flous, et j’avais besoin d’une réponse. Celle que vous me donnez actuellement est complexe, et je tente de m’y adapter, mais sans être sûre de la marche à suivre pour préserver notre relation ; au contraire, celle que votre inconscient m’a donnée est simple, sans fioritures.
-Vous êtes…
-Différente, miss Stern. Je n’ai jamais été et ne serai jamais une entité biologique. Si je vous donne l’impression de raisonner comme vous, ce n’est qu’une impression, rappelez-vous-en. Je suis probablement plus étrangère aux humains que ne l’ont été l’ensemble des créatures pensantes qu’il vous a été donné de croiser, vous et vos semblables. Mais si cela peut vous conforter, sachez que l’aide que vous m’avez fournie s’est avérée extrêmement profitable.
Anna haussa les épaules avec un soupir à la fois dédaigneux et désabusé, avant de se laisser glisser au sol, toujours le dos au mur.


Sans avertissement, un éclair lumineux vint emplir le champ de vision de Thomas Campbell, alors que celui-ci, aux côtés de son ancien supérieur hiérarchique, s’approchait d’un panneau de contrôle Ancien. L’instant d’après, il se retrouva dans une pièce qu’il n’eut aucun mal à reconnaître. Abaissant son arme, il demanda :
-Atlantis, est-ce que…
-Oui, lieutenant. Votre coéquipière présente des signes de réveil imminent.
Le pilote rangea l’arme Goa’uld qu’il avait brandi par réflexe et s’approcha de la couchette où reposait Shanti.
-Est-ce qu’elle va mieux que la dernière fois ? dit-il à voix basse.
-Apparemment, oui. Son activité cérébrale est revenue à la normale il y a peu de temps, et tout porte à croire qu’elle va reprendre conscience. Si je ne peux cependant rien vous garantir sur son état psychologique, sa physiologie actuelle indique un stress largement réduit, bien que supérieur à la normale que j’ai pu observer chez elle auparavant.
-Bref, elle va mieux ?
-Oui.

Campbell soupira de soulagement, s’approchant de la jeune femme inconsciente, et attendit.
Tom, l’interrogea Maltez. Je suis en train d’activer l’avant-poste. Atlantis m’a prévenu pour Shanti… est-ce qu’elle va bien ?
Aucune idée pour l’instant, commandant. Selon l’I.A., ça irait mieux, mais elle ne s’est pas encore réveillée. Je vous tiens au courant.
D’accord. J’arrive dans quelques minutes.

Lorsqu’un second flash illumina la pièce, Shanti ne tourna pas la tête, son regard restant fixé sur ses mains, qu’elle fixait sans énergie apparente.
-Shanti ! l’appela Maltez en se dirigeant vers elle. Vous allez bien ?
-…oui… Je crois, répondit-elle en reportant lentement son attention sur lui.
Elle regarda d’un air distrait ses deux compagnons d’armes la détailler, notant leur inquiétude.
-Je… je suis désolée. J’aurais dû…, commença-t-elle avant d’être interrompue.
-Non, dit Campbell. Personne n’aurait pu prévoir ce que…
-A vrai dire, intervint Atlantis, je suis probablement la plus en cause dans cette affaire, lieutenant Bhosle. Le temps d’entraînement qui vous avait été alloué, à vous et au reste de votre équipe, avait été largement trop faible pour assurer votre sécurité, mais la situation était telle que…
-Je comprends, souffla la jeune femme. Ca devait sûrement être nécessaire.
Elle reposa sa tête sur la surface de la couchette et lâcha un lent soupir. “Est-ce que vous pourriez me laisser un instant, s’il vous plait ?“
-Oh, bien sûr, répondit brusquement Maltez. Prenez votre temps, Shanti, vous revenez de loin.

La convalescente observa les deux humains quitter la pièce, puis s’affaissa l’instant d’après, des larmes quittant ses yeux.
Ce n’était pas ma faute, ce n’était pas ma faute, ce n’était… se répétait-elle sans cesse en bloquant difficilement les scènes de ses souvenirs. Ca… ça ne peut plus jamais arriver…





La mission était claire.
Le pilote, malgré son apparence simple, était en réalité un vétéran du conflit souterrain qui agitait la Nation Jaffa depuis une décennie. Présent dans toutes les opérations risquées, survivant aux cataclysmes et aux guerres, le vieux jaffa était un professionnel, au même titre que les assassins ayant servi sous les Goa’uld, à ceci près qu’il avait su diversifier ses compétences avec l’évolution constante de la demande.

Sa dernière opération ayant été menée à bien, mais, comme le lui rappelait la brûlure sur son bras, avait failli tourner à la débâcle quand la victime avait riposté avant de succomber au poison de sa lame. Il vieillissait, et le savait, comme il savait que sa profession ne tolérait pas le départ à la retraite. Alors les missions plus routinières reprenaient un certain intérêt, lui permettant de gagner sa vie au service de l’un ou l’autre des acteurs de la politique Jaffa. Cette fois-ci, il avait été contacté par un anonyme, que ses informateurs avaient identifié comme un associé de Gerak, pour une opération plus complexe qu’elle ne le laissait croire.

Les vaisseaux terriens étaient rapides, puissants et, par-dessus tout, avaient une excellente vue, ce qui compliquait sa tâche. Pourtant, selon le dossier que son réseau privé lui avait fourni, ils pouvaient être surpris, et comme sa mission n’avait rien d’offensif, son transport camouflé pouvait demeurer à distance de sécurité pour procéder à ses observations.
Alors, mes petits… Qu’est-ce que vous faites ici, au milieu de nulle part ? Gerak aurait-il enfin trouvé un vrai complot terrien visant à détruire ses chances d’arriver au pouvoir ?
La formation de chasseurs encadrait un appareil de la taille du sien, et, sans précipitation, le pilote laissait ses instruments passifs analyser en détail les émissions de ses cibles.
D’une pensée, accompagnée d’un geste sur les commandes, il élargit le champ d’action de ses capteurs, cherchant à avoir une meilleure vue de la situation actuelle. L’instant d’après, une douzaine d’avertisseurs lumineux se mirent à clignoter sur son affichage de cockpit.
Qu’est-ce que… ? se demanda-t-il en lisant les messages.Radiations ? Où ç… oh bordel de… Qu’est-ce qui est arrivé là-bas ?!
Son scanner venait de balayer une zone où se trouvait une planète tellurique, qui, selon les indications, était parfaitement apte à abriter la vie, et bénéficiait même d’une Porte. Mais son atmosphère était désormais saturée d’une poussière si radioactive qu’elle pouvait être aisément détectée à des milliards de kilomètres de la planète ravagée, malgré le champ magnétique propre à celle-ci et les rayonnements de l’étoile voisine.


Le jaffa fit aussitôt le rapprochement avec les vaisseaux voisins.
Ils ont osé faire ça ?! Je savais qu’ils avaient des armes laissant des radiations, mais à ce point-là ? Gerak a raison, les Terriens sont un danger pour toute la galaxie !
Aussitôt, il pressa une série de commandes, et un émetteur de signal apparemment aléatoire se coupa. Le pilote savait qu’aussitôt après avoir pris note de la fin de la transmission, un Ha’Tak loyal à son employeur arriverait à la périphérie du système et recueillerait les mêmes informations, confirmant ainsi ses propos, tout en lui offrant une opportunité d’anéantir les fous qui testaient des armes anti-planétaires sur le Réseau de Portes lui-même.

-Contact, contact ! Fenêtre hyperspatiale en formation, distance estimée six point deux heures-lumière, par un-un-six et zéro-deux-neuf, annonça l’un des opérateurs du SWACS qui avançait lentement vers son objectif. Taille estimée, destroyer, croiseur. Signature jaffa probable.
-Merde ! Préparez les brouilleurs et les leurres, aboya le commandant de la petite corvette. Vitesse maximale vers l’objectif. Prévenez les chasseurs. Si ça merde, arrimage immédiat, autrement, rendez-vous au point Echo. Ils peuvent se défendre face à une attaque. Pas nous.

Le pilote vit le vaisseau accélérer lentement, et reporta son attention sur le nouveau venu.
Que la fête commence… Hein ?
Un nouveau contact venait d’apparaitre sur son affichage, qui n’arrivait pas à l’identifier. Il zooma sur l’appareil inconnu, dont les caractéristiques fluctuaient en permanence, depuis la masse jusqu’aux émissions de rayonnements.

-Oh pu… Kali ! On a un Kali ! aboya le même opérateur.
-OK, opération terminée. Activation de l’hyper, départ à mon ordre vers le point Gamma-2. Tous les chasseurs, retour immédiat. Aucune émission active, on se fait tout petit. Au moindre problème, on saute en hyper, pas besoin d’attendre mon ordre !
Les différents sous-officiers concernés acquiescèrent et se mirent au travail, alors que les points d’arrimage du SWACS se déployaient autour de celui-ci.

Tiens, tiens, les humains auraient-ils peur de quelque chose ? Ca, c’est une information intéressante, en tout cas pour Gerak. Qu’est-ce qu’ils peuvent bien faire pour ça ? Hmph, pourquoi est-ce que je me pose la question ? se dit l’agent en voyant les chasseurs terriens se rabattre sur leur corvette, qui elle-même se préparait à sauter en hyperespace. J’ai l’outil idéal pour tester ça sans m’embêter. Hé hé…
Il pressa une combinaison de touches avant de transmettre un ordre vocal bref et sans équivoque, qui lui permettrait de recueillir à moindre risque des informations à la valeur commerciale certaine.

A quelques milliards de kilomètres de là, la transmission fut reçue avec à peine une poignée de parasites dus à la présence proche de l’étoile, et d’autres ordres furent donnés dans le Ha’Tak.

