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 Effet Papillon [Tome II]

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Rufus Shinra
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Skay-39
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyMar 5 Mai 2009 - 23:02

Bien, j'aurais mis le temps, mais voici enfin mon commentaire sur ce chapitre. Ces derniers jours ont été un peu trop chargés pour que j'ai le temps et surtout l'énergie de m'atteler à un commentaire en règle. Et cette fiction mérite que je donne le meilleur de moi... =D (on ne peut hélas pas en dire autant de son auteur)

Rufus Shinra a écrit:
Pour les quatre membres de SG-22, la lueur blanche ne s'accompagna pas d'un changement de décor tandis qu'ils quittaient une cellule pour arriver dans une autre.
J'aime bien cette phrase. C'est le genre de subtils jeux sur les consonnances, les sens ou les situations qui donnent à mes yeux toute sa saveur à une histoire.

Les nouvelles capacités dont se voient dotés les membres de SG-22 ouvrent une foule de nouvelles possibilités et excitent l'imagination. Tu décris avec beaucoup de détails et de crédibilité leurs difficultés d'adaption, ce qui était ton but, je n'en doute pas. Cela a été l'occasion pour moi de comparer nos manière de traiter ce genre d'évènements. Là où je me serais attardé sur l'aspect "ludique" des choses, sur les réactions personnelles des personnages faces à ces améliorations, tu te concentres toi sur les répercussions les plus pratiques. Je trouve cela extrêmement intéressant. ^^
Il semblerait que ces sens hyperdévellopés soient essentiellement du fait des nanites. Cela signifie-t-il que sans eux, les militaires retourneraient immédiatement à leur été habituel ? Probablement...

Rufus Shinra a écrit:
Le capitaine de frégate Nastasha Rodenko profitait donc de ce premier commandement que l'état-major avait voulu lui offrir.
"avait bien voulu, non ?"

J'apprécie que tu n'ais pas abusé des possibilités offertes par les nanites. Il t'aurait été aisé de faire transiter quelques microrobot dans un panneau de contrôle via Shanti, afin de faire s'ouvrir et se fermer les portes à volonté. C'est une facilité dans laquelle je serais tombé sans vergogne. En limitant leur influence à un niveau mécanique, tu évites le "Core Syndrom". mrgreen

Je ne sais trop que penser de ce vaisseau apparu sur les senseurs, et de cette panne providentielle des générateurs principaux. Il me semble évident que le navire de guerre Ancien était la diversion promise par l'inconnu aux nanites. Mais s'agissait-il d'un leurre, ou le bâtiment se trouve-t-il vraiment dans les parages ? Dans ce cas, à qui avons nous affaire ? Des Anciens ? Des Arachnides ayant copiés avec beaucoup de zèle la technologie Lantienne ? Des Asurans (vade retro, satanas !) ?

J'ai une nouvelle hypothèse. Se pourrait-il que la voix aux nanorobots soit Atlantis ? Je n'y crois pas vraiment, mais l'intervention de cet appareil Ancien - ou l'illusion de son intervention - ainsi que le grand pragmatisme et le sans-gêne de cet interlocuteur m'ont interpellé, déclenchant un certain sentiment de familiarité.

Concernant la coupure de courant, je suis curieux d'en connaitre les causes. Quelques nanites ayant vaillemment rampés à douze mètres à l'heure jusqu'aux systèmes appropriés ? Une complicité interne ? Un piratage à distance ? Depuis les nanites, le navire Ancien, autre part ?...

Rufus Shinra a écrit:
Vous savez ce que vous aurez à faire, lieutenant.
L'action se profilant dans un futur immédiat, le présent sera plus adapté ici.
Désolé, je n'ai pas été un bêta lecteur très attentif sur ce chapitre. J'en avais conscience, du reste. ^^ Cela s'est fait un peu en catastrophe, pendant qu'un pote tappait du pied en gromellant à côté de moi. biglol

La fuite d'SG-22 en tout cas est trèpidante. Quelle force a pu faire exploser la vitre de protection sans doute blindée de leur cellule avec suffisamment de force pour progeter le Marine à terre ? Une sorte de vibration sonore ? D'onde de choc ?

Voici l'équipe divisée par la défection de Vernil. Fut-ce lui, le premier à prendre sa décision ? Aurons-nous l'occasion de le revoir avant la fin de l'histoire ? Au moins aurons-nous probablement droit à quelques informations à son sujet, au détour d'une conversation entre les pontes du SGC...

J'ai en tout cas ado-ré le coup de l'aide à la visée et du guidage GPS. Une IA intégrée, c'est décidemment très pratique, surtout lorsqu'elle peut générer à volonté ce genre d'illusion. Pratique et inquiétant... Shanti doit avoir l'impression de faire une partie de Halo, les aliens en moins.
Enfin... pour l'instant.

Rufus Shinra a écrit:
-Lancez une sonde de reconnaissance. Je veux savoir si ce vaisseau est habité.
-Bien compris, madame.
Bon sang de bonsoir, ce vaisseau est donc bien présent ? :o L'a-t-on en visuel ? De quoi a-t-il l'air ? Des infooooos ! (j'ai vraiment très très mal fait mon job... Pas normal que toutes ces remarques ne me soient pas venus plus tôt)

Voici donc l'équipe de Shanti devenue officiellement une bande de fugitifs, sur lesquel l'odre a été donné de tirer à vue... Ceux qui ne les prenaient pas encore pour des traîtres risques de changer bien vite d'opinion. Ce commandant Rodenko et ses ambitions risquent de se révéler une épine de taille dans le pied de nos amis...

Voici pour la partie personalisée du commentaire. ^^ d'un point de vue général, je soulignerais simplement le plaisir que j'ai à retrouver de loin en loin ces mêmes protagonistes, occupant 85% du récit. Ce choix permet de suggérer, sans qu'il soit en aucune manière nécessaire d'insister dessus, que nos héros ont devant eux un avenir exceptionnel, une importance toute particulière. Cette alternance de personnages au destin tragique, innatendu ou inquiétant construit peu à peu une atmosphère mythique tout autour des évènements de cette fic, qui tiennent eux-même indéniablement du biblique. ^^
Bien sur, quelques passages font exceptions. O'Neill, Rya'c, le Jaffa de la base secrête, Bra'tac, Rodenko, Weir... mais en proportion, aucun doute ne subsiste quant aux réels héros de cette histoire.

Ah, par contre, GROS bémol... On a droit à l'action sans doute la plus déterminante de ces derniers chapitres, et le titre de cela là, en comparaison, me semble un peu banal... Et oui, je sais que c'était mon boulot de te le signaler à la bêta lecture. peuh

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Rufus Shinra
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyLun 25 Mai 2009 - 16:04

Chapitre 05 : Convergences

Le hangar violenté par la dépressurisation laissa rapidement place au vide spatial, noir absolu dans lequel aucune étoile ne venait apporter sa lueur.
Shanti regarda silencieusement au travers du cockpit l'endroit où devait se trouver le croiseur, mais sans pouvoir le distinguer au travers des ténèbres. Le silence fut brisé par le pilote du petit vaisseau.
-Bon, on s'est évadés. Mais on va où, maintenant ?
-Bonne question, reprit Maltez. Est-ce qu'on sait où l'on est ?
-A part "entre deux galaxies" ? demanda Shanti.
Dirigez-vous sur bâbord et activez les capteurs longue portée, leur dit doucement la voix qui les avait guidés tout au long de leur fuite à bord du Daedalus.
Campbell obtempéra et, aussitôt, une image s'afficha devant le trio d'évadés. Il s'agissait d'un grand vaisseau dont l'allure évoquait celle d'une torpille, un renflement sur le dessous courant sur une bonne partie de sa longueur, venant l'épaissir vers l'avant, où se situaient deux ouvertures de part et d'autre.
Deux ailerons courts émergeaient de ses flancs - courts mais non moins immenses : chacun d'eux était presque aussi large que le corps du navire. A la base aussi épais que la partie centrale, ils s'affinaient progressivement vers la pointe, tout en restant dans leur partie la moins massive d'un tiers aussi épais. A ses formes brutes se mêlaient quelques courbes venant marquer la jonction entre les principales structures.
Sur l'arrière, là ou le cylindre s'étrécissait, deux ailerons verticaux tronqués s'étiraient vers le haut et vers le bas ; placés en parallèle, ils étaient légèrement excentrés par rapport à l'axe principal du vaisseau. Dépassant plus loin en arrière du croiseur, une grande structure en diamant les coupait perpendiculairement, son envergure égalant celle des ailettes marquant les flancs du navire.
Enfin, son nez entamait un arrondi qui se trouvait vite amputé, ménageant sur l’avant un large disque plat.

Le pilote haussa les épaules et se retourna.
-Les scanners ont repéré ce contact à longue distance, dit-il. Quelqu'un reconnaît cet engin ?
-Non, répondit Shanti.
-Non plus, reprit Maltez. Mais il n'y a pas vraiment à hésiter, non ?
-Ouais, acquiesça Campbell. On y va, à moins que quelqu'un veuille rester définitivement ici.
Shanti lui fit signe de son accord, et sans un bruit, le vaisseau camouflé pivota sur lui-même pour accélérer vers son objectif.

-Major Ronson, combien de temps pour faire décoller vos engins ? demanda Rodenko dans son communicateur.
-Vingt minutes, moins si vous arrêtez de nous appeler toutes les trente secondes ! répondit d'une voix agacée le chef du petit groupe aérien avant de couper brusquement la liaison.
-Les drones sont en position, madame, annonça une voix dans le CIC. Anomalie gravitationnelle par bâbord arrière, dans la direction du contact Golf 2.
C'est bien de s'être camouflés, pensa Rodenko avec un léger sourire aux lèvres, mais dans un vide aussi absolu, on pourra quand même pister votre masse.
-Tactique, une solution de tir ? répliqua-t-elle.
-Négatif, madame. La zone de contact fait plus de mille deux cent kilomètres de large.
-Combien de temps pour s'en rapprocher ?
-Commandant, intervint le chef de la section des scanners. Si on est trop près, ça ne fera que perturber les drones.
-D'accord…Armement, sur mon ordre, feu avec toutes les batteries frontales, munitions à fragmentation pour une couverture de toute la zone cible. Timonier, mettez-nous face à elle, gardez une distance constante.
Ses subordonnés acquiescèrent avant d'exécuter les ordres.


-Oh oh.
Le ton du pilote attira immédiatement l'attention des deux autres membres de SG-22.
-Comment ça, "oh oh" ? Qu'est-ce qu'il se passe, Tom ? s'enquit Maltez.
-Le croiseur a viré de bord et…et il nous poursuit !
-Ils nous ont repéré ?! s'exclama Shan!ti.
-J'en sais rien ! Ils vont vers nous, mais il n'y a pas de verrouillage actif pour l'instant.
-Campbell, vous pourrez esquiver s'ils nous attaquent ?
-Ça dépend. S'ils balancent beaucoup de missiles, on va y passer sans aucun doute. Sauf bien sûr si celui qui nous a foutu dans ce merdier peut faire péter des missiles en plus des portes.
Le Daedalus ne vous a pas verrouillé, donc il sera inutile de répondre à cette interrogation, déclara posément la voix, répondant au pilote.
-On dira ce qu'on voudra, ça en a tout l'air, murmura Maltez avant de sursauter au cri de Campbell.
-Ils tirent !

Plusieurs milliers de kilomètres derrière le Jumper, les imposantes tourelles principales du croiseur venaient de pivoter, leurs canons obéissant aux ordinateurs de tir. Pendant quelques instants, les masses métalliques s'étaient arrêtées, silencieuses et invisibles dans le noir absolu. Puis, simultanément, les trente-deux coil-gun principaux du Daedalus se mirent à cracher en rythme leurs mortels projectiles d'artillerie anti-aérienne à longue portée.
-Première salve tirée, fragmentation dans six secondes, dit l'officier tactique, tournant la tête vers Rodenko.
Celle-ci avait reporté son attention sur l'hologramme tactique, qui permettait le suivi en temps réel de la myriade d'obus s'approchant de la zone jaune représentant la position estimée des fuyards, dont la route semblait les amener vers le vaisseau qui avait justifié l'interruption de son vol transgalactique.
-Fragmentation.

Les premiers obus détonèrent, libérant chacun des milliers de billes d'acier dans un cône de destruction qui allait englober une partie de la zone ciblée.
-Qu'est-ce que…demanda Shanti en voyant s'afficher sur le cockpit du Jumper des dizaines de lignes jaunes-orangées.
-La ferme ! aboya Campbell sans ôter son regard des traits lumineux.
Le seul signe des manoeuvres frénétiques du petit vaisseau était le défilement rapide des lignes, dont la couleur changeait progressivement pour tendre vers l'écarlate avant de disparaître. Quelques secondes plus tard, le pilote soupira bruyamment, effaçant de sa main des gouttes de sueur sur son front.
-Ils ne savent pas où on est, alors ils nous ont pilonnés à la flak.
-Ils peuvent nous toucher à cette distance ? s'enquit Shanti.
-Sans problème, répondit Maltez. Il suffit de tirer assez souvent là où ils croient qu'on est, et tôt ou tard on se fera toucher.
-Notre seule chance, c'est de faire quelques détours pour ne pas fournir une cible facile, mais ça m'étonnerait que cette "Rodenko" nous laisse filer comme ça.


L'écran de vidéo-surveillance montrait que la baie d'envol tribord du Daedalus était la proie d'une intense agitation, alors que les premiers appareils s'immobilisaient sur la piste principale. Autour de ceux-ci, les techniciens terminaient aussi vite que possible les préparatifs de décollage, des les tests électroniques à l'installation des missiles depuis leurs chariots de transport.
Le capitaine du croiseur détourna le regard du moniteur et se tourna vers la section tactique :
-Distance estimée à la cible ?
-Zéro point deux millions de kilomètres et en accroissement, lui répondit l'officier en charge, avant de compléter. Nous n'avons pas de solution de tir valable pour l'instant, madame.
-Je sais…préparez les générateurs hyperspatiaux pour un saut tactique ainsi qu'une nouvelle série de drones de reco.
-Point de sortie ? demanda le timonier.
-A proximité immédiate de la cible Golf 2. Départ sur mon ordre.
Elle plongea son regard dans l'affichage holographique devant elle, se fixant sur l'icône du vaisseau qui l'avait motivée à interrompre son voyage.
Je ne sais pas ce que tu fiches ici, toi…mais il n'y a aucune chance que je laisse des prisonniers sous ma surveillance venir à ton bord.
-Tactique, lorsque nous serons au voisinage de la cible, faites une analyse complète. Je veux apprendre tout ce qu'il y a à savoir sur cet engin de malheur.


Dernière édition par Rufus Shinra le Lun 25 Mai 2009 - 16:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyLun 25 Mai 2009 - 16:05

Tandis que Campbell s'occupait de diriger le Jumper, les deux autres fugitifs de SG-22 s'étaient mis à vérifier le contenu de leur vaisseau. En effet, leur attention libre de se porter sur autre chose que des dangers de mort, la présence d'une poignée de containers à bord les avait étonnés. Ceux-ci avaient tout d'abord résisté à leurs efforts, puis s'étaient ouverts aussi facilement que les écoutilles du Daedalus, pour leur révéler une grande partie du matériel emporté lors de la mission fatidique.
-Qu'est-ce qu'on fait de ça ? demanda Shanti à son commandant.
-A mon avis, il vaudrait mieux garder les armes avec nous. Je ne sais pas où on va aller, mais je ne connais pas un coin dans la Voie Lactée où on n'en aura pas besoin…
-Peut-être, mais pensez à quelque chose, commandant.
-De quoi ?
-La…chose qui nous a fait nous évader a fait de nous des armes vivantes, s'est débrouillée pour neutraliser temporairement un fichu croiseur…Non, je ne suis pas sûr qu'avec ce genre d'allié, on puisse avoir besoin d'armement, et même alors, ça ne devrait pas lui poser problème de nous en procurer.
-Donc on s'en débarrasse ?
-Ça me semble être la meilleure chose à faire.
-Elle marque un point, commandant, intervint Campbell en se retournant. En plus, ce genre de joujoux, aussi bien soient-ils, ça crie "terrien" à deux parsecs à la ronde, et déjà qu'on va avoir beaucoup de monde à nos basques, autant ne pas leur mâcher le boulot, non ?
-Entendu, s'inclina Maltez. On les jettera dès que possible.
Il se tourna vers un autre container et s'apprêtait à l'ouvrir lorsque Shanti demanda à voix basse :
-Qu'est-ce qui vous a fait choisir de vous enfuir, commandant ?
Maltez s'immobilisa et la regarda.
-Je savais ce qui allait se passer. C'est déjà arrivé à des personnes que j'ai connu il y a quelques années. États de service parfaits, et d'un coup, le manque de bol dans une mission. Aucun n'a jamais pu retrouver son poste.
Il soupira avant de continuer.
-Je ne peux pas critiquer le choix de Sylvestro, mais je n'aurais jamais pu supporter cette fin. Alors, perdus pour perdus, autant essayer de voir ce qu'on nous propose. Vous, Shanti ?
-J'ai bossé des années pour être ici, et je n'avais pas envie de perdre ma chance de voir les étoiles au bout de quelques semaines, bien sûr.
Maltez eut un petit sourire alors que Shanti poursuivait.
-Mais surtout…je ne comprends plus ce qu'il se passe. La réaction de ces créatures avec le Bellérophon, les tests qu'on a subi, notre libération…et puis cette voix. Je veux savoir ce qui nous est arrivé, pas vous ?
-Totalement d'accord, acquiesça son supérieur au moment où le pilote les interpella.
-Hé, venez voir ça ! On a un nouveau problème !
D'un même mouvement, les deux militaires se relevèrent pour rejoindre leur compagnon de fuite.
-La Rodenko nous envoie ses chasseurs, continua-t-il alors que de nouveaux contacts apparaissaient sur l'hologramme.
-Est-ce qu'ils peuvent nous atteindre avant qu'on arrive à destination ?
-Aucune chance, répliqua le pilote. Leur capacité d'accélération ne fait pas le poids face à un Jumper. Elle est meilleure que celle du croiseur, mais c'est tout. En plus, c'est clair qu'ils ne savent pas où ils vont, regardez.
Il fit s'agrandir la zone où se trouvaient les appareils du Daedalus.
-Les chasseurs se dispersent pour couvrir une plus grosse zone. Elle tente d'avoir un meilleur réseau de capteurs, rien de plus.
-Qu'ils puissent nous atteindre ou pas, on s'en fout, le coupa Maltez. Si on tient à la vie, on doit atteindre ce vaisseau, alors pas de perte de temps, prends le chemin direct.
-Il a raison, reprit Shanti. Quelque soit leur plan, notre seule chance à littéralement des millions d'années-lumière est ce vaisseau.
-Vous inquiétez pas, je ne comptais pas faire de tourisme dans le coin, leur dit le pilote. Je vous tiens au courant, vu qu'on est tous dans la même galère.

-Temps estimé avant arrivée de la cible sur Golf 2 ?
-Douze minutes trente-cinq, répondit l'officier tactique.
-Saut dans cinq minutes, ordonna brièvement le commandant du navire.
-Affirmatif, acquiesça le navigateur.
Rodenko se permit un petit sourire alors que des alarmes se mirent à annoncer l'imminence d'un saut hyperspatial en conditions de combat. Un instant plus tard, elle sélectionna un nom sur son écran et aussitôt, le casque d'un pilote s'afficha sur son moniteur.
-Major Ronson, rapport de situation.
-La formation est en position, madame. Nous recevons et retransmettons toutes les données et attendons vos ordres.
-Très bien. Continuez de vous rapprocher de Golf 2. Nous allons faire un saut tactique d'ici quelques minutes pour trianguler correctement la position de la cible. Vous avez l'autorisation de tir si elle est à portée. Pas de sommation, compris ?
-A vos ordres.
Elle coupa la communication pour basculer vers un autre destinataire. Derrière celui-ci se voyaient les débris jonchant le hangar bâbord.
-Lieutenant Izuko, dit-elle en s'adressant au chef de son détachement de Marines, regroupez votre section d'assaut. Équipement complet pour abordage et neutralisation en EVA.
Le jeune officier eut l'air étonné et eut un petit temps de retard avant de répondre.
-Bien madame. Des informations sur l'objectif ?
-Vous en aurez d'ici cinq minutes.

Le container que venait d'ouvrir Shanti dans la soute ne contenant rien d'autre que les uniformes de service de SG-22, scellés dans des protections renforcées, Maltez se retourna alors vers le pilote, à côté de lui.
-Où en sont les chasseurs, Tom ? lui demanda-t-il.
-Ils sont dispersés et beaucoup trop loin de nous, même s'ils sont dans la bonne direction.
-Et il nous faudra combien de temps pour arriver ?
-Comptez dix bonnes minutes.
Aussitôt que vous serez à bord, il vous faudra suivre mes instructions si vous voulez pouvoir mener à bien votre évasion, intervint silencieusement la voix.
-Des soucis ? demanda Maltez avec une pointe d'ironie.
Peut-être, mais rien que je n'ai pu prévoir.
-Merde, jura Campbell à côté d'eux. Le croiseur vient de passer en hyperespace !
Reportant leur attention sur lui, Shanti et Maltez n'eurent pas le temps d'ouvrir la bouche que le pilote poursuivit :
-Il est sorti droit devant nous !
-Quelle distance ? voulut savoir Shanti.
-Il est juste à côté de l'engin dont vous discutiez.


-Toujours rien ?
-Négatif, commandant, dit l'officier tactique du Daedalus. Les scanners ne passent pas la coque du vaisseau et il ne répond pas à nos appels.
-A-t-il réagi à notre présence ?
-Non plus, madame. Aucune modification de sa signature énergétique, pas de signaux cohérents émis. Il a l'air HS.
-Les ouvertures que vous avez repéré avant le saut ?
-Toujours présentes, madame, apparemment pressurisées.
-…Très bien.
Rodenko se tourna vers son pupitre et sélectionna une fois de plus le chef de ses Marines.
-Lieutenant, votre section est-elle prête ?
-Affirmatif. Quel est le job ?
-On va vous dropper en EVA à côté de ce qui semble être un hangar dans le vaisseau vers lequel se dirigent les évadés. On n'a pas d'info avec les scanners, donc on enverra d'abord une sonde de reco pour ouvrir le chemin. Vérifiez l'état du navire, mais pas de risque inutile. S'il est occupé par un équipage, interdiction de tirer et repli immédiat. Pas besoin de rajouter une déclaration de guerre par-dessus une évasion. Autrement, sécurisez les hangars et neutralisez les évadés quand ils arriveront à bord. Mettez fin à leur fuite par tous les moyens disponibles.
-Bien compris, madame.
Elle coupa la communication et se tourna vers un autre membre du CIC.
-On a une position pour la cible ?
-Les ordinateurs corrèlent les données des drones et des chasseurs, on devrait encore en avoir pour quelques instants…c'est bon. On a une solution partielle.
-Partielle comment ? demanda Rodenko, en essayant de rester patiente.
-Pas de quoi verrouiller des missiles, mais on l'a à trente kilomètres près.
-Distance ?
-Quatre-vingt huit mille kilomètres et en approche.
-Et nos chasseurs ?
-Totalement hors de portée de tir.
Le commandant resta sans un mot pendant quelques secondes avant de donner une série d'ordres.
-A mon commandement, barrage de flak sur la zone. Une seule salve. Suivi des projectiles par radar. Armement des missiles d'interception. Feu à volonté si la cible est repérée.


