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 Hors-série I - Stargate Chronicles

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Rufus Shinra
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Skay-39
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Skay-39
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MessageSujet: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyDim 3 Juin 2007 - 2:09

Hors-série I :
Stargate Chronicles

Chroniques de la Porte des Etoiles.



Le temps. Il bâtit les empires et abat les Cités ; nombre de vies et de leçons se sont perdues dans ses méandres tumultueux, et ont sombrées dans l'oubli.
Mais pour les êtres tel que moi, le temps n'est rien, rien de plus qu'une variable. Car l'Ascension offre de nombreux pouvoirs, et aujourd'hui, je souhaite vous en faire bénéficier.
Alors, suivez-moi. Prenez ma main. Nous allons commencer un voyage jusqu'aux confins de cet univers...



Auteur : Skay-39.
Adresse : Skay39@hotmail.fr
Genre : Action, reflexion, sentiment.
Saison : Stargate SG-1, saison 6. SPOILERS nombreux sur la suite des séries.
Spoiler Stargate SG-1 : Le Feu et l’Eau ; Les Flammes de l’Enfer, partie 1 ; L’Histoire Sans Fin ; Destin Croisé ; Menace ; Prisonnière des Glaces ; La Reine ; Pour la Vie ; Retour Vers le Futur, partie 2.
Spoiler Stargate Atlantis : Une nouvelle Ere, partie 1 ; Le Grand sommeil.
Stargate SG-1 & Stargate Atlantis sont des propriétés de la MGM, les personnages de cette histoire ne m’appartiennent pas. Je ne gagne pas d’argent en l’écrivant, et c’est bien dommage.



Prologue
The Between-two-Worlds' Coffee


Du calme. Du calme. Inutile de vous affolez. Ici, vous ne risquez rien. Détendez-vous. Tenez, asseyez-vous à ma table. Non, non, je vous assure, vous n’avez rien à craindre. Vraiment. Accrochez votre veste sur le portemanteau. Prenez ce siège. Voilà.
Un beignet ? Non ? Vous avez tort, ils sont excellents.
J’ignore comment vous percevez mes paroles. Mes mots écrivent le langage que vos yeux peuvent lire ou vos oreilles entendre. Ils deviennent ce que votre esprit peut comprendre. Nul ne verra la même chose que vous. Et pourtant, tous verront ce que vous aurez vu. C’est le monde de l’Ascension, tout en paradoxes.
Je vois que vous êtes perdu. Vous ne me comprenez pas. C’est normal. C’est de ma faute. Je vais sans doute un peu trop vite. Voyons, commençons par le commencement.
Vous vous trouvez dans le café de l’Eternité. Vous pourrez y rester aussi longtemps que vous le souhaiterez. Le temps n’a pas de prise sur ceux qui séjournent en ce lieu. Ici, dans le désert de l’entre-deux monde, c’est le seul lien avec les plans d’existence. Où se trouve réellement cet endroit, je l’ignore. Je suis trop jeune pour en connaître tous les secrets. Je sais qu’il fut créé il y a plus de cinq millions d’années. Je sais que beaucoup désapprouvaient et désapprouvent encore son existence.
Mais oublions ce qui aurait pu être ou ne pas être. Si on devait en dresser la liste, elle n’aurait pas de fin. Le champ des possibles est infini, et même les réalités alternées n’en appréhendent qu’une fraction. Il existe d’autres plans, qui ne sont pas soumis aux lois que vous connaissez. Des plans ou les nœuds de Destin eux-mêmes en arrivent à être compréhensibles.
Mais je m’égare encore. Pardonnez-moi. Celle qui m’a élevé, au propre comme au figuré, n’est pas une adepte de la concision. Au fond, peu importe le pourquoi et le comment. Ce lieu existe. Concentrons-nous sur les nouvelles possibilités qu’il engendre pour vous.
Oui, pour vous.
Si vous vous montrez suffisamment sympathique, peut-être vous attirerez-vous les faveurs d’un Elevé. Ce sera sans doute un Marche-sur-le-fil, un indiscipliné, un idéaliste. S’il vous trouve assez sage – ou tout simplement assez curieux – il est possible qu’il vous glisse discrètement une vieille édition de l’Ascended Times. Ou peut-être même celui de l’instant, s’il est suffisamment indocile. Ce sera sans doute Janus, ou bien Oma. Vous venez de la Terre ? Dans ce cas, il est possible que le journal vienne de Daniel Jackson ou encore Orlin. Le premier tient beaucoup à son monde natal. Il en est de même pour la plupart des jeunes Ascendants – tout du moins, pour ceux dont la planète ne s’est pas encore noyé dans le tumulte chaotique des millénaires. Le second à sans doute ses raisons. Je ne les connais pas. Cependant, si cette offre vient de Jim, je vous conseille de décliner poliment. Ou, si votre curiosité est vraiment trop grande pour cela, alors montrez-vous méfiant. Quelles que soient les raisons qui le pousseront à vous faire ce privilège, il y à de fortes chances pour que vous regrettiez de l’avoir accepté. Il nourrit ses propres ambitions, et je sens votre âme trop pure pour qu’elle concorde avec les vôtres.
Quoi qu’il en soit, si un autre vous fait cette offre, profitez du présent. N’en perdez pas une ligne. Oh, si vous choisissez la voie du grand voyage, ce numéro ne sera que le premier d’une longue série. Et si vous choisissez de revenir à votre vie mortelle – dans le cas ou votre présence à cette table ne fasse pas suite à votre décès, bien entendu -, vous n’en emporterez aucun souvenir. Cependant, il y a beaucoup de manières d’apprendre. La plus privilégiée n’est pas forcément la plus importante. Si vous avez l’esprit suffisamment ouvert, il se peut que la sagesse que vous tirerez de votre lecture demeure en votre inconscient après votre retour. Il y à peu de meilleures manières de s’assagir qu’en contemplant la globalité de l’univers.
Détendez-vous. Rien ne presse. Je vous l’ai dis, les années du café de l’Eternité sont les secondes du plan inférieur. Vous devriez essayer de profiter de cet endroit. Je suis sûr que votre Guide ne va plus tarder. Il est sans doute en train de justifier auprès des Autres votre présence ici.
Non, vraiment, vous ne voulez pas explorer ce lieu ? Il est fascinant, je vous assure. Tout n’y est que métaphore. Les énigmes que cache chaque ligne de ce menu pourraient vous occuper durant des décennies. Vous en êtes certain ? Très bien, je n’insiste pas. Chaque homme est maître de son propre destin. Nul ne vous ôtera jamais la possibilité de faire des choix.
Ce que je fais ici ? J’attends un ami. Il devrait arriver d’ici peu, lui aussi. Enfin, je pense. Il faut bien avouer que la ponctualité n’a jamais été son fort, même dans sa vie mortelle.
Mais j’y pense… Peut-être puis-je vous montrer quelque chose qui vous intéressera, malgré tout. Voulez-vous m’accompagner ? Non, ce n’est pas loin.
Oui ? Magnifique. Alors, venez, suivez moi. Non, vous pouvez laisser votre manteau. Ce ne sera pas long.
Passez derrière le comptoir. Oui, oui, vous avez le droit, ne vous inquiétez pas. Oui, je vous assure, on ne vous dira bien. Je connais la serveuse. Tenez, prenez donc une gaufre au passage.
C’est la porte, là. Celle qui mène aux cuisines. Je sais, c’est un peu bruyant quand on n’a pas l’habitude. Prenez juste garde de ne pas déranger le cuistot, Saturnus. Il est encore plus à cheval que les autres sur le règlement.
Voila. C’est la porte battante en métal, là-bas. Non, celle-ci, c’est pour la maintenance. A droite, celle marquée « STAFF ONLY ». Non, ne vous en faites pas. Je vous ai dis que je connaissais la serveuse. Allez-y, ouvrez-là.
Je sais, ça surprend. Je vous avais dis que tout était métaphore, entre ces murs. Attention, tenez bien votre veste, elle risque de s’envoler. Qui sait ou nous l’aurions retrouvé ? Se déplacer dans les couloirs du temps demande une certaine expérience. Mais ne craignez rien, je connais le chemin.
Vous hésitez ? De quoi avez-vous peur ? Du noir ? Du vide ? Ou bien est-ce de l’inconnu ?
Bravo. Vous réagissez mieux que d’autres. Êtes-vous prêt à me suivre ? Parfait. Donnez-moi la main. Nous ferions bien de nous presser, le courant d’air fait s’envoler les serviettes. Saturnus nous regarde d’un mauvais œil.
Préparez-vous. Nous allons sauter. Je compte jusqu’à trois. Un… Deux…

…Trois !


« Bienvenue au Café de l’Eternité, passerelle entre les plans d’existence ! Vous pourrez demeurer ici aussi longtemps que vous le souhaiterez, car le temps n’a pas de prise sur ceux qui séjournent dans cet endroit. Carrefour de tout les Ascendants, le Café de l’Eternité est un lieu de rencontre exceptionnel - sans compter que nous faisons les meilleures gaufres de la galaxie depuis cinq millions d’années. Alors, asseyez-vous et détendez-vous. Bon appétit !

Saturnus


PS : Si le cœur vous en dis, goûtez-donc notre dessert du jour : la tarte au pomme maison d’Oma Dessala ! (1, 50 $). »

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Hors-série I - Stargate Chronicles Trophy12
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« My name is Skay-39, an administrator… An enthusiasm wave hit and I got shot through a link... Now I'm lost in some distant part of the webniverse on a forum – a crazy forum – full of strange, geek life-forms… Help me… Listen, please. Is there anybody out there who can read me ? I'm being tyrannized by an insane fondator… doing everything I can… I'm just looking for a real life. »


Dernière édition par Skay-39 le Mer 9 Déc 2009 - 21:37, édité 12 fois
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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyDim 3 Juin 2007 - 2:11

Tableau I
L’Acceptation


« N’ayez crainte. Je ne vous lâcherais pas. Vous pouvez avoir confiance en moi. Je serais votre guide au cours de ce voyage à travers le temps et l’espace. Je préfère vous avertir dès maintenant, il se peut que vous assistiez à de tragiques évènements. Ces douloureux épisodes ont émaillés l’histoire des galaxies, forgeant les Empires ou bien annonçant leur chute. Aujourd’hui, c’est la chute d’un empire que je vais vous montrer. Mais nous ne pourrons intervenir. Nous ne changerons pas le passé. Nous serons moins que la brise, simples esprits. Des visiteurs.
Nous allons remonter loin en arrière. Oubliez l’insignifiante histoire de votre monde. Cessez de penser en termes d’années, de siècles ou de millénaires. C’est dans un voyage de plusieurs millions d’années dans l’histoire de cette galaxie que je vous emmène.
Nous y voila… La Voie Lactée. Jamais le réseau de portes des étoiles n’a été aussi fourni. Il y à cent années encore, l’Empire Altéran était à son zénith. Mais cette époque est bien révolue, et aujourd’hui, les Anciens se meurent.
Approchons-nous. C’est ce système solaire qui nous intéresse, et ce monde en particulier. Attention, la traversée de l’atmosphère peut être un peu tumultueuse.
Regarde cet homme, debout dans les bourrasques tièdes. C’est l’un des membres les plus éminents du peuple Altéran. Un scientifique reconnu. Mais pour l’heure, il n’est qu’un homme, un époux et un père.
C’est le moment. Taisons-nous. Ouvrez grand vos yeux et vos oreilles. Et, plus important encore, ouvrez votre esprit… »



Le corps las, l’esprit vide, je contemple les immenses tornades qui relient le ciel et la terre en une étreinte dangereuse. Elles semblent se mouvoir avec une extrême lenteur, mais je sais qu’il n’en est rien. A plusieurs dizaines de kilomètres du temple, les titanesques piliers de vent labourent le sol desséché dans un hurlement de damné, impression renforcée par le ciel couleur feu. Je tends distraitement mon esprit alentours : pas la moindre pensée. Pas la moindre trace de vie. Les seules énergies détectables sont celles générées par l’orage géomagnétique qui ravage la planète, soulevant dans les airs des tonnes de poussière terne. C’est à cela que ressemblera bientôt la plus grande part de notre galaxie. Un désert silencieux de toute pensée, immense, mort, vide.
D’ici à quelques milliers d’années, la majorité du peuple Altéran se sera éteint. Les survivants se verront condamnés à vivre en totale autarcie. Le mouvement Noxii à d’ors et déjà prit les devants. Leur Astria Porta est scellée, et le restera aussi longtemps que sévira le fléau.
Il ne nous reste plus rien, maintenant. Plus de refuges, plus de solutions, plus d’avenir.
Plus d’espoirs.
J’ai tout essayé. J’ai employé jusqu’aux ultimes ressources de la technologie Altéran dans cette entreprise. Voila plus de six années que je cherche désespérément la solution, le moyen de déchirer pour de bon le voile du temps. J’ai recommencé mes calculs si souvent que j’en connais désormais chaque équation par cœur. Ma mémoire a d’ailleurs été ma plus importante ressource, au cours de ces travaux. J’ai cherché, cherché ou se situait mon erreur… Mille fois, j’ai crains de ne jamais la trouver. Mais la vérité était pire, effroyablement pire. La tâche que je m’imposais était tout simplement impossible. On ne peut maîtriser le temps. Pas dans ce plan d’existence, tout du moins.
Il m’a fallu une année pour le comprendre. Presque aussi longtemps pour le reconnaître. Et, finalement, je me suis résolu. Deux ans… J’ai passé deux années penché sur cette machinerie complexe, merveille d’ingénierie quantique dont je savais qu’elle ne sauverait jamais les miens. Je savais, pourtant, à cette époque déjà je savais. Tout ces mois, j’aurais pu les passer auprès de ma famille. Alésie, âgée tout juste de seize révolutions, et faisant déjà montre de capacités télépathiques exceptionnelles. D’ici quelques années, elle sera capable d’effectuer l’Ascension. Mais le fléau ne lui laissera pas ce temps. Elle ne maîtrise pas l’Art de la guérison. La maladie l’emportera bientôt, et j’aurais perdu ses derniers instants de santé en vaines recherches.
Je sais ce que je dois faire, désormais. Eteindre cette machine. Interrompre la boucle de temps ininterrompue qui nous offrait cette illusion de sursit. Notre unique sursit.
Ma main est lourde lorsque j’enfonce lentement les larges touches de pierre de la console, aussi lourde que la tristesse douloureuse qui croît en mon cœur. Il me semble que les frottements minéraux résonnent dans chaque parcelle de mon être, sous ma peau, à l’intérieur de mes veines, le long de ma colonne vertébrale. Dans ma bouche, je sens déjà le goût amer de la mort. Peut-être n’est-ce pas qu’une impression. Chaque instant, le Fléau détruit un autre de mes neurones, et la douleur est presque insupportable. Ces dernières années, la machine m’assurait une clarté d’esprit suffisante pour poursuivre mes recherches, pourvu que je puisse garder les données en mémoire. C’est fini, désormais. Sans y penser, j’enfonce la dernière touche par télékinésie. Je réalise mon erreur lorsque mon cerveau semble s’engourdir. Un instant plus tard, une douleur indicible me foudroie. Bientôt, toute utilisation de l’Art me deviendra impossible.
Je pourrais effectuer l’Ascension. Mon épouse et moi en avons les capacités – pour le moment, tout du moins. Mais nos filles… Elles sont trop jeunes. Leur Art est encore trop balbutiant.
Nous ne leur survivrons pas. Nous nous éteindrons ensemble. Unis. Unis…
Il ne me reste qu’une seule chose à faire, maintenant. Passer la porte des étoiles. Les rejoindre.
Et à accepter notre funeste destin.


L’homme semble s’éloigner doucement, puis de plus en plus vite, tandis que les visiteurs montent dans le ciel tourmenté à travers les nuages rouges zébrés d’éclairs. Bientôt, la voûte bleu sombre constellée d’étoiles de l’espace les entoure à nouveau.
« Ils vont mourir ? »
« Ils le sont déjà. Depuis bien, bien longtemps. »
« Mais ils se sont trompés. Cette galaxie… Ma galaxie n’est pas morte. »
« Non, en effet. Ils ne l’auraient pas permis… Les Anciens étaient des amoureux de la vie. »
« Cet homme n’avait pas l’air de chérir son existence. »
« Il maudissait sa perte. Et beaucoup d’autres, en ces temps douloureux, ont oublié le sens du mot espoir.
Celle que je vais maintenant vous présenter en fit partie. Plusieurs centaines de milliers d’années se sont écoulés ; nombre de mondes ont changé de visage, nombre d’êtres ont trouvés le chemin de l’Illumination. Et contre toute attente, les Anciens ont survécus. Mais leur peuple était affaibli, presque moribond ; tant de cités désertées résonnaient du chant de la vie passée… »
« On dirait que vous avez connu ce temps. »
« Non. Mais j’ai appris à le connaître. Et grâce à elle, vous apprendrez aussi. »
« Mais…enfin…elle est… »
« Je sais. Ne vous en faites pas, je la connais bien. Elle se soucie peu de ce genre de chose. »
« Tout de même… »
« Allons… Contentez-vous d’observer. »
« Ça…Comptez sur moi. »



L’eau tiède ruisselle sur mon visage, sur mes paupières fermées, sur mon front et sur mes lèvres. Elle se coule dans le creux de mon cou, cascade dans mon dos. Dégringole sur ma poitrine et contre mon ventre. Noie mes cheveux lourds où sont plongés mes doigts et dévale le long de mes jambes, pour venir ensuite se bousculer autour de mes chevilles.
J’essaye de me noyer dans ces flots qui s’abattent, de me convaincre que je suis une statue pour toujours immobile. J’essaye d’oublier que le monde ne se résume pas à cette douce caresse sur ma peau, à ce délice qui m’enveloppe et me frôle. Je presse mes paumes contre le carrelage en face de moi et baisse la tête, laissant ma chevelure entourer mon visage et l’eau ruisseler jusqu’à ma bouche. Du bout de la langue, je goutte le simple liquide.
Il est temps que je sorte. Il faut que je me prépare. J’aimerais l’oublier, mais ce soir est exceptionnel.
Du bout des doigts, je diminue le débit jusqu’à l’interrompre tout à fait. Je dois me faire violence pour couper le dernier mince filet d’eau qui ruisselle contre mon oreille. Enfin, avec un soupir, j’écarte le rideau composé de bandes de tissus coloré qui ferme ma salle de douche et m’avance sur le pavage. L’air est frais contre ma peau mouillée, le marbre froid sous la plante de mes pieds. Sur le côté, mon reflet me contemple de ses yeux gris.
Je reste là un moment, bras étendus, à goûter sur le sol de marbre gris. Je prends ensuite lentement une serviette, la presse contre mon visage, puis ma poitrine. Je suis du bout des doigts les contours de l’oiseau brodé sur le linge. Je devrais me hâter. Je n’en ai aucune envie.
Un tintement cristallin m’informe que mes premiers invités sont arrivés alors que je suis encore à moitié nue. Le miroir me renvoie mon petit sourire sans joie.
Je peigne mes cheveux à la hâte, y glisse quelques broches, passe rapidement le drapé blanc que j’ai choisi, et réuni mon courage en vue de la soirée qui commence.

La nuit est en train de tomber. Le soleil s’est couché depuis un bon moment déjà, et nous sommes maintenant en plein crépuscule. Une mince brume ocre baigne l’horizon désertique, bien loin de la cité. Le ciel a acquit cette teinte rose-orangée unique, que l’on ne retrouve que sur ce monde et qui ne pu jamais être reproduite ; je ne m’étonne pas que celui qui l’a façonnée ai reçu un prix pour cela. C’est un spectacle magnifique, et c’est une des raisons pour lesquelles j’ai choisie de m’établir ici. Le poids de l’histoire en est une autre.
J’entends les anneaux de transfert s’activer dans l’allée, sous mon balcon. Sans doute un Altéran qui se trouvait à bord d’un vaisseau en orbite, ou bien simplement un peu paresseux. Je risque de les entendre encore souvent, ce soir. Mes appartements sont placés sur les hauteurs, et offrent une vue très dégagée sur le dispositif d’impulsion. En conséquence, j’ai tout naturellement convié mes voisins à venir contempler l’évènement de ce soir depuis chez moi.
Je le regrette un peu, désormais. Je voudrais être seule. Leurs discussions et leurs émotions m’incommodent. Tant sont enthousiastes, excités même… J’aurais envie de les frapper, de les chasser de chez moi. Leurs sentiments sont trop en discordance avec les miens. Que certains puissent se réjouir en cette journée me révolte… et je sais pourtant que cela ne recèle pas la moindre logique.
Celui qui vient d’activer les anneaux de transfert est maintenant à mon seuil. Il entrechoque les cristaux, dont la musique cristalline évoque une cascade de diamant. J’ai pourtant laissé un message invitant chacun à entrer directement. Je ne bouge pas. Le nouvel arrivant fini par pousser la porte, qu’il se soit impatienté, ait pensé qu’on ne l’entendait pas ou ait finalement aperçu mon avis.
Lorsqu’il traverse mon salon, je reconnais les vibrations de son esprit ; et je retiens un soupir. Nomis. Un ami, si l’on veut. Mais il peut se montrer épuisant. Et je n’ai aucun prétexte pour l’éviter ce soir.
L’ingénieur mince à l’excès se faufile à mes côtés. Sa veste est de travers, et la chaîne de son pendentif de l’Académie tout emmêlée. Ses cheveux blonds et vaporeux se dressent à l’arrière de son crâne.
- Désolé, fait-il le souffle court. La mission sur Praklarush Taonas a été plus longue que prévu. Ils n’ont pas encore… ?
- Non. Pas encore.
Mon ton est courtois, mais ce qui émane de mon esprit devrait lui faire comprendre que je ne suis pas d’humeur à discuter. Hélas, Nomis est un piètre télépathe.
- La nuit est claire. Pas un seul nuage. Je crois qu’on ne manquera rien. Tu penses qu’ils ont fait en sorte que le ciel soit dégagé ?
Il connaît la réponse aussi bien que moi. Le Conseil n’aura pas modifié le climat par simple commodité. Nous ne le faisons jamais, lorsqu’un équilibre viable est trouvé au niveau planétaire. Evidemment, il n’est pas impossible que quelqu’un ait bricolé un petit quelque chose de son côté. Ce genre de jouet n’est pas des plus complexe.
Je ne réponds rien. Je n’ai pas envie de parler. Peu importe, il s’en apercevra à peine. Et s’il s’en aperçoit, il ne s’en offensera pas. Et si cela le blesse, je m’en moque. J’en ai presque envie. Ces derniers temps, je suis d’humeur sombre et mesquine.
Quelques nouveaux Altérans arrivent, et me saluent silencieusement. Mon voisin consulte son bracelet-montre aux sangles de cuir. Il lui va bien. C’est moi qui le lui ai offert.
- Ça y est, fait-il d’un air fasciné. A compter de cet instant précis, le transit par porte des étoiles est interrompu dans toute la galaxie. Tu ne trouves pas ça incroyable ?
Je ne dis rien. Je hoche la tête. A peine. Il fait un geste qui attire mon attention.
Nomis est en train de cueillir d’un air absent une jeune pousse, dans le long bac de pierre gravé qui décore mon balcon. C’est un spécimen de pin, que j’ai mis des semaines à obtenir. Une plante rarissime. En temps normal, je l’aurais tué pour l’avoir abîmé. Aujourd’hui… Et bien… D’ici peu, ces conifères seront présents partout dans la Voie Lactée. Le dispositif de Dakara en fera le vecteur principal d’oxygénation des mondes.
Je prends soudain conscience d’un grondement bas, qui enfle doucement. Cela fait sans doute un moment qu’il monte peu à peu, en même temps que l’attention de ceux qui m’entourent, mais je viens seulement de le remarquer.
- Ça commence, murmure Nomis d’une voix vibrante d’excitation. Ils sont en avance.
Le dôme s’ouvre, lentement, ses quatre ailes s’écartant comme les pétales d’une fleur, et le condensateur émerge peu à peu, auréolé d’éclairs azurs. Le cœur. Le centre duquel émergerait l’impulsion de vie. L’énergie crépite tout autour du nid, formant comme une bulle de puissance encore contenue. Je la sens augmenter, je la sens croître et bouillonner, je la sens se ramasser comme pour mieux s’évader ensuite. C’est dans chaque cellule de mon être, dans celles de mes voisins, dont je partage en cet instant les perceptions. Savoir que je me suis ouverte à ce point me gênera peut-être plus tard. Pour l’heure, m’inquiéter de cela me semble à peine concevable.
L’intensité lumineuse s’accroît soudain, en même temps que le vrombissement métallique et essoufflé de l’impulseur en phase de chargement finale. Un instant, on croirait contempler un petit soleil bleu, une étoile posée à la cime d’une montagne à la manière d’un oiseau descendu du plan supérieur ; et puis, dans une explosion sonore et lumineuse moins brutale qu’on aurait pu s’y attendre, l’immense énergie accumulée est enfin libérée.
Le dôme de lumière bleu ondulant entre vivement en expansion, engloutissant la montagne toute entière, submergeant la ville Ancienne et montant à l’assaut des étoiles. En quelques secondes, l’impulsion frétillante a franchit la porte, s’est trouvée milles fois répliquée et a poursuivit sa route à la surface de tout Dakara en même temps que sur des milliers d’autres mondes, ou elle a imprimé sa marque pour les millions d’années à venir.
L’onde parcourrait des distances astronomiques, et cela même sans être relayée par le réseau de portes des étoiles. Elle traverserait tout le système de Dakara, comblerait le vide entre les étoiles, viendrait s’échouer sur des mondes déjà atteints par le miracle via leur propre porte. Et d’autres échos suivront, et d’autres encore, se croisant et se succédant, s’additionnant et se mêlant. Pendant des semaines, la galaxie tout entière sera une symphonie ; les organismes primitifs frémiront à cette mélodie, les nucléotides s’assembleront et entameront leur lente union, bâtissant peu à peu des cathédrale de vie, des fondations desquels naîtront milles espèces susceptibles un jour de lever les yeux vers le ciel et de se promettre d’explorer l’immensité qu’il dissimule.


