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 [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie

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Skay-39
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptySam 8 Sep 2007 - 23:37

Non, non, désolé, ce n'est pas un nouveau chapitre... Pas encore...

Juste un petit message pour vous avertir de ce que je viens de rééditer toute cette fic pour y inclure de menues modifications, rien qui nécessite que vous vous y replongiez ; cependant, il serait peut-être utile de vous mentionner que j'ai décidé de changer le nom de mon Asgard fétiche et malfaisant, Hotthné, en Athär. Lorsque j'ai commencé cet épisode, j'ai choisis le nom sans y penser, notamment parce que je ne pensais pas la publier un jour. Mais plus j'y pensais, et moins il me plaisait. Alors, j'en ai choisis un autre : Athär. Je trouve que ça sonne plus nordique, et puis aussi un peu plus menaçant.

Voi-la... J'espère que la nouvelle identité de mon méchant préféré vous plaiera...

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Webkev
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptyDim 9 Sep 2007 - 10:09

protest protest protest

Grrrrr. Moi qui, consultant ma boite mail ce matin, était ravi de voir qu'un nouveau message avait été posté sur ce topic, je me disais, "Chouette, Skay va nous régaler d'un chapitre de plus".

Bon, soit, c'est pas trop grave, je vais faire une cure je le sens Crazy

Sinon, même si je m'étais habitué à Hotthné, le nom d'Athär me parait en effet plus judicieux pour un Asgard. Quoique Hotthné n'était pas si mal Wink

Je suis encore plus impatient maintenant de découvrir les nouvelles péripéties que SG 1 va devoir affronter afin de déjouer les plans machiavéliques de Hotthné, euh Athär Razz
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Skay-39
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptySam 15 Déc 2007 - 12:28

Chapitre VII
Incursion


Au même moment, planète mère de Ba’al, palais du Grand Maître.

La lourde table de bois ouvragée traversa la pièce sans faire montre de la grâce que ses formes élégantes semblaient suggérer, laissant dans son sillage les fragments de fins flacons colorés aux parfums épicés, de petits coffrets de bois au contenu éparpillé et diverses statuettes de céramique brisées. Elle se fracassa contre un mur doré, imprimant des meurtrissures profondes à de délicates moulures qui avaient sans doute nécessités de nombreuses heures de travail attentif ; les débris de bois noirs et luisants ricochèrent contre les dalles de pierre dans un concert de cliquetis évoquant des ossements déversés sur le sol d’un caveau.
Et ce son était une douce musique aux oreilles de Ba’al. D’ordinaire, ces subtiles mélodies étaient de petits plaisirs que le Seigneur Goa’uld appréciait tout particulièrement, et qui avaient le don de le mettre de bonne humeur ; aujourd’hui, il lui aurait fallut bien davantage. Car le message qui venait de lui être transmit à travers le Chap’aï était des plus inquiétant.
Le Grand Maître fit volte-face et s’avança à grands pas vers le large miroir qui décorait tout un pan de son salon personnel. L’étendue cristalline, dont la surface dispensait une discrète lueur mouvante, lui renvoya l’image d’un homme aussi inquiet que furieux. Passant nerveusement une main aux mouvements encore saccadés dans sa chevelure souple, il adressa à son reflet pâle un regard noir.
Les choses… se passaient mal. Le temps lui était peut-être compté, désormais.
Dans la glace, un visage sévère l’examinait sombrement sous deux sourcils froncés. Il était si sûr, pourtant. La Khadal’Kesh était l’arme rêvée, arrivée à point nommé ; il n’avait pas envisagé que quoi que ce soit puisse ne pas se dérouler selon ses plans. Et maintenant…
Bien sûr, à l’heure actuelle, l’Arche de Destruction s’était sans doute déjà activée ; c’est dans ce but qu’il avait fait tout son possible pour interdire aux Tau’ri l’accès à leur porte, pour la noyer sous les flammes. L’Arche y aurait survécu, protégée par son bouclier – il le savait sans l’ombre d’un doute. Le temps gagné serait-il suffisant ? La base d’opération Tau’ri était-elle déjà tombée sous le feu de la redoutable machine ?
« Si ce n’est pas le cas… S’ils contactent les Asgard… » songea le Grand Maître avec un frémissement qui lui inspira dégoût et amertume.
Le feraient-ils ?
« Ils y ont tout intérêt. »
Ba’al avança vers la fenêtre qui s’ouvrait sur l’atmosphère venteuse et agréable de sa planète mère. Une fois face à l’immensité de la plaine, il se sentit mieux. Etait-il claustrophobe ? Le parasite reptilien qui composait la partie la plus importante de son être appréciait instinctivement les lieux étroits et protégés, mais son hôte en revanche chérissait les grands espaces. Dans les moments de tension, les instincts primaires de ce réceptacle avaient tendance à transparaître dans son inconscient. Peu de ses frères auraient été prêts à le reconnaître ; mais Ba’al veillait à ne jamais oublier qu’il était fait de chair et de sang. Oh, supérieur, il l’était ; car après tout, lorsque l’on possède les pouvoirs d’une divinité, lorsque l’on est vénéré par des millions de personnes, alors, ne mérite-t-on pas le nom de Dieu ?
Dès la prochaine session de l’Assemblé des Grands Maîtres, il remettrait en cause la soumission des Goa’uld aux Asgard – d’autres le soutiendraient, il le savait. Bien sûr, il fallait espérer que les Garants du Traité n’auraient pas déjà exigés son exécution d’ici là. Mais comment l’éviter ? Il ne pouvait nier être à l’origine de l’attaque contre la Tau’ri, et il serait folie que de placer tous ses espoirs en un artéfact dont il savait en définitive bien peu.
A moins, bien sûr… A moins que…
Ba’al eut un regard surprit, intrigué. Et puis il esquissa un léger sourire, et laissa même échapper un bref rire de satisfaction. Ses yeux avaient retrouvés leur habituelle lueur malicieuse.
Il avait eut tort de se laisser aller. Après tout, il y avait toujours une solution pour ceux qui se montraient suffisamment malins.
Ou suffisamment impitoyables.

Temps restant avant désactivation de la porte des étoiles : 11 minutes 7 secondes.

A l’extérieur de la base de Cheyenne Mountain, où régnait une agréable fraicheur estivale bien que cette saison soit encore loin, la nuit était tombée depuis un bon moment déjà. Une nuit sans lune qui aurait dû être noire, d’un noir profond piqueté d’étoile ; et non pas de cette nuance bleu foncé délavée aux teintes assourdies. Mais de puissants projecteurs étaient allumés un peu partout, autour de l’entrée du complexe, au sommet du grillage à haut voltage – pour l’heure désactivé –, et à intervalles réguliers le long de la route serpentant vers la base ; les lumières s’accrochaient au flanc de la montagne, se perchaient en haut de pilonnes mobiles, se dressaient même sur les toits de toile du QG de surface. Et ces spots, à l’éclat cru et aveuglant, révélaient une agitation comme Cheyenne Mountain n’en avait plus connue depuis longtemps.
Quelques groupes armés passaient en courant, croisant des militaires solitaires qui avançaient d’un pas vif – donnant et recevant des instructions par leur radio ; un peu partout s’élevaient par intermittence les voix basses et crachotantes des transmissions radios sécurisées. Pour le technicien-sergent Pierre-Emile Bradley Simsky, connu de tous sous le seul nom d’Emil Simsky et parfois aussi sous le sobriquet goguenard de « Smith », cette atmosphère avait toujours recelée quelque chose d’onirique. La vue de ces projecteurs trouant l’obscurité était comme un obscur signal qui provoquait sur lui un étrange effet, une influence à la fois apaisante et euphorisante. Un cocktail qui ne lui avait jamais beaucoup réussit. C’était dans ces moments là, l’esprit vague et l’imagination en cavale, qu’il avait commit ses plus grosses – mais heureusement rares – bévues. Une fois, il s’était même mit à chantonner (le rouge lui monta aux joues à l’évocation de ce souvenir) en présence de son supérieur direct – lequel lui avait passé un savon mémorable et amplement mérité, ce qui n’empêchait pas le sergent Simsky de nourrir à son égard un sombre ressentiment.
Pierre-Emile était un jeune-homme de vingt-huit ans de haute stature, mince et nerveux ; à première vue, on aurait put le croire chétif, mais il appartenait simplement à cette catégorie de personne dont le corps semble incapable de retenir la moindre parcelle de graisse – ce qui ne l’avait en aucune façon empêcher de se constituer une musculature appréciable. Les joues creuses, le nez fin, le cheveu ras et la mâchoire anguleuse, tout était réunit pour lui conférer un visage de brute sans cœur ; si ce n’était ces grands yeux d’un bleu limpide, qui faisaient incontestablement craquer les filles mais qu’il désespérait de jamais pouvoir teinter d’une lueur dure et intraitable. Car il fallait bien l’avouer, Pierre-Emile – ou bien Emil, comme il se faisait connaître, n’éprouvant pas la même révérence que son père pour les prénoms Français – n’était pas vraiment ce qu’on pouvait appeler un militaire aguerrit. Les seules cicatrices qu’il comptait à son actif étaient celles laissées à son amour-propre par les plaisanteries de ses camarades de classe à propos de ses origines plus que diversifiées, et résumées de façon admirable par son patronyme. Pierre-Emile pour son père français et Bradley pour sa mère américaine ; quand à son nom, Simsky, il le devait à ses grand parents paternels polonais.
Emil soupira, tentant de résister à la somnolence qui l’envahissait insidieusement. Tout autour de lui, des soldats déplaçaient au mieux les fourgons participant à l’évacuation, afin de faciliter au mieux l’arrivée du long convoi de camions-benne – des bennes qui, pour une obscure raison, étaient chargées à raz-bord de sable. Cependant, l’utilité des plusieurs dizaines – voir centaines – de tonne de sable au sein d’une base d’étude satellitaire ne le concernait pas. Il avait entendu dire qu’il s’agissait de « noyer un foyer », et ça lui suffisait. Ne pose pas de questions inutiles et tu n’apprendras rien que tu es sensé ignorer.
Une voix forte et agacée retentit soudain derrière lui.
- Nom de Dieu, pourquoi est-ce que ces camions sont encore là ? Qui est le demeuré qui est affecté à la colonne huit ?
Emil eut une vague pensée compatissante pour le pauvre gars qui avait prit du retard dans son planning. Le colonel Smudd – surnommé Smudge par quelques anciens, ah ah, bravo les mecs, bien trouvée celle-là – risquait de lui faire passer un sale quart d’heure s’il parvenait à lui mettre la main dessus. C’était un homme encore plus intransigeant qu’il n’en avait l’air, ce qui n’était pas peu dire ; sa coupe parfaitement réglementaire, son perpétuel regard noir et sa grande mâchoire carré lui donnait un air de requin bodybuildé.
Prit d’un vague doute, Emil vérifia sa propre liste. Un instant plus tard, il poussa juron de quatre lettres, et le réitéra à deux reprises tout en se saisissant de sa radio.
- Euh, contrôle, ici régulation, la colonne huit est attendue à la base d’opération, balbutiât-il rapidement. Hum, terminé.
- Bon sang, qu’est-ce que vous foutiez, soldat ? siffla immédiatement le colonel, dont la voix lui parvenait à la fois dans son dos et dans sa radio.
Emil tâcha de se faire discret.
- Désolé, monsieur, couinât-il.
Seul un vague grognement lui répondit. Emil soupira. Merde. Il s’était laissé distraire par une analyse de sa propre distraction. Phénoménal… Après un instant d’hésitation, il décida d’aller faire un rapide petit tour dans les environs pour se remettre les idées en place. Il avait quelques minutes avant le prochain arrivage, et il resterait joignable sur sa radio. Sans compter que la présence de Smudd dans son dos le mettait mal à l’aise.
Guidé inconsciemment par sa curiosité, le jeune-homme se dirigea vers la sortie de la mystérieuse base de Cheyenne Mountain, ce fameux complexe sur lequel planaient tant de rumeurs farfelues…

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Dernière édition par le Mar 22 Jan 2008 - 18:56, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptySam 15 Déc 2007 - 12:30

Temps restant avant désactivation de la porte des étoiles : 1O minutes 47 secondes.

Les hommes qui s’extrayaient de l’étroit boyau de l’accès de secours allumaient uns à uns la lampe fixée à leur P-90, et les faisceaux lumineux se croisaient en tout sens, tressautant d’un mur à l’autre en découpant au passage des silhouettes nerveuses. Un peu plus loin, devant les portes endommagées de l’ascenseur principal, Jack prenait le pouls d’un cadavre décérébré. La procédure qui consistait à s’assurer du décès d’un corps en partie pulvérisé lui avait toujours semblée doublement morbide.
Le colonel s’éloigna de corps de feu Peter Padington et rejoignit Teal’c, qui surveillait l’angle du couloir menant au laboratoire de Carter. Bien évidement, il ne s’agissait pas de la salle de travail attitrée du major, mais elle y passait la majeure partie de son temps ; à tel point que l’on se sentait presque mal à l’aise lorsqu’on changeait de place un microscope, comme si ce geste revenait à tripoter une babiole intime posée sur une étagère.
- Vous avez repéré quelque chose de suspect ? interrogea le colonel tout en massant son poignet droit.
Il observa ses doigts à l’extrémité tachée de sang. L’ascension avait rouverte sa blessure.
Après un instant, le Jaffa tourna légèrement la tête dans sa direction.
- Les dispositifs de surveillance et d’éclairage sont bien hors-service, mais n’ont subis aucuns dégâts visibles, commença tranquillement Teal’c – une petite lueur ironique apparut dans l’œil du colonel O’Neill devant cette énonciation de la simple évidence. Quant à nos radios, elles sont inopérantes.
Jack eut l’air d’avoir avalé un chargeur de Beretta. Par reflexe, il pressa aussitôt la touche d’émission, et ne fut même pas récompensé par le traditionnel clic sonore.
- Magnifique, grognât-il. Merci de m’avoir gardé le meilleur pour la fin.
Il soupira, et puis se rapprocha du gros de la troupe.
- Très bien, ouvrez tous grand vos oreilles. Ceci est une mission de reconnaissance très particulière... (Il marqua une pause). En fait, je ne suis même pas certain que vous ayez été correctement briefés, alors je vais vous faire un petit topo. Nous sommes ici pour vérifier des rumeurs selon lesquels une bande de… bestioles… de haute technologie… se promèneraient en ce moment à cet étage. D’après nos informations, elles sont rapides, nombreuses et dangereuses.
Ne vous attendez pas à trouver la moindre électronique qui réagisse correctement durant votre progression, parce que toute la zone est hors réseaux. Nos radios elles-mêmes ne fonctionnent pas, mais ça n’a pas d’importance, ajoutât-il en haussant la voix tandis que ses hommes vérifiaient fébrilement la chose par eux-mêmes, parce qu’on ne se séparera probablement pas. Si j’ordonne le repli, rejoignez ce point et rejoignez les niveaux inférieurs. Si un ordre d’évacuation est émit, rejoignez ce point et ralliez la surface. Si vous ne savez pas quoi faire, rejoignez ce point et ralliez la surface. C’est bien comprit ?
Tous acquiescèrent, bien conscients que « si vous ne savez pas quoi faire » signifiait « si je suis tué ».
- Alors, en avant. Hicks, Evans, vous couvrez nos arrières.
L’un derrière l’autre ou bien par groupe de deux, les hommes se mirent à progresser de part et d’autre du couloir. Teal’c et le colonel O’Neill allaient en tête, balayant prudemment l’obscurité et surveillant les angles des murs.
Daniel dépassa quelques soldats et vint se placer derrière le colonel.
- Dites, je viens de songer à quelque chose, fit-il à mi-voix. Si votre intention est simplement de vous faire une idée de la situation, pourquoi ne pas se contenter des caméras ?
Jack lui jeta un regard hautain.
- J’y avais pensé, Daniel, qu’est-ce que vous croyez ? Griffins m’a informé que les caméras du niveau 19 ont cessés d’émettre.
- Comment ça ? Elles ont été détruites ?
Jack leva les yeux au ciel, et se contenta de désigner une caméra parfaitement intacte placée juste au-dessus de leur tête.
- D’après ce qu’il m’a expliqué, il semblerait qu’elles aient tout simplement cessés de fonctionner, fit-il d’un ton badin. D’ailleurs, la plupart des relais électroniques transitant par ce niveau ont eus quelques ratés.
Daniel stoppa net, que ce soit à cause de ce qu’il venait d’apprendre ou bien du choc dû à l’emploi du mot « transitant » par le colonel.
- Et vous ne craignez pas que la machine ne soit à l’origine de ce phénomène ?
- Si ce n’était pas le cas, j’en serais très surpris, répondit le colonel tranquillement sans cesser de progresser.
Daniel réprima une grimace de découragement – ou d’exaspération – et rattrapa son chef d’équipe.
- D’accord. Et vous n’êtes pas non plus inquiets à propos de ce champ anti-interaction électromagnétique et de…
- Quoi ? fit Jack en stoppant net à son tour.
- Quoi ? répéta immédiatement Daniel, sur la défensive.
- D’où est-ce que vous sortez ce terme ?
- Hum, et bien, c’est celui que Sam a utilisé dans son rapport, dès votre premier voyage dans la galaxie d’Ida…
- Ouais, ben, laissez tomber. J’ai eu mon compte pour la journée. Enfin, de toute manière, quel que soit ce truc, j’ai des raisons de croire qu’il n’agira pas sur nos armes.
- Si vous tablez sur le fait qu’elles soient trop primitives pour être prises en compte, je vous rappelle que ce n’était pas l’avis des Tollan, signala Daniel.
Jack perçut des froncements de sourcil parmi les membres de son équipe, et décida d’éclaircir ce point afin d’éviter que le doute ne s’installe.
- Ecoutez, je préfèrerais pouvoir presser la détente ne serait-ce qu’une fois pour m’assurer de ce que je dis, mais ça risquerait de ne pas être très discret. Ce qui compte, c’est que d’après moi cette technologie fonctionne de la même façon que celle utilisée par les Asgard pour bloquer notre iris lorsqu’ils décident de nous rendre une petite visite.
- C’est plus que probable, répondit Daniel prudemment.
- Et c’est sans doute aussi la même technologie qui protégeait le Labyrinthe du Marteau de Thor, poursuivit Jack en tâchant de ne pas paraître trop content de lui.
- Labyrinthe dont les mécanismes n’affectaient pas les armes Tau’ri, acheva Teal’c calmement, mais avec une note d’approbation dans la voix.
Daniel haussa les sourcils un instant.
- Perspicace, commentât-il enfin d’un air appréciateur.
Jack O’Neill s’immobilisa et considéra un instant le linguiste avec suspicion.
- Je n’aime pas beaucoup l’incrédulité que je détecte dans votre voix, glissât-il d’un ton acerbe ou perçait comme un avertissement.
Le visage de Daniel se teinta d’une surprise innocente, et il leva les deux mains en une illustration des plus éloquentes d’un « J’ai rien dis ! » de cours de récréation.
- Je n’ai rien dis, ajoutât-il d’ailleurs d’une voix égale.
Jack allait répliquer lorsqu’un mot de Teal’c lui fit recouvrer tout son sérieux.
- O’Neill.
Quelque chose dans le ton du Jaffa – qui aurait pourtant semblé parfaitement neutre à n’importe qui d’autre – l’incita à une absolue discrétion ; le colonel interrompit donc le faisceau lumineux émanant de son arme et adressa un signe de la main aux six autres membres de son équipe, Daniel inclut, pour leur signifier de faire de même. Deux d’entre eux se contentèrent de fixer sur la lampe le capuchon sensé la protéger, et Jack décida après réflexion de ne pas relever. Il rejoignit silencieusement le Jaffa ; ce dernier l’incita à jeter un œil par-delà l’angle du couloir.
Jack se pencha précautionneusement, chercha un instant ce que Teal’c tenait à lui montrer et étouffa un grognement de dégoût.
Une dizaine de mètres plus loin, une étrange créature était agrippée à mi-hauteur d’un mur de béton, son dos blanc nacré remuant légèrement dans la pénombre du couloir. Le colonel reconnut immédiatement un des drones dont Becquert lui avait fait une description sommaire – il fallait dire que ce genre de bestiau ne courrait pas les couloirs du SGC… du moins, en général.
La partie principale de son corps était formée d’un galet blanc semi-translucide, qui semblait vaguement éclairé de l’intérieur ; cette faible lueur faisait ressortir les quelques runes fines et blanches aux contours noirs qui décoraient sa circonférence. Un bec recourbé et anguleux le prolongeait sur l’avant ; une grande pierre rouge remplie de reflets sombres luisait à son sommet, et le colonel avait du mal à ne pas la considérer comme un œil cyclopéen. Six pattes, formées de trois sections aux articulations compliquées ; leur extrémité couleur ivoire, épaisse bien que pointue, contrastait avec l’extrême finesse et la couleur sombre des deux premiers segments.
Et, enfin, il y avait la queue.
On sentait immédiatement que c’était là la partie dont il fallait se méfier. Sa base large et pourvue d’une crête crénelée prenait naissance sur l’arrière du rubis ovale, et s’affinait très rapidement jusqu'à l’aiguillon final ; celui-ci s’achevait par deux pointes droites et d’aspect rigide, couronnées de deux cercles situés sur l’arrière et reliés à la partie principale par des rayons courts et épais. Quelque chose dans la configuration de cet appendice, sa manière nerveuse de se mouvoir, sa position haute sur le corps du drone lui conférait un aspect singulièrement menaçant.
Tout à son observation, le colonel ne remarqua pas le manège de la créature avant qu’un bref éclair de lumière ne lui blesse les yeux.
- Il est occupé, signala Teal’c d’un ton égal.
Cette remarque amena Jack à observer de plus prêt les agissements du drone, et il constata qu’en effet, celui-ci était occupé ; occupé à quoi, voila qui était plus incertain. La créature se tenait fermement agrippée à un boîtier métallique fixé au mur à hauteur d’homme, et relié à la fois au sol et au plafond par un câble épais. Elle s’agitait de temps à autre, se penchant en avant et en arrière, et quelques grésillements assourdis se faisaient parfois entendre. Le colonel pesta intérieurement contre son angle d’observation ; le corps de la chose lui dissimulait ses activités.
Et puis, avec un temps de retard, il comprit la proposition que sous-entendait la phrase du Jaffa. Teal’c suggérait de profiter de son inattention pour neutraliser le drone. Le colonel reconnaissait que posséder un spécimen plus ou moins intact de ces envahisseurs pouvait s’avérer un atout non négligeable.
Reculant silencieusement, il considéra rapidement ses hommes.
- Evans, appelât-il sèchement mais toujours à voix basse.
Le sergent, qui conversait avec le major Hicks au mépris des ordres, tressaillit et s’avança rapidement. Il redressa son casque qui glissait sur son crane prématurément dégarni.
- Monsieur ? fit-il prudemment.
- Venez par ici.
L’homme s’approcha silencieusement, et, sur l’invitation du colonel, se pencha vers la chose. Il tressaillit et marmonna un juron fasciné.
- Quelle saloperie…
O’Neill lui donna un petit coup sur l’épaule à la fois pour l’inciter à la discrétion et pour attirer son attention.
- Vous avez reçu une formation de technicien, non ?
- Affirmatif, répondit le sergent. Hem, plus ou moins, nuançât-il ensuite.
- Sur quoi est-ce que ce truc est perché ?
Le sergent Evans sembla un instant totalement désemparé, et puis se pencha à nouveau vers le point rouge brillant dans l’obscurité.
- Voyons voir… Hem… Bon, ce n’est ni un des compteurs électriques, ni une interface de dérivation. Ce n’est pas non plus un des relais informatiques, ni une…
- Je me moque de ce que ce n’est pas, Evans ! siffla O’Neill, qui regrettait très fortement l’absence de Carter.
Teal’c haussa un sourcil, et leva lentement un doigt à hauteur de ses lèvres. Jack grimaça.
- Désolé, monsieur, reprit Evans qui ne semblait pas plus ému que ça. Je crois que c’est un des boitiers de contrôle des procédures d’urgence. Il y en a un au niveau 19 à cause des labos. De tous les trucs dingues qui s’y passent sans arrêt…
- Procédures d’urgence ? le coupa O’Neill, le regard alerte. Evacuation et mise en quarantaine, décontamination, systèmes anti-incendie ? Tout ce bazar ?
- Ça, plus les dérivations des systèmes de communication d’urgence et la mise en isolation d’un niveau, ouais. Je veux dire, affirmatif. Mais ce n’est pas une interface interactive, monsieur. Seulement un relai. Je veux dire, à moins de ne posséder le matériel adéquat, on ne peut pas faire grand-chose à part interrompre la liaison entre les postes. Et encore… temporairement seulement.
O’Neill fit signe à trois soldats de le rejoindre.
- On va supposer que ces bestioles ont l’équipement en série, répliquât-il brièvement – puis, au premiers des trois hommes qui se tenaient devant lui : surveillez-moi cette saleté. Et vous deux – les deux militaires restant se redressèrent –, il y a une armurerie à deux couloirs d’ici. Vous suivez le C-6 sur vingt mètres, et…
- Monsieur, je connais le chemin, monsieur, fit le plus jeune des deux, dont les yeux semblaient briller d’impatience – O’Neill réalisa qu’il s’agissait d’une femme, bien qu’il ne puisse dire ce qui avait pu le lui indiquer. Qu’est-ce que vous voulez que nous vous rapportions ?
Jack fit défiler un instant dans son esprit les caractéristiques de chaque arme susceptible de se trouver au Weapons' rus du SGC, comme dans le menu d’équipement d’un personnage de jeu vidéo. Fusils à pompe SPAS-12, fusils d'assaut M-4, P-90 en pagaille ; lance-grenades M-32, mines Claymore et C4, lance-roquettes LAW et SMAW, et même des lance-fusées légers. Peut-être aussi des Stinger…
- Ramenez-moi un peu de tout, fit-il d’un air décidé. Je ne veux rien laisser au hasard. Prenez Stalling avec vous, ajoutât-il en songeant à la masse de métal que tout cela allait représenter, et ne traînez pas en chemin.
Les deux soldats effectuèrent un bref salut militaire, et puis rejoignirent le troisième membre de leur unité improvisée.
- Et nous ? demanda Daniel, dont O’Neill avait oublié l’existence.
Jack échangea un bref regard avec Teal’c.
- Nous, on va se préparer à l’attaque, répondit-il ensuite.
- Ça risque d’attirer les autres bestioles, fit remarquer le docteur Jackson. J’espère que vous avez un plan, au cas où ça se produirait ?
O’Neill prit un air blasé.
- Il nous faudra amorcer un repli stratégique et temporaire afin d’éviter une confrontation susceptible de tourner en notre défaveur.
- Vous voulez dire « fuir » ?
Jack sembla s’accorder quelques secondes de réflexion.
- Je préfère ma formule, indiquât-il finalement d’un ton léger. Ça sonne mieux sur les rapports.
- Heu… Mon… Mon colonel ?
Jack se tourna vers le soldat chargé de surveiller l’intrus.
- Curtis ? Est-ce qu’il a bougé ?
Le jeune-homme le regarda d’un air apeuré.
- Je… Heu, je…
O’Neill sentit son estomac se nouer désagréablement.
- Juste un instant, mon colonel ! chuchota l’homme fébrilement. J’ai détourné le regard juste un instant !
- Imbécile !
Jack fit volte-face en levant son arme, tandis que Teal’c faisait tournoyer sa lance serpent et que Daniel brandissait son P-90, tous scrutant fébrilement les murs à la recherche de la lueur morbide de l’œil écarlate.
Il y eut un gargouillement métallique, un éclair rouge fusant dans le noir, un rugissement de lumière blanche ; et un nuage de sang éclaboussa les murs de béton tandis que les rafales de fusils-mitrailleurs se répercutaient à travers les couloirs déserts.