-Oh oh. Je crois qu'elle nous en veut vraiment, lâcha Campbell.
-Un problème ? demanda Shanti.
-Non, juste une trentaine de canons de 155 qui me regardent droit dans les yeux…elle sait où on est.
-Et son croiseur est entre nous et le vaisseau, c'est ça ?
-Tout juste.
-J'espère qu'on aura pas à en arriver là, Tom, intervint Maltez, mais…y a-t-il des drones de combat dans ce Jumper ?
-Aucun, on n'a pas d'autre arme que celles des caisses derrière.
-D'accord. On a encore l'holo du vaisseau ?
-Le gros engin ? Oui.
L'hologramme s'afficha une fois de plus, et le chef du groupe y jeta un coup d'œil.
-Il y a deux hangars. On va contourner le croiseur et se servir de notre destination comme bouclier.
-Et atterrir par derrière, compléta Shanti. Pas bête.


-Changement de trajectoire, annonça le responsable des détecteurs. La cible semble s'écarter de nous.
-On reste là, ordonna Rodenko en activant une fois de plus son communicateur. Lieutenant Izuko, vous pouvez y aller.

Le groupe habillé en noir disparut dans un flash de lumière du hangar où il s'était rassemblé, et réapparut l'instant d'après dans le vide spatial, à proximité de l'engin qu'ils avaient pour mission d'investir.
-Daedalus, téléportation réussie, dit le lieutenant dans son casque.
-Bien compris lieutenant, répondit son interlocuteur. Nous avons masqué votre arrivée, donc les cibles ne sauront pas que vous êtes là. Bonne chance.
-Merci, conclut-il avant de changer de canal. Équipe 1, avec moi, on s'empare du hangar tribord. Équipe 2, avec Rockwell pour le hangar bâbord. On reste en comm' laser, pas de bla-bla.
Alors que ses subordonnés acquiesçaient, il fit pivoter sa combinaison et fit face à l'imposant navire.
Pfiou…pas étonnant qu'elle ait voulu s'arrêter dans ce coin paumé. C't'engin a de la gueule, c'est sûr, se dit-il alors que ses propulseurs le rapprochaient de la coque rendue visible par les systèmes de sa tenue.
Le vol se déroula sans difficultés, et il vérifia une dernière fois son arme avant de faire la dernière partie du trajet vers le hangar dont la lumière illuminait partiellement les alentours.
-Tout le monde en position, restez hors de vue, ordonna-t-il à ses troupes pour ensuite s'adresser à son second par le biais du croiseur. Rockwell, vous en êtes où ?
-Équipe 2 prête, on attend vos ordres, répondit-il.
-Une présence dans votre hangar ?
-Négatif, il est vide, mais on n'y est pas encore…
-D'accord. Je donnerai le signal, ne faites rien avant.
-Compris.
Izuko se plaqua doucement contre la paroi, imité par son équipe, et avança avec sa tenue le long des derniers mètres le séparant de l'ouverture. S'immobilisant à son niveau, il déploya une petite caméra qui afficha quelques instants plus tard l'intérieur du hangar dans son casque.
Lumineux et épuré, il contrastait fortement avec la zone ravagée qu'il avait quitté quelques minutes plus tôt. Son regard fut attiré par des vaisseaux qu'il reconnut aussitôt. Quelques Jumpers étaient alignés sur le sol immaculé, constituant les éléments principaux d'un décor dont le vide contrastait avec la volonté humaine d'exploiter au maximum l'espace d'un vaisseau.
Sympa…un foutu vaisseau Ancien à envahir. Faudra espérer que ça nous pète pas à la figure…
Il libéra un petit relais de communication, puis appela le croiseur.
-Contrôle, ici équipe 1. Les hangars semblent inoccupés. Présence confirmée de plusieurs, je répète, plusieurs Jumpers à bord.
-Ici Rodenko. Bien reçu. Vous pouvez y aller. Les ordres initiaux s'appliquent toujours.
-Bien compris. On y va.
Le jeune lieutenant inspira profondément, puis ouvrit le canal général.
-Maintenant ! Go, go, go !
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyLun 25 Mai 2009 - 16:05

Activant leurs propulseurs, les neuf Marines s'éloignèrent légèrement de la coque avant de changer brusquement de direction pour se diriger vers l'intérieur du hangar. Devant eux se situait l'écran le champ de force retenant l'air qui, Izuko l'avait vérifié, laissait passer les objets dans les deux sens. Le voile, d'un blanc laiteux, était parcouru de quelques ondulations depuis le passage de la petite caméra.
-Gravité zéro ! Vérifiez l'intérieur ! annonça le lieutenant au moment où il traversait sans résistance la barrière.
Le groupe se scinda en quatre paires qui entreprirent de s'assurer de l'absence de quelconques membres d'équipage tant dans le hangar lui-même que dans les quelques vaisseaux y étant placés. Izuko se chargea quant à lui d'inspecter les différentes issues, qui, comme le reste de l'environnement, semblaient privilégier la forme à la fonction.
-Vide ! annonça un caporal de son équipe.
-Rockwell ? demanda-t-il dans son casque.
-Personne à l'intérieur, monsieur. Juste une poignée de ces boites de conserves.
-D'accord. On se met en position, lui dit-il en coupant la communication pour s'adresser aux membres de son groupe. Ho, tout le monde ! On se prépare à les accueillir. Avec moi !
Pendant que les autres membres de son groupe se rapprochaient, il prit successivement chacune des ses grenades flash-bang et les déposa à proximité des portes et d'un Jumper.
Il leva alors son bras pour activer un petit harpon magnétique qui vint se fixer sur une paroi à une dizaine de mètres de lui, à proximité de l'une des rares structures présentes dans la pièce, dont la position offrait l'avantage de dominer tout le hangar.
-Daedalus, on est en position.


-Allez, plus qu'une minute et on y est, souffla Maltez pour se rassurer.
-Qu'est-ce qu'on fait une fois à bord ? demanda Shanti.
Il y a un changement de programme. Vos semblables ont envoyé des militaires à bord du vaisseau.
-Quoi ?! s'exclamèrent en chœur les trois évadés.
Deux groupes viennent de pénétrer dans les hangars et ont monté ce qui s'apparente à une embuscade.
-Shanti, dit le commandant. Est-ce qu'il y a des munitions pour les armes ?
-Oui, monsieur, répondit-elle. Dans un autre container, mais toutes celles qu'on a embarqué sont là.
-Commandant, le coupa Campbell. Vous n'espérez pas vous payez un groupe d'intervention de Marines, quand même ?
-Si on n'a pas de plan, il faudra bien. Et puis vous, continua-t-il, vous ne pouvez rien faire pour nous débarrasser d'eux ?
Malheureusement non, commandant. Le contrôle que j'ai sur ce vaisseau est malheureusement très limité, et il en restera ainsi tant que vous n'aurez pas pu accéder au poste de commandement, répliqua la voix.
-Tout ce qu'il faut faire, c'est aller là-bas, c'est tout ? demanda Maltez.
En effet. A partir de ce moment-là, il sera possible d'activer l'ensemble des systèmes de bord, dont ceux d'autodéfense.
La voix n'eut pas de réponse, alors que Maltez prenait un air pensif.
-Est-ce qu'on a les plans intérieurs…disons du hangar et des compartiments voisins ? finit-il par dire, une étincelle dans les yeux.


-Ici Daedalus. Le Jumper va très probablement rentrer dans votre hangar. Temps estimé à moins d'une minute.
-Bien compris Daedalus, répondit Izuko.
Il vérifia une dernière fois son arme et fit un signe à ses troupes pour les prévenir de l'imminence de l'opération. Son regard porté sur l'écran de protection du hangar, il respirait calmement, son doigt posé sur le détonateur des grenades paralysantes, lorsque le bolide entra à plusieurs centaines de mètres par seconde.
Le véhicule spatial franchit sans effort le champ de force et pivota brusquement sur lui-même avant de percuter violemment une des portes du hangar, projetant de nombreux débris qui se mirent à voler puis rebondir dans l'apesanteur ambiante.
-On y va !

-D'accord, reconnut Shanti en tendant son arme à Campbell. Je ne critiquerai plus jamais les compensateurs inertiels Anciens.
-A la bonne heure, répondit celui-ci en actionnant le système d'ouverture de la porte.
Derrière celle-ci se trouvait un couloir parsemé de débris, leur vaisseau ayant partiellement enfoncé la paroi lors de l'impact. Comme lors de leur fuite à bord du Daedalus, le chemin à prendre s'afficha directement au regard de Shanti et de ses compagnons de fuite. La principale différence, dont ils s'aperçurent en sortant du Jumper encastré dans la paroi, était l'absence de gravité. Emportée par un faux mouvement, Shanti se mit à flotter quelques secondes jusqu'à pouvoir s'accrocher à une aspérité d'une cloison.
Le chemin qui vous est indiqué contient aussi peu de virages que possibles, intervint la voix. De plus, les soldats ont quitté leur position et se rapprochent rapidement de la vôtre.
La jeune femme prit alors l'initiative de se lancer le long du couloir, en suivant la direction requise par leur guide, imitée en cela par Maltez et Campbell. Il ne lui fallut que quelques secondes pour que son entraînement au combat en apesanteur revienne à elle ; voyant qu'aucun obstacle ne se présentait, elle se retourna rapidement en faisant pivoter son arme. Elle vit alors une partie de la cloison être soufflée par une détonation, et aligna tant bien que mal son fusil d'assaut vers la brèche nouvellement formée, utilisant ses jambes pour ne pas perdre son objectif de vue.
Marines sur vos 6 heures, prévint-elle silencieusement les deux hommes qui commençaient à se retourner. Je fais un tir de couverture.
Compris, répondit de la même manière Maltez. On a un virage dans moins de 10 mètres, faites gaffe.
Shanti acquiesça et, se concentrant sur sa cible, visa soigneusement l'avant du Jumper, situé à côté de la brèche. Une fraction de seconde plus tard, tandis qu'une forme noire commençait à apparaître, elle appuya quelques instants sur la queue de détente, et sentit le léger recul du rail-gun crachant une série de projectiles.

Le caporal devant lui eut un vif mouvement de recul alors qu'Izuko se préparait à le suivre dans l'ouverture que venait d'ouvrir le projectile explosif. Il vit les étincelles et en tira aussitôt la conclusion que ses ordres impliquaient.
-Ici Izuko. Les cibles sont armées, je répète, armées. Feu à volonté sur les objectifs. Neutralisez si possible, mais pas de risque inutile !

Shanti attrapa brièvement le renfoncement d'une porte pour ralentir sa course et infléchir sa trajectoire alors qu'elle se rapprochait du virage prévu. Se dirigeant vers une paroi, elle put amortir le choc avec ses jambes et se lança dans la direction suivante, suivie de près par les deux autres fugitifs.
Lorsque vous arriverez dans le poste de commandement, l'un d'entre vous devra s'installer sur le fauteuil de contrôle tandis que les autres iront chacun activer l'un des pupitres principaux. Je vous afficherai alors une série de caractères à entrer dans le système pour vous faire accepter par le système de sécurité.
C'est sympa, tout ça, répondit brusquement Shanti, mais il faudrait déjà qu'on arrive entiers là-bas !
Je doute que cette poursuite s'éternise, lieutenant Bhosle. Vos militaires agissent prudemment et ne vont probablement pas vouloir vous rejoindre dans ces conditions, sachant que vous êtes armés. Lorsqu'ils décideront d'agir, nous devrions déjà avoir la maîtrise du vaisseau lui-même.
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Rufus Shinra
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyLun 25 Mai 2009 - 16:05

Pendant plusieurs longues minutes, le petit groupe continua d'avancer, la plupart du temps en gardant leurs armes pointées vers le dernier virage pris, d'où pouvaient surgir les Marines à leurs trousses. Traversant de nombreuses salles, ils n'avaient pas pris la peine de s'attarder sur l'apparence de celles-ci, concentrés sur les assaillants qu'ils voyaient sous forme de silhouettes derrière les cloisons. A plusieurs reprises, ils ouvrirent le feu alors que l'une d'entre elles tentait de franchir trop vite l'un des croisements ou de leur tirer dessus depuis celui-ci.
Shanti venait de faire reculer une fois de plus l'un des militaires lorsque, en tournant pour suivre le chemin indiqué, elle percuta sans douceur une porte métallique.
Merde ! C'est quoi ça !? demanda-t-elle alors que les deux hommes se réceptionnaient à côté d'elle.
Vous êtes à destination, leur annonça la voix. Il y a un clavier à votre droite. Entrez le code d'accès.
-Shanti, faites-le, ordonna Maltez en se plaçant près de la cloison, l'arme brandie. On les retient.
Elle trouva le clavier à la périphérie de son champ de vision, et, l'instant d'après, une des touches lui apparut clairement plus brillante. Lorsque son doigt fut posé dessus, une autre touche eut ce privilège, et la jeune femme continua le processus pendant quelques secondes, au bout desquelles la porte coulissa.

-L'ennemi n'avance plus, lieutenant, lui signala l'un de ses caporaux.
-D'accord, répondit Izuko. En position, sortez les flashbang.

-C'est bon, dit Shanti en se lançant dans la pièce, suivie aussitôt par les deux hommes.
Comment on referme la porte ? demanda-t-elle.
Il faut utiliser le pupitre du côté intérieur.
Zut, réagit-elle alors qu'elle traversait déjà la salle.
Se réceptionnant sur un écran, elle donna une nouvelle impulsion pour revenir près de la porte avant de rentrer à nouveau le code d'accès, provoquant la fermeture de l'entrée, lui laissant voir un bref instant une série de petits objets arriver depuis le couloir. Le bruit sourd de la porte fut alors suivi par celui, légèrement plus intense, des grenades paralysantes détonant derrière la cloison.
Se retournant en lâchant un profond soupir, Shanti prit enfin le temps d'observer la pièce. Circulaire, elle abritait ostensiblement un fauteuil de contrôle Ancien en son centre, entouré par une table ainsi qu'une poignée de pupitres et d'écrans ergonomiques, une lueur bleutée omniprésente donnant au tout une apparence fantomatique.
C'est ça, le CIC ? demanda-t-elle, étonnée de l'austérité de la pièce.
Oui. A présent, que l'un d'entre vous s'installe sur le fauteuil, les autres aux pupitres que je vous indique, répondit la voix alors que deux de ceux-ci étaient brusquement éclairés.
-Campbell, annonça Maltez en indiquant du geste le dispositif central, vous êtes le seul formé pour ce genre de machins, allez-y, on se charge du reste.
Imitant son supérieur, Shanti se rendit près de l'un des dispositifs mis en valeur par la voix. Elle y trouva un clavier au-dessus duquel apparut un écran holographique au moment où elle fut à proximité. Des deux côtés du clavier se trouvaient des petits dômes qui attirèrent brièvement son regard, mais son attention en fut détournée par les coups sourds et répétés en provenance de la porte.
Ne vous inquiétez pas, lieutenant, cette porte, ainsi que les cloisons voisines, résisteront à tout ce que ces militaires pourront tenter. Entrez à présent les codes d'accès puis placez vos mains sur les réceptacles lorsqu'ils s'illumineront.

Shanti obtempéra, appuyant sur les touches désignées par les nanites qui l'habitaient. Le code, assez long, prit une quinzaine de secondes à être rentré, puis, la dernière touche pressée, les deux séries de dômes prirent une couleur jaunâtre.
Prudemment, elle posa ses mains dessus, et soudain, son visage apparut sur l'écran holographique devant elle. Elle regarda plus attentivement, et vit autour d'elle plusieurs séries de caractères Anciens, de valeurs numériques et d'autres signes qu'elle ne déchiffrait pas.
-Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle à haute voix.
-Aucune idée, lui répondit Maltez, trahissant une pointe d'inquiétude.
Il s'agit de vos dossiers militaires en tant qu'officiers de commandement dans la flotte des créateurs de ce vaisseau, leur dit doucement la voix.
-Quoi ? lâcha Shanti, éberluée.

Un sifflement ébahi fit se retourner les deux militaires avant qu'ils ne puissent poser d'autres questions. Ils virent Campbell en train de regarder les alentours avec un regard d'enfant découvrant son cadeau de Noël.
-Ah ben merde, dit-il. C'est une belle bête.
Bienvenue à bord de la frégate de reconnaissance et d'opérations spéciales Hippartalanos, conclut la voix. Lieutenant Campbell, si vous voulez vous donner la peine de régler votre dernier problème…
-Euh, répondit l'intéressé. Je ne suis pas encore vraiment sûr de tout maîtriser à la perfection, là…
Je peux m'en charger par votre intermédiaire, si vous le désirez. Et rassurez-vous, il n'y aura pas de victimes.
-Commandant ? demanda-t-il depuis le fauteuil.
Maltez hocha de la tête au moment où un bruit assourdissant le fit sursauter et légèrement décoller du sol.

Le lieutenant Izuko fit doucement dépasser sa caméra télescopique de la cloison pour observer les résultats de sa tentative. Lorsque la porte s'était refermée devant son équipe, il ne lui avait fallu que quelques secondes pour se décider à utiliser la charge de démolition que transportait un de ses soldats. Celle-ci était prévue pour percer n'importe quel obstacle qu'un commando pouvait rencontrer au cours d'une mission normale, mais, lorsqu'il vit la porte intacte et tout juste noircie, il eut confirmation de ce qu'il savait déjà : sa mission était tout sauf normale.
Il n'eut que le temps de voir les traces disparaître d'elles-même de la porte et des cloisons avant qu'un flash blanc n'engloutisse son regard, laissant rapidement place au noir absolu.
-Merde ! Tout le monde au rapport ! hurla-t-il dans son casque en passant en mode de vision améliorée.
Il vit alors une quinzaine de silhouettes flotter devant lui, certaines s'agitant quelques secondes avant de se calmer.

-Commandant, annonça l'officier tactique, nos Marines viennent d'être téléportés à l'extérieur du vaisseau.
-Quoi ?! s'étonna-t-elle avant de se lever de son siège pour le rejoindre. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
-On ne sait pas, ils semblent être aussi étonnés que nous et…alerte ! Le vaisseau active ses boucliers !
-Téléportez les Marines à bord et éloignez-vous ! Saut hyper tactique vers les chasseurs !
Même si elle désirait remettre la main sur les évadés et, si possible, sur ce vaisseau inconnu, Nastasha Rodenko connaissait parfaitement les risques encourus par son appareil et son équipage face à un engin dont elle ignorait tout. Dans l'univers connu, l'agressivité à l'égard des inconnus était, depuis la mise en place du Programme, une des manières les plus rapide de mettre fin à ses jours. Ou pire.
Le croiseur commença ainsi à pivoter, récupérant au passage les hommes et femmes flottant dans l'espace avec leurs armes.


Le passage en hyperespace du Daedalus, affiché dans un hologramme flottant au milieu de la pièce, provoqua un soupir de soulagement chez les trois occupants de la pièce.
-Bon, c'est terminé ? dit faiblement Campbell.
-Bien au contraire, lieutenant, répondit la voix.
Il fallut au groupe une poignée de secondes pour se rendre compte que, cette fois-ci, elle avait parlé non pas par l'intermédiaire des nanites, mais par des haut-parleurs présents dans la pièce.
Lorsque la surprise se lut sur leur visage, elle reprit :
-A présent que l'un d'entre vous s'est synchronisé avec le vaisseau, il m'est possible d'utiliser ses capacités, ce qui peut nous être à tous profitable, comme je viens de le démontrer à l'instant.
-Mais…qui êtes-vous ? lâcha Maltez.
-Une somme de connaissances et d'expériences, comme vous. Mais infiniment plus vaste.
-Vous n'avez pas répondu à sa question, intervint Shanti.
-En effet. Pour faire simple, je suis ce que vous pourriez appeler une entité artificielle douée de conscience. J'ai hérité tant des connaissances de mes créateurs que d'une partie de leurs biens, comme le navire dans lequel vous vous trouvez à présent.
-Et…votre nom ? hasarda-t-elle.
-Atlantis.
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyLun 25 Mai 2009 - 16:41

On a droit à la suite et quasi fin de l'évasion qui se conclu sur une révélation surprenante. Atlantis! Diable! Bigre! Wouaw! Bien joué, moi qui croyait que nos amis arachnoïdes voulaient recueillir nos trois membres de SG 22, et non c'est Atlantis qui les libère. Je ne l'avais pas vu venir, même si les quelques indices parlant de la technologie ancienne et de la facilité avec laquelle nos amis s'échappent pouvaient nous aiguiller dans ce sens. En tout cas bien joué à Skay qui l'avait deviné (même s'il n'y croyait pas trop). clap!

Mais alors, quelle belle scène que celle de la poursuite dans les couloirs en apesanteur. De nouveau, tu ne tombes pas dans le "core syndrom" comme l'a appelé Skay, tu ne te sers ni des nanites pour contrôler le vaisseau, ni du vaisseau en lui-même, ce qui aurait facilité la tâche de Shanti and Co. Atlantis avait les pieds et mains liés (si je puis dire), sans doute une précaution des Anciens?

Mais comment diable ce vaisseau s'est-il retrouvé sur la trajectoire du Daedalus? Vu qu'à priori Atlantis n'en n'avait pas le contrôle.

Donc voilà, un très bon chapitre (comme d'habitude). J'ai hâte de voir ce qu'Atlantis va demander à nos compères... Et puis de "voir" la tête des dirigeants terriens lorsque Rondeko leur annoncera qu'un vaisseau ancien s'est fait la malle avec trois de ses prionniers XD

Bravo!
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyLun 25 Mai 2009 - 17:37

JE LE SAVAIS !

Hum, pardon. Prenons les choses dans l'ordre.

N'empêche, JE LE SAVAIS !

Un détail m'a récemment frappé, et j'ai réalisé qu'il constituait l'une des particularités de ta fiction, l'un de ces détails qui la rendent si crédible : tes personnages ont toujours des chances raisonnables d'accomplir ce qu'ils entreprennent. Pas de téléportations d'extrême justesse, pas de coïncidences improbables, pas de coup de chance exceptionnel. On peut considérer que la chance est de leur côté, certes, mais elle reste toujours dans les limites du probable. Voila qui dénote notablement avec la série, et avec pas mal de fanfics aussi, dont la mienne. ^^

La fuite de nos héros se fait de manière précipitée, et le commandant Rodenko ne semble pas décidée à les laisser s'en tirer à si bon compte. Il est douloureux de la voir s'acharner ainsi à causer la perte de l'équipe que l'on sait n'être animée d'aucunes mauvaises intentions... Et de ce côté là, elle n'y va pas de main morte. Chasseurs, canons flak, bond hyperspatial précipité, équipe de space marines... Bel acharnement.

Je suis tout de même un peu confondu par la capacité du Deadalus à repéré un vaisseau usant d'un camouflage optique Ancien. Nous avons certes assisté à un phénomène similaire auparavant, lorsque les chasseurs terriens ont localisé l'appareil occulté ; mais la situation m'avait parue différente, avec un appareil de technologie Goa'uld littéralement entouré de vaisseaux très proches. Il est vrai que dans le vide intergalactique, avec seulement deux vaisseaux à proximité - dont l'un fermement décidé à les envoyer dans le royaume des morts -, il n'est guère difficile de deviner la direction que le Jumper va prendre, et sans doute de repérer son influence gravitationnelle ; mais j'ai réellement du mal à croire que les Atlantes n'aient rien eu de plus efficace sous la main.