Dernière édition par Skay-39 le Lun 14 Juil 2008 - 11:50, édité 8 fois
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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyDim 3 Juin 2007 - 2:13

Je relâche lentement les muscles de mes mains, crispées sur la rambarde de naquadah au point de me faire mal. J’ai envie de haïr ces êtres. Cette galaxie est à nous. A moi. C’est notre foyer, le mien. Nous le leur avons offert, désormais. C’est un aveu de notre impuissance.
Mais je ne peux m’arrêter de sourire. C’est un sourire sans joie aucune. J’ai mal. Mon cœur est blessé. Celui de presque tous les autres autour de moi l’est également, qu’ils en aient conscience ou non. Il y en a bien qui se réjouissent, qui sont emplis de fierté et de ferveur devant la grandeur de ce que nous venons de mettre en branle. Ceux-là aussi ne tarderont pas à comprendre. Et moi, un jour sans doute, je les comprendrai aussi. Pour l’heure, la peine est trop vive encore.
Sans adresser un mot à mes voisins, je me détourne de la place centrale où le vortex vient de se désactiver. Je m’éloigne lentement, passant entre des amis, des voisins, des compagnons qui me font l’effet de spectres. Un ami me frôle d’une interrogation. Toujours sans parler, d’un regard sans vie et d’une pensée – briser le silence qui s’est abattu sur la cité me semblerait presque obscène – je lui fais savoir que je souhaite me reposer. Seule.
- Soit en paix, Oma, dit-il avec délicatesse.
Sa sympathie ne parvient pas à m’atteindre. Je quitte le balcon de pierre.
Je ne veux pas pleurer devant eux.
Je ne veux pas leur montrer que nous sommes vaincus, et que j’en suis consciente.
Je ne peux pas.
Je ne peux pas.

Je ne peux pas l’accepter.


La femme s’enfonce dans la pénombre de ses appartements, s’éloignant du groupe sobrement vêtu. Ses yeux brillent de larmes contenues. Le murmure d’un souffle de vent, un infime tintement… La silhouette s’estompe et s’efface. Puis c’est au tour des Anciens réunis sur la terrasse de s’évanouir dans la nuit. Les tapis s’évaporent, ainsi que les meubles, les tableaux, les plantes dans leurs pots de céramique ; Les fenêtres sont scellés de planches de bois, une clé tourne dans la serrure.
Dans les rues, plus un son, plus un mouvement. Le vent soulève le sable et la poussière, pousse et accumule contre les murs de pierre des dunes roses. Les nuages ocre défilent dans le ciel. Un oiseau croasse, et bouscule en s’envolant une jarre fleurie. Le pot de terre cuite éclate dans une ruelle en contrebas. Nul ne nettoiera ces débris.
La porte des étoiles laisse expirer son dernier vortex. Du moins, le dernier avant un très long moment.
Et comme la fois précédente, la cité commence à rétrécir tandis que la planète se perd dans l’immensité de l’espace.
« Ce monde… »
« Oui. Il est mort. Une cité vide, endormie, qui n’atteint plus que l’oubli. »
« Et les Anciens ? Ceux qui ont survécus ? »
« Je vais vous montrer. Nous allons nous rendre un peu plus loin dans le futur. Quelques années à peine. Suivez-moi…
Nous y voici. La Voie Lactée, immuable en apparence… Pourtant, la lente danse des astres a déjà engendrée des milliers de mise à jour des coordonnées à l’intérieur des panneaux de contrôles.
Contre toute attente, le Fléau ne s’est pas éteint. Il a continué de se rependre et de décimer le peuple Altéran. Nous allons nous rendre sur le monde où s’achève le second grand exode de cette race qui a traversé les âges. C’est celle-ci, cette petite sphère bleue… Elle connaîtra de nombreux changements, mais vous devriez la reconnaître. »
« La Terre. »
« En effet. Approchons-nous…Vers cette région que vous nommerez un jour Antarctique. »
« C’est-elle ? Cette jeune femme… C’est une Ancienne ? »
« On apprend parfois plus en se taisant et en observant qu’en posant même la meilleure des questions. Ouvrez-vous à ses perceptions. Ce que vous voulez savoir, elle vous le dira, et bien plus encore…»



Nous tentons d’ignorer les gens qui nous entourent, les bruits, les lumières, afin qu’il ne reste plus que nous deux. Les derniers Jumpers rejoignant Atlantis avant le grand départ nous survolent rapidement avec des ronronnements électriques. Près de nous, quelques androïdes convoient vers la plate-forme des anneaux les dernières caisses et consoles mobiles, sur fond de ciel étoilé.
- Je ne veux pas te perdre, murmure Sirius.
Sa voix n’a pas tremblée, mais ses yeux et son esprit démentent son apparente fermeté. La révolte se mêle au désespoir dans son regard. J’ai souvent vu ce regard sur ce visage, et plus particulièrement lors de ces derniers mois. Mille fois, nous avons eus la même conversation, qui s’est trop souvent changée en dispute.
Il voulait rester à mes côtés. Jusqu'à la fin. Comme tant de familles l’ont choisi…
C’était hors de question ; je ne l’aurais jamais permis. S’il l’avait fallut, je me serais immolée moi-même plutôt que de le condamner à mort. Mais en cet instant, je le sens prêt à insister, encore une fois. Et j’ai peur, peur de prendre peur, peur d’accepter…
Je lui ferme doucement mon esprit. Puis, je glisse délicatement mes mains hors des siennes. Le bouclier individuel que je porte en permanence sous mes vêtements pour éviter de contaminer les survivants émet un léger scintillement vert électrique. Le hasard a voulu que je devienne porteuse saine. Cela m’a donné le privilège de survivre à ceux que j’ai contaminés malgré moi.
Ça ne se reproduira pas. Pas avec lui. Oh, si seulement je maîtrisais le processus d’Ascension…
- Va t-en…
Je le repousse doucement, autant physiquement que mentalement. J’ai l’impression d’abandonner une part de moi-même. Je m’aperçois que ces sentiments ne sont pas seulement les miens. Malgré mes efforts, ses pensées se mêlent aux miennes. Nous nous aimons depuis trop longtemps pour savoir encore nous fermer totalement l’un à l’autre. Quand bien même l’aurions-nous voulu.
Sirius recule lentement, le regard perdu. Deux hommes l’attendent, dans le cercle délimitant la zone des anneaux.
- Aveo, amicus, murmure t-il finalement dans un souffle.
Un cercle s’ouvre dans le sol, et les anneaux jaillissent vivement. Une intense lumière verte les parcoure, emmenant avec eux mon époux. Le vide soudain dans mon esprit se fait cruellement sentir.
Un long craquement monte doucement lorsque les moteurs subluminiques d’Atlantis se mettent en marche, qui se répercute en écho sur les hautes tours de la Cité. Il s’amplifie peu à peu, accompagné d’un sourd roulement. Et puis, soudain, la gigantesque Cité Altéran se détache de son socle terrestre. D’énormes icebergs se dressent, tandis que la structure d’une solidité extrême glisse hors de son enveloppe, tout autour de moi, griffée par des pointes blanches acérées de plusieurs dizaines de mètres.
La Cité s’élève avec lenteur dans la nuit, masse énorme, titanesque, s’arrachant au sol de glace avec une facilité déconcertante. Très vite, elle emplie le ciel au-dessus de moi, cachant les étoiles et illuminant la plaine glacée sur des dizaines de kilomètres. Son bouclier se teinte de blanc sous l’assaut des bourrasques fraîches, mais Atlantis ne dévie pas le moins du monde de sa trajectoire. Immense, inébranlable, elle monte, monte toujours plus haut, toujours plus vite. Des blocs de glace de plusieurs centaines de mètres de longueur se détachent encore de sa structure, et frappent le sol au milieu de jaillissements neigeux.
Un tintement délicat en provenance de ma ceinture m’indique que la Cité est parvenue à son altitude prévue d’impulsion. Sans quitter des yeux le vaisseau qui emporte avec lui les derniers des miens, je concentre vaguement ma pensée sur l’ordinateur du poste de contrôle. Avec un doux bruit d’ondulation cristallin, le bouclier sphérique d’un blanc laiteux se referme rapidement sur la structure de naquadah bleue et verte de l’installation, me cachant un instant la silhouette de moins en moins imposante d’Atlantis.
Alors, dans un grondement de tonnerre qui se répercute longtemps sur les montagnes lointaines, les six réacteurs principaux de la Cité s’embrasent. L’éclat est éblouissant, insoutenable ; les larmes inondent mes yeux, coulent aussitôt sur mes joues, et, étrangement, ce sont ces larmes de douleur qui libèrent celles, plus pénibles, de tristesse. J’ai su rester forte devant Sirius ; mais maintenant que je suis seule, les masques tombent. J’ai peur, terriblement peur. Je voudrais qu’il soit resté. Je suis heureux qu’il soit en sécurité. Je ne sais plus…
Je sens mes iris retrouver une dimension normale. Essuyant mes joues humides, je lève les yeux vers le ciel. Je repère rapidement l’anomalie ; sur la voûte nocturne, un nouvel astre s’est allumé. Un instant, la lumière bleue scintille de mauve ; et puis, elle disparaît subitement.
Ça y est. Atlantis, dernière Cité Altéran de la Voie Lactée, est en route pour Pégase, avec à son bord les derniers survivants au Fléau envoyé par les BOris.
Je suis seule, désormais…
Moi, Algéa, vingt-huit ans, suis la dernière représentante de mon espèce dans cette galaxie.


Un bond en arrière ; Algéa disparaît derrière le bouclier couleur perle de la station Ancienne, qui lui-même diminue jusqu'à atteindre la taille d’une orange. Soudain, la nuit tombe brutalement sur la banquise, puis le jour se lève tout aussi brusquement ; le soleil parcourt son chemin dans le ciel comme une balle lancée en l’air, puis la lune le remplace aussitôt ; le rythme des jours et des nuits s’accélère, l’astre terrestre se changeant en un arc doré zébrant le ciel sans interruption ; une nouvelle accélération, et l’écoulement du temps sur l’avant-poste n’est plus qu’une série d’éclairs lumineux. Rapidement, la glace labourée par le décollage d’Atlantis s’efface et se stabilise ; le manteau neigeux balayé par l’allumage des propulseurs de la Cité se rétablit. Soudain, l’avancement des saisons se ralentit ; doucement, le soleil redevient discernable parmi les nuages.
Et puis, quelque chose, quelque chose qui n’est pas anodin. Un cataclysme, une lumière éblouissante ; mais avant que le voyageur ne puisse en deviner davantage, le sol se rapproche. Son guide l’entraîne au raz de la banquise, filant à une vitesse terrifiante entre des jaillissements blanchâtres dont on ne peut distinguer les détails et des plaques de glaces qui se dressent vers le ciel, et puis une silhouette apparaît. Ils ralentissent, la contournent, s’arrêtent face à elle.
« Regarde », murmure le guide.



Autour de moi règne le chaos le plus complet, le plus totale. De profonds grondements font vibrer et trembler le sol avec force sous mes pieds, qui se muent parfois en rugissements tonitruants lorsque la glace se rompt, livrant passage à d’immenses geysers brûlants. Une formidable fissure apparaît soudain, cisaillant la glace à une vitesse folle ; en quelques secondes à peine, une crevasse longue de plusieurs dizaines de kilomètres fend le continent, à seulement trois cent mètres de ma position. Les routes pavées de pierres se disloquent et basculent dans le vide, les ponts s’effondrent, les places s’affaissent et disparaissent dans les profondeurs.
L’avant poste l’a détecté il y a longtemps : un astéroïde de plusieurs dizaines de mètres de diamètre, composé principalement de carbone et de fer. Les puissants senseurs de la station, capables de sonder l’espace sur des millions de kilomètres, ont calculés sa trajectoire avec une précision infaillible : il frapperait Avalon de plein fouet. D’après les simulations, la météorite tomberait en plein cœur de Bhabel, la capitale Altéran de cette planète. Avant le Fléau, c’était la mégapole la plus peuplée de toute la Voie Lactée. Aujourd’hui, c’est une ville fantôme.
Je n’étais pas inquiète. J’avais à ma disposition une puissance de feu largement suffisante pour contrer cette menace. Lorsque l’astéroïde arriverait à portée, les capteurs de la station m’indiqueraient les angles de frappe idéaux, et quelques drones suffiraient à pulvériser l’énorme masse rocheuse. Les fragments se consumeraient dans l’atmosphère, et une dernière nuée de drones détruirait les plus importants d’entre eux.
Du moins, c’était ainsi que les choses devaient se passer.
A l’heure prévue, je m’installais dans le fauteuil de contrôle. J’avais depuis longtemps troqué ma tenue artificielle et ergonomique, conçue pour les situations particulières, contre une ample tunique de tissus bien plus esthétique. Je dus en replier les manches pour que mes mains se posent sur les connecteurs sensitifs. Depuis maintenant huit ans que l’exode vers Pégase s’était achevé, c’était seulement la sixième fois que je pénétrais dans cette base militaire. Je lui préférais les habitations de pierre de Bhabel, même s’il était triste de voir cette ville immense totalement déserte. L’architecture « moderne », adoptée lorsque sévissait le Fléau dans l’espoir de l’enrayer, m’avait toujours semblée terne et impersonnelle. C’était mon ordinateur portable relié à l’avant-poste qui m’avait avertit du danger.
Tout cela pour dire que bien qu’ayant appris à utiliser un fauteuil de contrôle, c’était la première fois depuis le temps de mes années d’études que je me trouvais dans le besoin de le faire. C’est pour cela que je ne réalisais pas immédiatement que quelque chose n’allait pas. C’est pour cela que je mis plusieurs secondes à me demander pourquoi le dossier ne s’inclinait pas, pourquoi le socle ne s’éclairait pas, pourquoi les données n’envahissaient pas mon esprit en même temps que les points de vue de chacun des drones.
Pour la toute première fois depuis que j’avais détecté la météorite, j’eu peur. Vraiment peur. Je passais plus de trois heures à tenter de faire fonctionner le système, allant même jusqu'à vérifier les cristaux que je savais en parfait état. J’avais beau me concentrer : rien. Rien du tout.
Il n’était pas difficile de deviner l’origine du disfonctionnement. Le virus des Ori. C’était lui qui devait empêcher la liaison entre mon esprit et le système d’armement. Encore et toujours ce Fléau…
J’aurais dû rejoindre la porte. Quitter la planète. Quelle importance, ce qu’il adviendrait de Bhabel ? Cette ville n’abriterait jamais plus un seul Altéran.
J’ignore pourquoi je m’y refusais. Jusqu’au dernier moment, je restais. Jusqu'à ce qu’il soit trop tard pour sortir. Alors, j’activais le bouclier de l’avant-poste, et, le cœur presque aussi douloureux que lors du départ d’Atlantis, regardais sur les écrans l’immense trait de feu frapper les hautes tours de la capitale d’Avalon avec une violence inouïe. Un craquement tonitruant, le sol qui tremble comme si la planète allait se fendre en deux ; et puis, une sphère de lumière qui se mit à croître, avalant les temples de pierre ouvragés et les technologies qu’ils renferment, avant de se propulser vers le ciel ; en quelques secondes, la ville fut rasée, le naquadah vaporisé, la pierre désintégrée. L’onde de choc brûlante irradia sur la plaine glacée autour de Bhabel, immense cercle de feu s’épanouissant sur des kilomètres, mur de flamme rugissant broyant les montagnes. L’avant-poste même, pourtant situé à de nombreux kilomètres de la ville, trembla sur ses fondations durant de longues secondes. Bien sur, le bouclier tint bon.
Lorsque les senseurs retrouvèrent leur efficacité, ils montrèrent un spectacle plus effrayant encore que je ne l’avais imaginé.
Là ou se dressait auparavant la magnifique Bhabel, l’avant-poste ne détectait plus rien. Rien qu’un cratère. Un vide immense, une excavation d’où s’élevait un brouillard mortel. Des millions de tonnes de glaces instantanément changées en vapeur brûlante.
Bientôt, les brumes et les tonnes d’eau évaporées retomberont en pluies. Et puis, elles gèleront. Alors, la face de cette planète aura radicalement changée.
C’est pour cela que je ne peux pas m’arrêter.


Dernière édition par Skay-39 le Lun 14 Juil 2008 - 11:48, édité 9 fois
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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyDim 3 Juin 2007 - 2:16

Courir. Courir. Courir dans la vapeur cuisante, au milieu du terrain en révolution, dans le brouillard épais qui inonde et désagrège la glace sous mes pas et fait scintiller mon bouclier personnel. Sans ce petit dispositif, la température de la brume m’aurait déjà causée des brûlures mortelles.
La porte des étoiles. Ma seule échappatoire. Si seulement je possédais un vaisseau… Mais les seuls appareils dont je dispose se trouvent – se trouvaient – dans un hangar de Bhabel.
Soudain, le sol se soulève sous mes pieds. Dans un rugissement caverneux, la glace se renverse en arrière, formant une déclivité qui monte vers le ciel, tandis qu’un véritable mur de vapeur se dresse devant moi. Je glisse, tombe à genou.
« Continuer. Continuer. Je ne dois pas m’arrêter. »
Je me relève, entame mon ascension. Je concentre mon esprit sur ces dons de pyrokinésie que j’ai si peu travaillé – alors qu’ils sont si rares parmi les miens – et utilise mon esprit pour creuser des marches dans la glace là ou celle-ci a remplacée le chemin pavé, à grand coup d’impulsions furieuses. Une souffrance aiguë naît derrière mes yeux. Je sollicite trop mon Art, et le virus en profite pour gagner du terrain sur mes fragiles cellules neuronales.
Je parviens au sommet du monticule. Presque sans m’arrêter, je fais une nouvelle fois appel à mes dons – éclair de douleur – et écarte le mur de vapeur brûlante par la force de mon esprit. Je saute au travers, et me laisse glisser sur la pente ruisselante d’eau bouillante, de l’autre côté. Mon regard est flou, mon champ de vision rétrécie. Pourtant, il faut que je tienne le coup.
J’aperçois une falaise là ou il ne devrait pas y en avoir ; à ses pieds, je vois la porte des étoiles, au bord d’une crevasse qui n’existait pas jusqu’alors, menaçant de basculer dans le vide à tout instant. Le panneau de composition des coordonnées a déjà disparu.
Priant pour que la liaison ne soit pas perturbée par l’humidité extrême de l’atmosphère, je transmets mes ordres à l’avant-poste. Soulagée, je reçois aussitôt un signal de confirmation, et les chevrons s’enclenche les uns après les autres. Encore quelques minutes, et j’atteindrais la porte. De l’autre côté du vortex m’attend une planète florissante au climat paisible.
C’est alors que le pire se produisit.
Le socle de pierre de la porte, déformé par les mouvements du sol, s’effondra tout à fait.
L’anneau de naquadah se renversa au moment précis ou le septième chevron s’enclenchait.
Le vortex instable généré par l’activation creusa un profond tunnel dans le bord de la falaise. Immédiatement, des fissures apparurent, la surface s’affaissa.
Et, alors que le flux instable se rétractait en un paisible vortex, la porte bascula dans les profondeurs glacées.
- Nooon !
Le hurlement me déchire la gorge, mais je n’y prête pas attention. L’épuisement qui m’a peu à peu envahit au cours de ma fuite éperdue me frappe comme un drone furieux, et paralyse chacun de mes membres tandis que mon salut s’évanouit sous mes yeux. Je tombe à genou, épuisée.
Mais il semble que le moment de me laisser aller à mon sort ne soit pas encore venu. Car, loin de se satisfaire de me priver de ma survie, le gouffre semble vouloir me happer moi aussi. Petit à petit, morceaux par morceaux, il grandit et rampe dans ma direction, grignotant le sol. Hébété, je le regarde se ruer sur moi. Je n’ai plus la force de fuir. Sans que je comprenne vraiment ce qui m’arrive, je me sens soudain tomber, tandis que l’étendue blanche se dérobe sous mon corps. Je glisse, heurte le bord de la faille sans douceur, rebondit contre des gravats. Sans mon bouclier, je serais déjà morte.
Un choc brutal, un éclair vert. Je viens d’atterrir sur une pente de débris neigeux. Sans même lever les yeux, j’utilise toute la force de mon esprit pour me protéger des éboulis. Mais ce n’est pas suffisant. En quelques secondes, le poids devient bien trop important pour être retenu ainsi ; alors, sans même y penser, dans un pur réflexe de défense, j’active un autre de mes dons. La température grimpe en flèche autour de moi ; rapidement, les pointes s’émoussent, les blocs se désagrègent ; très vite, une bulle m’entoure, une bulle d’eau bouillante.
La chaleur me protège de la glace, changeant les arrêtes acérées en flots brûlants, et le bouclier me protège de la chaleur. Mais cela ne durera pas.
L’épuisement me guette, le manque d’oxygène affecte tout mon corps. Je ne peux espérer sortir de cet endroit. Je sens la chaleur que je génère retomber, me serrer de plus en plus près. L’eau refroidit, la glace menace de reprendre ses droits. Le noir envahit tout mon être.
Je suis en train de mourir.
Alors… Une lueur… Une lueur qui perce vaguement les ténèbres… A la fois toute proche, si proche que je pourrais la saisir en tendant la main, et plus lointaine qu’on ne peut le concevoir, par delà les années lumières et les galaxies, par delà les univers et les dimensions. Une lueur…
« …Ne lutte pas… Endors-toi… Abandonne-toi au sommeil… »
« Non… Je mourrais… »
« …Tu dormiras…Et tu t’éveilleras… »
La lumière vacille en même temps que ma conscience. Je m’efforce de préserver mon dernier cocon, un petit œuf d’eau tiède, au moyen d’une toile de chaleur pure tissée tout autour de moi. Perturbé par l’énergie que dégage mon esprit, le générateur du bouclier se détache soudain de ma poitrine ; il se consume entièrement en touchant le filet incandescent qui m’enveloppe.
La voix… elle se trompe. Il faut que je le lui dise…
« L’esprit… ne peut supporter ce genre de… stase… Je mourrais… »
La réponse me parvient, terrifiante.
« …Abandonne-moi ton âme… »
Quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? La voix…Est-ce qu’elle me propose l’Assomption ?
« …Non… Tu as encore ton rôle à jouer… Mais…Ton esprit… »
Je ne sens plus rien. Je ne sens plus mon corps. La chaleur. Je dois maintenir la chaleur. Mais je n’ai plus d’oxygène, je suis en train d’étouffer !...
« Laisse-le s’enfuir…J’en prendrais soin…Jusqu'à ton réveil… »
La voix… Elle est si… douce… si aimante… Quoi ? Contre qui dois-je lutter ? Le froid ? Ou bien cette voix ? Les deux ?
Ou aucun des deux ?
Alors, je renonçais. Je m’abandonnais à la voix. Cessant de combattre le froid, je libérais mon esprit de sa tâche et de ses attaches.
« …Suis-moi… »
« Je te suis. »
Quelque chose me saisit, se fixe à l’essence même de mon être. De doux liens de velours m’enserrent. Et soudain, je suis arrachée à mon corps par une puissance formidable.
Je sens le fil qui me relie à ma chair. Il est mince, très mince… Aussi ténue que le filet de fumet qui s’élève d’une braise mourante.
Pourtant, il est là. Il ne faiblit pas et ne faiblira pas ; j’en suis sûr.
Mon mystérieux guide m’emmena loin de ma prison glacée, loin de mon corps et de mon monde.
Et je découvris un lieu étonnant. Un lieu où se croisent tout les Ascendants, un lieu ou tout est métaphore ; où une simple tablette de pierre peut receler les plus grands mystères de l’univers. J’y passais longtemps ; plusieurs millions d’années. Je suivis, le cœur lourd, les désastreuses conséquences de notre implantation dans Pégase. Je devins plus sage que je ne m’en serais cru capable. Je rencontrais des milliers d’Ascendants ; l’un d’eux, en particulier, marqua mon esprit. Un jeune Assomptionné, un Néoaltéran originaire d’Avalon nommé Daniel Jackson. Il arriva dans notre plan d’existence peu avant que je ne sois moi-même appelée à retourner à la vie matérielle.
Mais ceci est une autre histoire. Pour l’heure, la température de la glace autour de mon corps diminue de seconde en seconde, chutant bien en dessous de zéro, tandis que les premières pluies torrentielles commencent à se déverser à la surface.
Et, alors que ce qu’il reste de ma conscience déserte finalement mon enveloppe, je comprends qu’il ne sert à rien de me battre contre mon destin. Il ne me reste qu’une seule chose à faire, maintenant. Attendre.
Attendre. Attendre.