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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptySam 15 Déc 2007 - 12:39

Temps restant avant désactivation de la porte des étoiles : 9 minutes 16 secondes.

Emil jeta un œil à droite et l’autre à gauche. Personne ne lui prêtait attention, ce qui n’était guère étonnant ; tous ceux qu’il pouvait observer semblaient avoir une liste de tâches à effectuer plus que conséquente et paraissaient aussi tendus que des athlètes sur le départ du cent mètres. Cela ne fit qu’accentuer la curiosité avide du technicien-sergent : que pouvait-il bien se passer sous cette montagne qui justifia tant de remue-ménage ? Certes, il n’ignorait pas que les cellules de crise étaient rarement situées sur les lieux des conflits ; mais ce n’était pas des négociateurs, tacticiens ou ambassadeurs qui couraient en tout sens en brandissant listings et ordinateurs portables aux coques renforcées. Qu’est-ce qui pouvait bien rassembler ici une telle force de frappe ? Une recherche de fugitifs ? Une prise d’otage ? Ou bien une alerte à la bombe ?
Emil n’avait pas songé à cela. Noyer un foyer… Comment fallait-il interpréter cette réponse ? Quand on la lui avait faite, il s’en était contenté. Maintenant, il regrettait de n’avoir pas demandé davantage de précisions. Même si, bien sur, on lui aurait sans doute recommandé de faire son boulot et de se mêler de ses affaires, merci bien gamin.
Bon. Un coup d’œil, juste un. Après tout, rien ne le distinguait du personnel accrédité ; personne n’avait prit le temps de leur distribuer les brassards différenciant les trouffions de base – dont il faisait bien sûr partit – des militaires rompus dans le Secret des Dieux.
Prenant un air détaché, Emil franchit le périmètre et s’aventura là où il n’avait nul droit de se trouver. Se tenant au-delà de la limite arbitraire, il remua les orteils à l’intérieur de ses rangers ; incroyable, ce qu’on pouvait se sentir plus utile dès lors qu’on ne s’agitait plus en périphérie de l’action véritable. Dès lors qu’on ne s’agitait plus…
Ouais. Rester planter là, c’était le meilleur moyen de se faire remarquer. Mieux valait faire un petit tour d’un pas vif et décidé, jeter un œil là où il pouvait et retourner aiguiller ses camions-bennes à son poste. Arborant un air occupé et un regard soucieux, il avança vers une tente plus éclairée que les autres, attiré comme un moustique par l’éclat d’une lampe dans la nuit.
- Hem, monsieur ! Monsieur, s’il vous plait !
Emil se retourna, et s’aperçut qu’il était la cible de ces appels autoritaires. Un homme en blouse blanche entouré de ses congénères lui faisait signe depuis l’intérieur du tunnel d’accès au complexe. Le jeune soldat jeta un rapide coup d’œil autour de lui, inquiet à l’idée qu’on puisse remarquer sa présence là où il n’avait rien à faire – vraiment rien.
- Oui, oui, vous ! lança le scientifique de cet air un peu irrité propre aux « cerveaux » – et qui pouvait être si agaçant –, croyant sans doute qu’Emil n’était pas certain d’être la personne interpellée.
Le technicien-sergent s’avança rapidement jusqu'au groupe impatient, afin d’éviter que celui-ci n’attire l’attention sur lui.
- Qu’est-ce que je peux faire pour vous ?
- On aurait besoin d’un coup de main pour porter tout ça jusqu’aux ascenseurs, signala l’homme en désignant une pile de caisses en aluminium. On a utilisé un chariot pour les monter, mais je ne sais pas où il est passé, et on est un peu pressés par le temps.
Emil jeta un coup d’œil dans son dos.
- C'est-à-dire que…
- Juste une minute, bon sang, s’énerva le scientifique. Je vous rappelle qu’on n’a pas de temps à perdre.
Emil capitula. Qu’est-ce qui lui avait prit d’aller traîner dans le coin ? Maintenant, il espérait seulement pouvoir filer avant qu’un officier supérieur ne le remarque. C’était tout lui. Il fallait toujours qu’il se fourre dans des situations qui le faisaient passer pour un crétin. Peut-être y avait-il d’ailleurs quelque chose à en déduire…
- D’accord, je vais transporter tout ça. Mais ensuite, il faudra que je file.
- C’est ça, commenta l’autre d’un air absent.

Temps restant avant désactivation de la porte des étoiles : 5 minutes 3 secondes.

Les deux soldats placés devant le puits d’accès à la surface ne s’étaient pas montrés bien bavards depuis la disparition de l’unité formée tant bien que mal, de bric et de broc – surtout de broc – par le major Griffins. Les quelques tentatives de discussion s’étaient vite éteintes, tuées dans l’œuf par les tâches de sang sur les murs, la pensée du corps de Padington gisant quelques étages plus haut et l’oppressant silence régnant sur tout le complexe. Oui, le silence, surtout le silence. Qui pourrait remplir une telle absence de son ?
- ‘de Dieu ! lâcha soudain celui de droite – un type râblé aux cheveux presque entièrement rasés – tout en remettant en place la courroie de son P-90. C’est vraiment glauque, cette base, quand il y’a pas un bruit dans les couloirs.
La tentative était vaillante, mais échoua comme les autres. Son voisin, un grand noir au beau visage, se contenta de faire éclater une bulle de chewing-gum rose non réglementaire avant de lancer un « Hon, hon » approbateur.
Pas d’annonces officielles résonnant dans les couloirs. Pas de tintement de cloche en provenance des ascenseurs. Pas de chuintement des portes coulissantes. Aucun bruit de pas.
Quoique…
Les deux soldats levèrent leurs armes avec un instant de retard alors que le major Griffins surgissait à l’angle du couloir.
- Trop lent, fit sèchement celui-ci ; son regard s’arrêta sur la porte que gardaient les deux hommes. Où en sont-ils ?
Les deux hommes s’entreregardèrent, et puis le plus trapu s’avança.
- Non ne savons pas, major. Le colonel O’Neill n’a pas établit le contact comme prévu.
Griffins le scruta, sourcils froncés. Ses cheveux roux clairs renforçaient la noirceur de ses yeux.
- Qu’est-ce que vous dites, soldat ? fit-il d’un ton menaçant.
- Monsieur, je dis que nous n’avons pas eus de nouvelles depuis que l’unité s’est engagée dans…
Le major Griffins l’interrompit d’un geste vif de la main.
- Pourquoi n’avez-vous avertis personne ?
Les deux militaires échangèrent un nouveau regard, et puis le second s’avança à son tour, comme dans l’éventualité ou il devrait prêter main-forte à son collègue contre l’attaque d’un fou furieux.
- Pardon, major, mais avertir qui ?
Griffins resta silencieux un instant.
- Aucune idée, lâchât-il enfin. Bon sang, je savais bien que c’était un plan foireux… ajoutât-il dans un soupir.
- Pardon ?
- Rien.
L’officier se passa une main sur le visage, ébouriffant ses cheveux clairs ; et puis, il sembla prendre une décision, et son regard se fit décidé. Il passa entre les deux hommes, écartant le grand noir de la crosse de son fusil, et entreprit de déverrouiller le sas hermétique.
- Monsieur ? fit l’afro-américain, bafouillant à cause de son chewing-gum. Qu’est-ce que vous faites ?
- Et vous, soldat, qu’est-ce que vous mâchez ? répondit tranquillement Griffins tout en armant son fusil avant de faire basculer la porte.
Un bruit de déglutition laborieuse lui parvint.
- Rien, major, répondit le soldat d’une voix un peu étranglée.
Ledit major venait de pénétrer dans le boyau, après s’être très sommairement assuré de l’absence de tout robot tueur. De toute manière, leur présence se serait sans doute manifestée par un signe sans équivoque, comme par exemple la disparition de la moitié de sa tête.
- Je vais monter voir ce qu’il en est. Si vous n’avez aucunes nouvelles d’ici, disons, quinze minutes, l’un de vous ira confirmer l’alerte invasion auprès du Général. Pas en surface, ajoutât-il soudain. Passez par la salle de contrôle. D’ailleurs…
Le major pesta tandis que la liste des difficultés à venir s’allongeait dans son esprit.
- Si ce que nous a raconté le docteur Becquert se révèle exact, alors emprunter les ascenseurs pourrait être méchamment risqué. Vous devrez… en référer au major Carter.
La façon dont il avait lâché cette dernière instruction indiquait qu’il ne voyait pas bien comment la blonde géniale pourrait se dépêtrer avec tout ça. Faisant volte-face, Griffins entama son ascension. Pour la troisième fois, les gardes échangèrent un coup d’œil.
- Ah, et verrouillez derrière moi.
Griffins disparut à leurs regards, escaladant l’échelle avec vigueur ; les bruits mats de ses bottes frappant les barreaux allèrent en décroissant, tandis qu’il dépassait les niveaux 27 puis 26. Le trapu aux airs de para ferma lentement la lourde porte kaki et fit basculer la poignée de sécurité, étouffant les derniers échos de cette progression. Le grand noir sortit de sa poche de poitrine une nouvelle tablette de chewing-gum, la déballa et la fourra dans sa bouche.
Et tout deux reprirent leur poste, plus silencieux encore qu’auparavant.

Temps restant avant désactivation de la porte des étoiles : 5 minutes 3 secondes.

Il n’est de batailles plus confuses que celles qui se déroulent dans l’obscurité. Les ténèbres exacerbent les peurs comme les sens ; elles rendent les sons plus intenses, les lumières plus éclatantes, les menaces plus proches. Dans cette confusion, un homme peut devenir une bête – ou se croire en plein cauchemar.
Et l’affrontement sans pitié qui se déroulait dans un couloir obscur du niveau 19 tenait bien du cauchemar, sinon du massacre ; la mort du soldat Curtis n’avait été que l’ouverture des hostilités.
L’air était saturé des claquements haletants des P-90 et de ceux plus isolés des Beretta, des feulements de la lance de Teal’c, des cris des soldats et des menus murmures de ploiement cristallin indiquant la position de la créature. Au cœur du vacarme, c’était-là les sons les plus effrayants.
Daniel leva son arme et pressa la détente à trois reprises ; les brefs éclairs l’éblouirent, les détonations claquèrent à ses oreilles, résonnèrent le long de ses bras. Les balles frappèrent le béton, sifflèrent dans le noir ; chacune d’elle manqua d’une bonne trentaine de centimètres l’éclair rouge et ivoire qui bondissait d’un coin du plafond à l’autre, se déplaçant avec une telle célérité qu’on ne pouvait l’apercevoir que du coin de l’œil ; la chose gargouilla, un éclair de lumière blanche fusa en rugissant, un homme hurla, hurla longtemps. Un nouveau saut amena le drone juste au-dessus de l’archéologue, et Daniel se jeta à terre tandis qu’une épaisse poussière de béton jaillissait du sol là où il s’était tenu.
Il se retourna à l’instant où une nuée de balles en provenance de trois armes au moins frappait une bulle ivoire qui s’était soudain dressée autour de la créature gargouillante – « Oh, non, on est tous mort », songea le docteur froidement – et un cône de lumière en provenance d’un P-90 vint soudain éclairer la chose, ramassée sur elle-même dans un angle de plafond à la manière d’une araignée de haute technologie. Elle se recroquevilla encore plus en crachant sous cet assaut. Trois tirs de zat’nik’tel jaillirent, qui furent tous stoppés par la barrière immaculée.
- Teal’c ! Buttez-moi cette saloperie ! hurla Jack O’Neill, avec dans la voix une fureur sans retenue.
La fin de sa phrase fut noyée par le son d’une flèche de plasma jaune-orangé qui traversa tout le couloir pour venir frapper précisément la sphère vaporeuse. Le drone se ramassa un peu plus sur lui-même et sa longue queue se déploya ; Teal’c se jeta durement contre un mur pour éviter le rayon mortel qui traça une ligne persistante sur la rétine du docteur Jackson. Deux autres traits de lumière jaillirent, le premier sectionnant le bras d’un homme entre le coude et l’épaule et le second remplaçant son cœur par une large cavité bouillonnante. Daniel contempla avec une sensation de calme absolu le visage du sergent Evans, dont les yeux de vidèrent de toute expression tandis qu’il glissait le long d’un mur qui portait les stigmates des deux décharges mortelles. L’archéologue avait la sensation d’avoir le cerveau totalement anesthésié, la sensation que ses pensées étaient aussi pesantes que du plomb fondu. Seul au milieu de la foule hurlante et affolée, le jeune-homme s’adossa à un mur et se laissa glisser jusqu’au sol.
Il serra les bras autour de ses jambes, ferma les yeux et laissa reposer son front contre ses genoux.

Jack trébucha sur le corps d’un homme, ou peut-être d’une femme. Il bascula en arrière, heurta durement le sol, sentit une chaussure écraser son avant-bras ; deux salves de plasma blancs hurlèrent au-dessus de sa tête et un cri retentit. Pour une raison inconnue, cela l’emplit de fureur.
Le colonel se redressa vivement, et, hébété, tituba violement, son sens de l’équilibre inexplicablement compromis. Il sacra tout en ouvrant le feu au jugé, dans la direction de l’éclair pourpre auréolé de blanc qui venait de se jeter sur le dos d’un de ces hommes pour bondir aussitôt au plafond ; les balles frappèrent son bouclier qui se matérialisa dans un frémissement bleu et blanc. Le drone, dévié par le tir, manqua sa cible et percuta une épaisse conduite avant de toucher le sol. Il se réceptionna en souplesse sur ses longues pattes flexibles, et O’Neill – le cœur cognant dans sa poitrine, la respiration courte, les globes oculaires en feu – pressa encore la détente. Une nouvelle salve heurta la barrière frissonnante qui sembla vaciller ; simultanément, des traits de feu qui ne pouvaient avoir qu’une seule origine touchèrent également au but.
Et trois balles traversèrent le champ de force.
Parmi elles, une seule atteignit la chose ; sa vélocité était si réduite qu’elle se contenta de rebondir sur une patte filiforme, qui tinta comme du cristal. Mais ce son fournit à Jack O’Neill une satisfaction sauvage et un brusque regain de détermination.
La créature agita encore sa queue ; Teal’c dû se mettre à couvert pour échapper à ses redoutables attaques, bien que les épais murs de béton aux non moins épaisses armatures de métal n’offrent qu’une protection très limitée face à une telle puissance de feu. Jack recula lui aussi, dans l’intention de se trouver un abri relatif ; et c’est avec une sorte d’émerveillement incrédule qu’il se sentit trébucher pour la seconde fois depuis que les premiers coups de feu avaient été tirés.
C’est alors qu’il comprit qu’il se passait ici quelque chose d’inédit.
Tournant son regard sur la droite, il vit Daniel, prostré contre un mur ; derrière lui, plusieurs soldats, hébétés, restaient étendus au sol en regardant le sang couler de leurs larges blessures. Il regarda à sa gauche et avisa le major Hicks, appuyé un peu plus loin contre un mur, qui semblait sur le point de perdre connaissance bien que son corps ne parut pas présenter la moindre plaie. Quant à lui-même… La rage qui bouillonnait dans ses veines n’avait absolument rien de naturelle. Elle était maladive, irraisonnée. Psychotique.
Il leur arrivait quelque chose, à lui et à ses hommes ; il devait les tirer de là de toute urgence.
Il y eut alors le bruit d’une épée vivement tirée d’un fourreau ; le drone atterrit sur le mur en face du colonel après un bond de plus de quatre mètres. Il se réceptionna avec élégance et exécuta un léger dérapage qu’il compensa d’une subtile torsion de ses pattes élastiques, défiant allègrement les lois de la physique – pour autant qu’en sache le colonel.
Il leva son aiguillon vers le visage du militaire, et l’extrémité brilla de blanc.
Pleinement conscient de son impuissance, Jack O’Neill n’esquissa pas un mouvement lorsqu’un éclat immaculé soudain l’aveugla.

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[Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 Trophy12
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptySam 15 Déc 2007 - 12:42

Temps restant avant désactivation de la porte des étoiles : 3 minutes 11 secondes.

Emil saisit une large mallette de métal et la souleva non sans mal. Il crut bien qu’il allait s’étaler par terre, entraîné par le poids de la valise, et puis parvint tant bien que mal à s’en saisir.
- Qu’est-ce qu’il y a là-dedans, des échantillons de roche ? grognât-il.
- Un analyseur de fréquence radiative portable. C’est le plus perfectionné sur le marché, et il vaut plus que ma voiture. Prenez-en soin.
- S’il coûte aussi cher qu’il pèse lourd, je ne doute pas qu’il soit très précieux…
- C’est la dernière, signala le docteur distraitement.
« Comme si je n’avais pas vu les cinq en dessous de celle-ci… » songea Emil sombrement. Depuis qu’il leur facilitait la tache, les autres penseurs avaient considérablement ralentis la cadence. Situation d’urgence, d’accord, mais pas au point de se fatiguer…
Le jeune homme jeta un œil à la blouse du type. « Dr. Hope », indiquait l’étiquette fixée sur sa poitrine. C’était un homme trapu, d’une cinquantaine d’années, pourvu d’un casque de cheveux épais d’une indéfinissable couleur grisâtre et d’un visage aux traits étrangement relâchés.
- C’est un vrai bazar, en ce moment, commenta le docteur d’un ton badin. Bien sûr, au SGC, on est jamais à l’abri d’un imprévu – j’irais même jusqu’à dire qu’on est à l’abri du prévisible, gloussât-il. On rentre, on sort, et pendant ce temps on se creuse la tête avec le peu qu’on a. On ne sait même pas de quelle planète provient le…
- Planète ?
Le regard de l’homme se fit soudain plus alerte et il le considéra d’un œil soupçonneux. Emil se maudit intérieurement. Il n’avait put se contenir.
- Bien sûr. Planète. Cette base gère des satellites, et qui dit satellite dit planète, récitât-il rapidement. Dites-moi, quel est votre niveau d’accréditation ?
Emil se rembrunit, un peu boudeur ; et ce n’était pas seulement à cause du mensonge à peine passable que l’autre venait de lui servir. Que n’aurait-il donné pour pouvoir jeter au type un regard amusé tout en répondant nonchalamment « maximum »…
- Nul, marmonnât-il cependant.
Il repositionna la caisse qui lui sciait les doigts. Loin de faire preuve d’une ombre de sollicitude, le docteur Hope lui jeta un regard de reproche.
- Vous n’auriez pas dû vous trouver à l’intérieur de la zone d’opération sécurisée, fit-il remarquer sévèrement.
- Je sais.
Le vieux singe l’observa encore un moment avant d’accélérer encore le pas – Emil renonça à suivre son rythme.
- Déposez ça dans l’ascenseur, et ça ira.
Emil saisit le message – du moins, il espérait qu’il y en avait bien un – et commença à croire qu’il pourrait échapper à une remontrance.
Alors, les lumières se mirent à vaciller.

Temps restant avant désactivation de la porte des étoiles : 2 minutes 4 secondes.