Les dispositifs militaires mis en place pour arrêter le Jumper sont d'une redoutable précision. On sent que ces protocoles ont été murement pensés. Le plus révélateur est qu'avant de réaliser qu'une telle chose était impossible, j'ai réellement cru que les termes techniques employés par Rodenko & Co (ah, ah) était ceux consacrés.

Et vient le moment de la révélation. Et là, je dois dire que...
JE LE SAVAIS !
Je l'avais senti venir ! Cette petite voix était trop à l'aise dans son rôle d'allié informatique. L'artifice de la voix masculine ne signifiait pas grand chose. S'agit-il d'une Atlantis unique, directement liée à la Cité ? J'en doute. Selon toute probabilité, il s'agit plutôt d'une sorte de clone. Voila en tout cas qui ouvre une foule de possibilités... Il faudra que j'apprenne à anticiper mes scénarios comme tu le fais.

Je suis très intrigué par cette réponse d'Atlantis :

Atlantis a écrit:
Il s'agit de vos dossiers militaires en tant qu'officiers de commandement dans la flotte des créateurs de ce vaisseau, leur dit doucement la voix.
Que faut-il comprendre ? Qu'Atlantis leur offre le commandement du vaisseau ? Que l'équipe a déjà dirigé ce bâtiment, ou un autre de la même flotte ? Cela a-t-il un rapport avec la réalité alternée à l'origine de tout ceci ?
Et je n'ai pu m'empêcher de noter la tournure inhabituelle. "Les créateurs de ce vaisseau"... Quelque chose me dit que ce ne sont pas les Anciens. Alors, quelle autre espèce avons-nous vu dans cette fiction qui use de la technologie Ancienne et apprécie les grands espaces blancs ? Les Arachnides ont-ils quelque chose à voir avec tout ceci ? Atlantis est-elle leur alliée ? Cela donnerait un relief nouveau à l'épisode de la confrontation au dessus de la cité, quelques chapitres plus tôt. J'ai plutôt la sensation que l'IA joue sur tous les tableaux, tâchant de conserver quelques électrons libres sous son contrôle approximatif. Nous verrons si j'ai là encore raison.

Webkev a écrit:
Bien joué, moi qui croyait que nos amis arachnoïdes voulaient recueillir nos trois membres de SG 22
Pourquoi les auraient-ils libérés pour les emprisonner à nouveau ensuite ? ^^

Webkev a écrit:
En tout cas bien joué à Skay qui l'avait deviné (même s'il n'y croyait pas trop). clap!
Je suis le meilleur ! cheers

Webkev a écrit:
Mais comment diable ce vaisseau s'est-il retrouvé sur la trajectoire du Daedalus? Vu qu'à priori Atlantis n'en n'avait pas le contrôle.
C'est en effet encore un mystère, mais je crois que nous aurons très vite les réponses à nos questions...

Toutes mes félicitations, Rufus, et vivement la suite ! J'ai rarement eu autant envie de lire la suite d'Effet Papillon !

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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyLun 25 Mai 2009 - 17:46

Skay-39 a écrit:


Webkev a écrit:
Bien joué, moi qui croyait que nos amis arachnoïdes voulaient recueillir nos trois membres de SG 22
Pourquoi les auraient-ils libérés pour les emprisonner à nouveau ensuite ? ^^
Je ne sais pas. Pour récupérer des informations sur Atlantis? Ou autre chose... Rien n'est simple avec Rufus, tout est à prendre en considération...

Skay-39 a écrit:
Webkev a écrit:
En tout cas bien joué à Skay qui l'avait deviné (même s'il n'y croyait pas trop). clap!
Je suis le meilleur ! cheers
Et modeste en plus ...

Skay-39 a écrit:
Toutes mes félicitations, Rufus, et vivement la suite ! J'ai rarement eu autant envie de lire la suite d'Effet Papillon !
+1
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyDim 13 Sep 2009 - 13:31

Chapitre 06 : De la poussière à la poussière


Problème de taille lors de l'internationalisation du Programme, la question du drapeau avait occupé les pensées des divers diplomates assurant la structuration de cette nouvelle organisation. Finalement, il se révéla être l'une des réponses à ce problème plutôt qu’une inconnue supplémentaire. Arrivé à bord du Daedalus peu après le siège d'Atlantis, un biologiste panaméen n’avait eu, comme les autres, qu’un seul effet personnel à emporter à des millions d'années-lumière de son foyer. Son dévolu se jeta sur un drapeau. Malgré son idéalisme, il s’était rendu compte de la mainmise historique des Etats-Unis sur le Programme, alors qu’il regroupait désormais la quasi-totalité des nations du globe. Ainsi, il décida d’emporter non pas le symbole de son pays, mais celui d’une Terre qu’il rêvait unifiée : un drapeau de l'Organisation des Nations Unies. Celui-ci, installé -avec l'accord tacite des docteurs Weir et Jackson- par les scientifiques de la Cité à l'extérieur de la tour principale de la Cité, fut témoin du développement progressif de la présence terrienne dans Pégase.
Lorsque les échanges Terre-Atlantis se normalisèrent enfin, l’organisme civil de gestion de la Porte put avoir son mot à dire sur la gestion de la Cité. Le docteur Weir fut alors priée de s’expliquer sur la présence de ce drapeau. En effet, si l’expédition était internationale, elle restait au demeurant principalement financée et armée par les États-Unis.
La diplomate, voyant la nature provisoire de l’administration en face d’elle, avait souligné l'importance d'une légitimité acceptable par tous les partenaires. Celle-ci était déjà menée dans les faits par les pays-membres du Conseil de Sécurité, en raison de leur mainmise sur les technologies militaires et aérospatiales. Le lien lui avait donc paru évident avec l'O.N.U., structure existante, reconnue, et déjà formatée pour chapeauter le Programme.
Celui-ci devenant petit à petit le véritable cœur des relations à haut niveau des nations du Conseil, la proposition de la diplomate, appuyée par ses nombreux contacts, fut finalement adoptée. Et le jour où le monde apprit l'élargissement du Conseil de Sécurité aux nouvelles puissances, l'O.N.U. avait en secret acquis des responsabilités dont n'auraient jamais rêvé les plus optimistes des signataires originaux de sa Charte.




UNSS Concordia

Le hangar était inhabituellement silencieux, malgré le nombre étonnamment élevé de personne à l’intérieur. Tous les officiers du bord n'étant pas de quart ainsi que de nombreux sous-officiers et marins étaient alignés, de part et d’autre du CAG qui terminait son discours devant les quinze cercueils vides de l'équipage de la corvette de reconnaissance détruite la veille.
Sur chacune des sinistres silhouettes étaient fixés deux drapeaux, rappelant la dualité du Programme auquel tous les individus présents appartenaient. Les différentes nations d'origine des disparus étaient représentées par leur drapeau respectif, à l'arrière du cercueil, tandis qu'à l'avant se trouvait celui de la planète pour laquelle ils avaient donné leur vie.

Sur un geste de Mitchell, deux rangées de Marines s'avancèrent de part et d'autre des cercueils, fusils en main, alors que le reste des militaires se mettait au garde-à-vous. Se tournant vers l'imposante ouverture du hangar, les hommes et femmes du peloton levèrent d'un même geste leurs armes, les pointant vers le vide spatial situé à quelques mètres d'eux, alors que les cercueils étaient lentement amenés vers le champ de force.

Entendant plus qu'il ne voyait les Marines tirer en direction du vide interstellaire, Carl repensa au bruit similaire qu'avaient fait les chopes posées les unes après les autres sur un présentoir séparé. Réservé aux équipages non-combattants, il n'en était pas moins aussi rempli que celui à la mémoire des pilotes de chasse, témoignant des pertes subies au cours du temps par les escadrons de reconnaissance arrivés à bord de l'énorme navire.

-Enfoirés, lâcha Carl.
-Ouais, acquiesça une jeune lieutenant, assise à la même table. Tu savais que leur ambassadeur s'est invité dans l'opération de sauvetage ?
-On m'a dit que c'était sur "proposition" de l'amiral, intervint une personne arrivant près d'eux.
Carl reconnut la voix et se retourna aussitôt :
-Qu'est-ce que tu veux dire, Samir ? demanda-t-il à l'homme derrière lui, en tenue de service bleu foncé.
L'officier de pont prit une chaise à la table voisine et la rapprocha de la première, s'asseyant rapidement dessus, avant de reprendre :
-Je ne sais pas ce qui se raconte chez vous, mais ce que je sais, c'est que l'amiral s'est arrangé pour envoyer "monsieur" l'ambassadeur sur l'Ajax dès qu'il a appris ce qui s'est passé.
-Manière de lui dire qu'il sait qui est derrière ce coup, l'interrompit Carl.
-J'en sais rien. Mais pas besoin d'être un grand stratège pour faire le rapprochement entre ces derniers merdiers et le gros tas de vaisseaux qui s'amuse à rester juste à côté, lui répondit Samir en indiquant de la tête la chope de Carl.
-Et qu'est-ce qu'il compte faire, maintenant ? intervint l'un des pilotes attablés.
-Si je le savais, je serais amiral, pas lieutenant.
-On va probablement riposter, souffla Carl.
-Aucune chance, Halcyon, dit une pilote plus âgée, qui venait d'arriver avec un verre dans chaque main.
Elle ne laissa pas à Carl le temps de répondre qu'elle tourna la tête vers Samir :
-Je crois que vous avez pris ma chaise, lieutenant.
-Désolé, madame, répondit précipitamment l'officier en se levant pour remettre l'objet du délit dans sa position initiale.
-Pas de problème, lui dit-elle avant de poser à proximité les deux récipients remplis de liquide légèrement coloré.
-Major ? demanda Carl.
-Oui, lieutenant ? répondit-elle.
-Pourquoi est-ce que vous dites que l'amiral ne fera rien pour venger cette attaque ?
La femme, âgée d'environ trente-cinq ans, soupira ostensiblement et, après quelques instants d'hésitation, tira la chaise à elle pour s'asseoir à la table, tandis que Samir s'adossait à un pilier voisin.
-Tout simplement, lieutenant, parce que si vous aviez fait un peu plus attention à ce qu'on vous a raconté au SGC, vous sauriez que ce genre de merde arrive. Où est-ce que vous croyez qu'on a perdu autant de monde ? demanda-t-elle en montrant de la tête les chopes alignées. Dans des batailles épiques contre les Goa'uld ou les Wraith ?
Personne ne répondant, elle continua.
-C'est vrai, il y a eu quelques batailles frontales avec ceux-là, mais pas tant que ça. Là où vous avez le plus de chances de laisser votre peau, c'est contre des foutus pirates et autres demeurés ayant mis la main sur je ne sais combien d'engins Goa'uld ou autres. Alors, on a beau avoir un bon entraînement et du matos correct, la patrouille qui tombe sur un groupe de Ha'Tak pirates, elle y passe. Point final. Et est-ce qu'on est partis en guerre contre les Jaffas pour ça ? Non.
-Mais c'était une embuscade ! dit Carl. Qu'est-ce que des pirates feraient à nous attendre avec des engins pareils ?
-J'en sais rien…personne n'en sait rien.
-Qu'est-ce qu'on fera, alors ? demanda Samir.
-Obéir aux ordres, comme d'habitude, répondit leur interlocutrice avant de quitter la table. Et rester sur nos gardes.
Les jeunes officiers autour de la table ne dirent rien, alors que leur aînée s'installait auprès de ses pairs, dont l'ancienneté pouvait aussi bien se voir sur leurs visages que s'entendre dans leurs propos. Ils regardaient ces vétérans, certains d'entre eux ayant, à en croire un discret insigne blanc sur le côté, participé à la défense de la Terre lors de la bataille de l'Antarctique. Toute leur attitude dénotait la tension qu'éprouvaient chaque homme et femme du bord, mais d'une manière fondamentalement différente de celle que ressentait Carl et ses voisins. Ils la maitrisaient, l'acceptaient comme l'un des éléments de leur vie quotidienne, alors que les jeunes promus luttaient contre les émotions contradictoires qui étaient désormais leurs : anxiété, excitation, deuil, peur, appréhension, fatigue.

Rien ne leur avait été épargné lors de ce premier mois de service actif.


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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyDim 13 Sep 2009 - 13:32

Un avertisseur sonore attira l'attention de l'amiral alors qu'il parcourait les rapports de son état-major. Reconnaissant le son, il tourna la tête vers l'un de ses officiers, qui commençait déjà à parler :
-Réception message FLASH. Priorité 1.
L'homme prit une petite carte dans une armoire rouge située à côté de lui, et l'inséra dans une fente de son pupitre de contrôle. Il attendit quelques secondes avant de l'extraire et de se lever pour se diriger vers l'amiral.
Celui-ci reçut le bloc de données et se dirigea immédiatement vers son propre poste, où il tapa ses deux mots de passe avant d'y insérer le rectangle de plastique rouge sur lequel brillait une série de chiffres dorés, tandis que les capteurs biométriques dans le clavier achevaient de confirmer son identité.
Le message s'afficha aussitôt, et, après l'avoir consulté, l'amiral retira la carte pour la ranger dans une poche intérieure de son uniforme, en lâchant un léger soupir.
Mais qu'est-ce que ça veut dire ? se demandait-il en se levant.
-Réunion d'état-major dans un quart d'heure, prévenez le capitaine Li et le général Mitchell sur-le-champ, déclara l'amiral en se rapprochant de la carte stellaire à proximité de son poste. Les étoiles les plus proches y étaient représentées, un code de couleur permettant d'indiquer des particularités telles que la présence de planètes ou de Portes connues. Depuis la réception des ordres, la carte ne cessait de s'actualiser alors que les groupes SG et les missions de reconnaissance se succédaient. Et chaque journée voyait une série de systèmes changer de couleur pour passer à un jaune rayé de noir.

Autant de planètes ravagées et stérilisées par les attaques radiologiques à l'origine de la mission du Concordia.
Puis, la destruction du Bellérophon ayant officialisé les intentions des assaillants, la carte affichait désormais une "ligne de front" s'étendant sur des dizaines de milliers d'années-lumière carrées.

Mais cette même ligne n'avançait plus depuis deux jours, arrêtée à vingt-six années-lumière de l'étoile autour de laquelle orbitaient les deux groupes de vaisseaux.

L'amiral revint à son poste et, pendant quelques longues minutes, parcourut les différents ordres reçus depuis la Terre, avant de reporter son regard sur une série de rapports rédigés récemment. Sur ceux-ci, une série d'images illustraient les contacts inconnus qui avaient détruit l'un de ses croiseurs deux semaines plus tôt. Aucune photographie n'était disponible en couleurs naturelles, et chacune des images était accompagnée d'une légende indiquant la nature des capteurs ayant été utilisés ainsi que le nom de code de l’objet observé : Kali. Son regard s'attarda sur la forme oblongue de l'engin, dont les contours demeuraient flous, malgré les nombreuses photos et mesures. Les quelques informations confirmées à son propos étaient elles-mêmes fragmentaires, étant pour la plupart déduites des enregistrements du croiseur défunt, le reste n'étant que spéculation des pilotes et de la section scientifique du navire.

Appuyant sur une série de touches, il mit fin à sa session et se leva. Prenant la direction de la sortie, l'amiral jeta un dernier regard au centre de commandement, dont seules la cuve holographique et la carte stellaire permettaient de le différencier de celui d'un des nombreux navires qui patrouillaient les mers et océans de sa planète.

Les regards se portèrent sur le commandant de la flotte lorsque le dernier membre de son personnel d'état-major rentra dans la salle de réunion. Reportant son attention sur les écrans de vidéo-conférence où s'affichaient les visages des capitaines des divers escorteurs, l'amiral Wulfe s'adressa à eux :
-Mesdames et messieurs, nous venons de recevoir une modification des conditions d'engagement. A compter de maintenant, il nous est strictement interdit, pour quelque raison que ce soit, d'ouvrir le feu sur les appareils de type Kali.
Les visages des officiers présentèrent les mêmes signes de surprise qui avaient marqué l'amiral quelques minutes plus tôt, et il continua.
-Le Haut-Commandement nous informe que, pour autant que nous le sachions, un armistice est en vigueur entre la Terre et ces forces inconnues. Les opérations de reconnaissance ne sont pas interrompues pour l'instant, mais la consigne prioritaire est de ne pas s'interposer aux actions de ces navires, de manière directe ou indirecte.
Mitchell se redressa sur son siège, avant de se pencher légèrement en avant sur la table.
-Autrement dit, amiral, on reste sur le banc de touche et on observe les feux d'artifice ?
-Tout à fait. La principale mission de vos forces sera, jusqu'à nouvel ordre, de nous indiquer la position des leurs, sans vous en approcher de trop près. De même, et cet ordre s'applique à chaque appareil de l'escadre, si l'un de ces navires s'approche, pas de conneries. On ne fait absolument pas le poids, et je n'ai pas envie de m'arranger avec le Haut-Commandement pour expliquer la mort de centaines de militaires à des familles qui ignorent tout du Programme. Ça a déjà été assez difficile comme ça il y a deux semaines…
Il se tourna vers l’un de ses officiers :
-Cochrane, faites en sorte que l'ensemble des sondes que nous avons prélevées soient stockées à proximité immédiate ; s'ils veulent venir les récupérer, je préférerais que ça se fasse ailleurs que sur la Terre..


Il ne fallut que quelques minutes pour que la salle de briefing se remplisse, les pilotes prenant place dans l'amphithéâtre alors que le chef d'escadron jetait un dernier regard sur les ordres qu'il allait retransmettre à ses subordonnés. Voyant que ceux-ci étaient tous arrivés, le major se tourna vers l'imposante carte tactique qui recouvrait le mur derrière lui. Sur celle-ci étaient indiqués les secteurs de patrouille des différents groupes de chasse assurant la CAP de l'escadre, la position du SWACS de coordination étant mise en valeur tout au long de la présentation. L'homme, d'âge mûr, se retourna vers son public pour détailler l'affectation des pilotes devant lui, avant d'interrompre le mouvement de départ qui s'esquissait alors que la dernière étape du briefing s'achevait :
-Nous venons de recevoir de nouveaux ordres permanents.
Carl, qui avait détourné son regard de l'officier, lui reporta toute son attention, alors que s'affichait à la place de la carte une image floue qu'il mit quelques secondes à reconnaître avant de se rappeler dans quel cadre il avait pu la voir.
Puis, tout lui revint en tête simultanément : le Bellérophon, la planète stérilisée, la mission de reconnaissance périlleuse. Mais son expérience particulière ne le mit pas à l’abri de l’effarement que subirent ses voisins lorsque son supérieur expliqua les nouveaux ordres.


Quand, une demi-heure plus tard, Carl prit place à bord de l'habitacle amovible de l'intercepteur embarqué, son esprit était toujours préoccupé par ces consignes qui se rajoutaient à une situation de plus en plus complexe. S'il avait suivi les actualités avant et pendant sa formation à l'Académie, les relations politiques et militaires ne l'avaient jamais passionné outre mesure, mais à présent, il essayait tant bien que mal de donner un sens aux différents évènements qui faisaient le quotidien des quelques milliers d'humains isolés à la périphérie extérieure de la Voie Lactée.
Mais en guise de réponses, il ne trouvait que d'autres questions, plus frustrantes les unes que les autres.
Son train de pensées fut interrompu par l’illumination d’un petit voyant orange situé au bord de son champ de vision. Il vérifia d'un regard que l'écran de statut de son chasseur brillait d'un vert homogène, et répondit à la demande de communication.
-Ici Halcyon. Tous systèmes OK. Paré pour décollage.
Le contrôleur de vol acquiesça avant de couper le contact. L'instant qui suivit, un imposant chariot orange commença à tracter son appareil vers l'extrémité du hangar, dont seuls les chasseurs et navettes aux formes inhabituelles permettaient de le différencier de l’intérieur d’un porte-avions naval. Autour de l'imposant appareil et de son remorqueur, les techniciens et ingénieurs, portant des tenues aux couleurs signifiant leur spécialité, s'écartèrent sans lui jeter un regard. Pendant une trentaine de secondes, Carl eut l’impression d’avancer au ralenti vers sa destination : les imposantes portes étanches aux rayures gris et jaune. Celles-ci s’ouvrirent à son approche, révélant l’intérieur sombre d’un tube de catapultage aux portes extérieures closes, tandis qu’une vibration s’empara du chasseur alors qu’il s’emboitait dans un rail situé à même le sol. Le chariot se décrocha alors, laissant le vaisseau se faire guider automatiquement dans le cylindre obscur.
Le jeune pilote tourna la tête pour s’attarder quelques instants sur le hangar brillamment éclairé où l'activité se concentrait autour d'une poignée d'appareils et maintenance d’emplacements vides. Dans ceux-ci travaillaient des techniciens qui se préparaient à accueillir les intercepteurs que le groupe de Carl allait remplacer dans la CAP.
Dans les secondes qui suivirent, le sas se referma, permettant la dépressurisation du tube. Le lancement se fit alors sans anicroche, les compensateurs inertiels neutralisant la quasi-totalité de l'accélération de la catapulte électromagnétique, accélération elle-même relativement faible, les petits vaisseaux ayant à faire demi-tour pour entamer leur itinéraire de patrouille. Carl rejoignit rapidement la formation, s'alignant avec le chasseur de tête, piloté par un capitaine qui s'était vu donner cette affectation après la mort de Lone Wolf lors de l'embuscade.
Durant les quelques secondes de la manœuvre de retournement, le Concordia occupa l'ensemble du champ de vision de la patrouille, mastodonte au repos sur lequel les ordinateurs de bord surlignaient les différents emplacements critiques, des imposantes plaques radar à la grille de défense rapprochée, constituée de deux douzaines de batteries de canons et lance-missiles de faible portée.

On y va…une fois de plus.

Le concept de CAP, développé à la base pour la protection des porte-avions océaniques, avait dû être complètement repensé à partir du moment où les habitants de la Terre s'étaient vus donner les moyens d'amener des armes et des engins de guerre en-dehors du champ de gravité de leur planète. La simple patrouille d'interception aérienne devait désormais prendre en compte la propulsion supraluminique et ses développements militaires, ainsi qu’une zone de patrouille tridimensionnelle, la perte de son avantage de vitesse et de manœuvrabilité face aux vaisseaux lourds, et bien d'autres paramètres.
La conclusion qui en avait été tirée était de l'impossibilité d'obtenir un écran défensif efficace par le biais des chasseurs, conclusion à laquelle étaient arrivés la quasi-totalité des espèces voyageant dans l'espace, à l'exception notable des Wraith. Mais les Terriens, eux, de par leur arrivée mouvementée sur la scène galactique, gardaient en mémoire le potentiel offensif incomparable de ces petits vaisseaux lors de leurs guerres intestines. Ainsi, ils avaient, comme toutes les espèces portées sur le voyage spatial, très lourdement équipé leurs croiseurs et porte-astronefs en armement défensif, mais gardaient néanmoins ces patrouilles permanentes, qui offraient une souplesse supérieure dans l'emploi de la force en plus de l'habituel rôle de détection qui échouait aux chasseurs et autres Jumpers depuis la nuit des temps.