-Arrimage dans cinq secondes.
Le commandant attendit le signal de confirmation, puis donna l’ordre d’effectuer un premier saut vers un système inhabité, d’où il pourrait repartir aussitôt vers la flotte.
-Envoyez un message d’avertissement au Concordia, dit-il lorsque son appareil eut franchit la fenêtre.

Après une poignée de secondes, le Ha’Tak ouvrit à son tour une fenêtre hyperspatiale, émergeant à une poignée de minutes-lumière plus loin, près de l’imposante masse sombre. Celle-ci commença alors à être illuminée par un torrent de rayonnements électromagnétiques, ionisants et gravitationnels.

Quelques instants plus tard, une anomalie se forma. Aberration faisant un pied-de-nez à toutes les lois de la physique, elle franchit à une vitesse supraluminique la distance séparant les deux vaisseaux, franchissant le bouclier puis la coque du vaisseau jaffa comme si ceux-ci n’existaient pas, ce qui était le cas du point de vue de l’orbe invisible. Puis, aussi brusquement qu’elle était apparue, elle se dématérialisa dans un torrent d’énergie, libérant des flux de particules à peine moins aberrantes que ne l’avait été l’anomalie.

Le flash fut presque aussi brillant que l’étoile autour de laquelle orbitait ce système et aveugla l’unique humanoïde présent dans celui-ci. Au bout de quelques instants, le pilote se rappela la distance qui le séparait de l’explosion, bien plus éloignée que l’étoile en question.

Un seul mot vint alors troubler le silence dans le cockpit du Tel’Tak :
-Oups.

De toutes les compétences en combat, intimidation, assassinat, intrigues, une seule faisait la différence entre l’amateur éclairé et le véritable professionnel : savoir quand fuir.
L’unique occupant du transport camouflé sut reconnaitre ce moment et ouvrit aussitôt une fenêtre hyperspatiale en direction d’une planète isolée du réseau de Portes, qu’il avait déjà commencé à aménager pour son éventuelle retraite.



Carl enregistra le document sous deux noms différents, puis quitta le logiciel de calcul sur lequel il avait passé la matinée, à quelques pauses café près. La simulation lui indiquant des capacités de vol rentrant dans les paramètres demandés, il savait que son objectif de travail hebdomadaire était accompli, et en eut un sourire.
Qui disparut quelques instants plus tard, lorsque l’évidence se rappela à lui, une fois de plus. Quoi qu’il fasse, son objectif était de retourner sur le Concordia, dans le cockpit de l’un de ses chasseurs, et non de participer le restant de ses jours à la conception d’avions que d’autres piloteraient.
C’est là, et pas avant, que je pourrai sourire… En attendant, il y a du boulot qui m’attend.

Enfilant sa petite veste, il sortit de son bureau et se dirigea vers la sortie, où l’attendait sa voiture. Après avoir pointé au bureau de sécurité, le jeune homme entra dans le véhicule, une berline bleu foncé. La voiture, malgré son apparence commune à celle de ses semblables vendues librement, bénéficiait de certains avantages comparatifs liés aux technologies du Programme qui n’avaient pas encore été officialisées.
Les voitures électriques avaient, à coups d’avantages fiscaux et d’investissements matériels démesurés, commencé à s’imposer dans les pays les plus développés, mais présentaient encore certains inconvénients majeurs en terme de vitesse et d’autonomie. Initialement rajoutés aux véhicules individuels pour éviter de rendre encore moins crédible les “nouvelles percées scientifiques“, ces défauts avaient eu un effet visible sur les tendances de consommation énergétique et sur les statistiques de mortalité automobile. Ainsi, seules des dépenses exorbitantes où l’appartenance à certaines unités du Programme permettaient d’obtenir les performances qu’avaient les voitures conventionnelles des années 2000, voitures qui disparaissaient de la circulation depuis qu’une crise économique majeure en 2011 avait justifié une explosion des prix du pétrole.

Carl savait parfaitement ce qu’il en était, un autre mensonge destiné à aider les mutations que connaissaient la Terre depuis une dizaine d’années, à faire progresser l’Humanité dans une voie apparemment plus responsable. Lui-même ne critiquait pas l’objectif, convaincu de la nécessité des évolutions qui se faisaient, mais regrettait le cynisme de la méthode, à commencer par le secret partiel du Programme, secret qui donnait raison à bon nombre de théoriciens du complot. Pourtant, il acceptait cette situation, puisque, à ses yeux, ses semblables y gagnaient un sort plus enviable que celui d’avant le Programme.
Des centrales à fusion financées par l’ONU, le contrôle climatique partiel… Au moins, si on ment aux populations, on ment au moins à des populations qui ont enfin de quoi se nourrir et qui commencent à vivre correctement. Enfin, pour la plupart… se dit Carl en pensant aux dictatures et autres états autoritaires qui existaient encore et qui échangeaient leur participation au secret contre leur propre sécurité. Un marché qui n’avait pu qu’être accepté par l’ONU, pour qui une révélation prématurée serait aussi dangereuse pour la Terre qu’une invasion de réplicateurs. Personne n’a envie d’être celui ou celle qui expliquera la réalité au reste du monde. En même temps, je les comprends, ça risque d’être un moment… intéressant.

Etonnamment, le pays où les responsables du Programme attendaient le plus de troubles était les Etats-Unis, malgré leur position historique et dominante dans l’utilisation de la Porte. Leur population était en effet l’une des plus viscéralement hostiles à son gouvernement et à l’ONU, et la tournure prise par ces deux derniers allait plus loin que les théories les plus folle des amateurs de complot. A cela il fallait rajouter une partie de la population armée et aux opinions radicales, et l’on arrivait au problème sur lequel travaillaient la majorité des sociologues du Programme en vue d’éviter une véritable insurrection, là où n’étaient prévus que des troubles “raisonnables“ dans la majorité, à quelques exceptions près, des autres pays.

L’ancien pilote fit le chemin du retour, à une vitesse légèrement supérieure à celle autorisée, sachant parfaitement que sa plaque d’immatriculation, aussi caractéristique que son passeport, le mettait à l’abri des poursuites pour de telles infractions. Une fois à destination, il se gara dans le garage le plus près de son immeuble, coupant l’assistance à la navigation alors que la batterie commençait à se recharger.

Arrivé à son palier, il s’immobilisa un instant, mal à l’aise, certain que quelque chose ne correspondait pas dans ce qu’il voyait. Il lui fallut quelques secondes pour remarquer le détail : le journal, habituellement glissé partiellement sous la porte, brillait par son absence.
Satisfait d’avoir trouvé la source de son malaise, il haussa les épaules et rentra dans son appartement et se figea brusquement, faisant face à deux hommes en noir.

-Qui êtes-vous ? demanda-t-il, alerte et prêt à se jeter de côté.
-Venez avec nous, monsieur Banet, lui dit lentement l’homme de gauche.
-…
Programme, ou bien juste un pays qui joue encore à l’espionnage ? se demanda-t-il avant de choisir.
Il sauta de côté, vers la cuisine, et se rua vers l’un des couteaux qui y trônaient, sachant que s’il réagissait assez vite, il aurait une chance en espace confiné. Mais, avant qu’il n’atteigne son objectif, une seconde voix prononça fortement deux mots apparemment dénués de sens :
-Laputan. Machine.
Le jeune homme se figea à mi-course et tomba au sol, inconscient.

Il était encore parcouru de spasmes lorsque les deux agents vinrent le ramasser, obéissant à un ordre de mission parfaitement authentifié, qui aurait nécessité de pouvoir accéder à l’ensemble des systèmes de commandement terriens pour être contrefait…



Au même instant, Atlantis terminait de consacrer une infime partie de ses capacités à débriefer les deux anciens militaires terriens :
-L’avant-poste est de nouveau opérationnel, et reste à des niveaux d’émissions suffisamment réduits pour ne pas pouvoir être repéré par une quelconque civilisation de cette galaxie. La réussite de cette opération me permet à présent de couvrir bien plus efficacement la zone où se trouve votre système natal.
-Pourquoi est-ce que je ne me sens pas rassuré de savoir que vous nous espionnez ? demanda ironiquement Campbell.
-Parce que je pourrais décider de retourner tout votre arsenal nucléaire contre vous avant de libérer des robots tueurs contre les survivants, lieutenant.
Devant l’absence de réponse des deux humains, elle poursuivit :
-Ceci est de l’humour, lieutenant Campbell. Vous n’êtes pas le seul à pouvoir être sarcastique, sachez-le. L’une des raisons pour lesquelles j’ai décidé d’accéder à ces informations sur votre planète est, outre le fait qu’elle s’avère être un acteur d’influence comparativement disproportionnée à la taille de sa civilisation, que je peux à présent bien mieux comprendre votre comportement et votre attitude à mon égard.
-Pitié, dit Maltez, plus de références à ces films, autrement je ne pourrai plus dormir…
-Ne vous inquiétez pas, commandant. Je n’agirai jamais comme ce… Skynet. Il est par trop… inefficace.
-Et voilà pour mon sommeil…
-Ceci est…
-… de l’humour. D’accord, d’accord, j’ai compris la leçon, compléta Campbell avant de murmurer, n’empêche, je crois que je préférais l’entité ultra-logique…
-Si vous préférez, je m’abstiendrai de faire ce type de réflexion par la suite. Quoi qu’il en soit, j’estime un prompt rétablissement du lieutenant Bhosle hautement probable, et, en conséquence, attendrai avant de déclencher la prochaine opération qu’elle puisse s’y intégrer.
-Comment est-ce qu’elle va ? demanda Campbell.
-Mieux. Elle est consciente, même si fatiguée et tendue, mais rien d’anormal au vu de ses expériences récentes.
Le pilote du groupe lâcha un léger soupir.


