|
|
| Effet Papillon [Tome I] | |
|
+10ketheriel Sempiternel Sapho BiBiche Webkev Skay-39 marpire Artheval_Pe Mat Rufus Shinra 14 participants | |
Auteur | Message |
---|
Skay-39 The Vortex Guy
Nombre de messages : 4190 Age : 35 Localisation : TARDIS 39th room (blit), on Moya third level, in orbit around Abydos (Kaliam galaxy)
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Mer 28 Jan 2009 - 14:54 | |
| Il devrait y avoir une loi pour interdire ce genre de chose. Tiens... C'est une idée à creuser... - Sapho a écrit:
- Skay-39 a écrit:
-
- Citation :
- Le jeune pilote dût patienter un quart d'heure pour avoir la réponse à sa question à portée des détecteurs de son chasseur.
Pas bien clair. Oserais-je suggérer "Le jeune pilote dût patienter un quart d'heure avant que la réponse à sa question n'arrive à portée de ses détecteurs" ? "dut" Chipoteuse. - Sapho a écrit:
- Skay-39 a écrit:
-
- Citation :
- Comme après chaque sortie, l'ensemble des pilotes prirent la direction de la salle de briefing.
Prit. Tut tut. Les deux sont possibles. Vraiment ? Me voila étonné, pour ne pas dire surpris. En ce cas, je n'ai rien dis sauf que c'est quand même plus joli comme j'ai dis - Sapho a écrit:
- Mais ! J'te permets pas !
_________________ ________________ « My name is Skay-39, an administrator… An enthusiasm wave hit and I got shot through a link... Now I'm lost in some distant part of the webniverse on a forum – a crazy forum – full of strange, geek life-forms… Help me… Listen, please. Is there anybody out there who can read me ? I'm being tyrannized by an insane fondator… doing everything I can… I'm just looking for a real life. » |
| | | Rufus Shinra Roi des Petits Gris
Nombre de messages : 2455 Age : 36 Localisation : Là où s'est déroulée la dernière catastrophe en date ~ Compagnon senior de la Confrérie
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Mer 24 Mar 2010 - 23:41 | |
| Voilà la nouvelle version du chapitre 05, pour cette réécriture qui couvrira les 5 à 9 de ce Tome. Ce chapitre est clairement décalé de la trame principale, puisque l'organisation prévue pour la réécriture n'implique que 4 chapitres et que je n'ai pas envie d'avoir à changer tous les numéros de chapitre (oui, oui, je préfère écrire un chapitre plutôt que de changer des nombres, c'est bizarre). Chapitre 05 : Réunion de familles - Spoiler:
Dire que Samantha Carter était une femme occupée était un euphémisme du même ordre de grandeur que “le cœur d’une étoile est chaud“. Depuis son départ de SG-1, un an après la bataille de l’Antarctique, elle avait dû affronter les conséquences de ses huit ans de pérégrinations dans la Voie Lactée et la galaxie d’Ida : une administration que l’on ne pouvait fuir, même en quittant la Terre.
Son poste dans la Zone 51 n’avait été que temporaire, la militaire en elle rechignant à se contenter d’un poste scientifique, alors même qu’étaient mis à sa disposition les meilleures équipes, le meilleur matériel et des fonds pour ainsi dire illimités.
La mort du directeur de la défense planétaire, le général Hammond, avait été, pour elle et le reste des compagnons de la première heure, un évènement doublement tragique. Tout d’abord, les membres fondateurs du commando le plus célèbre de la galaxie avaient regretté la mort d’un ami qui les avait soutenus jour après jour, parfois en prenant des risques incompatibles avec son poste. Mais les conséquences étaient plus qu’émotionnelles, alors que la direction du programme allait logiquement échoir à des politiciens que Carter savaient incapables de l’assumer.
Moins d’une demi-heure après la fin de la cérémonie, les trois membres terriens du groupe avaient accepté de jouer le jeu politique, mettant un trait final à leur carrière sur le terrain au profit d’un bureau.
La scientifique ne regrettait pas sa décision, alors qu’entrait dans son bureau une figure familière. L’homme, aux cheveux grisonnants, lui apportait une série de dossiers qu’elle allait parcourir rapidement, sachant qu’elle pourrait les signer sans passer des heures à les étudier. Après tout, celui qui les avait préparés était l’une des rares personnes qui avait toute sa confiance. -Merci, Walter, dit-elle avec un léger sourire au sous-officier qui était le plus ancien membre du SGC encore en service. -De rien, madame. Le service du budget voudrait une réponse urgente pour les demandes d’investissement. Il parait qu’ils sont un peu à court au niveau réserves, alors… -…alors plus tôt on leur dit ce qu’il nous faut cette année, plus tôt ils pourront demander l’argent à l’ONU, l’interrompit-elle, habituée à cette échéance annuelle. Je fais ça, ne vous inquiétez pas, adjudant. Le sous-officier se mit au garde-à-vous puis ressortit du bureau.
Elle commençait à parcourir le dossier indiqué par son secrétaire quand le téléphone se mit à sonner. Après un bref coup d’œil sur l’écran indiquant le nom de son correspondant, elle soupira et décrocha le combiné : -Allô ? -Carter ! Au secours ! -Désolé, Jack, je ne peux pas vous aider… -Par pitié ! Vous êtes mon seul espoir ! Vous devez avoir une équation, un programme, un machin, je ne sais pas, moi… ! Elle haussa les épaules avant de répondre : -Quoi que je fasse, ça ne pourra pas être parfait. Au moins, si c’est vous qui proposez une solution, vous pourrez la défendre et on vous écoutera. -Carter ! Je ne suis pas fait pour ce genre de trucs. -Et moi, alors… Demandez à Daniel, ou bien à un de vos assistants…
-…vos assistants, entendit Jack O’Neill, dont les espoirs se brisaient en de microscopiques morceaux. -Bon, je me débrouillerai, répondit-il, dépité. -Encore désolée. Merci du coup de main, Sam, fulmina-t-il silencieusement en raccrochant. Ohhhh, hé hé ! Le responsable de la diplomatie terrienne eut un large sourire en envisageant son idée soudaine sous toutes les coutures. Ses assistants lui demandaient depuis des semaines des informations sur les relations entre les différents diplomates et représentants commerciaux qu’allait accueillir la Terre dans les prochains jours, puisqu’il était malgré lui l’un des seuls individus à avoir une vision à peu près globale des relations entre les différentes puissances de la galaxie. Mais après cette conversation, il venait d’avoir un début de solution au cauchemar qui le hantait : Il savait parfaitement qui allait être assise à côté du représentant Unas.
La Terre, malgré son arrivée mouvementée sur la scène galactique, manquait cruellement de beaucoup de produits et de technologies nécessaires à sa sécurité et à son alignement sur le niveau technique des autres forces en présence. Ce qui était un inconvénient majeur, alors que, les Goa’uld retirés de l’équation, de plus en plus de vaisseaux capables de raser des planètes entières finissaient leur chemin chez des particuliers aux tendances agressives reconnues. Plus que jamais, la course aux technologies aliens était d’actualité pour l’une des planètes les plus peuplées de la galaxie, et une solution s’était imposée : le commerce. Les Etats-Unis, puis, lors des différentes réformes du Programme, la Terre, avaient établi des relations diplomatiques avec différentes civilisations qui avaient toutes ou presque fait des choix particulièrement différents au cours de leur évolution. La principale particularité de la Terre reposait dans sa structure industrielle extrêmement lourde, que n’approchaient que des puissances comme Hébrida ou, dans une moindre mesure, Langara.
Et il revenait à Jack O’Neill, le terrien le plus respecté de la galaxie, de gérer, entre autres, les accords commerciaux qui fournissaient à sa planète d’origine les minerais, composants et technologies nécessaires à sa survie immédiate. Si l’ancien militaire avait d’abord cru n’être qu’une figure de proue devant une administration colossale, il avait rapidement déchanté, ses assistants et conseillers manifestant leur ignorance complète de l’équilibre des forces et des manières de penser de leurs interlocuteurs. A contrecœur, le nouveau secrétaire aux affaires extérieures avait alors pris le taureau par les cornes, comme à son habitude.
Avec des résultats étonnamment bons.
Le commerce, qui s’était initialement limité aux coordonnées issues du cartouche puis de l’accident qui avait précipité le premier contact avec les Asgard, avait alors connu une brusque expansion sous son égide. D’où le mal de crâne de l’ancien chef de SG-1, qui organisait aussi bien que possible une nouvelle rencontre entre les différents partenaires économiques de la Terre.