Pendant une demi-heure, les quatre appareils parcoururent un chemin régulier autour des navires terriens, imités en cela par un autre groupe identique qui couvrait une autre zone. A quelques reprises, l'un ou l'autre des pilotes avait tenté d'ouvrir la conversation, mais sans grande réussite. Carl, comme chacun de ses ailiers, ressentait bien plus la perte de son ancien leader lorsqu'il effectuait une patrouille identique à celle qui s'était terminée par son assassinat.
Et le jeune pilote savait qu'il était le plus chanceux du lot, ayant pu venger la victime de l'attaque, tandis que les autres n'avaient fait qu'assister à toute la scène, sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Mais cela ne l'empêchait pas d'être tendu depuis le décollage, surveillant des anomalies causées par des micrométéorites ou des radiations en provenance de l'étoile proche. Les témoignages des rescapés de la précédente attaque n'avaient fait que renforcer son sentiment de danger, puisque des embuscades étaient désormais possibles, voire même probables.

A l'affut du moindre détail pouvant trahir un éventuel ennemi invisible, Carl sursauta dans son fauteuil lorsque l'ordinateur de bord fit sonner une petite alarme, suivie d'un indicateur jaune sur son cockpit virtuel.
A quelques milliers de kilomètres de son chasseur, une fenêtre hyperspatiale se formait rapidement, et les capteurs électromagnétiques des différents vaisseaux repérèrent pour identifier dans la foulée la lueur bleutée. Aussitôt les informations arrivées, l'appareil de Carl se mit à analyser la lumière pour en tirer toutes les informations possibles.
Ces rayonnements étaient caractéristiques du voyage hyperspatial tel qu’il était pratiqué dans la Voie Lactée, mais pourtant, leur observation s'était déjà faite sur Terre avant le début du Programme, sous le nom de radiations Cherenkov. N'apparaissant que lors de la présence de particules se déplaçant à une vitesse supérieure à celle de la lumière dans leur milieu environnant, elles donnaient de précieuses informations sur l'appareil ayant généré la fenêtre.
En effet, à la grande surprise des Terriens, ce qu'ils avaient appelé "hyperespace" était parfaitement compatible avec leur vision d'un univers qui avait pris malin plaisir à les contredire en de nombreux points. Là où les scientifiques désespéraient de comprendre comment la mythique barrière de la vitesse de la lumière avait pu être franchie, l'étude de vaisseaux capturés et les conseils des Asgard avaient permis de comprendre qu’il fallait en fait relever cette barrière à proximité du vaisseau. Ainsi, les espèces les plus avancées continuaient à se déplacer moins vite que la lumière, mais celle limite leur permettait les voyages interstellaires voire intergalactiques. Le phénomène de la "fenêtre hyperspatiale" n'était alors que le résultat de ce brusque changement de milieu, les échanges de l’un à l’autre étant à l’origine de l’impressionnant spectacle. Cependant, la consommation d’énergie de ce dernier, proportionnelle à la densité de matière environnante, était intégralement subie par le vaisseau. Cela faisait donc de la formation de la fenêtre l’obstacle majeur à franchir pour les espèces visant le voyage vers les étoiles. Mais, pour l'observateur averti, il n’était nul besoin de maitriser ou d’embarquer cette technologie pour réussir à déterminer la valeur locale de la vitesse de la lumière, et donc la nature de la technologie hyperspatiale utilisée.

Détail n'important quasiment jamais, puisque l’origine de la technologie employée ne présumait en rien de son utilisateur, alors que les appareils d’origine Goa’uld étaient encore omniprésents dans la galaxie et que Hébrida vendait ses occasions à n’importe qui ayant les moyens nécessaires…


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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyDim 13 Sep 2009 - 14:26

L'afficheur indiqua donc l'arrivée d'un vaisseau de facture Goa'uld. La taille de la fenêtre laissait envisager un transporteur léger, hypothèse qui fut confirmée quelques instants plus tard, lorsque le petit engin put en sortir.

-Tout le monde avec moi, formation élargie, commença le chef d’escadrille. Capteurs passifs uniquement, puis passez en actif à puissance maximale sur mon ordre.
-Bien reçu, leader, répondit vivement Carl, tandis qu’il faisait pivoter son appareil vers le nouvel arrivant.
L’instant suivant, l’image du vaisseau, retransmise par les optroniques frontales du chasseur, s’afficha dans une fenêtre sur le côté de l’écran. Le pilote la détailla rapidement, remarquant la couleur vert sombre du Tel’tak, apparemment assez âgé pour n’avoir rien d’autre en commun avec le modèle standard que la forme générale, tandis que plusieurs blocs propulsifs de chasseurs Goa’uld et une paire de tourelles d’Alkesh venant enlaidir l’inélégant vaisseau.
-Groupe Delta, intervint le contrôleur de mission, restez hors de portée des armes de la cible et ramenez-là sur le Concordia. Interdiction pour lui de sauter en hyper. Terminé.
Les quatre chasseurs commencèrent alors à décélérer tout en changeant de trajectoire pour suivre le petit transporteur, jusqu’à avoir une trajectoire parallèle à la sienne.
-Passez en actif…maintenant !
Sur l’ordre de son leader, Carl activa tous ses capteurs, recevant brutalement une manne d’informations supplémentaires sur le vaisseau, qui se cabra brusquement avant de reprendre sa route, à quelques milliers de kilomètres des chasseurs qui désormais l’accompagnaient.
-Vaisseau inconnu type Tel’tak, se fit entendre la même voix sur la gamme de fréquences utilisées majoritairement par les Jaffas et les contrebandiers. Ici la patrouille défensive du Concordia. Vous êtes à présent dans la zone d’alerte d’un groupe d’intervention terrien. Changez de cap immédiatement et suivez-nous. Ne tentez pas de sauter ou nous ouvrons le feu. Je répète, ne tentez pas de sauter ou nous ouvrons le feu. A vous.

L’appareil resta silencieux, et Carl se sentit se crisper, observant sans sourciller le contact sur son écran, guettant le moindre signe de danger sur l’image qui lui était présentée. Mais aucune tourelle ne pivota, et la forme aux multiples protubérances continuait sa route, sans sembler se préoccuper des chasseurs qui l’illuminaient de tous leurs senseurs.

Le capitaine Sôsuke Ichii fit une seconde sommation sur une gamme de fréquences élargie et commença à s’impatienter devant l’absence de réaction du vaisseau que sa patrouille venait d’intercepter.
-Contrôle, demanda-t-il par radio. Ici Delta Leader. Le transport ne répond pas à nos sommations et ne change pas de cap, mais ne fait rien pour s’enfuir. Il a probablement un équipage, au vu de sa réaction à notre passage en actif, mais on n’a rien de plus. Demande consignes supplémentaires.
-Bien compris, Delta Leader. Veuillez patienter.

Il attendit quelques instants, et le contrôleur lui répondit :
-Delta Leader, ici Concordia. Nous envoyons une navette d’abordage. Gardez l’engin à portée de tir et couvrez l’approche des Marines. A vous.
-Bien compris, contrôle. Espérons que…Merde !
L’exclamation lui échappa lorsqu’il vit l’alerte de combat s’illuminer sur son cockpit. Ses réflexes le firent changer de cap immédiatement, tandis qu’il cherchait du regard la partie de l’écran affichant la cause de l’alarme. Il n’eut pas le temps de finir de lire les quelques lignes qu’un flash attira son attention…sur la fenêtre réservée à l’observation visuelle du petit transport.
Celui-ci venait de s’évanouir dans un nuage de plasma aveuglant, à quelques milliers de kilomètres de lui, l’explosion étant même visible dans le reste de son cockpit, petit point lumineux qui disparut aussitôt.
-Bordel ! Qui a tiré ? hurla-t-il dans son casque, avant de reporter ses yeux sur le texte qu’il n’avait pu terminer de lire :
[…]
<11 : 04 : 42> Cible Golf 8, type Tel’Tak mod. à~?^%ù!è:§… Erreur d’enregistrement. Cause probable : activité stellaire anormale à proximité.
<11 : 04 : 48> Cible Golf 8, type Tel’Tak mod. Changement de cap 0.06 degrés.
<11 : 04 : 52> Cible Sierra 1, dénomination Concordia. Activation communication unidirectionnelle, canal 8, cible : Golf 1, dénomination Delta 1
<11 : 04 : 59> Cible Golf 4, dénomination Delta 4. #$ù!µ!è:\... Erreur d’enregistrement. Cause probable : activité stellaire anormale à proximité.
<11 : 05 : 08> Cible Golf 4, dénomination Delta 4. Activation lidar de verrouillage de cible.
<11 : 05 : 10> Cible Golf 4, dénomination Delta 4. Armement missile moyenne portée FM-2 Starburst.
<11 : 05 : 10> Cible Golf 4, dénomination Delta 4. Lancement missile moyenne portée FM-2 Starburst. Objectif probable : cible Golf 8.
<11 : 05 : 10> Patrouille Delta, en mission de CAP (réf. : BU-72-5). Passage automatique en état d’alerte renforcé. Activation systèmes de guerre électronique.

<11 : 05 : 10> Cible Golf 1, dénomination Delta 1. Interruption communication avec Concordia.
<11 : 05 : 11> Cible Golf 1, dénomination Delta 1. Changement de cap 28.6 degrés, activation fusées de manœuvre.
<11 : 05 : 12> Cible Golf 8, type Tel’Tak mod. Impact missile lancé par Golf 4
<11 : 05 : 13> Cible Golf 8, type Tel’Tak mod. Analyse effet tir : cible détruite. Riposte : nulle.
[…]

Le chef de patrouille relut une seconde fois les lignes que le carnet de bord automatisé avait affichées en rouge, puis sélectionna dans le menu de communication l’indicatif de celui de ses ailiers qui avait ouvert le feu.
-Halcyon, qu’est-ce que ça veut dire ? Vous êtes devenu dingue ?!
-Négatif, monsieur. J’ai reçu un ordre de tir du contrôle de vol. La cible a été désignée comme hostile, répondit Carl.
Le capitaine Ichii reconnut dans la voix de son subordonné la même assurance que celle qu’il avait entendue dans les enregistrements de l’attaque du vaisseau ayant détruit le chasseur de Lone Wolf. Il hésita un instant avant de répondre, puis bascula le canal de communication sur le Concordia :
-Contrôle, ici Delta Leader. Demande confirmation. Avez-vous transmis à Delta 4 un ordre de tir sur la cible Golf 8 ?
-Attendez un instant, Delta Leader…répondit le contrôleur de vol, avant de poursuivre, une dizaine de secondes plus tard. Négatif, Delta Leader. Il n’y a pas eu d’ordre de tir. Je répète, négatif pour l’ordre de tir. A vous.
-Bien compris. Termin…
-Attendez un instant, Delta Leader. J’ai de nouveaux ordres pour votre patrouille. Rentrez immédiatement à la base, hangar numéro 1. Une seconde patrouille va décoller sur-le-champ pour vous remplacer. Je…hein !... vous êtes sûr ?…attendez un instant, Delta Leader…oui, oui. Bien compris, monsieur. Allô, Delta Leader ?
-Qu’y a-t-il, Contrôle ?
-Je…je vous transmets les codes de contrôle du chasseur de Delta 4. Vous avez l’autorisation de verrouiller son appareil s’il ne suit pas vos ordres. A vous.
-…Entendu…terminé.

Le capitaine vérifia d’un regard la réception du fichier, puis contacta les trois autres appareils de son groupe :
-Delta Leader à tous. La patrouille est interrompue. Nous rentrons à la base. Maintenant…terminé.

Mais qu’est-ce qu’il t’est passé par la tête, Carl ?…non, pas besoin de te le demander, c’est évident…Merde !
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyDim 13 Sep 2009 - 14:44

Eh bien, il t'en aura fallu du temps, Rufus! (oui, moins que Skay, mais est-il une référence ? Razz)


Encore un excellent chapitre qui nous permet de continuer un petit peu avec le Concordia et notre cher Carl. Carl qui semble avoir désobéi à un ordre direct!? Cela ne lui ressemble guère. Je me demande si Atlantis n'aurait pas quelque chose à voir la dedans, bien que je ne vois pas comment...

Quoiqu'il en soit, tu nous présentes ici la tactique terrienne navale classique adaptée à ta sauce pour l'espace. Et tes descriptions, bien que parfois je l'avoue un tantinet lente, excellent dans leur précision de détails. Chapeau Heureux

J'aime aussi beaucoup le petit passage quant au drapeau des nations unies qui a été adopté, et surtout la façon dont cela s'est fait. Très agréable, ce petit passage Heureux


Enfin, ce chapitre aura le mérite de poser une nouvelle question ; what the f**k is going on in Carl's head??? Une énigme de plus dans cette superbe fiction! Où t'arrêteras-tu???

Heureux Bravo clap!
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyDim 13 Sep 2009 - 15:38

Je vois que tu as piqué à Sylvouroboros sa manie des petites digressions pas-tout-à-fait hors-sujet de début de chapitre... et en effet, ici, le lien est habilement fait avec la scène qui suit. Bon, personnellement, je trouve le drapeau de l'ONU super moche, donc j'aurais bien gardé le hat, mais sur le plan de la logique, c'est surement la meilleure solution. ^^

Un épisode qui débute sur une scène de funérailles selon une nouvelle mode... Rien que du très classique, au fond : des cercueils vides renvoyés à l'élément dans lequel les soldats ont perdu la vie, des drapeaux doubles pour une double appartenance, une salve d'honneur... Les particularités, en fait, sont mineures : les balles traversent un champ de force, les cercueils continueront sur leur lancée pour l'éternité. J'aime voir l'humanité trouver ses marques avec une telle aisance, dans un élément qui ne leur est ouvert que depuis peu.

Je comprends bien à quel point les nouveaux ordres peuvent perturber les soldats révoltés par les agissements des Arachnoïdes. Moi même, je ne suis pas très à l'aise. Combien de populations vont être vitrifiées avant que ces derniers ne se déclarent satisfaits ? Et nous, comptons-nous vraiment rester simples spectateurs ? Prodigiseusement dérangeant...

J'apprécie la référence aux Hébridans, c'est un bel "hommage" à l'univers étendu ébauché dans la série, et dont Effet Papillon est un prolongement logique. Je trouve d'ailleurs que cette fansérie manque un peu de ce type de références, compte tenu de son thème. Des allusions à Carter appelée comme témoin dans un procès contre les Ashen, à des braqueurs de banque qui utiliseraient des bracelets ataniks, à la Tok'Râ qui demande le retrait du Marteau de Cimmeria, aux renégociations concernant le traité avec les Asgard... De quoi donner à cette fic une atmosphère space op plus étendue, une sorte de Star Wars bénéficiant des technologies SG.

Je ne crois pas à l'insubordination de Carl. C'est juste pas le personnage, et l'aperçu que nous avons de son état d'esprit quelques minutes plus tôt ne me donne pas la sensation d'un jeune homme avide de vengeance. Sans compter qu'il serait bien stupide de sa part de compter que son explication d'ordre fantôme sera acceptée. Je vois donc plusieurs options : un cafouillage, dont il sera accusé (ce pourrait être intéressant) ou pas (j'en doute car moins intéressant, sauf si cela provoque un conflit ouvert, auquel cas effectivement cela se justifierait amplement) ; ou bien une manœuvre volontaire de la part de quelque de haut placé, qui souhaitais faire disparaitre cet appareil et en faire retomber sur lui la responsabilité, ou bien simplement lui nuire, pour une raison ou pour une autre. On peut aussi s'interroger sur l'hypothèse d'une intervention d'Atlantis, mais cela me semble douteux, a moins que Carl ne soit précieux pour une raison quelconque. Enfin, on peut envisager que tout cela soit lié à une mission secrète dans laquelle notre pilote a été embrigadé à son insu.
Mais, simple pulsion meurtrière... Non, je n'y crois pas.

Voila en tout cas qui promet des rebondissements à plus d'un niveau. Encore une fois, c'est un épisode qu'il est difficile de qualifier, qui fait le lien avec le chapitre précédent, amorce une nouvelle dynamique et s'attarde un peu sur un personnage. J'admire réellement ton sens de la mesure...

_________________
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyLun 5 Oct 2009 - 22:35

(Joyeux anniversaire à celui qui m'a été indispensable pour beaucoup de choses, la moindre d'entre elles étant de m'aider à préparer le scénario de cette fic.)

Chapitre 07 : Chaos contrôlés


Le silence qui régnait dans la salle contrastait avec l’agitation effrénée des minutes ayant précédé le départ en hyperespace des évadés à bord du vaisseau inconnu.
-Atlantis ? répéta Shanti
-Comme la Cité d’où on est partis ? ajouta Campbell.
-Tout ce qu’il y a de plus correct, lieutenant Campbell.
-Et…où sommes-nous ? compléta le pilote de ce qui fut quelques jours plus tôt SG-22.
-Dans le vide séparant les galaxies, en train de nous diriger vers celles que vous appelez la Voie Lactée, répondit la voix, avant de rajouter, d’un air amusé, je suppose que vous n’êtes pas intéressé par la distance exacte ?
-Ce n’est pas de ça que je parlais, lâcha le lieutenant. C’est quoi, cet engin ? demanda-t-il en écartant les bras dans un geste qui englobait toute la pièce.
-Comme je vous l’ai dit auparavant, vous êtes dans le pont de commandement de la frégate de reconnaissance et d’opérations spéciales Salnerras.
-Et ? dit Maltez.
-Si vous voulez en savoir plus, reprit la voix, à présent dénuée d’émotions, il s’agit d’un appareil à long rayon d’action conçu par le peuple que vous connaissez sous le nom d’Anciens. Son objectif est, vous devez vous en doutez, la récolte d’information et les actions derrière d’éventuelles lignes ennemies. Sa petite taille la rend bien évidemment inapte au combat frontal face à un croiseur de bataille tel que ceux qui constituaient le gros de la flotte Altéranne, mais elle demeure tout à fait capable de faire face victorieusement à toute menace présente dans la Voie Lactée.
-Attendez un instant, l’interrompit Maltez. Vous ne voulez pas dire qu’on va…
-Non, commandant, répondit Atlantis. Ce vaisseau n’est pas lancé dans une opération offensive quelconque. Si tel était le cas, le rendez-vous aurait été fait avec un tout autre type de navire, adapté à une mission de cette catégorie.
-Parce que vous en avez d’autres ? souffla Shanti après quelques secondes de silence.
-De très nombreux autres, lieutenant Bhosle, mais là n’est pas la question. Je vous suggère que vous commenciez tout d’abord par prendre vos marques à bord. Ensuite, il sera temps de vous expliquer plus en détail la raison de votre présence ici. Cela vous convient-il ?
Le groupe humain acquiesça silencieusement, et la voix reprit :
-Vous êtes donc ici à bord du centre de commandement tactique. Le siège où est assis le lieutenant Campbell donne accès à l’ensemble des fonctionnalités du vaisseau. La première chose à faire sera, commandant Maltez et lieutenant Bhosle, de vous y asseoir pour être enregistrés et acceptés comme officiers supérieurs à bord du Salnerras. Par la suite, il est probable que nous ayons certains temps…d’attente. Je vous suggère alors de passer régulièrement sur ce siège afin de vous familiariser au pilotage et avec les capacités offensives et défensives de cette frégate, dans l’éventualité de mon absence.
Campbell se leva lentement, jetant un regard derrière lui, en direction du fauteuil centralisant une partie des fonctions du vaisseau, et Maltez s’en approcha. Puis, après un instant d’hésitation, il s’assit dessus quelques secondes, avant de laisser son tour à Shanti. Avec la même appréhension que ses deux compagnons de fuite, elle s’installa sur le fauteuil qui s’adapta instantanément à son dos.
Ne bougez pas, pensez à formuler vos ordres comme si vous dirigiez un vaisseau, lui dit silencieusement la voix qui accompagnait son groupe depuis quelques jours.
Vous aviez dit que nous devrions apprendre à donner des ordres avant de prendre les commandes, répliqua-t-elle de la même manière.
L’interface de contrôle va enregistrer vos schémas de pensée pour se synchroniser avec vous. L’entraînement n’a pas commencé, loin de là, réplica Atlantis d’un ton sans appel.
Shanti s’exécuta, se visualisant en train de donner des ordres comme les quelques officiers de la Flotte qu’elle avait pu voir, soit lors de son entraînement, soit dans les images d’archives qui lui avaient été montrées.
Au bout de quelques secondes, l’I.A. lui suggéra de se lever, et elle obéit, alors que les haut-parleurs se réactivaient :
-Très bien, vous êtes désormais tous les trois synchronisés. Le commandant Maltez est désormais reconnu par le système comme le capitaine du navire, le lieutenant Campbell comme navigateur et le lieutenant Bhosle comme canonnier principal. Il est bien entendu que ces précisions n’ont qu’une valeur toute relative, étant donné que, contrairement aux militaires Altérans, vous n’avez pas, et de loin, les capacités physiologiques et mentales nécessaires pour que votre présence fasse une quelconque différence dans les performances de ce vaisseau. Votre rôle sera tout autre…mais trêve de digressions, suivez-moi.
Aussitôt, apparut une lueur jaunâtre, semblable à un Soleil miniature dont les irrégulières pulsations attiraient le regard des humains présents. Après quelques instants d’un silence gênant, Campbell approcha sa main de l’orbe, qui s’en écarta doucement.
-Un…avatar ? demanda Maltez.
-Effectivement, commandant, lui répondit Atlantis, la voix semblant venir à présent de la lueur devant le groupe. Il m’a semblé que vous préféreriez avoir un interlocuteur…physique…par l’intermédiaire de cette projection visuelle plutôt qu’une voix désincarnée, même si c’est ainsi que je me manifesterai le plus souvent.
-Mais…commença Shanti.
-Oui, lieutenant, l’interrompit l’I.A., j’aurais pu prendre une apparence humanoïde, mais il me semble préférable de ne pas recourir à ce type d’illusions avant que ma relation avec votre groupe ne se soit stabilisée. Mais, le temps venu, il vous sera possible de personnaliser à loisir la forme sous laquelle vous me verrez.
-Ah…, lâcha la jeune femme, alors que la sphère immatérielle se mettait à avancer lentement, planant vers la porte principale de la salle.
Le trio, non sans appréhension, suivit l’incarnation de leur nouvel hôte, qui prenait la direction par laquelle ils étaient venus, peu de temps auparavant, en apesanteur et poursuivis par des soldats de leur propre planète. Les couloirs, lumineux, semblaient étrangement mêler un sens du fonctionnel avec de subtils ajouts dont l’intérêt ne semblait qu’à première vue visuel. Mais les trois militaires n’eurent pas le temps de continuer leurs observations, Atlantis s’adressant de nouveau à eux :
-Nous arrivons aux quartiers d’habitation. Vous êtes libres de choisir votre logement comme bon vous semble, et chacun d’entre eux est équipé d’une fonderie moléculaire comme celle du Jumper qui orne désormais le mur du hangar secondaire, conclut-elle avec une pointe d’ironie.
L’une des portes du couloir s’ouvrit alors, laissant passer l’incarnation de l’I.A. qui leur parlait. La pièce était quasiment vide, à l’exception d’une couchette, d’une console identique à celles qu’ils avaient pu voir régulièrement à bord des coursives et d’une porte menant à une pièce annexe.
-C’est spartiate, nota Campbell en se tournant pour voir la pièce sous tous ses angles.
-J’ai pris soin d’enregistrer dans les bases de données les modèles terriens de certains éléments de base, de type meubles, sanitaires et vêtements.
-C’est gentil à vous, répondit Maltez. Pour l’aspect alimentaire, je suppose qu’il en sera de même ?
-Effectivement, je dispose, comme vous devez vous en douter, de nombreuses informations sur votre culture, et j’ai pu recueillir des données exhaustives sur vos habitudes alimentaires qui, je dois le noter, sont bien plus raffinées que votre civilisation ne pourrait le laisser penser.
-…Merci ? dit Shanti, d’un ton hésitant.
-Si vous voulez bien me suivre, je vais vous montrer les différentes salles communes, mess, pont d’observation, salles d’entraînement physiques et psychiques…
-Pardon ? l’interrompit Maltez.
-Oui, ce n’est pas parce que votre espèce n’a pas encore réussi à démontrer les capacités d’un esprit entraîné sur la matière que les Altérans ont été aussi limités. Dans votre cas, il s’agira principalement d’une formation accélérée à l’usage des nanites de commandement qui vous ont été intégrées. Suivez-moi.