Attendre…


Ils s’élèvent à travers la glace, à travers des rivières souterraines parfois encore brûlantes ; franchissent le sol, émergent hors de l’eau qui s’y accumule, puis montent vers le ciel qui déverse ses nuages à la surface. Algéa avait raison. Bientôt, la face de cette planète aura radicalement changée.
« Et maintenant ? »
Un rire léger emplit l’espace.
« Vous apprenez à moins questionner et à observer davantage. Je vois que mes leçons commencent à porter leurs fruits. »
« Des leçons ? Je pensais que nous faisions un voyage. »
« Y’a-t-il meilleur manière d’apprendre que par les voyages ? » murmure la voix avec un amusement serein, et pourtant sans vraiment perdre son sérieux.
Nous allons partir pour Pégase, la galaxie ou les Altérans ont établis leur nouvel empire. Ils s’appliquèrent à faire de ce second foyer un chef-d’œuvre sans précédent ; ils s’employèrent à régénérer leur peuple et à changer les mondes sans vie de Pégase en paradis luxuriants, ou leurs enfants pourraient enfin se contenter d’exister, tout simplement.
Ce droit leur fut refusé. Comme cela se produit le plus souvent, ils créèrent leur plus grand ennemi. Leurs triomphes furent innombrables ; mais les défaites n’en étaient pas moins meurtrières, et l’adversaire semblait ne jamais se lasser d’envoyer ses enfants à leur perte. Alors, il leur fallut se résigner à fuir, fuir une nouvelle fois, fuir encore et toujours. La décision fut difficile à prendre, mais aucune victoire ne pouvait être espérée – aucune victoire à laquelle ils purent se résoudre, du moins.
Voila. Nous y sommes. Ne nous faisons pas remarquer ; je n’ai aucune légitimité parmi les Ascendants de ce lieu. Dirigeons-nous vers cette branche de la galaxie.
Voyez les vaisseaux-Ruches qui orbitent autour de Lantia, prêts à bombarder sans relâche la dernière Cité des Anciens si elle venait à émerger. Leurs armes ne peuvent pas grand-chose contre son puissant bouclier ; pourtant, elles seront suffisantes pour l’empêcher de quitter l’atmosphère.
L’océan. Immense et mystérieux. C’est le plus grand de toute la galaxie de Pégase.
Descendons dans ces profondeurs insondables. Il y a un peu moins de deux cent ans, cet endroit foisonnait de vie. Aujourd’hui, les attaques des Wraith ont fais fuir toutes les formidables créatures qui nageaient dans ces eaux en les emplissant de leur chant.
Atlantis…Ses tours, ses lumières, le dôme trouble de son bouclier. Cette immense barrière retient des milliards de tonnes d’eau, sans faiblir un seul instant.
La tour centrale. C’est ici que se trouve la porte, derrière ce vitrail.
Nous sommes arrivés. La salle d’embarquement. Les atlantes ont le regard sombre et la mine basse ; beaucoup respirent le deuil.
Je pense que vous commencez à comprendre comment ces choses fonctionnent. Allez-y, choisissez un vaisseau. »
« Moi ? »
« Oui. »
« …Celui-ci. »
« Très bien. Allons-y… »



Je presse les larges touches triangulaires, vérifiant une à une chaque tour de la Cité, organisant les équipes qui téléportent vers la salle d’embarquement tout ce qui peut l’être en vue de l’exode qui aura lieu dans un mois. Sur mes écrans apparaissent chacun des atlantes, sous la forme d’un petit point blanc ; je vois aussi les ombres des vaisseaux Wraith, qui planent au-dessus de l’océan de Lantia tel des charognards à l’affut.
Une voix parle dans mon esprit, par le biais de la console de contrôle.
- Equipe douze, secteur soixante-deux ; évacuation terminée. Je demande l’autorisation de verrouiller la zone.
- Autorisation confirmée, équipe douze ; verrouillage effectif.
Je fais pivoter une molette, et les équipements de vie dans ce secteur de la Cité se désactivent rapidement. Le conseiller Janus m’a récemment demandé d’économiser autant d’énergie que possible ; je m’ingénie donc à couper l’alimentation en énergie de tous les secteurs dépouillés.
Dans la salle d’embarquement s’entassent diverses consoles et technologies. Chaque élément qui ne soit pas soudé au mur sera emporté ; nous devrons rebâtir dans la Voie Lactée une ville ou loger les survivants de Pégase, comme nous commençons nous même à nous nommer. Il ne restera sans doute rien des cités de pierres que nos ancêtres y avaient édifiées, quels que soient les matériaux à molécules évolutives qu’ils auront employés. Certains parlent de Vis Uban, mais je doute que même elle, pourtant à la pointe de la technologie Altéran de l’époque, ait pu résister à l’usure du temps. La plupart, en fait, envisagent tout simplement de se mêler à la population Néoaltéran d’Avalon, afin d’y terminer paisiblement leurs jours. C’est aussi mon intention. Je suis parfois un peu inquiet à l’idée de cohabiter avec des êtres aussi primitifs, sans doute ignorant du simple concept de civilisation. Mais que m’importe la grandeur de notre empire, alors que tous ceux qui ont comptés pour moi ne sont désormais plus de ce monde ?
Leïa, ma sœur… Soldat sur le « Saguitarius » (« Sagittaire »). Elle avait périe lorsque le croiseur s’était autodétruit pour anéantir toute une armada Wraith. Ma tâche sur Atlantis consistait à surveiller les mouvements de la flotte Wraith et à guider nos appareils au cœur de la galaxie de Pégase ; c’était donc moi qui avais dirigé le Saguitarius vers le système d’Athos. Là ou huit vaisseaux Ruches avaient émergés de l’hyperespace, bien plus tôt que je ne l’avais prévu. Le croiseur avait déjà épuisé une grande partie de son énergie et de ses drones lors d’une terrible bataille ; il rentrait sur Atlantis pour recevoir des réparations. Lorsqu’il était devenu clair que tout espoir était perdu, le commandant avait provoqué une surcharge entropique des réacteurs, désintégrant six vaisseaux et détruisant les deux autres.
Et il y avait eu Jaslin, mon meilleur ami, manœuvre dans le « Ancuitas Falatus » (« Pouvoir des Anciens »), qui avait péri de la pire des façons, ses forces vitales aspirées par un Wraith. Le guerrier ennemi lui avait laissé juste assez de vie pour qu’il constate sa propre déchéance, avant de l’achever en absorbant tout ses fluides corporels. Mon propre père, scientifique dans un avant-poste secret, tué au cours de recherches dont je n’avais jamais rien su ; une amie, biologiste talentueuse, portée disparue lors d’un déplacement en Jumper sur un autre monde ; et Samida…
Samida…
Je l’aimais. De tout mon cœur, de toute mon âme, de toute la force de mon esprit. Nous avions projetés de vivre ensemble, lorsque nous aurions enfin fuit l’enfer de cette guerre qui n’en finissait pas. C’était cette perspective qui m’avait aidé à supporter les massacres dont j’étais régulièrement témoin, qui m’avait soulagé de ma culpabilité lorsque mes choix dirigeaient les miens vers une mort certaine. L’image de son sourire sérieux, de ses yeux noirs, de ses cheveux blonds vaporeux…
Elle avait choisie l’Ascension.
Je suppose que je ne pouvais pas le lui reprocher. Tant avaient empruntés cette voie, ces derniers siècles… Après tout, il n’aurait tenu qu’a moi de la suivre. Si seulement je parvenais à me débarrasser de cette peur de l’inconnu, j’y parviendrais. Et pourtant, je lui en voulais.
Elle avait sans doute craint que cette chance ne lui échappe. Son poste était bien plus exposé que le mien : elle officiait dans une station qui contrôlait un satellite de défense aujourd’hui détruit, à proximité de l’une de nos bases de ravitaillement. Plus le temps passait, et plus les Wraith se montraient audacieux ; quand à nos vaisseaux, ils étaient de moins en moins nombreux à leur tenir tête. Tôt ou tard, la base serait devenue leur cible – ce qui avait d’ailleurs finit par se produire.
Or, la réussite de notre exode avait été des plus incertains. Lorsque ce repli général avait été envisagé, on avait tenté une activation à destination d’Avalon ; mais dans un premier temps, rien n’y avait fait.


Dernière édition par Skay-39 le Dim 13 Juil 2008 - 20:14, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyDim 3 Juin 2007 - 2:17

La porte, de l’autre côté, était ou bien scellée, ou bien détruite. A moins que son panneau de configuration n’ait été endommagé et n’ait pas transmit les bonnes coordonnées, ou qu’une perturbation hyperspatiale ait rendue l’établissement d’un vortex impossible. L’idéal aurait été d’envoyer une navette en reconnaissance ; mais nous ne pouvions détacher un seul appareil vers la Voie Lactée. Les Wraith assiégeaient chacune de nos bases, leurs Vaisseaux-Ruches bombardaient régulièrement les boucliers de tous nos avant-postes. Il était extrêmement risqué de diminuer nos effectifs dans quelque secteur de la galaxie que ce soit – nous manquions déjà cruellement d’appareils. Si nous n’étions pas parvenus à contacter Avalon rapidement, nous aurions été contraints de choisir un autre monde de replie. Une planète viable proche d’Avalon – la plus proche du système, en fait – avait déjà été sélectionnée. Il s’agissait d’un monde désertique pourvu de trois lunes, possédant peu de ressources.
Le plan mis en place par le Conseil consistait à se rendre sur ce monde avec tous les vaisseaux capables de franchir la porte des étoiles, puis d’envoyer deux Jumpers munis de l’hyperpropulsion vers Avalon afin de déterrer la porte ou bien d’en bâtir une nouvelle grâce aux dispositifs de Bhabel. Après tout, il suffirait aux Atlantes exilés d’une dizaine de jours pour transformer le désert de sable en une prairie fertile et nourricière, grâce aux appareils en provenance de la Cité ; la colonie pourrait donc vivre dans l’abondance en attendant d’être contactée depuis Avalon par les envoyés.
Cependant, un fait nouveau était venu bouleverser ces projets.
Un jour enfin, Atlantis parvint à établir un vortex à destination du monde de nos ancêtres.
Je me rappelle parfaitement cet instant. J’étais présent. Un beau jour, alors que le citoyen en charge de la porte – il s’appelait Altus – entrait une nouvelle fois l’adresse d’Avalon, le septième chevron n’interrompit pas la séquence. Non, il se verrouilla, et le vortex instable fusa en rugissant au milieu de la salle d’embarquement de la Cité de Lantia. Aussitôt, tous les Altérans qui s’affairaient discrètement, la mine soucieuse, cessèrent leurs activités ; une lueur d’espoir apparut dans l’œil de certains, d’intérêt dans d’autres, d’inquiétude aussi parfois. L’atmosphère s’emplit de pensées fébriles.
J’étais en train d’effectuer des recherches afin de localiser le « Aurora » (« Aurore »), un croiseur de classe Rédemption qui avait disparu de nos senseurs récemment. Je me trouvais donc près de l’écran principal, à proximité de la console de saisie des coordonnées ; je n’aurais pu être mieux placé pour entendre les paroles des membres du Conseil lorsqu’ils arrivèrent, ni pour observer sans en avoir l’air les écrans de contrôle.
Ils étaient trois : il y avait Moros, le membre le plus ancien du Conseil, Adenor, l’administrateur des planètes militaires, et Janus, responsable de la recherche.
Eux seuls étaient présents dans la Cité en cet instant. Les autres conseillers se trouvaient en déplacement dans des bases militaires ou scientifiques, sur d’autres mondes.
Moros fut le premier à parler. Il demanda sèchement comment s’était passée l’activation.
« Tout s’est déroulé de manière parfaitement normale, conseiller Moros, répondit l’atlante en charge de la porte avec excitation. Le vortex était légèrement instable dans les premières secondes, étant donné que nous n’avons pas pu capter la totalité des données émises par les panneaux de composition lactéens. Cependant, la Cité a ajustée les paramètres hyperspatiaux… »
« C’est inespéré ! s’exclama Janus, presque euphorique. Les installations de Bhabel nous permettront de nous rétablir, et ensuite… »
« Tempérez-vous, Janus ! lança Moros d’un ton de reproche en jetant un regard dans ma direction. Attendons de voir ce qui nous attend derrière cette porte. »
Adanor hocha la tête d’un air d’approbation, et demanda à Altus d’envoyer une sonde autonome à travers la porte. Ce dernier transmit son ordre aux capteurs mentaux.
La sonde, composée d’un long cristal couleur feu couvert de reflets huileux, et d’une base bleue-grise d’où émergeaient trois propulseurs plats en forme d’arcs de cercle, descendit du hangar à Jumper situé au-dessus de la salle d’embarquement. Elle pouvait se déplacer aussi bien en atmosphère que sous l’eau ou dans l’espace, et était protégée contre les attaques extérieures par un bouclier relativement puissant.
Le drone d’exploration accéléra soudain, et fut engloutit par l’horizon des évènements avec un bruit de succion aqueux. Les vaguelettes qui ridaient la surface du vortex s’évanouirent rapidement.
« Rematérialisation dans douze… onze… dix… »
« Je ne vous comprends pas, Moros, murmura Janus. Pourquoi êtes-vous aussi sombre ? C’est une excellente nouvelle. »
Le conseiller Moros marmonna quelques mots que je n’entendis pas. Cependant, je sentis émaner de lui un bref agacement, qu’il ne fut pas assez prompt à réprimer.
« Comme toujours, Janus, votre… enthousiasme… vous empêche de distinguer toutes les implications des faits. Pourquoi, après des années d’inactivité, la porte de ce monde serait-elle soudain à nouveau accessible ? Ce revirement soudain à bel et bien quelque chose d’inquiétant. »
« Cinq… Quatre… Trois… »
« Il est possible que les Néoaltérans d’Avalon… » commença Janus.
« Nous seront bientôt fixés », le coupa Moros.
« Zéro. Rematérialisation en cours… Nous recevons les premières images. »
Une vidéo en trois dimensions apparut sur un petit écran secondaire. Incapable de me retenir, je glissais un œil dans cette direction tout en tachant de camoufler autant que possible ma présence.
La caméra phasique montrait une large étendue de dunes de sable parsemées de touffes d’herbe éparses. Un ciel bleu limpide, sans le moindre nuage, au milieu duquel brillait un soleil d’un blanc éclatant. Je jetais un œil à l’indicateur de température : quarante-deux degrés Celsius.
« La localisation ? » demanda Janus.
Altus enfonça une touche. Parut un peu interdit.
« D’après les relevés et en tenant compte du déplacement des pôles magnétiques, la porte se situe dans la région nord-ouest du continent africain. »
Soudain le bouclier de la sonde s’opacifia dans un feulement ; il avait reçut une décharge de plasma. Le drone effectua aussitôt un panoramique automatique. Je remarquais une immense pyramide de pierre en cours de construction ; quelque chose flottait au-dessus, un vaisseau couvert d’ornements dont le style rappelait celui de nos ancêtres, avant qu’ils ne quittent la Voie Lactée. La sonde identifia sa composition : il s’agissait d’un alliage de naquadah. Mais mon attention se focalisa rapidement sur les six Néoaltérans en armures qui se tenaient en contrebas de du drone d’exploration, au pied d’un escalier de pierre flambant neuf. Leur équipement n’offrait qu’une protection toute relative, les pièces de métal grossières laissant sans protection de nombreuses zones stratégiques, telles la partie inférieure du torse ou les cuisses – sans doute afin de préserver leur porteur des atteintes de la chaleur. Ils braquaient sur notre navette ce que les senseurs identifièrent comme étant des armes plasmiques.
« Yero Yuru ! Arak’Kree Tau’ri, Khono Hol’Me Râ ! » cria l’un d’entre eux.
Puis les soldats ouvrirent simultanément le feu sur la sonde ; des traits incandescents jaillirent de leurs lances et s’écrasèrent sur le mur d’énergie qui la protégeait.
« Le bouclier résiste, conseillers » signala Altus d’une voix hésitante, lui aussi choqué par les immondes reptiles qui remuaient dans le ventre des guerriers.
« Faîtes-lui prendre de l’altitude, ordonna Moros sèchement, inébranlable. Et tentez de contacter Bhabel et l’avant-poste. »
Très vite, le drone d’exploration se détourna des attaquants et monta vers le ciel, offrant une vue aérienne de l’environnement. Je remarquais des appareils de petite taille évoluant dans le ciel.
« Conseiller, nous ne recevons aucune confirmation de la part de Bhabel. Il y à une réponse de l’avant-poste… mais… elle est partielle et extrêmement faible… Je pense que sa réserve d’énergie est presque épuisée. »
Moros ne répond rien, mais je vis son visage et celui d’Adanor s’assombrir.
« Mettez le cap sur l’avant-poste. Je veux… »
Un éclair orange occulta un instant la caméra phasique en même temps que retentissait un vacarme assourdissant. Le drone dévia de sa position de plus de quarante mètres, tandis qu’une alarme émanait de la console. Je vis les atlantes présents dans la salle d’embarquement discuter intensément entre eux, cherchant à deviner ce que la sonde pouvait bien dévoiler.
« Conseillers ! Une décharge de plasma vient de frapper la sonde. Bouclier à quatre-vingt onze pour cent ! »
Deux autres éclairs. La sonde était bousculée en tout sens ; l’alarme s’intensifia.
« Le champ de force n’est plus qu’a soixante-trois pour cent ! De multiples canons ont ouverts le feu sur notre drone. Le mode furtif est hors-service, et je perds le contrôle ! Il est en chute libre… Je vais essayer – trente-deux pour cent ! – essayer de descendre au raz du sol pour… »
Les senseurs indiquèrent un brusque pic d’énergie, puis l’écran n’afficha plus que du noir. Le flot de données s’interrompit immédiatement.
Un long silence consterné s’installa. Avalon… Notre refuge…
« Transmission interrompue, annonça finalement Altus d’une voix faible. Notre sonde a été détruite. »
Un nouveau silence, plus tendu encore ; et puis, d’une voix ferme mais posée, Moros parla.
« Maintenez le vortex actif. Combien d’origines aux tirs ? »
Le technicien atlante consulta l’historique des données, combinant les sources d’information.
« Les tirs ont émanés de la structure pyramidale – les relevés énergétiques indiquent qu’il pourrait s’agir d’un vaisseau – et d’une dizaine d’appareils plus petits dans l’espace aérien, probablement des chasseurs. Population au sol, plusieurs milliers individus, peut-être des Néoaltérans. »
L’atmosphère sembla se charger d’électricité. La tension était à son comble.
« Nous ne pourrons nous rendre sur Avalon » énonça calmement Moros.
« Nous ne pouvons nous avouer vaincu après cet unique essai, protesta promptement Janus à mi-voix. Il suffirait sans doute de quelques drones pour… »
Moros balaya cette proposition d’un geste de la main.
« Les Jumpers que nous pourrions envoyer pour détruire les systèmes d’armement de ces vaisseaux ont de fortes chances d’être abattus dès leur traversée de la porte des étoiles. Un seul de ces tirs les pulvériserait, et nous ne possédons plus aucun appareil munit de boucliers et capable de traverser la porte. Ils ont tous été détruits par les Wraith. »
C’était vrai. Les ondes émanant des drones, ces mêmes ondes qui, couplées à l’énergie les enveloppant et à divers autres facteurs, leur permettaient de traverser pratiquement tout type de boucliers, gênaient justement l’installation de ces systèmes sur un vaisseau aussi petit qu’un Jumper – qui en contenait douze. Les interférences générées par autant de drones sur un si petit bouclier auraient représentées davantage d’inconvénients que d’avantages, et compte tenu de la puissance des armes Wraith, il avait été décidé de privilégier l’armement sur les systèmes de protection. La décision inverse fut prise pour certains autres appareils, qui furent pourvus de boucliers et d’armes moins efficaces contre les grands vaisseaux Wraith que les drones. Malheureusement, il ne nous restait aucun engin de ce type, et les sondes n’étaient pas armées.
Moros reprit la parole, comme s’il ne s’était pas interrompu.
« J’ajouterais que nous devons aussi nous demander… si nous avons le droit d’envisager une agression de ce type. »
Un silence étonné suivit cette déclaration. Pendant un instant, on entendit plus que les conversations étouffées des atlantes présents dans la salle d’embarquement, qui observaient toujours le centre de contrôle de la porte. Puis, les conseillers échangèrent des regards de compréhension – néanmoins, peu semblaient ravis de la remarque.
« Nous avons abandonné cette planète et la galaxie de la Voie Lactée il y a plusieurs millions d’années, reprit Moros, sans la moindre intention d’y retourner un jour. Nous y avons réimplanté la vie et recréé notre race, et nous avons laissé les Néoaltérans évoluer seuls, sans intervenir dans leur développement, comme le stipulent nos lois.
Avalon est leur monde, désormais. Quand a ce que nous y avions laissé – Bhabel comprit -, nous avions convenus de le leur transmettre en héritage, quand leur évolution leur permettrait d’y accéder. De quel droit viendrions-nous reprendre par la force ce que nous leur avions offert et qui leur revient de droit ? »
« Mais enfin, Moros… protesta Adanor avec un dégoût extrême. Ces êtres… Vous avez vu les… parasites… logés dans leur ventre ! Ils ne sont plus Altérans ! »
« Et quand bien même ? Vous avez vu leur niveau technologique ! Dois-je vous rappeler le temps qui a été nécessaire à notre race pour atteindre ce degré d’avancement ? Le fait que nos ancêtres aient accélérés leur évolution ne suffit pas à expliquer cela. Ils voulaient créer une nouvelle espèce Altéran plus forte, qui accéderait plus vite à l’Ascension ? Et bien ! On dirait qu’ils y sont parvenus… »
Moros joignit les mains dans son dos, le visage sévère. Il fit défiler les informations transmises par la sonde, en particulier celles qui concernaient la puissance des armes Néoaltérans.
« Souhaitez-vous vraiment plonger notre peuple dans une nouvelle guerre ? Celle que nous avons menée contre les Wraith a été catastrophique sur tous les plans. Ce qu’il reste des nôtres… n’aspire plus qu’a la paix. Bien entendu, il existe sans doute… quantité de méthodes… pour nous assurer une victoire brève et décisive. Mais le Conseil s’est opposé à l’utilisation de ces technologies contre les Wraith. Je doute que cette situation le justifie davantage. »
« Citoyen Malicus. »

En entendant mon nom, je sors de ma rêverie ; la discussion animée entre les trois conseillers est reléguée au second plan de mon esprit. Une Altéran aux yeux verts et aux cheveux brun sombre bouclés, d’une quarantaine d’année, se tient devant moi. Je la salue aussitôt.
« Commandante ? »
« Où en est le déplacement des armes individuelles ? »
Je consulte mon écran.
« Nous avons déjà vidé dix-huit armureries, madame. Nous aurons fini à temps. »
La commandante du croiseur « Avalon Astria » (« Etoile d’Avalon »), récemment détruit, hoche la tête avant de retourner à ses préparatifs. Je la suis du regard, puis retombe peu à peu dans les méandres de ma mémoire, lorsque j’écoutais, le ventre noué, les plus hauts dignitaires du peuple Altéran redécouvrir le monde de nos ancêtres.

Ce fut le conseiller Adanor qui reprit la parole le premier après l’étonnant discours de Moros.
« Que proposez-vous, dans ce cas ? »
Moros se redressa, ferme comme une statue de naquadah. Son regard était dur.
« Je préconise l’application de notre plan d’origine. Nous aurons besoin des dispositifs de Bhabel pour rebâtir notre empire, c’est un fait, mais nous pourrons peut-être… »
« Quel est le matricule de cette porte ? » le coupa soudain Janus en se penchant derrière Altus.
Moros fronça les sourcils, l’air plus intrigué par la question que froissé par l’interruption.
« Janus ? »
« Je voudrais… Juste un instant. Le matricule ? »
Le technicien pressa quelques touches et une inscription en Altéran apparue, que je ne pouvais distinguer. Janus émit un bref grognement de satisfaction.
« Ce n’est pas la porte que nous avions laissé sur Avalon, constata Adanor. Celle-ci a probablement été amenée à cet endroit depuis une autre planète. »
« Ce qui veut dire qu’il existe peut-être toujours une porte près de Bhabel, qui aurait perdue sa suprématie lorsqu’un autre panneau de composition de coordonnées a été activé sur Avalon, murmura Moros. Bravo, Janus. »


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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyDim 3 Juin 2007 - 2:19

« Affichez les données captées par la sonde, reprit Janus qui ne semblait même pas avoir remarqué la marque d’approbation du conseiller. Avons-nous capté des informations émises par un autre panneau de contrôle ? »
Altus pianota vivement sur son clavier, conscient du délai d’ouverture maximum de la porte. Les données apparurent dans les airs sous forme d’hologramme, et Janus les disséqua de son œil averti de scientifique.
« Ici ! exulta t-il en pointant le doigt sur une ligne de code, qui emplit aussitôt tout l’affichage holographique. Ces codes émanent d’un cadran récessif, localisé… » Il marqua un temps d’arrêt, perplexe. « …au niveau du pôle sud de la planète. Il semblerait bien que ce soit… Oui… C’est la nouvelle position de Bhabel. »
Un instant, il se perdit dans la contemplation des renseignements enregistrés par la sonde.
« Nous ne devrions pas prendre davantage d’initiatives pour le moment, affirma Adanor d’un ton sans réplique. Tout cela nécessite l’avis du Conseil au grand complet. »
« Ce serait une erreur, répliqua pourtant immédiatement Janus. C’est la toute première fois depuis des années que nous parvenons à joindre Avalon ! Rien ne nous dit que ce sera encore possible demain, ou même dans une heure. Ces Néoaltérans risquent d’enterrer la porte dès la désactivation du vortex, en particulier s’ils ont pris l’envoie de notre sonde pour une agression. »
Adanor s’apprêta à protester, mais Moros fut plus rapide.
« Que préconiseriez-vous, Janus ? »
Le conseiller Adanor eut l’air d’avoir lut les pensées d’un Wraith. En revanche, le plus grand scientifique d’Atlantis, encore une fois, ne parut pas remarquer que Moros prenait son parti.
« Profitons de la liaison vers Avalon pour envoyer un ordre de descellement de porte au second cadran – jusqu’ici, nous n’y étions pas parvenu parce qu’étant récessif, il n’était pas lié au réseau lactéen. »
Un ordre de descellement de porte consistait en un signal envoyé vers un panneau de composition, qui transférait alors une part de son énergie vers la porte ; une fois les condensateurs chargés, le cercle intérieur créait un horizon des évènements dont le seul but était de démoléculariser la matière située à l’intérieur de la porte. Cette fonction n’était pas initialement intégrée dans la structure de l’appareil ; il s’agissait en réalité d’une manipulation des Wraith.