Marre, pensait-il penché sur ses dossiers. Les Tok’râ ne voudront pas être à côté d’Aris Boch depuis qu’il nous aide pour le vaccin anti-symbiote, je ne peux pas laisser les Jaffa et les Pangaran ensemble ou ils me signeront un accord dans le dos sur la trétonine, Jonas va forcément vouloir se mettre à côté de moi pour que je lui raconte les différents ops d’il y a quinze ans… Inconsciemment, il chercha du regard son P-90, que son assistant avait mis sous clé pour éviter un nouvel incident diplomatique. Certes, il fallait bien que quelqu'un abatte cet émissaire Eurondan kamikaze, mais il aurait été préférable que le quelqu'un en question ne soit pas le chef de la diplomatie terrienne.
Bien que l’incident en question ait ôté toute peur de l’avenir à une industrie de l’armement terrienne qui ne savait désormais plus où donner de la tête.
Au final, l’ancien chef de SG-1, s’il reconnaissait l’utilité de son travail, n’en était pas moins exaspéré par les détails dont il devait constamment s’occuper. Entre les différentes tribus dont il fallait apprendre le protocole pour avoir une chance de pouvoir installer une mine sur leur territoire, les modifications de dernière minute aux accords établis, les objections bureaucratiques… il en avait tout simplement marre. A moins d’une journée du début de la conférence, il devait encore faire une dernière vérification des salles qui allaient accueillir les émissaires étrangers, spécifier avec le service de renseignements les sujets prioritaires à surveiller dans les conversations et les transmissions diplomatiques, confirmer la présence des membres du Conseil de Sécurité Planétaire à la cérémonie finale…
Son ordinateur lui signala l’arrivée d’un nouveau courrier prioritaire, qu’il ouvrit, non sans maudire une nouvelle fois le cauchemar administratif de son activité quotidienne. Le rapport joint n’était qu’une simple mise à jour d’informations qu’il avait déjà, mais dont on pensait qu’il aimerait connaître tous les détails. Mais qu’est-ce que j’en ai à faire, que les terres sacrées de…, il se rapprocha pour mieux lire P4S-653 abritent les dernières ruines tévintides connues ? Même Daniel s’en fout ! Il balaya rapidement le texte, ne s’arrêtant que sur des passages qui pouvaient lui être utile pendant les négociations, mémorisant les thématiques couvertes par les bases de données goa’uld convoitées par les jaffa, ignorant les détails en provenance d’espions et de scientifiques qui avaient manifestement trop de temps sur les bras.
Jack O’Neill lâcha un très long soupir en s’appuyant dans son fauteuil dont le confort était probablement le seul avantage inhérent à son travail. Il lorgna alors son téléphone, et appela la seule personne sur qui il savait pouvoir compter.
L’ambassadeur jaffa en poste sur Terre leva un sourcil en entendant la sonnerie particulière que lui avait installé son ancien compagnon d’armes pour lui notifier un appel. Sa séance de méditation en pleine nature, bien que n’ayant plus d’importance médicale pour lui, restait l’un des rares plaisirs que pouvait lui procurer Dakara. Isolé des questions pressantes, des crises menaçant sa patrie d’origine ou d’adoption, il trouvait enfin la sérénité. Une sérénité qui l’empêchait de détailler à son interlocuteur son opinion sur cet appel. -Bonjour, O’Neill, dit-il, imperturbable, après avoir accepté la communication et ainsi mis fin au générique de cette série dont son ami semblait friand. -Teal’c ! dit-il d’un air trop enjoué pour être honnête. Quoi de neuf ? Intérieurement, le jaffa hésitait entre s’offenser d’être ainsi dérangé pour une conversation aussi triviale ou se sentir honoré de la débauche d’énergie dépensée par le Terrien pour cet appel.
Son métier lui intima de choisir la seconde option.
-La situation reste inchangée ici, O’Neill. Gerak persévère dans sa volonté d’autonomie absolue pour les armes personnelles. L’accord de vente me semble fortement compromis, si j’en crois l’état des débats. -Oh. Bon, et bien…
Après quelques échanges sur un ton plus léger, suivis d’un refus aussi posé que catégorique de participer de près ou de loin à l’organisation de la conférence à laquelle il n’éprouvait aucun plaisir à assister, le jaffa mit poliment fin à la conversation, et éteignit son téléphone avant de le ranger, maugréant sur le jour maudit où il avait accepté cet artefact maléfique.
L’ambassadeur avait de nombreux problèmes à résoudre, et la diplomatie était probablement l’un des moins importants. Il était une figure universellement reconnue auprès de ses semblables, et, après avoir vu de ses yeux le cauchemar politique que devenait progressivement la jeune nation jaffa, avait fait son possible pour avoir le moins à faire avec le gouvernement. Le poste qu’il occupait lui permettait de conserver une influence sur l’orientation de la nouvelle puissance sans pour autant être aussi exposé que son vieux mentor, qui était forcé de côtoyer quotidiennement les intrigues de palais. Bra’tac, pour avoir survécu jusqu’à son âge dans le système goa’uld, avait appris cet art, dont le besoin s’était vu décupler par ses opinions personnelles sur ses employeurs. Il semblait alors logique qu’il prenne en charge la lutte contre les conservateurs de Gerak.
Pourtant, malgré la confiance qu’il avait en son maître d’armes, Teal’c ne parvenait que difficilement à évacuer de son esprit les différents problèmes que connaissaient la nation Jaffa : manque de compétences techniques, attachement à des traditions dénuées de sens, absence de stratégie globale, difficulté d’adaptation du jaffa moyen à la nouvelle situation, ressentiment face à la Terre… Son travail ne concernait que ce dernier point, mais il n’arrivait pas pour autant à accepter pleinement le fait qu’il fallait faire confiance à d’autres pour protéger d’elle-même la nation dont il avait rêvé des années durant.
Il trembla un bref instant, pris d’un vertige causé par la faim. Le passage des larves goa’uld à la trétonine se rappelait ainsi à lui, lorsqu’il oubliait que le produit, s’il remplaçait les fonctions immunitaires offertes par le symbiote, l’avait privé de nombre des attributs offerts par la créature, tel le métabolisme optimisé ou le plus faible besoin en sommeil.
L’un des premiers à connaître ce changement fondamental après une blessure grave, il en avait subi un manque de confiance en lui qui avait failli coûter la vie à son fils en plus de la sienne. Et la vérité s’était douloureusement imposée : s’il avait souffert, il avait cependant une très forte volonté, alors l’effet sur ses semblables devait être largement pire, sans compter le fait que ces derniers, contrairement à lui, ne bénéficieraient probablement pas d’une occasion de se reprendre en main.
La trétonine leur avait fait troquer l’esclavagisme contre une dépendance assortie d’une névrose.
Et Teal’c savait que son peuple avait gagné au change.
Très loin de là, une personne était cependant impatiente de voir débuter la conférence organisée par ses alliés terriens. Jonas Quinn, secrétaire général de l’Institut de Coopération Planétaire Langaran, faisait les cent pas dans son bureau, son regard ne s’attardant même plus sur la vue spectaculaire qu’offrait la baie vitrée de son bureau. La mégapole autour de l’immeuble de l’ICPL était en constante expansion, les élites de la planète venant y trouver un emploi à la hauteur de leurs compétences et ambitions. Depuis l’attaque d’Anubis, la situation internationale avait changé, la guerre froide, un temps réchauffée, ayant laissé place à une coopération fonctionnelle, quoique moins qu’idéale. Poussé à ce poste par les représentants des trois grandes puissances, l’ancien scientifique avait construit pas à pas le nouvel organisme, s’inspirant de l’ONU terrienne en essayant d’éviter ses travers. Le résultat, loin de correspondre à son rêve d’une planète unifiée, lui convenait sensiblement en ce sens où il avait réussi à éviter de générer de nouvelles tensions autour des avancées que promettaient la Porte… et leur relation spéciale avec la Terre.
La planète bleue était pour lui comme une seconde patrie, l’ayant accueillie et traité comme l’un des siens pendant son exil. Le fait qu’elle représente l’une des puissances les moins agressives et les plus éthiques de la Voie Lactée avait fini de le convaincre de faire signer entre les deux mondes un traité d’alliance, où chacun trouvait son compte. En effet, Langara partageait son monopole du naquadriah, le plus énergétique des carburants de fission qui soit, en échange d’une protection contre les éventuels agresseurs et des partenariats scientifiques et commerciaux toujours plus larges.
L’introduction d’une poignée d’ordinateurs sur la planète avait révolutionné la société, qui commençait à développer les machines-outils les plus avancées que lui permettait son état technique. Et Jonas savait que d’ici une dizaine d’années se construiraient des usines capables de développer de manière autonome des équipements de qualité terrienne. L’accord qu’il avait conclu sur ces plans apparemment obsolètes était sa plus grande fierté, puisqu’ils permettaient à sa planète de gagner des décennies d’ingénierie sans pour autant développer une dépendance face à son nouvel allié.