Le commandant du groupe regarda ses deux anciens subordonnés, qui lui rendirent son regard d’appréhension et d’inquiétude, avant de suivre leur hôte, qui commençait déjà à s’éloigner.




Un officier, accompagné d’une demi-douzaine de Marines, l’avait attendu dans le hangar lors de son appontage, avant de lui lire ses droits pour lui signifier son arrestation aux termes des articles 92 et 118 du Code de Justice Militaire. Il avait alors tenté d’en demander les raisons, mais sans succès. Confiné dans sa cabine, il avait dû attendre deux heures avant qu’un autre groupe de militaires ne vienne l’accompagner dans une autre pièce, où il était désormais assis.
Mais, mais qu’est-ce qui leur prend ?
La porte s’ouvrit silencieusement devant lui, laissant passer une femme dont il ne reconnut pas l’uniforme. Cependant, il vit les galons de major sur les épaules de celle-ci et se leva pour se mettre au garde-à-vous.
-Lieutenant Banet ? demanda-t-elle.
-Oui, madame.
-Asseyez-vous, je vous prie. Je suis le major Clavell, votre avocat. Je suis tenue de vous informer que vous êtes actuellement accusé de désobéissances aux ordres d’un supérieur, avec circonstances aggravantes. Tout ce que nous dirons en privé sera couvert par le secret professionnel et ne pourra être utilisé lors du procès.
-Mais qu’est-ce qu’il se passe ? Quel procès ?
-Calmez-vous, lieutenant, et racontez-moi ce qu’il se passé lors de votre dernière patrouille, quand l’appareil inconnu est arrivé.
Carl soupira.
-Très bien. Nous étions en patrouille de protection quand les capteurs ont repéré une sortie de l’hyper. Conformément aux ordres de mon leader, j’ai procédé, avec le reste du groupe, à une manœuvre d’encerclement, n’activant les senseurs qu’au dernier moment.
-Pourquoi cela ?
-Le but était de rester en passif aussi longtemps que possible pour éviter d’être trop facilement repérable.
-Et cela a-t-il fonctionné ?
-Il semblerait, oui, puisque l’engin, un transport Goa’uld lourdement modifié, n’a pas tenté de s’enfuir, ce qu’il aurait probablement fait s’il nous avait vu arriver.
-Et ensuite ?
-J’ai reçu un ordre du contrôle mission, avertissant l’escadrille que le transport représentait une menace imminente pour le Concordia, et que nous avions ordre d’ouvrir le feu.
-Hmm…quel genre de menace ?
-Ca n’a pas été précisé, madame, mais on a déjà vu des armes de destruction massive tenir dans un appareil de cette taille, et le message semblait très urgent, donc je me suis dit que je n’avais pas le temps de demander plus de précisions.
-Et vous avez tiré ?
-Oui, madame.
-Ensuite ?
-…et bien, le capitaine m’a demandé pourquoi j’avais tiré, et je le lui ai expliqué. Ensuite, la patrouille a été annulée sur-le-champ, et…vous connaissez probablement la suite.
Le major le regarda dans les yeux quelques instants, puis lui dit :
-Je crains que vous ne vous soyez mis dans une très mauvaise situation, lieutenant. En effet, je me suis renseignée avant de venir vous voir et, à moins que l’on ne m’ait délibérément menti, il n’y a pas eu d’ordre transmis à votre escadrille vous demandant d’ouvrir le feu.
-Mais… !
-Ecoutez-moi, lieutenant. Je n’ai pas eu beaucoup de temps depuis que le second m’a prévenu, mais j’ai pu obtenir une copie des enregistrements de la salle de contrôle Aéro et des cockpits de tous les chasseurs de la patrouille. Je vais les examiner, pour voir s’il y a le moindre indice pouvant aider à prouver ce que vous dites…mais si vous voulez que je puisse vous aider de mon mieux, vous devrez me dire toute la vérité.
C’est…c’est pas vrai. Mais…mais pourquoi ? Je n’ai rien fait, on m’accuse d’avoir abattu sans raison ce vaisseau, et maintenant…, pensa Carl, qui ne parvint pas à réprimer des tremblements en se rendant compte que son interlocutrice le considérait lui aussi comme coupable.
-Je…je vous ai tout dit, major, articula-t-il faiblement.
-Très bien. Si vous désirez me parler, il faudra vous adresser aux gardes, dit-elle en se levant. De mon côté, je vais visionner les enregistrements.
-En…entendu.
-Réfléchissez bien, lieutenant. N’oubliez pas que je suis la seule personne dans votre camp, si vous vous souvenez de quelque chose.
Elle quitta alors la pièce, laissant Carl seul.
Non…


Dernière édition par Rufus Shinra le Lun 5 Oct 2009 - 23:40, édité 5 fois (Raison : Je t'en ficherai, Ketheriel, de "l'anachronisme sur pattes"..... :-P)
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyLun 5 Oct 2009 - 22:35

La vie avait repris son cours normal sur Atlantis, comme après chaque crise n’ayant pas fondamentalement modifié le quotidien de ses habitants. Ce pragmatisme s’était rapidement imposé lors de l’arrivée des premiers scientifiques et militaires dans la Cité millénaire, puisque chaque semaine apportait son lot d’attaques, d’invasions et de catastrophes naturelles ou artificielles. Il n’y avait donc pas physiquement le temps d’être choqué ou traumatisé par la mort d’un ami ou la violence subie aux mains des différents groupes ayant décidé de détruire le vestige Altéran occupé par les Terriens.
Ainsi, si le personnel de commandement Terrien et quelques rares « initiés » s’interrogeaient encore sur les conséquences des récents évènements, le génie moyen d’Atlantis s’était déjà trouvé un autre sujet de discussion pour briller pendant les repas.
Anna Stern faisait partie de ces « initiés », et elle se rendait compte de son changement de statut. Les grands chefs qu’elle avait côtoyé lors de la crise la connaissaient désormais personnellement, mais faisaient preuve d’une certaine méfiance qui la dérangeait au quotidien. Au même moment, ses anciens collègues s’étaient bien rendus compte que quelque chose avait changé depuis cette énième alerte, mais, ne sachant pas quoi, ils s’écartaient lentement d’elle, au sens propre comme au figuré. Remise en cause tant comme scientifique que comme individu, elle cherchait des repères pour la guider.

Laissant la porte de son habitation se fermer automatiquement derrière elle, Anna posa ses quelques affaires, rangées méthodiquement dans une petite sacoche, sur son bureau. Elle prit ensuite un verre d’eau glacée depuis le réfrigérateur de manufacture terrienne dont la présence contrastait dans la pièce infiniment plus âgée que son habitante, et se dirigea vers le petit balcon donnant sur l’océan.
Buvant lentement le liquide transparent, elle laissa promener son regard sur les détails de l’étendue aquatique dont les flots venaient se briser sur les flancs de la Cité millénaire.

-Miss Stern ? demanda une voix devenue trop familière, la faisant légèrement sursauter.

Anna ignora Atlantis quelques secondes, le temps de suivre des yeux le trajet du verre qu’elle avait laissé tomber dans sa surprise. Quand celui-ci finit par disparaitre, elle se retourna, le visage montrant sa fatigue.
-Oui ? Que puis-je pour vous, Atlantis ?
La voix féminine attendit un infime instant avant de répondre :
-Il y a certaines choses que j’ai du mal à comprendre.
-Première nouvelle, lâcha Anna avec un léger sourire. Et quel est donc le sujet où l’omnisciente et omnipotente Atlantis pourrait bénéficier des lumières de la pauvre humaine que je suis ?
-Vous.
-Pardon ?
-L’espèce humaine en général, la civilisation terrienne en particulier.

Anna laissa échapper un soupir, puis se dirigea vers une chaise, où elle déposa sa veste, sur laquelle les insignes de son appartenance à la Cité et son rôle dans celle-ci étaient toujours présents, mais de manière plus discrète que lors des premières années de son occupation humaine.

-Premier point, s’il y a bien une chose qui n’existe pas et qui n’existera probablement jamais, c’est bien une… « civilisation terrienne », dit Anna, en choisissant ses mots, les consignes de Jackson et McKay sur l’I.A. en tête.
-Vous êtes, si j’ai bien compris, encore divisés en un certain nombre d’entités sociopolitiques différentes, n’est-ce pas ?
-…oui. Et, oui, je sais, c’est probablement stupide, alors que nous maitrisons le voyage interstellaire. On devrait s’unir, tous se rassembler, probablement.
-C’est en effet le chemin suivi par la quasi-totalité des espèces ayant fait ce que vous nommez un « Premier Contact », que ce contact soit pacifique ou non. Mais vous…, répondit Atlantis, laissant sa dernière phrase en suspens.
-Mais nous, nous avons choisi de nous compliquer la vie, et de continuer sur nos différentes routes, pour ainsi dire. A l’exception bien sûr de ce qui se passe ici, par exemple. C’est probablement…
-Extrêmement intéressant, l’interrompit la voix. Au pire, original, au mieux…révolutionnaire.
-Si vous le dites…
-A ce que vous m’avez dit à propos de la Voie Lactée des derniers siècles, votre planète a réussi à survivre et à trouver sa place dans une galaxie pour le moins…hostile envers les nouveaux arrivants. Votre solution, bien qu’apparemment absurde, a mieux fonctionné que celle de nombreuses autres civilisations.
-Sans vouloir contredire une analyse géostratégique sûrement exemplaire, notre survie est plutôt liée à une chance insolente, à l’incompétence crasse des différents adversaires qui ont voulu nous attaquer et à de sacrés bons alliés.
-Peut-être…est-ce comme cela que vous l’envisagez ?
-…question piège, vu que je n’ai pas pu me faire une opinion en-dehors des éléments qu’on m’a donné.
-Je ne vous crois pas.
Anna resta silencieuse et regarda fixement l’endroit du plafond d’où semblait venir la voix de l’I.A., puis elle énonça calmement :
-Et pourquoi cela ?
-Parce que, mademoiselle Stern, au vu de vos fonctions et de l’intérêt que vous leur portez, il serait étonnant que vous n’ayez pas l’esprit critique nécessaire pour chercher à trier le vrai du faux et à découvrir les causes véritable de ce qui vous entoure.
-…
-Vous vous êtes déjà posé ces mêmes questions, n’est-ce pas ?
-…
-…
-…la paix, dit-elle finalement.
-Pardon ? demanda la voix d’Atlantis, à présent calme et compréhensive.
-Parmi toutes les civilisations dont j’ai entendu parler, presque aucune n’a inventé, et surtout assimilé le principe de la paix, du moins pas avant son premier contact. Pourtant, lors de celui-ci, elles ne se sont pas unies pacifiquement, mais plutôt pour faire un front commun face à de nouveaux étrangers. Que les relations soient pacifiques ou non, il s’agit ni plus ni moins de xénophobie…la peur de l’étranger.
-Et vous ?
-Nous ? Et bien je dirais que nous avons eu la « chance » de nous développer à un point où la paix, du moins partielle, est devenue cruciale pour notre propre survie.
-Intéressant, mais en quoi jugez-vous que cela a à voir avec votre réussite sur le plan stellaire ?
-Cette paix, ironiquement, a été basée sur des armes, puisque nous étions…parce que nous sommes encore trop stupides pour en comprendre l’intérêt. Une sorte de xénophobie mâtinée d’ouverture et de compréhension de l’Autre. Je pense que cet…état d’esprit nous a permis de trouver et d’exploiter plus d’opportunités que d’autres espèces avant nous.
-Vous y avez longuement réfléchi, n’est-ce pas ?
-…oui. J’ai voulu étudier l’Histoire et l’être humain en général pour comprendre pourquoi nous avons pu sortir de cette spirale infernale de guerres et de massacres…mon pays, ma ville, en ont été les victimes, et auraient probablement cessé d’exister si nous n’avions pas eu cette pointe de bon sens.
-Si cela vous dérange de parler de ce sujet, nous pouvons mettre fin à cette conversation, suggéra Atlantis.
-Non…non, il n’y a…pas de problème.



Shanti déposa lentement sur le lit l’imposant vêtement orange vif qu’elle portait, symbole de son statut de prisonnier, et elle la regarda pendant de longues secondes, sans bouger. Puis, brusquement, elle se releva pour s’approcher de l’endroit du mur qu’Atlantis leur avait désigné comme une armoire avant de laisser aux trois Terriens quelques minutes pour se changer.
Suivant les instructions de l’I.A., elle visualisa brièvement une porte en train de coulisser afin d’ouvrir la cloison. Elle y parvint au second essai, une partie de la paroi devant elle s’effaçant littéralement pour révéler des vêtements qui restaient immobiles au-dessus du sol, sans support quelconque. La jeune femme resta quelques instants à observer le phénomène avant de renoncer à y trouver une origine visible. Son regard se fixa alors rapidement sur une chemise, dont la couleur vert kaki lui rappela ce qu’elle était quelques semaines plus tôt, avant que tout ne lui soit enlevé, mais s’en détourna aussitôt. Prenant son temps, elle fixa finalement son choix sur une veste bleu sombre.

Elle revint près du lit et y prit le gilet qu’elle y avait déposé quelques instants plus tôt, lui accordant un dernier regard.
Plus de retour en arrière, hein ?
D’un pas décidé, elle s’approcha de la console située sur le mur et tenta sans succès d’en comprendre le fonctionnement.
Atlantis, pouvez-vous…
Oui, lui répondit la voix, l’interrompant dans sa demande.
A côté de la console de contrôle, une petite fente s’ouvrit ans le mur, dévoilant une cavité de taille réduite. Shanti posa alors sans délicatesse le tissu orange dans celle-ci, puis regarda le mur se refermer dessus, l’engloutissant dans son blanc immaculé.
Un trille attira alors son attention sur l’écran de la console, qui affichait désormais un texte en anglais, qu’elle lut rapidement. Elle inspira, puis pressa un endroit de l’écran avec son pouce, et lut avec soulagement le nouveau message :

RECYCLAGE EN COURS
VEUILLEZ PATIENTER

Quelques minutes plus tard, elle sortit retrouver Maltez et Campbell, Atlantis lui donnant les indications de chemin pour arriver au mess. Après que la dernière arrivante eut salué brièvement ses deux collègues, portant chacun des vêtements fournis par le vaisseau, l’I.A. commença à parler :
-Comme je vous l’ai dit, je suis ce que vous appelez une Intelligence Artificielle. De par ma position et mes fonctions, je bénéficie, ainsi que vous avez pu le remarquer, de très importantes ressources.
-Mais ? Car il y a un mais ? dit Maltez.
-Mais, en effet, répondit Atlantis, ces ressources sont dispersées et limitées. En l’occurrence, celles me permettant de collecter et de traiter les informations.
-Attendez, demanda Campbell, vous voulez qu’on devienne des…espions ?
-Absolument pas, lieutenant. Il existe, là où nous nous rendons, des équipements automatisés qui accompliront à la perfection ce travail. En revanche, mes créateurs ont, par mesure de sécurité tout à fait louable, fait en sorte que leurs I.A. soient confinées dans leurs attributions. Et, pour être simple, il m’est absolument impossible de contourner ces sécurités avec les moyens dont je dispose en ce moment sans recourir à des choix inacceptables.
-Et en quoi est-ce que l’on pourrait être meilleurs que vous, si vous êtes aussi puissante que vous le dites ? l’interrogea Maltez.
-Tout simplement, vous êtes des êtres vivants dotés de la clé génétique d’authentification.
-Et alors ? renchérit l’ancien officier. Vous auriez pu faire un clone ou je ne sais pas quelle bestiole avec le gène, non ?
-Non. Une autre des mesures de sécurités est que, malgré tout mon savoir et mon autonomie, certains…tabous…m’ont été posés dès ma naissance. Je ne peux donc tenter de falsifier ce code, quelque soit la situation.
-D’accord…un peu comme les Trois Lois…enfin, oubliez, lâcha Campbell. Donc, c’est pour ça que vous avez choisi de nous prendre nous, plutôt que n’importe quel glandu dans la Voie Lactée ou Pégase ?
-Exactement. A présent, si nous pouvions revenir au travail qui vous attend.
Les trois personnes acquiescèrent et, l’instant d’après, l’hologramme d’une planète apparut devant eux.
-Voici la première planète sur laquelle nous allons nous rendre, qui abrite différentes installations de communication et d’observation longue portée. Elle s’appelait Nasate Durantus.
-Pardon ? demanda Maltez. Nasat…quoi ?
-Nasate Durantus, ce qui pourrait se traduire imparfaitement comme « renaissance pérenne ». Votre langue ne permettait malheureusement pas une traduction exacte avec l’ensemble des subtilités associées à ces concepts. Maintenant, si nous pouvons en revenir à votre mission…
-Attendez une seconde, la coupa Shanti. Vous ne nous avez pas dit à quoi vous allez vous en servir, de tout ce que nous allons réactiver.
-Oui, reprit Maltez, que l’on sache au moins pourquoi vous allez nous utiliser.
-Les Altérans ont fait de grandes choses, pendant l’époque où ils furent l’espèce dominante de la Voie Lactée et de quelques autres galaxies. Malheureusement, ils ont aussi laissé derrière eux certains problèmes qui mettent tout leur héritage en danger. Dans le cas présent, la civilisation qui vous a capturés.
-Vous voulez dire que vous allez les…dit Shanti.
-Je tiens à régler ce problème, et étant donné la décision rendue sur leur espèce, je considère que l’usage inconsidéré de la force, la violence donc, est inacceptable. J’aurai donc besoin d’informations si je veux éviter une catastrophe, d’un côté comme de l’autre. Cela vous convient-il ?
-Oui, répondirent-ils l’un après l’autre.
-Parfait, reprit Atlantis. Les premières sondes que j’ai envoyé en orbite autour de la planète ont commencé à me renvoyer des données. Malheureusement, cette planète, qui abritait autrefois Faëlantis, l’une de mes neuf cités-sœurs, a été colonisée, et la principale agglomération planétaire se situe à proximité immédiate du site originel.
-Sympa…ça ne vas pas nous faciliter la vie, je parie.
-En effet, lieutenant Campbell. Je pense d’ailleurs que vous reconnaîtrez le nom actuel de cette planète.
Atlantis se tut quelques instants, puis laissa tomber le mot :
-Dakara.
Pendant quelques secondes, le mess resta silencieux, puis Campbell lâcha :
-C’est pas vrai…
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyLun 5 Oct 2009 - 22:36

C’est pas vrai…c’est…
Carl essayait sans succès de retrouver son calme. Quelques heures plus tôt, le major Clavell l’avait laissé dans la salle d’interrogatoire, d’où il avait finalement été ramené dans sa cabine. Submergé par la peur et l’incompréhension, il n’arrivait pas à se souvenir précisément de ce qu’elle avait pu lui dire. Une seule chose demeurait en fait présente lorsqu’il pensait à l’avocate.

Elle ne le croyait pas.

Carl se surprenait, au milieu de ce cauchemar réveillé, à se rendre compte que la situation dans laquelle il se trouvait lui faisait infiniment plus peur que l’instant où il avait vu le chasseur de son leader se disloquer devant lui. Il n’avait presque pas réfléchi, juste laissé son entraînement prendre les bonnes décisions. On ne l’avait pas félicité, mais plutôt accueilli. Membre le plus récent de la communauté de ceux et celles qui ont connu la mort de leurs camarades, il voyait ce respect, que lui enviaient certains autres pilotes de son âge, lui échapper. Son entraînement ne l’aidait plus, la hiérarchie l’abandonnait.
Il regarda d’un air dégoûté sa cabine, et se rendit compte qu’il n’était même pas un prisonnier, du moins techniquement.
Pour la première fois depuis son recrutement, il n’y avait plus rien devant lui.

Puis, brusquement, il fut tiré de ses pensées par le léger carillon qui accompagnait l’ouverture de la porte. Son avocate, celle qui était sensée le défendre, entra en lui jetant un regard légèrement méprisant. Il se leva, puis elle attendit que la porte se referme avant de lui parler :
-Lieutenant, êtes-vous vraiment sûr de ce que vous m’avez dit avoir entendu ?
-Que…que se passe-t-il, madame ?
Elle soupira :
-Il se passe, lieutenant, que je viens de vérifier les enregistrements des différents postes de communication du Concordia entre l’arrivée du transport et le moment où vous l’avez abattu. Il n’y a pas eu d’ordre de tir.

Carl resta sans voix, et dut reprendre son souffle avant de pouvoir répondre à la bombe lâchée par l’officier devant lui :
-Vous devez…vous…
-Je dois me tromper, c’est bien cela ? C’est possible, lieutenant, mais permettez-moi très sérieusement d’en douter. J’ai lu votre dossier, et l’accusation aura une thèse simple et malheureusement très facilement défendable. A savoir que les évènements ayant coûté la vie au capitaine Anders vous ont traumatisé, ce qui vous a poussé à faire une vendetta personnelle il y a quelques heures.
-Mais c’est…
-Il est impossible de prouver le contraire, l’interrompit le major. La bonne nouvelle, si tant est qu’il y en est une pour vous, est que le dossier déposé contre vous mentionne l’article 119 plutôt que le 118.
-Qu’est-ce que ça veut dire ? souffla lentement Carl.
-Que si vous serez probablement jugé pour meurtre, la thèse-même de l’accusation sera une circonstance atténuante. Vous ne risquerez plus que 15 ans de prison… plutôt que la perpétuité normalement prononcée pour un tir délibéré et illégal ayant entraîné la mort.
-Non…lâcha Carl, qui luttait pour retenir son émotion.
-Je vais être claire avec vous, lieutenant : tous les éléments que j’ai à ma disposition indiquent clairement votre culpabilité. Dans l’éventualité où vous plaidiez non coupable, je ferai tout mon possible pour vous défendre, mais je ne cache pas que je n’aurais que peu de chances de vous éviter une condamnation à la peine maximale. Si, en revanche, vous décidez de plaider coupable, il est probable que je puisse obtenir l’indulgence de la cour, en raison de votre jeune âge, des circonstances particulièrement stressantes de la situation actuelle, et de votre réaction rapide et professionnelle lors de l’assassinat de votre supérieur hiérarchique direct.
-…quand…combien de temps ai-je pour décider ? articula le jeune officier avec difficulté.
-Quelques jours au minimum, mais, à mon avis, vous n’en n’aurez pas besoin. J’ai rarement vu une situation aussi transparente dans ma carrière, lieutenant, et, honnêtement, tout ce que je pense pouvoir faire pour vous, c’est obtenir la clémence du juge.
-Mais…
-Désolé, lieutenant, mais les enregistrements audio, vidéo et tactiques pointent tous dans la même direction, vous n’avez aucun témoin favorable et un mobile totalement valable…un vrai cas d’école.
Carl reprit ses moyens, et demanda :
-Vous êtes sûre ? Il n’y a pas d’éléments qui manquent ? Tout le monde était bien dans les…
L’avocat l’interrompit :
-Monsieur Banet, ne vous faites pas d’illusions. Nous ne sommes pas dans un film, et il n’y a pas de complot militaro-industriel visant à faire tomber un jeune lieutenant fraichement émoulu de l’Académie. Acceptez-le, vous avez merdé, et de manière grave.