A la simple évocation de cette pensée, une fureur froide se coule dans mon ventre et irradie tout autour de moi. Un jeune Lantien qui était accroupi à mes côtés et s’appliquait – par gestes nerveux et hésitant – à remplacer un jeu de cristaux dans une console en vue d’une veille prolongée, sursauta violemment ; le cristal qu’il tenait lui glissa entre les doigts et rebondit au sol avec un fracas cristallin. Le jeune homme se redressa vers moi, inquiet et stupéfait, avant de comprendre que ma colère ne lui était pas destinée et ne provenait que d’une émotion mal contrôlée. Un profond sentiment d’injustice et d’indignation tout adolescent se peignit sur ses traits. Je le comprenais ; de toute évidence, c’était la première fois qu’on lui donnait une mission de cette importance, et mon manque de tenue allait l’obliger à mentionner cet incident lorsqu’il ferait son rapport. Ce qui ferait mauvais effet.
- Toutes mes excuses, marmonnais-je. Inutile de le mentionner. Je mettrais cet accident sur mon compte.
Il hésite un instant – ce n’est sans doute pas tout les jours qu’un officier lui propose de passer outre le règlement – et puis me remercie dans un grognement qui semble lui laisser un goût particulièrement acre dans la bouche.
Sans lui prêter davantage attention, je reviens à mes pensées.

Lorsque nos ancêtres ont vus l’empire Wraith s’étendre, lorsqu’ils ont compris qu’ils n’étaient pas seulement des prédateurs naturels aux Néoaltérans mais une menace sans précédent pour notre propre peuple, ils ont commencé à s’opposer à eux. Avec une certaine insouciance, il faut bien l’avouer. Les Wraith avaient étudiés notre technologie ; mais leur espèce était si jeune…
Après quelques années de guerre, ils étaient beaucoup moins arrogants.
Et c’est là que le projet « Novae Porta » avait été envisagé.
Les portes des étoiles, ce système que nous avions mis tant de temps à établir et à disséminer dans cette galaxie comme dans celle de la Voie Lactée, avaient été une bénédiction pour les Wraith. Leurs vaisseaux Ruches ne pouvaient se déplacer de planètes en planètes, s’ils devaient à chaque fois se contenter de prélever leur tribut sans compromettre définitivement la survie des peuples humains qu’elles abritaient. Et aucun monde n’était suffisamment peuplé pour nourrir toute la population d’un appareil de cette dimension. C’est pourquoi leurs Récolteurs officiaient en ce sens, écumant les planètes et emmenant avec eux les Néoaltérans malades, blessés, trop âgés ou trop lents, participant ainsi à une sélectionnant naturelle tout à fait artificielle.
Les portes. Dans l’état ou étaient les choses à l’époque – et ou elles se trouvent encore aujourd’hui –, c’était le cœur du problème.
Supprimez les portes, c’était supprimer les Wraith.
D’après nos estimations, cela porterait un coup fatal à l’empire Wraith. Ils décimeraient quelques planètes humaines ; toutes celles qui seraient à leur portée. Mais les coques organiques des vaisseaux ennemis supportaient mal leur technologie d’hyperpropulsion, et beaucoup périraient, dévorés par la faim. Certains parviendraient sans doute à accumuler suffisamment de matériel pour se plonger en hibernation ; mais au bout de quelques années, les Ruches encore actives se compteraient sur les doigts de la main. Alors, nos croiseurs pourraient remporter la guerre. Une victoire rapide et propre, au prix de d’un réseau galactique de portes des étoiles ; car lancer le projet « Novae Porta », c’était verrouiller de façon définitive toutes les sécurités que pouvaient comporter les portes. Personne n’y pourrait rien. Les miens s’y étaient résignés.
C’était presque risible, quand on y pensait. Oh, oui, à se tordre de rire. Il avait fallu trente-deux années à notre peuple pour se résoudre à cette extrémité. Trente-deux années de conférences, de débats, de polémiques ; trente-deux années de tension entre les factions Altéran, d’alliances, de manipulations politiques comme les Anciens n’en avaient plus connus depuis des millions d’années. Et finalement, le projet avait été accepté. La mort dans l’âme, les plus grands scientifiques Altérans avaient créés un programme aussi perfectionné que leur technologie le leur permettait, qui gèlerait les commandes de tous les panneaux de contrôle de la galaxie de Pégase.
Deux mois.
C’est le temps qu’il avait fallu aux Wraith pour désactiver notre programme.
Deux mois.
Nous savions qu’ils avaient ardemment étudiés les portes des étoiles, leur principal moyen d’approvisionnement. Nous savions, pour en avoir étudié un bon nombre, que leurs chasseurs contenaient un panneau de composition à soixante-douze pour cent aussi efficaces que ceux des Jumpers, et qu’ils avaient parfois modifiés ou supprimés une fonction des panneaux de contrôle.
Jamais, au grand jamais, nous n’avions imaginé que leur maîtrise de leur programmation pouvait être aussi complète. Au moins n’étaient-ils jamais parvenus à nous en interdire l’usage…
C’avait été un coup dur. Pour tous. Une vague de trouble s’en était suivie, à laquelle le Conseil avait estimé qu’il fallait remédier au plus vite. Aussi, une autre méthode fut imaginée : Des équipes passaient la porte à bord de Jumpers munis de l’hyperpropulsion, afin de sceller les portes au moyen d’un dispositif se déployant dans le cercle intérieur. Puis, les vaisseaux entamaient un voyage de plusieurs jours en hyperespace afin de rallier la base Altéran la plus proche.
Cinquante-trois portes avaient été misent hors d’usage de cette manière avant que les Wraith ne répandent leur nouveau programme : l’ordre de descellement.
C’est pourquoi mon estomac se noua désagréablement lorsque j’entendis le conseiller Janus prononcer ces mots. Je sus que je n’étais pas le seul ; une soudaine tension s’était créée, donc le responsable de la recherche ne semblait pas avoir conscience. Il était le premier à proposer l’utilisation de cette fonction, dont nous n’avions pu épurer les panneaux de composition.
« Ensuite, poursuivit Janus comme si de rien n’était, essayons de transférer le vortex vers la porte des étoiles la plus proche, puis envoyons une balise hyperspatiale afin de localiser le point d’arrivée. Si celui-ci ne se trouve pas sur Avalon, alors il devrait être sur notre planète de replie – c’est la plus proche du système. Ainsi, nous serons fixés. »
Moros examina soigneusement la proposition de Janus. Si ce dernier était connu et apprécié pour son énergie et son inventivité, on respectait le conseiller Moros pour sa prudente lucidité. Mais il était aussi connu pour son attachement à la grandeur Altéran : allait-il accepter utilisation d’un programme mit en place par les Wraith contre notre volonté ?
« Je ne vois rien à opposer à cela, déclara t-il enfin. Bien sûr, avec une liaison intergalactique, nous courrons le risque de voir le vortex se déconnecter. Si cela se produit, il faudra relancer immédiatement la séquence d’activation, je ne tiens pas à leur laisser le temps de sceller leur porte. Conseiller Adanor ? »
Adanor fronça les sourcils. Sur ce visage carré au regard dur, cette attitude était impressionnante.
« Je suppose que nous ne risquons pas de causer de complications. »
« Je lance la procédure », conclu Janus.
Et il en fut ainsi. Le programme fut activé et émit à destination du panneau de contrôle récessif ; une barre d’avancement s’afficha, indiquant le niveau de chargement des condensateurs de la seconde porte d’Avalon. Cela me parut long. Peut-être était-ce dû au fait que cette porte était d’ancienne génération ; ou bien tout simplement à mon impatience.
Mais tout se passa pour le mieux. Une vague d’énergie emplit le cercle intérieur, désintégrant la glace ; la porte était descellée. Janus programma le transfert du couloir hyperspatial ; immédiatement, le vortex se met à vaciller, horizon d’écume argenté se déchirant et se réconciliant dans une série de chuintements brefs et secs. Et puis, la porte située au pôle sud d’Avalon s’activa, dégageant à son ouverture une cavité suffisante pour faire fondre la glace et ménager un accès vers la surface.
« Ça y est, souffla Janus, le regard brillant, un sourire féroce dévoilant toutes ses dents. Nous avons notre chemin vers Bhabel. »


Six jours avant le grand exode. Je reste un moment immobile, le regard vague, essayant d’intégrer tout ce que je viens de voir et d’entendre. Puis, je me secoue ; il vaut mieux éviter que l’on me trouve ici. Déconnectant mon esprit de l’ordinateur d’Atlantis, je quitte le fauteuil de contrôle de la Cité. Aussitôt, les lumières qui clignotaient dans les interfaces manuelles disparaissent, et le dossier du siège se redresse doucement, sans cesser d’irradier d’une belle lumière bleue profonde. J’observe encore un moment l’artéfact, et puis me décide à m’éloigner.
Aujourd’hui, j’ai appris une étonnante nouvelle.
Etonnante. Une chose « étonnante »… Par Atlas, suis-je vraiment devenu aussi insensible ? Suis-je incapable de ressentir la moindre émotion sans cynisme, amertume ou simple indifférence ?
Cet évènement, c’est une femme, une Néoaltéran nommée Elizabeth Weir. Elle est venue de l’avenir à bord d’un Jumper capable d’effectuer des voyages temporels, une future invention de Janus. Apparemment, ses travaux sur ce projet étaient déjà bien avancés. Peu importe ; le Conseil lui a ordonné de détruire son prototype. Dix mille ans dans l’avenir… En d’autres temps, cela m’aurait fait rêver.
Hélas, son arrivée dans notre époque s’est faite au milieu de la flotte Wraith en orbite autour de Lantia. Le court affrontement qui en a résulté s’est soldé par la mort de ses deux compagnons. Elle est la seule à avoir survécue.
Tout cela s’est dit au cours d’une session privée du Conseil – c’est à dire qu’elle se déroulait à huis clos, le docteur Weir étant la seule exception. Bien entendu, je n’y étais pas convié.
Mais il existe des technologies, sur Atlantis, qu’on ne trouve nulle part ailleurs – excepté dans les Cités sœurs. Notamment un système de caméras phasiques, permettant de visualiser instantanément n’importe quel point de la Cité et de ses environs. De par mon grade et mon affectation, j’ai accès à des systèmes me donnant accès à des systèmes me donnant accès à des systèmes me donnant accès à ce système. A condition de savoir entrer les bons codes.
Une attitude dangereuse, et surtout inadmissible. Chez les Altéran, les crimes d’indiscrétion et d’atteinte à l’intimité sont non seulement sévèrement réprimés, mais surtout considérés comme particulièrement méprisables. Et pourtant, je ne ressens rien. Je ne sais même pas pourquoi j’ai fais cela : par ennui ? Par vague curiosité ? Cela ne m’intéressait pas vraiment. Et c’est toujours plus ou moins le cas. Ça n’a pas d’importance. Rien n’a plus d’importance. Ça me fait peur, parfois. Au moins suis-je encore capable de ressentir ça.
Tandis que je marche sans hâte dans un couloir sombre et calme qui est loin d’être le plus court pour rejoindre mon poste, je songe à ce que j’ai pu entendre par l’intermédiaire d’Atlantis. L’apparition de cette Néoaltéran à seulement quelques jours du départ pour la Voie Lactée avait suscitée bien des discordes ; je crois qu’aucun des conseillés n’avait réellement envisagé que Janus parvienne un jour à mener à bien son entreprise. Voyager dans le temps… C’était surréaliste.
A n’en pas douter, c’était Moros qui s’était montré le plus volubile – le plus catégorique, aussi.
« Nous ne devons surtout pas modifier nos plans en fonction des informations que le docteur Weir pourrait nous fournir. Il est primordial de préserver le continuum. Nous ne pouvons rien faire qui pourrait avoir une incidence sur les cent prochains siècles. »
« Et pour ce qui est des vaisseaux trans-portales que nous emmènerons avec nous ? Nous devions en fixer la liste définitive lors de cette réunion, avant les… récents évènements », avait signalée la conseillère Trinity, une jeune femme brune aux cheveux courts et aux yeux noirs.
« Je propose de laisser sur place les Jumpers dont le panneau de composition est conçut pour activer les portes de Pégase. Nous aurons bien assez de vaisseaux dans la Voie Lactée pour l’usage que nous en ferons, et ces appareils auraient pus nous servir lors de notre retour sur Atlantis. »
Le conseiller Morpheus, un grand Altéran mince aux pommettes saillantes et aux yeux dorés, lui avait jeté un regard mi-surpris, mi-agacé.
« Nous ne reviendrons jamais sur cette Cité, Moros. Cette Néoaltéran venue du futur l’a dit ; Atlantis est vouée au néant. »
« C’est possible. Mais si nous étions partis sans connaissance de ce qui nous attendait, c’est ainsi que nous aurions agis ; ce que le docteur Weir nous à apprit des hangars de la Cité de son temps en atteste. Encore une fois, nous devons tout faire pour ne pas rompre la continuité des évènements, aussi insignifiants qu’ils puissent nous paraître. Les affrontements déclenchés par ces Néoaltérans causeront probablement bien assez de dégâts ; il est même possible que nous soyons forcés d’avancer la date de l’exode. Tachons de limiter les incidences de tous ces évènements. »


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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyDim 3 Juin 2007 - 2:21

Ainsi, ils savent qu’aucuns de nos projets pour la Voie Lactée ne se réalisera. Ils savent que nous ne rebâtirons pas notre empire dans la galaxie de nos ancêtres ; que nous ne remettront pas les pieds sur Atlantis, et que jamais l’un d’entre nous ne reprendra les armes contre les Wraith.
Etrangement, j’en suis presque soulagé. Ainsi, je n’ai plus à me demander pourquoi je n’éprouve presque aucun intérêt pour l’avenir des derniers Altérans.
Tout ceci n’est qu’une gigantesque farce.


Quelques heures plus tard. Le conseiller Janus vient à moi alors que je rédige un rapport déclarant le « Tria » comme porté disparu – ces derniers siècles, cela équivalait à le compter comme détruit par les Wraith. Il s’accoude familièrement à ma console.
« Citoyen. Quel est le statut final du « Hippaforalkus » ? »
« Le conseiller Adenor a estimé que les réparations nécessaires seraient trop longues à effectuer, conseillé. Comme nous ne devrions pas en avoir besoin dans la Voie Lactée, il a préconisé de l’abandonner sur Taranis. »
Je sais que ce n’est pas le but de sa venue. Il aurait pu obtenir les mêmes informations – et plus encore – en accédant aux archives du Conseil d’Atlantis. Par ailleurs, il sait bien que la situation actuelle ne nous laisse pas le loisir de remettre cet appareil en état – élément que je ne peux bien entendu pas mentionner sans révéler mon indiscrétion. Impassible, je continue mes opérations.
« Et bien, officier, reprend finalement Janus. Que vous inspire le récit de ce docteur Weir ? »
Il affiche devant mon ahurissement un sourire non dénué de sarcasme.
« Vous êtes discret, Malicus, mais moins que je ne suis observateur. J’ajouterais qu’aux vues du peu de précaution que vous avez pris pour dissimuler votre petit piratage, il semble que vous vous souciiez bien peu de vous faire repérer. »
« Conseiller… Je n’avais pas l’intention de… » bredouillais-je, cherchant comment terminer cette phrase sans mentir – tâche vraisemblablement impossible.
« Peu importe. J’aurais eus besoin de vous, de toute façon, citoyen. Cette Néoaltéran a acceptée de rallier par la porte des étoiles un des mondes de Pégase. Tout du moins, c’est ce qu’elle a assuré au Conseil Lantien. Je souhaiterais que vous… inscriviez dans le registre des activations le départ de cette jeune-femme. »
« Mais elle ne partira pas, conseiller Janus, n’est-ce pas ? »
« En effet. »
Un court silence. Je caresse distraitement une plaque d’interphase mentale.
« Pardonnez-moi, mais… Pourquoi n’avez-vous pas fait cette demande auprès d’Altus, conseiller ? C’est lui qui est en charge de la porte des étoiles. »
« Il est bien trop discipliné. Il en aurait informé le Conseil – sans insinuer le moins du monde que je puisse avoir cherché un seul instant à leur dissimuler une information capitale, bien entendu, dit Janus d’un air amusé. Mais vous, Malicus… Vous savez que plus grand-chose n’a d’importance, désormais. Tellement d’entre nous ont péris dans Pégase… Ne devons-nous pas faire tout notre possible pour éviter la perte de ces courageux explorateurs, qui sont tous les frères, les sœurs, les amis ou les amants de quelqu’un ? »
Il exploite les évènements tragiques de mon existence pour arriver à ses fins. Je ne l’aurais pas pensé aussi manipulateur. Mais après tout, il à raison. J’en ai assez de la mort, de la destruction. Et je veux que les Wraith paient leurs crimes. Que ce soit aujourd’hui ou dans dix mille ans.
« Probablement, conseiller. Probablement. »


Le jour du grand départ. Jour de deuil. Deuil de notre foyer ; deuil de davantage encore de nos frères. Il y à quelques heures à peine, plus de trois centaines d’Altérans ont péris.
Notre dernier vaisseau de transport faisait route vers Lantia. A son bord, il y avait les derniers représentants de notre race encore présents dans Pégase. Trois cent hommes, femmes et enfants ; civils et militaires, scientifiques et littéraires. Des âmes uniques et précieuses ; emplies de colère et de détresse par les ravages de la guerre ou bien d’espoir et de confiance en vue de la nouvelle chance qui s’offrait à nous. Toutes ces vies désormais détruites… Et j’ai assisté à leur agonie.
Le « Glacius Ventio » (« Souffle Glacé ») avait émergé de l’hyperespace au cœur d’une zone suffisamment dépourvue de Vaisseaux-Ruches pour que son bouclier le protège efficacement – du moins, le temps qu’il se place sous la protection d’Atlantis. Une fois les transferts de population effectués, le navire de guerre aurait été immergé avec la Cité, et…
Mais peu importe les plans et la façon dont les choses auraient dû se dérouler. Au cours des cent dernières années, les Wraith ont été une présence redoutable, surgissant systématiquement là où nous avions le moins de raisons de les attendre. C’est ce qui s’était produit. Une fois encore.
L’appareil était repassé en espace conventionnel à très basse altitude – plus qu’il n’était prudent étant donné qu’il utilisait une hyperpropulsion de type intergalactique. Il était primordial que les citoyens rejoignent au plus vite la Cité, car nos scanners nous avaient informés de l’approche d’une armada Wraith massive – conséquence de la courte bataille spatiale qui les avait opposés à l’équipe d’Elizabeth Weir. Nous ne disposions pas du moindre croiseur pour escorter l’immense navire de transport : presque tout ce qu’il restait de notre flotte de guerre avait été récemment anéantit, vaisseau après vaisseau, par nos ennemis mortels. Un immense massacre technologique ; une boucherie civilisée. La souffrance et les plaintes cisaillaient les esprits comme des lames acérées qui frappaient sans distinction ; le désespoir sourdait à travers les murs des cœurs des parents, des frères, des amants. Et aujourd’hui…
Les Vaisseaux-Ruches orbitant autour de Lantia s’étaient rués sur l’appareil à pleine vitesse, comme nous nous y attendions ; ils frôlaient imprudemment l’atmosphère dans leur détermination à intercepter le Glacius Ventio. Ce dernier avait riposté sommairement, ravageant la surface d’une Ruche d’un rayon laser. Celle-ci avait été tranchée en deux et désintégrée par sa chute à grande vitesse vers l’océan. Trois autres avaient pu porter de sérieux coups aux boucliers du transporteur, déjà entamés par de précédentes altercations et seulement partiellement rechargés du fait du mode d’hyperpropulsion sélectionné ; mais c’est ce que cachaient ces immondes carcasses semi-organiques qui aurait dû nous inquiéter – qui aurait dû m’inquiéter, moi. Certes, nous étions plusieurs en cet instant à observer la course de notre navire et à lui transmettre nos informations et instructions ; mais cela ne diminue en rien ma faute.
Les armes à énergie du Glacius Ventio avaient sévèrement pilonnées les deux premiers attaquants, rongeant leur structure et compromettant leur intégrité ; les appareils s’étaient disloqués en plein vol, sans jamais cesser de tirer de tous leurs canons. A cet instant, ils s’étaient dangereusement rapprochés du vaisseau Altéran.
Alors, la troisième Ruche avait surgie des cadavres de ses sœurs.
Tout à notre surveillance de l’armada de plus en plus proche, nous n’avions pas noté que les deux premiers navires escortaient en réalité le troisième, encaissant les tirs à sa place. Ils alternaient régulièrement leurs positions, nous laissant croire que leur formation était aléatoire. Mais il n’en était rien, et mon cœur manqua plusieurs battements lorsque je vis sur les scanners de la Cité ce bâtiment monstrueux pulvériser de toute la puissance de ses canons les carcasses qui gênaient son passage pour fondre sur le transporteur diminué.
« Glacius Ventio, la Ruche restante est sur vous ! » avais-je hurlé inutilement. Inutilement, car déjà, les lasers fendaient la coque du vaisseau Wraith. Pas assez vite, cependant, pour ne pas essuyer de plein fouet le tir de son artillerie et l’onde de choc dévastatrice de son implosion.
Les avaries étaient sévères. Trop sévères pour envisager une rentrée immédiate dans l’atmosphère. Et entre-temps… la flotte aux titanesques proportions de nos ennemis fatals avait émergée de l’hyperespace.
L’équipage du Glacius Ventio, qui pourtant n’était pas un bâtiment de guerre, causa des ravages parmi l’armada ennemie ; ses lasers entamaient les Ruches, ses drones pilonnaient les croiseurs, ses canons à plasma consumaient les vaisseaux de ravitaillement. Mais au final, ils furent submergés. L’espace tout autour d’eux n’était plus qu’un cauchemardesque barrage de Wraith ; le capitaine du navire de transport n’eut même pas la possibilité de provoquer l’autodestruction. Une fois encore, un unique vaisseau Altéran avait décimé les forces de ses redoutables adversaires ; une fois encore, nous avions cependant perdus la bataille.
Après cette terrible défaite, le conseil a décidé d’avancer la date du Grand Exode. Les bombardements accrus des Wraith sur Atlantis ne nous ont guère laissés d’autre choix. Cette décision a prit beaucoup de Lantiens de court, mais comme je l’ai déjà dis, nous commençons tous à être habitués à ce que les choses ne se déroulent pas comme nous l’avions prévus.
Je me tiens devant une console secondaire, vérifiant que chacun des équipements sous son contrôle a bien été désactivé avant de la verrouiller. De l’endroit où je me trouve, sur un petit balcon surplombant la salle d’embarquement, je peux voir tous les atlantes qui s’affairent en contrebas. Sans que je puisse dire exactement pourquoi, cette vision m’emplit de nostalgie et d’un sentiment de majesté. Les discussions résonnent doucement sous la voûte, en un murmure mystique.
Soudain, je perçois une conscience sur ma droite. Une femme se tient là, à demi dissimulée derrière un panneau pivotant ; la main posée sur le bord de l’ouverture, elle observe les Lantiens avec avidité, comme hypnotisée. Je reconnais ses yeux noirs, ses cheveux bruns bouclés, son esprit à la configuration inhabituelle. Il s’agit de cette Néoaltéran venue du futur, le docteur Elizabeth Weir.
- Bonjour.
Weir sursaute, éperdue, et se tourne vivement vers moi ; elle fronce légèrement les sourcils, sur la défensive. Janus à dû lui demander de ne pas s’aventurer dans les zones encore fréquentées, afin de ne pas courir le risque d’être aperçue par un des membres du Conseil ; mais sans doute n’a-t-elle pas pu résister à l’envie de voir de ses yeux davantage de membres de cette espèce – pour elle depuis longtemps disparue – qui a tant influencée l’histoire de sa galaxie. Elle me regarde avec autant de fascination que de défiance, et bien que les sentiments et les pensées qui émanent de son être soient évidement moins complexes que ceux des miens, je suis étonné de la sentir si Altéran. Pour atteindre notre niveau, il ne manque à cette… terrienne… qu’un peu de sagesse et quelques millions d’années d’évolution. Ou bien quelques siècles, réalisais-je avec un choc sévère, tandis que me reviennent en mémoire les paroles de Moros : « Ils voulaient créer une nouvelle espèce Altéran plus forte, qui accéderait plus vite à l’Ascension ? Et bien ! On dirait qu’ils y sont parvenus… »
Elle a perçut mon trouble, mais semble croire que c’est sa présence qui le suscite. La jeune-femme lance autour d’elle des regards nerveux, cherchant comment se tirer de cette situation.
- Ne vous inquiétez pas, murmurais-je pour la rassurer. Je connais votre histoire.
Et, cédant à une impulsion subite, je saisis sur le sol une caisse de forme cubique aux coins arrondis, munis de systèmes antigravitationnels, tout en jetant un coup d’œil nonchalant alentours ; puis, je lui remets le cube froid et bleuté.
- Tenez. Gardez ça. Mettez-le dans un coin, en attendant que les dernières vérifications avant l’exode soient terminées. Peut-être que… que ça pourra vous être utile. Dans dix mille ans.
Manifestement, elle est toujours méfiante ; mais son soulagement parait l’emporter.
- Vous ne risquez pas d’avoir des ennuis ? demande-t-elle d’un ton circonspect et vaguement réprobateur. Je reconnais là l’attitude d’un chef envers un officier indiscipliné qui n’est pas sous son commandement, et devant cette similarité entre nos deux peuples, je ne peux retenir un sourire amusé.
- Ce qui n’est pas dans ma base de données n’a jamais existé, dis-je en lui faisant un léger clin d’œil ; et, posant la main sur la console, je supprime les références de cette caisse de l’historique. Les lignes de texte de l’inventaire brillent et s’effacent.
Je peux bien lui dire ce que je veux, les responsables de l’expédition possèdent tous un double de la liste des biens à évacuer. Au mieux, peut-être voudront-ils bien croire que je les ai oubliés dans la Cité ; mais passer pour un incompétent ne m’inquiète plus vraiment.
- Merci. Merci beaucoup, dit-elle.
- Ce n’est pas grand-chose.
Et, en vérité, ce n’est pas grand-chose : un bouclier individuel, un scanner, deux ou trois instruments médicaux, et divers babioles du même acabit. J’ai honte de les laisser affronter les Wraith avec ces seuls objets, qui sont bien peu à côté de la Cité en elle-même ; mais qui sait… Peut-être pourront-ils leur servir, après tout. Je ne peux en faire disparaître davantage sans que cela ne se remarque.
- Bonne chance, lui murmurais-je tandis que deux officiers supérieurs venaient à moi.
- Bonne chance à vous, répond-elle sur le même ton, une lueur de pitié dans le regard ; et puis elle disparaît dans une ouverture de secours avec la caisse hermétique, sans une explication.