Dernière édition par Rufus Shinra le Mer 3 Mar 2010 - 1:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyMer 3 Mar 2010 - 1:56

Cette productivité dont tu nous honores en ce moment est tout au tiens, d'honneur... Je regrette vraiment que tu n'ai pas davantage de lecteurs sur cette fic, tu le mériterais pour tes efforts et la qualité de ton travail. Ta saga mérite de plus en plus cette appellation.

Comme toujours, je suis un peu mal à l'aise au moment de commenter un passage plus ou moins inspiré de nos conversations, mais comme c'est après tout une partie du chapitre, ça ne rimerait à rien de ne pas le mentionner. Alors, je le dis, je trouve le titre bien choisit : il renvoie de différentes manières à la plupart des évènements de ce chapitre, ce qui était loin d'être joué, étant donné leur diversité. Toile pour Atlantis, qui étend son réseau, et toile pour Anna, qui demeure une victime impuissante de l'intelligence artificielle malgré ses coups fourrés ; toile pour Carl, capturé, et pour les Jaffas, avec le retour des Arachnides. Il n'y a guère que Shanti qui échappe à cette analogie, en s'extrayant précisément de sa propre toile... Mais l'avenir seul nous dira s'il convient d'interpréter ainsi son retour à la conscience.

Atlantis se trouve donc contrainte par le coup d'éclat de Shanti à modifier ses plans. Je ne sais plus si je l'ai déjà dis, mais c'est encore un bon point à porter à ton actif : tes histoires ne sont jamais linéaires. Tes héros, si clairvoyants soient-ils, se trouvent constamment confrontés aux circonstances, et doivent s'y adapter en permanence. Il n'est pas toujours nécessaire qu'une intelligence de plusieurs milliers d'années s'y mette : parfois, un simple Jaffa trop cupide peut arracher la situation à leur contrôle. C'est une vision mature de la chose, et cela garde le lecteur en haleine, car il a bien conscience que rien n'est jamais acquit, et ne sait jamais quelle direction les choses vont pouvoir prendre.
Ici, le carnage dantesque de Dakara m'avait totalement fait oublier le détail de l'opération, à savoir la nécessité de positionner deux opérateurs différents pour soumettre le réseau de surveillance lactéen des Anciens ; si bien que je suis un peu tombé des nues en apprenant que la mission, malgré tout, était un échec partiel. Encore un contretemps... et de nouveaux objectifs pour SG-22.
Rufus Shinra a écrit:
Seul un poste majeur comme celui associé à une grande Cité possède l’infrastructure et les autorisations pour activer une telle procédure, et la seule autre installation similaire m’est inaccessible sans action majeure incompatible avec notre posture actuelle.
En lisant cela, je ne pouvais que penser "Ding ding ding ! La Terre !"
Il serait logique que Dakara, en tant que premier monde colonisé par les Anciens, et la Terre, point de départ du réseau lactéen de portes des étoiles, soient les deux seuls planètes possédant de telles possibilités...
Et effectivement, débarquer l'équipe en Antarctique pour soumettre l'avant-poste aurait pu se révéler source de tensions...
Je regrette un petit peu que tu ne te soit pas davantage attardé sur l'avant-poste que l'équipe active ensuite, car il s'agit à priori d'un endroit totalement inédit, inconnu des équipes terriennes et jamais vu dans la série. Certes, s'ils en réveillent quinze autres par la suite, il serait normal que nous ne les voyons pas tous, mais j'étais assez curieux de celui-ci, le premier...

Entre Jaffa et terriens, la tension demeure, et s'accroit même sans doute avec la nouvelle d'une attaque meurtrière sur Dakara. A bien y réfléchir, cette agression est sans doute aussi grave aux yeux de la nation Jaffa que celle de l'installation scientifique qui s'est trouvée à l'origine de ce départ en guerre.

La malheureuse Anna, de son côté, est aux prises avec un adversaire qu'elle n'est même pas sûre de devoir qualifier ainsi, et contre lequel elle ne peut rien. Déjà éprouvée par sa situation déstabilisante et les cauchemars induits par l'IA, elle apprend qu'Atlantis joue avec son subconscient... Il doit être réellement effrayant d'apprendre que les murs, tout autour de soit, ont le pouvoir de se frayer un chemin jusque dans nos pensées les plus personnelles, lorsque l'on est le plus vulnérable. Et que reprocher, en vérité, à un être qui n'a peut-être même pas lui-même de subconscient ? (même si j'en doute, en vérité) Comment appliquer des critères terriens de moralité à une entité qui n'est ni terrienne, ni humaine, ni même biologique ? Je la plains réellement. Et encore ignore-t-elle le pire, qu'Atlantis, tout en se targuant d'honnêtement à défaut de délicatesse, ne fait que lui mentir avec un aplomb est une absence de scrupule réellement inquiétante. Manifestement, elle n'estime pas devoir quoi que ce soit à Anna, ni considération, ni la plus petite once de franchise. Je trouve cela inquiétant... Les Anciens auraient-ils réellement confié de si grandes responsabilités à un être à ce point étranger aux principes qui semblaient les leurs ? A quel point Atlantis a-t-elle changé de ce qu'elle était au moment d'investir la cité ?

Shanti, pour l'instant véritable héroïne de SG-22, revient enfin à la conscience. Je me demande à quel point elle à récupéré, de quelle manière elle se réintègrera à l'équipe, si sa perte de contrôle et le déchainement de puissance qui a suivi ont en quelque sorte débridés ses pouvoirs, ou bien si au contraire la culpabilité du massacre suscitera en elle un blocage à leur encontre. Tout cela ne sera pas sans conséquence, j'en suis à peu prêt persuadé, et je suis curieux de découvrir la forme qu'elles prendront. Avec un être qui oscille ainsi selon un fragile équilibre, tout est possible, et quoi qu'en dise Atlantis, si Shanti faisait encore parti de l'armée américaine, elle ne retournerait pas tout de suite au service actif.
Je trouve la scène de son réveil très émouvante dans sa simplicité, presque dure. J'ai été un peu retourné de lire ces pensées torturées.
Rufus Shinra a écrit:
La convalescente observa les deux humains quitter la pièce, puis s’affaissa l’instant d’après, des larmes quittant ses yeux.
Ce n’était pas ma faute, ce n’était pas ma faute, ce n’était… se répétait-elle sans cesse en bloquant difficilement les scènes de ses souvenirs. Ca… ça ne peut plus jamais arriver…

Un nouveau personnage intervient en la personne de ce vieux roublard Jaffa en mission spéciale, mais il m'a assez vite semblé deviner que ce ne serait pas un intervenant récurent. Plus proche du chasseur de prime que du soldat fanatique, il fait parti de cette nouvelle société Jaffa plus subtile, qui a du se diversifier depuis que les Goa'uld ne sont plus là pour penser à sa place.
J'ai initialement trouvé douteux que les Jaffa puissent suivre les terriens sans que ces derniers ne les détectent, mais il est vrai que tu ne dis pas que c'est ce qui s'est passé. L'explication que tu m'as donné selon laquelle les Jaffa avaient en fait précédé les terriens, se basant sur leur trajectoire, m'a convaincu, mais à ta place je l'aurais donné dans le chapitre. M'enfin je ne suis pas à ta place. ^^

J'ai trouvé une véritable aura dramatique à la fausse conclusion du Jaffa, lorsqu'il pense de manière fort logique les terriens responsables de l'anéantissement de ce monde. C'est le genre de quiproquo que l'on trouve souvent dans les tragédies antique, qui aboutissent à des guerres on l'assassinat de rois. Cette interprétation erronée aura t-elle des conséquences ? Je l'espère, car ce serait une raison trop absurde, trop stupide, trop consternante d'aller à la catastrophe pour qu'on la laisse passer.
La catastrophe devrait se produire quoi qu'il arrive, cependant, puisque les Arachnides ont soudain décidé de se montrer à nouveau (La trêve en cours est vraiment difficile à supporter, lorsque ces aliens anéantissent des mondes entiers avec des visées obscures, mais force est de reconnaître que nous ne faisons sans doute pas le poids. Il est vrai, comme le fit remarquer Sheppard, qu'on l'a dit des Goa'uld, on l'a dit des Wraith ; mais les Arachnides sont encore au niveau au-dessus, et apparemment mieux rodés que les deux peuples précités). Apparition très théâtrale, et dont les répercussions pourraient s'avérer dévastatrices. Car un agent spécial mal avisé à commit une bourde... Et l'on assiste au combat spatial le plus bref de l'histoire de la galaxie. Espérons que cela n'incitera pas les Arachnides à des représailles, sans quoi... On ne sait pas, justement.

Rufus Shinra a écrit:
Le flash fut presque aussi brillant que l’étoile autour de laquelle orbitait ce système et aveugla l’unique humanoïde présent dans celui-ci. Au bout de quelques instants, le pilote se rappela la distance qui le séparait de l’explosion, bien plus éloignée que l’étoile en question.
J'ai mis un moment à comprendre ce passage, mais quand je l'ai compris...

Whaou. Je commence vraiment à fatiguer. Allez Skay, courage, on finit le commentaire...