Le déflecteur du drone brillait encore d’un intense éclat blanc lorsque Jack O’Neill retrouva l’usage de ses yeux. Un choc brutal avait projeté avec force le mécanoïde contre un mur, et son bouclier semblait n’avoir pas amortit la brutalité de l’attaque ; la créature gisait sur le dos, remuant faiblement, émettant un étrange sifflement désorienté. Sur son flanc, une marque d’impact concentrique ; Sur le sol de béton, un peu plus loin, une douille rouge encore chaude.
Et, debout au dessus du cylindre de plastique et de métal, un fusil à pompe à la main, il y avait…
« Griffins ? »
Jack se demanda un instant s’il n’avait pas une hallucination, et cela en disait bien long sur son état mental ; car aussi inattendue que fut la présence du major en ce lieu, elle était loin d’égaler les insolites merveilles que le colonel O’Neill avait pu observer tout au long de ses voyages interstellaires. Comme en réponse à ces pensées, le major – sans quitter des yeux ce que son intervention inopinée avait momentanément mit hors d’état de nuire – murmura lentement :
- Bon Dieu, dîtes-moi que je rêve…
La créature eut un brusque sursaut, et se retrouva sur ses pattes par un inexplicable mouvement de torsion. Griffins leva son arme, mais avant qu’il n’ait pu ouvrir le feu, une rafale de balles envoya bouler le drone à plusieurs mètres. Des étincelles jaillirent, des balles ricochèrent sur les murs tandis qu’une vague sphère argentée se dessinait par intermittence.
Debout au centre du couloir, se tenant avec indifférence au milieu des tâches de sang tapissant le sol, Daniel Jackson s’agrippait à son P-90 comme le fou à son pinceau. Et lorsque l’on s’attardait sur les traits du docteur, la comparaison paraissait soudain nettement moins saugrenue.
- Est-ce qu’on peut s’en aller, s’il-vous-plait ? demandât-il d’une voix parfaitement calme – d’un calme à faire froid dans le dos.
Un instant plus tard, Jack ceinturait l’archéologue et le jetait au sol tandis qu’une aiguille de lumière allait creuser un trou circulaire de la taille du poing dans le mur au fond du couloir.
- Bon sang, restez au sol, Space Monkey ! siffla O’Neill.
Alors, plusieurs choses se produisirent simultanément. Le colonel entendit le sifflement de la créature et le son plaintif de ses membres ; il perçut aussi une brusque cavalcade en provenance d’un couloir adjacent, et un hoquet de surprise suivit de quelque chose de lourd frappant le sol ; deux détonations de fusil à pompe résonnèrent, et Griffins hurla : « Restez pas plantés là ! »
O’Neill releva la tête pour voir les trois soldats qu’il avait envoyé à l’armurerie seulement quelques minutes auparavant épauler qui un lance-grenade M-32, qui un fusil M-16, qui un SPAS12. Un nombre incalculable de courroies s’entrecroisaient sur leur poitrine, et les armes qu’ils n’avaient pas pris le temps de laisser tomber au sol entravaient leurs mouvements. Jack ressentit une pointe d’inquiétude lorsqu’il vit un jet de fumée jaillir du canon d’un M-32 tenu par le sergent Jodes, mais le projectile suivit une trajectoire parfaite au-dessus de leur tête pour frapper précisément la sphère argentée. Il y eut un gémissement d’acier et un éclair de feu ; l’onde de choc les balaya durement.
O’Neill roula sur le dos et fouilla des yeux la fumée qui avait envahit le couloir, à la recherche de la silhouette redoutée. Il prit soudain conscience du silence qui s’était abattu sur le couloir.
- N’arrêtez pas de tir ! Prenez les gros calibres ! ordonnât-il.
Les déflagrations reprirent, et le colonel se releva en se tenant soigneusement à l’écart de la zone de tir. Fixant son P-90 à son flanc au moyen d’une courroie prévue à cet effet, il s’empara après une brève seconde d’hésitation d’un des fusils d’assaut M4 déposés par Stalling.
Il repéra soudain l’ombre grise du drone à travers la poussière. Celui-ci se déplaçait avec une vélocité moindre, sans doute en raison de sa coque ivoire fendue qui crachait des flammes bleues. Des balles labourèrent le sol autour de lui.
Alors, une lumière blanche enveloppa la fine silhouette, comme si une main invisible en avait dessinée le contour couleur de brume ; et puis la machine passa en un instant par toutes les teintes du spectre visible avant de se volatiliser.
- Qu’est-ce que ?... murmurèrent simultanément le colonel et le major Griffins.
- Nom de… soufflèrent en cœur Daniel et Jodes.
- Ce truc vient de disparaitre ! s’exclamèrent de concert Stalling et Hicks.
- En effet, confirma Teal’c d’une voix tendue en haussant un sourcil.
Jack ferma les yeux un court instant. Ses pensées se bousculaient, virevoltaient, hurlaient sous son crâne comme une tornade charriant mille tondeuses à gazon. Il sentait le sol tanguer et la nausée grimper peu à peu du bas de son ventre vers sa gorge.
Merde. Ce n’était pas normal, bon sang. Il était un militaire aguerrit. Ce n’était pas normal !
- Mon colonel !
O’Neill ouvrit les yeux et redressa immédiatement la tête. Le lieu était presque entièrement plongé dans l’obscurité, et pourtant la lumière agressa ses pupilles et lui fit monter les larmes aux yeux. Il reconnut tout de même la personne qui l’avait interpellée depuis le fond du couloir.
- Colonel O’Neill ! cria encore la jeune-femme qui avait dirigé l’unité secondaire – il faudrait vraiment qu’il retienne son nom. J’en entends d’autres qui approchent !
- Nous devons quitter cet endroit, fit immédiatement le Jaffa d’un ton sans réplique.
Jack lui jeta un bref coup d’œil. Il comprit aussitôt ce qui se passait dans l’esprit de son coéquipier.
Teal’c savait que quelque chose d’inédit se produisait, quelque chose qui ne l’atteignait pas. Il était indéniable que les militaires présents se comportaient d’une manière totalement hiératique, et le guerrier Jaffa voulait s’assurer que les bonnes décisions seraient prises.
- On se replie ! lança Jack d’une voix forte, faisant écho à cet avis plus qu’avisé.
Tous entamèrent immédiatement la retraite, rebroussant chemin au pas de course au milieu de la poussière et des corps. Après une brève hésitation, le colonel choisit de couvrir les arrières du groupe aux côtés de Hicks – il lui était impossible de dire où se trouvait le drone occulté, mais celui-ci était si endommagé qu’il ne représentait probablement aucune menace.
Jack compta brièvement ses hommes – peu, si peu – et jeta un œil en direction du danger ; son estomac sembla alors croire qu’il avait raté une marche.
- Teal’c, à quoi est-ce que vous jouez ? hurla Jack. Il faut qu’on décarre d’ici fissa !
Le Jaffa ne répondit pas. Il se tenait immobile au milieu du couloir, sa lance-Serpent à hauteur d’œil ; les traits du visage contractés, le regard alerte mais flottant dans le lointain, il se contentait de faire rapidement glisser sa lance d’un bout à l’autre du couloir.
Et puis, sans que rien dans son attitude ne l’ait laissé présagé, il ouvrit le feu. Une unique décharge de plasma fusa dans l’obscurité comme une comète, découpant un instant de longues ombres nettes tout le long du couloir, et frappa soudain un obstacle invisible – situé approximativement à quinze centimètres de la surface du mur. Une puissante gerbe d’étincelle vint ricocher sur la paroi d’en face, aspergeant le sol de virgules incandescents.
Quelque chose se dessina alors au point de l’impact. Un mouvement hésitant, des angles saccadés ; le vide scintilla d’étranges couleurs iridescentes, passant successivement par toutes les teintes de l’arc-en-ciel. Enfin, la forme colorée se détacha de la surface verticale et frappa le sol avec un bruit sourd, celui qu’aurait produit une banale boîte de conserve. Un dernier éclat coloré, une patte qui s’agite convulsivement ; et puis, dans un gargouillement de détresse – de détresse ? Comment pouvait-il envisager que cette chose soit capable de ressentir quelque chose qui se rapprocha de la détresse ? – elle cessa tout à fait de bouger. La surface nacrée de son corps ovale était noircie, barrée d’une profonde plaie vitrifiée. Lentement, l’éclat qui illuminait la pierre de sang sur l’arrière de son corps vacilla, se ternie, et puis finalement s’éteignit tout à fait.
Jack laissa échapper un long, long sifflement. Et puis fit volte-face, les yeux écarquillés, lorsque les bruits de cavalcade se firent plus proches que jamais. Hicks fit quelques pas dans cette direction, et c’est seulement alors que Jack remarqua qu’il se trouvait toujours en leur compagnie.
- Okay, Magic Monster, très impressionnant, admit le colonel. Mais maintenant, on dégage !
Teal’c hocha la tête une seule fois, et tous trois remontèrent le couloir au pas de course en surveillant attentivement leurs arrières. Le colonel saisit au passage le drone fumant par la queue – son poids le surprit et manqua le faire s’étaler contre un mur.
La course était effrénée. Les soldats d’ici et d’ailleurs remontaient les couloirs à toute allure, enchaînant les embranchements bien trop vite pour être tout à fait sûrs de ne pas se tromper de chemin – droite, gauche, gauche sur C5 – avec pour seul éclairage celui dispensé par leurs P-90, qui bondissait sur les murs au rythme de leurs pas, dans une totale confusion ; jetant de fréquents coups d’œil par-dessus leur épaule, le cœur tressautant chaque fois qu’une ombre suspecte surgissait dans leur champ de vision, apercevant parfois les autres membres de leur unité disparaissant au coin d’un couloir. Et puis, enfin – même si en fait leur retraite ne devait pas avoir duré plus de trois, voir deux minutes – leur porte de sortie se profila à l’horizon.
O’Neill et l’ancien primat franchirent l’angle du dernier couloir à reculons, braquant leurs armes vers les bruits de pas plaintifs. O’Neill considéra un bref instant Daniel, Griffins et les trois autres rescapés qui les attendaient au mépris des ordres devant le puits d’accès à la surface – ou aux niveaux inférieurs.
Et soudain, ils apparurent.
La ressemblance avec une armée Réplicateur en marche était frappante. Le même empressement frénétique, la même redoutable implacabilité, les mêmes reflets métalliques.
Cependant, on distinguait davantage de souplesse dans la façon dont s’actionnaient les membres graciles, davantage d’individualité dans la manière dont les drones bondissaient parfois sur un mur pour gagner quelques mètres ; et surtout, une menace plus tangible dans la lumière blanche qui gagna soudain toutes les queues dressées.
- A couvert ! siffla le colonel.
« Wroof-SWAARP ! Wroof-SWAARP-SWAARP ! »
Les deux membres de SG-1 bondirent sur le côté un instant avant que les éclairs de lumière blanche ne viennent labourer le mur derrière leur dos. L’arrête du couloir s’évapora un instant plus tard, obligeant le duo à se bousculer encore un peu plus.
- On dégage, on dégage !
Soudain, la pénombre se dissipa un bref instant ; les lumières sur les murs et au plafond se mirent à clignoter, et le colonel ralentit le temps de lever un regard nerveux vers les lampes fixées au-dessus de sa tête.
Alors, loin derrière le groupe armé surveillant l’accès aux autres niveaux, une première porte hermétique commença à se refermer.

A plusieurs dizaines de mètres de là, sur le boîtier de contrôle portant les griffures des longues pattes du drone solitaire, un trou aux bords déchiquetés offrait un regard sur les entrailles du relais électronique.
En s’approchant un peu plus, on pouvait distinguer à travers cet orifice – dans la profonde pénombre combattue seulement par quelques diodes rudimentaires – une lueur bleue atypique pulsant par intermittence. Elle provenait d’un étrange dispositif en forme de vis, partiellement enfoncé dans le boitier métallique.
Alors la marée rouge et ivoire déferla, changeant le sol en une surface mouvante et irrégulière où dérivaient de gros œufs pourpres lumineux ; immédiatement, cet éclat discontinu augmenta d’intensité et dispensa un bourdonnement strident.
Et les lumières commencèrent à briller et à s’interrompre de manière hiératique.

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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptySam 15 Déc 2007 - 12:46

- Teal’c… On court ! jeta le colonel tout en suivant son propre conseil, tandis qu’une seconde puis une troisième porte entamaient leur fermeture.
Le Jaffa n’avait bien évidemment pas attendu ce judicieux conseil. Il dépassa son supérieur, lui arrachant au passage le drone abîmé des mains, et commença à le distancer.
Daniel se tenait au milieu du groupe de militaires inquiets, tenant son P-90 comme un véritable soldat ; il semblait avoir en grande partie reprit ses esprits – comme toutes les personnes présentes, par ailleurs.
Faisant volte-face, le docteur observa le couloir qui se verrouillait peu à peu, intersection par intersection ; parfois, les chuintements et claquements des lourds panneaux blindés s’accompagnaient du bref bourdonnement d’une serrure électronique, sur les portes le long des murs.
L’archéologue s’avança, bousculant sans ménagement le major Griffins qui le saisit par le bras afin de s’assurer qu’il n’irait pas plus loin.
- Dépêchez-vous ! hurlât-il, le visage marqué par une tension toute Jacksonienne, ses yeux bleu acier étincelant d’une inquiétude presque agressive.
Teal’c avait atteint la dernière section avant le puit lorsque la porte entama sa descente. Le guerrier effectua encore trois grandes foulées avant de se laisser tomber en une glissade parfaite ; le corps désarticulé du drone rebondit deux ou trois fois sur le sol de béton, faisant jaillir quelques étincelles. Daniel se précipita pour l’aider à se relever.
- Descendez le puit ! Repliez-vous ! Repliez-vous ! ordonna d’une voix forte Jack O’Neill qui suivait le Jaffa de près.
Les premiers drones apparurent derrière-lui, au milieu des gravats encore brûlants ; devant, le panneau coulissant s’était déjà à moitié rabattu. Teal’c et Daniel, un genou à terre, lui criaient de se dépêcher tandis qu’en arrière-plan Jodes s’engageait dans le boyau à la suite de Stalling.
Jack O’Neill se jeta à terre et roula vivement sous le volet de métal ; celui-ci heurta le sol avec une violence inhabituelle, écrasant sous la pression de ses vérins hydrauliques la casquette que le colonel avait perdu au cours de son plongeon. Aussitôt, Teal’c le saisit par le bras et le remit d’aplomb.
Une seconde plus tard, trois trous grésillant apparurent dans le panneau de métal tandis que les flèches de plasma à leur origine frôlaient les deux coéquipiers de part et d’autre, les poussant instinctivement à se serrer l’un contre l’autre. A quelques mètres de là, Daniel se jeta au sol in extremis tandis que Griffins se plaquait contre un mur avec bien peu de grâce, glapissant quelque chose comme « Harp ! ». Trois séries de plusieurs « WAM ! » successifs et très rapprochés se firent entendre tandis que les tirs de plasma perçaient successivement les différentes portes sur leur passage.
Teal’c toisa en haussant un sourcil le colonel qui, encore sous le choc, se tenait toujours agrippé à lui. Celui-ci recula vivement, affichant une expression de méfiance circonspecte face au visage neutre du Jaffa, et puis lança vivement :
- Allez, les enfants, on ne traîne pas !
Daniel s’était déjà engagé dans le tunnel. Jack commençait à retrouver nettement ses esprits, d’une façon très perturbante ; il lui semblait que son cerveau était une boule de papier que l’on défroissait peu à peu, faisant cesser une pression et un inconfort dont il peinait un instant plus tôt à prendre conscience. Ses pensées se fluidifiant comme par magie, un détail gros comme un ha’tak lui sauta aux yeux avec la violence d’une mine antipersonnel.
- Où est le major Hicks ? criât-il.
Griffins se retourna brièvement, le visage couvert de sueur. O’Neill doutait que cela résulte simplement de leur course, certes effrénée mais brève néanmoins.
- Il couvrait notre retraite… commença le grand homme roux, jetant un regard alentour comme s’il s’attendait à ce que le major se soit soudain téléporté à leurs côtés.
Jack se sentit pâlir. Brutalement. Son estomac plongea, plongea vers des profondeurs insondables. Il fit défiler à toute allure dans son esprit ces dernières minutes de pure folie, mais les images étaient confuses, incertaines, traîtresses.
Où ? Où avait-il vu Hicks pour la dernière fois ? Et quand ?
Merde. Oh, mon Dieu, merde.
Il avait laissé un homme derrière-lui.
Soudain, un mauvais pressentiment l’envahit à nouveau. Et malgré son état de désarroi, le colonel ne le confondit pas avec une manifestation de la terrible colère qu’il éprouvait envers lui-même.
Il sentit le rétablissement de sa raison se ralentir, quelque chose venant à nouveau lui embrumer les pensées ; une vague, une onde, une moiteur télépathique.
Griffins et Teal’c levèrent soudain leurs armes et ouvrirent le feu dans la direction du colonel, qui se laissa instinctivement tomber au sol et dirigea son arme vers la cible de ses coéquipiers.
Une véritable pluie de balle s’abattit sur le drone qui était en trait de franchir l’un des orifices brulants, si bien que Jack songea furtivement qu’il ne serait pas surprenant que certaines d’entre elles se soient télescopées. Le bouclier se matérialisa aussitôt, alors que le robot se tenait encore sur le bord du passage ; l’image surréaliste qui frappa le colonel O’Neill – à savoir celle d’une boule-à-neige conçue pour les fans d’une série de science-fiction – était si incongrue qu’un mince sourire de dérision étira un instant ses lèvres. Puis il distingua à travers l’éclat de neige du bouclier un second drone, près à ouvrir le feu.
- Griffins ! A vous, descendez !
Teal’c baissa soudain sa lance serpent et saisit quelque chose à sa ceinture. Le colonel O’Neill lui jeta un bref coup d’œil, et le vit avec stupéfaction amorcer deux grenades dont il relâcha le détonateur. Les goupilles frappèrent le sol dans un tintement très théâtral.
- Vous êtes malade ? hurla Jack pour couvrir l’apocalyptique vacarme des tirs d’origines diverses. Vous allez tous nous tuer !
Le Jaffa s’avança droit vers le drone qui s’agrippait aux bords de son orifice sans accorder un seul regard à son supérieur. Le monstre gargouilla et pointa son arme sur le guerrier extra-terrestre.
D’un ample geste des deux bras, Teal’c lança ses projectiles à travers les deux autres bouches déchiquetés ; dans le même mouvement, il posa un genou à terre et baissa la tête aussi bas que possible, adoptant la position d’un danseur classique en fin de spectacle.
- A terre, signifiât-il délicatement.
Les deux déflagrations, derrière le volet blindé, se combinèrent en une puissante explosion qui projeta deux jets de flamme dans le couloir. Un instant plus tard, un troisième nuage de feu vint lécher le plafond tandis que le drone était propulsé à travers les airs, brayant et agitant les pattes d’une manière qui ne manquait pas de comique ; le barrage de son bouclier l’avait efficacement protégé des atteintes du feu, mais la frêle créature n’avait put tenir bon face à l’onde de choc. Le colonel O’Neill se laissa tomber au sol juste à temps pour éviter le mécanoïde qui traversa le couloir en ligne droite, semblant courir sur un chemin invisible à une allure supersonique ; celui-ci vint frapper la seconde porte hermétique, derrière le duo, en y laissant une petite trace d’impact parfaitement sphérique.
Jack se redressa, considéra le drone qui remuait faiblement sur le béton et puis lança au Jaffa un regard venimeux.
- Après vous, sifflât-il en désignant du canon de son arme le puits d’où s’échappaient les faibles échos de bruits de pas.
Teal’c inclina la tête et se laissa glisser dans le tunnel. La manière dont il s’arrangeait pour que sa lance n’entrave pas ses mouvements restait un mystère.
Jack lâcha une dernière salve de balle au jugée, vers les tourbillons de poussière et de fumée qui s’échappaient des trois ouvertures irrégulières dans le métal. Lesquelles, dans une série d’éclairs blancs et de rugissements plasmiques, se trouvèrent brusquement amenées au nombre de huit.
Le colonel se jeta à travers l’ouverture dans laquelle avaient disparus les autres membres de son unité, se rattrapant de justesse à un barreau de l’échelle rudimentaire. La souffrance lui amena presque les larmes aux yeux lorsque son corps, déséquilibré par sa position précaire, imposa à son poignet une torsion qui malmena sa blessure récente ; O’Neill ne s’autorisa cependant pas à soulager sa chair meurtrie avant de n’avoir tiré l’écoutille à lui.
Et puis il descendit l’échelle aux barreaux tâchés de sang. Ses mains volaient d’un degré à l’autre, ne serrant pas le métal plus d’une fraction de seconde ; ses doigts raidis dérapaient, glissaient sur l’hémoglobine noire et visqueuse ; ses pieds ne faisaient guère plus que rebondir brièvement sur les tubes creux et froids.
Daniel. Teal’c.
Plusieurs gouttes de sang chaud se détachèrent de son poignet et frappèrent son œil gauche. Au-dessus de lui, le tunnel était parfaitement obscur. Obscur et silencieux.
Jodes. Stalling.
Rien ne bougeait, rien n’approchait. Mais ça ne durerait pas. Ça ne pouvait pas durer. Les drones allaient forcément fondre sur lui à l’instant ou il atteindrait la sortie.
Griffins. Et ce fichu soldat dont il ne parvenait pas à mémoriser le nom. Qui d’autre ? Non, personne d’autre. A part lui-même.
Il avait perdu les trois septième de son équipe. Ou bien moins ?
Merde. Rien à foutre des maths.
Jamais Jack O’Neill n’avait dévalé une échelle aussi vite.

Temps restant avant désactivation de la porte des étoiles : 0 minutes 3 secondes.

Emil regardait les lampes dont la lueur n’apparaissait que par intermittence. Il était perplexe, mais pas réellement inquiet. En fait, il ne pensait qu’à une chose.
- Bon, et bien, bonne chance, lançât-il rapidement, pressé de déguerpir.
- Qu’est-ce que ça veut dire ?... murmura Hope qui ne semblait pas l’avoir entendu.
Quelques personnes lui adressèrent un vague signe de la tête. Tous contemplaient avec perplexité l’éclairage vacillant.
Alors se produisit quelque chose de plus anormal encore. Une alarme se mit à retentir ; les gyrophares rouges placés dans le haut des murs s’animèrent et projetèrent une lueur dansante et inquiétante sur le béton.
Et, derrière lui, l’épaisse porte blindée du dispositif de quarantaine s’anima avec un bruit sourd.
Emil fit volte-face, une lueur d’incompréhension dans le regard. Il avança rapidement vers la porte.
- Hey, lançât-il d’un ton circonspect, peu désireux de se donner en spectacle s’il ne s’agissait là que d’une fausse manœuvre. Hey, les gars ! s’exclamât-il finalement en se mettant à courir vers l’ouverture qui se rétrécissait rapidement.
Il ralentit avant de l’atteindre ; quand bien même sa vie en aurait dépendue, il n’aurait pas eut le temps de sortir avant la fermeture de l’épaisse paroi basculante. Le rectangle de lumière se réduisit à une ligne avant de disparaître dans un claquement massif ; puis, deux déclics successifs et assourdis firent vibrer ses dents lorsque le passage se verrouillât.
Le sergent posa une main sur l’épais battant comme pour vérifier qu’il ne s’agissait pas d’une illusion, et puis la laissa retomber. Il recula et contempla l’épaisse porte de titane, sans prêter le moindre gramme d’attention aux scientifiques réunis dans son dos qui pépiaient d’un air inquiet.
« Hey, détend-toi, Emil. Y’a pas de lézard*. Ils ont juste fait une fausse manœuvre, et dans quelques secondes, ils vont rouvrir tout ce bazar. »
Ouais, tu parles, Charles*. Il avait un très mauvais pressentiment, et le fait qu’il commence à penser en français en était la preuve.
Derrière lui, les intellectuels se bousculaient et échangeaient des questions anxieuses et inutiles.
- Bon sang, qu’est-ce que c’est que ce bordel ? murmura le sergent entre ses dents.

Temps restant avant désactivation de la porte des étoiles : 0 minutes 0 secondes.

Dans la salle de contrôle de la porte des étoiles, nul de disait mot ni n’esquissait l’ébauche d’un mouvement. Le docteur Thomson se passa la main sur le visage ; le docteur Lee ôta ses lunettes et se frotta les yeux d’un air d’intense fatigue nerveuse. Quiconque eut surgit séant aurait immédiatement été prit à la gorge par l’atmosphère d’incrédulité, d’ahurissement et de totale absence d’espoir régnant en ce lieu.
- D’accord, lâcha soudain le major Carter. J’admets que nous avons un problème.

* Les phrases en italique suivies d’un astérisque sont en français dans le texte.