Au moment de passer la porte, quelques heures plus tard, je me demandais encore ce qui avait pu motiver cet éclair de compassion fugace. Savait-elle ce que nous trouverions de l’autre côté ? Sans doute. Dans ce cas, les choses s’annonçaient bien peu réjouissantes.
Peu importait. Aucun enfer n’aurait pu égaler celui qui avait été le notre durant cette guerre interminable. Et puis… Leïa. Jaslin. Mon père. Samida…
Je n’ai que trente-huit ans : la plus grande partie de mon existence est à venir. Sauf accident violent, je pourrais vivre encore trois cents cinquante-deux ans, d’après l’espérance de vie moyenne de mon espèce.
Et pourtant, je crains que la Voie Lactée ne soit pour moi qu’un endroit où finir mes jours.
A moins que… Si jamais… Peut-être serais-je encore capable d’aimer. Peut-être. Après tout, qui peut dire de quoi l’avenir sera fait ?
Cette femme, songeais-je avec un sourire triste. Elizabeth Weir.
Elle, elle pourrait le dire.
Sans un regard en arrière, je plonge à travers l’horizon des évènements. Une délicieuse chaleur électrique m’enveloppe. Mes molécules explosent, mes atomes se changent en énergie pure ; ces impulsions fusent dans le tunnel hyperspatial qui transpercent l’espace-temps et lie les galaxies. Vitesse ahurissante, étourdissante, abrutissante. Délicieuse sensation de tournoiement, de tourbillonnement, de perte de contrôle totale.
Et puis, elle se rue sur moi.
La lumière au bout du tunnel.


« Règle n°1 : Nul n’interférera directement ou indirectement – par la manipulation du temps, de l’espace, de l’énergie ou des possibles – dans la naissance, l’évolution, la sauvegarde ou la destruction […] d’une espèce du plan inférieur. »

Extrait du réglement intérieur du Café de l'Eternité

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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyDim 3 Juin 2007 - 2:22

Tableau II
Le Sacrifice


« Un instant. Pas si vite…Vous avez failli franchir la porte avec notre vaisseau. J’ai bien cru que je ne pourrais pas vous récupérer avant que vous émergiez dans la Voie Lactée.
Il y a encore dans cette Cité quelque chose que je voudrais vous montrer. C’est dommage ; la porte aurait été un moyen efficace et rapide de rejoindre votre galaxie. Mais cela n’a pas beaucoup d’importance ; j’aurais suffisamment à vous raconter pour occuper notre voyage. Pour l’heure, nous allons devoir entreprendre une nouvelle avancée dans le temps. Quelques milliers d’années de plus, dans cette Cité ancestrale. »
« Quand ? »
« Nous avons déjà commencés. Ne cherchez aucun changement discernable ; Atlantis n’en a pas connue au cours de ces millénaires de submersion. A deux reprises seulement, la Cité a retrouvée un semblant de vie ; mais ces instants furent trop fugaces pour que vous les distinguiez.
Ça y est, c’est le bon moment. Rejoignons maintenant notre nouvel observateur. Vous m’excuserez si j’accélère un peu les choses, mais Atlantis contient beaucoup d’escaliers et encore plus de couloirs, et nous sommes tout deux attendus au Café de l’Eternité.
Maintenant, il ne nous reste plus qu’à nous installer. Mettez-vous à votre aise ; il nous reste encore quelques instants avant que la leçon ne commence.
Vous y êtes ? Parfait. Alors, écoutez. C’est le moment…»



Une douce quiétude me berce, et une chaude lumière blanche me parvient à travers mes paupières fermées. Mes muscles frissonnent sous ma peau un peu engourdie, et mes doigts remuent doucement, sans que j’y prenne vraiment garde. Je laisse échapper un léger soupir de contentement, qui fait courir de petits picotements tout le long de mon corps. Je m’étire paresseusement, langoureusement, et une douce vague de satisfaction me parcoure des pieds à la tête.
L’atmosphère s’assombrit soudainement, comme si un nuage passait devant le soleil. Me décidant à regret à quitter la délicieuse sérénité du demi-sommeil, je me résous à ouvrir les yeux.
Un mur de métal bleu-vert à la consistance pierreuse, encadré de deux piliers. De petites lampes horizontales sont encastrées les unes au dessus des autres à de courts intervalles dans ces colonnes, par séries de trois ou six. En face, derrière une vitre d’une propreté impeccable, quelques bulles remontent paresseusement à l’intérieur d’une colonne d’eau de mer. Mis à part ces luminaires dont la moitié est éteinte, la pièce est sombre. Mis à part les bulles qui ondulent en s’élevant, tout est parfaitement immobile.
Je pousse un nouveau soupir, de triste mélancolie teintée d’une vague pointe d’amusement cette fois. Avec lenteur, je saisis les bords de la cellule verticale ou je viens de m’éveiller, celle d’où émanait la luminescence argentée, et m’en extrais avec plus de difficulté que je ne m’y attendais. J’évite soigneusement de regarder mes mains, mais je ne peux m’empêcher de remarquer la nouvelle légèreté de mes membres, la raideur de mes articulations, les plis et la finesse de ma peau. Doucement, hésitante, je m’avance dans la salle à l’architecture maintenant si familière. Immédiatement, la lumière s’intensifie, éclairant la haute vitre de l’aquarium décoratif, et comme la fois précédente, je me retrouve brutalement face à mon reflet.
Je me nomme Elizabeth Weir. Je suis une humaine de la Voie Lactée, originaire de la planète Terre, États-Unis. Et je suis la dernière résidente de la Cité Ancienne d’Atlantis.
Mon âge, en années terrestres, serait assez difficile à déterminer. Moi-même, je ne suis pas très sûr de ce qu’il en est. Suis-je âgée de trente-huit ans ? Quatre-vingt ? Ou bien de presque sept mille ?
A chacun de mes réveils, je me suis vu privée de plusieurs décennies supplémentaires. La dernière fois que mon visage s’est reflété sur cette paroi de verre, il affichait une vaillante soixantaine. Ce fut douloureux. Difficile. Mais aujourd’hui, c’est pire encore. Cette-fois ci, la femme qui me fait face doit approcher des quatre-vingt dix ans. Un frisson court le long de ma colonne vertébrale, tandis que, fascinée autant que désespérée, je lève une main faible et amaigrie vers mon nouveau visage. L’autre se pose sur le mur, pour atténuer un soudain étourdissement.
Je ne peux détacher mon regard du sien. Ces yeux, c’est la seule part de moi que je reconnais en elle, et je crains de ne voir ce regard changer à son tour, ne laissant plus qu’une étrangère.
Enfin, au bout d’un temps indéfini, je sors de ma léthargie. Prenant une grande inspiration décidée mais néanmoins tremblante, je m’arrache à la contemplation de cette vieille femme terrifiée, et m’engage rapidement dans un couloir faiblement éclairé.

Atlantis. Cité mythique. Immense et magnifique. Froide. Vide. Sombre.
Silencieuse.
Plus que tout, c’est ce silence que je redoute, le silence qui pèse et qui oppresse, le silence qui harcèle mon esprit, me fait douter d’être en vie. Que ne donnerais-je pour entendre une voix… Parfois, je crois percevoir quelque chose. Un murmure, un simple éclat de rire, ou bien un soupir… Mais ce n’est qu’une illusion.
La porte des étoiles, fenêtre pleine de possibilité, exerce sur moi un attrait magique. A chacun de mes réveils, mes pas m’ont mené jusqu'à elle. Ma main de plus en plus fragile a caressée sa pureté, sa beauté, son invulnérabilité. Ce serait si facile… Janus m’a laissé trois coordonnées. Des planètes ou les Anciens ont dissimulés des ZPM. Des planètes agréables, a-t-il ajouté en me regardant dans les yeux avec douceur. Où la vie serait paisible.
Composer une de ces adresses. La seconde, sans doute. J’aime particulièrement ses symboles. Passer la porte, sans possibilité de retour. Et vivre les années qu’il me reste comme n’importe qui, dans la joie et dans la douleur…
Chaque fois, j’ai tourné le dos à cette existence. Rien ne remplacera ce que j’ai perdu ; mon sacrifice n’aurait aucun sens si je devais renoncer maintenant.
La Cité semble une image parfaite de ma solitude. Ces longs couloirs sans vie, sans essence, où résonnent longtemps le moindre de mes soupirs. Ces voutes démesurées, qui gardent captives l’écho de mes pas, de la même façon qu’elles semblent retenir les âmes de ceux qui ont laissés une part de leur être dans cette galaxie. Cette atmosphère vide de toute odeur, de toute épaisseur, de toute vie, comme dans un foyer abandonné. Et surtout, surtout, cette masse gigantesque, titanesque, suspendue loin au dessus des plus hautes tours ; ce toit lourd et menaçant, superbe et effrayant, promesse de mort et source de vie. L’océan me retient prisonnière. L’océan me protège. L’océan est là, immuable et indestructible, siècles après siècles, millénaires après millénaires.

Je caresse doucement la surface lisse et vivante de l’extracteur de potentiel du point zéro Atlante. Sa matière cristalline rayonne d’une lumière chaude et aveuglante. Elle coule entre mes doigts avec la fluidité du soleil transperçant la surface d’un lac.
J’ai déjà effectué ce geste à deux reprises au cours des derniers sept mille ans, dont une en présence de Janus ; pourtant, cet instant est particulier.
C’est la dernière fois que je repositionne les trois artéfacts millénaires. Car, si tout se passe comme le scientifique Atlante l’a prévu, lors de mon prochain réveil, je serais tirée de mon sommeil artificiel par… moi-même.
Doucement, de cette main flétrie par l’âge que je ne reconnais pas, je pousse légèrement la diode rouge au centre du long bouquet de cristaux serré dans son écrin de métal. La lumière généreuse s’étrécit tandis que disparaît dans son socle la plus puissante source d’énergie qui fut jamais conçue.
Je tremble lorsque je remets en place au-dessus de l’alcôve le couvercle octogonal. Tout quatre, nous sommes seuls ici, seules sources de vie. Tout quatre, nous nous épuisons, nous sacrifions chaque parcelle de notre énergie pour la survie de cette Cité. Tout quatre, dans nos cellules respectives, nous faiblissons d’années en années, nous nous étiolons, et à la fin nous nous éteindront.
Doucement.
Sans un bruit.
Deux de ces alliés déjà ne sont plus. Ils se sont effacés pendant mon sommeil inconscient, absent. Et désormais, cette unité a entamée à son tour sa veille millénaire. C’est maintenant à elle de veiller sur la Cité.
Lentement – mais sans un regard en arrière – je fais volte-face et quitte la pièce.

J’effleure les symboles Anciens machinalement, sans vraiment y penser ; doucement, par intermittence, la chambre de stase s’éclaire. Je m’allonge précautionneusement contre le fond du caisson et ferme les yeux avec un soupir de soulagement, en route pour mon dernier sommeil. Je suis devenue vieille et fragile. Quand on pense que je devrais à peine aborder la quarantaine…
Les parois de ma cellule s’illuminent d’une douce lueur immaculée, qui pénètre mes paupières closes et agite légèrement mes habits. Ma personne toute entière frémit et se relâche.
Et, tandis que mon corps et mon esprit sont submergés par un éclat blanc et vitreux, ma conscience s’élève vers un monde chimérique. Une vie qui, à défaut d’en avoir le goût, à au moins l’apparence d’une existence.
Alors que chacune de mes cellules s’endort, je commence… lentement… très lentement…

…à rêver.


« Et elle rêva beaucoup. Je ne devrais sans doute pas le révéler, mais quelques Ascendants moins raisonnables que les autres veillèrent à ce que ses très nombreuses années de sommeil ressemblent autant que possible à une vie véritable. Qu’ils approuvent ou non sa décision et ses conséquences, son sacrifice ne pouvait être ignoré.
Nous avons vu dans Pégase tout ce que je souhaitais vous y montrer. Entamons maintenant notre voyage vers la Voie Lactée. Comme je vous l’ai dis, il prendra un moment, aussi vais-je avoir le temps de vous résumer les évènements depuis le retour des Anciens sur la Terre.
A leur arrivée, les Atlantes comprirent rapidement que dans l’état actuel de leur pouvoir, une guerre contre les Goa’uld ne se ferait pas sans de nombreuses victimes. Mais cela n’avait en fait pas beaucoup d’importance, car aucun des survivants n’envisageait de reprendre les armes. La guerre leur avait prit trop des leurs. Ils en avaient assez. Désormais, ils n’aspiraient plus qu’à guérir de leurs blessures et à trouver enfin la paix. Ils voulaient vivre.
Et cependant, il y eut bel et bien quelqu’un pour s’opposer aux Goa’uld. Une femme. C’est cette personne que je souhaite vous présenter. Elle aussi se sacrifia pour ses convictions, et pas un instant elle ne regretta sa décision.
Nous voici de retour sur Terre, cinq mille ans avant votre époque. C’est ici que va s’achever le combat de celle qui sauva votre peuple. Descendons vers ce grand pays que vous connaissez sous le nom d’Egypte, et qui fut le chef-d’œuvre de Râ.
La voici. Près du sommet de cette pyramide. Distinguez-vous sa silhouette, à travers cette fenêtre de pierre brute ? Je vois que vous êtes surpris. Je m’y attendais. Sa nature est en effet inattendue.
Venez. Ne craignez rien. Son esprit nous est ouvert. Alors, prenez une grande inspiration…
…et préparez-vous à écouter son histoire. »

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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyDim 3 Juin 2007 - 2:25

Ma respiration est difficile, lourde et sifflante. L’air sans vie survole le désert aride de ma langue, laboure l’étroit goulot de ma gorge, et vient laborieusement gonfler mes poumons recroquevillés ; puis, il est chassé sans force, mollement, dans un grognement d’affliction. Mes ouïes tressaillent vaguement, laissant s’échapper quelques ridules de sang bleu ; mais l’atmosphère ne contient pas la moindre trace d’humidité, et elles se resserrent douloureusement.
Nouvelle inspiration. Les multiples fenêtres de ma cellule laissent entrer un flot de lumière et amènent jusqu'à moi un souffle poussiéreux et pauvre. Ce n’est pas un hasard. Celui qui me retient captive sait que ceux de ma race préfèrent les lieux fermés, sombres et humides. Il n’ignore pas que le soleil agresse nos yeux clairs.
Râ à choisit cette cellule avec soin, avec la minutie cruelle et impitoyable qui caractérise les siens. L’air y est chaud et sec. Assez pour dessécher ma peau, la rendre dure et fragile, pour que la soif me torture à chaque instant ; mais pas suffisamment pour me tuer, du moins pas rapidement. Il ne tient pas à ce que je meure, pas encore. Je suis un présent dédié à Belus, seigneur de Babylone ; c’est lui qui m’a capturé, il aura donc l’honneur de me m’ôter la vie. Quelle que soit la mort qui m’attend, il ne fait aucun doute qu’elle sera longue et pénible, à l’image du combat que j’ai entrepris. Et à la mesure de la férocité de mes bourreaux.
Notre peuple à été entièrement anéantit par les Goa’uld. Ce ne fut même pas une guerre, mais une pure et simple extermination. Seul deux d’entre nous en réchappèrent : Nem, mon compagnon, et moi-même.
Mon nom est Omo Roca. J’appartiens à la race des Oannes.
Les Oannes n’ont jamais été un peuple de guerrier. Nous ne nous somme jamais rendus dans l’espace ; les seuls engins qui aient jamais quittés l’atmosphère de notre planète mère étaient autonomes. Nous ignorions l’existence et le fonctionnement du cercle de transport ; nous ne connaissions l’empire Goa’uld qu’a travers les communications émises par leurs transpondeurs.
Nous ne demandions rien à personne. Les Oannes se développaient dans l’harmonie au sein de leurs villes sous-marines, sans se mêler des affaires du reste de l’univers, paisiblement.
Mais Râ était venu.
Il n’y avait pas eu de sommations. Quelques vaisseaux étaient descendus dans nos abysses et avaient capturés une douzaine des notre ; lorsqu’ils avaient estimés que notre race ne constituerait pas des hôtes satisfaisants… la destruction avait commencée.
Nos villes amphibies furent entièrement rasées par leurs croiseurs de guerre. Nous pensions que nous serions à l’abri si nous nous réfugiions dans nos cités sous-marines, là ou leurs vaisseaux ne pouvaient descendre et ou leurs armes étaient inefficaces. Bāb-Ilim était recouverte à quatre-vingt-dix-huit pour cent par les eaux ; une protection qui ne nous avait jamais fait défaut. Cependant, jamais notre race n’avait rencontrée une espèce aussi consciencieuse dans l’extermination de peuples innocents.
Leurs bombes cinétiques ont réduis en miettes toutes nos installations. Nos couveuses, que nous avions déplacées en catastrophe, ont été désintégrées par leurs ondes de choc. Des centaines d’œufs… dont certains presque arrivés à maturité… pulvérisés en un instant…
Mon propre enfant. L’éclosion aurait dû avoir lieu dans six mois à peine. Trois ans que mon compagnon et moi attendions cet événement… Trois ans que nous visitions chaque jour la couveuse, afin de toucher la surface rugueuse de l’œuf et d’observer les mouvements paresseux du fœtus à l’intérieur. Mon enfant… Ma fille…
Un grondement monte dans ma gorge. Il s’amplifie, gonfle mes sinus, fait vibrer mes cordes vocales à un rythme de plus en plus soutenu. L’air emplit mes poumons jusqu'à ce que je sente grincer les os de mon thorax, sous ma peau écorchée.
Enfin, je renverse la tête en arrière et laisse échapper un hurlement déchirant. Mes lèvres desséchées se fendent aussitôt, et un sang cobalt coule un instant le long de mon menton pour être avidement absorbé par mon épiderme crevassé ; mais cette souffrance n’est rien en comparaison de celle qu’a fait renaître en moi l’évocation de ce souvenir. Ma plainte se répercute sur les murs de pierre de ma cellule, fait cliqueter les chaînes à mes poignets, résonne dans les couloirs de toute la pyramide. Les lumières artificielles fixées aux murs vacillent légèrement, et quelques écoulements de poussière chutent des interstices entre les pierres du plafond. Répondant à un signal ancestral, les neurotransmetteurs inondent mes cortex cérébraux, apaisant ma douleur et m’abrutissant un instant. Mais rien ne peut éteindre mon désespoir.
Un brutal fracas métallique retentit derrière mon dos. Un Jaffa vient d’abattre sa lance contre les barreaux de ma cellule. Ils sont trois dans le couloir sablonneux, et deux d’entre eux portent des casques de naquadah à l’image d’animaux Tau’ri.
- Rin’noc ! crache un des soldats Goa’uld avec fureur.
Doucement, ma lamentation baisse en stridulant, commence à mourir sur mes lèvres en lambeaux ; mais ce n’est sans doute pas assez rapide aux yeux des guerriers ennemis. L’un d’eux presse une commande à son poignet qui déclenche l’ouverture de la porte ; le soldat au visage découvert s’avance vers moi à grandes enjambées furieuses et m’acène un coup violent de l’extrémité de son arme. Mon peuple est d’ordinaire résistant, mais nous ne sommes pas fais pour demeurer bien longtemps hors de l’océan. Je pousse un cri de douleur strident lorsque la massue de naquadah me foudroie et mon corps noueux s’effondre contre le sable rude.
- Ashak’Mel’Kree, Shol’va, lance avec haine et dégoût l’homme dont le front porte la marque de Râ. Et puis, il me crache au visage. Pour les siens, c’est l’insulte suprême. Pour ma peau rongée par la chaleur et qui tombe en morceaux, c’est une bénédiction.

Je suis toujours étendu au sol, sans force. Les soldats ne sont plus là ; j’ai dû perdre connaissance. Ce n’est pas la première fois.
J’aimerais que Nem soit ici. Qu’il me redonne courage. Qu’il prenne soin de moi. Il à toujours fait preuve de davantage de caractère que la plupart des mâles Oannes.
Il se serait agenouillé à mes côtés. Aurait disposé mes pédicules faciaux confortablement, le long de mon visage. Et puis, caressant ma peau avec amour, il aurait entamé de sa belle voie grave un chant nuptial plein de douceur. Nem. Bientôt, il serait le dernier représentant de notre race. Lorsque je ne serais plus. Et dans un peu moins de cinq mille ans, lui aussi expirera.
Alors, la race des Oannes se sera tout à fait éteinte. Car nous étions les seuls. Les seuls survivants.
Dès que nous avions compris qu’il était impossible de négocier avec Râ, Nem et moi avions franchis le cercle de transport. Ses secrets avaient été arrachés à l’un des généraux ennemis grâce à notre technologie mnémonique. L’Assemblée nous avait envoyée en avant-garde pour trouver une terre vierge capable d’accueillir tout notre peuple, un endroit ou nous pourrions rebâtir notre civilisation. A l’époque, nous pensions qu’il nous restait assez de temps.
Nous avons trouvé la planète idéale. Un monde recouvert par les eaux. Une salinité parfaite, une atmosphère viable, une vie aquatique appropriée. La température de l’océan était un peu trop élevée, mais mis à part cela, cette terre semblait parfaite pour nos enfants.
Nous avons cherché à avertir notre race.
Mais il était déjà trop tard.