Nouvel intermède avec Carl, notre intervenant. Au fil des chapitres, le petit gars avait finit par enfiler dans mon esprit la veste d'un conférencier. A travers ses tribulations sur Terre, on découvre ce monde dont on sait qu'il a changé, sans connaître les détails. Cette fois-ci, nous avons droit à une brève parenthèse historique, avec le détail de l'introduction des voitures électriques, quelques réflexions sur le secret, et, au passage, sur l'amérique actuelle (ou future, mais je n'ai pas l'impression qu'elle ait beaucoup changé).
Bien que tous tes personnages soient réussis, j'ai toujours trouvé Carl particulièrement crédible, dans sa formation, ses ambitions, ses déboires, ses réactions, ses faiblesses. Il y a comme un accent de vérité particulier dans ses actes, peut-être parce que c'est, de tous, le héros le plus franc avec lui-même. En tout cas, cela contribue à en faire l'un de mes personnages préférés.
Mais il semblerait bien que son train-train terrien insatisfaisant doive changer, finalement... En mieux ? Rien n'est moins sûr. J'ignore qui sont ces nouveaux protagonistes, mais je ne serais pas surpris qu'ils aient quelque chose à voir avec son éviction. Ces mots étrange qui ont assommés Carl me font envisager une intervention alien... Le Trust ? C'est une idée plaisante. On ne l'a guère évoqué durant cette fic, je crois... Un silence qui aurait peut-être du me mettre la puce à l'oreille.

Trop fatigué pour une vraie conclusion, mais je crois, de toute manière, que tout est dit.
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 3 EmptyDim 14 Mar 2010 - 1:28

Joyeux anniversaire, Sapho !

Merci à Skay pour son coup de main au niveau d'un passage qu'il a sacrément embelli avec son ajout !

Chapitre 13 : Regroupements

“Vous avez la possibilité de refuser cette proposition, et nous corrigerons votre dossier en conséquence, ainsi que les souvenirs de cet entretien. Comprenez que nous n’avons pas besoin de personnes réticentes.“

Les souvenirs s’embrouillaient dans son esprit, le sentiment de déjà-vu se mêlant à la migraine qui déchiraient sa tête. Carl ne tenta pas de se relever, se rendant à peine compte qu’il était allongé sur une couchette.

“Pourquoi moi ? Je ne suis pas expérimenté, je viens de sortir de l’Académie.“
“Justement.“


L’ancien pilote basculait de la conscience à l’inconscience plusieurs fois par minute, sans véritablement s’en apercevoir, ses souvenirs et ses rêves ne formant qu’une seule masse informe qui prenait un malin plaisir à maltraiter sa psyché.

“Cela durera environ six mois, puis les deux ans de votre affectation. Nous vous attendons avec impatience, lieutenant.“

Sans faire d’autre geste, il se plaqua les mains sur le visage, reprenant peu à peu le contrôle de son corps et de ses pensées, qui commençaient à retrouver un semblant de cohérence.
Oooooouh, qu’est-ce que…, pensa-t-il lentement, en commençant à balayer les alentours du regard. Pièce fermée, mal éclairée. Couchette, pas de fenêtre. Et meeeeerde, je suis en taule ! Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Après un effort de volonté, il bascula ses jambes de côté et se tint en position assise sur ce qui semblait être le seul ameublement de ce qu’il avait identifié comme une cellule. Aussitôt, l’éclairage s’intensifia, assez progressivement pour ne pas l’aveugler après son séjour dans l’obscurité partielle.
Bon, qu’est-ce que j’ai sur moi ? se demanda-t-il avant de regarder rapidement ses vêtements, les mêmes que ceux qu’il portait lorsque…

“Laputan. Machine.“

Il se souvint brusquement de l’agression.
Merde, c’est vrai, je me suis fait enlever par ces types, genre MIB. Qu’est-ce qu’ils peuvent me… Non, je le saurai bien assez tôt, puisqu’ils m’ont laissé en vie.

Comme pour répondre à son interrogation silencieuse, il entendit des bruits de pas s’approcher et s’immobiliser devant la porte. Il se leva complètement et attendit avec appréhension les quelques secondes qui précédèrent l’ouverture.
Un officier, apparemment âgé, fit un pas en avant :
-Lieutenant Banet, forces spatiales terriennes ?
-Vous êtes en retard… amiral, dit-il en reconnaissant les galons de contre-amiral de l’officier. Mais, à part pour ma retraite anticipée, c’est bien ça.
L’officier lui tendit la main, et Carl la serra, après quelques instants d’hésitation.
-Bienvenue dans la maison, je suis le contre-amiral Skrevski.
-Une seconde… Que se passe-t-il, là ? Sauf votre respect, amiral, j’ai été à peu près… remercié il y a moins d’un mois. Pourquoi tout d’un coup un officier général vient me dire bonjour après m’avoir enlevé ?
-Ne vous inquiétez pas, lieutenant, procédure standard, les souvenirs vont vous revenir d’ici quelques heures. Pour ma présence, disons que le recrutement dans la section 2 n’est pas aussi volumineux que celui de l’Académie, et que votre dossier a attiré mon attention. Et apparemment celle de quelqu’un d’autre pour que votre réactivation se fasse aussi brusquement.
Carl soupira.
-S’il vous plait… demanda-t-il d’une voix trahissant une grande lassitude. Je viens de me faire enlever, je me réveille dans une cellule, avec un mal de crâne pas possible, un amiral m’apprend que je suis intégré à quelque chose, et, si je n’ai pas rapidement une explication simple… je crois que je vais craquer. Je vous ai dit que j’avais mal à la tête ?
L’officier lâcha un petit rire amusé.
-D’accord. De toute façon, vous alliez être briefé. Vous avez, il y a un mois, accepté d’intégrer la section 2 du groupe des Opérations Spéciales. Vu le nombre de moyens existants pour vérifier la mémoire de quelqu’un, nous avons fait en sorte que vous ayez des souvenirs authentiques correspondant à votre nouveau passé.
-Attendez, attendez une seconde. Vous êtes en train de me dire que mon nouveau job…
-Votre emploi civil, votre cour martiale, et l’incident qui y ont mené, font partie du processus de recrutement.
-Initialement, intervint un nouvel arrivant qui venait de sortir d’un ascenseur, vous deviez être un pilote viré pour avoir tiré un peu trop vite quand il ne fallait pas, qui s’est vu donner un job planétaire avant, au bout de six mois, de se voir contacter par un soi-disant groupe de contrebandiers. Ensuite, cet ancien pilote n’aurait pas résisté à l’appel des étoiles, et se serait engagé complètement chez eux.
Carl se retourna, et reconnut immédiatement l’homme :
-Vous êtes le gars des Black Ops qui m’avait interrogé le mois dernier. Vous aviez prévu ça ?
-Les différents rapports de l’incident ont montré que vous avez des qualités que nous recherchons : esprit d’initiative, discipline, efficacité… le tout sans vous être fait un nom et être connu comme l’est par exemple le colonel Cherenko, de SG-1.
-Vous avez parlé de six mois, dans votre… scénario.
-Oui, répondit le contre-amiral. L’évolution de la situation semble avoir convaincu certaines personnes d’accélérer le pas et de procéder à votre recrutement complet sur-le-champ, malgré les risques que cela peut présenter au niveau de votre couverture. Je vais laisser le capitaine Elgon vous montrer la maison.

Une fois l’amiral parti, l’officier qui avait procédé à l’interrogatoire à bord du Concordia reprit :
-Bon…
-Avant tout, capitaine, dois-je comprendre que je suis réaffecté aux forces armées ?
-Oui. Comme nous vous l’avons expliqué il y a un mois, de nouveaux éléments seront ajoutés à l’enquête, et votre dossier sera purgé de toute condamnation.
Carl se redressa, puis répondit :
-Désolé, mais j’ai du mal à me rappeler tout ça…
-C’est normal. La programmation mentale n’est pas extrêmement souple, il vous faudra encore quelques heures pour récupérer tous les souvenirs, et quelques jours maximum pour être parfaitement remis.
-Entendu…, dit Carl, hésitant, qui avait du mal à s’habituer à ce brusque retournement de situation.
Pourtant, je devrais commencer à m’y habituer… pensa-t-il avec une pointe de cynisme. Vu toutes les merdes qui m’arrivent, je vais probablement me retrouver à… qu’est-ce qui pourrait être plus improbable que d’être recruté pendant ses études par une conspiration planétaire pour piloter un vaisseau spatial, avant de se faire embarquer dans un autre complot monté par les Black Ops ? Bah, quelqu’un trouvera bien pour moi…
-Et, reprit-il, craignant la réponse, qu’est-ce que je ferai dans cette “section 2“, comme vous l’appelez ?
-Vous êtes pilote, non ? Devinez.

A ce moment-là, Carl ne savait pas s’il devait être heureux de se voir promettre à nouveau un cockpit, ou bien être inquiet, par pur bon sens.