« Balder le détaille sans haine, sans dureté ; mais ses yeux ne recèlent pas non plus la moindre compassion, lui pourtant si prompt au pardon. Son regard, tristement, s’attarde durant un instant sur la discrète lueur blanche qui givre les bords du bouclier séparant les coupables des innocents. Mais nul ici n’est innocent, et le plus coupable des deux n’est pas celui dont le cerveau contient une puce traceuse émettant un signal dans l’hyperespace. […]
- Balder.
Lentement, le fils d’Odin avança jusqu’au milieu du parloir, tout prêt du champ de force coupant la pièce en deux. Il amorça le geste de se laisser aller en arrière, téléportant sous lui un large siège argenté. Athär inclina la tête. […]
- Es-tu venu contempler ma déchéance ? interrogeât-il d’un ton neutre. Ou bien peut-être – un sourire ironique tordit ses lèvres – tenter de m’arracher un repentir ?
- Ida, Athär, que s’est-il passé ? murmura Balder.
Athär tacha de rester impassible. Rien ne devait l’atteindre. Qu’il reste digne, au moins. Qu’il reste digne.
- Si tu espères, murmurât-il lentement, m’entendre prétendre à un malentendu, je ne perdrais pas mon temps à te dire qu’il n’en est rien. Tu connais la vérité, Bald. Jamais je n’ai fais mystère de mes craintes envers cette menace que j’ai tenté d’éradiquer. Il a fallut que j’agisse, avant qu’il ne soit trop tard. Je m’évertue depuis des siècles à vous faire prendre conscience de toute la puissance que notre ennemi pourrait acquérir… mais le Haut Conseil n’a pas voulut m’entendre.
- Tu n’étais pas alors ce que tu es aujourd’hui. Par la mémoire des Ancuitas, Athär, toi que j’ai un jour appelé ami… Quel démon s’est emparé de ton âme ?
A cela, Athär ne répondit rien. Prenant appuie sur les accoudoirs de son siège, il se leva et avança vers le couloir menant à sa cellule ; puis, comme se ravisant, le Asgard s’immobilisa.
- Un jour viendra votre ruine. En ce jour, vous comprendrez peut-être, juste avant d’expirer, que j’œuvrais dans l’intérêt de tout le peuple Asgard.
Athär conçut un bref trouble ; mais celui-ci fut soudain noyé sous un océan de haine, de mépris et de noire satisfaction.
- Lorsque cette heure brillera, je souhaite de tout cœur être encore de ce monde. Car alors, j’assisterais à cette agonie à laquelle vous aurez vous-même œuvrés.
Et puis il partit. »


Visite de Balder à Athär, date inconnue – sauvegarde mémorielle du criminel Athär.

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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptySam 15 Déc 2007 - 13:09

Voila donc le dernier chapitre de Cheval de Troie... Je viens de réaliser que cela fait plus de 6 mois que je n'ai rien publié. Je suis atterré... Il est vrai que j'ai pendant ce temps avancé mes trois fics, et que la Terminale me prend beaucoup de temps, mais il n'empêche qu'a côté de Sylvouroboros je fais pâle figure... pale Je tâcherais par la suite d'être plus productif.

Voyons... Ah oui, autre chose... Alors que je réalisais un dessin de la planète Alphrasio, je me suis aperçu que je n'avais à aucun moment décrit le temple de la planète... Une fois ce détail noté, il m'est apparut comme un vide monstrueux, et j'ai donc dû le combler. Je vous annonce par conséquent que le passage suivant vient d'être ajouté à la fiction :

Citation :
Bâtit plusieurs siècles auparavant par la population d’Alphrasio – très probablement au prix de nombreux efforts – le lieu de culte semblait à première vue de modeste facture. La pierre nue était dépourvue de gravures ; les colonnes semblaient de simples piliers de roche brune ; nulle fresque ou statue ne venait rehausser l’ensemble. Le visiteur franchissant la porte des étoiles ne remarquait rien de plus au premier abord que la demeure d’un seigneur de relative importance – et non celle d’un Dieu.
Son opinion ne pouvait que changer, cependant, à mesure qu’il s’avançait en direction de l’édifice qui semblait refuser obstinément de se rapprocher. L’air brûlant d’Alphrasio, dont l’haleine faisait trembler le paysage et annihilait les distances, contribuait à cette illusion. Peu à peu, on était frappé par les dimensions réelles des pilastres de grès, par la masse du plateau qu’ils supportaient tant bien que mal, par l’ampleur de l’ouverture qu’on aurait d’abord pensé taillée peut-être à dimension humaine. Sans doute ce peuple attribuait-il aux Asgard la stature de géants.
Le premier étage du temple, constitué d’une bâtisse rectangulaire fusionnée à la falaise - et encadrée sur ses trois côtés exposés par douze piliers massifs supportant l’avancée d’un toit colossal – culminait à quelques onze mètres. Il était en outre surmonté d’un second niveau de plus petite taille, adjoignant douze colonnes – là-encore de moindre importance – et soulignant un toit pyramidale tout en largeur, dont la pointe ajoutait dix autres mètres à la structure. De part et d’autre, reposant sur le premier palier, il y avait deux épaisses plaques de marbre verticales.
Et, surplombant tout cela de sa profonde noirceur, attirant immanquablement les regards, il y avait le symbole de Cronos.
Immense mosaïque de basalte de près de huit mètres de côté incrustée dans la paroi de la falaise au-dessus du toit pointu, elle figurait la tête d’un animal cornu au museau étroit mais à large ramure, que l’on aurait entièrement fendue en deux dans le sens de la hauteur. Cette simple touche suffisait à conférer au bâtiment une atmosphère de sourde menace.
Hélas, du majestueux sanctuaire de l’ancien temps ne demeurait guère qu’une bâtisse en ruine. Une bonne dizaine de pilastres avaient abandonnés la station verticale et gisaient désormais dans le sable sec ; un peu partout, des blocs de roche usés s’étaient détachés, blessant le temple dans sa structure, lui infligeant plaies, brèches et fissures. Des motifs colorés qu’avaient arborés dans un lointain passé les deux stèles de marbre qui encadraient le second niveau, ne subsistaient plus aujourd’hui que les contours. Tout comme les êtres ayant autrefois peuplés cette planète, le temple mort avait cédé la partie au impitoyables triplés régnant sur les cieux.


Et voici la version actuelle du dessin en question. Comme vous le remarquerez, il n'est paso achevé, mais j'ai effectué une coloration rapide pour que vous vous fassiez une idée...
Alphrasio.

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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptySam 15 Déc 2007 - 15:27

Citation :
Voila donc le dernier chapitre de Cheval de Troie... Je viens de réaliser que cela fait plus de 6 mois que je n'ai rien publié. Je suis atterré... Il est vrai que j'ai pendant ce temps avancé mes trois fics, et que la Terminale me prend beaucoup de temps, mais il n'empêche qu'a côté de Sylvouroboros je fais pâle figure... Je tâcherais par la suite d'être plus productif.

Ne t'inquiètes pas, nous ne t'en tenons pas (trop ?) rigueur study .


C'est que tu nous sers (est-il encore nécessaire de la dire ?) un excellent chapitre, même si cette fois un peu plus difficile à lire que les précédents. Je m'explique : pour quelques passages du combat entre les drônes asguards et l'équipe d'O'neill, il était vraiment indispensable de s'accrocher pour saisir tout le contenu du texte, cela étant essentiellement dû au passage en lui-même, puisque tu devais décrire un tas de choses en même temps, et cela a donné des phrases quelques fois un peu longues ... Mais cela, tu n'y peux, ou à mon avis, pas grand juste, de longues phrases, pour la fluidité du texte, étaient indispensables...Ce donc n'est pas une critique ! Juste une précision Wink .


Bon, après le négatif (j'sais même pas si on peut appeller ça comme cela silent ), dissertons sur le positif !

Tout d'abord, le premier passage, en rupture totale avec la fin du chapitre précédent (que j'ai d'ailleurs dû relire, m'enfin, c'est toujours agréable^^). De la description à l'état pure, une table qui vole, un Ba'al mécontent... Que du bonheur pour se mettre dans le bain !

Ensuite, l'introduction d'un nouveau personnage. Emil. Je sens que celui-là va encore se faire remarquer. Son côté français sûrement .... (autodérision, autodérision !). En tout cas, j'ai hâte de le voir à l'oeuvre, et j'espère qu'il aura par la suite un rôle plus important que celui d'un porteur de caisses mrgreen .

Et enfin, le plus croustillants, le meuilleur. Jack team à l'oeuvre, dans les couloirs obscurs du niveau 19, emjambant des cadavres partiels encore fumants... Un conseil :ne pas lire ça après manger ! (pourtant c'est c'que j'ai fait ... biglol ). S'imaginaer ce ghenre de choses et beaucoup plus .... explicite que les voir à la télé What a Face .
J'ai particulièrement apprécié la relation entre Jack et Daniel dans ces passages. O'neill ne voulant pas avoir tord devant ses hommes, et envoyant Daniel sur les roses ...
Quand à Teal'c ? Toujours fidèle à lui-même. J'le vois parfaitement s'arrêter net, observer ce que personne ne voit, et achever le drône farao .


Voilà, ne retiens de mon commentaire que du positif ! Je pense n'y avoir mit que cela.

La suite ! :prior:
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptyDim 16 Déc 2007 - 1:14

Une histoire de l'enfanteuse, ça se ressent.

Une histoire de Skay-39, ça se visualise.

Il y a là une abondance d'informations sur les couleurs, les gestes, les proportions... C'est un manuel rédigé à l'attention d'un metteur en scéne.

Et c'est en fait trés agréable à lire. D'autant plus que le scénario tient en haleine.

De l'humour aussi, avec le dieu goa'uld de service qui casse son mobilier pourtant hors de prix (mais admirons une dernière fois le travail de l'artiste), ou le trouffion de l'armée américaine qui fait effectivement trés fort dans les paradoxes (et encore, qu'est-ce que tu mets aux scientifiques), sans parler des monstres métalliques qui ont apparemment le pouvoir de transformer les SG-troopers en recrues de la 7ème compagnie. Heureusement, avec Teal'c, même les pires situations tiennent du ballet, la virilité en plus.

Citation :
Le colonel O’Neill se laissa tomber au sol juste à temps pour éviter l’androïde qui traversa le couloir en ligne droite
Alors, est humanoïde ce qui a forme humaine, est androïde ce qui a forme masculine, est gynoïde ce qui a forme féminine. Par abus de language, on appelle n'importe quel robot avec une tête, deux bras, deux jambes et les détails un androïde. J'exprime cependant le voeux de ne pas voir ce mot devenir synonyme de n'importe quel truc mécanique, surtout en forme de scorpion.

Sinon, le nouveau descriptif d'Alphrasio et son dessin illustratif sont superbes. ^^

La suite! :adria:
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptyDim 16 Déc 2007 - 12:41

Titto a écrit:
C'est que tu nous sers (est-il encore nécessaire de la dire ?) un excellent chapitre, même si cette fois un peu plus difficile à lire que les précédents. Je m'explique : pour quelques passages du combat entre les drônes asguards et l'équipe d'O'neill, il était vraiment indispensable de s'accrocher pour saisir tout le contenu du texte, cela étant essentiellement dû au passage en lui-même, puisque tu devais décrire un tas de choses en même temps, et cela a donné des phrases quelques fois un peu longues ... Mais cela, tu n'y peux, ou à mon avis, pas grand juste, de longues phrases, pour la fluidité du texte, étaient indispensables...Ce donc n'est pas une critique ! Juste une précision Wink .
En effet, j'ai souhaité rendre la frénésie de l'action et la rapidité mortelle du drône par une succession d'images brèves et frappantes, du genre qu'on finirait complètement essoufflé si on devait le lire à voix haute en ne prenant de pauses qu'aux points. J'ai déjà retouché plusieurs fois ce passage pour le rendre plus lisible, mais je constate que ce n'est pas encore ça. Je vais voir comment le fluidifier davantage. C'est un point important.

Titto a écrit:
Ensuite, l'introduction d'un nouveau personnage. Emil. Je sens que celui-là va encore se faire remarquer. Son côté français sûrement .... (autodérision, autodérision !). En tout cas, j'ai hâte de le voir à l'oeuvre, et j'espère qu'il aura par la suite un rôle plus important que celui d'un porteur de caisses mrgreen .
Non-non, ça y est, j'ai finis avec celui-là, on ne le reverra plus. mrgreen

Plus sérieusement, l'introduction d'Emil est un challenge. C'est le premier personnage totalement sortit de mon imagination auquel j'aimerais donné une plus grande dimension que l'actuel Anderson de Fragments.

Titto a écrit:
Et enfin, le plus croustillants, le meuilleur. Jack team à l'oeuvre, dans les couloirs obscurs du niveau 19, emjambant des cadavres partiels encore fumants... Un conseil :ne pas lire ça après manger ! (pourtant c'est c'que j'ai fait ... biglol ). S'imaginaer ce ghenre de choses et beaucoup plus .... explicite que les voir à la télé What a Face .
Alors là, Titto, tu me fais plaisir, vraiment. D'ailleurs, après réflexion, je pense que je vais ajouter une balise [gore] made in Sylvouroboros au début de ce chapitre. Si celui-ci n'y voit pas d'inconvénient ?...

Titto a écrit:
Quand à Teal'c ? Toujours fidèle à lui-même. J'le vois parfaitement s'arrêter net, observer ce que personne ne voit, et achever le drône farao .
En fait, en revoyant récemment avec plus d'attention des épisodes de SG-1 et SGA, je me suis aperçus que c'était quelque chose qui se produisait relativement souvent. J'entends par là, des évènements qu'on ne saurait vraiment expliquer, tenant simplement au fait que le héros est le héros - par exemple, Ford se réveillant malgré les fléchettes anesthésiantes des Genii, dans "The Brotherhood" (1x16), ou bien Bra'tac sentant instinctivement la duplicité de Teal'c dans "Treshold" (1x02). J'ai voulu placer une scène de ce genre, un peu comme la lutte de volonté entre Schel'nok et Teal'c dans Fragments, mais en moins explicité. Je m'en servirais sans doute encore, bien que pas trop souvent, pour que cela ne vire pas au Deux Ex Machina.

Titto a écrit:
Tout d'abord, le premier passage, en rupture totale avec la fin du chapitre précédent (que j'ai d'ailleurs dû relire, m'enfin, c'est toujours agréable^^). De la description à l'état pure, une table qui vole, un Ba'al mécontent... Que du bonheur pour se mettre dans le bain !
Titto a écrit:
J'ai particulièrement apprécié la relation entre Jack et Daniel dans ces passages. O'neill ne voulant pas avoir tord devant ses hommes, et envoyant Daniel sur les roses ...
Merci. content

Content que ce chapitre t'ai majoritairement plu.


sylvouroboros a écrit:
Une histoire de l'enfanteuse, ça se ressent.

Une histoire de Skay-39, ça se visualise.

Il y a là une abondance d'informations sur les couleurs, les gestes, les proportions... C'est un manuel rédigé à l'attention d'un metteur en scéne.

Et c'est en fait trés agréable à lire. D'autant plus que le scénario tient en haleine.
Sora

sylvouroboros a écrit:
De l'humour aussi, avec le dieu goa'uld de service qui casse son mobilier pourtant hors de prix (mais admirons une dernière fois le travail de l'artiste), ou le trouffion de l'armée américaine qui fait effectivement trés fort dans les paradoxes (et encore, qu'est-ce que tu mets aux scientifiques), sans parler des monstres métalliques qui ont apparemment le pouvoir de transformer les SG-troopers en recrues de la 7ème compagnie. Heureusement, avec Teal'c, même les pires situations tiennent du ballet, la virilité en plus.
Et c'est dix fois plus drôle quand c'est toi qui en parle !... hi hi

sylvouroboros a écrit:
Citation :
Le colonel O’Neill se laissa tomber au sol juste à temps pour éviter l’androïde qui traversa le couloir en ligne droite
Alors, est humanoïde ce qui a forme humaine, est androïde ce qui a forme masculine, est gynoïde ce qui a forme féminine. Par abus de language, on appelle n'importe quel robot avec une tête, deux bras, deux jambes et les détails un androïde. J'exprime cependant le voeux de ne pas voir ce mot devenir synonyme de n'importe quel truc mécanique, surtout en forme de scorpion.
J'avais sérieusement hésité en plaçant ce mot, mais je dispose de si peu de synonymes pour ce qui est quand même l'un des points centraux du récit que j'ai décidé de tenter le coup. Parce qu'avec drône, robot, créature et monstre, on a vite fait le tour.
Content de contraire et l'origine du mot, et les nuances que tu as exprimé. Voici exactement le genre de détail que j'aime connaître.
Je suppose que le terme de droïde n'est qu'une abréviation Star Warsienne d'androïde ?...

sylvouroboros a écrit:
Sinon, le nouveau descriptif d'Alphrasio et son dessin illustratif sont superbes. ^^
Merci ! cheers

Merci à toi aussi pour ce superbe commentaire, comme tous les auteurs de fic voudraient en lire ! :vala:

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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptyDim 16 Déc 2007 - 14:08

Skay-39 a écrit:
D'ailleurs, après réflexion, je pense que je vais ajouter une balise [gore] made in Sylvouroboros au début de ce chapitre. Si celui-ci n'y voit pas d'inconvénient ?...
Une balise comme celle-ci ?
Twisted Evil [gore] Twisted Evil
C'est libre de droits.
Skay-39 a écrit:
Parce qu'avec drône, robot, créature et monstre, on a vite fait le tour.
Euh... Je peux aussi te proposer automate, machine, artifice, unité, ou mécanoïde.
Skay-39 a écrit:
Je suppose que le terme de droïde n'est qu'une abréviation Star Warsienne d'androïde ?...
Tout à fait, de même que borg est l'abréviation star trekienne de cyborg.
Skay-39 a écrit:
Merci à toi aussi pour ce superbe commentaire, comme tous les auteurs de fic voudraient en lire !
Aprés l'encensement de mes fics, l'encensement de mes commentaires sur tes fics. biglol


Dernière édition par le Lun 17 Déc 2007 - 9:07, édité 1 fois
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Skay-39
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptyLun 17 Déc 2007 - 0:24

Skay-39 a écrit:
Skay-39 a écrit:
Parce qu'avec drône, robot, créature et monstre, on a vite fait le tour.
Euh... Je peux aussi te proposer automate, machine, artifice, unité, ou mécanoïde.
Machine et unité, je les aient déjà utilisés, en fait.
Automate, ça me fait immédiatement penser à ces singes habillés en rouge qui actionnent des cymbales. Effrayant, certes, mais pas de la même manière.
Artifice, comme le feu ?
En revanche, merci pour le mécanoïde, j'adore ! cheers Je sens que ça va devenir mon nouveau mot fétiche. mrgreen

Sylvouroboros a écrit:
Skay-39 a écrit:
Merci à toi aussi pour ce superbe commentaire, comme tous les auteurs de fic voudraient en lire !
Aprés l'encensement de mes fics, l'encensement de mes commentaires sur tes fics. biglol
hi hi hi hi hi hi Vais-je également oser encenser tes réponses à mes encensements de tes commentaires sur mes fics ?

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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptyLun 17 Déc 2007 - 16:11

Spoiler:

Spoiler:


Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Je me suis permise de pointer quelques fautes, en espérant que cela t'aide. Wink

Je trouve pour ma part, et je viens seulement de m'en faire la réflexion, que Jack a un vocabulaire bien trop développé. Non pas qu'il soit plus idiot qu'un autre loin de là, mais il n'est pas du genre à en faire montre et se contente en général de phrases plus succintes et moins élevées que les belles phrases que tu lui donnes.

Bon sinon, j'adore, c'est très vivant, sans mauvais jeu de mot, et les descriptions minutieuses y sont pour beaucoup et ce même si parfois j'admets qu'elle me perdaient un peu.

Et, je ne sais pas, mais moi je ne toruve pas ça spécialement gore, aurais-je un problème? mrgreen

Et la fin me laisse un peu perplexe et perdue, peut-être faudrait-il simplement que je la relise.
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Sapho
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptyMar 18 Déc 2007 - 13:00

Aaaaaahahahahahaha ! J'ai tout lu d'un coup biglol

Alors comment dire, euh... Chapeau.

Tu maîtrises parfaitement ton style d'écriture ; de longues phrases, mais un style très imagé et une précison du mot implacable qui rendent le tout très digeste. Ton vocabulaire est très riche, et permet réellement de "voir" ce que tu racontes.

L'histoire est absolument passionnante, avec un scénario très bien construit ; on voit que tu sais où tu vas et comment tu y vas.

J'adore la manière dont tu décrit les personnages, surtout les les yeux des autres et leur ressenti. C'est très intelligent, ça évite des disgression qui couperait l'action.
Leurs caractères sont aussi très bien étudiés - et respectés ; du coup le passage avec les mécanoïque est d'autant plus intéressant : qu'est ce qui peut bien les perturber comme ça ?

La manière dont tu gères le temps (qui passe) est intéressante ; finalement il se passe relativement moins de temps que ce qu'on pourrait croire. L'action est très dense, le suspense très bien mené. Par contre j'ai parfois du mal à visualiser les batailles. Les phrases à rallonge ont tendance à ralentir l'action, ce qui n'est pas génant la plupart du temps ; mais une bataille signifie une action précipité, du coup tes descriptions détonnent un peu avec le style qu'on attendrait...

Voilà, tout ça pour dire que j'ai adoré. Les six prochains mois vont sembler très longs... mrgreen
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Warrius
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptyDim 23 Déc 2007 - 1:19

Je viens de finir le dernier chapitre en date, et j'aurai besoin de deux bon cacheton d'aspirine. Comme l'a dit Sylvouroboros, une fic de Skay ça se visualise, mais moi j'ai grillé le processuer de visualisation avec cette fic. Le retrait stratégique m'a tué, faudra que je relise ça pour mieux comprendre qui fait quoi, qui trébuche sur qui, et autres détails du genre. Mais reprenons et structurons un peu.

Tout d'abord chapeau, encore un merveilleux chapitre dans un style toujours prafaitement maitrisé et si caractéristique. On ne sait pas trop pourquoi les tables volent chez toi, moi je savais qu'on pouvait les faire tourner, toi tu es plus radical. Mais j'ai ma petite idée sur la teneur du message qui a déclanché le décollage de ce si bel objet (je voudrais pas être à la place de celui qui ramassera les débris).

Le passage sur Emil est assez ... décalé par rapport au reste de la fic. Autant celui sur Walter permettait un moment de détente tout en restant au milieu de l'action, là par contre, on fait plutot du hors champ, et puis ça change de voir quelques personnages autres. J'ai hâte de savoir ce qu'il va faire comme miracle celui là.

Enfin, le gros de ce chapitre, l'exploration du niveau 19 et les menus soucis qui vont avec. L'action est d'une densité au moins égale à celle du plasma que Baal s'est évertué à balancer contre l'iris. C'est après avoir lu quelque commentaires et repris rapidement le fil de la fic qui j'ai vu que tout se déroulait en moins de 10 minutes, alors que pour le lire, il en faut minimum 3 fois plus si on ne veut pas s'emmeller les ficelles, ce qui fut malgré tout mon cas, du fait de cette densité d'action. On en a trop au mètre carré. Ca fuse à droite, à gauche, devant, derrière, de tous les côtés à la fois, on ne sait plus où jeter le regard. On se sens comme un gant dans une machine à laver qui essorre trop vite, en on en ressors quelque peu lessivé. Je n'ai d'ailleurs pas tout saisi au niveau de l'action : il rencontre d'abord un des crabes et décident de le transformer en boite de conserve. Celui chargé de surveiller la bestiole cligne de l'oeil une fois de trop et là commencent les problèmes, et dans leur petit bout de couloir en coin s'engage une lutte sans merci. Seulement, làç où je commence à patiner, c'est que je ne parviens pas vraiement à situer qui se trouve où dans ce fichu coude. Ensuite, arrive Griffins, mais je ne visualise déjà plus vraiement les lieux, et ne parlons pas du retrait stratégique où j'ai l'impression qu'ils avancent pas bien qu'ils courrent comme des dératés. faudra sans doute que je relise ça plus attentivement pour choper tous les détails.

Bref, en dehors de ces petites soucis liés à la narration du combat, un chapitre haletant qui parvient à maintenir un suspense intense, et qui nous laisse sur notre faim car on en veut toujours plus.

Ah dernière petite remarque : comment ça se fait que le chapitre précédent soit le chapitre VI et que celui là ne soit que le V, ça ne devrait pas plutot être le VII. Enfin c'que j'en dis moi ... après tout ...
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptyDim 23 Déc 2007 - 14:51

rauz a écrit:
Je me suis permise de pointer quelques fautes, en espérant que cela t'aide. Wink
Merci, c'est une initiative très utile. J'ai corrigé les fautes et modifié les répétitions sur mon fichier Word, mais pas encore sur la version postée. En effet, je travaille actuellement à retoucher ce chapitre, qui soit dit en passant m'a donné beaucoup plus de mal que tous les autres - ça se voit je pense, l'ensemble reste assez laborieux. ^^

rauz a écrit:
Je trouve pour ma part, et je viens seulement de m'en faire la réflexion, que Jack a un vocabulaire bien trop développé. Non pas qu'il soit plus idiot qu'un autre loin de là, mais il n'est pas du genre à en faire montre et se contente en général de phrases plus succintes et moins élevées que les belles phrases que tu lui donnes.
Cela m'a en effet sauté aux yeux lorsque j'ai relus l'ensemble avec ce détail en tête. J'ai remanié les dialogues, et je pense que le résultat est bien plus dans le style du colonel Simpsons. Là encore, les modification seront postés lorsque le remaniement d'ensemble sera achevé. content

Merci Rauz pour tes remarques très constructives ainsi que pour les points positifs. :vala: Je dirais la même chose à Sapho, dont le commentaire va dans le même sens que les précédents, ce qui me conforte dans mes choix quant à ce qui doit être changé.