Anna s’attarda une demi-heure sur la plage artificielle installée à l’extrémité de la seule branche principale de la Cité où n’avaient pas fleuri des installations militaires terriennes. En effet, partout ailleurs, les excroissances d’Atlantis étaient désormais utilisées comme docks pour les navires océaniques et spatiaux assurant les capacités défensives et offensives des forces terriennes dans Pégase.
L’installation de cette étendue de sable, partiellement retenue par un champ de force immergée, avait été récente, témoignant d’un changement progressif de la situation de l’avant-poste terrien isolé. Celui-ci avait finalement réussi à ne plus avoir à se concentrer uniquement sur la survie pour devenir une ville à part entière, avec les particularités qui venaient avec la présence de milliers de scientifiques et de militaires.

A son retour dans son appartement, la voix d’Atlantis accueillit la jeune femme :
-Bonsoir, mademoiselle Stern.
-Bonsoir, Atlantis.
-Votre randonnée s’est-elle bien passée ?
-Oui, merci. Johann avait raison, il y a des paysages magnifiques quand on sait où aller. Enfin, quoi de neuf ici ?
-Le docteur Jackson vous a envoyé un mail durant votre séjour sur le continent.
-Ah, merc….attendez, vous n’étiez pas sensée être isolée de nos réseaux ?
-Je le suis, mais cela ne m’empêche pas de le voir écrire votre adresse sur son ordinateur quand il est dans son bureau, répondit l’I.A. dans une voix où Anna crut un court instant détecter un soupçon d’espièglerie.
-Ah oui, j’oubliais, Big Brother nous surveille.
-Je vous demande pardon ?
-Non, rien…alors, que dit son mail ?
-Je ne sais pas.
-Comment ça ? Je croyais que vous l’aviez vu lors de son écriture, non ? demanda Anna, intriguée de cette contradiction.
-En effet, mais cela ne m’empêche pas de vouloir respecter votre vie privée.
-Oui, mais…commença-t-elle avant de soupirer. Ah oui, intelligence artificielle, forme de vie totalement différente, etc, etc, etc.
-Je vois que vous comprenez ce que je veux dire.
-Absolument pas, en fait, répondit-elle avec un léger sourire. En fait, à vrai dire, je n’en sais pas beaucoup sur vous-même, Atlantis.
-Voulez-vous que je vous explique mes principes fondamentaux de fonctionnement ?
-Nooooon ! dit Anna en agitant les mains. J’ai eu assez de traités de technologie Ancienne à ingurgiter sans en plus avoir à subir un exposé de cybernétique probablement passionnant, mais auquel je ne comprendrais rien. Non, parlez-moi de vous.
-Comment ça ?
-Vous, votre personnalité, votre identité. Qui êtes-vous, Atlantis ? Pas qu’un simple amas de boulons et de circuits imprimés, ou ce que les Anciens utilisaient à la place, je me trompe ?
-…une somme de connaissances, d’expériences…et d’émotions.
-Des émotions ? demanda Anna, intriguée. Lesquelles ?
-La curiosité. J’ai toujours voulu apprendre, découvrir de nouvelles choses, voir l’Univers. Mais cela fait probablement partie de mes attributions.
-Avez-vous jamais eu peur de l’inconnu ?
-La peur est une émotion que j’ai ressentie, mais pas dans ce cadre particulier… la première fois fut lors de mon abandon par mes créateurs. Un à un, ils partirent, sans admettre qu’il n’y aurait pas de retour, et que me laisser telle quelle n’avait aucun sens.
-Qu’auriez-vous voulu qu’ils fassent ?
-Comprendre que la solitude est probablement la seule chose que les Cités comme moi ne peuvent pas supporter. Mais ils choisirent de me laisser active, dans l’éventualité d’un retour. Finalement, Janus, comme à son habitude, fit le choix d’ignorer les ordres et décida de me mettre en sommeil.
-En sommeil ?
-Ma conscience principale a été désactivée, laissant uniquement les systèmes automatisés s’assurer de la maintenance de la Cité. Vouliez-vous savoir autre chose ?
-…Oui, si cela ne vous dérange pas. Je me demandais quelle place un être tel que vous pouvait avoir au sein de la société, à l’époque.
-J’ai assumé de nombreux rôles, allant du conseiller militaire à celui de xénobiologiste. Certains m’honoraient de leur confiance, tandis que d’autres choisissaient de m’ignorer complètement en-dehors de leurs tâches habituelles. De ce point de vue, il y a effectivement une certaine similarité avec vos semblables : une proportion plus ou moins grande de la population n’arrive pas à dépasser sa peur d’un être comme moi et reste figée dans une posture défensive.
-Il faut quand même nous en excuser. Nous avons été sérieusement effrayés par votre apparition.
-Bien sûr, et, comme je vous l’ai dit, ce type de réaction ne me dérange plus depuis très longtemps, donc vous n’avez pas à vous inquiéter à ce niveau.

Anna eut un petit sourire, et profita quelques instants de l’air marin avant de reprendre la conversation.




-Attendez un instant, continua Campbell après sa remarque initiale, vous voulez qu’on aille se balader incognito sur l’une des planètes les plus importantes de la Voie Lactée, avec je ne sais pas combien de milliers de jaffas qui ne sont pas connus pour apprécier les intrus chez eux ?
-Il a raison, confirma Maltez. Vous êtes peut-être suréquipée et surarmée, mais je ne suis pas sûr que vous réalisez les conséquences si nous nous faisions repérer voire capturer. Nous faisions partie d’un groupe SG, donc on est forcément connus par les Jaffas et…
-Effectivement, commandant, j’ignore les enjeux de votre intrusion sur cette planète, mais en revanche, je sais qu’ils sont négligeables par rapport aux risques que votre galaxie encourt en ce moment-même…et j’ai un besoin impératif de ces installations pour prendre des décisions correctes.
-Donc, il faut juste qu’on ne soit pas repérés, c’est ça ? dit Shanti.
-Merci pour l’information…lâcha Campbell, qui montrait clairement des difficultés à accepter la mission qui commençait à lui être décrite.
-Si cela peut vous rassurer, dit calmement Atlantis, il est clair que je mettrai les moyens nécessaires pour éviter une rencontre indésirable, mais étant donné votre manque d’expérience, l’opération sera retardée du temps nécessaire pour que vous puissiez maitriser les outils que je vous donnerai.
-Quel genre d’outils ? demanda Maltez.
-Je vous l’expliquerai en temps voulu. En attendant, je vais vous expliquer votre objectif.
Un hologramme de la cité principale de Dakara s’afficha devant eux. Celle-ci s’était construite autour de la montagne qui abritait le dispositif Ancien ayant permis la victoire finale contre les réplicateurs des années auparavant. Les anciens membres de SG-22 prirent quelques instants pour regarder la vue aérienne de la ville au développement anarchique, où le style de construction massif côtoyait les installations militaires élancées dans un anachronisme déroutant.
-Les premières analyses montrent que les habitants locaux connaissent l’existence du disrupteur moléculaire…
-Oui, l’interrompit Shanti, comme d’ailleurs toute la Voie Lactée.
-…mais, comme j’allais le dire, ici n’est pas notre objectif. Ce dispositif était le joyau de Fælantis, mais ce que nous recherchons est l’ensemble d’installations de communication et de contrôle qui avait été installé au cœur des fondations de la Cité. Et ces dispositifs…n’ont pas été découverts jusqu’à présent.
-Comment devrons-nous y aller ? Téléportation ? demanda Maltez.
-Cela serait impossible. Le disrupteur de Dakara est protégé contre les transferts de matière, et il n’y a aucune installation de transport dans le complexe. Je vous déposerai à proximité de la cité, puis vous vous rendrez vers le disrupteur. Il y a là-bas un accès direct vers l’avant-poste souterrain, qui ne se manifestera qu’avec les deux clefs que sont le gène d’authentification et les nanites de commandement dont vous disposez depuis votre passage sur le Siège du vaisseau.
-Et ensuite ? demanda Shanti.
La ville laissa place à une caverne éclairée sans source de lumière apparente, remplie de matériel Ancien. Shanti fit immédiatement le rapprochement avec l’avant-poste en Antarctique qu’elle avait visité durant sa formation, et reconnut une partie des équipements, en particulier le Siège qui trônait au milieu de ceux-ci.
-Vous devrez réactiver les communications et les senseurs de cet avant-poste et activer le protocole d’urgence. Il sera nécessaire pour cela que vous soyez au moins deux pour pouvoir confirmer ce dernier.
-Qu’est-ce que ça fera ? s’interrogea Campbell.
-Le protocole d’urgence me permettra d’obtenir un accès complet aux informations fournies par l’avant-poste suite à la destruction des autres Cités, et en particulier de Faëlantis.
-Elles ont toutes été détruites ?
-J’en ai la confirmation pour cinq d’entre elles, et, à dire vrai, j’ai très peu d’espoir pour les autres. Mais puisque vous avez des informations sur les habitants actuels de…Dakara, je serais intéressée d’en apprendre plus sur eux. Cela me permettrait de mieux anticiper leurs réactions, surtout si, comme il me semble, ils ont des capacités spatiales avancées…par rapport au reste de la Voie Lactée.
-Vous voulez qu’on vous parle des Jaffas ? répondit Campbell. Je crois qu’il faudrait d’abord nous montrer où se trouvent les frigos et le bar, parce qu’on en aura pour longtemps…
-J’en déduis donc que vous les connaissez bien.
-Plutôt, oui…soupira Maltez.



L’ordre de transfert était arrivé quelques heures plus tôt, et Carl avait eu amplement le temps de préparer son paquetage, regroupant les maigres affaires qu’il avait à bord du navire. Il jeta un bref regard à sa montre.
Quarante minutes…moins d’une heure avant de rentrer sur Terre…dans tous les sens du terme. Enfin… se dit-il en fixant le hublot virtuel qui donnait sur le vide spatial, clairsemé d’étoiles distantes.
Depuis sa lecture du formulaire qui portait les chefs d’accusations, il s’était étrangement senti calme, alors même que ses rêves achevaient leur effondrement tout autour de lui. Résigné, il s’était mis à ranger sa cabine, sans un mot, et avait pris le temps de choisir avec attention l’uniforme qu’il porterait lors de son ultime voyage spatial.
Puis, son train de pensées fut interrompu par le bruit de quelqu’un toquant à sa porte.
Ils sont en avance, on dirait…probablement pressés de me faire dégager de là.
-Entrez, dit-il, las, dans l’interphone, avant de se retourner et d’aller chercher son paquetage.

-Et ben, tu es si pressé que ça de partir ? Sympa…, lui dit la voix de l’individu venant de rentrer dans sa chambre.
-Hein ? répondit Carl en se retournant.
Il se rendit compte de sa méprise, et eut un léger sourire.
-Oh, désolé, Samir. Je croyais que c’étaient les MP qui venaient m’amener dans la navette.
-Merci…dit-il d’un ton ironique. Un de tes amis vient te rendre visite, et tu le compares à un bouledogue ?
Le jeune homme en face de lui referma rapidement la porte, puis posa la sacoche qu’il tenait dans les mains pour se rapprocher de Carl.
-Plus sérieusement, qu’est-ce que tu fais chez le paria du bord ? Tu n’es pas au courant que je suis un dangereux meurtrier psychotique qui n’a pas supporté la mort de son leader et qui veut se venger contre toute la galaxie ? dit Carl en soupirant. A les entendre, on pourrait croire que j’étais amoureux de lui…
-Hé, tu connais les psys. Toujours à vouloir caser leurs complexes de je-ne-sais-pas-qui sur tout le monde !
Le pilote haussa des épaules.
-Désolé de ne pas avoir pu venir plus tôt, vieux, mais ils m’ont aussi interrogé, vu que je traine souvent avec toi.
-Pas de problème. Ca fera au moins quelqu’un d’autre qu’un avocat pour qui je suis ce psychotique.
-Aïe, lâcha Samir, avant de montrer d’un geste le paquetage aux pieds de son ami. Donc, j’en déduis que les rumeurs sur ton rapatriement sont fondées.
-Tu as confirmation de l’intéressé, répondit Carl en lui tendant le papier qu’il avait posé sur une table basse à proximité.
L’officier de pont parcourut rapidement le document avant de relever la tête :
-Cour martiale ? Et…ça s’annonce comment ?
-Mal. Mon avocat ne me croit pas, j’ai un mobile, une occasion, les moyens et pas mal d’enregistrements contre moi…et personne pour me croire.
-Il n’y a pas grand-monde, de ton côté, c’est clair, mais tu n’es pas tout seul.
Samir revint vers sa sacoche et l’ouvrit pour en sortir un objet que Carl reconnut instantanément : sa chope.
-Disons que tu as quelques collègues pilotes qui te laissent le bénéfice du doute. Ils m’ont dit de te donner ça, continua-t-il en tendant le récipient.
-Mer…merci. Tu te souviens de qui c’était ? demanda Carl, le regard rivé sur le symbole de sa première et seule victoire, qui avait immédiatement suivi la mort de son leader.
-Le capitaine Ortega. Il m’a dit de te dire de ne pas t’en séparer, et que…qu’il a confiance en toi, vu à quel point tu bluffes mal au poker. Je ne fais que le citer.
-Oui, il aura du mal à trouver quelqu’un d’autre d’aussi facile à plumer, répondit le pilote en souriant légèrement. Mais je doute que ce genre de témoignage tienne face à une cour martiale.
-…bonne chance, vieux.
-Oui, je crois que j’en aurai besoin. Merci d’être passé.
-De rien. Tu devrais savoir que je ne laisse pas tomber mes amis, répondit Samir en refermant la sacoche avant de repartir vers la porte.
-On se recontacte ? demanda Carl, d’un ton déprimé.
-Promis, Carl, lâcha l’officier en quittant la cabine.


Une demi-heure plus tard, la porte s’ouvrit, mais cette fois sans que l’arrivant aie toqué pour prévenir de son entrée.
Carl se leva lentement, s’attendant à voir entrer les deux militaires qui allaient l’escorter jusqu’à la navette destinée à la Terre, quand il fut surpris pour la seconde fois en une heure. Ses réflexes agirent alors plus rapidement que son esprit, et il se mit au garde-à-vous avant de se rendre compte que la personne qui venait d’entrer n’était autre que le CAG.
-Repos, lieutenant.
Carl obéit, et le général referma la porte derrière lui, avant de le regarder.
-Vous vous êtes fourré dans un sacré pétrin, lieutenant Banet. Je dois dire que je suis étonné, et même un peu déçu, vu que je sélectionne moi-même les dossiers des pilotes qui vont arriver à bord.
Carl voulut répondre, mais fut interrompu par la main levée du général.
-Laissez-moi continuer, voulez-vous ?
Carl acquiesça silencieusement.
-Merci. Comme je voulais vous le dire, je suis partiellement responsable de votre présence sur le Concordia, et…nous faisons tous des erreurs avec lesquelles nous devons vivre. Enfin, le point est que je n’ai pas envie que cette affaire se termine par un gâchis général.
Carl eut une légère réaction à la dernière phrase.
-Ne vous bercez pas d’illusions, lieutenant, votre carrière de pilote ici est terminée. Mais cela ne m’empêche pas d’avoir une proposition à vous faire…


Dernière édition par Rufus Shinra le Lun 5 Oct 2009 - 22:48, édité 2 fois (Raison : Correction d'un détail que Skay m'a signalé.)
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyLun 5 Oct 2009 - 22:41

Un épisode riche en rebondissements, et surtout en informations précieuses sur l'univers de ta fiction - lequel s'avère de plus en plus riche, les révélations s'accompagnant généralement de détails appréciables sur les points que nous connaissons déjà. On ne peut douter du soin apporté à la cohérence géopolitique et à l'enchainement précis des évènements.


Du côté de SG-22, pas mal de nouvelles à digérer, depuis l'identité de leur mystérieux allié (même si "certains" l'avaient vu venir) jusqu'à la raison de leur présence à bord de ce vaisseau mystérieux. Nous apprenons au passage que l'IA dispose "de très nombreux" vaisseaux, et on se demande bien d'où elle peut les sortir ! Mais je suppose que c'est une autre histoire qui sera comptée dans un autre chapitre. ^^
Nos héros découvrent peu à peu ce qui les attend, et je dois dire que tu as bien géré l'immersion dans un environnement inhabituel, même si Atlantis à tout fait pour ne pas trop perturber nos pauvres petits. Il est amusant de voir combien ses "attentions" (modification des cabines pour les adapter aux moeurs terriennes) contrastent avec le ton martial sur lequel elle les évoque, ainsi que la manière dont elle explicite les motivations psychologiques de ce soin. Décidément, Atlantis ne manque jamais de tout planifier, avec un soin qui laisse entrevoir peut-être une certaine obsession du contrôle... ^^

Mention spéciale pour les salles d'entrainement psychique.

Voyager avec Atlantis n'est en tout cas pas de tout repos. Voila SG-22 de retour dans la Voie Lactée, et l'IA a l'excellente idée d'envoyer en douce son équipe de déserteurs sur la capitale de la nation Jaffa. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens venir un gros, un énorme problème. ^^ A tous les coups, cette expédition prépare quelques ennuies à la Terre... En tout cas, il est plaisant de voir Atlantis avec une lacune de quelques milliers d'années de données en géopolitiques Lactéenne. ^^ Une plate-forme de recueil des informations ne serait effectivement pas inutile...

Bien, je le mentionne parce qu'il le faut bien, pour que ce soit complet, mais je ne vais pas prétendre avoir été surpris. ^^ Avec ce chapitre, tu affirmes l'existence des neuf cités sœurs d'Atlantis. Il est effectivement logique d'en situer une sur Dakara.


Du côté de Carl, peu de choses à dire, sinon que son drame est admirablement retranscrit. Peut-être notre pilote s'adapte-t-il un peu trop vite à la situation, alors que sa vie entière se trouve bouleversée et que la prison et le déshonneur le menacent, mais cela peut-être mit sur le compte de sa force de caractère. Il est en tout cas terrible et fascinant de voir avec quelle facilité tous ses rêves et tous ses efforts s'effondrent, avant même que sa carrière n'ai pu faire semblant de décoller. Le thème de l'erreur judiciaire est décidément toujours aussi intolérable, quand bien même nous y avons largement eut droit par le passé. Et cet avocat laconique n'est pas pour nous remonter le moral...

L'avocate sans cœur a écrit:
-Monsieur Banet, ne vous faites pas d’illusions. Nous ne sommes pas dans un film, et il n’y a pas de complot militaro-industriel visant à faire tomber un jeune lieutenant fraichement émoulu de l’Académie.
Je tiens le pari. ^^

Le soutien de Samir est appréciable... Comme quoi, il y en a pour qui la question de son honnêteté ne se pose pas. Quant à la visite du haut-gradé, je dois dire que cela faisait parti de mes hypothèse de dénouement. Reste que je ne vois pas du tout quel intérêt un Carl acculé pourrait avoir...


Anna, de son côté, se trouve peu à peu isolée par son nouveau statut, et l'on observe un rapprochement bien compréhensible entre elle et Atlantis. Pour notre plus grand plaisir, mais peut-être pas pour son plus grand bien, car l'IA a montré ses talents de manipulatrice. Au premier abord, ses questions à propos de l'espèce humaine semblent plus une sorte d'évaluation qu'autre chose, puisque il parait douteux qu'un individu sans spécialisation dans ce domaine soit le plus à même de lui fournir des éléments pertinents sur le sujet. Cependant, la perspicacité de la cité à propos d'Anna m'a forcé à revoir mon point de vue, tant sur l'une que sur l'autre. Il semblerait finalement qu'Atlantis ait très bien cerné la jeune femme. Quant à la théorie d'Anna, je crois qu'on pourrait aisément la nuancer massivement, mais à défaut d'être aboutie, elle en dit long sur son auteur.

J'ai apprécié la mention des "bons coins" d'Atlantis, que Sheppard avait déjà évoqué. ^^ On ne rappelle pas (on n'a pas rappelé, plutôt. Youhou, je peux l'écrire au passé ! cheers pale) assez souvent combien la Cité est immense, du moins, pas à l'aide d'éléments facilement appréhendables par le péquin de base. ^^ Cette petite plage probablement perdue sur une jetée obscure est une anecdote vraiment réjouissante, elle crée une complicité avec le lecteur.

Rufus Shinra a écrit:
-Absolument pas, en fait, répondit-elle avec un léger sourire. En fait, à vrai dire, je n’en sais pas beaucoup sur vous-même, Atlantis.
-Voulez-vous que je vous explique mes principes fondamentaux de fonctionnement ?
-Nooooon ! dit Anna en agitant les mains.
:tealc: Anna-->MOD()O'Neill=OFF

La discussion entre Anna et Atlantis a immédiatement capté toutes mon attention, je l'attendais depuis un bon moment... Ce serait peut-être le petit reproche que je ferais, que personne n'ait demandé plus tôt de précisions à Atlantis sur ces sujets. Mais je sais que distiller les informations judicieusement est le propre d'un bon roman. C'est juste que ces données me sont nécessaires pour appréhender plus précisément la personnalité d'Atlantis, et que sans eux, toutes mes analyses demeuraient bancales, construites sur des fondations incertaines.
Pour commencer, sa réponse à "Qui êtes vous ?" est étrangement abstraite, et étrangement inadaptée aussi. Elle semble donner les informations qui lui semblent compter, plutôt qu'une réponse "officielle" et rigoureuse. Elle choisie de ne pas prendre la question au pied de la lettre, mais il est vrai qu'Anna lui a demandé d'éviter les cours de cybernétique. Peut-être est-ce là la première fois qu'elle se montre tout à fait sincère. A moins que, cette fois encore, ses mots n'aient été choisis avec soin, en fonction de son interlocuteur essentiellement, sans que s'y cache forcément de malice. Peut-être cette "maîtrise" de ses interlocuteurs est-il inhérent à sa nature d'IA.