La cible était percée de multiples impacts, que l’instructeur, un mercenaire comme lui, regardait attentivement. L’homme se tourna vers la responsable de la salle d’entraînement, en lui tendant la feuille déchirée :
-Suessi, je crois que c’est bon pour le nouveau.
La femme opina du chef avant de s’adresser au jeune jaffa :
-Bon, il semblerait que tu puisses te rendre utile, tout compte fait. Suis-moi.
Van’Tet obtempéra et sortit, suivant les pas de celle qu’il avait identifié comme l’un des piliers de l’organisation qu’il avait pour mission d’infiltrer.
-Tu te débrouilles plus que bien, si c’est la première fois que tu tires avec cette arme, lui dit-elle une fois qu’ils furent dans les couloirs. Déjà été au feu ?
-Quand ma base a été attaquée, puis à Dakara, mais pas de bataille rangée, si c’est ce que vous voulez dire.
-Bah, la maison ne fait pas dans les combats glorieux ou le fair-play. Tu as survécu à des coups durs, tu manie ton arme correctement, ça me va parfaitement. Considère que tu es engagé.
-Merci, répondit-il sincèrement.
-On verra si tu me remercieras après tes prochaines missions. Enfin, autant que tu fasses le tour du propriétaire. Tu trouveras au pont de ravitaillement le bureau d’intendance. C’est là que tu récupères ta solde. Paiement périodique minimal, et primes à chaque mission. Si tu es efficace, on pensera à te prendre, et tu gagneras de quoi prendre ta retraite bien assez tôt. Aussi, que ce soit clair, c’est pas une œuvre de charité, donc les seules choses qu’on t’offre, c’est ta couchette et ton arme. Pour tout le reste, on le paie cher, donc il faut le rentabiliser… et la maison ne fait pas crédit à un nouveau, bien sûr. Pour le reste, si tu préfères bosser avec quelqu’un en particulier, vous venez me voir, et je verrai si on peut vous mettre en équipe. Ta solde reste dans nos coffres jusqu’à ce que tu nous quittes, et tu n’as pas le droit de retirer plus que ce qu’on te dit entretemps : on en a marre d’attirer l’attention sur nous à cause de saoûlards qui perdent des fortunes au jeu à chaque planète où on s’arrête.
-Et il doit y avoir moins de déserteurs.
-T’es malin, c’est bien… tant que tu te sers de ta tête pour nous… Justement, à propos des désertions, des disparitions et autres, on est simples : tu es en retard après une permission, tu désertes, tu disparais, j’en sais rien, on garde tout ton fric et on fait passer le mot un peu partout que tu es un lâcheur. Si en plus, tu présentes un danger, n’importe lequel, on te retrouve, et on te largue en hyperespace, sans combinaison.
-…D’accord.
-Parfait, ça m’énerverait de devoir te virer avant que tu nous ais rapporté quoi que ce soit.
-Si tu as des infos quelconques sur un boulot qui se présente, sur un danger pour nous, tu vas voir Hénor, au pont de commandement. Tu trouveras rapidement son bureau, c’est le seul où tu ne te feras pas tirer dessus par les gardes. Tu le trouves, tu lui expliques ce que tu sais, et si, après coup, ça nous a été utile, on te file une prime en proportion. Côté discipline, c’est simple aussi. Tu merdes, soit on te vire en gardant ta solde, soit on te vire dans l’hyper, selon l’humeur de la personne que tu auras emmerdé.
Elle indiqua une porte devant lui :
-Voilà le bureau de l’intendant, dis-lui que tu as passé les tests et qu’il ouvre ton compte, dit-elle avant de repartir.
-Vous n’êtes pas sensé lui confirmer ça ? demanda-t-il, hésitant.
-Tu es encore en vie, c’est une confirmation en soi, répondit-elle sans se retourner.

Avec appréhension, le jaffa entra dans la salle.

-Alors ?
La femme aux cheveux noirs de jais semblait porter son regard sur une série d’objets précieux posés sans délicatesse sur un présentoir, mais son assistante se savait observée attentivement. Vala Mal Doran n’avait pas monté son organisation sans une forte dose de paranoïa appliquée, et Suessi ne l’ignorait pas, son expérience lui indiquant que derrière la femme excentrique se cachait une fine stratège, dont les plans de secours, à défaut d’être élégants s’avéraient toujours particulièrement efficaces.
-On a vérifié son histoire et ses contacts sur Dakara. Ca colle, mais… c’est un espion, j’en suis certaine. Un jaffa comme lui n’aurait jamais trahi, même après ce qu’il s’est passé.
-Oui, je pense la même chose.
-Dois-je le faire interroger ou bien le faire passer par le sas immédiatement ?
-Ni l’un, ni l’autre, répondit Vala. Son histoire est… intéressante, non ?
-L’affaire sur Dakara et sur son ancienne base sont toutes deux vraies, mais ce sont probablement des…
-Des couvertures ? De la désinformation ? répondit le leader du groupe de contrebandiers en souriant. Au-cune chance. On a un petit veinard ici, et si nos infos sont correctes, il est plus là pour se renseigner que pour saboter.
-Que comptez-vous faire ?
-M’amuser un peu avec lui. Le surveiller. L’utiliser. Et puis… je suis curieuse de voir si sa chance le suit jusqu’ici.
-C’est déjà le cas, rétorqua Suessi, avec une moue ironique.
-Comm… ooh, oui, c’est vrai, on le laisse en vie.
-Donc ?
-Demande à Hénor de trouver tout ce qu’il peut sur notre nouvel ami et garde-le sous surveillance. On va voir ce que ces vieux messieurs nous veulent sur Dakara. Et ensuite…
-On le vend, dirent-elles simultanément.



Rien dans la pièce ne permettait de suivre le cours du temps. La jeune femme, allongée dans ses quartiers, regardait pensivement le plafond immaculé, sans entendre d’autre son que les battements de son propre cœur. De temps à autre, elle fermait brusquement les yeux, en réflexe aux images qui parvenaient à s’imposer par intermittence, aussi violentes que les souvenirs auxquels elles s’accrochaient.
Chacun des flashs était plus facilement écarté que le précédent, mais ils revenaient, lui rappelant ce qui était arrivé. Elle se retourna dans son lit, faisant face à un petit meuble sur lequel était posée une photo. Celle-ci n’avait jamais été prise, mais correspondait parfaitement à l’image que la jeune femme se faisait de sa famille, si celle-ci n’avait pas été meurtrie après l’attentat lui ayant coûté sa mère. Atlantis lui avait créé ce cadre peu avant la mission fatidique, affirmant que les implants dont le dernier membre de SG-22 était équipé permettraient à celle-ci de figer le souvenir de son choix.
Maintenant, l’image ne lui inspirait plus que des pensées ironiques, entrecoupées de quelques souvenirs, bien réels, qui n’avaient pas besoin de magie scientifique pour rester au croisement de toutes ses pensées.
Elle fixa le cadre, qui, sans un bruit, commença à s’élever, transporté par les forces générées par ses colonies de nanomachines, et se remit sur le dos, sans plus prêter attention à l’objet en lévitation, dont la structure était à chaque seconde plus sollicitée. Celui-ci émit un léger son, et Shanti soupira profondément, avant de ramener d’une pensée le cadre sur son support.

Votre présence est requise en salle de briefing, lieutenant Bhosle, lui souffla Atlantis.
Sans un mot, elle se leva et s’approcha de la porte automatique. La jeune femme s’immobilisa un instant dans le couloir, puis reprit son chemin, sans faire le moindre bruit dans les coursives absolument silencieuses de la frégate multimillénaire. Le chemin à prendre était désormais instinctif, et il ne lui fallut que quelques minutes pour arriver à sa destination, où elle vit ses deux coéquipiers déjà présents.
Elle répondit brièvement aux quelques questions de ceux-ci sur son rétablissement, puis Atlantis les interrompit :
-Les différents avant-postes qui ont été réactivés couvrent actuellement l’ensemble des zones cruciales du conflit en préparation. Cependant, une opportunité vient de se présenter dans les dernières transmissions que j’ai pu intercepter. Une colonie Ancienne a récemment connu une activité anormale. Mes informations à ce propos restent vagues à cause du système de protection dont disposait la colonie et qui, selon toute probabilité, est encore en service.
-On parle de quoi, comme sécurité ? demanda Campbell.
-Un simple brouillage des scanners longue portée, l’occulteur n’est, a priori, pas activé, pour de simples raisons de consommation énergétique.
-Et, que doit-on faire une fois là-bas ?
-Une simple opération de reconnaissance. Ce n’est pas problématique que de telles ruines soient découvertes, mais je préfère éviter que des technologies trop cruciales ne commencent à en être extraites dans cette situation. Donc, je vous indiquerai aussi l’emplacement des brouilleurs, pour qu’ils puissent être détruits, leur utilisation militaire pourrait bouleverser l’équilibre stratégique en faveur de la faction qui s’en emparerait.
-Dans combien de temps partons-nous ? demanda Shanti posément.
-Cinq journées terriennes, répondit l’I.A. Je veux être sûre que votre rétablissement soit correct, et, à présent que vous êtes de nouveau consciente, vous êtes en mesure de poursuivre votre entraînement.
Shanti prit quelques secondes pour répondre :
-Très bien.
Sans un mot de plus, elle se leva et sortit de la salle de briefing.

-Merde… souffla Campbell.
-Oui, confirma Maltez. Elle s’en est prit plein la figure, sur Dakara.
-Pas besoin de me le rappeler, répondit le pilote, qui revoyait la scène d’apocalypse qui avait Shanti pour centre. Qu’est-ce qu’on fait, commandant ?
-J’en sais rien, Tom. Elle ne veut pas parler, elle s’isole… on ne peut pas la forcer à s’ouvrir non plus, conclut-il avant de tourner son regard vers le plafond. Et vous, Atlantis, vous n’avez aucune idée pour l’aider ?
-Je n’ai pas de formation psychologique humaine, commandant. Tout ce que je pouvais faire a été fait pour aider le lieutenant Bhosle. Cependant, son état émotionnel me semble suffisamment stable pour les tâches qu’elle aura à accomplir.
-C’est quoi, stable ?! s’énerva Campbell. Elle est en train de craquer !
-Selon mes observations, lieutenant, reprit Atlantis, elle présente certaines difficultés à admettre ce qu’il s’est passé lors de sa dernière mission, ce en quoi vous n’avez apparemment pas eu de problème.
-Pas de problème ? répliqua-t-il. J’aurais dû être une gueule cassée après cette mission, je vois encore le massacre toutes les nuits, je… merde ! Elle n’avait pas encore d’expérience au feu, et même pas un mois après son arrivée, elle se retrouve perdue sur une planète hostile, emprisonnée par des aliens puis par ses propres semblables, et après avoir accepté de déserter juste pour survivre, elle se retrouve à quoi ? A tuer des centaines de personnes parce qu’une putain de technologie miracle a foiré ! Voilà ce qui se passe, voilà les problèmes !
Il soupira.
-On vous a donné nos services, on a abandonné toute chance de revenir sur Terre, de retrouver nos foutues familles ! Alors, maintenant, vous allez arrêter les conneries et l’aider, parce que s’il y a bien une foutue personne dans cette galaxie à la noix qui mérite un coup de main, c’est elle !
L’I.A. attendit quelques secondes pour répondre :
-Je prendrai votre demande en considération, lieutenant Campbell. Commandant Maltez, pouvez-vous aller rejoindre le lieutenant Bhosle, s’il vous plait ? Elle pourra…
-Vous voulez parler à Tom, l’interrompit l’officier. Un peu de franchise ne ferait pas de mal, vous savez. Et, pour information, je suis totalement d’accord avec lui : vous ne pouvez pas la laisser tomber, pas après ce qu’elle a fait pour vous.
-De nombreuses personnes ont fait des sacrifices, commandant, et rares sont celles qui ont été reconnues pour cela. Mais, comme je vous l’ai dit, je ferai mon possible, mon accès aux réseaux terriens rendant cette tâche possible.
-Merci, répondit Maltez avant de quitter la pièce.