Sapho a écrit:
Les six prochains mois vont sembler très longs... mrgreen
Bon, normalement ça devrait être moins, vu que le chapitre suivant de Fragments est déjà bien avancé. Mais qui sait... biglol

Warrius a écrit:
Je viens de finir le dernier chapitre en date, et j'aurai besoin de deux bon cacheton d'aspirine. Comme l'a dit Sylvouroboros, une fic de Skay ça se visualise, mais moi j'ai grillé le processuer de visualisation avec cette fic. Le retrait stratégique m'a tué, faudra que je relise ça pour mieux comprendre qui fait quoi, qui trébuche sur qui, et autres détails du genre.
Mon intention était d'accentuer l'atmosphère de chaos et de précipitation par une série d'images fortes qui se succèdent sans pause. On dirait cependant que j'ai mal maitrisé le processus. Tant pis, c'est de ses erreurs qu'on apprend.

Warrius a écrit:
Le passage sur Emil est assez ... décalé par rapport au reste de la fic. Autant celui sur Walter permettait un moment de détente tout en restant au milieu de l'action, là par contre, on fait plutot du hors champ, et puis ça change de voir quelques personnages autres. J'ai hâte de savoir ce qu'il va faire comme miracle celui là.
Je vois que les réactions vis à vis de l'introduction d'Emil sont plutôt positifs, tant mieux, ça me rassure (il était bien positif ton commentaire, là, non ? biglol)

Quant à la partie qui te pose le plus de difficultés, et bien, c'est celle que je retravaille actuellement... En espérant que la nouvelle version satisfera tout le monde.

Warrius a écrit:
Bref, en dehors de ces petites soucis liés à la narration du combat, un chapitre haletant qui parvient à maintenir un suspense intense, et qui nous laisse sur notre faim car on en veut toujours plus.
Content que tu ais malgré tout apprécié ce chapitre. clin d'oeil

Warrius a écrit:
Ah dernière petite remarque : comment ça se fait que le chapitre précédent soit le chapitre VI et que celui là ne soit que le V, ça ne devrait pas plutot être le VII.
Si, tout a fait, petite erreur. mrgreen Ca m'apprendra à recopier les éléments des chapitres précédents pour gagner du temps au niveau des balises... Laughing

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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptyLun 21 Jan 2008 - 23:33

Chapitre mis à jour.

Les répliques de O'Neill ont été réécrites de manière moins sophistiquée.

Les fautes et répétitions indiquées par Rauz - ainsi que quelques autres - ont été corrigées.

J'ai tenté de fluidifier l'action autant que possible, tout en sachant que cela restera sans doute plus difficile à lire que d'autres chapitres. Cependant, je crois avoir bien réussi cette réfection.

La vue d'Alphrasio dont je vous avais présenté une première version il y a quelques temps n'est pas encore achevée.

A bientôt pour un nouveau chapitre (comprenez, dans quelques mois).

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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptyVen 21 Mar 2008 - 20:17

Je viens de relire plusieurs passages de ta fiction, et je suis à nouveau consterné par ton style. Il est tout simplement excellent ! Je suis jaloux Razz

Je suis aussi atterré par le fait que je n'ai encore point commenté le dernier chapitre, pas bien nerfs

Eh bien que d'actions, que d'actions ! On retrouve un Teal'c aussi calme qu'un pratiquant de yoga, qui me fait sourire, tellement c'est lui.
Le jaffa qui a même l'occasion de s'illustrer en éliminant un drone qui s'était occulté. :-)
Et j'ai adoré la réplique d'On'eill concernant le repli stratégique, traduite par la fuite by Jeckson & Co hi hi
Tes drones sont bien plus redoutables que les réplicateurs. Non seulement ils sont armés, mais chaque décharge parvient à franchir une porte blindée! étonné. Balèze ces bestioles !

Et ton dessin d'Alphrasio, il me fait penser à Indiana Jone et La dernière Croisade; lorsqu'ils arrivent au temple. Tu as un superbe coup de crayon !


Bravo, bravo, bravo ! clap!
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptyDim 2 Nov 2008 - 18:30

Chapitre VIII
Révélations Quantiques


Huit minutes plus tôt, planète Terre, base secrète de Cheyenne Mountain (SGC), poste de commande.

Temps restant avant désactivation de la porte des étoiles : 8 minutes 0 secondes.


Le major Carter fit défiler une longue série de paramètres, passant d'un onglet à l'autre à la vitesse de l'éclair. Ses doux yeux bleus disséquaient les données avec le froid méthodique d'un chirurgien, apportant ici et là de minuscules ajustements. La jeune-femme aperçut un gobelet de café fumant déposé à son intention – à distance respectable de son fouillis de feuilles imprimées de chiffres et de graphiques – et le porta à ses lèvres tout en consultant le nouveau compte à rebours venu remplacé celui, désormais inutile, des « cinquante-deux secondes avant impact ». Les trois écrans supérieurs du poste de contrôle affichaient maintenant le temps restant avant la désactivation de la porte des étoiles. Harriman avait probablement cru bien faire en prenant cette initiative, mais Samantha n'était pas certaine que le résultat soit très bénéfique. Non seulement cela distrayait ses collaborateurs, mais c'était aussi une incitation au relâchement, et tout bon soldat n'oublie jamais que c'est lorsqu'on commence à anticiper sa victoire qu'on a le plus de chance d'être prit au dépourvu. Samantha étant l'officier le plus gradé actuellement présent, elle se faisait un devoir de penser avec toute sa rigueur militaire.
D'un autre côté, ce décompte-là était nettement moins angoissant que le précédant ; et l'avoir sous les yeux évitait de perdre du temps à aller le consulter toutes les trente-huit secondes, ce que tous n'auraient sans doute pas pu s'empêcher de faire. Tout compte fait, on pouvait faire confiance à Walter pour ce genre de détails, qu'il s'agisse d'un don inné pour optimiser l'efficacité de ses collègues ou du fruit d'une profonde réflexion.
- Je suis paré, lança soudain le docteur Lee en pressant triomphalement une ultime touche de son ordinateur.
- Moi aussi, annonça vivement Thomson, comme s'il s'agissait d'une course.
- Idem ici, suivit quelques secondes plus tard le lieutenant Nicholson.
Samantha s'accorda encore deux secondes de répit, et puis s’immergea à nouveau dans l'action - quoique cette définition de ses activités actuelles aurait sans doute plongé le colonel O'Neill dans une incrédulité dubitative.
- Interface ? interrogeât-elle par acquit de conscience.
- OK.
- Programmes ?
- Nickel. Hum, OK.
- ...Energie ?
- OK. Plus de cent vingt pourcent de la quantité nécessaire, le double en réserve, débit de quatre-vingt-dix sur cent - comme d'habitude.
Samantha lâcha un soupir déterminé.
- Alors c'est parti, annonçât-elle. Docteur Lee, veuillez lancer la procédure.
Le scientifique au crâne dégarni entra une dernière instruction, et un ronronnement informatique envahit bientôt la pièce. Presque aussitôt, un fond d'écran représentant une silhouette bleu-vert de la porte des étoiles apparut sur l'écran du major, sur lequel s'étalait un message d'alerte rouge vif ; les lettres majuscules l'informaient de l'impossibilité d'accéder à sa requête, la porte des étoiles ne pouvant être déconnectée en raison d'un signal transitant par le vortex. Cette réponse était accompagnée d'un court texte en Ancien qui fut automatiquement sauvegardé, archivé et transféré vers le terminal de Daniel. Ces petits bonus étaient devenus monnaie courante depuis que Samantha avait transféré des pans entiers de programmes en provenance de DHD originaux afin de combler au mieux les lacunes de son propre système. L'opération était certes un peu hasardeuse, comme le prouvaient ces interventions inopinées de la typographie extra-terrestre, mais permettait au moins d'éviter les sorties de vortex trop brutales, les pertes de connaissance dues à un froid mordant et les vomissements provoqués par l'équivalent hyperspatial de montagnes russes.
Carter n’était pas prête d’oublier son premier voyage à travers la porte.
- J'ai le message d'erreur, signalât-elle. Docteur Thomson, phase deux.
Le docteur déclencha l'arrivée, dans les condensateurs de la porte, d'une importante quantité d'énergie qui fit jaillir quelques étincelles aux points d'interface. La lueur des chevrons eut un infime tressaillement, que les scientifiques remarquèrent grâce à l'unique caméra encore en fonction. Immédiatement, Samantha envoya à l'anneau de naquadah une série d'instructions destinées à orienter la répartition d'énergie vers ses neuf principaux points de traitement des données. Elle reçut une douzaine de messages d'erreurs en provenance de la porte, allant de l'anodin à l'inquiétant, et savoura l'une de ses rares occasions de se réjouir du caractère très approximatif de son système de saisie des coordonnées. Un véritable DHD aurait immédiatement gelé les opérations.
Non sans raison, sans doute.
- Lieutenant, démarrez la phase trois ! lança vivement le major, sans cesser de pianoter. Docteur Thomson, augmentez la puissance de trente-trois pourcent. Lee, basculez sur le protocole trente-neuf.
Ses collègues obtempérèrent avec un professionnalisme exemplaire, et un léger gémissement électrique se fit entendre par-delà la vitre insonorisante du poste de commande. Un nouveau message d'alerte apparut soudain sur l'écran du major, qui poussa un grognement de mécontentement devant la réticence de la porte à suivre l'exemple de ses collègues en matière d'obéissance.
- Lieutenant, essayez de neutraliser le point de traitement trois.
- La porte invoque un protocole six point quatre, pesta Thomson. Elle veut nous shunter.
- A sa place, je ferais pareil, marmonna Nicholson, qui s'exécuta néanmoins.
- Ça va marcher ! le rabroua Lee d'un ton de voix qui indiquait nettement ce qu'il pensait de cette petite trahison.
- Je n'en sais rien, répondit Thomson calmement. Même sans DHD, ses protocoles internes réagissent trop vite. Il faut ralentir encore sa vitesse d'exécution !
- Nous en sommes incapables, et même si nous savions comment procéder, le temps nous ferait défaut, répliqua Samantha sur le même ton. Il va falloir tenter la procédure immédiatement.
- Nous n'avons que deux points de traitement ! protesta Thomson. Ils nous en faut au moins sept !
- Thomson, c'est maintenant ou jamais.
Le docteur grogna quelques commentaires peu amènes qui ne semblaient viser personne en particulier, et puis abaissa lentement une molette. Une sorte de vibration indéfinissable se fit sentir.
- Energie au maximum.
Les cheveux de Samantha se hérissèrent sur son crâne, et tout le reste de son système pileux subit le même phénomène. Elle entendit les discrets crépitements caractéristiques de l'électricité statique lorsque les manches de son T-shirt glissèrent contre sa peau.
- La porte suit mes instructions de dérivation, signala Carter lentement. Coupez dans trois… deux… un…maintenant !
Son crâne la picota légèrement lorsque sa chevelure blonde se décida à y reposer de nouveau. Sur son écran, les lumières des chevrons vacillèrent nettement, la porte se trouvant confrontée à une baisse de tension que ne compensait pas son DHD et qu'aggravaient les instructions de l'équipe terrienne.
- Allez… Allez… murmura lentement Lee. Déconnecte-toi… Déconnecte-toi…
Le vortex vacilla, l'horizon des évènements blanchissant rapidement et acquérant une texture poreuse. Carter fit apparaître un nouveau programme, et constata que la cohésion du champ de dématérialisation était proche du point de rupture. Si l'instabilité pouvait se maintenir suffisamment longtemps...
- Allez... soufflât-elle à son tour.
Il suffisait seulement d'une erreur de zéro virgule zéro zéro un pour mille dans la structure subspatiale reliant l'horizon de la porte au vortex pour…
L'écran de Carter se coupa. Brutalement, avec un petit couinement d'indignation informatique. Presque immédiatement, le même son émana des autres postes du centre de commande.
- Merde ! hurla Thomson, cédant à sa frustration. Il enchaîna par une jolie sélection de jurons soigneusement choisis.
- La porte est passée en gestion autonome et nous a coupé l'accès à ses systèmes, soupira sombrement le docteur Lee. Vous aviez raison, major Carter…
- J'ai approuvé la manoeuvre, fit remarquer Samantha, malgré tout un peu déçue. Nous savions qu'il y avait peu de chances pour que ça donne quoi que ce soit. Il nous manque quelques années supplémentaires d'étude des portes des étoiles, une ou deux semaines de tests et…
- …un Ancien en chair et en os.
- Je pensais plutôt aux cristaux internes d'un DHD d'origine, mais il est vrai que ça aussi, ça aurait pu être utile.
Le major Carter fit craquer ses doigts, et grimaça d'elle-même au son de ses articulations martyrisées. Elle jeta un regard au décompte. Pour une raison qu'elle n'aurait su expliquer, il lui semblait aussi sinistre que le précédent - comble de l'étrangeté, car si le premier les rapprochait d'une mort certaine, celui-ci les menait à la délivrance.
- Il suffirait probablement de deux charges plasmiques pour pulvériser l'iris et l'étage tout entier, réfléchit-elle à voix haute. Nous ne serons tranquilles que si à cinquante-deux secondes de la fermeture, rien n'est en cours de transfert.
Le docteur Lee eut un geste d’impuissance, haussant les sourcils et agitant un stylo.
- Sans doute, oui. Mais c’était notre seule idée, et par conséquent la meilleure. Nous n’avons pas le temps de faire une autre tentative.
Samantha se laissa aller dans son siège inconfortable et passa une main dans ses cheveux. C’était vrai, évidemment. Pourquoi ne pouvait-elle l’admettre ?
L'explication, en fin de compte, était assez simple : elle refusait de s'avouer vaincue. Toute l’équipe connaissait ce sentiment, puisque c’était là ce qui leur avait valu leur poste au sein de SG-1 : elle était comme Daniel devant une traduction récalcitrante, comme Teal’c à la poursuite d’un Goa’uld, comme le colonel O’Neill devant… pendant…
Non. A bien y réfléchir, le chef de SG-1 ne se laissait jamais embarquer dans ce genre de défi personnel. Ou en tout cas, rien qu’elle ait remarqué. Sans doute était-ce autre chose qui le poussait à continuer.
Cela dit, ça expliquait aussi pourquoi il était le seul de l’équipe à s’offrir régulièrement des parties de pêche.
- Deux minutes avant désactivation, signala juste derrière Samantha le jeune ingénieur de l’équipe, manifestement dans le seul but de rompre le silence relatif qui s’était installé.
Le major haussa un instant les sourcils et baissa le regard sur ses mains jointes, une moue boudeuse aux lèvres, en signe de résignation.
- Je suppose que vous avez raison, soupirât-elle avec réticence.
Les unités centrales des divers ordinateurs du poste de commandement se mirent soudain à ronronner. Carter fit un bref sourire à Walter, qui avait prit cette initiative. Il était bon de savoir que quelqu’un ici ne perdait jamais le nord, quelle que soit la menace ou l’intensité de l’abattement général. L’écran en face de Carter afficha quelques lignes de langage informatique, puis l’informa que le système n’avait pas été quitté correctement.
« Sans rire… »
- Cinquante-trois secondes… fit soudain Harriman. Puis : Cinquante-deux !
Et voila. Le délai fatidique était écoulé, et aucune nouvelle décharge ne s’était abattue contre l’iris. Certes, cela pouvait toujours se produire ; mais la barrière de tritanium y résisterait très probablement – presque certainement, en fait. Et si Ba’al respectait le délai de cinquante-deux secondes entre chaque décharge auquel il semblait être contraint, alors il n’y aurait pas d’autre assaut avant la désactivation du vortex.
- Quanrante secondes.
Chaque mot prononcé par le sergent ôtait un nouveau poids de la poitrine de la militaire de génie. Enfin, elle pouvait respirer. Quoi qu'il arrive, désormais, ils étaient tirés d'affaire...
- Quinze secondes, égrenait maintenant Harriman, sa voix se teintant d'une note de jubilation de plus en plus palpable bien qu'encore prudente.
Ne devrait-elle pas vérifier que tout était en ordre du côté de la composition automatique du site Alpha ? Mais non, c'était tout à fait inutile. Le programme, des plus simples, était régulièrement utilisé par les opérateurs en charge de la porte... Qui plus est, se souvint-elle, elle s'était déjà assurée une demi-douzaine de fois de son bon fonctionnement.
- Douze secondes.
Bien évidemment, cette tactique ne serait pas viable à long terme ; relancer constamment la connexion avec la base de replie nécessiterait une énergie considérable, et l'intervalle entre les vortex - bien qu'extrêmement court - représenterait un risque d'être contacté par Ba'al. Durant les trente-huit minutes que durerait la liaison, une équipe s'empresserait de remplacer l'iris, et se tiendrait prête à enterrer la porte durant les quelques secondes nécessaires à la formation d'un vortex entrant.
- Huit…
Enterrer… Amusant, l'usage que tous au SGC faisaient de ce terme. Sur la plupart des mondes où une équipe SG avait posé le pied, les autochtones qui connaissaient peu ou proue la porte des étoiles l'employaient pour désigner l'obturation de "l'anneau des dieux" afin de le rendre inutilisable. Sur Terre, les anciens égyptiens l'avaient pris au mot, puisqu'ils avaient proprement ensevelis la porte, mais on désignait également ainsi par tradition les façons moins… primitives… de bloquer un vortex.
- Cinq…
Combien d'équipes se trouvaient actuellement en mission ? Le général Hammond lui en avait donné le nombre, mais c'était bien la seule chose dont elle se souvenait à ce sujet… Etait-elle insensible à ce point ? Et le fait qu'elle n'ait aucune envie de se creuser la tête pour retrouver cette donnée était-il dâ à la terrible noirceur qu'abritait son coeur ou bien à son désir de ne pas s'accabler davantage ?
Samantha se laissa aller en arrière et plaqua les paumes de ses mains contre ses yeux, davantage pour faciliter sa méditation que pour autre chose. Dieu savait que ses pauvres globes oculaires en avaient vu d'autres… Ces dernières heures de travail - d'abord sur l'appareil Asgard, ensuite sur cette fichue attaque interstellaire - restaient très en dessous de leurs capacités.
- Trois…
La voix de Walter monta subtilement, comme une vague qui gonfle avant de s'abattre.
Quoi qu'il en soit, tous ces hommes et femmes resteraient isolés sur les mondes qu'ils exploraient jusqu'à ce que les scientifiques du SGC parviennent à contrer l'arme employée par Ba'al. S'ils y parvenaient... Et, bien entendu, tout le monde attendrait sans doute d'elle qu'elle soit celle qui trouve la solution...
Les équipes exilées rallieraient rapidement le site Alpha. Et ensuite ? De quelle façon pourraient-elles agir, sans connaissance de la situation ? Il faudrait communiquer au colonel en charge de la base extraterrestre toutes les données de l'équation, et éventuellement un plan d'action… Concocté en trente-huit minutes ? Non, il faudrait tout remettre entre leurs mains… Leur transférer des adresses – celle de la Tok'Râ, notamment – et ensuite… Et bien, advienne que pourra.
Et de leur côté ? Ne pouvaient-ils vraiment rien faire ? A première vue, leur marge de manoeuvre semblait très réduite. Comment neutraliser l'arme sans possibilité de voyages à travers l'espace ? Comment contacter leurs alliés ?
Et aussi…
Pourquoi le rugissement familier d’une déconnection de vortex n'avait-il pas caressé ses oreilles ?

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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptyDim 2 Nov 2008 - 18:32

Très lentement, la jeune-femme laissa glisser ses mains le long de ses joues. Avec une sorte de calme résigné, elle leva les yeux vers l'écran qui lui faisait face.
Le délai d'ouverture maximal était dépassé depuis plus de sept secondes.
Dans la salle de contrôle de la porte des étoiles, nul de disait mot ni n’esquissait l’ébauche d’un mouvement. Le docteur Thomson se passa la main sur le visage ; le docteur Lee ôta ses lunettes et se frotta les yeux d’un air d’intense fatigue nerveuse. Quiconque eut surgit séant aurait immédiatement été prit à la gorge par l’atmosphère d’incrédulité, d’ahurissement et de totale absence d’espoir régnant en ce lieu.
- D’accord, lâcha soudain le major Carter. J’admets que nous avons un problème.