Et c’est ce qui m’a mené ici. Sur cette planète lointaine. Dans ce cachot primitif. Loin de toute mer, entre les mains du terrible Râ.
Celui qui a détruit mon monde. Celui qui a assassiné mon peuple. Celui qui a assassiné ma fille.
Car ces crimes infâmes ne pouvaient rester impunis. Depuis l’instant où les engins de mort du démon avaient ouverts le feu sur l’océan de Bāb-Ilim, mon destin était scellé. Je consacrerais ma vie à lutter contre le pouvoir des Goa’uld, jusqu’à ce qu’enfin Râ périsse sous les coups de ses anciens esclaves.
Nem s’était établi sur ce monde que nous avions tant recherché pour notre peuple. Il avait entreprit des recherches en génétique pour donner naissance à une nouvelle portée de petits Oannes ; mais c’était peine perdue, et nous le savions.
Alors, j’étais partie. Je m’étais cachée sur Terre, dans la ville de Babylone, nommée ainsi en souvenirs de la victoire de Râ sur les miens. Et patiemment, sans relâche, j’avais entrepris de faire naître et croître la flamme du doute dans l’esprit des humains de la Tau’ri. L’océan était mon domaine ; j’utilisais ma technologie pour naviguer d’un continent à l’autre, organisant les foyers de révolte, fragilisant le pouvoir des Goa’uld.
Mon apparence avait tout d’abord effrayée les humains primitifs ; pour augmenter mon influence, j’avais donc entrepris de réaliser quelques miracles, fournissant un remède à une maladie qui sévissait dans la région, provoquant quelques pêches abondantes, remédiant à une mauvaise récolte. Après cela, j’avais pu persuader les humains que j’étais une déesse. Omo Roca, être à la fois femme et créature des mers, qui marchait sur la terre le jour et retournait dormir dans l’océan le soir. Mes actions n’avaient jamais été éclatantes ; jamais mes soldats ne s’étaient rués à la rencontre des Jaffa en hurlant mon nom. Il ne fallait pas que les Goa’uld commencent trop tôt à me considérer comme une menace dangereuse. Ils étaient arrogants ; c’était là l’un de leurs plus grands défauts. Mais même l’orgueil des Seigneurs à ses limites, et ma mission risquait de se compliquer nettement si je venais à attirer leur courroux.
Pourtant, cela avait finit par ce produire, inévitablement. Belus, seigneur de Babylone, avait envoyé des Ashrak dans de nombreuses cités, à ma recherche. Il m’avait fallu changer de refuge. Alors, je m’étais rendu dans l’endroit ou aucun Goa’uld n’aurait eut l’idée de me rechercher. En Egypte. Emplacement de la porte des étoiles.
Domaine de Râ.
D’étranges rumeurs circulaient sur cet endroit. Nul-part ailleurs, mes idées n’avaient été acceptées avec autant de facilité. Nul-part ailleurs, je n’avais reçu autant d’assistance ; et pourtant, plus que tout autres, ces humains étaient témoins de la puissance des Goa’uld.
J’avais trouvé la source de ce désir de liberté, de ce vent chargé d’espoir. Trois humains. Daniel Jackson, Jack O’Neill et Samantha Carter, assistés par un Jaffa du nom de Teal’c.
Ils m’ont racontés leur incroyable histoire de voyage à travers le temps. Ils m’ont donnés des preuves de leur bonne fois. Et enfin, ils m’ont offerts de les assister dans leur tâche.
Je n’aurais jamais cru que des humains pourraient faire preuve de tant d’ingéniosité, de tant de courage et d’abnégation. Je ne pensais pas leur race dotée d’un tel potentiel. Et, par-dessus tout, je n’imaginais pas qu’ils se révèleraient des compagnons si loyaux.
Daniel Jackson se passionnait pour l’histoire du peuple Oannes. Il pouvait passer des heures à me questionner sur nos traditions et notre culture. Il se désespérait de ne rien pouvoir mettre par écrit, maintenant que l’endroit où ils ont dissimulés le vaisseau qui les a mené en ce temps est scellé pour les milliers d’années à venir. Il ne pouvait se permettre de voir ses notes tomber entre de mauvaises mains.
Jack O’Neill, leur chef, s’est montré d’abord circonspect. Je crois que Nem ne lui a pas laissé un souvenir favorable. Mais aujourd’hui, nous sommes de véritables amis ; il m’a permis de voir les siens autrement. Il m’appelle « Findus » ; il s’agit sans doute d’un terme honorifique. Je ne lui ai jamais posé la question, et maintenant, il est trop tard.
Il est le compagnon de Samantha Carter, une scientifique de grand talent et un soldat habile. Les voir ensemble m’était parfois douloureux ; ils me rappelaient que très loin d’ici, à des millions d’années lumières, ma propre âme sœur m’attendait. Humains et Oannes ont des manières bien différentes de s’aimer ; mais le cœur à un langage qui est universel. Je pleurs pour leur enfant qui devra grandir loin de ses parents ; elle m’a tant rappelé ce qu’aurait pu être ma vie avec ma propre fille.
Et Teal’c, ce Jaffa qui à prit les armes contre son Dieu. Un grand guerrier au cœur noble et à l’âme féroce. Il est si différent des soldats sans pitié et sans honneur de l’Assassin.
Ensemble, nous avons nourris dans l’ombre la rébellion ; ensemble, nous avons consolidés les bases de notre mouvement, amassant armes et renseignements, infiltrant nos espions. Jusqu'à ce jour ou nous avons pensé que le moment était venu.
Mais il était trop tôt. Nous n’étions pas prêts. La révolte avait échouée, et j’avais été capturée, ainsi que presque tout notre groupe. Seul Daniel avait pu s’enfuir, avec quelques responsables locaux de la rébellion. Jack. Samantha. Teal’c. Peut-être déjà tous morts, aujourd’hui. Exécutés par l’Assassin. Comme moi, bientôt.
Mais cela n’a pas d’importance. Je sais que Daniel continuera le combat. Je sais que d’ici peu, la révolte aura bel et bien lieu. Ils me l’ont affirmé. Les esclaves briseront leurs chaînes, et se dresseront en masse devant Râ, qui sera contraint de fuir la Tau’ri à bord de son vaisseau mère. Le cercle de transport et son panneau de contrôle seront enfouis dans le désert, et ce monde enfin libéré du joug des tyrans Goa’uld prospèrera jusqu'à un jour défier ses anciens Dieux. Jusqu'à un jour anéantir Râ et son appareil dans une déflagration de feu nucléaire.
Toutefois, je ne verrais jamais cet instant. Ma vie s’achèvera bien avant cela. Pendant que nous étions escortés par les soldats de Râ vers le palais du Dieu Soleil, Jack O’Neill m’a expliqué, calmement et sans regrets, ce qui allait se produire.
Ils le savaient. Ils avaient toujours sus que j’échouerais dans ma tâche. Un jour, loin dans l’avenir, Daniel Jackson serait emmené au fond de l’océan de la nouvelle Bāb-Ilim par Nem. Et à l’aide de notre technologie mnémonique, il se rappellerait l’histoire d’Omo Roca, déesse-poisson, découpée en morceaux et jetée à la mer par le Goa’uld Belus.
Ils ne m’ont rien dis. Il fallait que tout se passe comme le racontait leur Histoire. Le moindre changement pouvait tout bouleverser.
Je le comprends. Je ne le leurs reproche pas. Ils ont préservés l’existence du monde qui est le leur. Si la chute future des Goa’uld nécessite mon sacrifice, alors je suis prête à offrir ma vie.
Mais la pensée de Nem, seul au fonds des eaux, attendant pendant si longtemps mon retour…
Je savais qu’il m’attendait, qu’il m’avait attendu durant ces derniers deux mille ans au cours desquels je n’ai pu avoir de contacts avec lui. Je n’avais cependant jamais envisagé qu’il puisse continuer avec tant d’obstination.
Nem… Mon amour…
Je les entends. Le bruit de leurs pas hante les couloirs de pierre, faisant vibrer le sol de ma cellule par à-coup. Ils sont de plus en plus proches. De plus en plus clairs. Fracas métalliques. Frottements minéraux. Des soldats sans âme, et sans pitié.
Je sais que c’est le désir de Râ. Il veut que ses ennemis et ses esclaves tremblent à leur approche. Que leur peur soit un châtiment plus terrible encore que celui qu’il leur réserve.
Je sais que c’est ce qu’il souhaite. Et pourtant, je n’y peux rien.
J’ai peur.

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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyDim 3 Juin 2007 - 2:27

Ma vie va s’achever bientôt. Dès l’instant où j’ai décidé de m’attaquer au pouvoir du puissant Râ, j’ai su que mes chances de mourir paisiblement étaient plus qu’infimes. Mais ça n’avait pas d’importance. Une fin paisible ne m’intéressait pas. Ce que je voulais, c’était provoquer la souffrance et la mort de l’Assassin.
Jamais je n’ai regretté ce choix, et jamais je ne le regretterais. Je sais que je peux être fière de ce que j’ai entrepris. Bientôt, mon sacrifice mènera à la rébellion des humains de la Tau’ri. Et dans cinq millénaires, Râ périrait de la main des descendants de ses anciens esclaves. Oui, j’en suis certaine ; j’ai fais le bon choix.
Et pourtant, tandis que les bruits de pas assourdissants des guerriers Jaffa s’interrompent un à un devant la grille de ma geôle, derrière moi… Je n’y peux rien.

J’ai peur…


« Ainsi s’acheva la vie d’Omo Roca, fille du peuple Oannes, dernière femelle de sa race. Sa fin…»
« Et les autres ? »
« …Ils périrent aussi. »
Le ton est teinté d’un intérêt curieux, nullement affecté par l’interruption.
« Nous ne les verrons pas ? »
« Le souhaitez-vous ? »
« Cela vous dérangerait-il ? »
Le rire léger et sincère de l’Ascendant résonna encore une fois dans ce lieu mystérieux.
« Que de questions. Mon instructrice aurait sans doute une maxime appropriée pour cette situation, mais je suis encore loin d’avoir acquis autant de sagesse. C’est sans doute ce qui me permet de reconsidérer mes choix sans difficultés. Ainsi, encore une fois : souhaitez-vous visitez ceux qui traversèrent le temps et aidèrent dans sa tâche Omo Roca ? »
« …Oui. »
« Ainsi soit-il… »



Ma tête me lance, petit noyau brûlant derrière mon front luisant de sueur. J’évite soigneusement de toucher la plaie sur le côté de mon crâne, souvenir de ma capture par les Jaffa, mais elle ne cesse de me picoter désagréablement. D’une main encore alerte, je soulève une mèche blonde mouillée qui me retombe sur le nez et rabat ma chevelure en arrière. Ce n’est pas la première cellule où je séjourne, loin de là ; mais c’est sans doute la pire. D’ici peu, la chaleur m’aura totalement abrutie, et je ne résisterais probablement même pas lorsque les Jaffa me mènerons à la mort. Au moins n’ais-je rien à craindre jusque-là, sauf les coups, la torture et la privation ; ils ont perçus les résidus de protéines Goa’uld que m’a léguée Jolinar, et me considèrent avec un mélange de crainte et de dégoût. Ça me convient tout à fait. Ce n’est pas la première fois que je remercie ma Tok’Râ de cet ultime présent.
Les choses ont si mal tournées… chaque fois que j’y repense, c’est avec frustration et désespoir. Nous avions pourtant tout organisé, tout prévu dans les moindres détails ; nous avions envisagés chaque possibilité, tout en gardant bien présent à l’esprit que toutes sortes d’imprévus pouvaient survenir à n’importe quel moment. Et malgré tout, nous avions été trop présomptueux ; nous nous étions reposés sur nos victoires passés et notre certitude que la rébellion allait réussir, malgré le nombre de fois ou nous avions répétés qu’il ne tenait qu’a nous de tout faire échouer ; nous l’avions dis, nous l’avions pensé, mais nous ne l’avions jamais vraiment cru. Après tout, l’Histoire disait que nous réussirions. C’est cela sans doute qui me pèse le plus sur le cœur. L’impression d’avoir trahit le passé lui-même.
Pourtant, il y a une pensée que je chéris, que je garde précieusement au fond de moi ; qui me réchauffe quand tout est glacé. Comme la plupart des paroles réconfortantes que j’ai entendue, je la dois à Daniel. L’autre moitié me vient du général O’Neill. Jack, me corrigeais-je en souriant vaguement. Jack. Aujourd’hui encore, j’ai parfois du mal à y croire.
Daniel. Je nous revois encore, vérifiant tout en prévision de la confrontation finale. Les hommes s’étaient préparés hier, faisant leurs adieux à leur famille, récitant les prières sacrées. Il y à deux jours, ils avaient récupérés leurs armes, allant les chercher furtivement durant la nuit dans les caches secrètes ou bien les recevant de la part des caravanes clandestines : lances Jaffa, Zat’nik’tel, In’tar, grenades Goa’uld, quelques bagues-plasma et deux canons d’assaut lourds dissimilés sous des sacs de coton ; mais aussi poignards, sabres et simples fourches. Les humains servant dans le palais en tant qu’esclaves avaient posés les charges explosives que nous leurs avions confiés aux points stratégiques ; il y avait autant de bombes artisanales confectionnées par mes soins à partir de naquadah dérobé ou même de matériaux purement terriens que d’explosifs à base de bon vieux C4. Ils feraient sauter les planeurs par réaction en chaîne et détruiraient un bon nombre de plates-formes d’anneaux de transfert en surface.
L’archéologue de l’équipe et moi étudiions une dernière fois les plans du vaisseau-mère de Râ, afin de vérifier les zones exposées aux tirs de ses canons. S’il parvenait à décoller, cela n’aurait pas grande importance ; mais si tout se passait selon nos plans, nous aurions déjà neutralisés les systèmes d’armement lorsqu’il y parviendrait. Nous nous étions organisés comme si nous avions l’intention de détruire le vaisseau avant qu’il ne passe en hyperespace, même si nous savions déjà que Râ parviendrait à quitter la Terre. Paradoxalement, nous craignions davantage une victoire totale qu’une défaite ; la mort du Grand Maître Supérieur cette époque aurait pu avoir de graves conséquences sur l’histoire de la galaxie. Quelle ironie…
Cette inspection n’était pas réellement utile ; tout avait déjà été vérifié et revérifié. Mais ni l’un ni l’autre n’avions envie de dormir. Observant le visage soucieux de Daniel, je m’étais sentie pleine d’affection pour ce courageux archéologue sans qui rien n’aurait été possible. Ses talents de linguiste comme sa connaissance de la culture des anciens Egyptiens nous avaient été précieux ; mais, par-dessus tout, c’est la passion qu’il mettait dans ses discours et sa personnalité unique qui nous avait permis d’inciter ces milliers d’hommes à prendre les armes contre le puissant Râ.
Ce cher Daniel… Il était heureux de tout cela, je le savais. C’était cela sa force et sa chance.
Je lui avais demandé, une fois, s’il ne regrettait pas d’avoir perdu toute chance de poser un jour le pied sur Atlantis. Il m’avait regardé comme si j’avais perdu l’esprit.
« Regretter ? Sam, comment pourrais-je regretter un instant de tout cela ? Je me trouve en Egypte Antique ! J’assiste à la construction des pyramides ! J’ai rêvé de ça toute ma vie…»
Daniel, Daniel… Il avait tellement de rêves, cet homme. Trop pour être jamais tout à fait satisfait. Mais ici, sur ce monde ancien, entouré de dunes de sable et le corps chauffé par le soleil, c’était comme s’il était revenu sur la défunte Abydos.
Il s’était étiré avec un profond soupir, étouffant un bâillement. Je n’étais pas plus en forme, mais je ne dormirais sans doute pas beaucoup. Je me souviens, une pointe de jalousie m’avait envahie en me rappelant le visage bienheureux de Jack lorsque je l’avais quitté en plein milieu de la nuit : la bouche entrouverte, les bras écartés à la manière d’un messie, le visage exprimant une béatitude insouciante. Il avait bien plus d’expérience que nous autre pour ce genre de chose. Excepté Teal’c, évidemment. Lui aussi nous avait été indispensable.
A cette pensée, je souris, seule dans mon cachot surchauffé. La sueur qui inonde mon visage coule sur mes lèvres brûlantes et y laisse un petit goût salé, qui ressemble à celui de ses lèvres à lui. Jack.
Daniel avait regardé autour de lui, l’air un peu absent.
« Inutile de rester ici plus longtemps. Je crois qu’on ne sera jamais plus au point qu’en ce moment. »
Il avait replié la carte en papyrus et l’avait glissé dans un tube en roseau.
« Je suppose que non. Je devrais sans doute retourner me coucher. Je crois que je n’ai jamais autant détesté Jack ; il dort comme un bébé. »
En guise de réponse, il avait émit un petit toussotement. Contrairement à Teal’c, qui faisait sans cesse de petites allusions parfois exaspérantes concernant ma relation avec le général O’Neill, Daniel s’était toujours gardé du moindre commentaire. J’avais sans doute été la seule à être plus stupéfaite que lui en découvrant que j’attendais un enfant ; et c’est pourtant à la naissance de Rosha qu’il s’était le plus exprimé sur le sujet. Je me rappelais avec un petit sourire amusé ses paroles embrouillées par l’alcool.
« Je vous assure, vous faites un couple formidable, Sam, vraiment formidable. Je me rappelle… On était pareil, avec Sha’re. Vous serez des parents su… sublimes pour Shora. Rosha. J’en suis tout à fait sûr. »
Il avait continué à divaguer de la sorte jusqu’à tomber endormi – ou inconscient – sur la table. Daniel n’avait jamais bien tenu l’alcool.
Mon sourire s’était soudain fané, tandis que je pensais à cette petite chose minuscule et gazouillante. Rosha…
« Daniel… Nous allons réussir, n’est-ce pas ? »
Il m’avait regardée avec une hésitation que je n’avais pas aimée.
« Vous vous y connaissez davantage que moi en ce domaine », avait-il biaisé.
Je m’étais éloignée vers l’ouverture de la tente de toiles épaisse, le visage levé vers les étoiles et les bras serrés contre moi. Une brise fraiche m’avait caressée le visage, portant avec elle l’odeur du sable chaud. Le son des grillons résonnait paresseusement dans la nuit, pleine d’une saveur d’herbe sèche.
« Je pense beaucoup à Rosha, ces dernier temps. Ce que nous nous apprêtons à faire… Ce n’est pas sans risques. »
« Elle est en sécurité, tu sais bien. Là où nous l’avons laissée, ils veilleront sur elle comme sur la prunelle de leurs yeux. Omo Roca leur a assuré que dans le cas contraire, ils ne prendraient jamais plus un seul poisson dans leurs filets. »
Malgré moi, j’avais éclaté de rire. C’était tout à fait son style. Et puis, j’avais expirée avec lassitude, me mordillant la lèvre inférieure.
« Je sais déjà ce que cela signifie de grandir sans mère, Daniel, avais-je murmuré. J’ai peur que si jamais les choses tournent mal, elle finisse sans père non plus. » Un petit rire nerveux. « En fait, ça me terrifie. »
Sa main s’était posée sur mon épaule ; je ne l’avais pas entendue approcher. Je m’étais laissé aller contre lui, épuisée. Le fait d’avouer mes craintes, même de manière aussi succincte, m’avait totalement vidée.
« Il existe une tablette gravée qui fut retrouvée dans la région de Gizeh, avait-il soudain chuchoté rapidement, comme pressé d’en finir. Elle provenait d’une salle de la pyramide de Khephren. Je l’ai étudié il y a longtemps, quand j’étais étudiant en archéologie. Elle à été découverte en 1917 et traduite en 1947 – les nazis l’avaient récupérée et transférée à Berlin pendant la première guerre mondiale, mais elle à été momentanément perdue pendant le bombardement du musée de… »
« Daniel », avais-je dis gentiment, étonnée par sa soudaine loquacité et curieuse de savoir où il voulait en venir.
« Pardon. » Un soupir. « J’ai lu cette traduction, il y a des années. Je ne suis plus très sur des termes, d’autant que je n’ai jamais vu le texte original, et l’inscription n’était pas très précise. On pouvait la comprendre de bien des manières… Voici l’une des interprétations : « Et les libérateurs périrent sous – ou furent libérés par – les rayons de Râ le puissant, mais ils avaient promis de délivrer – ou bien peut-être d’aider – le peuple d’Egypte, et ils revinrent de la mort pour unir et organiser la seconde. » Ils faisaient sans doute allusion à… à un second soulèvement. Ils n’y à pas plus d’informations. Je ne suis même pas certain que cela nous concerne… si ce n’est… qu’il est aussi fait allusion, toujours de façon incertaine… à un esprit du Nil. »
« Omo Roca. »
« Peut-être. »
Le silence s’était installé, uniquement rompu par les crépitements du feu devant la tente et le chant des grillons. Ma respiration s’était accélérée tout au long de sa révélation ; je me sentais étrangement légère, comme engourdie.
« C’est tellement vague… Je ne sais pas pourquoi je t’en ai parlé. Je suis désolé. C’est simplement que, depuis un moment, tout ça me trotte dans la tête la nuit. »
Il s’était agité, mal à l’aise. Craignant de n’avoir fait que confirmer mes inquiétudes. Mais en fait, j’étais simplement soulagée ; libérée d’un poids immense.
« Merci, Daniel », avais-je murmuré doucement, en posant une main sur sa poitrine.
Il m’avait regardé, surpris, ses yeux bleus me scrutant avec cet air innocent et curieux dont il semblait ne jamais se départir. Ma main avait quitté son torse et s’était posée sur ses cheveux parfaitement coupés et coiffés – dieu sait comment il s’y prenait !
« Je crois que je vais pouvoir dormir, finalement. »
Et puis, soudain, je l’avais serré contre moi.
« Bonne nuit », avais-je chuchoté avant de m’écarter de lui et de gagner la porte de toile qui séparait notre chambre, à Jack et à moi, de la salle commune.
Avant de quitter la pièce centrale, j’avais regardée Daniel une dernière fois. Il se tenait toujours là-bas, les flammes colorant son dos d’ombres mouvantes, une main égarée dans ses cheveux et les recoiffant sans y penser. Lui n’était pas tourné vers les étoiles, mais vers les rires et les chants qui montaient dans la nuit depuis les faubourgs de la ville de Gizeh.
Après quelques secondes, je passe l’ouverture et laisse retomber la tenture derrière moi.
Lorsque je me levais le lendemain à l’aube, il se trouvait toujours au même endroit.

Il me semble encore entendre sa voix, comme s’il se trouvait juste à côté de moi, tout près.
Sa voix rapide aux intonations prudentes, alors qu’il prononçait ces paroles qui me glacèrent autant qu’elles me réchauffèrent.
Et les libérateurs périrent sous – ou furent libérés par – les rayons de Râ le puissant, mais ils avaient promis de délivrer – ou bien peut-être d’aider – le peuple d’Egypte, et ils revinrent de la mort pour unir et organiser la seconde.
Une autre équipe SG-1… Ça ne voulait pas dire grand-chose à ce moment là, bien sur. Les sarcophages possèdent de très grands pouvoirs, et ramener les morts à la vie n’est que l’un de leurs nombreux talents. Nous n’en possédions aucun… Mais j’avais assisté à bon nombre de choses surprenantes au cours de ma vie, et participée à beaucoup d’entre elles. Il existait toujours une possibilité…
Pourtant, aujourd’hui, le doute n’est plus permis. Daniel à pu échapper aux Jaffa, mais la région n’a jamais compté autant de soldats Goa’uld qu’a l’heure actuelle. Il ne pourra pas nous secourir. Jack nous à tous formellement interdit de tenter une opération de ce genre en cas de problème, et même si chacun de nous avait songé tout en acquiesçant qu’il contournerait cet ordre sans la moindre hésitation, je savais que Daniel ne pourrait rien faire. Il ne pouvait se lancer dans une mission suicide alors que tant avaient besoins de lui pour protéger le mouvement.
Ils faisaient sans doute allusion à… à un second soulèvement.
Oui, d’autres viendraient. D’autres qui réussiraient là où nous avons échoué. Cette idée, elle me blesse et me réjouis, m’inquiète et me soulage. Elle signifie que ma fille ne me pleurera pas et qu’elle aura des parents, que nous n’avons pas sus préserver l’avenir et que d’autres viendraient qui y parviendraient. J’espère de tout cœur que les réseaux que nous avons créés et les nombreuses informations que nous avons rassemblé leurs permettront une victoire décisive.
Alors, aujourd’hui, je ne pleurs pas pour ma fille. Pour qui sont les larmes qui roulent sur mes joues, je l’ignore. Pour Jack, peut-être. Ou bien pour Teal’c. Pour chacun des hommes qui sont tombés et pour leurs épouses et leurs enfants. Pour Daniel aussi, un ami si proche que je ne saurais définir exactement le lien qui nous unit. Un poids immense pèsera sur ses seules épaules, au moins jusqu'à l’arrivée des autres.


Dernière édition par le Mer 6 Juin 2007 - 13:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyDim 3 Juin 2007 - 2:29

Un cri. Une plainte. Comme une corne de brume résonnant dans le lointain, comme la clameur d’une créature mystique blessée à mort. C’est l’expression de la souffrance la plus absolue, un gémissement de pure tristesse. Beau et terrible. Magnifique et insupportable.
Je me redresse avec difficulté, prenant appui sur les murs de pierre tièdes. Je marche lentement vers un coin de ma cellule, celui situé au nord-est. Comme chaque fois que j’y parviens dans des situations de ce genre, j’ai repéré les cellules de mes compagnons.
Je pose une main sur le mur de droite.
- Teal’c.
Mon autre main caresse la paroi de gauche.
- Jack.
Je me laisse aller contre l’angle de la pièce, le visage pressé contre la pierre droite et lisse. Ma blessure me harponne et un nouveau petit filet de sang s’en écoule, mais c’est une douleur apaisante, et je soupir doucement. Ma migraine s’évanouie comme on s’éveille d’un sommeil profond. Je ferme les yeux, et écoute la longue complainte d’Omo Roca, qui meurt doucement.
Daniel et le colonel O’Neill, une coupe de vin à la main, riant aux larmes devant les pitreries de deux jeunes égyptiens. Jack apprenant à des enfants au dialecte si proche de celui d’Abydos les règles du football ; son regard est chaud et plein d’affection. Teal’c enseignant l’art du combat Jaffa à trois hommes athlétiques, et les jetant tout trois aux sols sous les cris d’admiration des spectateurs assis dans le sable chaud ; les mains de Jack se posant sur mes épaule tandis que je m’écorchais les yeux sur les diagrammes animés de systèmes informatiques Goa’uld ; ses lèvres contre ma nuque.
- A bientôt, mes amis ; à bientôt, mon amour…

A bientôt, Jack.


Le gantelet clouté me cueille sous le menton, et un éblouissement occulte un instant ma vision tandis que la douleur explose sous ma peau. Un second choc ébranle le côté droit de ma tête avant que je n’ais repris mes esprits, et mes genoux s’effacent brutalement sous moi. Tout mon crâne a tremblé sous le coup, et mes vertèbres craquent dangereusement tandis que ma tête est rejetée sur le côté, comme celle d’un pantin de bois. Un sang acide ruisselle entre mes lèvres et frappe lourdement le sable, sur les dalles de ma cellule, y dessinant de petits cratères.
- Ashak Khek !
Je tente vaguement de me redresser, mais les gardes Horus me serrent étroitement, et je ne peux rien faire pour éviter le coup suivant, qui me touche au creux du ventre et me plie violement en deux. Vertiges et Nausées. Je tombe à genou sur le sol ; les Jaffa viennent de me lâcher.
Je reste sur la défensive, prévoyant encore quelques attaques, mais j’ai déjà commencé à me détendre. On dirait bien qu’ils en ont finis.
- Shrek !
Quelque chose se plante dans mon dos, trois pointes acérées, et un funeste pressentiment me saisit ; avant que j’ai seulement pu songer à déterminer son origine, je suis en train de hurler sans retenue, le corps ravagé par un brasier mordant, mes yeux au supplice ne percevant plus qu’une tornade de feu.
Bâton de torture Goa’uld.