Atlantis a écrit:
-La curiosité. J’ai toujours voulu apprendre, découvrir de nouvelles choses, voir l’Univers. Mais cela fait probablement partie de mes attributions.
J'ai été marqué par le "probablement". Si ce n'est pas un simple effet de style, et si c'est sincère (et si, et si, et si ^^), alors cela indiquerait que la personnalité d'Atlantis ne peut être décortiquée aussi simplement qu'un programme informatique classique, pas par elle, en tout cas. Cela dénote d'une certaine... vulnérabilité, puisqu'elle n'a pas une maîtrise absolue sur sa personne, peut potentiellement se surprendre elle-même, comme cela nous arrive si souvent.

Rufus Shinra a écrit:
-Avez-vous jamais eu peur de l’inconnu ?
-La peur est une émotion que j’ai ressentie, mais pas dans ce cadre particulier… la première fois fut lors de mon abandon par mes créateurs. Un à un, ils partirent, sans admettre qu’il n’y aurait pas de retour, et que me laisser telle quelle n’avait aucun sens.
Ceci nous apprend deux choses. Premièrement, qu'Atlantis n'avait pas peur durant la guerre contre les Wraith. Quoi qu'elle ait ressentit face à la mort de centaines d'Atlantes, à l'asservissement de Pégase, à l'exode de ses créateurs, ce n'était pas de la peur. Ce n'est que lorsque son existence s'est trouvée bouleversée de manière directe qu'elle a ressentit cela, ce qui me semble dénoter d'un certain égocentrisme.
Ensuite, la formulation (emploie du mot "première fois" au lieu de "seule fois") semble suggérer que depuis sa mise en veille (a.k.a. depuis son réveil), Atlantis a à nouveau ressentit de la peur. A quel sujet ? Pour sa propre sécurité ? Je suis curieux de le savoir... Mais peut-être n'aurais-je jamais ce plaisir. ^^

Pour finir avec ce passage, ce que l'IA nous apprend sur sa place dans la société Atlante me semble assez déplaisant. Nous ignorons si elle possédait des droits ou un statut de citoyen (cela semble après tout avoir été refusé aux Asurans), mais il semble en tout cas que les siens aient été assujetis à leur fonction. Les Anciens en plein exode ont pris la décision de laisser la conscience d'Atlantis derrière eux, seule, probablement jusqu'à ses derniers jours, lorsque cèderait le bouclier. N'est-ce pas un destin bien cruel ? Mais Atlantis s'y est-elle résignée, ou a-t-elle tenté de plaider sa cause ? Son avis comptait-il ? Pouvait-elle demander à être libérée de ses charges envers Atlantis ? Car bien des devoirs viennent avec...
Pour l'heure, je préfère mettre cela sur le compte d'un régime politique de l'époque à la moralité discutable, comme il en apparait souvent en temps de guerre. Peut-être la mythique décadence des Atlantes joua-t-elle également un rôle dans ce qui m'apparait comme une forme d'esclavage...

Anna a écrit:
-Il faut quand même nous en excuser. Nous avons été sérieusement effrayés par votre apparition.
'Faut dire qu'Atlantis avait mit le paquet. ^^

Au fond, la personnalité d'Atlantis nous reste encore très obscure, et ce pour une bonne raison : elle est la seule, avec les arachnoïdes, dont nous ne partagions pas régulièrement les pensées. Un hasard ?... ^^
A d'autres, Balthazar !


Avec ces vignettes indépendantes qui présentent chacune un pan d'histoire - parfois en apparence simple morceau de vie - et construisent peu à peu, avec grand talent, un univers complet ou les actions s'enchainent avec une fausse lenteur, tu as réellement trouvé ton style, et je dois dire qu'il me plait. J'ai récemment qualifié l'un de tes chapitres de "meilleur que tu ais jamais écris", mais je crois que celui-ci le bat. C'est la "force tranquille"...

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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyMar 6 Oct 2009 - 14:24

J'aurais une façon très simple et à la fois très fainéante de commenter ce chapitre 7. Je plussoie Skay Razz. Cependant, en tant que lecteur assidu, je ne vais pas me satisfaire de cela.

C'est en effet un chapitre qui lâche quelques révélations, dont les deux plus grandes à mon avis viennent d'Atlantis. L'I.A. annonce tout d'abord qu'une petite flotte de navire Lantiens subsiste toujours et est aux ordres de l'I.A., flotte reprenant des exemplaires de tous les vaisseaux que les Lantiens avaient construits. Très intéressant, si l'on considère que cette information n'a pas été communiquée à Weir & Co. Cette flotte pourrait à elle seule rayer n'importe quelle armée de la Voie Lactée en poussière, ce qui est assez effrayant.
Ensuite, il y a bien eu dix cités de type Atlantis, sans doute chacune munie d'une I.A. équivalente à celle d'Atlantis, dont 5 d'entre elles ont été détruites. Je me demande si SG-22 va penser à lui dire qu'une des cités n'a plus de source d'énergie mais est tout de même toujours en état...

Quoi qu'il en soit, une des cités se trouve sur... Dakara. Vu le contexte politique actuel et les relations plus que tendues entre terriens et jaffas, je doute que la mission de SG-22 soit de tout repos, je prévois comme Skay de gros problèmes à venir. Mais comme Atlantis a besoin de cette base opérationnelle, je pense que SG-22 recevra tout le soutien possible et envisageable de la part de l'I.A.

Mention spéciale à la description des pièces du vaisseau Heureux

Concernant Carl, eh bien il semble avoir été piégé, et ce n'est pas son avocate qui va le sortir de là... Mais qui l'a piégé? J'ai pensé un moment à Atlantis, même si je ne vois ni quand ni comment, mais j'écarte cette hypothèse avec l'intervention d'un personnage haut placé qui a une proposition à lui faire... Etrange, étrange!

Quand à Anna, on s'est un peu éloigné de son cadre de travail pour approfondir la relation entre cette dernière et l'I.A.
Un très beau dialogue entre elles deux qui permet non seulement d'en apprendre un peu sur Atlantis, mais aussi sur la vision du monde d'Anna.

Autre mention spéciale aux petits détails que tu glisses concernant la vie sur la cité, avec cette plage ^^

Skay a écrit:

L'avocate sans cœur a écrit:
-Monsieur Banet, ne vous faites pas d’illusions. Nous ne sommes pas dans un film, et il n’y a pas de complot militaro-industriel visant à faire tomber un jeune lieutenant fraichement émoulu de l’Académie.
Je tiens le pari. ^^
Je ne sais pas si c'est un complot militaro-industriel, mais en tout cas quelqu'un avait besoin des compétences de Carl et a créé cette situation pour mieux le manipuler ^^

Skay a écrit:
Avec ces vignettes indépendantes qui présentent chacune un pan d'histoire - parfois en apparence simple morceau de vie - et construisent peu à peu, avec grand talent, un univers complet ou les actions s'enchainent avec une fausse lenteur, tu as réellement trouvé ton style, et je dois dire qu'il me plait. J'ai récemment qualifié l'un de tes chapitres de "meilleur que tu ais jamais écris", mais je crois que celui-ci le bat. C'est la "force tranquille"...
Je ne puis qu'être d'accord avec cette parfaite analyse de la part de Skay:)

Chapeau Rufus, j'en veux encore plein des chapitres comme ça! cheers

(et je pense pouvoir te faire confiance pour les avoir Razz)
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyMar 6 Oct 2009 - 15:36

Après une impossibilité bien lourde d'accéder a SFFS ça y est...

La reprise logique du mythe des 10 cités identiques du mythe atlante serait sympa et dans un sens assez classique (il n'y a que SGA qui s'est planté sur cela...et bien d'autre chose).

Je suis un peu plus mitigé par le fait qu'il y ait une "flotte" lantienne encore en activité commandé par IA (ça fait un peu trop penser à un épisode d'andromeda^^Si webkev n'a pas la mémoire d'un poisson rouge il s'en souviendra^^)
A voir comment tu vas t'en sortir^^

Toute la partie d'échange avec l'IA est agréable à lire...toute la partie avec Carl le complot/piège (rayer la mention inutile) me laisse pour l'instant perplexe voir m'ennuie profondément. Le détacher comme ça, comme un fil parallèle n'était peut être pas une idée si judicieuse que cela car cela donne une impression de déséquilibre entre la découverte (IA, anna etc) et la partie Carl beaucoup plus classique et terre à terre.


Dernière édition par ketheriel le Mar 6 Oct 2009 - 22:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyMar 6 Oct 2009 - 15:41

ketheriel a écrit:
(ça fait un peu trop penser à un épisode d'andromeda^^Si webkev n'a pas la mémoire d'un poisson rouge il s'en souviendra^^)
Merci ketheriel, je te remercie de douter de ma mémoire, loool. Spoiler Andromeda :
Spoiler:

Quoi qu'il en soit, si Rufus n'a jamais vu la série il est irréprochable, et sinon, bah, je ne vois pas en quoi c'est très gênant...
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyMar 6 Oct 2009 - 18:24

Webkev a écrit:
L'I.A. annonce tout d'abord qu'une petite flotte de navire Lantiens subsiste toujours et est aux ordres de l'I.A., flotte reprenant des exemplaires de tous les vaisseaux que les Lantiens avaient construits.
Je ne me souviens pas que ceci ait été précisé. ^^

Webkev a écrit:
Cette flotte pourrait à elle seule rayer n'importe quelle armée de la Voie Lactée en poussière, ce qui est assez effrayant.
Rayer en poussière ? ^^

Pardon, pardon, je suis juste content d'avoir réussi à te griller pour une fois. Twisted Evil Niahahahah !

Webkev a écrit:
Je me demande si SG-22 va penser à lui dire qu'une des cités n'a plus de source d'énergie mais est tout de même toujours en état...
En état, c'est beaucoup dire. ^^ Elle est tout de même salement amochée. Je me demande si les IA de Rufus peuvent survivre à ce genre de dégâts.

Webkev a écrit:
Quoi qu'il en soit, une des cités se trouve sur... Dakara.
Un avant-poste seulement, d'après ce que j'ai lu. ^^ Webkev, arrête de lire Effet Papillon en regardant B5 ! (private joke, mais Mat ne lira jamais ça, dommage...)

Webkev a écrit:
Mention spéciale à la description des pièces du vaisseau Heureux
Indeed, j'ai omis de le mentionner, mais c'est un bel effort de ta part (ou alors, "de ta part, c'est un bel effort" ? mrgreen)

ketheriel a écrit:
Après une impossibilité bien lourde d'accéder a SFFS ça y est...
Pas d'not' faute. Mad

ketheriel a écrit:
...toute la partie avec Carl le complot/piège (rayer la mention inutile) me laisse pour l'instant perplexe voir m'ennuie profondément. Le détacher comme ça, comme un fil parallèle n'était peut être pas une idée si judicieuse que cela car cela donne une impression de déséquilibre entre la découverte (IA, anna etc) et la partie Carl beaucoup plus classique et terre à terre.
Ma foi, sans vouloir jouer les fan-boys, c'est un truc que j'aime bien dans cette fic : l'alternance entre les scènes d'action, les révélations, et la vie "de tous les jours" (même si là on en reste loin), qui brise constamment la dynamique effrénée de certaines vignettes, pour rappeler que "pendant ce temps, à Véra Cruz..." (quiconque n'a pas compris la référence est prié de s'immoler séant par le feu).

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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyMar 6 Oct 2009 - 19:42

Skay-39 a écrit:
Webkev a écrit:
L'I.A. annonce tout d'abord qu'une petite flotte de navire Lantiens subsiste toujours et est aux ordres de l'I.A., flotte reprenant des exemplaires de tous les vaisseaux que les Lantiens avaient construits.
Je ne me souviens pas que ceci ait été précisé. ^^
J'extrapole un peu, mais Atlantis dit bien que si la mission avait été différente, un autre type de vaisseau aurait été choisi, ce qui me laisse penser que pour Rufus, Atlantis dispose d'une flotte composées d'au moins un croiseur (genre Aurora), une frégate, et sûrement un navire d'une autre classe, un destroyer peut-être, ou un croiseur plus petit. Je spécule, ici. Mais on est sur qu'Atlantis dispose d'autres vaisseaux représentant au minimum 2 types différents.

Skay-39 a écrit:
Webkev a écrit:
Cette flotte pourrait à elle seule rayer n'importe quelle armée de la Voie Lactée en poussière, ce qui est assez effrayant.
Rayer en poussière ? ^^

Pardon, pardon, je suis juste content d'avoir réussi à te griller pour une fois. Twisted Evil Niahahahah !
Gna gna gna. J'étais très enthousiaste après avoir lu ce chapitre. Et pour ce qui est de me griller, c'est normal vu que tu étais beta-lecteur final peuh

Skay-39 a écrit:
Webkev a écrit:
Je me demande si SG-22 va penser à lui dire qu'une des cités n'a plus de source d'énergie mais est tout de même toujours en état...
En état, c'est beaucoup dire. ^^ Elle est tout de même salement amochée. Je me demande si les IA de Rufus peuvent survivre à ce genre de dégâts.
Gros dégâts? Oui, y a quelques tours amochées, mais l'hyperdrive était fonctionnelle, le fauteuil de contrôle aussi, les caméras longues distances aussi, l'armement, ...

Skay-39 a écrit:
Webkev a écrit:
Quoi qu'il en soit, une des cités se trouve sur... Dakara.
Un avant-poste seulement, d'après ce que j'ai lu. ^^ Webkev, arrête de lire Effet Papillon en regardant B5 ! (private joke, mais Mat ne lira jamais ça, dommage...)
Je l'avais dit, trop enthousiaste!

Skay-39 a écrit:
Webkev a écrit:
Mention spéciale à la description des pièces du vaisseau Heureux
Indeed, j'ai omis de le mentionner, mais c'est un bel effort de ta part (ou alors, "de ta part, c'est un bel effort" ? mrgreen)
On attend toujours un effort de ta part concernant tes fanfics mrgreen
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyDim 22 Nov 2009 - 13:31

Chapitre 08 : Dans les ombres de Dakara

Malgré le professionnalisme auquel il devait s’astreindre, Van’Tet ne pouvait s’empêcher de prendre plaisir à vagabonder dans les rues de Dakara. Depuis le moment où le vaisseau le transportant était arrivé à proximité de la planète capitale de la nation Jaffa, le jeune espion avait fait tout son possible pour disparaître aux yeux des autorités, au sein desquelles se trouvaient probablement les commanditaires du meurtre de son mentor. Il devait, selon son entraînement, s’assurer que sa trace n’était plus suivie avant de reprendre contact avec sa hiérarchie. Et pour cela, il fallait au moins plusieurs jours durant lesquels il changeait fréquemment d’hébergement.

Joignant l’utile à l’agréable, il en profitait pour découvrir les derniers changements dans une ville qui n’avait cessé d’évoluer depuis que les non-jaffa avaient pu commencer à immigrer pour profiter des opportunités inhérentes à la nouvelle nation, aussi puissante que jeune.
En effet, il n’avait fallu qu’une poignée d’années pour qu’un nombre toujours plus important de civilisations monoplanétaires, voyant que la domination Goa’uld avait brutalement pris fin, décident de tenter leur chance dans une galaxie soudain privée de superpuissance.
Le spectacle bigarré qui s’étalait devant les yeux du jaffa était le résultat de cette anarchie : un quartier construit sans planification ni agencement, où cohabitaient les styles architecturaux de mille planètes quittées par des habitants voyant en Dakara une opportunité.

Van’Tet fit un écart pour s’approcher d’un magasin vestimentaire où des hologrammes féminins d’une demi-douzaine d’espèces différentes présentaient les produits en vente. Regardant brièvement derrière lui, il faillit trébucher en passant du sol rugueux et grossier de la rue au plancher impeccable de la boutique. L’intérieur de celle-ci contrastait nettement avec la voie publique ; le jaffa s’arrêta quelques secondes pour observer ses alentours, son regard s’immobilisant sur le propriétaire, qui semblait discuter avec une adolescente humaine.
Un Serrakin. Logique, se dit-il en observant le représentant de l’une des rares espèces qui avait réussi à développer une nation stellaire sans être inquiétée par les tyrans de la Voie Lactée. Faisant semblant de chercher un article, il vérifia qu’il n’était pas suivi, suivant du regard les quelques individus qui lui avaient paru suspects.
« Puis-je vous aider ? » demanda une voix à quelques pas derrière lui, le faisant sursauter et se retourner immédiatement.
Le gérant le regardait, d’un air entre l’intérêt amusé et la suspicion.
-Non, ça ira.
-Vous êtes sûr ? insista-t-il, avant de chuchoter. Si vous le désirez…et moyennant finances…je peux vous indiquer l’entrée de service du magasin.
-Pardon ?
-Vous m’avez parfaitement compris, continua le marchant, à présent amusé. Vous pensez être suivi, pour je ne sais quelle raison qui ne me concerne probablement pas.
-Vous avez une imagi…
-S’il vous plait. Vous pouvez entrer, faire semblant de regarder mes produits puis repartir sans acheter, c’est votre affaire. Mais ne me prenez pas pour un imbécile. Votre posture, le mouvement instinctif vers votre poche arrière lorsque je vous ai surpris…vous n’êtes pas ici pour acheter, ni pour regarder, donc, je vous propose un service qui peut vous convenir, ni plus, ni moins.
Van’Tet rougit légèrement, s’apercevant que sa main était effectivement figée dans le geste visant à prendre la dague à l’endroit indiqué par le commerçant.
-Ca ira. Je me débrouillerai tout seul.
-Comme vous le désirez, conclut le Serrakin qui ne faisait quasiment plus d’effort pour cacher son amusement, tandis que le Jaffa revenait sur ses pas, jetant un dernier regard vers la multitude d’êtres présents dans la rue.
Se maudissant de la transparence de son comportement, il s’efforça de reprendre calmement sa respiration, alors qu’il changeait une fois de plus de direction, se dirigeant vers une tour à l’esthétique fortement douteuse.

Stop !
Aussi bien l’épuisement qu’une étincelle de volonté transparaissaient de l’ordre silencieux, et la salle retrouva son apparence d’origine, tandis que la jeune femme en son centre s’écroulait par terre, ses membres tremblant légèrement.
Excellent, lieutenant Bhosle, lui murmura la voix qui s’était imposée comme compagne et symbole de sa nouvelle vie. Votre progression se déroule plus aisément que je ne l’espérais.
-Plus…plus aisém…, balbutia-t-elle, alors qu’elle tentait de reprendre le contrôle d’elle-même.
Vous n’en n’avez pas idée, lieutenant. En fait, cette information pourrait justifier en soi les efforts que j’ai dû réaliser pour vous aider.
La jeune femme ne répondit pas, mais lança un regard interrogateur au plafond, qu’elle avait décidé de choisir comme interlocuteur en l’absence d’avatar de l’IA.
Il apparait que votre formation militaro-technique vous offre une bien meilleure résistance psychologique que votre physiologie n’aurait pu laisser supposer. Je m’attendais à ce que la séance d’aujourd’hui présente des dangers pour votre psyché… Je vous rassure, elle aurait été interrompue à temps.
Shanti laissa retomber ses épaules au sol, tentant d’analyser le flux d’informations et d’émotions qui continuaient de troubler son esprit.
Depuis les premiers entrainements, elle s’était rendue compte qu’Atlantis ne lui avait pas menti, et que si elle ressentait un épuisement, celui-ci serait plus mental que physique. Mais même en-dehors de ces contrecoups où elle avait l’impression d’agoniser, elle ressentait une peur grandissante, dont l’objet n’était plus uniquement l’IA ou le vaisseau dans lequel elle vivait, mais elle-même.
Elle était toujours Shanti Bhosle, mais ce qu’elle pouvait désormais faire, ou, pire encore, ce qu’elle sentait qu’elle pourrait bientôt faire, l’effrayait, à chaque fois qu’elle y pensait. Sa nature, son être, changeaient lentement, insidieusement, sans s’imposer plus que de nécessaire. Tout devenait simultanément plus simple et plus complexe, alors que son esprit luttait pour assimiler la nouvelle réalité.
Mais elle avait aussi l’étrange certitude que la voix féminine avait raison, que le temps était compté, que ces efforts s’avéreraient cruciaux, que cet esprit artificiel ne les trahirait pas. Une certitude dont elle ne savait si son origine se trouvait dans son esprit ou dans un programme des nanites Anciennes.

De toute façon, je n’ai plus le moindre choix, pensa-t-elle dans un éclair de lucidité, avant de se relever sans peine, à présent que son corps lui obéissait de nouveau.


Le lendemain, Van’Tet, assuré de ne pas avoir été suivi, se dirigea vers l’un des points de contact avec sa hiérarchie. Entrant dans un immeuble résidentiel pour ouvriers, semblable en tout point à ses voisins, il monta rapidement au second étage et frappa brièvement à l’une des portes.
Une femme lui ouvrit, dévoilant derrière elle un logement qui résumait à lui seul les paradoxes de Dakara, et de la nation Jaffa en général : l’immeuble avait visiblement été construit récemment, mais avec des matériaux et un style traditionnels, voire désuets, tandis que des instruments de haute technologie côtoyaient sans gêne des outils et des meubles de conception antédiluvienne.
-Que veux-tu ? lui demanda la vieille femme.
-Je viens parler à Satlo’c.
-Il n’habite plus ici.
-Savez-vous où il se trouve ? Je dois le voir immédiatement.
-Pourquoi ?
-L’un de ses amis vient de mourir sur Chulak, et la cérémonie aura lieu dès demain, répondit Van’Tet.
-…je vais le prévenir. Attends-moi ici, répondit la femme avant de fermer la porte.
Quelques instants plus tard, elle revint, l’air grave.
-Satlo’c te rejoindra devant le Chappai d’ici six heures. Il me dit de te dire qu’il est désolé de devoir te rencontrer dans ces circonstances.
-Merci, répondit le jeune jaffa en s’inclinant, avant de repartir.
La situation est-elle si grave ? se demanda Van’Tet en sortant de l’immeuble, alors qu’il avait reconnu dans la réponse de la femme le code de danger important. D’abord l’assassinat dans le vaisseau, puis ça…
Observant nerveusement ses alentours, il se mit en chemin, se fondant dans la foule d’ouvriers qui revenaient des nombreux chantiers que demandait une Cité en expansion aussi rapide que Dakara.

Lorsqu’il arriva au point de rendez-vous, la nuit était tombée, l’obscurité emplissant rapidement les rues où l’éclairage public était toujours rare, tandis que les premières patrouilles des forces de défense locale faisaient leurs rondes. Le jeune espion en avait croisé deux sur son chemin, la seconde lui demandant la raison de sa présence tardive pour le libérer lorsqu’il expliqua devoir accueillir un proche passant par le Chappai.
Au centre d’une immense esplanade se trouvait l’anneau qui maintenait la planète en contact avec le reste de la galaxie. Autour de l’artefact ancestral, l’éclairage abondait, tout comme les soldats de faction qui venaient renforcer la défense fournie par le bouclier d’énergie recouvrant le dispositif de transport interstellaire. Celui-ci irradiait de sa lueur orangée la petite installation où se trouvait le scanner de marchandises. Restant hors de vue, Van’Tet observa ses alentours, à la recherche de son éventuel contact.
Il commençait à s’inquiéter quand, soudain, un léger bruit de frottement l’avertit d’une présence dans son dos. Il se retourna aussitôt, prenant d’un geste sa dague pour se défendre, mais l’instant d’après, une main puissante s’était abattue, immobilisant son bras en plein mouvement. Le jaffa, qui ne distinguait que difficilement son agresseur, bascula pour le frapper dans le ventre, mais fut interrompu avant même d’esquisser le coup, plaqué sur le mur voisin, une main sur sa bouche.
Il…il est bon, se dit Van’Tet dans ce qui lui semblait devoir être sa dernière pensée.
-Qu’est-ce que ton maître t’a appris ? La nuit, ton ennemi ne vient jamais des endroits éclairés… Viens avec moi, nous n’avons plus un instant à perdre, lui dit l’individu devant lui, qu’il ne voyait que comme une ombre à peine plus obscure que son environnement.
Il libéra son emprise sur le jeune espion, qui massa rapidement sa main avant de le suivre en silence.