A quelques écarts de langage prêt, ces mots reflétaient bien l’état d’esprit du technicien sergent Pierre-Emile Bradley Simsky, ou plus simplement Emil Simsky, surnommé « Smith ». Le vague malaise pessimiste qui l’avait tout d’abord envahit avait rapidement fait place à une franche inquiétude, et maintenant, le sergent n’était pas loin de paniquer. C’était une panique de militaire, bien entendu. Une panique croissante mais contenue, identifiée et maîtrisée. Pas le genre discours affolés, appels inutils et chahut improductif. Pas le genre des scientifiques tout autour de lui, qui avaient passé les dernières minutes à se plaindre, se rabrouer mutuellement et poser des hypothèses sans grand intérêt.
Emil saisit encore sa radio, et tenta pour la troisième fois de contacter l’extérieur.
- Camp de base Cheyenne Mountain, ici sergent Simsky à l’intérieur du complexe, me recevez-vous ?
Lorsqu’il passa en réception, il n’y eut aucun grésillement. En fait, l’habituel claquement signalant l’ouverture du canal n’était même pas venu chatouiller ses oreilles. Comme précédemment.
L’alarme s’était tue quelques instants après le verrouillage de la porte principale du complexe. Et pour être verrouillée, elle était verrouillée : chacun ici s’y était essayé à tour de rôle. Les lumières principales avaient cessé de vaciller pour s’éteindre tout à fait, heureusement remplacées par un éclairage de secours qui pour l’heure ne montrait aucun signe de faiblesse. Quand aux lampes rouges gyroscopiques qui jetaient leur éclat écarlate alternativement sur le sol puis contre le plafond, tout deux de béton, elles continuaient de découper des rictus sanglants sur les visages angoissés. Néanmoins, depuis que la sirène de mise en quarantaine s’était interrompue, leur effet était devenu nettement moins dramatique.
- Heu… Messieurs, tenta Emil.
Le résultat fut à la hauteur de la conviction qu’il y avait mis. Nul ne lui prêta attention.
- Malgré tout le respect que je vous dois, docteur Graidon, ce que vous dites est stupide, grognait Hope avec un geste dédaigneux de la main. Si l’iris avait cédé, la dernière chose qu’aurait ordonné Carter serait de boucler la base.
- En cas d’intrusion… commença le Graidon en question, sérieusement vexé.
- Oh, une intrusion, sans aucun doute, une intrusion ! C’est à ça que sert la mise en quarantaine, n’est-ce pas ? Empêcher une contamination après une intrusion. Mais je doute que ce soit venu du…
- Messieurs, répéta le sergent plus fort.
- Et d’où est-ce que ça pourrait provenir, en ce cas ? s’inquiéta un autre. Ça vient forcément de la porte. Ça vient toujours de la porte.
- Et les réseaux de communication internes ? Pourquoi auraient-ils suspendus les communications dans l’enceinte du…
Emil prit une lente inspiration et puis souffla doucement, faisant jouer les muscles de ses épaules. Prit d’une soudaine inspiration, il dégaina son Beretta, et en fit silencieusement glisser le chargeur ; et puis, d’un coup sec de la paume, il le remit brutalement en place. Le déclic sonore qui accompagna son geste résonna dans le couloir exigu, et ramena le silence comme par enchantement.
Le sergent Simsky remit tranquillement son pistolet en place, comme inconscient de l’attention qu’il suscitait. En vérité, il venait simplement de se rappeler que ces scientifiques là côtoyaient régulièrement des militaires, et qu’il soit pendu si ceux-ci appartenaient à la branche des bureaucrates. Quoi qu’il se passe vraiment là-dessous, c’était sérieux. C’était armé. Et comme il s’en était douté, le chant du Beretta ne leur était pas inconnu, et retenait toute leur attention.
Emil releva la tête, et évalua rapidement de ses grands yeux bleus limpides les visages qui lui faisaient face. Il retrouva les traits affaissés désormais familiers du docteur Hope, le visage large et anguleux au front marqué de rides de contrariété du dénommé Graidon, et d’autres qui ne lui disaient encore rien. Qu’il ressente le besoin de passer les troupes en revue n’était pas bon signe. Que la troupe en question se résume à sept clampins l’était encore moins. Il présentait des ennuis.
- Je suis le sergent Emil Simsky, dit-il enfin d’un ton calme mais ferme. J’appartiens à l’Armée de Terre des Etats-Unis, unité de soutien. Apparemment, vous n’en savez pas beaucoup plus que moi sur ce qui est en train de se passer, mais on sera tous d’accord je pense sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une quarantaine ordinaire. Et comme les communications radio avec l’extérieur sont… perturbées…
- Même à l’intérieur, ça ne marche pas, intervint un assez jeune type avec une voix basse et chaleureuse. Les téléphones muraux restent silencieux.
Emil hocha la tête calmement. C’était très mauvais. Et ce qu’il s’apprêtait à ajouter n’allait pas arranger l’ambiance.
- Mon unité a été appelée en renfort afin de sécuriser le périmètre lorsque le complexe de Cheyenne Mountain a décrété l’évacuation. Je ne fais pas parti de cette base, annonçât-il finalement ; et, comme il ne constatait aucun changement dans l’attitude de ses interlocuteurs, il comprit qu’il devait se montrer plus explicit : j’ignore quels projets vous menez tous ici.
Cette fois-ci, tous réagirent nettement ; des regards intrigués ou effarés s’échangèrent, et le docteur Hope le considéra d’un air de réprobation sinistre.
- Nom d’un proton, mais comment vous êtes-vous retrouvé ici ? fit Graidon avec incrédulité.
Ce fut pendant qu’Emil cherchait une manière de répondre suffisamment militaire pour en devenir totalement vide d’informations compromettantes que cela se produisit pour la toute première fois. Les sons semblèrent s’assourdir peu à peu, son champ de vision s’étrécit, et une douleur lourde et oppressante lui vrilla soudain le cerveau. Le jeune-homme cligna fort des yeux pour éclaircir sa vue, porta une main à sa tempe ; durant quelques secondes, la souffrance se maintint, pulsant cruellement entre les murs de son crâne comme un carillon résonne contre les parois d’une cloche. Et puis elle s’évanouit soudain, pour laisser seulement derrière elle le tenace souvenir de son passage et un jeune soldat déboussolé.
Cette troublante expérience n’avait durée qu’un instant, et ses compagnons d’infortune étaient encore en train de l’apostropher lorsqu’il prit à nouveau conscience de son entourage.
- …secteur sécurisé. Pour que vous vous soyez trouvé à l’intérieur du périmètre, il doit y avoir eu une faille quelque part.
- Et dire que c’est nous que les militaires accusent dès qu’on constate une fuite dans la chaîne des informations !
- Ça veut dire qu’il n’est pas habilité à nous aider ? Qu’est-ce qu’on est sensé faire ?
- Ce que vous êtes sensé faire, reprit Emil d’une voix forte en choisissant soigneusement ses mots, c’est me donner les informations nécessaires pour que je puisse assurer votre protection. C’est vital, vous comprenez ?
Voila. Bonne formulation. Mettez-moi au courant, c’est pour votre sécurité. Bien joué*, Emil.
- Vous n’êtes pas accrédité, fit le docteur Hope d’une voix calme. Vous révéler des informations serait de la trahison.
Le sergent Simsky ne s’attendait pas à cette sortie, surtout pas de la part de Hope. Il dut revoir sa stratégie à la hâte.
- C’est vrai. Que je ne suis pas accrédité, s’entend. D’un autre côté, quelle que soit la menace qui rode, elle semble vous inquiéter sérieusement. Quant à moi, je sais me servir d’une arme, et j’ai été formé aux situations extrêmes (et ce n’était qu’une toute petite distorsion de la réalité). D’un autre côté, je ne sais pas ce que vous redoutez exactement… Alors, à vous de voir si je peux vous être utile ou non…
Emil posa sur le docteur Hope un regard dont il tentait d’exclure toute trace de défi. Il sentait que le vieux singe était celui qui commandait au sein de la petite troupe. Qui tenait les reines du pouvoir. Cela venait peut-être de ses tempes grisonnantes, ou bien du nombre de prix Nobel qu’il avait à son actif, peu importait.
- Bien entendu, que nous pouvons avoir besoin de vous, répliqua Hope sèchement. On est toujours susceptible d’avoir besoin d’une arme, au SGC. Simplement, vous ne devriez pas vous trouver ici, et vous le savez aussi bien que moi. Alors ne vous posez pas en héros, mon garçon. Vous allez nous accompagner parce qu’il est hors de question que nous vous laissions vous promener dans cette base, et je vais vous expliquer ce qui se passe entre ces murs parce que ne pas le faire serait de la pure inconscience, mais laissez tomber vos grands airs, voulez-vous ?
Emil se gratta l’arrière du crâne sous sa casquette. Voila qui avait le mérite de remettre les pendules à l’heure. Le jeune-homme éclata de rire, et en fut sans doute le premier surpris.
- D’accord, doc. C’était justifié. Je vous suis bien sagement… Enregistré.
Le sergent singea une ébauche de salut, un geste à peine moqueur. C’était sa manière à lui de préserver une part de son orgueil blessé. Hope leva les yeux au ciel.
Il s’apprêtait à reprendre la parole, mais Emil le devança.
- Il y a quand même une question que je dois vous poser, dès maintenant.
Le vieux singe lui lança un regard soupçonneux.
- J’ai entendu vos gars parler d’une… « intrusion ». Ça veut dire que cette base pourrait avoir été investie ?
- C’est ce que ça veut dire, oui.
- Ah, fit Simsky en se frottant le menton de son index replié. Dans ce cas, ces envahisseurs ne sont sans doute pas très versés dans l’art de la guerre, mhm ?
- Vous voulez rire ? Si les méchants sont bien ceux que nous pensons, ils ne vivent quasiment que pour ça.
Le sergent leva un sourcil, et dans son ventre et les muscles de ses bras se répandit une sorte de chaleur frémissante – conscience de sa propre importance dans la situation présente.
C’était assez agréable, en dépit de tout.
- Ces types sont ici depuis plus de quarante minutes, et ils n’ont toujours envoyé personne garder l’entrée principale de la base. Notez, il se peut qu’ils aient préféré s’en tenir éloignés en attendant la mise en quarantaine. Mais maintenant que les caméras sont HS – elles le sont, hein ? Ouais, évidemment – maintenant, on doit s’attendre à voir quelqu’un se pointer ici pour surveiller l’accès.
Les hommes échangèrent des regards inquiets de bêtes traquées. De nombreuses têtes pivotèrent vers… un peu partout.
- Ce qui nous a poussé à évacuer le complexe en premier lieu, ce n’est pas une invasion, signala Hope. Si invasion il y a, elle est récente. Selon toute vraisemblance, elle doit coïncider avec l’isolation du complexe.
- Okay. Dans ce cas, je suggèrerais que nous allions ailleurs.
- Par exemple ?
- N’importe où sauf devant la sortie principale.
Hope frotta l’un de ses sourcils fournis. Emil remarqua pour la première fois à quel point ils étaient longs. Il était sûr maintenant qu’il ne pourrait plus ne pas les remarquer.
- Je dois admettre que ça se défend, fit le vieux professeur comme à regret.
- Nous pourrions tenter de débloquer les systèmes de sécurité de cette… commença Graidon.
- Impossible, l’interrompit Hope. Ces programmes sont bien trop sécurisés. Demandez-moi de pirater une base de donnée Ancienne ou de casser les codes d’une technologie alien inconnue, et je dis « d’accord, donnez moi cinq minutes ». Mais nous pourrions nous acharner sur cette porte durant trois jours sans que cela ne donne quoi que ce soit.
- Ça craint.
- C’est une manière de résumer les choses, Mr. Simsky.
- Si invasion il y a eue, avez-vous idée du moyen par lequel vous avez été infiltrés ? Parce que si c’est récent, alors j’aimerais bien savoir comment les soldats là-haut ont pu…
- Par en bas. Le dernier étage, en sous-sol.
Cette réponse surprit Emil plus qu’il n’est besoin de le dire, mais il décida de reléguer dans un coin les nouvelles questions qu’elle appelait, pour plus tard.
- Les soldats de la base se trouveront donc… entre nous et l’ennemi ?
- S’ils n’ont pas été défaits, c’est le plus probable.
Emil croisa les bras, tandis qu’une tension soudaine envahissait les rats de laboratoire. Le jeune-homme en aurait presque sentit l’éclairage de secours tressaillir.
- Vous n’envisagez tout de même pas de… marmonna un homme d’un ton sombre.
- Est-ce que vous en seriez capable ? interrogea Emil.
- Difficile à dire pour le moment. Mais ce n’est pas impossible.
- Monsieur, vous ne pouvez pas réellement envisager de…
- De rejoindre le major Carter pour lui proposer notre aide ? De ne pas rester terré dans une voie sans issue en attendant les soldats ennemis, si soldats il y a ?
Nul ne vint arguer contre cela. Pourtant, le courage n’y était sans doute pas pour grand-chose. En fait, si courage il y avait eu, sans doute les protestations se seraient-elles abattues en trombe. Mais Hope avait vraiment un don pour ce genre de chose, le sergent Simsky l’avait déjà constaté.
- Formidable, en ce cas. Glen, ouvrez-moi les portes vers l’intérieur de la base. Elles ne seront pas soumises à la quarantaine maximale, nous devrions pouvoir les actionner manuellement au besoin. Joe, Derek, regardez ce qu’il y a dans ces caisses, et sélectionnez drastiquement tout ce dont nous pourrions avoir besoin et tout ce qui pourrait être nécessaire à l’équipe là en bas.
Les trois hommes en question hochèrent la tête dans leur blouse blanche, l’air encore un peu hagard, et marchèrent aussitôt sur leurs objectifs respectifs. Emil apprécia cette diligence, à laquelle il ne s’était pas attendu de leur part.
- Quant à vous, venez un peu par ici. Il est temps que vous appreniez dans quel pétrin vous vous êtes fourré.
Le sergent Emil Simsky prit une lente inspiration, qui fut suivie d’un long soupir. Soudain plein de lassitude, il emboîta le pas au petit homme trapu aux cheveux comme un casque.


Quelques étages plus bas, un autre homme faisait depuis quelques minutes l’expérience des ratés du circuit électrique. C’était un homme grand, fin et fort ; un homme peu habitué à la peur. Pourtant, en cet instant, l’inquiétude lui serrait le ventre. La mort l’encerclait. Le feu en bas… et dieu savait quelle menace au-dessus de sa tête, incarnée par la porte qu’on lui avait ordonné de surveiller en compagnie de son collègue aux cheveux si courts qu’ils en étaient presque absents. Et le noir n’était pas bon pour les nerfs… Aussi ironique que cela puisse sembler dans la bouche d’un pur afro-américain.
- Merde, lâcha soudain son voisin. Je te vois plus du tout, maintenant.
Le soldat leva les sourcils. Il était vrai que sa peau d’ébène se mariait bien avec l’obscurité.
- Désolé, répondit-il sobrement, et il ne savait même pas s’il plaisantait ou non.
L’autre s’agita un peu, rattrapé sans doute par l’étrangeté de sa remarque.
Le grand noir se redressa brusquement – comme atteint par une décharge électrique – et leva son P-90 à hauteur d’œil ; braquant la porte hermétique à l’angle du couloir, presque instantanément imité en cela par son collègue, bien que celui-ci ne sembla pas avoir remarqué quoi que ce soit et agisse plutôt par pur mimétisme.

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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptyDim 2 Nov 2008 - 18:36

La poignée de la porte venait de sursauter, comme partiellement actionnée par quelqu’un dont la poigne n’était pas très sûr. Il y eut une brève pause – le temps nécessaire à un homme pour essuyer des mains glissantes de sang sur son uniforme, par exemple – et puis le système d’ouverture fut actionné plus franchement. La porte étanche s’ouvrit à la volée, cognant contre ses cales et entamant le chemin inverse ; mais elle n’acheva pas son mouvement, repoussée à nouveau par les hommes en piteux état que le boyau semblait vomir après les avoir partiellement digérés. Le grand noir perçu les relents écarlates du sang frais, ceux plus moites de la transpiration, l’éclat blanc d’yeux écarquillés, le bas cliquetis des armes qui s’entrechoquent. Il y avait trop peu d’hommes. Le soldat n’en avait pas été immédiatement sûr, à cause de la pénombre, mais c’était maintenant certain : il n’y avait pas assez d’hommes.
- Oh, bordel, murmura son voisin agressivement.
Il leva un peu plus le canon de son arme.
- Qui est blessé ? demanda un homme d’un ton de voix paniqué. Quelqu’un a pas arrêté de me saigner dessus !
- C’est Jodes, fit un autre avec fermeté mais inquiétude. Son bras est… abîmé.
Le grand noir ressenti un intense soulagement. Il n’y avait pas assez d’homme, et trop de sang pour qu’on puisse imaginer une fin heureuse aux absents ; aussi, reconnaître dans cette voix basse et pleine de puissance contenue celle du colonel Jack O’Neill était un réconfort immense.
- Refermez la porte ! ordonna le chef de SG-1, anéantissant les derniers espoirs du soldat de ne voir débarquer les militaires manquants.
Le Jaffa s’exécuta. Au passage, l’afro-américain aperçu dans sa main gauche une sorte d’insecte géant à la carapace déformée, et il sursauta violemment.
- Bordel de merde, lâcha son collègue, qui semblait n’avoir plus que ce mot à la bouche.
Le grand noir se décida enfin à bouger. Il abaissa tout à fait son arme, et avança jusqu'au colonel O’Neill, slalomant entre les soldats amochés. Celui-ci ne lui laissa pas le temps de proposer son aide.
- Occupez-vous de lui, commandât-il. J’ai posé un garrot, mais il continu de perdre du sang. Référez-vous à Griffins pour toute instruction. Ne traînez pas dans le coin plus que nécessaire, ajoutât-il à l’intention de ce dernier, et demandez à Fraiser d’examiner tout le monde ici.
Sa voix était comme chargée d’une rage qui ne trouvait pas de cible.
- Je veux savoir d’où venait ce… brouillard.
Ces derniers mots n’avaient aucun sens aux oreilles du soldat noir, mais ils semblaient trouver écho de manière fort déplaisante chez le major.
- A vos ordres, fit l’afro-américain à voix basse en mettant un genou à terre à côté de l’homme ensanglanté.
- Le système d’alerte ici est inopérant, annonça plus loin le docteur Jackson.
- Je dois montrer ça à Carter, signifia encore le colonel à Griffins, levant dans la lumière le bras du Jaffa et faisant scintiller la carapace perlée de l’étrange cafard hypertrophié.
Certains des militaires diminués eurent un mouvement de recul horrifié à sa vue, mais le grand noir en fut plutôt soulagé. Il avait pu constater qu’il ne s’agissait là que d’une machine.
- Je me charge de tout, fit la voix de Griffins.
Tandis qu’il vérifiait le garrot du dénommé Jodes – impeccable – le soldat vit du coin de l’œil O’Neill hocher la tête. Puis les trois membres de SG-1 se faufilèrent sans douceur entre les militaires agités, et disparurent rapidement dans l’ombre. Le grand noir reporta son attention sur le visage jeune et crispé de douleur de l’homme allongé.
- Va chercher la doc, lançât-il à son coéquipier agenouillé à ses côtés avec une sorte de calme intense tout Teal’cien.
L’autre, pâle sous son béret, hocha la tête une fois et bondit sur ses pieds. Il fit volte-face, ses rangers couinant un peu sur une ligne lisse de couleur verte qui courait le long du couloir, et la suivit au pas de course jusqu’à ce que l’obscurité l’engloutisse.
Le grand noir se pencha à nouveau sur l’homme blessé, dont le sang continuait de se répandre dans la trame de son uniforme et sur le sol gris. Il pesa un peu sur son torse, craignant un mouvement brusque qui aurait aggravé son état.
- Tiens bon, gars. On va s’occuper de toi.
« Trop de sang en ce jour » songeât-il sans bien savoir pourquoi. Cela résonna en lui comme un présage macabre, et il fut effrayé par les échos qu’il y ressentait.
La poitrine humide du soldat se soulevait à une cadence effrénée sous sa main.
- On va s’occuper de toi.


Le lieutenant Nicholson triturait les relevés depuis plusieurs secondes, indécis. Du coin de ses yeux brun-roux, il observa le bouquet couleur paille de la chevelure du major Carter. Les données inscrites sur ces feuillets étaient sans aucun doute aussi étranges que dignes d’intérêt… Mais l’étaient-elles assez pour qu’on dérange la belle Samantha, celle qui portait sur ses épaules le destin des hommes réunis dans cette pièce, du SGC, et peut-être même de la planète toute entière ? La menace ne semblait certes pas s’étendre jusque là, mais savait-on jamais…
Nicholson agita les pages de papier brun pâle. Soumettre ces informations à un autre responsable résoudrait son dilemme… mais il ne voulait pas perdre l’occasion de quinze secondes d’entretient en « tête à tête » avec la jolie blonde.
Il était sorti premier d’à peu prêt partout où il était entré, que ce soit les grandes écoles ou bien le cinéma où il avait failli visionner son premier Freddy (il allait sans dire qu’il était plus fier des premiers que du second). Son parcours, en fait, avait été presque aussi exemplaire que celui du major Carter. Et c’était là le soucis ; car il ne pouvait compter sur ses qualifications pour l’impressionner, comme c’avait été le cas avec l’infirmière Jenny le week-end précédent. Quand a ses qualités en tant qu’homme de terrain… Et bien… Elle combattait des soldats à la force surhumaine sur des mondes lointains, en compagnie d’un colonel aguerri et d’un colosse noir.
Le lieutenant se décida finalement. Après tout, il ne pouvait rester planter là trente nouvelles secondes avec entre les mains des informations potentiellement importantes. Nicholson avança d’un pas qu’il estimait relativement assuré dans la direction de l’étoile autour de laquelle orbitaient des lunes blafardes… lorsque l’orbite de l’un des satellites en question croisa soudain sa trajectoire.
Nicholson, tout à son objectif, manqua entrer en collision avec l’obstacle imprévu. Il en laissa en tout cas échapper son laissez-passer pour les yeux bleus de Samantha Carter, et s’accroupit rapidement afin de rassembler les documents éparpillés.
Il ne s’était pas encore relevé que les feuillets mélangés lui échappaient à nouveau.
- Faites-moi voir ça, fit Thomson avec autorité.
- Je crois que vous l’avez déjà en main, monsieur, répliqua Nicholson avec une pointe de ressentiment - une très longue pointe de tungstène, solide, dentelée et acérée.
Son trait d’esprit fut récompensé par un regard sévère.
- Perturbations du réseau électrique sur plusieurs niveaux supérieurs, lu à voix haute le docteur au crâne dégarni. Perturbation des communications. Bon sang ! Et aucune interruption franche du câblage ?
- Négatif, répondit Nicholson. Enfin, nous n’en savons rien, précisât-il, mais en fait, aucune rupture franche ne pourrait expliquer ne serait-ce que la moitié des perturbations constatées. Une chance qu’un couple de générateurs se trouve à ce niveau.
- Ça n’a rien à voir avec la chance, fit Thomson froidement. La porte est ici, voila tout.
- Je sais, monsieur, répondit Nicholson en se contraignant au calme.
« Connard prétentieux. »
- Je me suis dis que le major Carter serait sans doute intéressée par…
- Elle est occupée pour le moment.
- Du nouveau ?
Nouveau regard sévère. Nicholson eut la sensation d’être un chiot en train d’agacer un vieux professeur d’université austère.
- Quelque chose l’intrigue, fit enfin le docteur comme avec réticence. Elle a repéré des signaux sans référentiels en provenance de la porte.
- Cela se produit sans arrêt.
- Je sais, répondit Thomson, et il roula des yeux, peut-être sans même le remarquer.
Et le lieutenant eut la certitude que cette mimique ne lui était pas destinée.
- Je vois.
- Je vais vérifier ça, fit le docteur qui s’éloignait déjà en consultant la page suivante du relevé. Vous pouvez retourner à votre poste.
Nicholson regarda Thomson marcher vers un terminal d’un air concentré, plusieurs scientifiques en blouse blanche et treillis se croisant dans son sillage. Il soupira, passablement dépité.
- Bien, monsieur, murmurât-il. A vos ordres…


Un hélicoptère survola la zone à toute allure, balayant de son large faisceau lumineux les jeeps et les humvees, les longs camions bruns fermés de leur bâche verte, les tentes de commandement dressées à la hâte et identifiées par un petit drapeau, les unités en treillis se croisant et s’interpellant, les civils du complexe de Cheyenne Mountain ayant été appelés à rester sur place et enfin le dernier camion-benne arrivé, encore en attente d’un aiguillage. Le splendide appareil de combat d’un noir mat – tout en formes élancées et canons à vous envoyer un gars voler à quinze mètres – ralentit légèrement, ses pâles fouettant l’air dans un vacarme assourdi ; et puis il reprit de la vitesse, s’élevant et virant légèrement, afin de s’éloigner à nouveau vers le nord-ouest. Le cercle lumineux de son puissant projecteur fit briller un instant les catadioptres de l’un des véhicules positionnés à l’aplomb de la zone de fusion.
« Bordel de merde, pestait le colonel Smudd, contemplant tout ceci les mains sur les hanches. On a un putain de problème, ça ouais. »
L’homme arborait une tenue d’un brun-vert indéfinissable, et il fallait reconnaître qu’il la portait, sinon avec élégance, du moins avec un grand naturel. Le tissu épais et relativement ajusté – car le colonel avait horreur des vêtements lâches – lui faisait comme une seconde peau. Les manches remontées au dessus des coudes découvraient ses avant-bras musclés et velus.
Comme l’avait noté Emil, la nuit était fraîche. Pourtant, Smudd était en nage. Il ne faisait rien pour y remédier, du reste : pour lui, tout bon militaire se devait d’endurer un constant inconfort. On ne reste pas propre sur soi quand on court dans tous les sens, manipule des chargeurs graissés, rampe dans la boue ou abat un type à bout portant. Un soldat se devait de supporter la crasse, les douleurs lancinantes et les espaces exigus. Un soldat se devait de mépriser le luxe et d’exécrer le calme. Les hommes ayant tendance à s’habituer un peu trop vite au confort, le colonel veillait à ne jamais se ménager. Du reste, il appliquait la même philosophie avec ses hommes, ce qui expliquait sans doute l’amour sans limites que ces derniers lui vouaient. Smudd s’en tapait copieusement. Ils étaient là pour obéir, et ils avaient plutôt intérêt à ne pas l’oublier, parce qu’il n’était pas tendre avec les fortes têtes.
Ce qui l’amenait au sujet de Simsky.
Ce petit salopard de Simsky.
Le colonel n’avait jamais aimé ce jeune type. Dès l’instant où il avait été intégré à son unité, il y avait de cela plusieurs mois, Smudd avait comprit qu’il serait toujours incapable de le supporter. A cela, il y avait trois putains de bonnes raisons : premièrement, le technicien-sergent était infoutu de rester concentré plus de quinze minutes d’affilé. Les rêveurs n’avaient rien à faire dans l’armée, à moins de ne rester le cul vissé derrière un bureau. Deuxièmement, c’était un polak, et Smudd n’aimait pas les polak. Troisièmement, ces grands yeux bleus devaient faire sensation dans les bars pour désaxés qu’il fréquentait probablement dès qu’il en avait l’occasion. Aucun vrai mec ne pouvait avec des yeux pareils. Rien que d’y penser, ça le mettait en rogne.
Somme toute, il n’était pas mécontent que Simsky se soit foutu dans les emmerdes jusqu’à la pointe des cheveux. Si ça devait tomber sur un membre de son équipe, il aimait autant que ce soit celui-là. Au moins, cette fois, il aurait un bon prétexte pour l’envoyer se faire voir. Et il n’allait pas le laisser passer, ça non.
Le colonel William Smudd ne voyait pas bien comment Simsky avait pu provoquer la mise en quarantaine totale de la base de Cheyenne Mountain. Selon toute probabilité, il n’y était pour rien. Le sergent s’était « simplement » introduit de manière illicite dans le périmètre réservé aux militaires accrédités, et avait « simplement » pénétré dans le tunnel d’accès à la base. Même ce crétin n’était pas capable de provoquer la fermeture hermétique de tous les accès au complexe, les plus secrètes comprises, et d’interrompre les communications radios, téléphoniques et satellitaires avec l’intérieur. En fait, même le réseau à l’extérieur du SGC s’était trouvé brouillé, ce qui était nettement plus inquiétant. Parce que nul ne comprenait encore comment c’était possible, et ça, ça ne pouvait vouloir dire qu’une chose. Une intrusion off-world.
Smudd ne connaissait pas l’existence de la porte depuis bien longtemps. Certes, il en avait entendu parler, bien sûr ; des rumeurs couraient, plus débiles les unes que les autres, de son avis. En réalité, elles étaient en dessous de la réalité, et ça, c’était plutôt fort. Dès lors qu’il avait entendu parler des Goa’uld, le colonel avait posé sa candidature. Ce combat l’enflammait. Buter des saloperies d’aliens qui se prenaient pour Dieu, apporter le mode de vie Américain à des planètes de ploucs, utiliser des armes plus destructrices que jamais. Et puis ces enfoirés de Jaffa n’avaient aucune existence légale. Pas de pays pour venir pleurer devant l’ONU. Pas de reporters de guerre. Pas de vidéos amateurs d’ados travaillant à une pompe à essence, comme dans l’affaire qui avait failli lui attirer de gros ennuis, dans la bande Gaza. Merde, c’était le pied, quoi.
Malheureusement, le SGC ne semblait pas très chaud pour lui laisser commander une équipe. Quelle bande de salopards. Trois hommes sous ses ordres, bon sang. Lui, un colonel. C’est tout ce qu’il demandait, et Hammond traînait encore la patte. Jusqu’ici, Smudd n’avait effectué que quelques missions de commando, et c’était la moindre des choses. Il avait été exemplaire lors de sa formation, si l’on exceptait cette petite « balle » perdue (un tir de plasma, en fait) qui avait coûté la vie à un poulet. Un poulet jaune à écailles.
Le colonel passa la main sur son menton, dressant l’oreille au crissement de sa barbe drue. Il prenait toujours garde à être impeccablement rasé lorsque c’était possible, conformément au règlement… mais appréciait néanmoins de sentir la peau de son visage si rêche sous sa paume. Beaucoup plus viril. Bah ! Le règlement était le règlement…
Smudd entendit quelqu’un venir à lui au petit trot. Il se retourna en croisant les bras, et repéra deux soldats pleins du flegme impitoyable qui semblait imprégné au fil des ans certains militaires. Ils parcoururent les derniers mètres en marchant, et le colonel reconnut le visage du plus gradé à la lumière de l’hélicoptère qui effectuait un nouveau passage en sens inverse.