Il y eut cinq, peut-être six autres impulsions ; chaque fois, le Jaffa au visage découvert – qui semblait être le chef de l’équipe – maintenait le flux aussi longtemps qu’il le pouvait sans risquer de me tuer, et les trois dernières, je priais qu’il attende juste un peu trop longtemps. Après tout, ma mort était inéluctable ; alors quitte à passer ad patres, autant éviter les joies de la torture si c’était possible.
Mais on dirait que ce n’est pas aujourd’hui que je quitterais ce monde.
Du coin de l’œil, j’aperçois vaguement les gardes Horus qui passent juste devant mon visage. Leur ombre tombe sur moi un bref instant ; ils viennent de quitter la cellule.
J’ai du sable dans la bouche. Dans l’œil gauche aussi. Oh. D’accord. Je suis face contre terre.
Des bruits de pas métalliques. Une nouvelle silhouette s’interpose entre moi et la faible luminosité du couloir, et s’immobilise juste derrière mon dos.
« Ashak’Mel’Kree Tah, Gol’nok Hok… »
La décharge de souffrance pure me foudroie une dernière fois, brièvement, avec son cortège de feu et de hurlements cassés ; et puis le Jaffa quitte la pièce à son tour. Un instant et un faible grincement plus tard, la pénombre se fait un peu plus intense et le claquement sec de la porte de ma cellule retentit derrière moi.
Quelques longues secondes s’écoulent, et puis je me laisse rouler sur le dos, gémissant sous les élancements douloureux qui me vrillent la colonne vertébrale. Même pour pousser ce simple soupir, je me suis efforcé de conserver un ton détaché, comme si je devais rassurer mes coéquipiers ; excepté qu’en cet instant, c’est moi-seul que je cherche à tranquilliser.
Le plus drôle, c’est que ça marche presque. Presque.
Je remue sans conviction les doigts de la main droite, et puis porte lourdement mon bras contusionné à ma chevelure poussiéreuse. Des décharges aiguës scient en rythme chacun de mes muscles. Ce calvaire ne m’est pas étranger, loin de là ; je commence à être un habitué des bâtons de torture Goa’uld. De vraies saloperies, ces machins.
Enfin… Ça m’apprendra à faire le malin. C’est pourtant pas bien compliqué, de faire preuve d’un peu de jugeote – comme Daniel, tiens ; lui, il sait se taire quand il le faut.
Mais c’est plus fort que moi : il faut toujours que je fasse tourner ces gars en bourrique. Ça doit être le gribouillis sur leur front. Ou bien peut-être leurs casques Tête-de-Piaf. Quand même, ils y ont été forts. C’est vrai, quoi, ils n’ont même pas dû comprendre la vanne sur les Nuggets…
Bref.
Pour détourner mon attention du supplice qui ravage encore mes muscles, je laisse vagabonder mon esprit, me laissant bercer par les nombreux souvenirs qui ont marqués ma vie. Certains sont pénibles – peut-être même davantage que la souffrance actuelle ; d’autre sont heureux, très heureux.
Trois mois sur Edora contre plusieurs semaines dans la forteresse de Ba’al. La naissance de Charlie contre la mort de Skaara. Teal’c libéré de l’emprise artificielle d’Apophis contre le décès du docteur Fraiser.
Mais, plus que tout, les visages de mes quatre amis. De mes quatre coéquipiers.
C’était Teal’c et moi qui avions tout déclenché. Nous n’avions pas pu supporter bien longtemps de rester inactifs en cette période terrible, ou les populations étaient déportées par centaines à travers la porte des étoiles, loin de leur foyer et de leurs terres, et où les hommes se tuaient à la tâche sur les chantiers de construction pour augmenter la puissance de Râ.
Daniel nous avait assez vite rejoins. Au début, ça m’avait un peu étonné ; mais après y avoir songé, c’est de ne pas m’y être attendu qui m’avait surpris. Après tout, c’est sans doute lui qui à le plus de raisons de vouloir faire mordre la poussière aux Goa’uld. Apophis a utilisé son épouse comme hôte pour sa reine, et Anubis a détruit son monde d’accueil et tué tout ceux qu’il considérait comme les siens. Sans compter que son âme d’idéaliste ne pouvait tolérer l’asservissement dont sont victimes les hommes de ce temps. Danny-boy, la conscience de l’équipe. Merci d’avoir si souvent retenu mon bras.
Devant la coalition des trois-quarts du groupe, Sam avait finie par céder, malgré toutes ses craintes pour son continuum adoré. Nous savions tous qu’elle finirait par le faire, bien sûr. Nous sommes une équipe. D’ailleurs, je ne crois pas que nous serions arrivés à quoi que ce soit sans elle. En un temps record, elle est parvenue à une maîtrise effrayante de la technologie Goa’uld. Apparemment, il suffisait simplement de retirer cinq mille ans d’avance technologique aux Têtes-de-Serpent pour que leurs programmes deviennent le joujou dont Sam avait toujours rêvée. Au cours des dernières années, elle avait patiemment infiltrée les réseaux informatiques de la pyramide de Râ, mêlant l’utilisation prudente de sphères de communication Goa’uld modifiées et de technologies Oannes.
C’est ainsi que nous avions pu nous assurer que le jour J, nos troupes pourraient monter à l’assaut sans craindre de riposte aérienne, du moins pour un temps. Courts-circuits, disfonctionnements en tout genre, consoles à la précision approximative ; Sam avait provoquée autant de bazar que possible sans trop mettre la puce à l’oreille des Goa’uld. Râ n’avait aucune raison de s’attendre à un tel soulèvement ; de toute l’histoire Goa’uld, ce serait la première fois qu’ils rencontreraient une quelconque résistance. Nous comptions sur leur arrogance, cette arrogance qui avait poussé Râ à prétendre la Terre détruite plutôt que d’avouer en avoir été chassé, Râ qui avait renoncé à ce monde foisonnant d’humains plutôt que de subir l’humiliation de devoir dresser une armée pour le reprendre efficacement. Un mauvais calcul, sans doute, mais je suppose qu’à l’époque, il avait d’autres chats à fouetter.
Ce sont ces pensées que j’avais à l’esprit tandis que, accompagné des soixante hommes de mon équipe, je rampais lentement vers le sommet d’une crête qui nous dissimulait aux Jaffa gardant la porte des étoiles. Notre mission était de provoquer une diversion parmi les soldats ennemis, afin de les inciter à appeler des renforts. Pendant ce temps, l’attaque serait déclenchée sur tous les fronts ; les Jaffa en poste seraient pris à revers, forcés d’affronter les armes qui faisaient jusqu’ici leur force, et les nouveaux arrivants tomberaient droit dans les pièges que nous avions ménagés. Quelques minutes plus tard, les premières explosions retentiraient dans le vaisseau-mère et ses alentours, neutralisant anneaux de transport et systèmes relais ; l’essentiel était de neutraliser l’armement du croiseur Goa’uld. Les humains infiltrés à l’intérieur n’étaient pas parvenus à piéger les cristaux principaux, ni les générateurs de secours, mais lorsque les canons d’assaut seraient sous notre contrôle, cela n’aurait plus beaucoup d’importance. Râ devrait fuir, et le peuple de la Terre serait libéré du joug des Goa’uld. Il y aurait beaucoup d’autres tyrans, bien sûr… mais ceux-là seraient humains.
Les unités avaient peu à peu convergés vers les cibles qui leur étaient assignées, sans encore se révéler. Des mains se glissaient sous les tuniques et se refermaient sur un Zat’nik’tel, un poignard, une arbalète ; des doigts caressaient le long manche d’une lance Jaffa dissimulée sous une toile, à l’avant d’une charrette. Peu à peu, dans un ensemble à peu près satisfaisant, l’étau se resserrait. Ma propre colonne, parvenue au fait de la colline, se préparait à l’assaut.
J’avais tourné le regard vers le bâtiment de la ville qui était affecté à mon équipe, guettant les brefs signaux lumineux coordonnant les opérations. Court, court, court, long, court. Pause. Court, court, long.
Il était temps.
Je m’étais ramassé sur moi-même et avais armé ma lance Goa’uld, en enfouissant la tête dans le sable pour étouffer le bruit, imité par tous les autres. Je leur avais rappelé une dernière fois nos objectifs par une série de signes sommaires, et puis avais levé le bras, prêt à l’abaisser pour ordonner l’assaut. Tout semblait se passer pour le mieux.
Jusqu'à ce que la voix de Daniel jaillisse soudain de ma sacoche.
« Jack ! Il faut tout annuler. Annulez tout ! »
Je m’étais figé, en même temps que le reste de mon escouade. Désamorçant mon geste en catastrophe, j’avais violemment agité le bras vers le bas en un signal de repli peu académique, espérant qu’aucune tête brûlée ne passerait à l’attaque une seconde trop tôt ; mais à mon grand soulagement, tous m’avaient compris, et les hommes s’étaient aplatis au sol, décontenancés, avant de ramper vivement à l’abri des dunes. Une fois hors de vu, j’avais roulé sur le dos et saisit l’un des rares communicateurs Oannes dont disposait Omo Roca. Il ressemblait à un coquillage bleu et mauve très stylisé, et il me fallut comme toujours tâtonner quelques secondes avant de localiser la touche d’émission.
« Jack ! Est-ce que vous me recevez ? Je répète, annulez toute… »
« Daniel ! Pour l’amour du ciel, qu’est-ce qu’il se passe ? »
Il y avait eut un bref silence, de soulagement ou de réflexion, et puis la réponse lâchée d’une voix calme mais chargée de colère.
« Nous avons étés trahis. »
Je me souviens, une fureur froide était tombée dans mon ventre ; un nœud de glace bouillonnant impétueusement, mélange de rage et d’abattement.
« Qui ? »
« Jack, nous en parlerons plus tard ! J’ai déjà déclenché le plan d’urgence ; les bases de repli sont désertées, les caches d’armes compromises sont transférées ou bien abandonnées. Mais vous devez tout arrêter, maintenant ! Avant que des gens commencent à se faire tuer ! »
J’avais soufflé furieusement, ma main serrant le communicateur comme si je cherchais à le broyer, grinçant des dents.
« Compris. Sierra-Golf Bêta, terminé. Bonne chance, Daniel. »
« C’est vous qui allez en avoir besoin. Revenez en un seul morceau. Sierra-Golf, heu, Delta, terminé. »
Nous avions diffusé le message en utilisant des communicateurs portables Goa’uld, sans nous soucier de qui pourrait l’intercepter. Il fallait de toute urgence désamorcer l’offensive avant que le gros des troupes ne se lance à l’attaque ; sans effet de surprise, la rébellion n’avait pas la moindre chance. Le vaisseau mère de Râ pulvériserait nos points de défenses en quelques instants ; les tirs de plasma des canons d’assaut ne pourraient percer son bouclier, et une fois nos lignes de défenses neutralisées, Râ déploierait ses planeurs de la mort et décimerait notre armée en un rien de temps.
Nous avions échoué.
Tout ne serait pas perdu. Il y avait de nombreuses informations que nous étions les seuls à détenir, nous, soldats d’un autre temps. Nul autre que Sam ne connaissait tout le détail de ses infiltrations des réseaux informatiques du vaisseau-pyramide, et seul Daniel savait le nom de tout les villages qui nous avaient prêtés main-forte, ainsi que les moyens de les contacter ; personne n’était informé de la localisation de toutes nos caches d’armes, mis à part nous quatre, et il n’y avait que Teal’c qui soit capable de révéler précisément jusqu’où allaient ses contacts dans les Jaffa du Grand Maître. Non, tout ne serait pas perdu… Et malgré tout, la tâche serait plus ardue que jamais. Daniel devrait se surpasser, et déployer plus d’ingéniosité qu’il n’en avait jamais montré. Je crois en lui, mais j’ignore s’il en sera capable. Je ne sais même pas si moi, j’y parviendrais.
Le repli s’était effectué en catastrophe, dans la plus grande confusion. Les unités avaient reçus l’ordre alors que certaines brandissaient déjà le poignard ; à ma grande surprise – et à mon immense soulagement – la plupart avaient réussies leur retraite sans anicroche, se dispersant rapidement à travers la ville avant de rejoindre les différents points de ralliement. Hélas, tous n’avaient pas eus autant de chance. Certaines équipes étaient tombées dans les embuscades tendues par les Jaffa, ces mêmes Jaffa qu’elles pensaient piéger ; d’autres étaient déjà passés à l’attaque, maîtrisant quelques soldats Goa’uld, lorsque la voix de Carter leur avait annoncée que tout était annulé. Sans l’appuie des autres unités, ces hommes dont aucun n’était un guerrier furent froidement exécutés. La pensée de leur terreur me noue la gorge à chaque fois.
C’est au milieu de ce chaos que nous avons été capturés. Le reste, je ne peux donc que le supposer.

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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyDim 3 Juin 2007 - 2:31

Les Jaffa avaient probablement étés envoyés vers les grottes des affleurements rocheux au sud de la ville ; mais cela n’avait aucune importance, car contrairement à ce que nous avions laissés entendre, nous n’avions jamais envisagés de les utiliser. Nous nous étions contentés d’envoyer des villageois y séjourner quelques jours, afin de laisser sur place les traces inimitables d’une activité humaine. A l’époque, cela nous avait semblé une précaution inutile ; aujourd’hui, ça allait probablement sauver beaucoup de vies.
Profitant de cette diversion, de nombreux hommes devraient quitter leur foyer pour s’exiler vers d’autres cités. Heureusement, les virus répandus par notre scientifique de génie dans les systèmes du vaisseau-mère parasiteront les planeurs de la mort et les empêcheront de décoller – ou alors, pas sans de sévères carambolages auxquelles je regrette de ne pouvoir assister, étant donné le sourire féroce qui avait étiré les douces lèvres de Sam lorsqu’elle nous en avait parlé.
Je me redresse soudain, au mépris de la douleur qui me foudroie des pieds à la tête. Au milieu du vertige qui suit ce brusque changement de position, j’entends la voix d’Omo Roca, qui semble vibrer dans chacune de mes blessures. C’est comme si l’alien, grâce à quelque mystérieux pouvoir, se faisait l’écho de mes plaies, aussi bien physiques que psychiques. C’est un son grave et apaisant, qui ressemble davantage au bruit du vent dans une gorge de pierre qu’à ce que peut produire un être vivant. La voix de la mer.
Je me sens étrangement faible et vulnérable, et ce sentiment est un soulagement autant qu’il me fait horreur. Un seul cri, mélodieux, harmonieux. Une clameur… Daniel saurait la décrire. Moi, je ne vois que deux mots, simples et probablement insuffisants. Beau. Et triste.
Comme par association d’idée, cette pensée me mène à un souvenir. Il apparaît dans mon esprit sans que j’en ais conscience, comme profitant d’une diversion, et ce que j’éprouve teinte mon assurance d’alors d’une amer nostalgie.
Le Jaffa et moi quittions les lieux d’une réunion clandestine nocturne entre tous les chefs de la rébellion, au cours de laquelle nous leur avions donnés les derniers détails de l’opération. Les responsables étaient nerveux, mais déterminés. La réussite de cette étape, que j’avais plus ou moins redoutée, m’avait emplie d’un sentiment proche de l’allégresse. C’est pourquoi j’avais été surpris de la mine réservé de Teal’c, lorsque j’avais relevé la tête après avoir rangé dans ma sacoche le plan du terrain d’opération.
« Teal’c ? Un souci ? »
Le Jaffa était resté silencieux un moment, comme pesant ses mots, et puis s’était finalement exprimé tout en inclinant la tête.
« J’ai mené de nombreuses armées au combat, O’Neill. Souvent, Apophis m’a ordonné de lancer mes troupes dans la bataille plus tôt que je ne l’estimais raisonnable. Cela s’est rarement bien terminé. »
Il m’avait regardé droit dans les yeux.
« Nous ne sommes pas prêts. »
Je lui avais répondu avec ce flegme et cette insouciance qui l’amenaient immanquablement à hausser un sourcil lourd de sens, avec cette désinvolture qui faisait souvent sourire Samantha et tapait prodigieusement sur les nerfs de Daniel.
« Teal’c, vous savez que j’ai confiance en vous. Je ne crois pas avoir jamais eu à remettre votre jugement en question – sauf, bien sûr, lorsque c’est de vous qu’il s’agit. Mais cette fois, c’est à vous de me faire confiance. Je sais que nous réussirons. C’est sans doute l’un des projets les plus ambitieux que j’ai jamais eu à mettre en œuvre, mais surement pas le plus fou. Je suis sûr que nous réussirons. »
Coupable arrogance. Plein de l’assurance de nos victoires passés et m’appuyant sans mesure sur un passé que je croyais indestructible, j’avais manqué de discernement. Oui, le temps est une base solide, pour de simples américains du début du vingt-et-unième siècle ; mais pour les Anciens, ce n’est qu’un voile, que l’on peut plier, défaire ou arracher. Notre canette à voyager dans le temps avait creusée un tunnel dans ce socle, qui se fendillait et menaçait de s’effondrer sous le poids que je lui imposais. Samantha nous avait si souvent mis en garde… Tant de nuits où je m’étais éveillé pour la trouver assise à mes côtés, le front barré d’un pli soucieux, ses superbes yeux pleins d’inquiétude. Seigneur, je voudrais tant me trouver à ses côtés, une dernière fois… J’aurais pu vivre simplement à ses côtés, et prendre soin de Rosha ; j’avais choisis la lutte.
Teal’c avait soupiré, mais sans insister réellement. Il s’en remettait à mon jugement.
« Sans doute nos chances sont-elles bonnes, O’Neill. Mais compte tenu de ce que nous allons entreprendre, je crois que ce n’est pas suffisant. »
Un instant, je n’avais rien dis, ne sachant trop que répondre. Alors, je m’étais contenté de m’arrêter un instant à ses côtés avant de quitter la pièce.
« Ça se passera bien », avais-je simplement dit tout en lui tapant sur l’épaule.

Adossé au mur tiède dans cette cellule brûlante et exigüe, le corps tout entier me lançant de mes multiples contusions, épuisé et vaincu, je suis forcé de constater que ça ne s’est pas bien passé. Non, rien ne s’est bien passé.
Et je ne peux que murmurer dans le silence de ma geôle quelques mots pitoyables, que j’espère malgré tout pouvoir répéter à ce frère d’arme avant que nous ne mourrions côté à côte, sous les feux métaphoriques du soleil et ceux bien réels des lances à plasma.
- Désolé, Teal’c. Vous aviez raison, vieux frère.

Vous aviez raison…


Mes yeux s’ouvrent vivement, dès que les murs commencent à vibrer doucement ; peut-être même ais-je perçu cette pulsation avant d’entendre la voix. Lorsque je m’approche de l’état de transe qu’induit le rite du Kelno’Reem, ma sensibilité s’exacerbe et chacun de mes sens s’aiguise au-delà de ce qui est concevable. Cela m’a manqué, durant la brève période ou j’ai bénéficié de la trétonine. A l’époque ou je ne possédais plus de larve Goa’uld, il m’était impossible d’atteindre cet état de presque-sommeil ou l’esprit, libre de toute entrave, est en communion absolue avec le corps qui l’abrite. Mais la précieuse substance qui libérerait un jour mes frères Jaffa de notre dépendance physiologique aux faux dieux était bien loin de voir le jour, et j’avais dû me résoudre à me procurer un nouveau symbiote pour survivre. Ce serait mentir que de prétendre n’avoir pas apprécié le retour de la force et de l’endurance procurées par les larves Goa’uld.
Ce qui m’a tiré de ma paix intérieure, c’est un cri. Un cri de guerre, plein de colère et de désespoir ; l’image même de la haine et de la mélancolie. C’est le chant d’adieu d’une race disparue, et c’est un son terrible, à la fois beau et triste. Sans que je sache vraiment pourquoi, le visage de Shan’Auc m’apparait soudain, tel que je m’en souviens toujours. Telle que je la contemplais un jour, son visage tourné vers moi par-dessus son épaule et son dos nu éclairé par la froide lumière des soleils de Chulak, sa beauté parfaite flottant sur sa peau telle un parfum doux et enivrant.
Le profil noble et farouche de Drey’Auc vient remplacer celui de mon ancienne amante, accompagné comme souvent – bien que de moins en moins fréquemment ces dernières années – d’une vague culpabilité. Illégitime, cependant. Je n’avais à nouveau consommé ma relation avec Shan’Auc que plusieurs années après que Drey’Auc ait demandée l’annulation de notre mariage, ceci afin d’assurer à notre fils un avenir au-delà du camp des Krish’ta – les bannis. Courageuse Drey’Auc. Fière et intraitable. Je crois que Rya’c tient autant d’elle que de moi : ma compagne avait le tempérament d’une véritable guerrière.
Ish’ta, leader des femmes Jaffa de la planète Hak’til. J’avais entretenu une liaison irrégulière avec elle, un moment après le décès de Shan’Auc ; mais nous étions tout deux des caractères trop entiers pour pouvoir nous accorder bien longtemps. Et puis il y avait eut Krista, cette jeune humaine à la vie si chaotique. Là encore, les choses n’avaient pas fonctionnées.
Je me souviens avoir un jour songé que Daniel Jackson n’avait guère de chance dans sa vie amoureuse ; à bien y réfléchir, il n’avait rien à m’envier en ce domaine.
Mais cela n’a pas d’importance ; je ne regrette aucune de ces femmes qui ont émaillées ma vie. Car aujourd’hui comme lors de bien d’autres épreuves passées, leur présence m’accompagne et m’aide à me montrer digne. Au cours de ma longue existence de Jaffa, j’ai connus des échecs, j’ai connus des victoires ; j’aurais seulement souhaité que mon voyage ne s’achève pas sur une si cruelle défaite.
Comme O’Neill et moi l’avions escompté, Râ a déduit à la vue du symbole ornant mon front que nous agissions au nom d’Apophis ; en ce temps, utiliser des humains comme soldats était heureusement une pratique courante, que Râ n’avait d’ailleurs jamais tout à fait abandonné. Des tensions avaient déjà opposées le dieu Serpent et le Seigneur Râ. J’ai dans l’idée qu’à compter de ce jour, ces frictions vont se faire plus ardentes que jamais, et je dois avouer que j’en tire une certaine satisfaction. Mais quand je songe à la manière déshonorante dont nous avons finis entre les mains de Râ, cette satisfaction se mue en honte et en rage.
Nous avions commis une erreur. Une de plus. Nous avions décidés de nous retrouver, trop peu de temps après notre rébellion avortée et en prenant trop peu de précautions, afin de discuter de la suite des opérations.
J’ignore à quel moment j’ai commencé à perdre mes anciens réflexes. A quel moment je suis devenu imprudent et trop sûr de moi. Cet échec monumental aurait dû m’inciter à l’humilité et à la prudence ; mais cela n’avait pas suffit. Non, malgré cela, j’avais encore une fois sous-estimé notre ennemi. Je m’étais montré insouciant et trop audacieux.
Nous avons échangés nos messages en langage crypté, grâce aux communicateurs Oannes fournis par Omo Roca, d’étranges transmetteurs coniques torsadés de couleur mauve. Le signal était mauvais – ces engins avaient été conçus pour fonctionner sous l’océan. Nous avons tout de même pus nous comprendre, et décider du lieu où nous nous retrouverions. Il avait fallut que nous poussions la bêtise jusqu’à conserver les noms de code précédemment choisis pour désigner les différents points de rassemblement. C’est pourtant l’une des premières leçons que m’avait enseigné mon maître Bra’tac : lorsque des membres de votre formation sont capturés, lorsqu’ils sont susceptibles d’être pris vivants et interrogés, il est primordiale de changer tout le vocabulaire pré-désigné. La consigne, dans ce cas de figure, était de le remplacer par une série d’indications en référence direct à des éléments connus de vos seuls destinataires, quitte à reformuler votre message pour chacun d’entre eux si besoin était ; ou bien, former une chaîne de transmission, chacun s’adressant aux soldats dont il est sûr de pouvoir se faire comprendre sans trahir la confidentialité de la dépêche. C’est également pour cette raison qu’il est préférable de connaître autant que possible les membres d’une équipe, aussi bien sur le plan personnel que professionnel. Il était parfois possible de se faire comprendre d’un simple regard par des guerriers qui vous sont suffisamment proches. C’est ce genre de relation que j’entretenais avec Jack O’Neill, avant qu’il ne devienne général.
Oui, nous avons commis de nombreuses erreurs, et une d’entre elles – ou toutes, peut-être – a causée notre perte. Nos esprits se sont laissés distraire par la débâcle de notre mouvement si patiemment organisé ; et c’était bien là-dessus que comptait Râ. Nous, Jaffa, avons un mot pour désigner cela. Khek. La mort. La faiblesse. Car les faibles ne survivent pas.
J’avais effectué de nombreux détours, afin de m’assurer de ne pas être suivit. Me dissimulant, empruntant des chemins détournés, me fondant dans la foule craintive et vérifiant régulièrement que personne n’était sur mes traces. Lorsque j’étais enfin parvenu en vu de notre point de rendez-vous, empruntant pour cela un passage surélevé qui m’offrait une vue plongeante sur la place, je n’étais pas le premier sur les lieux.
J’avais assez rapidement repéré Daniel Jackson. Il avait fait beaucoup de progrès dans l’art du camouflage depuis notre première rencontre, mais il lui restait beaucoup à apprendre. Tout comme moi, il surveillait les alentours, depuis un point bien trop éloigné pour lui offrir une vue correcte.
Il m’avait fallut un peu plus longtemps pour localiser le général O’Neill. Finalement, c’est un brusque coup de vent qui l’avait trahit, faisant virevolter un bref instant les pans de sa tunique hors de l’ombre du rocher ou il s’était dissimulé.
Enfin, j’avais aperçus le colonel Carter. Ça n’avait pas été difficile, mais le tort ne lui en revenait pas : elle venait d’arriver sur les lieux, et de mon point d’observation, elle n’aurait pu m’échapper à moins de disposer d’un dispositif de furtivité.
J’avais observé encore un peu les environs, à la recherche d’une quelconque activité suspecte, et puis m’étais enfin décidé à me montrer. Sans chercher le moins du monde à me montrer discret, je m’étais redressé et avais entamé ma descente vers le creux en aval de nos positions respectives. Comme si c’était là le signal qu’il attendait, O’Neill s’était levé à son tour, secouant ses vêtements et s’étirant paresseusement. Et puis, Samantha Carter m’avait vue, et avait vaguement agité la main à mon intention.
Et c’est alors que tout avait basculé.
O’Neill s’avançait vers moi, se laissant glisser en bas d’une dune de sables à grands pas chaloupés ; Daniel Jackson était en train de ranger quelque chose dans sa djellaba, probablement une paire de jumelle ; le colonel Carter avait adopté un trot léger, et se protégeait les yeux du soleil.
Et puis, j’avais aperçus la lumière.