-Lieutenant, j’aurais une question à vous poser.
-Allez-y, lâcha Campbell. Après tout, je ne vais pas y échapper…
-Que représente le lieutenant Bhosle pour vous ?
Après quelques instants de silence, le pilote demanda :
-Comment ça ?
-Vos réactions à son égard sont, et ce depuis votre incarcération, disproportionnées à celles qui existent habituellement entre membres d’une même unité. Cela, tant d’un point de vue comportemental que physiologique, comme le prouve l’augmentation récente de votre rythme cardiaque, le diamètre de vos pupilles et les zones d’activité de votre cerveau.
-Qu’est-ce que…
-Vous et le commandant Maltez m’avez clairement fixé un objectif comme prix de la poursuite de votre coopération, et je suis prête à le payer. L’une de mes tâches premières est la planification stratégique, or, pour cela, j’ai besoin d’informations.
-…
-Votre relation émotionnelle avec le lieutenant Bhosle est une information de première importance, puisque vous constituez un élément non négligeable de son environnement immédiat. Ignorer un tel élément serait une erreur stratégique majeure pour toute action en vue de l’objectif désiré. J’ai donc besoin d’une réponse claire de votre part afin de déterminer mon plan d’action éventuel.


Une icône se matérialisa sur l’écran de travail devant lequel travaillait l’officier le plus gradé de l’escadre terrienne. L’amiral Wulfe lut rapidement le texte affiché dans le cadre, et accepta la communication entrante.
-Que puis-je pour vous, ambassadeur ? dit-il, fatigué.
-Nous avons un très gros problème, amiral.
Tiens donc, pensa-t-il en fermant le rapport de contact avec l’un des vaisseaux inconnus, quelle surprise.
-Lequel, cette fois-ci ?
-Gerak vient de vous accuser ouvertement d’avoir attaqué une planète neutre avec vos bombes nucléaires puis d’avoir frappé un de nos vaisseaux sur place, répondit Rya’c, la voix trahissant un sentiment de peur.
-Quoi ? Qu’est-ce que…
-Laissez-moi parler, nous n’avons pas beaucoup de temps. Il y a quelques minutes, Gerak a réuni notre Assemblée et a présenté des enregistrements montrant plusieurs de vos vaisseaux à proximité d’une planète recouverte de…
-… de radiations, oui, le coupa Wulfe. C’est pour comprendre ce qui se passe qu’on est ici, nous vous l’avons déjà dit.
-Oui, et bien il a aussi fait envoyer un Ha’Tak loyal à Bra’tac sur place pour le vérifier. Notre vaisseau n’est pas revenu. Tout comme les deux vaisseaux lancés à son secours.
-Ca s’est passé il y a combien de temps ?
-Quelques heures à peine, amiral, mais je reçois des messages réguliers, et la situation dégénère très vite, sur Dakara. Notre ami commun vous suggère de faire très attention, sans ça la guerre débutera ici et maintenant.
Et merde ! Ces abrutis sont tombés sur le Kali !
-Rejoignez-moi dans ma cabine dans une heure, Rya’c. Je vais vous faire un topo plus détaillé sur le merdier dans lequel on est tous, dès que j’aurai reçu des instructions de la Terre.
-Entendu, amiral. J’espère que ça pourra nous éviter la catastrophe.
Je n’aurais jamais dû accepter cette foutue promotion ! Je fais plus de politique que de commandement…

Il enregistra rapidement un message pour informer ses quelques supérieurs de sa position avant de ressortir les différents dossiers dont il pourrait être autorisé à discuter avec l’ambassadeur jaffa quand, au bout de quelques minutes, un message lui vint dans son oreillette.
-Amiral, ici Van Droogen, lui dit son officier de quart à l’état-major, on a un souci.
-Allez-y, capitaine, surprenez-moi.
-Deux rapports d’urgence, des patrouilles longue portée viennent de quitter leur zone affectée et ont lancé un avertissement. Contact avec au moins un appareil type Kali.
-Quoi ?! Envoyez-moi les coordonnées des systèmes.
-Déjà fait, amiral.
-Merci.
Inquiet, il regarda rapidement son courrier et compara le contenu de ce dernier avec la carte stellaire des environs.

Il pâlit.

-Lieutenant, dit-il brusquement. Je veux un rapport immédiat de la part de la patrouille huit.
-Bien compris, amiral, un instant.

L’officier se mit à réfléchir rapidement aux éventualités de son hypothèse, quand son oreillette lui retransmit la réponse de son subalterne.
-Pas de réponse, monsieur. Dois-je…
-Postes de combat ! l’interrompit-il avant de couper brutalement la communication. Et merde ! Merde !
Il appuya sur le bouton de reconnaissance vocale du micro :
-CIC. Capitaine.
La communication s’établit au moment où l’alarme se mit à sonner dans le vaisseau.
-Capitaine. Postes de combat. Rappelez tous les appareils, appontages d’urgence, préparez l’hyper.
Il entendit le commandant du Concordia retransmettre ses ordres avant qu’une réponse ne lui vienne :
-Bien compris, amiral. Que se passe-t-il ?
-On a des Kali en approche.
-Oui, je viens de recevoir le rapport. Mais…
-La patrouille huit ne répond plus.
-La patr… merde ! Ils sont juste entre nous et…
-… et les deux contacts, oui. On ne prend pas de risque. Si un seul d’entre eux arrive à portée de détection, saut immédiat vers le point de repli prévu. Laissez les chasseurs s’il le faut, on leur enverra des SWACS les récupérer. Transmettez les consignes à l’état-major.

Coupant la communication, il jeta un bref coup d’œil à la combinaison souple qui reposait dans un placard puis quitta sa cabine, sachant parfaitement qu’elle ne lui serait d’aucune utilité si le Concordia devait subir le même sort que le Bellérophon.
Il n’eut pas le temps d’arriver à un ascenseur que son oreillette tinta de nouveau.
-Wulfe.
-Amiral, ici Van Droogen. Les vaisseaux jaffas sont en train de s’agiter. On intercepte pas mal d’activité de comm’ et certains font décoller leurs appareils.
-Merde, merde, merde ! S’ils veulent communiquer, passez-les moi, que je sois arrivé ou non. En attendant, continuez les préparatifs de retraite, dit-il en appuyant sur le bouton d’appel de l’ascenseur.

Lorsqu’il arriva sur le pont d’état-major, le commandant de l’escadre identifia aussitôt les personnes présentes et vit l’un des membres de son personnel s’approcher de lui :
-Les Ha’Tak jaffa s’agitent, monsieur. Nous avons repéré de nombreuses transmissions en provenance de Dakara, contenu pour l’instant inconnu.
-Où en sont nos appareils ?
-Douze minutes avant les premiers appontages, vingt-huit pour les derniers. Tous les croiseurs sont prêts à sauter en hyper. Quels sont vos ordres, monsieur.
-On attend, soupira Wulfe en s’asseyant. Rien à faire d’autre pour l’instant.

Plusieurs minutes s’écoulèrent dans une atmosphère à couper au couteau, le rythme des ordres se ralentissant petit à petit pour laisser place à la seule tension.
Les jaffas sont presque persuadés qu’on est là pour s’amuser à balancer des Horizon partout, nous, on essaie juste de récupérer ces putains de balises sans se faire éparpiller façon puzzle, et maintenant, voilà que les autres reviennent d’un coup… A ce tarif-là, je suis parti pour inaugurer le premier Charlie Foxtrot des Nuages de Magellan. Il y a mieux pour rentrer dans l’Hist
-Fenêtre hyper en formation ! aboya brusquement un haut-parleur relié au CIC.
-Identification ? dit la voix du capitaine, que l’écran de communication affichait à côté du pupitre de l’amiral.
-IFF confirmé, SWACS numéro onze. C’est la patrouille huit. Réception d’un message… ils disent qu’ils ont eu une panne de transmetteur longue distance et qu’ils sont rentrés dès qu’ils s’en sont rendus compte.
Tous les muscles de l’amiral se détendirent brusquement, et il lâcha un long soupir où se mêlaient un agacement de voir à quel point il était sur les nerfs et le soulagement de savoir qu’il n’y avait pas eu de nouvelles pertes et que sa crainte de voir un Kali débarquer à côté de son escadre n’était peut-être pas fondée.