Il respectait la Terre, et particulièrement certains terriens, mais son objectif fondamental était d’assurer un avenir à sa planète, ses lectures lui ayant appris le sort des civilisations échangeant des ressources naturelles contre des technologies qu’elles ne savaient pas reproduire.
Non, on n’aura pas de réseau informatique avant mes vieux jours… mais Langara restera Langara, se dit-il en réfléchissant au rapport qui lui avait été fourni par son assistante. Et puis, Jack est avec moi là-dessus. Il signa le document, confirmant la quantité de pétrole brut qui serait mise à disposition pour exportation. Bien que disposant de ressources limitées en or noir, la petite planète disposait d’une capacité d’exportation toujours croissante, grâce à ses investissements massifs dans les technologies nucléaires et à son niveau technique relativement faible. La ressource était vendue à la Terre en échange d’une part des plastiques produits, mais aussi à d’autres planètes qui voulaient se lancer dans leur révolution industrielle, espérant reproduire par elles-mêmes le miracle terrien. Par ces ventes, Langara obtenait des ressources supplémentaires, dont la Terre ignorait encore l’existence, tout comme le réseau diplomatique qui se formait étape par étape. La mémoire photographique dont il bénéficiait avait été une ressource majeure dans une galaxie où presque toutes les bases de données d’adresses avaient disparu avec les Goa’uld.
Après tout, ça ne peut pas être mauvais pour Jack d’avoir des alliés plus puissants que prévus, se dit-il avant de reprendre sa réflexion.
Les apparences sont trompeuses.
Tel était l’un des credo de la Tok’Râ, dont les activités clandestines avaient été tout aussi importantes que les coups d’éclat de leurs alliés terriens dans la chute des Goa’uld. Ce principe se vérifiait ainsi partout, depuis les actions jusqu’aux individus eux-mêmes. La jeune femme n’était qu’une apparence, doublement trompeuse. Une première fois par Anise, le symbiote qu’elle abritait, qui partageait avec son hôtesse un esprit vieux de plusieurs siècles et rompu à la manipulation sous toutes ses formes. Une seconde par la nature de ce partage, que peu d’individus en-dehors de l’organisation parvenaient à comprendre. L’être connu sous le nom de Freya était multiple, tenant à la fois de la femme, relativement jeune selon les critères utilisés communément pour les hôtes, comme du symbiote, bien plus âgé et expérimenté, dont la personnalité-même portait les traces de ses précédents compagnons.
Dans le jeu que jouaient la poignée d’enfants d’Egéria, la préparation, le maintien des apparences et l’exécution parfaite étaient les seuls obstacles entre un combat désespéré et la victoire finale. Cette leçon, Anise l’avait apprise, comme le démontrait son âge.
D’où son appréhension face à ce qui se préparait. Elle allait devoir, avec son hôtesse, agir à découvert, face à des personnes dont elle ignorait l’étendue des connaissances, sur un terrain qui n’était pas le sien, et qui, pour la plupart, avaient une saine méfiance d’elle. Elle connaissait les organisateurs de la conférence, ainsi que la plupart des ambassadeurs, et savait ceux-ci dignes de confiance, mais son expérience lui hurlait de ne pas se mettre dans une situation non contrôlée.
-Ne t’inquiète pas, Ani’… On sera dans l’endroit le plus protégé de la galaxie, avec des personnes qui ont besoin de nos services, et qui le savent, pensa Freya. -Et l’endroit le plus sûr, c’est celui que personne ne connait. Aucune forteresse n’est à l’abri, je l’ai prouvé personnellement, répondit le vieux symbiote. -A en choisir une, autant qu’elle soit gérée par les Terriens. Au moins, ils font preuve d’un peu de compétence… -Hmpf. De toute façon, ce sont les négociations elles-mêmes qui me posent problème. -Qui t’effraient, dis-le honnêtement, Anise. -… Oui. Ils n’ont plus besoin de nous. La trétonine de notre propre mère leur donne tous les avantages médicaux que nous avons, et leurs renseignements vont nous dépasser, tôt ou tard. Ils ont plus de moyens, plus d’agents… -Ne panique pas, vieille amie. Nous retomberons encore sur nos pattes, tu verras. -Je ne sais pas, Freya, je ne sais vraiment pas. Nous n’avions jamais envisagé que le conflit puisse se terminer aussi vite. Il y aurait dû avoir nos agents partout dans les nouvelles structures. Ce système, cette galaxie… n’a pas de place pour un vieux réseau d’espions ne connaissant qu’un ennemi. -Les règles ont changé, oui, répondit Freya. Et alors ? C’est juste une nouvelle menace. Nous allons faire comme avant : nous adapter, rester cachés et attendre le bon moment pour reprendre des forces. C’est toi-même qui me l’a appris, Ani’ : tout n’est que passager, mais la Tok’Râ reste, attend son heure, et surgit au moment opportun. -As-tu une idée ? -Pas pour l’instant, mais j’ai beaucoup de naïveté très rassurante, par contre.
La jeune femme sourit, les deux êtres s’accordant sur cette émotion après l’échange silencieux qui venait de se réaliser à la vitesse de la pensée, avant de se diriger vers l’anneau laissé par les Anciens.
Lorsqu’elle se rematérialisa après avoir franchi la Porte, la représentante de la Tok’Râ eut un mouvement de recul instinctif, causé par le spectacle désolé qui s’étendait à perte de vue. Les cratères, éclairés par le Soleil dans un jeu d’ombres spectaculaire, ornaient le sol de la face cachée de l’astre lunaire où la seule surface régulière était sous ses pieds. Se reprenant, elle avança d’un pas rapide mais non pressé le long de la seule zone praticable, étrange avenue éclairée par le halo du bouclier atmosphérique, vers la première protubérance dépassant du paysage. La Porte se désactiva, ôtant son éclat à la surface presque déserte de la Lune, où une seule silhouette se déplaçait dans un silence quasi-absolu, s’éloignant de l’artefact déposé à l’extérieur du complexe terrien. Sans y penser, elle balaya du regard son environnement, à la recherche des postes défensifs que les Terriens devaient forcément avoir dans la zone qui entourait leur Porte. Son esprit s’attarda sur le champ de force jaune-orangé qui fluctuait légèrement autour de son chemin. -Il faut au moins reconnaître qu’ils savent impressionner les visiteurs, pensa Freya. -Effectivement, c’est une manière bien plus élégante de montrer leurs capacités qu’une simple forteresse surarmée, réplica Anise. Pas d’ornements vulgaires, juste le vide sur simple pression d’un bouton. A certains moments, je me dis que nous aurions dû leur demander beaucoup plus pour les cristaux de tunnels, vu ce qu’ils en ont fait. Le duo avait déjà eu l’occasion de visiter une partie des installations creusées dans les roches lunaires, et les informations, tant officielles qu’officieuses, que la Tok’Râ avaient recueillies, n’indiquaient rien moins qu’une forteresse.
Une forteresse dont la construction avait été rendue aisée par les cristaux que les Terriens avaient achetés par vaisseaux entiers.
Le tumulus, qui marquait la destination de la femme marchant sur la surface lunaire, s’ouvrit pour dévoiler une plate-forme où l’attendait Jack O’Neill. Elle le voyait comme l’un des rares humains qui, non content de ne pas avoir beaucoup à apprendre des Tok’Râ, avait redoublé d’efforts pour assimiler tout ce que son alliance avec eux pouvait lui enseigner.
-Vous n’avez pas pris une ride, dit-il d’un faux air de badinage quand elle arriva à sa hauteur. -Merci, répondit Freya, tandis que son symbiote peinait à décrypter le visage de l’homme en face de son hôtesse, pour savoir s’il faisait une référence subtile à son vieillissement retardé, à son absence d’émotions faciales, à l’un des multiples plans qu’ourdissait dans l’ombre l’ancestrale organisation secrète, ou s’il faisait juste preuve de galanterie.
La conférence avait commencé au moment où elle avait posé le pied sur la plaque, et O’Neill avait frappé fort, comme le voulait sa réputation de diplomate hors-pair.
A moins que les dix mille ans de complots, d’espionnage et de danger omniprésent n'aient, comme le prétendait la rumeur, rendus les Tok’Râ légèrement plus paranoïaques que la normale… surtout quand leur adversaire diplomatique du jour avait tendance à user de toutes ses armes rhétoriques au moment opportun. Ce qui, dans le cas de ses relations avec la Tok’Râ, correspondait à mimer le mot “Khalan“ chaque fois que les négociations tournaient à son désavantage. Un autre diplomate aurait peut-être eu la délicatesse de ne pas évoquer cet embarrassant épisode.