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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptyDim 2 Nov 2008 - 18:37

- Jerry, fit Smudd sans décroiser les bras ni faire montre de la moindre amicalité.
- Will, salua le lieutenant-colonel plus cordialement. Beau bazar, commentât-il en considérant les véhicules et les tentes qui découpaient une véritable ville miniature sur le perron de la base.
Le colonel Smudd ayant lui-même supervisé l’agencement du camp de base, il prit ceci comme un affront personnel – et peu lui importait que tel ait été ou non l’intention de son… collègue.
- Qu’est-ce que vous faites là, soldat ? questionna abruptement William, déchargeant sa rage sur le subordonné – comme il savait si bien le faire.
L’homme se recroquevilla légèrement. Il lui tendit une plaque d’aluminium sur laquelle quelques feuilles couvertes de noms étaient maintenues par une pince de métal. Smudd les parcourut rapidement, repérant l’endroit où il devait signer.
- Heu… Nous avons achevé de passer les troupes en revue, monsieur. J’ai la confirmation. Le soldat isolé dans le complexe est bien le sergent Emil Simsky.
- Evidemment, que c’est lui ! grogna Smudd en restituant brutalement la plaque à son propriétaire, ou plus précisément à l’estomac de ce dernier – qui en eut le souffle coupé.
Le colonel mémorisa soigneusement le nom inscrit sur sa poche de poitrine. Il saurait s’en souvenir lorsqu’il aurait une tâche ingrate à distribuer.
- Disposez, fit-il en se tournant vers son autre interlocuteur, avant de se souvenir qu’il le supportait encore moins. Quelles nouvelles ? demandât-il néanmoins d’un air morne.
Le lieutenant-colonel Jerry Dokins remua son nez étroit comme un chat minaudant. Encore un « propre sur lui », avec son visage délicat et élégant et ses cheveux à la coupe pas du tout conforme.
- Pas bonnes, fit Dokins en défroissant sa veste d’uniforme. L’Etat-major a décidé de déclencher l’alerte invasion.
- Ça me parait plutôt une bonne chose. Inévitable.
- Ouais, bien sûr. Le truc, c’est qu’ils ne savent même pas ce qu’ils redoutent. La base est en quarantaine, mais ce n’est pas du tout la procédure classique, ça a été confirmé. Le SGC ne dort pas, on l’a assommé. Rien de neuf du côté des communications ?
- Négatif. C’est plat, et ça le reste quelque soit la fréquence.
- Pas bon du tout. Qu’on ait rien du côté de la radio et du téléphone, ça peut s’expliquer, mais pour le reste… Les interférences s’étendent jusqu’aux interactions électromagnétiques. La NASA a effectué un relevé satellitaire, et…
- J’ai reçu des rapports, coupa sèchement Smudd.
Trente pages pour dire que certes, on ne savait rien, mais qu’au moins on le savait.
- Et tu as entendu les rumeurs, aussi ? fit Jerry en levant un sourcil.
Il se les épilait sûrement.
- Trop à mon goût, éluda le colonel – sur ses gardes.
L’autre ne fut pas dupe, et eut un sourire indéfinissable. Il aimait faire durer le plaisir dès lors qu’il avait l’avantage.
- On a déjà observé cette technologie, révélât-il enfin tranquillement. Un truc Asgard pour neutraliser l’iris. Je suppose qu’ils tiennent trop à leur petite peau grise pour nous laisser nous charger de l’ouvrir, hein ? Ouais. Bref. Enfin, devine un peu ce que SG-1 a ramené sur Terre avant le début de l’attaque ?
- Une merde Asgard, pesta Smudd entre ses dents.
- Tout juste. Un supergénérateur, ajouta Jerry en déclamant ce dernier mot d’un air un peu moqueur. Le rapport a atterrit en haut de la pile au Pentagone, une chance. Classé or.
- La planète avait été visitée par Ba’al, réfléchit le colonel à voix haute. On savait déjà qu’il nous attaquait en représailles ou bien pour récupérer l’artéfact.
- Mais on n’avait aucune raison de penser qu’il pouvait aussi nous frapper grâce à la technologie Asgard. Ça, ça change tout, tu vois.
- Est-ce qu’on a des éléments pour confirmer ça ?
- Qu’est-ce que ça pourrait être d’autre ?
- Peut-être bien que la machine est indépendante.
- Quoi, une coïncidence ? fit le lieutenant-colonel d’un ton septique. Ça me parait un peu…
- Qui parle de coïncidence ? aboya Smudd. Elle pourrait être indépendante, c’est tout. Les trucs que les équipes SG ramènent par la porte sortent les griffes une fois sur deux.
- Mhm. Ouais. Peut-être bien, fit Jerry que la question ne semblait plus intéresser. En tout cas, personne ne sait plus quoi penser. Si l’iris avait cédé, on l’aurait remarqué ; ça aurait fait un grand nuage de flammes. Et on ne voit pas trop comment les Goa’uld auraient pu pénétrer dans la base, à moins que ce truc ne soit capable de leur ouvrir la voie… Bref. Defcon 4, et une charge naquadah est en train d’être chargée dans un chasseur.
Cette nouvelle eut le mérite d’attirer toute l’attention du colonel Smudd.
- Ils se préparent à raser la zone à coup de bombe atomique ?
Jerry haussa les épaules, et attendit avant de répondre que soit passé un camion dont le bahut faisait un vacarme de tous les diables. Tout autour des deux hommes, la fourmilière bien organisée continuait d’œuvrer selon les plans et les procédures, malgré le titanesque coup de pied qui venait de lui être asséné.
- L’avantage du naquadah, c’est que c’est pas encombrant, fit Jerry tranquillement. En plus, ça se règle avec cent fois plus de précision qu’une charge classique. Et puis, c’est juste à titre de précaution.
- La procédure est inhabituelle.
- La situation aussi.
- Pas tant que ça, au SGC…
- Hey… T’as une idée du genre de dégâts que ces interférences pourraient causer, si ça devait s’étendre, disons, au niveau national ?
- Ah… Je vois, gronda Smudd. On s’inquiète pour la bourse. Chers petits politiques…
- Faut bien que quelqu’un s’en charge, fit l’autre tranquillement. Qui on a dans la place ?
- Pas mal de scientifiques. Quelques ingénieurs militaires. Et SG-1.
- Atout non négligeable, fit le lieutenant-colonel en hochant la tête d’un air appréciateur. Je n’ai jamais rencontré O’Neill. Il est comment ?
- Bon.
- Hey, ça, je m’en doute. J’ai lu les rapports.
- Trop coulant avec ses hommes, si tu veux mon avis. Et un peu trop tendance à mon goût à faire ami-ami avec les extraterrestres.
- Mais c’est le but du programme, je crois, non ? fit Jerry avec un clin d’œil. Le SGC est une sorte de grand club de rencontre interplanétaire.
Il rit de sa propre plaisanterie, exhibant ses dents trop blanches et trop bien alignées. Smudd s’abstint de tout commentaire.
- A ce sujet, d’ailleurs, je serais très partant pour une petite mission en duo sur un monde exotique avec la poupée Carter, reprit le lieutenant-colonel sur un ton léger.
Il ponctua sa sortie de deux haussements de sourcil. C’en était trop pour Smudd, qui décida de ramener la conversation sur ses rails. On était en situation de crise, bon sang. Comment cet abruti avait-il obtenu le grade de colonel ?
- S’ils décident d’employer la bombe, va falloir trouver une bonne excuse pour évacuer la région, fit-il donc sèchement.
- Encore une… soupira le lieutenant-colonel, son humeur soudain assombrie. Ça n’arrête plus, ces dernières années. Le service de relations publiques est au bord de la dépression, tu sais ? Les gens vont finir par se poser des questions.
- Qu’ils s’en posent. Si les civils avaient quelque chose à dire sur la manière de gouverner le pays, ça se saurait.
Pour la première fois, le lieutenant-colonel Jerry Dokins parut vaguement désapprobateur. Un petit froncement de sourcil vint plisser son visage de fils à papa.
- Mhm. Ouais. Bon, c’est pas tout ça, mais on m’attend dans le Nevada. C’est fou le nombre de formalités qui doivent toujours accompagner la mise en fonction d’une arme nucléaire de technologie alien.
Dokins fit un dernier clin d’œil et un bref salut militaire un peu moqueur, et, sans attendre de réponse, s’éloigna dans la nuit d’un pas nonchalant, les mains enfoncées dans les poches.
Smudd pesta un moment, et puis fit de nouveau face à la gueule béante du tunnel d’accès à la fois au NORAD et au SGC. Des gens y pénétraient et en sortaient, examinant les différents réseaux de distribution énergétique et de communication.
« Ah, Simsky, Simsky. Est-ce que vous avez idée de ce que vous risquez de croiser dans ces couloirs, sergent ? »
Le colonel eut un petit rire cynique.


Un frisson parcourut l’échine du sergent Simsky. C’était le genre de désagréable frémissement que provoquait presque immanquablement chez lui le petit rire détestable de son tout aussi détestable supérieur, l’irremplaçable, l’inimitable Smudge. Emil remua les épaules, mal à l’aise, et tendit l’oreille dans la direction des fourmis à lunettes qui se marchaient sur le dos dans un coin de couloir. Un instant plus tôt, l’endroit était propre et bien rangé, mais une jungle de fils électriques serpentait désormais sur le sol.
- Pensez-vous qu’il s’agisse d’une alerte invasion ?
- L’alarme n’a pas retentie.
- Le complexe dysfonctionne, c’est flagrant.
- Pour le moins.
- Quelle mesure obtenez-vous sur cette section ?
- Tension nulle, c’est pareil. Et ici ?
- Nada. Mais les câbles répondent à une stimulation extérieure. Regardez, ça circule.
- Ici aussi. Ce n’est pas normal.
- La singularité doit se situer en amont du réseau, du côté des générateurs. C’est très intéressant. Nous devrions pouvoir rétablir l’autonomie du complexe sur quelques distances, avec un générateur indépendant.
- Il faudra fonctionner en circuit fermé.
- Avec une bonne synchronisation, c’est faisable.
- Hasardeux. Je n’ai pas les plans du circuit électrique de la base dans ma base de données. Qu’en est-il de votre côté ?
Brouhaha de réponses négatives.
- Et de quel genre d’autonomie parlons-nous ?
- C’est impossible à dire, vous le savez bien. Nul ici ne peut savoir jusqu’où s’étendent les interférences. Et il suffirait que le câblage nécessaire à l’un des circuits clos s’aventure dans la zone de perturbation pour qu’une section ne puisse être remise en fonction.
- Cela vaudra peut-être le coup. Il va falloir étudier la question.
Emil s’arracha au concert de voix. Et c’était bien de cela qu’il s’agissait : une harmonie, une musique. Même lorsqu’ils se chamaillaient, ces hommes le faisaient de manière plus ou moins constructive. Et il avait suffit pour cela de leur donner un os à ronger… Fascinant, vraiment. Il se pourrait même bien qu’ils se révèlent utiles, en fin de compte.
- Bien, fit le docteur Hope, qui consentait à lui prêter attention après avoir vertement tancé l’un de ses collègues concernant la longueur de sa liste du matériel à emporter.
Ce dont Emil lui était secrètement reconnaissant, car devinant que le transport d’une bonne partie dudit matériel lui reviendrait sans doute.
- Occupons-nous de vous, maintenant. Pour commencer, vous vous trouvez au sein d’une base secrète de l’Armée de l’Air répondant au nom de SGC.
SGC. Ces trois lettres lui rappelèrent ce que le docteur Hope avait laissé échapper un peu plus tôt, alors qu’il le croyait dans la confidence.
« C’est un vrai bazar, en ce moment. Bien sûr, au SGC, on est jamais à l’abri d’un imprévu – j’irais même jusqu’à dire qu’on est à l’abri du prévisible. »
- Attendez, attendez… Vous voulez dire que Cheyenne Mountain abrite, en plus du NORAD et d’une base d’étude satellitaire de l’Armée de l’Air, un troisième complexe du nom de SGC ?
- Non, non. Tout cela n’est qu’une couverture.
- Vous plaisantez ? Le NORAD, une couverture ?
- Le NORAD est bien ici, rectifia Hope avec un début d’agacement, fort malvenu de l’avis d’Emil. Dans la partie supérieure de la montagne. Mais on ne s’occupe pas plus de satellites là-dessous que de pâtisserie au Pentagone. Le véritable enjeu, c’est le SGC. La Zone 52.
- SGC pour…
- StarGate Command.
StarGate Command. SGC. La suite du monologue de Hope lui revint aussitôt.
« On rentre, on sort, et pendant ce temps on se creuse la tête avec le peu qu’on a. On ne sait même pas de quelle planète provient le… »
« De quelle planète ». Centre de commande du Stargate. Porte des Etoiles. Bon sang…* De quoi pouvait-il s’agir ?…
« D’un vaisseau spatial », songea soudain Emil, et cela lui apparu comme une évidence.
Cette base jouait-elle le rôle d’une tour de contrôle ? Le sergent repensa aux multiples camions, aux tonnes de sable. « Noyer un foyer ». Un astronef à la Star Trek dormait-il quelque part sous terre, son réacteur principal prêt à exploser ? Le Stargate était-il un fier navire d’exploration, fendant les cieux à la recherche de peuples extraterrestres ? Où, mieux encore, un énorme bâtiment de guerre aux lignes agressives ?
Il repensa soudain à autre chose. « Pensez-vous qu’il s’agisse d’une alerte invasion ? » avait demandé le scientifique. Une nouvelle image lui vint, celle de militaires aux vêtements en lambeaux avançant comme des zombies, une substance noirâtre tentaculaire leur bouffant la moitié du corps. L’équipage du Stargate – oui, un vaisseau de guerre, c’était certain – avait-il rencontré un germe alien virulent, comme dans le film que le sergent avait regardé sur le câble une semaine plus tôt, La chose venait des étoiles ? Etait-ce pour cela que la mise en quarantaine avait été enclenchée ? Une centaine de soldats mutants arpentaient-ils les couloirs de cette base, désireux de se repaître de tissus cérébraux ?
« Et si tu posais simplement la question ? » se morigéna Emil, qui tripotait maintenant nerveusement son arme de service en jetant des regards méfiants à tous les coins d’ombre.
Il se ravisa in extremis, songeant qu’il était un peu tôt pour s’enquérir de la possible nature d’une possible invasion possiblement extraterrestre, et préféra vérifier ses premières déductions.
- Qu’est-ce que la porte des étoiles ? demandât-il donc.
- Un très ancien appareil extraterrestre découvert en 1928 en Egypte, sur le plateau de Gizeh, révéla le docteur, qui de toute évidence savourait son petit effet et faisait durer le suspens.
- Vous plaisantez ?
- Pas le moins du monde, mon petit, fit le cinquantenaire sur un ton maintenant débonnaire.
Il semblait finalement prendre un certain plaisir à la situation. Sans doute avait-il d’ordinaire plus de difficulté à captiver les militaires de ses discours.
- Et on peut voyager dans l’espace avec un truc aussi vieux ?
- Et bien… ses concepteurs construisaient solide, répondit l’autre avec une légère hésitation, apparemment surpris que le jeune-homme ait comprit la finalité du projet.
Emil n’en revenait pas. Pour un peu, il croirait que Hope lui raconte des craques. Ce ne serait pas la première fois qu’un truc de ce genre lui arriverait, même si sa carrure lui évitait d’ordinaire ce genre de déconvenues. Mais la situation ne s’y prêtait pas, et nul parmi la petite troupe ne semblait s’étonner du sujet de leur discussion.

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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptyDim 2 Nov 2008 - 18:37

Très ancien… L’Egypte… Dans l’esprit d’Emil, le Stargate abandonna sa forme de porte-avion aérodynamique et équipé de propulseurs pour adopter un design plus pyramidal. Après réflexion, il ajouta un revêtement doré, quelques décorations et quatre puissants réacteurs. C’était donc cet appareil, la cause de tout ce remue-ménage ? Noyer un foyer… Quel genre de dommages un engin extraterrestre pouvait-il causer en explosant ?
- Il y a dans le coin un vaisseau-pyramide alien… murmure le sergent Simsky, comme pour savourer ces mots. Pas étonnant que tout le monde soit tellement inquiet. Ça doit pouvoir faire des dégâts, un truc de ce genre.
- Pardon ? réagit immédiatement le vieux singe.
Emil sursauta légèrement. Il parlait pour lui-même, et ne pensait pas pouvoir être entendu. Surtout, il se demandait ce qui pouvait bien motiver la soudaine réserve du scientifique à son égard.
- Comment diable sauriez-vous cela ? interrogea ce dernier impérieusement. Je croyais que vous ne connaissiez pas le Stargate, ni rien qui ait trait au projet !
- Heu… J’ai simplement… deviné…
- Deviné ? répéta le docteur sèchement, sur un ton donnant l’impression qu’il ne reprenait ce mot qu’avec la plus grande répulsion. Vous avez « deviné » ?
Emil ne savait trop que dire. Il y était surtout allé de son imagination, comme il avait un peu trop tendance à le faire d’ailleurs, d’après ses supérieurs. Et ses collègues. Et ses subalternes. Et ses amis, et sa propre mère. Il ne s’attendait pas à tomber tellement juste. Maintenant, voila qu’on le soupçonnait de jouer les espions, ou en tout cas d’avoir menti sur ses accréditations. D’un autre côté, le jeune sergent était assez fier de ses capacités de déduction.
Une appréhension le saisit soudain à ce sujet.
- Rassurez-moi, fit-il avec un brin d’inquiétude, sans se soucier de la mine toujours soupçonneuse du vieux singe. Pour le coup des parasites aliens qui contrôlent la base, j’ai faux, hein ?
Sur le visage du docteur Hope, une crainte très alerte remplaça immédiatement la suspicion.
- Comment ?... hoquetât-il. Des Goa’uld dans la base ? C’est de leur vaisseau, que vous parliez ? Mais d’où tenez-vous vos informations, à la fin ? Qui vous emploie ? Le NID ? Les russes ?
« Oh, Merde, c’est pas vrai* », gémit mentalement Emil. Dans quoi s’était-il fourré ? Outre le fait qu’il passe maintenant pour un agent double – bossant au choix pour les russes ou bien pour une organisation qui semblait fort ressembler à la CIA –, il venait d’apprendre qu’il risquait réellement de se trouver face à une bande de gars parasités par un chiendent intersidéral. Bon, pour le coup du chiendent, il n’était pas sûr, mais Hope avait réagit à la mention des parasites aliens, ça, c’était sûr. Et les autres scientifiques, qui avaient entendus la réplique de ce dernier, semblaient maintenant franchement paniqués. « La curiosité tue le chat* », ne cessait de lui sermonner sa mère.
Il semblait bien que la curiosité tue aussi Emil, si elle en avait l’occasion.


Le major Carter n’aurait pas approuvé la mère du sergent Simsky. La curiosité était le moteur de tout bon chercheur ; bien souvent, ce désir dévorant de comprendre et de savoir les avait tiré de situations en apparence inextricables… où il les avait souvent lui-même d’abord entraîné.
La curiosité, en l’occurrence, l’avait poussé à se concentrer sur une anomalie mineure du programme de catalogage des commandes émises par la porte. Des codes générés par la porte pour la porte, et non à destination de son DHD absent. Certes, dans l’état actuel des choses, ses occupations étaient assez limitées… Nul ne savait quoi faire. Maintenir une porte des étoiles active au-delà de trente-huit minutes nécessitait une quantité d’énergie faramineuse, gigantesque ; à moins que Ba’al ne soit en mesure de déployer la puissance de plusieurs étoiles, cet exploit restait à priori hors de sa portée. Tous restaient désoeuvrés. Se pencher sur une obscure matrice était une façon comme une autre d’attendre la reprise du bombardement interstellaire.
Samantha fronça les sourcils, entra une instruction, fit apparaître un nouveau programme. Ses yeux s’écarquillèrent, et elle laissa échapper une suite de mots qui auraient parus déplacés même dans un morceau de Métal. Plusieurs visages éberlués se tournèrent dans sa direction.
- Major Carter ? hésita Thomson.
- Ce que je lis ici est… aberrant. Ça n’a aucun sens, murmurât-elle, sourcils froncés.
- Expliquez-vous, fit le docteur Thomson avec curiosité.
Samantha sembla hésiter un bref instant, puis tapa quelques commandes et consulta les résultats. Qu’elle ait hésité à vérifier ses données tendait à indiquer que c’était parfaitement inutile ; qu’elle le fasse cependant montrait plus que tout à quel point elles étaient inconcevables. Finalement, la jeune-femme repoussa son siège loin du terminal, et hocha la tête d’un air incrédule.
- Le FRM de la porte est inactif, annonçât-elle enfin.
Tous ceux qui comprirent le sens de cette phrase échangèrent un regard perplexe. Quand aux autres, ils le demeurèrent simplement.
Le terme « Flow Reception Module », ou Module de Réception du Flux, englobait tous les systèmes permettant la réception d’un objet transitant par le vortex sous forme énergétique – l’horizon des évènements n’intervenant qu’ensuite, afin de rematérialiser les molécules et de les restituer dans leur agencement initial. Il s’opposait fort logiquement au FEM, « Flux Emission Module », qui gérait quant à lui l’envoie d’un objet désintégré vers un autre monde.
- Et bien, cela me semble assez normal, fit prudemment remarquer Lee qui observait Samantha avec circonspection.
- Vous m’avez mal comprise. Je ne voulais pas dire qu’il n’était pas en activité en ce moment. Je voulais dire qu’il était désactivé, et ce depuis près d’une demi-heure. En revanche, le FEM, lui, est activé bien que n’étant pas en activité.
Sur le visage du docteur Lee – comme d’ailleurs sur celui de toutes les autres personnes présentes, exception faite du sergent Harriman – la stupéfaction remplaça l’incompréhension. Walter, lui, en resta à ce dernier stade, et le ressentit même plus intensément encore.
- Vous voulez dire que ?... balbutia Nicholson.
- Oui.
- Mais comment ?...
- Je n’en sais fichtrement rien, lieutenant.
- Ce n’est pas possible, remarqua Lee faiblement.
- Non, confirma Carter.
- Et pourtant…
- Oui.
Finalement, le sergent Harriman n’y tint plus. Puisque tout le monde ici semblait patauger, il s’autorisa à perturber l’absence de réflexion en cours.
- Major… Qu’est-ce que ça veut dire ?
Carter lui adressa un regard lointain. Un instant, Walter ne craignit que le découragement ne se soit emparé d’elle… et puis comprit que la jeune-femme était tout simplement en train d’explorer de nouvelles possibilités, d’aborder les problèmes sous un angle neuf, de passer les éléments en sa possession au crible de ces informations inédites.
Non, cette femme n’abandonnait jamais.
- Ça veut dire, sergent, que nous sommes en présence d’un vortex sortant, énonçât-elle d’un ton aussi catégorique qu’incrédule.