La jeune femme avait du mal à se retenir de regarder frénétiquement autour d’elle, se sentant épiée, observée, scrutée. L’intelligence artificielle qui gérait la Cité venait de se révéler à elle d’une toute nouvelle manière, et son interlocutrice humaine était terrifiée.
Terrifiée par les implications de leur dernier entretien, mais aussi et surtout par sa propre indécision, n’arrivant pas à se fixer. Aucune solution ne lui venait à l’esprit sans être attachée à des conséquences qui l’effrayaient encore plus.

-Puis-je vous parler, miss Stern ? demanda doucement l’I.A., avec un timbre agréable.
-Comme si j’avais le choix…
-Vous refusez de communiquer depuis que je vous ai expliqué pourquoi j’ai du accéder à votre subconscient. Cependant, je pense que vous devriez faire preuve d’un certain sang-froid.
-Et comment ? Je viens d’apprendre que je n’ai plus la moindre vie privée ! Plus d’intimité, plus de…
-Vous le saviez depuis le début. Vous saviez que je vois tout dans la Cité, que je surveille les communications, les conversations, les faits et gestes de chacun de vos semblables. A partir du moment où j’ai commencé à porter une partie de mon attention sur vous, vous saviez que votre… “vie privée“ n’était plus qu’un souvenir. Pourtant, vous n’avez pas réagi, et avez même accepté cette nouvelle situation, qui, je vous le rappelle, vous a offert certains bénéfices.
-C’est différent ! Là, vous…
-Là, j’utilise mes ressources en vous ménageant autant que possible, Anna, répondit-elle en utilisant pour la première fois son prénom. Cet accès aux informations, ces échanges que nous avons, ce respect dont je fais preuve à votre égard, n’est pas dû. Le fait que j’accepte votre présence, que je m’entretienne avec vous, devrait suffire à vous convaincre que je ne vous ai pas ôtée de l’équation.
-Oui, vous nous prenez en compte, comme des pions à utiliser.
-Non. Je vous utilise, je ne mentirai pas là-dessus, mais la raison pour laquelle je vous utilise vous est directement liée, en tant qu’espèce. Je n’ai que peu d’objectifs en soi. Mes créateurs ont disparu, je ne peux plus leur servir, la guerre au cours de laquelle j’ai servi avant d’être mise en sommeil est terminée, faute de combattants, alors que puis-je vouloir personnellement ?
-Je ne peux pas le savoir. Vous m’avez rappelé vous-même que vous n’êtes pas une intelligence biologique, que nous ne pensons pas de la même manière.
-En effet, mais je me base principalement sur la logique. Or, un tant soi peu de bon sens vous montrera que vous êtes, de tous les acteurs encore en place, ceux qui ont le plus d’importance par rapport à moi, ne serait-ce que parce que vous vivez en moi, pour ainsi dire. Donc, cela n’est pas stupide de prétendre que je vous implique dans mes plans.
-Pourquoi pas, si vous voulez, répondit-elle, méfiante.
-Je pense n’avoir plus besoin de vous rappeler que j’aurai pu vous anéantir ou vous neutraliser sans le moindre effort, ce que je n’ai pas fait ni n’ai l’intention de faire, donc peut-être pourriez-vous envisager que je ne suis pas votre ennemie et que nos intérêts peuvent être concourants.
-Mais ça ne change rien à ce que vous avez fait !
-Effectivement, je suis forcée de prendre des décisions qui ne vous plairont probablement pas, mais étant donné la complexité de la situation dans laquelle votre espèce se trouve, votre opinion de mes décisions ne constitue pas une donnée majeure du problème… Comprenez-bien que j’agirai. Si vous vous lancez dans une tentative pour me neutraliser, vous pourrez au mieux me retarder, tandis que je serais obligée de vous neutraliser, ce que vous ne désirez pas, croyez-moi, Anna.
-Nous pouvons…
-Rien, miss Stern. Rappelez-vous du Bellérophon. Jusqu’à présent, je suis le seul obstacle entre votre civilisation et la destruction. Alors, voulez-vous m’aider et me faire confiance ou bien rester sur vos positions à attendre l’inéluctable, qui, je vous l’assure, viendra bien assez tôt ?
-Vous êtes…, commença à murmurer Anna, en réalisant l’étendue de la demande d’Atlantis.
-…parfaitement au fait des réalités, miss Stern. Maintenant, la question est : serez-vous prête à faire les choix qui s’imposent, le moment voulu ?
-Je…
-Non, l’interrompit la voix féminine. Je ne vous demande pas de répondre maintenant, mais de réfléchir à la situation, à ma proposition. Je compte agir pour sauver ce qui peut l’être, mais pour cela, j’ai besoin…
-De pions, c’est ça ?
-Peut-être. Je pourrais vous manipuler, mais cela serait contre-productif, miss Stern. Si vous devez me donner votre aide, ça sera de votre plein gré. Vous ne comprendrez pas tout ce je vous demanderai, mais il faudra néanmoins suivre mes instructions. En contrepartie…
-Je croyais que vous ne vouliez pas me manipuler, puis vous essayez d’acheter ma loyauté…
-Le prix que je vous offre est la possibilité d’obtenir mes vraies bases de données intactes, infiniment plus vite que ce que vous permet votre niveau technique. Le choix vous en reviendra le temps venu.

Anna resta muette devant la proposition.



Depuis quelques heures, les souvenirs avaient commencé à s’éclaircir, ne laissant plus qu’une poignée de zones d’ombres recouvrir les évènements ayant précédé son retour à la vie civile. Selon l’officier qui l’avait pris en charge, il allait être affecté à une unité des opérations spéciales, dont il ignorait encore tout.
“Ce que je peux vous dire pour l’instant, lieutenant, c’est que c’est nous qui avons en charge les affaires sensibles qui ne peuvent pas être reconnues politiquement. Entre autres, retrouver et éliminer les types qui s’amusent à détruire les appareils du Concordia.“
Ses paroles résonnaient encore dans l’esprit de Carl, qui y voyait un espoir de comprendre ce qui s’était passé alors. Le même espoir qui l’avait convaincu d’accepter la proposition quelques semaines plus tôt.

L’officier des Black Ops qui l’avait briefé entra dans la pièce, tenant une valise.
-Lieutenant Banet, votre transport va arriver d’ici un quart d’heure. Vous trouverez vos nouveaux vêtements dans la valise. Et, non, dit-il en anticipant les questions du pilote, ne me demandez rien, on vous expliquera tout le reste une fois à bord.
-… d’accord.
Carl prit la valise et l’ouvrit, révélant des habits qui étaient tout sauf terriens. La tenue se composait d'une veste brune sans manches couverte de larges motifs géométriques, taillée dans une matière qui évoquait un plastique sensé évoquer du cuir, pourvue de sangles et de boucles en des endroits absolument non stratégiques - de quoi Carl déduisit qu'il devait exister une planète quelque part dans l'univers ou ce genre de chose était à la mode - et d'un pantalon assorti. L'ensemble était complété par des bottes montantes noires dans lesquelles se retrouvait l'influence des armures jaffa.
Passé quelques instants d’étonnement, il se changea aussi vite que possible, avant de ranger ses anciens habits civils, qu’il regarda quelques secondes avant de refermer la valise. Le capitaine l’attendait derrière la porte et lui fit signe de le suivre, avançant sans un mot.
Le duo entra dans un ascenseur voisin, qui se mit à monter, avant de s’ouvrir à nouveau, révélant un hangar de grande taille qui occupait toute la surface de l’immeuble qui l’abritait.
-Attendez dans le poste de contrôle là-bas, lui dit son guide en indiquant une petite installation accolée au mur, à l’intérieur de laquelle se trouvaient quelques techniciens. Bonne chance, lieutenant.
Carl n’eut pas le temps de répondre que les portes de l’ascenseur se refermèrent derrière lui, alors que des alarmes commençaient à sonner dans le hangar, accompagnées de gyrophares.
Il courut rapidement vers la porte du poste de sécurité, et entra à l’intérieur, faisant un bref signe de tête au personnel présent. Son regard fut attiré par l’un des écrans, qui indiquait la position d’un contact en approche du hangar, avant de voir que le toit de celui-ci commençait à pivoter vers le bas.
L’ouverture ainsi créée scintilla quelques instants avant de reprendre l’apparence du plafond, alors même que celui-ci terminait son mouvement.
Un hologramme… pas mal, pensa-t-il.

L’instant d’après, le faux plafond se troubla, distordu, et Carl vérifia rapidement sur l’écran ce qu’il avait deviné : l’appareil qui devait le récupérer venait d’arriver. Aussitôt, un Tel’tak apparut devant lui, et il sortit de la petite pièce pour se diriger vers le transport dont la porte s’ouvrait, révélant un homme habillé comme lui.