C'était sans doute pour cela que les Terriens n'avaient pas choisi un autre diplomate.
Les cinq jours de la conférence furent, l'un dans l'autre, à la fois aussi pénibles et profitables que O'Neill l'avait prévu.
|
| | | Webkev Roi des Petits Gris
Nombre de messages : 2378 Age : 37 Localisation : ~ Surfant dans le subespace ~ Compagnon de la Confrérie
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Lun 29 Mar 2010 - 20:39 | |
| Ah ah ah, je commente le chapitre 5 refondu. Tu le remarqueras, hein Rufus, que je l'ai (enfin) fait ^^ Par contre, je ne me souviens plus du tout de l'ancienne mouture de ce chapitre. Je peux néanmoins dire que cette réécriture est vraiment très bien faite, ton style y transparait clairement (peut-être que dans l'ancienne version tu te cherchais encore un peu?). On n'avance par contre clairement pas du tout dans l'histoire, mais c'est un de ces chapitre que tu distilles çà et là dans des tomes afin d'enrichir le background de l'univers d' Effet Papillon. On y reconnait nos personnages préférés et l'on regrette l'annonce du décès de ce cher général Hammond (qui symbolise à mes yeux l'âge d'or de la série de mon adolescence). O'neill and Co sont parfaitement crédibles dans les rôles que tu leur attribue. Je ne sais pas quoi dire d'autre, car cette réécriture s'approche de la perfection (non non, je ne jette pas des fleurs, c'est vrai ) Donc voilà, chapeau bas pour cette réécriture de qualité ! |
| | | Skay-39 The Vortex Guy
Nombre de messages : 4190 Age : 35 Localisation : TARDIS 39th room (blit), on Moya third level, in orbit around Abydos (Kaliam galaxy)
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Mer 31 Mar 2010 - 15:30 | |
| C'est effectivement un très bon chapitre, très bien placé qui plus est, car il permet aux nouveaux lecteurs de faire le point sur cet univers Stargate à la fois futuriste et uchronique avant que la véritable aventure ne commence et que les choses ne se compliquent. En plus, l'ensemble est plutôt drôle, ce qui ne gâche rien. ^^
Nous constatons donc l'avenir du commerce terrien après la chute des Goa'uld, lorsque la Terre, forte de son indépendance aérospatiale et de sa banque d'adresse particulièrement fournie, joui d'une position unique pour mettre en contact des peuples aux ressources et besoins complémentaires. Il faut dire que la galaxie recèle bien des richesses pour qui se donne la peine de les chercher... Et la Terre s'est donnée cette peine.
La scène où SG-1, consciente de ses devoirs, abandonne le passionnant travail de terrain pour assurer des postes qui sans cela risqueraient d'échoir aux mauvaises personnes, est très solennel. Et tu parviens en quelques lignes à rendre à peu près crédible un O'Neill général, là où la série, en ne montrant guère ses compétences, ne m'avait jamais convaincu.
L'occasion de revoir quelques personnages du SG-1 "old school", Jonas, Anise, qui n'ont jusqu'ici pas eu l'occasion d'apparaître dans Effet Papillon.
Encore une fois du très bon travail, bravo à toi. ^^ _________________ ________________ « My name is Skay-39, an administrator… An enthusiasm wave hit and I got shot through a link... Now I'm lost in some distant part of the webniverse on a forum – a crazy forum – full of strange, geek life-forms… Help me… Listen, please. Is there anybody out there who can read me ? I'm being tyrannized by an insane fondator… doing everything I can… I'm just looking for a real life. » |
| | | Rufus Shinra Roi des Petits Gris
Nombre de messages : 2455 Age : 36 Localisation : Là où s'est déroulée la dernière catastrophe en date ~ Compagnon senior de la Confrérie
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Mer 31 Mar 2010 - 16:48 | |
| Merci pour ces deux commentaires ! Mais il serait injuste de ne pas doublement te remercier, Skay, pour les excellentes suggestions dont tu m'as gratifié lors de l'écriture de ce chapitre, sans compter les passages qui sont directement tiens (comme le coup de la justification du P90 de Jack, qui m'a fait exploser de rire quand tu me l'as suggéré). |
| | | Rufus Shinra Roi des Petits Gris
Nombre de messages : 2455 Age : 36 Localisation : Là où s'est déroulée la dernière catastrophe en date ~ Compagnon senior de la Confrérie
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Ven 9 Avr 2010 - 22:13 | |
| Désolé du double post, mais voici la nouvelle mouture du chapitre 06. Encore merci à Skay pour ses bêtas et ses suggestions. ^_^;; - Spoiler:
Chapitre 06 : Sol
Au bout de plusieurs jours, Carl n’arrivait toujours pas à prendre complètement conscience de l’étendue du vaisseau qui lui servait désormais de foyer. Passant une grande partie de son temps libre à explorer les coursives du mastodonte qui reposait à proximité de la Lune, le jeune pilote se rendait péniblement compte qu’il lui faudrait probablement plus d’une semaine pour découvrir le reste des zones du Concordia qui lui étaient accessibles. Son groupe avait été accueilli par un homme dont il avait vu le nom et le visage dans ses cours sur l’histoire du Programme. Le général Mitchell, qui dirigeait apparemment l’ensemble de l’aviation embarquée du navire et de ses escorteurs, était, à en croire ses instructeurs, une légende en soi, pilote ayant pris un temps la tête du commando le plus respecté de la galaxie avant de retourner vers les cockpits. Il était, selon les rumeurs, l’un des principaux artisans du premier vaisseau entièrement dédié au combat par chasseurs interposés, et avait refusé des postes plus prestigieux pour être à bord de l’engin.
Carl le comprenait parfaitement, et ne pouvait qu’approuver une telle décision, alors qu’il marchait dans l’un des multiples hangars. Ce dernier, grand hall grisâtre, abritait une quarantaine d’appareils d’apparence semblable, les uns arrimés au fond de leurs baies individuelles, les autres entourés de techniciens et d’ingénieurs s’affairant à leur maintenance. Il reconnut son chasseur d’un coup d’œil, bête étranges dont l’un des moignons d’aile était examiné par un groupe d’hommes et de femmes aux tenues colorées. Pris d’une brève inquiétude, il s’arrêta brusquement avant de reprendre son chemin, se rappelant ce que ses instructeurs lui avaient dit et répété, qu’il devait avoir confiance en ces professionnels, sans quoi il ne pourrait jamais dormir. Passant devant le petit appareil, il prit quelques instants pour discuter avec les mécaniciens avant de repartir vers sa destination, l’hôpital principal.
Plus encore que pour les derniers porte-avions qui croisaient sur les océans terriens, le Concordia était une véritable ville, dont l’autonomie ne devait pas pouvoir être prise en défaut dans ses missions. Celles-ci, depuis que la Terre n’était plus sur le qui-vive d’une nouvelle attaque Goa’uld, s’étaient fortement élargies, passant du combat pur au traditionnel rôle politique et diplomatique qui incombait aux marines militaires. Ainsi, le porte-astronefs se doublait d’un énorme navire de transport apte à ravitailler ses escorteurs ou à donner à la Terre une capacité logistique que n’offrait pas le réseau de Portes.
Quelques dizaines de mètres plus haut, le centre de commandement du navire, le CIC, était pour la première fois de son histoire entièrement rempli, alors que commençaient les ultimes préparatifs de départ. Les différents opérateurs surveillaient leurs consoles respectives, sachant que le vol inaugural du nouveau vaisseau-amiral de la jeune flotte terrienne se devait d’être absolument parfait, aussi bien pour des questions de fierté que pour le prestige-même de leur planète auprès des autres puissances.