Catégorique, Emil l’était. Incrédules, ses interlocuteurs le demeuraient encore un peu. La tension cependant était bien retombée, même si la peuplade des hommes à lunette continuait de le surveiller d’un air soupçonneux.
- C’est un peu gros, disait le dénommé Graidon qui semblait néanmoins prêt de se laisser convaincre.
- Ben, pourtant…
- Vous ne savez rien sur la porte des étoiles ? récapitula après un instant le docteur Hope avec autorité.
- Absolument rien de plus que ce que vous venez de m’en dire, assura Emil. Heu, un peu moins, en fait, précisât-il par acquis de conscience, parce qu’il est possible que je n’ai pas tout retenu.
- Vous en êtes bien sûr ? insista un homme au crâne presque aussi lisse qu’un œuf et aux oreilles décollées.
- Si je suis bien sûr de ne rien savoir ? résuma Emil, qui commençait à s’agacer légèrement. Et bien, non, je ne suis pas sûr. Il n’est pas impossible que j’en sache plus que je crois n’en pas savoir. Qui sait ? Mais si c’est le cas, je vous assure que je ne le sais pas.
- Ah, ça va, ça va, bougonna le docteur Hope en agitant furieusement une grande main velue. Vous n’êtes au courant de rien, on a compris. Vous devriez tout de même essayer de vous montrer moins loquace. On est tous un peu tendus et ce serait tout de même dommage que quelqu’un soit blessé sur un quiproquo.
Le docteur mit les poings sur les hanches et jeta un œil aux scientifiques massés derrière lui, comme s’il avait oublié leur présence. Il roula des yeux, et décrivit de petits cercles vifs de sa main droite, le doigt pointé vers le sol. Ce devait être un geste dont il avait la manie, car ses troupes réagirent aussitôt en se dispersant précipitamment pour retourner à leurs tâches respectives.
- D’accord, fit le sergent, qui avait la sensation d’observer une tribu aborigène aux mœurs inconnues. Super. Bon, maintenant que le malentendu est dissipé, est-ce que vous pourriez me parler un peu de cette porte des étoiles ? C’est quoi, une porte des étoiles ?
- Les. Au pluriel. Il s’agit d’un réseau de transport interstellaire via l’hyperespace mit en place à une échelle galactique il y a de cela plusieurs millions d’années par les Anciens, une très puissante race extraterrestre aujourd’hui disparue.
Encore une fois, Emil dut l’observer quelques instants avant de se convaincre qu’on ne se payait pas sa tête. Lentement, il s’assit sur une caisse verte aux larges renforts de métal.
- Et ça ressemble à quoi ? reprit-il finalement.
- A un grand anneau de pierre polie… Il y a des symboles que l’on verrouille à l’aide de chevrons lumineux. Neuf, disposés tout autour de l’artéfact. Une séquence de sept glyphes correspond à une planète.
- Sept ?
- Sept.
- Mais vous avez dit qu’il y avait neuf chevrons. Alors, à quoi servent les deux restants ?
- Le huitième, à changer de galaxie. Le neuvième… Et bien, vous glisserez votre bulletin dans la boite à idée. C’était une blague, à l’origine, mais je crois qu’on a atteint la six millième proposition il y a trois mois.
Emil resta silencieux un moment, débordé par la masse d’informations. Il lui fallait quelques secondes pour assimiler tout ceci. C’était vraiment… totalement… magnifique.
- Et… Les gens, dans cette base… Qu’est-ce qu’ils font, avec cet anneau ?
- Ils visitent d’autres planètes, évidemment.
- Evidemment.
Au bout du couloir, la porte se souleva soudain dans un chuintement électrique. Emil bondit sur ses jambes, l’arme au poing, et galopa jusqu’à l’ouverture nouvellement ménagée. Les lumières, dans ce couloir, semblaient avoir été rétablies… et permettaient d’apercevoir une nouvelle porte, trente mètres plus loin à peine.
- Ça a marché, fit un homme d’un air joyeux en les voyant tous deux arriver. Nous avons réorganisé le réseau en circuit fermé, et installé la dérivation grâce à un générateur à naquadah, et rétabli le courant sur une certaine section.
- On ne sait hélas pas exactement jusqu’où s’étend ce circuit, fit un autre, ni quelles fonctions il a réactivé. Il va falloir que…
- Vous n’auriez pas dû ouvrir cette porte sans moi ! l’interrompit Emil, furieux. Vous n’êtes même pas sûr de ce qui traîne dans ces couloirs, bon sang ! C’aurait pu être dangereux, et je suis le seul à être armé, je vous signale !
La surprise une fois passée, les six hommes regroupés là eurent des réactions diverses : offusqués, contrits, inquiets, vexés, hébétés ou méprisants, ils semblaient prêt qui à s’excuser, qui à protester.
- Alors ça ! s’exclama Hope. Le moins que l’on puisse dire, c’est que vous ne manquez pas de culot, sergent ! Vous avez…
La voix du docteur s’éteignit un bref instant, et il eut soudain l’air songeur, peut-être même incertain.
- …tout à fait raison, achevât-il alors pour son équipe après cette courte hésitation. C’était stupide, messieurs, parfaitement stupide d’ouvrir ce volet sans que notre ami ne soit présent. Est-ce que vous tenez vraiment à faire face vous-même à une troupe de Jaffa ? Ou à un quelconque alien carnivore à crête ?
Ce qui suivit fut tout à fait fascinant. Ces hommes adultes se jetèrent des regards embarrassés, se grattèrent l’arrière du crâne où contemplèrent leurs pieds, tels des écoliers pris en faute. Il fallait accorder ça au docteur : il savait tenir ses gars.
- Des Jaffa ? marmonna Emil.
Il visionnait suffisamment le second choix pour ne pas avoir à demander davantage de précisions à son sujet.
- Nous sommes d’accord ? acheva sévèrement le docteur Hope.
- Oui, oui, nous sommes d’accord, Herb, répliqua le dénommé Graidon en insistant acerbement sur le prénom. On a compris. Mr. Simsky sera présent la prochaine fois.
- Très bien, grommela Hope. Alors remettons-nous au travail.
- Ce n’est pas si simple, fit Graidon, et les autres de ses collègues lui jetèrent des regards inquiets tout en commençant à rassembler leur matériel. Nous n’avons pu obtenir de puissance sur aucun des réseaux énergétiques que nous avons sollicité… Apparemment, les générateurs de la base sont tous indisponibles. Il a fallu connecter notre source portative au naquadah ; et le souci, c’est que nous n’en possédons qu’une seule, étant donné que Simsky ne s’est pas assez remué pour rentrer la seconde.
- C’est ça, maugréa Emil sans le regarder, contrariez donc la seule personne qui ait une arme dans ces couloirs silencieux et obscurs infestés par on ne sait quoi…
- Si je vous ai suivis, reprit « Herb » sans prêter attention au sergent, nous allons devoir laisser quelqu’un en arrière qui ramènera le générateur lorsque nous aurons atteint les limites de son rayon d’influence ?
- En ouvrant les portes en chemin, c’est ça, confirma Graidon d’une voix occupée tout en fermant sèchement un ordinateur portable.
- Il est hors de question que nous nous séparions, fit Emil d’un ton catégorique.
- Dans ce cas, il ne nous reste plus qu’à attendre ici que les méchants nous trouvent.
- On se sépare, d’accord, excellent plan. Mais dans ce cas… Si quelqu’un doit rester en arrière, alors ce sera moi.
- On dirait bien que vous n’avez pas grand chose dans le crâne, rétorqua Graidon, qui soit n’avait pas entendu la pseudo menace d’Emil soit s’en fichait comme de son premier examen de chimie. Il me semble évident qu’attendre dans une zone que nous avons déjà traversé est nettement moins risqué que de sécuriser activement la voie. En cas de présence ennemi dans la base, ce sont sans doute les premiers du groupe qui seront désintégrés.
- Ou carbonisés, plus probablement. Les aliens maîtrisant les armes de désintégration portatives sont somme toute assez rares.
Emil Simsky ignorait lequel des savants venait de parler, mais il ne le remerciait pas.


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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie   [Stargate Apogée] Episode I - Cheval de Troie - Page 3 EmptyDim 2 Nov 2008 - 18:40

- C’est pas faux, fit-il avec calme, s’invitant mentalement à tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de l’ouvrir. Mais je préfèrerais tout de même que le gardien ne reste pas seul.
- Très bien, fit Hope, ses joues tombantes tressautant un peu. Nous nous occuperons de cela. Pour l’heure, poursuivit-il en désignant la nouvelle porte récemment dévoilée, inutile je crois de prendre tant de précautions.
Emil acquiesça. L’équipe des têtes pensantes était déjà en train de s’atteler à écarter l’obstacle ; le sergent observa l’homme que Hope avait appelé Derek tandis qu’il ôtait adroitement les vis retenant une plaque de métal située en bas du mur courbé.
- Beaucoup de portes de ce genre, avant la porte des étoiles ? interrogeât-il.
- Oh ! Des centaines, surtout si nous n’employons pas les ascenseurs – ce qui, étant donné la situation, me semblerait exagérément téméraire. Mais toutes ne seront pas aussi difficiles à franchir. Voici ce qui nous attend : d’abord, une suite de couloirs et de portes, dont la plupart mènent au NORAD. Ensuite, un couloir d’un kilomètre qui plonge au cœur de la montagne, garni de divers dispositifs anti-intrusion : l’antichambre du SGC. Reste ensuite à franchir les deux portes de vingt-cinq tonnes qui, compte tenu de la situation, sont probablement verrouillées, et nous aurons accès au complexe à proprement parler.
- …Je vois, fit Emil faiblement après quelques longues secondes de silence.
Passablement renfrogné, le jeune-homme reporta son attention sur le reste de la troupe.
Tout en travaillant, les scientifiques continuaient d’échafauder des hypothèses à propos de la situation actuelle, et le sergent Simsky tâchait de tirer de ces discussions d’initiés des éléments qu’il puisse appréhender.
- Sans doute les Goa’uld. Ba’al a du venir à bout de l’iris.
- On l’aurait su, si c’était le cas. La température aurait augmenté, croyez-moi.
- Ils ont dû trouver un moyen, s’entêta le bonhomme, qu’Emil décida de baptiser « le ouistiti » en raison de son physique malingre et de ses grosses lunettes ronde.
- Je pencherais pour des réplicateurs, fit soudain le grand type au crâne dégarni et aux oreilles en feuilles de choux.
Une série de grognements et de soupirs accueillirent cette remarque.
- Tu devrais t’en bricoler un, Joe, ironisa un grand brun.
- Il devrait en épouser un, gloussa Glen, et le sergent Simsky se demanda si toutes les grosses têtes avaient un sens de l’humour aussi affligeant – quoique le stress y soit sans doute pour quelque chose.
- Joe penche toujours pour les réplicateurs, expliqua en aparté le docteur Hope à Emil. Une fois, il a pondu un rapport de cinquante-deux pages dans lequel il tentait de rattacher la technologie du miroir quantique à celle des crabes.
- Ah… fit faiblement le sergent, qui n’avait jamais entendu parler des réplicateurs.
La silhouette d’un crabe géant polymorphe en gelée verte translucide s’imposa à lui. Il ne fallut que quelques secondes à son esprit fébrile pour lui ajouter un regard malveillant et un laser en bandoulière.
« Au secours » suppliât-il intérieurement.


Dans le poste de contrôle, la découverte du major Carter avait instauré un silence retentissant. C’était comme d’observer une cellule au microscope et d’y voir danser des hamsters ; leur base de travail se comportait de manière non répertoriée, et les hommes du niveau -28 étaient totalement perdus.
Ce fut finalement le sergent Harriman qui rompit le silence, d’une voix intriguée et respectueuse.
- Major Carter, j’ai assisté à l’activation. Je vous assure que nous avons bien été contactés par une autre porte.
Samantha ne lui accorda même pas un regard.
- Peut-être, ou peut-être pas, répondit-elle comme si cette question était très secondaire. Ce qui est certain, c’est que ce que nous avons là ce n’est pas un vortex entrant.
- C’est pourtant ce qu’affirment nos terminaux, fit Thomson entre ses dents, comme s’il s’adressait à une gamine entêtée.
- Je vous en prie, fit Carter avec agacement – ce qui était sans doute une mauvaise option. Nos terminaux affichent ce qu’on les a programmés à afficher en présence de signaux précis. Si un évènement non répertorié survient, ils sont susceptibles de passer à côté. Je vous signale que nous ne sommes pas connectés à la porte, nous nous contentons d’interagir avec elle.
- Vous préférez croire les informations émanant d’une technologie que nous comprenons à peine plutôt que celles fournies par nos propres appareils ? résuma Thomson d’un ton effaré.
- Négatif, fit Carter entre ses dents serrés, se rabattant sur la terminologie militaire dans l’espoir que celle-ci l’aiderait à combattre son agacement. Je me contente d’accorder la même importance aux deux et de construire mes hypothèses sur cette base. La seule conclusion qui soit cohérente avec toutes nos données est celle que je viens de vous délivrer.
- Un vortex sortant qui se serait substitué à un vortex entrant ?
- Celle-là même.
- L'installation n'a pas consommé la moindre parcelle d'énergie depuis son activation ! Comment serait-ce possible, avec un vortex sortant ?
- Il suffirait qu’elle soit alimentée par une source extérieure ! C’est très possible, vous le savez.
- Il n’y a rien à proximité qui…
- Les DHD fonctionnent aussi bien à quelques mètres d’une porte que de l’autre côté de la planète. Nous l’avons constaté lorsque j’ai tenté d’activer la porte de l’Antarctique : la nôtre a réagit. Cette source d’énergie n’a pas besoin d’être directement raccordée au dispositif pour que la liaison existe.
- Admettons. Mais les condensateurs doivent être chargés pour permettre la formation du tunnel, et cela, nos instruments l’auraient détectés.
- Vous savez pertinemment que la porte conserve suffisamment d'énergie pour une activation, même quand elle n'est pas alimentée.
- Mais cette réserve n'a pas été entamée !
Cette réflexion au moins réduisit un instant Carter au silence. Un instant seulement.
- Nicholson, quel est le pourcentage de chargement des accumulateurs ?
Le docteur Lee et le jeune ingénieur dont Samantha ne parvenait pas à se rappeler le nom – il s’appelait en fait Samuels – échangèrent un regard interdit, tandis que Thomson arborait le visage de quelqu’un qui vient d’avaler du sulfate de cuivre. Vérifier ainsi l’information qu’il venait de lui transmettre revenait à clamer haut et fort qu’elle le soupçonnait de lui avoir menti – ou pire, dans leur esprit de scientifique : d’être un incompétent.
- Heu… Condensateurs chargés à quatre-vingt douze pourcents de leurs capacités maximales, bafouilla Nicholson, conscient de la situation.
- Satisfaite ? interrogea Thomson sur un ton corrosif.
Le major Carter ne lui accorda pas une seconde d’attention. En fait, elle ne semblait même pas l’avoir entendu.
- Quatre-vingts douze pourcents ? relevât-elle avec un vif intérêt. C’est inhabituel. Quel pourcentage de la charge ordinaire cela représente-t-il ?
- Heu… fit encore le lieutenant. Veuillez patienter…
Il pianota durant quelques secondes, et même le docteur Thomson consentit à se pencher sur la question.
- Nous y voila, annonça Nicholson avec davantage d’assurance. Oh, mais… Le niveau de puissance des condensateurs représente trois cent soixante-douze pourcents de la charge constatée d’ordinaire.
- Vous n’aviez pas mentionné cela, Thomson, fit Samantha sur un ton neutre.
- Je l’ignorais, admit le docteur à contrecoeur. Mon terminal m’indiquait que les niveaux d’énergie n’étaient pas inférieurs à la normale.
- Et pour cause, murmura Lee comme pour lui-même, ils y étaient largement supérieurs…
- Pouvez-vous afficher l’historique des niveaux de puissance de la porte ? reprit la jeune femme à l’intention du lieutenant Nicholson.
- Négatif, major. Les capteurs ont été très vite saturés par les décharges. Ils ne fonctionnent à nouveau que depuis l’arrêt de l’attaque, c'est-à-dire après la ponction présumée.
- Dommage. Cela aurait réglé la question.
Le major Carter se laissa aller en arrière dans son fauteuil à roulette, fronçant un peu les sourcils.
- L’activation n’est pas ce qui nécessite le plus de puissance, rappelât-elle. Les décharges de plasma essuyées durant plus de vingt minutes par la porte – qui est, je vous le rappelle, un supraconducteur – lui auront constitué un capital que cette ponction aura à peine entamée. C’est le maintient du vortex qui consomme l’essentiel de l’énergie… Si celui-ci est alimenté par une source extérieure, alors…
- Une source extérieure ? Extérieure à quoi ? A notre plan d’existence ? ironisa Thomson, changeant d’angle d’attaque à la vitesse de l’éclair. Qui, sur notre petite planète, possède la technologie pour ce genre de manœuvre ?
Il était toujours décidé à défendre bec et ongles son point de vue, valable il est vrai. Carter lui adressa un regard peu amène.
- Rappelez-vous l’incident de P3W-451.
- La planète au trou noir, intervint Harriman, heureux d’apporter un élément pertinent.
- En effet. A cette occasion, nous avons découvert qu’un vortex pouvait être alimenté depuis la planète d’arrivée.
- Malgré tout le respect que je vous dois, major, vous arrangez les faits à votre façon ! Nous en savons trop peu sur les trous noirs. Il y a mille interactions complexes qui pourraient expliquer ce phénomène.
- …et parmi ces mille explications, l’une d’entre elles, que nous ne pouvons négliger, est celle que je propose.
- Nous ne sommes jamais parvenus à… !
- Notre système nous interdit plus d’opérations qu’il n’y a d’électrons dans un atome de Maclarium ! Il est loin d’être aussi efficace qu’un DHD classique ! J’ai conçu ces superordinateurs et les programmes qui les régissent, docteur, et je suis bien placée pour savoir qu’ils comportent d’immenses lacunes !
Thomson ne put que faire silence à son tour. Le scientifique était empli d’un agacement très enfantin : à ses yeux, cette dernière remarque était un coup bas, un Joker dont l’emploi restait fort peu loyal. Certes, l’argument était valable dans le contexte ; mais l’exploit technologique que représentait ce système était tel que son évocation semblait donner raison au major Carter quel que soit le sujet de la discussion. Pourtant, dans le cas présent, elle avait tort, Thomson en était convaincue. Hélas, lui-même hésitait à contredire la femme qui était parvenu à mettre en place des interfaces si élaborées, à recenser et à interpréter des signaux provenant d’une technologie alors totalement inconnue, à mettre au point des programmes au fonctionnement totalement théorique, cela par simple extrapolation du fonctionnement du mystérieux anneau extra-terrestre. D’accord, c’était un boulot fantastique ; mais on ne lui ferait pas croire que Carter l’avait mentionné innocemment, même si c’était pour en souligner les limites.
- D’accord, reprit le docteur, son irascibilité reconstituée par ce raisonnement qu’il savait pourtant étriqué. Le vortex entrant généré par Ba’al a été interrompu depuis notre planète, et immédiatement remplacé par un vortex sortant, sans l’habituel cérémonial des chevrons ni l’apparition de l’horizon instable en expansion. Cela s’est fait si vite, en fait, que nous n’avons notés qu’une fluctuation de l’horizon des évènements. Cette activation a été alimentée par l’énergie résiduelle contenue dans les condensateurs de la porte des étoiles, et nous ne pouvons nous en assurer parce que les décharges de plasma essuyées par l’iris ont chargé ces condensateurs au-delà des proportions habituelles. Ce vortex serait depuis lors maintenu grâce à une source extérieure, probablement située sur la planète d’arrivée, nous interdisant une fois de plus de vérifier cette théorie par le niveau de puissance des condensateurs. Tout ceci, major, m’amène à une question : qui diable est responsable de toutes ces prouesses ?
Samantha eut un sourire – si l’on pouvait considérer ainsi le genre de rictus qu’arborent les crocodiles. Il s’agissait en fait davantage d’un réflexe ancestral la poussant à montrer les dents.
« TWIII-HONK ! TWIII-HONK ! TWIII-HONK ! »
L’alarme qui retentit soudain dans le poste de commande lui évita de devenir moins courtoise.
Elle se leva aussitôt, les doigts pressés contre le plastique de sa table de travail et les yeux levés vers les haut-parleurs. Son visage était tendu, alerte, attentif : il était impossible de ne pas reconnaître le braiement discordant et artificiel de l’alerte invasion.
Et puis, une fois n’est pas coutume, la jeune-femme s’autorisa un instant d’ironie mesquine.
- D’autres questions, docteur ?
Une fois n’était là encore pas coutume, Thomson n’avait rien à dire.


Un autre docteur, du nom de Jackson celui-là, ne pu éviter de se crisper lorsque le braillement d’usage répondit au champignon de plastique écarlate qu’il venait d’écraser au passage. L’archéologue ralentit soudainement sa course jusqu’à marcher, pour enfin s’immobiliser ; les bras ballants, la respiration courte et le regard levé vers les haut-parleurs qui emplissaient la base de leur plainte désincarnée.
- En voila enfin un qui fonctionne, on dirait. Il était temps, je les ai tous essayés depuis qu’on est sortis du puit.
Jack s’était immobilisé à quelques mètres de là, luisant de sang et de sueur sous l’éclat des luminaires. Le docteur nota pour la première fois que son Beretta de service n’avait pas quitté le creux de sa main, et que ses jointures étaient même blanches autour de la crosse.
- On est à deux couloirs du poste de commande, signala platement Jack qui se remettait déjà en marche.
Le regard de Daniel alla successivement de son colonel et ami qui s’éloignait d’un pas alerte, balançant la carcasse ivoire et noircie comme s’il s’agissait d’un banal sac de sport, au boîtier orné d’un bouton lustré rouge vif.
- Oh, heu… Très juste, fit le jeune-homme avec un air vaguement intrigué et une moue dubitative.
L’archéologue se remit en mouvement, suivant les cliquetis et les froissements de métal du drône blessé, qui se balançait comme un cousin bousculé par le vent au rythme de la marche du colonel.

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« My name is Skay-39, an administrator… An enthusiasm wave hit and I got shot through a link... Now I'm lost in some distant part of the webniverse on a forum – a crazy forum – full of strange, geek life-forms… Help me… Listen, please. Is there anybody out there who can read me ? I'm being tyrannized by an insane fondator… doing everything I can… I'm just looking for a real life. »


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