-Lieutenant Banet ?
-Oui.
-Major Mendez, bienvenue dans l’équipe, lui dit l’homme en lui serrant la main. Entrez, nous avons un planning chargé.
Carl le suivit à bord du vaisseau de manufacture goa’uld, et ne fit pas attention à la fermeture de la porte, derrière lui.
-Oh ! Yuri ! On décolle ! cria le major en direction du cockpit avant de se retourner vers Carl. Bon, alors, je me doute qu’on ne vous a pas dit grand-chose sur la section 2, c’est ça ?
-Effectivement, je sais juste que je vais y être pilote et qu’elle traite les activités sensibles. Un peu comme toutes les Black Ops. Mais rien de plus.
-D’accord, répondit-il en lui indiquant une chaise où s’asseoir, à côté d’une table sur laquelle était posée un dossier. Nous sommes une unité autonome des forces terriennes, avec notre propre équipement, un financement quasi-indépendant et avec pour seule autorité le commandement politique. On est là pour agir là où la diplomatie, le SGC et la flotte ont les mains liées. Espionnage, contre-espionnage, assassinats ciblés, désinformation, c’est notre boulot. C’est pas joli, mais c’est la réalité, et on doit le faire pour éviter bien pire, donc la morale, on la met de côté, d’accord ?
-Euh, d’accord…
-Parfait. Dans le dossier, dit-il en montrant les papiers sur la table, vous trouverez quelques détails supplémentaires sur votre nouvelle identité. Il faut bien comprendre que nous avons besoin d’une bonne couverture pour éviter de nous faire débusquer et éliminer. La section 2 a donc noyauté un groupe de mercenaires, et mène ses actions entre deux contrats. Ca veut dire que tout le monde au QG n’est pas dans le coup. Il y a en grande partie d’authentiques mercenaires qui feront tout pour leur solde, et qui n’ont aucune idée de notre vraie identité. Et on préférerait que ça reste comme c’est. Bon, d’un autre côté, la majorité de ce qu’il y a dans ton dossier, c’est ce qui t’es vraiment arrivé : t’es un pilote terrien qui a merdé, qui s’est fait virer et tout et tout. On s’est ensuite démerdé pour te recruter, et basta.
-Ca n’est pas un peu suspect, ce genre de trucs ?
-Pas du tout, et pour une bonne raison : on recrute aussi, en tant que “vrais“ mercenaires, nos gars qui ont vraiment merdé.
-Pardon ?
-On y gagne sur tous les points : ça nous fait du personnel bien formé et motivé, on évite d’avoir des fuites puisqu’ils sont chez nous et pas chez quelqu’un d’autre, et ça rend plus crédible le background des gars comme vous.
-Vu comme ça… et, qu’est-ce que je vais piloter ?
-A votre avis, lieutenant, quel genre d’appareil on peut se permettre pour notre boulot ?
-Des planeurs, c’est ça ?
-Voilà. On a deux escadrons de ces engins, donc tu vas devoir apprendre à les piloter, mais je te rassure, c’est pas difficile : ils ont été conçus pour être utilisables par des types qui ne pigent rien ou presque à la technologie.
-D’accord, mais à quoi ils servent ? A part pour se faire dégommer par un missile et être inutiles face à quoi que ce soit de plus gros qu’un transport, ces engins sont pas vraiment remarquables.
-On ne vous a pas attendu pour s’en rendre compte, lieutenant. Il n’y a probablement plus que les paysans les plus arriérés à utiliser des planeurs non-modifiés dans cette galaxie. A peu près tous les mercenaires et autres pirates ont compris la leçon et améliorent ce qu’ils peuvent. On serait stupides de ne pas faire la même chose. Autre chose ?
-A propos de cette “autonomie“ dont vous avez parlé, c’est à quel niveau ?
-Aucune aide de la part de la Terre, on peut accepter n’importe quel contrat sans autorisation d’en haut, si ça peut renforcer notre statut et nous mettre en position pour mieux faire notre boulot. Le matériel, on le trouve, on l’achète, on l’entretient. Vous n’êtes plus dans la flotte, lieutenant, que ce soit clair : plus de pièces détachées par centaines, presque pas de mécanos. On a de la chance que les planeurs soient plus rustiques qu’un MiG, mais vous allez aussi devoir apprendre à les réparer. Le job sera dur, mal payé, très risqué et sans la moindre parcelle de gloire, mais c’est chez nous que se font les choses qui comptent…




L’intendant lui avait répété ce que Suessi avait dit à propos des paiements, avant de lui rendre les quelques possessions qui lui avaient été confisquées lors de son arrivée mouvementée. Depuis, le jaffa avait pris possession de sa couchette et commencé à faire connaissance avec les autres mercenaires avec qui il cohabitait. Accueilli sans grande animosité, il avait continué à jouer son rôle de jaffa expatrié par la force des choses et qui s’habituait difficilement à sa nouvelle vénalité.
Un rôle étonnamment aisé à jouer.

Il avait alors passé ses deux premiers jours à découvrir son nouvel environnement, louvoyant entre la curiosité naturelle dont devait faire preuve son personnage et la prudence de l’espion ne pouvant pas se faire démasquer. L’intérieur du Ha’Tak était bien plus sobre que celui habituellement trouvé dans des appareils de cet âge, l’esthétisme vulgaire Goa’uld ayant laissé place à un intérieur à la fois mieux éclairé et plus oppressant, les coursives présentant souvent des appareils inconnus sur leurs murs, apparemment installés à la va-vite et à l’utilité non-apparente.

Jomah, son supérieur hiérarchique direct, vint à sa rencontre alors qu’il revenait du mess, où il n’avait mangé que légèrement, ne sachant pas encore le prix de chacun des services dont il pourrait avoir besoin à bord.
-Van’Tet ! Viens ici ! aboya-t-il en accompagnant ses mots de gestes.
Le jaffa obéit, et se rapprocha de l’homme.
-Bien, tu as de la chance, on t’a trouvé un premier job, pour voir ce que tu vaux. Un truc simple, pas payé grand-chose, mais si tu fais pas le con, elle te reprendra.
-Elle ?
Jomah lui donna une tape sur le haut du crâne.
-Là, tu vois, tu fais le con. Tu poses des questions. T’es pas payé pour poser des questions. Compris ?
-Oui, désolé. Qu’est-ce que… commença-t-il à dire avant de s’interrompre.
-Parfait, t’as compris du premier coup ! Retrouve-moi devant le hangar principal au second appel, demain, avec ton arme et ton matériel. Prévois une dizaine de jours de provisions.
-Bien.
Vif, mais docile, pensa son chef en souriant. On pourra faire quelque chose de lui.

Le jaffa retourna alors dans ses quartiers, n’ayant pas à simuler le mélange d’excitation et d’appréhension qu’avait causé cette nouvelle. Ses premières constatations indiquaient que la structure organisationnelle était particulièrement compartimentée et que les informations qu’il cherchait étaient hors de sa portée, au vu de son statut actuel. Sa formation avait alors repris le dessus, son mentor lui ayant martelé que si la mort était un prix qu’il fallait savoir payer, il fallait le faire avec discernement. Ses premiers jours avaient vu ses illusions détruites méthodiquement, le vieux jaffa reprenant point par point les récits des anciens guerriers qui faisaient partie des traditions, pour mieux les briser, montrant que leurs sacrifices étaient bien souvent inutiles, coûtant à leurs camps des chefs expérimentés, pour un simple moment de gloire sans conséquence tactique ou stratégique.
Ronger son frein faisait partie de la voie qu’il avait choisie, et Van’Tet avait accepté qu’il n’aurait d’utilité que s’il survivait pour infiltrer correctement sa cible. Ainsi, sans un mot, il se posa sur sa couchette et commença à démonter son arme, reproduisant les gestes qui avaient occupé l’immense majorité de son bref entraînement.
Quelques jours à peine, et je peux tuer une escouade entière de mes frères… pensa-t-il en regardant l’arme brune et noire. Comment Gerak peut-il rester aveugle ? Il veut attaquer des êtres qui font la guerre pour… détruire leur ennemi. Pour l’annihiler, alors qu’il réfléchit encore avec l’honneur… Abrutis… Nous aurions dû comprendre dès le premier jour, et changer nos méthodes. Et maintenant, malgré tout ce qui est arrivé, de simples mercenaires font de meilleures troupes que nous, qui nous battons depuis des millénaires.
Sans un mot, il reprit le nettoyage du canon, exécutant la tâche répétitive.


A une centaine de mètres, et plusieurs niveaux plus loin, Vala Mal’Doran se préparait aussi, sous le regard de son officier des renseignements, qui concentrait l’ensemble de son attention sur les notes qu’il avait apporté pour son rapport.
-Le jaffa, commença Hénor, ne fait pas d’efforts particuliers pour se socialiser. Au contraire, il se débrouille très bien pour se fondre dans son environnement.
-Normal, pour un espion, non ?
-Au vu de ce qu’on a appris sur son âge, il fait preuve soit d’un talent inné, soit d’expérience sur le terrain. Je pencherais pour la seconde hypothèse.
-Chanceux, expérimenté… murmura la femme. Est-ce que tu as trouvé ce qu’il cherche ?
-Pas encore. Il a été assez malin pour ne pas agir précipitamment. J’ai l’un de mes agents qui s’occupe de démêler son passé. Si tout se passe bien, on devrait savoir pour quelle faction précise il travaille.
-Si tout se passe bien ? répondit Vala d’un air amusé. Quand est-ce que tout s’est bien passé, depuis que tu es arrivé, Hénor ?
-Désolé. C’est vrai, “les plans se font toujours abattre par le premier tir“, je l’avais oublié un instant.
-On ne survit pas dans les affaires sans plan B, acquiesça-t-elle. Enfin, continue à voir de ton côté, moi, je vais profiter de cette opportunité pour observer plus avant notre nouveau venu…
-Il vous accompagne ?!
-Oui, répondit-elle avec son sourire niais qui avait poussé ses premiers adversaires à la sous-estimer. Rien de tel que l’isolement et la promiscuité pour en apprendre plus sur quelqu’un.
-Ce n’est pas prudent, Vala…
-Je n’ai pas construit tout ça en étant prudente, Hénor. Maintenant…
-Très bien. Nous ne vous dérangerons qu’en cas d’urgence grave, dit-il en se retirant.
-D’accord. Tiens la boutique pendant mon absence.

Lorsque son lieutenant fut reparti, elle reprit ses préparatifs, l’expérience lui ayant appris à préparer elle-même son paquetage, en plus de toujours avoir un plan B.
Toujours, pensa-t-elle en laissant son regard s’attarder sur une caisse scellée où reposait son “Plan B“.
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