A proximité de la cuve holographique où flottaient la Lune et les différents contacts fournis par les détecteurs voisins, le capitaine de vaisseau Li Ha Tran suivait avec appréhension le cours des évènements. Vétéran des forces sous-marines chinoises, il avait fait partie du premier contingent envoyé dans le Programme par son pays, affecté à l’un des croiseurs de seconde génération qui composaient le gros des forces spatiales. Sa promotion à ce poste était, il le savait, partiellement due au jeu politique qui perdurait entre les membres du Conseil de Sécurité, mais pas uniquement, loin de là. Sa compétence avait été prouvée suffisamment souvent au cours de ses affectations pour se voir offrir un commandement, quand, après huit mois à peine à la tête du Ulysse, il avait été rappelé sur Terre. Ayant craint une disgrâce politique, il n’avait compris que récemment la raison de sa mutation à la tête du premier porte-avions chinois, sur lequel il avait passé plusieurs années. Celui-ci lui avait permis de se familiariser avec le vaisseau dont le commandement venait de lui échoir. Le Concordia lui semblait être une improbable fusion de ses différents commandements : sous-marinier dans l’âme, il s’était adapté sans mal aux contraintes particulières des vaisseaux spatiaux, tandis que le Sun Tzu lui avait appris à voir les problèmes tactiques sous un angle indirect. Pour autant, sa tâche était complexe, puisque c’était à lui, comme aux autres officiers de commandement à bord du navire, le général Mitchell et l’amiral Wulfe, d’établir les premiers éléments d’une doctrine aussi nouvelle que son vaisseau.
Les appareils individuels, historiquement les parents pauvres du combat spatial sous l’ère Goa’uld, avaient connu un bond quantique en terme de capacités lorsque les Terriens, ignorants de l’évidente inutilité du chasseur contre le croiseur, s’étaient mis en tête de faire du premier une arme mortelle contre le second. Pressés par la nécessité, les scientifiques et ingénieurs des premières années du Programme avaient dû trouver une solution pour faire des deux uniques chasseurs goa’uld récupérés une arme défensive pouvant mettre à mal des vaisseaux faisant plusieurs milliers de fois leur taille.
Le résultat avait été un bricolage impliquant des générateurs de boucliers volés, des idées aberrantes, de nombreuses nuits blanches et de l’huile de coude. Les premiers missiles anti-vaisseaux terriens, surnommés “torpilles“, étaient lourds, peu manœuvrables et nécessitaient des conditions de tir aussi idéales qu’inatteignables pour franchir les boucliers des Ha’Tak d’Apophis. L’évolution était tout de même de nature à bouleverser la guerre spatiale comme les porte-avions avaient à leur époque détrônés les cuirassés. Et c’était à lui, premier capitaine du premier vaisseau construit autour de ce concept, que revenait la responsabilité d’en démontrer la validité.
-Rapport ingénierie, demanda-t-il en se tournant vers une section du CIC. -Générateurs 1 à 11 activés, alimentation électrique optimale, lui répondit le lieutenant en charge du groupe d’opérateurs. Les propulseurs ont commencé leur cycle d’activation et se sont synchronisés avec les compensateurs inertiels. -Très bien, continuez les préparatifs. Activation des propulseurs à onze heures cinquante-huit. Il balaya du regard les emplacements des multiples caméras du CIC, sachant parfaitement que les regards des principales autorités politiques et militaires de sa planète natale allaient peser sur lui tout au long des manœuvres inaugurales du nouvel appareil. Chacun de ses gestes, chacune de ses paroles, serait enregistrés, et seul le professionnalisme pouvait y transparaitre.
Tout le personnel navigant de l’escadre embarquée était réuni dans une salle de briefing pour la première fois remplie. Carl, situé sur l’un des côtés, suivait avec attention le briefing donné par Mitchell. -A midi pile, le Connie va décoller, et on va faire la même chose. L’escadron Reaper entamera son vol acrobatique, tous les autres resteront en formation aux positions prévues, sauf Nova, qui restera en alerte 5 pendant toute la cérémonie. A T plus cinq minutes, tout les appareils en vol se remettront en formation de parade jusqu’à T plus quinze, où les escorteurs nous rejoindront. Ensuite, si personne n’a fait le con, on rentre au bercail et on profite d’une semaine de tourisme. Un hologramme s’afficha, montrant la Lune en orbite et les vaisseaux à proximité du point de Lagrange dans son ombre. -Vous avez les cartes de navigation dans vos PDA et dans les ordinateurs de vol, reprit-il. Comme d’hab’, interdiction absolue de sortir du cône d’ombre lunaire. Je n’ai pas envie qu’un abruti d’astronome amateur prenne une photo d’un de mes pilotes, alors gardez le calque de navigation dans les cockpits. La répartition pour les CAP de la semaine est affichée à la sortie. Je veux tout le monde dans les cockpits à H moins dix. Rompez.
Une heure plus tard, le cockpit opaque se refermait sur l’habitacle, enfermant ses deux passagers dans une brève obscurité, pendant l’instant précédant l’activation des écrans tout autour d’eux. Carl vit le hangar apparaitre autour de lui, les formes familières annotées automatiquement par l’ordinateur de contrôle. Il eut à peine le temps de fixer son harnais que la nacelle vibra, soulevée par un plateau. En une poignée de secondes, le module de pilotage et de survie fut amené au niveau du chasseur, s’y verrouillant avec un bruit sourd. -Connexion confirmée. Tous mes systèmes fonctionnent, dit le copilote. -D’accord, pareil chez moi, répondit Carl avant d’appuyer sur un bouton de son tableau de bord. Contrôle, ici Halcyon, tout est paré. “Bien compris, Halcyon. Restez en attente,“ répondit une voix dans les haut-parleurs. -Alors ? lui demanda son copilote, qu’il avait rencontré pour la première fois à son arrivée à bord. Pas trop stressé de passer devant tous les gradés ? -Un peu, mais bon, ça va juste être un vol en formation ? Je ne vois pas ce qui pourrait… -Stop ! -Quoi, demanda-t-il en se retournant. -Ne prononce jamais ce genre de phrase, ça attire les emmerdes comme pas possible. -Hmm…, si tu le dis. “Halcyon, ici contrôle. Vous avez le feu vert, dirigez-vous vers la catapulte 6. Terminé.“ -Bien compris, contrôle. Terminé, répondit-il avant de couper la communication. C’est parti…
Un homme arriva en face du chasseur et se tourna vers l’engin d’un noir mat avant de lui faire signe d’avancer.
Obéissant avec précision aux commandes de son pilote, l’intercepteur sortit lentement de sa zone d’entretien, pour rouler vers l’un des couloirs d’accès aux baies de lancement.
Sans concertation, tous les nouveaux membres d’équipage du Concordia s’étaient retrouvés dans les heures suivant la fin de la cérémonie à la proue du vaisseau. Celle-ci abritait l’un des rares postes d’observation du navire de guerre, bulle de polymères transparents rajoutée par-dessus la coque externe. Les rares conversations qui se tenaient étaient chuchotées dans la semi-obscurité, alors que la vue qu’offrait la vitre panoramique était dévorée en silence par les techniciens, pilotes, infirmiers, cuisiniers, administrateurs et autres militaires pour qui le porte-astronefs représentait un rêve qui écrasait tout ce dont ils avaient jamais pu rêver. Carl faisait partie de cette foule béate, reconnaissant telle ou telle constellation dans la nuit étoilée, ne remarquant plus les discrètes fluctuations du bouclier qui assurait sa sécurité. Il avait déjà été sur la Lune, dans l’espace, et même aux commandes de son propre appareil, lors de sa formation ou encore de la cérémonie qui venait de s’achever plus tôt. Mais rien n’atteignait le sentiment de plénitude, de perfection, qui le submergeait à présent. Les points qu’il voyait, planètes proches et étoiles lointaines, étaient sa prochaine destination comme pouvait l’être une ville sur une carte. Vénus dans six heures, Mars demain… merde… comment… comment est-ce que j’ai fait pour vivre avant ? pensait-il, comme les hommes et femmes autour de lui.
Regardant autour de lui, il ne vit que des regards de personnes qui ne savaient toujours pas si elles vivaient un rêve ou bien si les années passées à l’Académie étaient bien réelles. Le jeune homme reconnaissait ces émotions facilement, les ressentant aussi.
Puis, d’un coup, le charme se brisa quand son attention fut attirée par un point brillant traversant son champ de vision comme une étoile filante. Il devina l’une des patrouilles de la CAP, qui devait probablement rentrer à bord pour se faire relever, et la vision lui rappela brutalement que là où il était, tout était loin de n’être qu’ordre et beauté. La Terre elle-même n’avait survécu que parce qu’elle avait eu beaucoup de chance, et son statut privilégié était, il le savait, loin d’être assuré. Cette Histoire, qu’il avait étudié avec fascination pendant les quelques années à l’Académie, il la voyait tout autour de lui désormais. L’officier en charge de l’aviation embarquée avait mené l’assaut lors de la bataille de l’Antarctique et avait été à la tête de la mission de renseignements qui avait permis la défaite de Ba’a lors de la troisième bataille de Dakara. Son copilote avait pris part à une escarmouche contre des vaisseaux Wraith lors de son séjour sur Atlantis. Chacun ou presque avait son histoire, et Carl avait l’impression d’avoir été brusquement plongé dans un film de science-fiction transposant la seconde guerre mondiale dans l’espace. Sauf qu’il n’y avait pas d’Ennemi à vaincre. Juste une foule d’individus avec des intérêts très variés et des moyens colossaux.