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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyDim 3 Juin 2007 - 2:33

Un minuscule point blanc, qui clignotait doucement à la surface d’une pierre grise que le vent avait partiellement déterrée. Ou, tout du moins, ce que j’avais pris pour une pierre.
J’eus le temps de crier un avertissement – O’Neill ! A couvert ! – et puis quelqu’un activa la grenade à choc à distance. L’air fut engloutit dans un dôme de lumière d’un blanc éclatant tandis qu’un hurlement strident me vrillait les oreilles ; O’Neill se trouvait juste à l’extrémité de la zone d’action de la grenade, et son corps s’affaissa rapidement, sans qu’il ait pu esquisser un seul pas en arrière, une stupéfaction mêlée de colère peinte sur son visage.
Samantha Carter n’avait rien manqué de la scène ; vivement, sa main plongea dans les replis de ses vêtements ; mais déjà surgissaient du sol meuble des anneaux de transfert qui ne se trouvait pas là trois jours auparavant, lorsque nous avions effectués notre dernière reconnaissance. Cinq séries d’anneaux bondirent dans les airs, propulsant des jets de sable à plusieurs mètres de hauteur, et matérialisèrent dans le berceau désert encore quelques secondes auparavant une escouade de plus de trente soldats. Sans hésiter, car il était trop tard pour que j’envisage de me remettre à l’abri, je tirais de ma ceinture le Zat’nik’tel que j’y avais ajusté et lâchais trois traits d’énergie, qui assommèrent trois Jaffa. Un peu plus loin, deux autres hommes s’écroulèrent, le corps parcouru d’éclairs turquoise ; mais le colonel Carter fut atteinte à son tour par une décharge bleutée, et elle chût sur le côté sans un cri. Son crâne cogna durement une pierre dépassant du sol.
J’aperçus au loin Daniel Jackson, tenant fermement son Zat’nik’tel mais ne le pointant sur personne. Je distinguais à peine son visage, mais le devinais frustré et indécis. La façon dont les choses s’enchaînaient ne lui offrait aucune possibilité de nous venir en aide ; s’il tentait de nous rejoindre, il serait abattu plusieurs minutes avant que ses aptitudes limitées de tireur ne lui permettent de se rendre utile. Pour le moment les Jaffa ne l’avaient pas encore remarqués, mais s’il ne se dissimulait pas immédiatement, ce ne serait qu’une question de secondes.
Un instant, je croisais son regard. Il leva légèrement les bras et secoua la tête, dans un geste d’impuissance totale. Mais en même temps, il se porta en avant, comme si son corps décidait à sa place de ce qu’il convenait de faire.
Je me jetais sur le côté, évitant plusieurs flèches de plasma, et ripostait au petit bonheur tout en saisissant fébrilement mon communicateur Oannes. Sans cesser de distraire nos ennemis, je parlais dans le petit appareil.
« Fuyez, Daniel Jackson. Vous ne pouvez rien pour nous ! Il faut continuer la lutte. »
Et puis, un tir me frappa à mon tour. Pas un éclair de Zat’nik’tel, mais un trait de plasma incandescent, qui vint mugir contre mes côtes. Le choc me jeta à genoux, et une terrible brûlure ravagea mon flanc ; puis une seconde décharge m’atteignit. Je me souviens de ce que fut ma dernière pensée avant de sombrer, et ce n’est pas ma voix qui avait tristement retentie dans mon crâne, mais celle de mon ancien mentor : Bra’tac.
« Tu as commis trop d’erreurs, mon ami… »

Trop d’erreurs, et un ennemi qui n’en laissa échapper aucune ; voilà comment nous nous retrouvâmes dans cette situation, isolés et vaincus, à la merci du seigneur Râ.
Et il y a pire encore. Car notre chute entraîna celle d’Omo Roca.
Ceux qui nous avaient trahis – espions à la solde de Râ – connaissaient certains des lieux où elle résidait. Son apparence inhabituelle réduisait sa marge de manœuvre ; cependant, nous étions parvenus à lui fournir un réseau de caches liées par le Nil et ses canaux. La vélocité avec laquelle elle était capable de se mouvoir sous la surface de l’eau défiait l’imagination.
C’est pourquoi le Seigneur de la Tau’ri prit soin de lui tendre son piège sur la terre-ferme.
J’ignore de quelle façon ils avaient pus la localiser. Peut-être ses espions nous avaient-ils davantage infiltrés que nous ne le pensions ; peut-être la torture déliât-elle la langue de certains de nos hommes ; ou bien peut-être pistèrent-ils le signal de son transpondeur grâce à ceux qu’ils nous avaient confisqués. Quoi qu’il en soit, la femelle Oannes avait été capturée quelques heures à peine après mes deux amis humains et moi-même.
Je m’étire insensiblement, et un tiraillement alarmant me rappelle à l’ordre. Doucement, précautionneusement, je tâte la large plaie circulaire sur mon flanc droit, qui me démange jusqu'à la limite du supportable. Si le second tir qui m’a atteint avait lui aussi été émit par une lance Goa’uld, je n’aurais pas survécu. Mais c’est un Zat’nik’tel qui m’a abattu, et hormis de douloureuses courbatures, cela n’a pas aggravé mon état. Je sens la larve dans mon ventre travailler à ma guérison, régénérant ma chair et reconstruisant ma peau. Ça ne sera pas long. Un fugace instant, je songe inutilement que le temps aurait bien besoin de semblables facultés de régénération.
Et cependant, aujourd’hui encore, il reste un espoir. Alors que nous étions menés vers le palais de Râ par ses gardes Horus richement vêtus, et après que le colonel O’Neill ait narré à Omo Roca – sans fausse culpabilité mais non sans honte – le récit de sa mort future, j’avais annoncé à mes trois alliés que le docteur Jackson avait pu échapper à l’embuscade qui nous avait perdus. Cette nouvelle avait semblé tous les rasséréner – Samantha Carter et le général O’Neill en particulier. Les deux amants avaient même échangés un sourire heureux et confiant, et le regard que mon ami m’adressa brillait d’une lueur féroce. Je réalisais avec un léger étonnement qu’une assurance toute neuve m’avait également envahie. Les bonnes nouvelles gagnent une saveur particulière lorsqu’elles sont partagées.
Pourtant, j’ignore si je dois regretter l’échec de notre rébellion ou me réjouir pour celle à venir. Aux cours des épreuves et des batailles, Daniel Jackson avait gagné mon respect profond et mon amitié. Je mettrais ma vie entre ses mains sans la moindre hésitation ; mais j’ignore s’il saura seul rebâtir ce qui s’était effondré et maintenir ce que Râ cherchera à éradiquer. Cependant, il existe de bonnes chances pour qu’il ait pu rejoindre la résistance, en particulier sans avoir à craindre une surveillance aérienne. Les khek’tak – planeurs de la mort – seront bientôt à nouveau opérationnels ; mais le colonel Carter et moi-même avons veillés à ce que les disfonctionnements introduits dans leur ordinateur de bord, bien que simples à éradiquer en apparence, agissent en réalité en programmes dormant, faciles à décompresser et activables à distance. Du très beau travail. Bien sûr, ce n’était guère surprenant de la part d’un esprit aussi brillant que celui de Samantha Carter. Perdue durant plusieurs années en une époque primitive avec les technologies Goa’uld comme seul sujet d’étude scientifique, elle ne pouvait que finir par maîtriser ces dernières « sur le bout des doigts », comme disent les Tau’ri. Une expression curieuse. Comme la plupart des choses qui concernent ce peuple, aussi étrange qu’attachant.
Distraitement, ma main s’égare du côté de ma tunique maculée de sang séché ; mes doigts palpent une peau neuve et souple, sous laquelle mes muscles meurtris m’élancent encore un peu. Mais bientôt, cette douleur aussi aura disparue.
Mon corps se régénère. Les maladies ne m’atteignent pas. Je suis fort ; résistant. Rapide, réactif, l’esprit vif. Perdre peu à peu ce pouvoir et ces sensations avait été dur, plus pour mon orgueil que pour mon corps ; mais les retrouver aujourd’hui est presque pire. Car je ne peux m’empêcher d’en être soulagé, et cela m’évoque ce que j’ai pu lire parfois dans les yeux d’adeptes du Rosh’na. Cette santé parfaite est une drogue, et c’est aussi par cela que les Goa’uld asservissent les miens. Longtemps, j’ai cru que notre dépendance aux larves n’était que physique. La vérité, c’est que tout guerrier ne peut que souhaiter ce qu’elles peuvent lui offrir. Il n’existe rien qui vaille qu’on y sacrifie sa liberté, mais il n’existe rien non plus qui puisse vous empêcher d’être séduit par cette perspective. Oui, bien que ce retour en arrière me répugne, il me faut l’avouer : c’est une satisfaction de me sentir à nouveau moi-même.
Il y a cependant quelque chose qui me manque, me manque cruellement. Quelque chose que j’ai connu durant les dix premières années de ma vie, et qui, peu à peu, est devenu un souvenir vague et diffus, et s’est fondu dans les années. Ce souvenir a reprit vie quelques nuits à peine après mes premières injections de trétonine. Je m’étais alors éveillé désorienté et perdu dans mon lit de l’infirmerie, sans tout à fait saisir ce qui venait de se produire. Et puis, d’autres nuits, d’autres images ; un jour, j’avais compris.
Aujourd’hui, alors que j’attends paisiblement la mort, je ne regrette ni mes amours passés, ni mes amis défunts, ni les mondes fantastiques sur lesquels j’ai posé le pied, ni même mes choix ; pour tout cela, il est trop tard.
Non, je n’ai qu’un seul regret.
C’est de ne pas pouvoir, une toute dernière fois…

…rêver.


Dans le désert balayé par le vent et harcelé par le soleil brûlant, un homme se tient immobile au sommet d’une haute dune. Ses pieds entourés de tissu s’enfoncent dans le sol instable d’où s’échappe une étrange brume de sable, chassée par les bourrasques chaudes que soufflent les plaines immenses. Il est vêtu d’une longue tunique de toile qui drape son corps comme une cape ; ses hanches sont ceintes d’une ceinture de cuir où sont fixées plusieurs bourses de tissus, et une outre d’eau repose contre sur son flanc. Un lourd sac aux coutures grossières pèse sur ses épaules ; ses poings serrés émergent un peu des amples manches de son habit.
Un foulard grossier est noué sur sa bouche et son nez, et sa capuche tombe bas sur son visage ; on ne distingue guère que ses yeux d’un bleu clair et doux, délavé.
Pourtant, en cet instant, nulle douceur ne perce dans ce regard ; il est d’une dureté qu’on devine inhabituelle et empli d’une douleur qu’on pressent trop coutumière, tandis qu’il fixe la haute pyramide de Râ, joyau d’une terrible beauté et d’une mortelle majesté.
- Bientôt, murmure t-il. Bientôt, je vous en fais le serment.
On dirait qu’il s’adresse à des fantômes. Et, en un sens, c’est ce qu’il fait.
Et puis, l’homme se détourne lentement, comme s’arrachant à une vision douloureuse et à un passé désormais révolu. D’un pas lourd mais ferme, il descend la pente dont le sable roule sous ses pas, vers la caravane apprêtée en catastrophe qui l’attend en-dessous.
Dans le lointain, une plainte résonne un peu dans le ciel d’un bleu intense. C’est une lamentation aux échos métalliques, qui parvient aux hommes rassemblés ici par intermittence, en un mélodieux ressac. Un seul d’entre eux reconnu cette voix pour l’avoir déjà entendu un jour, ou presque ; mais tous restent un moment immobiles, hypnotisés, retenant leur souffle tandis que résonne ce chant triste et magnifique. Pour beaucoup, ce ne peut-être que la voix d’un dieu.
Et puis, la voix s’éteint, meurt doucement. Alors, un à un, sans un mot et sans un bruit, les hommes s’ébranlent et entament leur exode dans le désert Egyptien.



« Règle n°2 : Nul n’assistera dans son Elévation, par le biais de l’Assomption, un individu ne possédant pas les capacités physiologiques et spirituelles nécessaires à la réalisation de l’Ascension. »

Extrait du règlement intérieur du Café de l’Eternité.

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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyDim 3 Juin 2007 - 2:51

Sur les conseils de mat, j'ai ouvert un nouveau topic pour la version revue et corrigée de cette fanfiction plutôt que d'éditer l'ancien. Voici quelques précisions à ce sujet :

Stargate Chronicles est pour moi une fic d'un genre totalement nouveau, pour plusieurs raison : emploi du présent au lieu du passé, récit à la première personne et non à la troisième, histoire composée de petits bouts formant un tout... Je manquais beaucoup d'expérience dans ce domaine, c'est pourquoi s'étaient glissés ici et là quelques erreurs auxquels j'ai remédié.

Afin de ne pas vous obliger à relire cette fic, qui commence tout de même à remplir un certain nombre de pages, je vais répertorier ici les modifications effectuées.

Des changements mineurs ont été ajoutés au passage sur la guerre de Pégase, afin de prendre en compte certaines informations de la saison trois et d'intégrer deux évennements majeurs que j'avais oublié jusqu'à ce que je revois l'épisode : la destruction de la flotte envoyée pour négocier une trève et celle du transporteur contenant plus de trois cent Atlantes.

Mais la modification majeure se situe dans le Tableau II, lors du récit de l'échec de la première rébellion ; j'ai ajouté au point de vue d'Omo roca celui de Sam, Jack et Teal'c ; j'en ai ainsi profité pour décrire plus en détail la manière dont j'imagine que les choses se sont déroulées. A ce sujet, il me faut donner une précision d'importance :

Je refuse tout net d'envisager l'idée que Carter ait pu faire quelque chose d'aussi stupide que de partir à la recherche d'un ZPM qui ne servira jamais à notre réalité. C'est peut-être l'explication la plus logique, voir même la seule qui tienne vraiment la route, du point de vue scientifique, mais au niveau scénaristique c'est une incohérence telle que j'ai décidé de n'en faire qu'a ma tête et de choisir l'option suivante : les voyages dans le temps via le Jumper de Janus nous transportent bien dans le passé de notre propre ligne temporelle. Quand au paradoxe du grand-père, on le glisse sous le tapis et on fait semblant de ne pas remarquer la bosse. Inutile donc de me faire remarquer ce détail dans vos commentaires ; enfin, vous pouvez me dire ce que vous en pensez, bien entendu, mais je ne me lancerais sans doute pas dans un débat sur le sujet.


voila, je pense que tout est dit. Le sujet précédent restera ouvert un moment, afin que vous puissiez récupérer vos commentaires si vous le désirez.
J'espère que vous apprécierez mes ajouts et que vous continuerez à me lire. farao

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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyDim 3 Juin 2007 - 13:21

Je vais juste commenter ce que tu as ajouté, tu connais déjà ce que je pense du reste content .


Ce que je vais dire reste dans la continuité de mon précédent commentaire, c'est à dire que cela reste excellent et formidable !

Tu nous décrit Sam, Jack et Teal'c comme on n'a pas l'habitude de les voir. C'est là que j'apprécis particulièrement le récit à la première personne. On sait ce que les personnages pensent .... Et rien que ça permet de développer les personnages : ce qu'ils ressentent, ce qu'ils veulent, ce qui les agitent ... De les voirs affaiblis, abbatus presque redonne foi aux personnages, surtout quand on voit ce qu'ils deviennent dans la série. Enfin, ce n'est pas l'endroit pour parler de ça Wink .
J'adore ta Sam, ton Jack et ton Teal'c (on verra plus tard pour Daniel ?), et ta façon de nous les décrire. J'vais me répéter, mais ce que tu as fait reste à mes yeux vraiment excellent clap! (j'vais arrêter de te complimenter quand même, faut pas faire de jaloux mrgreen ).


Voilà, en attendant la suite, comme d'habitude :prior:



Ps : Commentaire pas très constructif, certes, mais écrit sur le moment Grace
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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyDim 3 Juin 2007 - 13:52

ha, les ajouts sont très bons, c'est vraiment un récit de qualité. Heureux juste un truc: pressé par le temps, j'ai dû survoler le passage sur les Anciens et j'ai pas trouvé la nouvelle référence à la flotte diplomatique...

sinon, tu n'en démordra pas, tu extermines les Oannes! maaais et les Asgards, ils vont jouer un rôle?

Citation :
Les khek’tak – planeurs de la mort –
en Goa'uld, ça se dit oudajeet. dixit la novelisation du film clin d'oeil

c'est étrange d'imaginer SG-1 combattre Râ après Apophis, Sokar, Anubis, Ba'al... mais j'ai rien à dire mrgreen
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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyDim 3 Juin 2007 - 15:16

Mat Vador a écrit:
J'adore ta Sam, ton Jack et ton Teal'c (on verra plus tard pour Daniel ?)
Non, je crois que ça ferait un peu redondant, d'autant que j'aurais pas grand chose d'interressant à dire sur le sujet. De plus, le thème du Tableau est "Le Sacrifice", et cela ne s'applique pas à Daniel.

Mat Vador a écrit:
pressé par le temps, j'ai dû survoler le passage sur les Anciens et j'ai pas trouvé la nouvelle référence à la flotte diplomatique...
Le passage se situe dans l'avant-dernier passage du tableau I. C'est la première fois que je décris directement un combat Ancien/Wraith, et je dois dire que je suis assez satisfait du résultat final.

Mat Vador a écrit:
sinon, tu n'en démordra pas, tu extermines les Oannes! maaais et les Asgards, ils vont jouer un rôle?
Spoiler:

Mat Vador a écrit:
Citation :
Les khek’tak – planeurs de la mort –
en Goa'uld, ça se dit oudajeet. dixit la novelisation du film clin d'oeil
Ah, mon dieu, que c'est moche ! Je garde Khek'tak. very happy En plus d'être une traduction littéral de "vaisseau de la mort", je trouve que ça sonne bien.

Merci à tout deux pour vos commentaires. Cependant, n'hésitez par à piocher dans vos précédentes remarques, sur l'autre topic ; car je compte le supprimer un jour ou l'autre, et ce serait bien que demeure à ce moment-là une trace de votre avis, qui après tout ne doit pas être bien différent puisque je n'ai changé que des éléments bien précis. farao

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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyDim 3 Juin 2007 - 16:39

Je viens de lire ces fics, et je ne peux que m'extasier devant la qualité !!

De l'excellence, qui enrichit ma (et sûrement celle des autres lecteurs) vision de l'univers de Stargate, en donnant une histoire développée et de qualité à quelques personnages secondaires :

Bravo !!



J'ai repris mon ancien commentaire, car ces textes passent d'excellents à excellents, donc, si je dois rajouter quelque chose, ce ne sera que : Continues !!!!
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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyMar 5 Juin 2007 - 18:25

Bon, après que t'ai critiqué ma fic, je viens me venger sur la tienne. Twisted Evil

Tu utilise un style un peu trop sophistiqué à mon gout. J'ai parfois l'impression de lire un poème en prose. Et moi et la poésie..... Sinon, il est plutôt bon.

Y a quelques rares expressions maladroites comme "géomagnétique" ou "espérer vivre X années en moyenne". Ca, c'est pour la vengeance.

Maintenant, je trouve que tu enrichie assez bien l'univers, tu insuffles une certaine profondeur aux événements assez floues de la série.

Et comme tu disais que les compliments se suffissent à eux mêmes : Bien ! Et le m'arrète là.

J'aime bien khek'tak.

C'est quoi, Noxii (Nox ?) ?
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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyMar 5 Juin 2007 - 20:01

Ienpk a écrit:
Tu utilise un style un peu trop sophistiqué à mon gout. J'ai parfois l'impression de lire un poème en prose. Et moi et la poésie..... Sinon, il est plutôt bon.
Et oui, je sais bien, j'ai tendence à me complaire dans la métaphore et le lyrisme... ange Mais c'est en fait un style que j'aime beaucoup, même si j'ai déjà eut l'occasion de m'apercevoir qu'il ne plait pas à tout le monde.
Ienpk a écrit:
Y a quelques rares expressions maladroites comme "géomagnétique" ou "espérer vivre X années en moyenne". Ca, c'est pour la vengeance.
Ah, c'est ma hantise, les aspects scientifiques. Géomagnétique, j'avais vérifié dans le dico, ça m'avait semblé convenir. Quel est le terme adéquat ? Et pour l'autre citation, quel est le problème ? pale
Ienpk a écrit:
Maintenant, je trouve que tu enrichie assez bien l'univers, tu insuffles une certaine profondeur aux événements assez floues de la série.
Et comme tu disais que les compliments se suffissent à eux mêmes : Bien ! Et le m'arrète là.
Merci ! farao (Et oui... les remerciements aussi se suffisent à eux-mêmes XD)
Ienpk a écrit:
J'aime bien khek'tak.
Ahah ! Un autre ! Twisted Evil
Ienpk a écrit:
C'est quoi, Noxii (Nox ?) ?
Yep, pour la logique et surtout pour le fun, j'ai imaginé une evolution du nom au fil des millions d'années.

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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyMar 5 Juin 2007 - 20:13

Citation :
Géomagnétique, j'avais vérifié dans le dico, ça m'avait semblé convenir. Quel est le terme adéquat ?

Géomagnétique, ça peut aller pour le champs magnétique d'une planète mais pas d'une tempète.

Plutôt magnétique ou éléctromagnétique.

Citation :
Et pour l'autre citation, quel est le problème ?

Une espérance de vie moyenne... Faut vivre combien de fois pour avoir une moyenne de son espérance de vie ?
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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyMar 5 Juin 2007 - 20:31

Ienpk a écrit:
Géomagnétique, ça peut aller pour le champs magnétique d'une planète mais pas d'une tempète.

Plutôt magnétique ou éléctromagnétique.
Je me suis basé sur cette phrase de Carter, dans l'épisode rattaché à cette planète :
Citation :
CARTER : A geomagnetic storm is building up, we shouldn't stay long.

Ienpk a écrit:
Une espérance de vie moyenne... Faut vivre combien de fois pour avoir une moyenne de son espérance de vie ?
lol! Le plus drôle, c'est qu'en écrivant la phrase je savais que quelque chose clochait... Merci, j'ai édité en "Je pourrais vivre encore trois-cent-cinquante-deux ans, d'après l'espérance de vie moyenne de mon espèce".

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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyMar 5 Juin 2007 - 21:12

Citation :
Je me suis basé sur cette phrase de Carter, dans l'épisode rattaché à cette planète :
Citation:
CARTER : A geomagnetic storm is building up, we shouldn't stay long.


Oui, ben, ERREUR ! Parce que la science Stargatienne ne vaut rien.

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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptyMer 6 Juin 2007 - 2:03

Fini Sleep

J'adore. C'est un point de vue extremement intéressant, on a l'impression de faire partie de l'histoire.
Style toujours clap! pour que j'arrive encore à comprendre à cette heure ci.
Tu utilises tres bien la première personne, que ce soit du point de vue des personnages ou du "notre".
Tu jongles aussi tres bien avec les temps, c'était pas gagné d'avance.
Enfin, tu restes tres cohérent avec les évenements qu'on connait, challenge réussi.

Je me suis pas ennuyée une seconde Sora
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MessageSujet: Re: Hors-série I - Stargate Chronicles   Hors-série I - Stargate Chronicles EmptySam 30 Juin 2007 - 20:36

Je voulais en lire un petit morceau... et j'ai lu la totalité. C'est ce que l'on appelle un récit "accrocheur".

J'aime beaucoup le café de l'Eternité. A chaque fois que j'y pense, je ne peux m'empécher de faire un paralléle avec cet épisode de Star Trek Voyager où le capitaine Janeway visite pour la première fois le Continuum Q. Ce dernier s'avére être une ferme en bord de route au milieu d'un désert, selon une perspective tout aussi métaphorique, et on y trouve également un journal supposé refléter tout le savoir de l'univers. Je pense également au Dernier Restaurant Avant La Fin Du Monde, lieu extrémement branché s'il faut en croire le Guide Du Voyageur Galactique. Bref, il y a là quelque chose qui flatte l'imaginaire.

Pour parler plus spécifiquement de ta fic, je dois dire que la collision entre les Anciens revenant de Pégase et le nouvel empire Goa'uld méritait amplement d'être narrée, et je m'étonne de n'y avoir jamais songé. Si je devais choisir un extrait de fanfic à intégrer au "canon" de la franchise, ce serait celui là.

Ce qui m'a également, et élégament, surpris, c'est la façon dont ces "chroniques", par le biais des voyages temporels, deviennent une vraie fanfic SG1/SGA. Cependant, j'ai beau aimé ce que tu écris, mon opinion sur les épisodes "Before I sleep" et "Moebius" reste inchangée: c'est de la m****. Je ne pense pas devoir en expliquer la raison, car, si je te cite...
Citation :
Je refuse tout net d'envisager l'idée que Carter ait pu faire quelque chose d'aussi stupide que de partir à la recherche d'un ZPM qui ne servira jamais à notre réalité.
... il devient évident que tu partages ma rancune envers les scénaristes.

Je ne chercherai pas la première version de cette fic. Le suspens sera donc total. Comment vas tu traiter l'histoire du "pére" de Reese? Parleras tu de l'espéce parasitée par les goa'ulds aprés les unas et avant les humains, briévement aperçue dans le film? Que feras tu de l'Alliance des Quatres? Verrons nous le roi Arthur et ses chevaliers? Tu as tant à raconter...
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