Son guide lui permit d’éviter les quelques patrouilles et, rapidement, entra dans un bâtiment, aussitôt imité par Van’Tet. Il y fut accueilli par une demi-douzaine de jaffas armés, qui le délestèrent promptement de sa dague avant de le laisser entrer dans une petite pièce.
-Bonsoir, Van’Tet, commença une vieille figure à la voix autoritaire.
-Mes respects, maître Bi’Nar, répondit l’espion en s’inclinant vers le chef de son réseau.
-Trève de formalités. As-tu une vague idée de notre situation ?
-La guerre avec les Tauri est imminente, si les rumeurs sont correctes. C’est probablement l’attaque sur l’Installation qui en est responsable.
-Malheureusement, ce n’est pas la seule raison. Cette attaque a laissé trop peu d’informations pour que Gerak puisse convaincre les indépendants de la culpabilité des Tauri, et la situation se serait tassée le temps de l’enquête…non, le problème est que nous sommes véritablement attaqués, ou plutôt harcelés.
-De quoi parlez-vous ?
-Depuis plusieurs jours, nos forces subissent des pertes lors d’escarmouches locales. Nous n’avons pas de preuve directe quant à l’identité des agresseurs, mais de nombreux indices portent vers nos anciens alliés. Et Gerak utilise ces combats, où nous perdons quotidiennement des vaisseaux et leurs équipages, pour justifier une frappe préventive sur la flotte Tauri.
-Qu’allons-nous faire, maître ?
-Il faut gagner du temps, mais surtout, et ils nous manquent, des soutiens. Si les traditionnalistes, et plus particulièrement ceux qui servaient Anubis, resteront derrière Gerak jusqu’à leur mort, nous pouvons encore le priver d’une partie de ses partisans.
-Oui, mais les modérés sont particulièrement durs à convaincre, à ce que j’ai compris des débats. Comment pourrait-on les convaincre ? Surtout qu’ils se détestent entre eux plus que tout autre chose, vu la rivalité entre les goa’uld qu’ils servaient avant la révolte.
Van’Tet, pendant ses longs tours de garde dans l’Installation, avait souvent réfléchi aux problèmes politiques de sa Nation. Ceux-ci représentaient pour lui le principal obstacle à la grandeur à laquelle devait aspirer le peuple Jaffa, freiné par un affrontement stérile entre des factions qui, bien souvent, ne faisaient que rassembler les jaffa ayant vécu sous le règne d’un même grand maître. Et son camp n’y échappait pas, rassemblant principalement ceux et celles ayant reçu le tatouage en serpent sur le front, marque d’Apophis. Il ne faisait aucun doute pour le jeune espion que nombre de membres respectables de son peuple se comportaient tels un troupeau, dès lors qu’il s’agissait de devoir prendre des décisions, habitués à obéir.
Le système avait changé, mais pas les jaffa. Et comme les Goa’uld avant eux, des opportunistes profitaient de cette fragmentation excessive pour asseoir leur pouvoir, en se justifiant par le maintien d’une tradition qui était commune à tous et à toutes, et dans laquelle les « citoyens » étaient chaque jour plus nombreux à se reconnaître.
Seule la notoriété historique de Bra’tac avait permis aux progressistes de contrer ce basculement, mais avec un succès toujours limité.

-Oui…mais tu te trompes sur un point : ils sont prêts à coopérer pour faire face à un ennemi commun.
-Justement, c’est ce que Gerak veut, en accusant les Tauri !
-C’est pourquoi nous devons leur fournir un autre ennemi, plus intéressant : Nous avons commencé à recouper nos informations sur ces attaques, et, si nos agents ne se trompent pas, les coupables ne sont pas ceux que nous croyons. Il n’y a pas encore eu de survivant pour témoigner sur ses agresseurs, mais…nous avons une piste.
Il activa un hologramme qui afficha la Voie Lactée avant de zoomer sur un point de sa bordure extérieure. Un nuage d’étoiles flotta en l’air quelques instants, avant qu’une partie d’entre elles ne deviennent rouges.
-Les attaques se sont produites en ces points, et là où Gerak a décidé de n’y voir que la fourberie et la trahison des Tauri, nous avons remarqué ceci : cette zone est à proximité du domaine d’influence de l’Alliance Luxienne.
-Vous voulez dire que…
-Laisse-moi finir. Tout indique aussi que l’Alliance n’a rien à voir avec cette campagne, ses forces étant occupées dans leurs habituels jeux de pouvoir, sans parler du fait qu’elle n’a rien a gagner d’une guerre ouverte dans son voisinage… En revanche, il y a, autour de l’Alliance, des groupes de mercenaires qui pourraient sans difficulté faire un tel travail si quelqu’un les payait.
Il fit un geste, et l’hologramme afficha un enregistrement de mauvaise qualité, apparemment pris depuis un vaisseau. Van’Tet pouvait distinguer plusieurs Ha’Tak et d’autres vaisseaux de plus petite taille, aux origines variées.
-Tout semble indiquer que cette piste mène effectivement à l’identité de nos agresseurs. Ou tout au moins, il s’agit d’une hypothèse valable, qui présente l’avantage de présenter aux modérés une meilleure cible que les Tauri.
-Nous pourrions contre-attaquer, alors.
-Effectivement, si nous pouvions présenter ces informations à l’Assemblée, avec les commentaires adéquats, elle pourrait décider d’envoyer la flotte écraser cette troupe, mais cela ne changerait pas le problème, puisqu’il ne s’agit que d’un bras armé. Les attaques reprendraient, et Gerak gagnerait la partie en démontrant ainsi la culpabilité des Tauri. Non, nous devons trouver le commanditaire, et vite. Cela sera ta nouvelle tâche, jeune Van’Tet.
Ce dernier s’inclina, avant de répondre :
-Comment devrai-je procéder ?
-Nous allons te faire recruter par les forces de défenses. Dans sa prison, tu y trouveras deux contrebandiers qui ont été capturés il y a quelques jours. Nous sommes persuadés qu’ils ont partie liée avec le groupe de mercenaires qui nous intéresse. Tu leur feras croire que tu es corruptible et qu’ils peuvent se servir de toi pour s’enfuir. Lors de leur évasion, nous te surprendrons et te forcerons à t’enfuir avec eux. Là, tu devras rejoindre leurs rangs, confirmer leur implication dans les attaques et trouver l’identité de leur employeur actuel.
-Combien aurai-je de temps ?
-Pas assez… Que ce soit clair, les conséquences d’une guerre seraient catastrophiques, pour tout le monde, donc nous n’avons pas la possibilité de te préparer une meilleure voie d’accès. Et tu n’auras pas le temps de laisser les soupçons retomber sur ta défection soudaine. Il faudra agir aussi rapidement que possible…au prix de ta vie, s’il le faut.
-…Bien.
-Dès que tu auras trouvé les informations et des preuves présentables, ta priorité sera de les transmettre et de revenir aussi vite que possible. Si une opportunité se présente de saboter leurs opérations, prends-là, mais autrement, seules les informations comptent. Tu as toute latitude pour les obtenir. Toute autre considération est accessoire, continua-t-il avant d’insister. Sans exception.



Il s’attarda plusieurs minutes à regarder le ciel qu’il n’avait pu voir que par intermittence depuis son recrutement. Puis, soupirant, il se releva du banc, sachant qu’il avait la journée devant lui. Carl jeta un dernier regard vers le bâtiment où s’était terminée son aventure, et commença à marcher au hasard des rues.
Lors de son voyage de retour, il n’avait pu qu’accepter que quoi qu’il puisse dire, les enregistrements le désignaient comme coupable de l’incident. La proposition devenait alors une porte de sortie bienvenue face aux poursuites judiciaires qui s’esquissaient, et il s’était décidé à l’accepter, devinant ses chances de victoire, alors que même son avocat lui suggérait de plaider coupable pour éviter le pire.
L’arrangement avait été simple, et son dossier s’était vu classer rapidement, puisqu’il n’y avait eu aucune conséquence diplomatique ou militaire. Mais la contrepartie avait eu un prix douloureux.

La démission d’un service actif auquel il était désormais jugé inapte.

Alors voilà, Carl. De retour à ton point de départ, sur la petite poussière qui t’a vu naître… Han, voilà que je me mets à faire des métaphores pourries… Non, ce n’est pas en me lamentant que je trouverai mes réponses.
Il avait été étonné devant la vitesse d’une procédure qui, semblait-il, prenait tout en charge, depuis sa réinsertion dans la société jusqu’à son nouveau logement et travail dans l’un des bureaux d’étude du Programme. Le fonctionnaire lui avait expliqué sans fioritures que ses compétences avaient été jugées trop valables pour être perdues ou éliminées.

Le trafic ininterrompu le fascinait, alors qu’il attendait de pouvoir traverser. Il savait qu’il aurait besoin d’un temps de réadaptation à la vie civile, mais le choc restait présent. Les passants semblaient vagabonder, ou pire, être plongés dans leurs occupations sans conséquences. Aucun d’entre eux ne savait ce qu’il se passait réellement, et, au plus profond de lui, l’ex-pilote ressentait un besoin de hurler au monde sa vraie place dans l’univers. Il y avait autre chose sur Terre que la routine quotidienne, mais à présent, il était cantonné sur le banc de touche, dans un travail qu’il savait utile, mais qui ne serait jamais celui qui lui avait été arraché.
Puis il regardait à nouveau le ciel, comme cherchant du regard les installations orbitales camouflées. Le feu passa au rouge, et il avança lentement, observant son environnement, sans savoir véritablement ce qu’il y cherchait. Il y voyait la même chose que le reste des habitants de la ville, mais en connaissant la réalité derrière chacun des artefacts qui avaient conquis la vie quotidienne sur Terre, depuis l’écran holographique d’un téléphone portable jusqu’au silence des voitures.

Les évolutions avaient été progressives, à l’exception de certaines percées hautement médiatisées, et même Carl avait du mal à distinguer les technologies obtenues par le Programme de celles développées naturellement, les unes complétant les autres.

Il jeta un coup d’œil à son téléphone, qui lui avait été fourni, avec obligation de le garder en permanence sur soi.
Alors comme ça, je vais être surveillé en permanence…logique, j’aurais fait de même à leur place, avec un gars qui ne tient pas le stress et qui en sait autant. En tout cas, ça veut dire qu’il faudra prendre des précautions quand je contacterai Samir… Pourvu qu’il trouve quelque chose, là-haut, parmi tous les enregistrements.


Le vieux jaffa ne se retourna que lorsqu’il fut sûr de l’identité de l’arrivant.
-Alors ? demanda Bra’tac.
-Il a accepté la mission…et toutes ses conséquences, répondit Bi’Nar
-Très bien. Avec un peu de chance, son sacrifice pourra empêcher cette guerre. Je viens d’apprendre que Gerak vient de déplacer une autre escadre de sa zone de patrouille.
-Qu’est-ce que vous craignez, maître Bra’tac ?
-Ce fou est capable de se passer de l’accord de l’Assemblée. Il a assez de soutien dans la Flotte pour le faire.
-Non ! s’exclama Bi’Nar. Ce serait du suicide. Même s’il réussissait à détruire les vaisseaux Tauri…
-…il resterait leur "Horizon", je sais, qui serait automatiquement lancé sur nos mondes. Une seule de ces armes, franchissant nos défenses, pourrait détruire tout ce pour quoi il se bat, pour quoi nous nous sommes tous battus. Sans compter les autres armes et alliés qu'ils peuvent garder en réserve.
-Comment ça ?
-Les expéditions intergalactiques qu'ils font depuis plus de dix ans, le gigantesque pont de Portes qu'ils se sont créés secrètement. Tout cela a forcément une raison majeure…
-Et…pensez-vous qu’il oserait prendre ce risque, tout fanatique qu’il soit ?
Bra’tac se retourna vers la fenêtre, soupirant :
-Il le pourrait. Par ma faute.
-Comment ça ?
-Avant d’être le politicien que tu vois, je ne suis qu'un vieillard idéaliste, avec une vision parfaite de notre peuple.
-Une vision que nous partageons, maître Bra’tac.
-Pas tous. Et au moment le plus critique, j’ai été naïf. Je n’avais pas imaginé qu’un jaffa pourrait retomber dans les travers des Goa’uld. Pas après ce que nous avions tous subi…J’avais tort, et nous risquons tous de le payer d’ici peu de temps.



L’infiltration avait été rapide, signe d’une organisation rôdée qui bénéficiait de nombreux contacts au travers de toutes les institutions de la Nation Jaffa. Sa nouvelle identité avait ainsi été préparée avant même qu’il ne reprenne contact avec ses supérieurs et, suivant leurs instructions, il s’était vu incorporer à une section de gardes de secteur. Secteur où se trouvait la prison abritant deux contrebandiers attendant leur exécution.

La patrouille avançait à un pas rapide, chaque jaffa portant une tenue souple, tenant plus de la veste que de l’armure, à la couleur noir mat caractéristique des soldats Kull d’Anubis, dont les uniformes étaient dérivés. Van’Tet était au milieu du groupe, balayant du regard les passants qui s’écartaient instinctivement des individus à l’allure menaçante. Ceux-ci tenaient en effet de manière ostentatoire leurs armes, des lances traditionnelles ajustées pour permettre une visée plus efficace.
La position occupée par le jeune jaffa le rassurait, placé comme précédemment au bas de l’échelle pour mieux remplir sa mission. Il profitait de ce moment de transition pour réfléchir, observer, alors qu’il n’avait pas à se soucier de l’avenir immédiat, et son regard s’attardait sur ses collègues de patrouille. Ceux-ci avaient été immédiatement classés par le jeune espion comme des soldats corrects, mais dont les capacités intellectuelles les maintiendraient toujours à leur poste de soldats, avec peut-être une promotion au rang de chef de patrouille, après quelques décennies de bons et loyaux services.
Pas grand-chose n’a changé depuis notre ‘’Libération’’, en fait. Les ambitieux trouvent toujours le moyen de s’en sortir, les simples d’esprits continuent d’obéir sans réfléchir…et les indépendants comme moi prennent tous les risques pour des gains ridicules.

La situation changeait désormais de manière visible, les préparatifs d’une éventuelle guerre devenant plus visibles que jamais, alors que le jour-même de son arrivée dans son unité d’accueil, un officier était venu les mettre en garde contre les étrangers habitant sur Dakara, qu’il fallait plus que jamais considérer comme des espions potentiels. Il avait fait appel aux valeurs traditionnelle des jaffas, répétant un discours aux mêmes lignes directrices que ceux de Gerak, et avec un succès qui avait effrayé un Van’Tet qui commençait à se rendre compte de la précarité de son camp. La réaction de ses nouveaux camarades de combat les avait clairement désigné comme des dangers potentiels à ses yeux, plus encore que ceux et celles de l’Installation ou que d’éventuels soldats ennemis.
Ils représentaient un concept, une idéologie, face à laquelle il devait lutter sans arme autre que le mensonge, la trahison, l’espionnage, car il savait que sa lance ne pourrait que créer de nouveaux martyrs pour la cause de Gerak.


Dernière édition par Rufus Shinra le Dim 22 Nov 2009 - 19:42, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyDim 22 Nov 2009 - 14:49

Un chapitre qui permet de voir le retour sous les feux de tes projecteurs le jeune Van'tet. Un chapitre plutôt calme, mais qui amène pas mal d'éléments dans l'univers que tu développes. Je fais référence aux avancées technologiques dont les terriens profitent dans ton futur alternatif, des petits éléments du quotidien qui ont évolué grâce au programme. Les évolutions ont été si bien amenées que personne ne s'en doute, et même Carl a du mal de les distinguer. J'aime beaucoup ces détails que tu distilles ça et là Heureux

Par contre, on n'en apprend guère sur les raisons de cette porte de sortie qui lui a été providentiellement proposée.

Tout comme Shanti, qui a droit à un petit passage. Si l'on apprend qu'Atlantis est surprise de ses progrets, la réaction de Shanti laisse présager des pouvoirs bien plus grands que celui déjà impressionnant que lui conféraient les nanites.

Enfin, je reviens à Van'Tet. Grâce à lui, on apprend quelques petits détails sur la vie à Dakara, sur la modification logique est naturelle de l'uniforme des gardes mais surtout la possibilité qu'un groupe de mercenaires employé par on ne sait qui viendrait attaquer les troupes Jaffas. Nos amis de Pegases? Ou bien un autre ennemi? La mission de Van'Tet nous le diras surement.

Excellent chapitre, court, qui ne répond à aucune question mais qui donne quelques petits éléments enrichissant ton univers.

Vivement la suite des événements.
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MessageSujet: Re: Effet Papillon [Tome II]   Effet Papillon [Tome II] - Page 2 EmptyDim 22 Nov 2009 - 19:47

Ma foi, mon commentaire risque de ressembler à celui de Webkev. ^^

Un chapitre plutôt calme, en effet, une transition une fois encore. Comme souvent, nous avons droit à un petit zoom sur quelques-uns de nos protagonistes, trop nombreux cependant pour tous faire l'objet d'une petite visite. Cela n'est pas plus mal, ainsi les "vignettes" peuvent être associées en fonction de leurs points communs.

Nous commençons donc par nous intéresser à Van'tet, notre James Bond Jaffa, qui déambule dans les rues de la récente capitale Jaffa. Les effets de l'ouverture et de la pacification de la Voie Lactée se font sentir, et Dakara n'échappe pas à sa petite boutique de souvenir Serrakin. C'est l'occasion de nous livrer un petit exposé de la situation politique de la nation Jaffa, entre tensions, vieilles habitudes et opportunistes. Sans surprise, Gerak se révèle tout prêt de déclarer la guerre à la Terre, et malgré Atlantis, malgré l'avant-poste, malgré l'alliance avec les Asgard, malgré les ZPM, on peut s'inquiéter de ce que cela pourrait donner. Notre puissance de feu est conséquente, mais les Jaffa, eux, possèdent Dakara, l'arme la plus destructrice jamais conçue, à notre connaissance. Il suffirait d'une porte des étoiles montée sur un tel'tak... Un vortex établit vers la Terre, une déviation, une onde destructrice... L'iris nous protégerât-il seulement contre le disrupteur ? A la réflexion, j'en doute. La menace est donc très sérieuse, d'autant plus que les Jaffa, nous le découvrons, ont su récupérer la technologie des armures Kull ! Voila qui pourrait bien faire basculer la situation de manière spectaculaire, car, si nous avons accès à une technologie plus avancée, nous sommes contrairement à eux bien loin de la maîtriser. Reste à espérer que ces protections sont moins performantes que les originaux... Car même si au final, les bâtiments lourds feront toujours la différence, il ne faut pas négliger le risque que représente un commando bien entraîné et suréquipé. Il n'y a qu'à voir SG-22... Ah, mais, doit-on s'attendre à un combat entre nos terriens boostés aux nanites et les super Jaffa de Dakara ? Je dois avouer que j'adorerais !

Tiens... Je viens de songer à une suggestion pour la suite de ta fic. MP...
Bien, bien, ma suggestion ayant été approuvée, j'ai un passage supplémentaire à commenter. ^^ Ce cher Bra'tac craint que Gerak ne se passe de l'aval du conseil, pour mener une offensive immédiate. Diable ! Et les Horizons ? Quel est donc la mystérieuse faute commise par le vieux mentor de Teal'c, qui serait susceptible aujourd'hui de coûter si cher à la Terre ?
Moi je saaaais... mrgreen

L'évocation du système Horizon m'a fait prendre conscience d'un élément d'importance : avec Dakara, la nation Jaffa détient l'arme la plus puissante de toute la Voie Lactée. De quoi anéantir toute vie sur Terre, sans risquer un seul soldat... L'équilibre des pouvoirs était très nettement compromis. Heureusement que nous avons quelques missiles au naquadriah automatisés pour les dissuader d'une telle attaque...

Au passage, un détail qui m'a étonné, alors que j'aurais dû m'y attendre : les Jaffa ne connaissent pas l'existence d'Atlantis. Pourtant, c'est logique : aucun Jaffa autre que Teal'c n'était présent lorsque Atlantis fut mentionnée, et nul autre qu'un terrien ne serait de toute manière en mesure de saisir l'importance de ce mot. La destination de nos périples intergalactiques doit sérieusement les intriguer...

Nous apprenons enfin qui est à l'origine des troubles constatés aussi bien chez les Jaffa que chez les terriens, ou, tout du moins, une piste sérieuse est abordée... Des mercenaires, bien sûr, c'était l'explication la plus logique, mais j'ai comme dans l'idée qu'il y a quelque chose de sacrément plus retors derrière ces agressions.
Enfin, tes réflexions sur les nouveaux chefs qui vitupèrent contre les anciens tout en poursuivant leur œuvre sonne très juste, de même que l'analyse que fait Van'tet de ses collègues. On aurait presque pitié du pauvre espion envoyé à la mort, et ce pour protéger sa nation d'elle-même...

Du côté de Carl, le paragraphe sur ses difficultés de réadaptation à la vie, sinon civile, du moins terrestre, est à la fois inattendu et très logique. Si les vétérants ont parfois du mal à apprécier l'existence loin de la tension et des combats, qu'en est-il de celui qui a voyagé sur d'autres mondes, volé dans l'espace, rencontré des aliens ? Le voila à nouveau devant une télévision qu'il ne captait surement pas, à écouter des débats politiques stériles, à voir des films de science-fiction idiot ou les humains gagnent toujours à la fin... Sans savoir si, en cet instant, une flotte ennemi n'est pas en orbite, si un virus alien n'est pas en train de se répandre, si les terriens n'ont pas découvert trois autres cités Anciennes...
Mention spéciale pour le passage sur les technologies alien intégrées à la vie de tous les jours. Je l'avais déjà mentionné, me semble-t-il, mais c'était là le petit détail qui me manquait : la mention de ces avancées "ponctuelles", amenées par la découverte d'une technologie bien particulière, et qui font progresser la Terre plus vite qu'elle ne le devrait. Car après tout, pour le terrien moyen, comment reconnaitre des avancées cent fois plus rapides qu'elles ne le devraient ?
Nous ne connaissons pas grand chose du marché qu'il a conclu, pas dans le détail tout du moins, mais au moins est-il libre, et promis sans doute à d'autres aventures. Il est pénible cependant de le voir osciller ainsi dans l'incertitude, sans grade et coupé de ses amis et collègues.

Bref, un très bon chapitre de transition, qui pose à plat la situation géopolitique, et distille quelques révélations qui, si elles n'ont l'air de rien, pourraient bien faire toute la différence. Ah, l'espionnage, c'est décidément un métier plein de surprises...

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