En silence, il se retourna et rentra dans le sas menant à l’intérieur du vaisseau, qui croisait en propulsion conventionnelle dans le système solaire, loin de tous les regards.
-Bienvenue en enfer, annonça posément le major en charge des nouveaux, indiquant l’hologramme de Vénus qui flottait dans la salle de briefing. La planète n’était la jumelle de la Terre que dans le sens le plus large et le moins précis possible du terme, son atmosphère habitant régulièrement les cauchemars de tous les concepteurs de combinaisons en milieu hostile qui travaillaient pour le Programme. -Ce genre d’endroit, c’est la merde. La merde parce que si vous vous éjectez, vous ne survivrez pas plus de quelques minutes, le temps que les filtres de la combinaison soient bouffés. La merde, parce que si vous rentrez à bord, vous prendrez une cinquantaine de coups de pied au derrière de la part de techniciens qui vont passer leur semaine à réparer votre chasseur. La merde, parce que les engins Goa’uld et assimilés volent sans problème dans ce genre de purée de pois. Il laissa les informations être assimilées avant de continuer. -Le bon point, c’est qu’on a les SWACS. L’hologramme bascula sur un vaisseau anguleux, d’une taille légèrement plus grosse qu’un Tel’Tak. -En plus de vous fournir des bons capteurs, un contrôle de tir et une propulsion hyper, ces jolies bêtes ont un bouclier atmosphérique. Un vrai. Traduction pour vous, aujourd’hui, vous allez tous passer au moins six heures dans l’atmosphère de Vénus pour quelques exercices de poursuite de cible, avec l’un de ces gentils engins. Si vous restez à moins de cent mètres en permanence, vous aurez le droit au filtrage et ça ira. Si vous sortez de la bulle… je me ferai une joie d’aider nos amis du service de maintenance à vous apprendre le respect du matériel.
Carl se redressa dans son siège, suivant le briefing, alors que le major donnait les détails des engagements simulés qui allaient prendre place dans l’atmosphère corrosive, entrecoupant ses explications d’exemples tirés de ses propres expériences dans des conditions similaires. -Je sais que vous avez déjà fait quelques vols en atmosphères, mais jamais dans ces conditions, alors écoutez-moi bien. Vos chasseurs ne sont pas prévus pour voler dans ce genre de merdier. Les contrôles sont prévus pour simuler ceux que vous auriez dans un vrai avion, mais c’est juste ça : une impression. Ca veut dire que vous devrez faire gaffe. Les manœuvres de retournement sont possibles, mais pas aussi vite que dans le vide, sans ça la carlingue se cassera en deux. Pas de raccourcis, faites ce que vous avez appris à l’entraînement, et on évitera d’avoir des morts dans la première semaine. Les cinq meilleurs aujourd’hui commenceront leur formation sur le Wyvern, l’escadron atmosphérique a besoin de viande fraiche. Il conclut en laissant une représentation du chasseur atmosphérique remplacer la corvette de contrôle dans la cuve holographique. Carl avait aperçu la douzaine de chasseurs dans l’un des hangars. Au contraire de son appareil, les Wyvern avaient de vraies ailes, à géométrie variable, et des entrées d’air. Leur forme élancée était, pour l’œil averti, un croisement entre les différents chasseurs les plus modernes de la fin du XXème siècle. Absolument inutile dans le vide, il était cependant conçu pour écraser toute opposition à l’intérieur d’une atmosphère respirable, qu’il soit lancé depuis le Concordia ou bien depuis le SGC, ses ailes repliées lui permettant de franchir la Porte. Pourtant, s’il correspondait en apparence au fantasme de tous les pilotes, Carl n’arrivait pas à l’apprécier, le considérant comme trop limité de par sa fonction-même. Le jeune homme pouvait faire avec son chasseur des manœuvres totalement impossibles pour un appareil atmosphérique, avait une souplesse de contrôle que seul le vide pouvait offrir et, tout simplement, ne pouvait plus se passer du paysage que lui offraient les étoiles.
De retour d’un vol éprouvant dans l’atmosphère dense de Vénus, les différents pilotes suivirent tous le même chemin en sortant des vestiaires, celui d’une des salles de détente qui, en quelques jours, avait été plébiscitée par l’ensemble du personnel navigant. La pièce, devenue de facto une annexe réservée aux pilotes et aux opérateurs des appareils hébergés par le Concordia, était d’une taille étonnamment grande pour un vaisseau de guerre. Une poignée d’écrans venaient amener les informations de la semaine, dans un programme qui se résumait à un montage de journaux télévisés de différentes chaînes d’envergure planétaire. Carl, par réflexe, regarda rapidement les premiers titres, et, voyant qu’ils parlaient toujours de la crise pétrolière qui légitimait la transition énergétique en cours depuis quelques années déjà, reporta son attention sur la foule.
Les tables étaient pour la plupart occupées, et le jeune pilote remarqua rapidement que les nouveaux tels que lui avaient tendance à rester ensemble, tout comme les vétérans. Ceux-ci constituaient l’écrasante majorité des pilotes, apparemment mutés depuis les divers croiseurs identiques à ceux qui escortaient le vaisseau. Il s’était rendu compte les premiers jours que si l’ambiance était bonne, ses supérieurs avaient tendance, lors de leur temps de repos, à rester dans des groupes fermés. A en juger par les propos qu’il avait pu entendre au détour d’une conversation, la plupart des chefs d’escadrons, et leurs seconds, avaient servi sur le Prométhée avant sa retraite comme vaisseau-école. Ca devait être quelque chose, d’aller au combat dans un vaisseau aussi bizarre… se dit-il en repensant à l’engin qui avait servi de navire-amiral à la Terre, où des radars du début de la guerre froide côtoyaient des ordinateurs de navigation recyclés du programme Apollo, le tout armé avec les derniers modèles de missiles et de canons.
Instinctivement, il tourna la tête vers l’un des murs où étaient suspendues des photos des divers vaisseaux terriens, et regarda celles du Prométhée. Une grande partie des clichés avaient été pris depuis les appareils embarqués, lors des voyages de l’ancêtre des croiseurs actuels, lorsqu’il avait fait la première exploration exhaustive du système solaire, quelques mois après la bataille de Dakara.
L’équipage d’alors s’était offert, avec la bénédiction du colonel Carter, un voyage à la motivation plus touristique que scientifique près de chacun des astres notables proches de la Terre. Depuis, dans la mesure du possible, chaque vaisseau commençait sa vie par ce même trajet, un rituel que ne regrettait absolument pas Carl.
Deux jours plus tard, la salle d’observation était à nouveau remplie, avec une foule identique à celle du premier jour, alors que Jupiter grossissait à l’œil nu, quittant la voute céleste pour s’imposer dans sa majesté aux nouveaux arrivants et, par caméras interposées, à une grande partie du reste de l’équipage.
Le cap avait été calculé de manière à arriver face au gigantesque ouragan qui marquait la géante gazeuse, et l’effet n’en était que plus spectaculaire, alors que le mastodonte, soudain devenu nain insignifiant, commençait à s’insérer en orbite au-dessus d’Europe. Les différentes personnes présentes étaient divisées entre celles qui continuaient à fixer la sphère de gaz qui aurait pu donner naissance à une seconde étoile et celles qui admiraient la lune de glace qui s’étendait désormais à quelques centaines de kilomètres sous leurs pieds.
Carl, lui, profitait déjà de la vue que lui offrait l’écran qui constituait la quasi-totalité du cockpit, où se superposaient images extérieures et informations tactiques. Lone Wolf, son chef de groupe, avait profité de la présence voisine d’une sonde lancée depuis la Terre quelques années auparavant pour réaliser une série d’exercices d’attaque.
A quelques dizaines de minutes-lumière de là, le personnel de la NASA se voyait offrir une nouvelle raison de s’agacer, alors que les capteurs particulièrement sensibles du module devaient être désactivés pour ne pas être irrémédiablement endommagés par l’afflux d’énergie des radars et lasers de détection utilisés par les vaisseaux voisins. Sans compter les infimes modifications qu’allait connaitre la trajectoire balistique de l’engin, perturbée par les masses voisines, erreurs qui alimentaient des pseudo-débats sur les corrections à appliquer à la mécanique newtonienne et relativiste, débats qui étaient autant d’heures supplémentaires pour les agences spatiales terriennes.
-Carl, dit son chef de groupe par laser de communication, à ton tour. Approche rapide, glissade Shelton et manœuvres évasives. -Bien compris, capitaine, répondit le pilote, en activant d’un geste son ordinateur de visée. Exécutant les tâches habituellement réservées au copilote, il rentra la brève série de commandes indiquant à son chasseur de faire pivoter la tourelle frontale vers sa cible. Celle-ci était à présent entièrement modélisée et analysée par le balayage de lasers qui, en combat, pouvaient être utilisés pour ôter automatiquement et définitivement la vision à tout appareil utilisant encore un cockpit transparent, une fois que leurs pilotes étaient reconnus par les optiques du chasseur terrien. En une fraction de seconde, la structure interne de la cible fut traitée par un logiciel spécialisé, qui en détermina les forces et faiblesses structurelles, et ajusta en conséquence l’angle du canon rotatif et l’énergie affectée à ses accélérateurs électromagnétiques. D’une pression, le pilote décocha une rafale simulée, alors que son appareil, en vol balistique modifié par une série d’impulsions aléatoires de ses propulseurs de manœuvre, esquivait les tirs qui seraient venus d’une vraie cible. La palette de senseurs et d’ordinateurs décréta moins d’une minute plus tard la destruction aussi virtuelle qu’intégrale de la sonde, alors que son bourreau ne l’avait pas approché à moins d’une centaine de kilomètres et reprenait déjà sa place dans la formation à laquelle il appartenait.
Une voix se détacha du murmure qui parcourait continuellement le CIC du porte-astronef : -Réception d’une transmission Flash en provenance du SGC, annonça le responsable des communications. Le commandant se rapprocha du pupitre de l’homme, alors que le message était imprimé. -Confirmez la réception, quartier-maître, dit-il en prenant la feuille. Le quadragénaire se mit à lire le message, et fronça les sourcils. Il prit son communicateur et appuya sur l’un des boutons de raccourci, qui envoya un message préenregistré à une liste de contacts. -Bon, et bien on peut dire adieu à la balade, murmura-t-il avant de se diriger vers l’un des micros et de le régler sur le réseau général.
Au moment où Carl franchit entra dans la salle, la sonnerie du haut-parleur se mit à retentir au travers du vaisseau, suivi d’un appel : -Attention, attention. Nous sommes en alerte orange. Tout le personnel à son poste, je répète, tout le personnel à son poste. Ceci n’est pas un exercice. Les officiers navigants sont appelés en salle de briefing numéro deux pour onze heures zéro-zéro. Préparez-vous pour un saut hyperspatial dans quinze minutes. -Et merde… lâcha le jeune pilote en se retournant, avant de se diriger d’un pas rapide vers la destination indiquée par l’annonceur. Derrière lui, le mess se vidait rapidement, alors que le voyage inaugural du Concordia s’achevait plus tôt que prévu, comme pour la majorité des vaisseaux terriens avant lui.
L’alerte ne sonnait pas, mais tout le monde autour de lui agissait comme. L’amiral Wulfe, qui avait le commandement de l’escadre en vue de sa première patrouille, à but diplomatique, était sorti de sa cabine quelques secondes à peine après avoir reçu le message préenregistré. Les matelots comme les officiers s’écartaient sur son passage, lui donnant un salut bref sans s’arrêter, auquel il n’avait pas le temps de répondre. A moins d’une minute de ses quartiers se trouvait l’un des ascenseurs qui parcouraient le navire de part en part. Celui-ci, cependant, avait sur son bouton d’appel un scanner biométrique particulièrement précis, qui identifia l’officier le plus haut gradé du vaisseau en une fraction de seconde, appelant la cabine l’instant après que Wulfe eut appuyé sur le dit-bouton.
Il arriva alors rapidement à sa destination, le poste d’état-major. La salle, de grande taille, comprenait une copie simplifiée du CIC, qui permettait à l’officier en poste de suivre les mouvements de son vaisseau-amiral, mais aussi un réseau d’alcôves entourant une cuve holographique sensée représenter la situation tactique ou stratégique sur laquelle les décisions devaient être prises. -Amiral sur le pont, aboya l’officier de quart, une femme d’une trentaine d’années spécialiste des tactiques militaires jaffa. -Repos, dit-il brusquement avant de se rendre vers son pupitre. S’identifiant par empreinte biométrique, il vit que le commandant lui avait envoyé une copie du message qui avait justifié l’agitation à bord. Il le parcourut, puis se retourna vers l’officier de quart. -Susan, préparez-moi les cartes du secteur…, commença-t-il en reportant son regard sur la partie du message référençant sa destination. Du secteur Sierra-Mike-Charlie huit-deux-huit. Avec un rapport rapide des forces en présence. -Bien monsieur, répondit-elle en se dirigeant vers l’un des ordinateurs. Il parcourait depuis quelques minutes les annexes au document, photos et rapports, quand l’ascenseur s’ouvrit à nouveau, laissant entrer une demi-douzaine d’officiers, dont certains terminaient apparemment de fermer leur uniforme. -Très bien, tout le monde, leur dit-il alors qu’ils s’approchaient. Nous venons de recevoir notre première mission. Le SGC est tombé lors d’une de ses missions de reconnaissance sur une situation anormale. Apparemment, plusieurs planètes ont subi une attaque nucléaire intensive dans ce secteur du Petit Nuage de Magellan. Rentrant une série de commandes sur l’écran tactile, il fit s’afficher dans la cuve les cartes qui venaient de lui être fournies par le lieutenant qui balayait les archives sur l’état politique et militaire du secteur. -Cela va être une opération conjointe entre le SGC et nous. Nous allons fournir un soutien logistique et nos capacités de surveillance en espace profond pour déterminer l’origine de ces attaques. Comme indiqué, nous partons en hyper dans moins de dix minutes. Inoue, les stocks sont-ils opérationnels ? -Oui monsieur, répondit le lieutenant qui supervisait pour l’état-major les aspects logistiques de la flotte. Nous avons de quoi tenir plusieurs jours de combat intensif si nécessaire, et six mois de navigation autonome.
Son moniteur émit un petit son, accompagné d’une fenêtre indiquant un appel et son origine. -Je vous ai envoyé un mémo avec notre destination prévue. Occupez-vous d’organiser l’escadre, réunion dans trente minutes, conclut-il en appuyant sur l’écran pour accepter la communication. Le visage de Mitchell apparut sur l’écran, l’agitation du CIC se poursuivant derrière lui. -Vous avez reçu le message, amiral ? Qu’est-ce qu’il se passe ? -Aucune idée, Shaft, répondit-il en utilisant le nom de guerre de son CAG. J’ai eu la même chose que vous. De toute façon, je vais demander une communication avec Carter dès qu’on sera sur place. En attendant, préparez vos pilotes, je vais faire stopper l’escadre deux années-lumière avant le point prévu pour pouvoir dispatcher une patrouille pour préparer notre arrivée. -Pas de problème, monsieur. Je vais donner les ordres.
Sans un mot de plus, le pilote mit fin à la communication et se rendit dans la pièce voisine, qui abritait la salle de contrôle qui lui permettait de coordonner les efforts des appareils embarqués par tous les vaisseaux de l’escadre. Son second, le colonel Ethelbert, était occupé à rassembler les dernières informations sur l’état des chasseurs en vol et dans les hangars, alors que les contrôleurs géraient la série d’appontages, suivant les quelques engins sur une série d’affichages ésotériques que seuls les initiés pouvaient comprendre. -Zach, dit-il en se rapprochant de son second, des problèmes ? -Non, monsieur, dit l’officier supérieur en se retournant. Un ou deux retards, mais tous les appareils devraient être rentrés avec assez de marge pour être tranquilles. -Très bien, on va en salle de briefing, alors. Oh, et puis, tant qu’on y est, jette un coup d’œil à ça, dit-il en lui tendant une copie du message. Ca va t’amuser.
L’officier britannique ne fut pas amusé.
|
| | | Rufus Shinra Roi des Petits Gris
Nombre de messages : 2455 Age : 36 Localisation : Là où s'est déroulée la dernière catastrophe en date ~ Compagnon senior de la Confrérie
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Sam 17 Avr 2010 - 1:36 | |
| Ah ah ! Triple post (puisque je n'ai point eu de comm' sur le chapitre 06, honte à vous !) - Spoiler:
Chapitre 07 : Appréhensions
Le SGC était un endroit étonnamment paisible, une fois que l’on apprenait à intégrer son activité incessante à la routine. Pour Shanti Bhosle, toute nouvelle recrue de l’équipe SG-22, la transition était loin d’être terminée, alors qu’elle s’habituait progressivement à cet environnement qu’elle voyait pour la première fois en tant que membre à part entière de la base lunaire. Appartenant à l’une des équipes qui étaient le fer de lance de la puissance diplomatique et militaire terrienne, les responsabilités pesaient d’autant plus sur elle qu’une part considérable du travail réalisé par la base enterrée consistait à permettre à ces groupes de remplir leurs missions.
La structure offerte par le réseau de Portes était en effet défavorable aux attaques frontales, puisque les assaillants devaient passer par un goulet d’étranglement aisément défendable. Une telle situation s’était cependant révélée facilement exploitable par toute puissance à l’approche plus subtile, pour qui il était bien moins intéressant de mourir pour ses idéaux que de faire le nécessaire pour que ses ennemis meurent pour leurs idéaux. Les actions des premières unités SG avaient démontré de manière spectaculaire la validité du concept de commando dans la lutte contre les forces Goa’uld, et les équipes s’étaient multipliées pour répondre aux besoins croissant de la Terre en termes de renseignements et d’opérations politiquement incorrectes. La jeune femme faisait partie d’une équipe de reconnaissance en force, dont la mission était de recueillir les renseignements, bien le plus précieux qui soit, tout en restant capable de neutraliser par ses propres moyens d’éventuelles unités de patrouille.
Rentrant dans l’un des ascenseurs, elle sélectionna l’étage où était la salle de briefing indiquée dans le message que les membres de l’équipe avaient reçu quelques heures plus tôt, et patienta avant de pouvoir ressortir. Le couloir devant elle menait aux salles de contrôle d’où la base militaire pouvait gérer le soutien qu’elle fournissait au besoin à ses commandos en mission.
Elle tourna à l’une des intersections et reconnut, devant l’une des salles de briefing, le trio qui constituait avec elle SG-22. Sa seconde famille, avec qui elle allait commencer sa première véritable mission de terrain, et avec cette dernière viendrait un privilège qui justifiait à lui seul de participer au Programme. En effet, lorsque, pour la première fois, la Porte avait été utilisée avec un DHD et non son ridicule équivalent humain, un effet secondaire s’était manifesté, qui avait infiniment facilité le travail des équipes d’exploration. Lors de sa première rematérialisation, l’organisme du voyageur se voyait légèrement modifier par le système de contrôle Ancien, qui insérait dans son système cérébral une série de modifications qui permettait une compréhension instinctive des langues parlées par suffisamment d’autres voyageurs du Réseau. Le phénomène s’était manifesté initialement chez l’équipe SG-1, qui avait préféré garder le silence à ce sujet. Le colonel Jack O’Neill, connaissant l’efficacité et l’expérience du seul civil à avoir jamais passé la Porte, ne désirait pas donner à ses supérieurs une raison de l’évincer du Programme, ce en quoi il fut rapidement imité par les autres membres du SGC.
Les supérieurs en question eurent vent de l’affaire, lorsque la fille d’un membre de SG-6 présenta l’exceptionnelle compréhension des langues offerte par l’artefact Ancien. Mais à ce moment-là, le docteur Jackson s’était révélé être, comme le reste de SG-1, l’un des piliers du Programme, et, par la même occasion, de la survie de la Terre elle-même.
La jeune femme s’arrêta devant Samuel Maltez, l’officier en charge de son équipe, et, avec un stress visible, elle le salua. Il lui rendit son salut avant de répondre : -Bonjour, lieutenant. Prête ? -Ou… oui, monsieur. -Tant mieux, répondit-il avec un léger sourire rassurant avant d’indiquer la porte voisine. On y va.
Le groupe entra dans la pièce, où les attendaient un petit groupe d’officiers, apparemment dirigés par un colonel.
Après que les quatre arrivants se soient installés, le colonel commença à parler : -Il y a douze heures, une de nos sondes automatiques est arrivée, après son passage par la Porte, dans une zone fortement irradiée. Selon les premières analyses, l’atmosphère contient une forte densité de radioéléments produits par des armes nucléaires radiologiques. L’un de ses assistants afficha sur l’écran une photo accompagnée de graphes indiquant la composition de l’atmosphère et mettant en valeur les éléments en question. -SG-18, continua-t-il, a procédé à une reconnaissance des zones proches de la Porte, et, à l’aide de drones, a confirmé que la zone dangereuse s’étale sur au moins cent vingt kilomètres de manière uniforme. Deux heures plus tard, une seconde mission d’exploration, équipée de moyens lourds, a effectué une surveillance orbitale indiquant que l’ensemble de la planète P8H-451 a été rendue inapte à la vie par une ou plusieurs armes radiologique de forte puissance. Il laissa le groupe absorber l’information, alors qu’une nouvelle série d’images s’affichait derrière lui, indiquant les niveaux de radiation sur l’ensemble de l’astre désormais stérilisé. -Huit heures plus tard, un MALP envoyé sur une planète d’un secteur voisin dans le Petit Nuage de Magellan nous a rapporté des mesures similaires au premier. Cependant, il a repéré à quelques dizaines de kilomètres de la Porte des signes de civilisation. Votre mission sera de vous rendre sur place et de procéder à une reconnaissance tactique avant de prélever des échantillons d’air, de sol et d’eau. Mêmes règles que d’habitude pour les artefacts : vous signalez, localisez, prenez en photo, et on voit ce qu’on fait au débriefing, mais, consigne standard, on ne touche rien. L’opération a une durée estimée de deux heures. Le lieutenant Campbell, pilote formé à l’utilisation des Jumper et des appareils Goa’uld qu’une équipe comme la leur pouvait être amenée à “obtenir“ en mission, demanda, après autorisation du colonel : -Est-ce qu’on a des traces de survivants ? -Rien pour l’instant, lieutenant. Les techniciens reconfigurent un satellite de surveillance pour avoir une vision globale de la situation. On en saura plus dans un ou deux jours, mais pour l’instant, SG-22 sera notre principale source d’informations sur ce qui s’est passé là-bas. Si vous trouvez quelqu’un, prévenez la base dès que possible, on enverra une équipe de sauvetage les aider à revenir à la Porte sans risque si ce sont des autochtones. -Et, demanda Vernil, le spécialiste en démolition de l’équipe, si nous tombons sur les auteurs de l’attaque ? -Rassemblez des informations si possible, mais la priorité est de retourner au SGC sans vous faire repérer. -D’accord, mon colonel, conclut Maltez. Qu’est-ce qu’on a comme soutien en cas de problème ? -Si vous avez besoin d’un soutien aérien, on peut vous envoyer un drone d’attaque, mais rien de plus, dit-il en faisant référence aux avions sans pilote qui constituaient le système de combat le plus réactif du SGC. Nous n’avons aucune idée de ce qui a causé cette catastrophe, et le commandement préfèrerait que nos propres capacités restent floues pour un éventuel agresseur. D’autres questions ? Voyant l’ensemble du groupe répondre par la négative, le colonel reprit : -Départ depuis le hangar cinq dans une heure, j’ai fait transférer les données de navigation dans les ordinateurs de vos combinaisons et de votre véhicule. Rompez.
Aussitôt qu’ils furent sortis de la salle de briefing, les membres de l’équipe se tournèrent vers leur supérieur. -Mon commandant, hésita Shanti, qu’est-ce que vous pensez que ça peut être ? -Je n’en sais pas plus que vous, lieutenant, répondit l’intéressé. Je n’ai été prévenu qu’il y a quelques heures à peine, et on ne m’a pas dit grand-chose de plus qu’au briefing. -Une attaque comme ça, quand même, dit Campbell, il n’y a pas grand-monde qui peut la faire. -Franchement, je ne sais pas. Ca pourrait être le Trust qui refait surface pour une raison obscure, un Goa’uld en manque de génocide, la soi-disant “Alliance“ Luxienne qui fait des tests, ou quelque chose d’autre. Le problème, lieutenant, répondit-il en prenant un air las, c’est qu’il y a beaucoup de monde qui a l’état d’esprit et les moyens pour faire ce genre de saloperies. Tout ce qu’on peut faire, c’est récupérer les échantillons et voir si quelqu’un est resté derrière. -Fantastique, lâcha Vernil. Une fois de plus, on est envoyés dans un coin ultra-dangereux, sans la moindre info, et sans soutien, c’est bien ça ? -On a tous signé pour ça, alors faut pas se plaindre, répliqua le commandant. Allez, on n’a pas beaucoup de temps pour se préparer, alors au boulot.
Le second SGC avait été conçu dès les premiers plans pour être aussi difficile que possible à investir. Sa Porte donnait sur le vide spatial, était lourdement défendue, et chaque niveau pouvait être scellé de manière très aisée. De trop nombreuses personnes s’étaient fait inutilement tuer par la faute d’une configuration défensive absurde qui était due au statut même de la base de Cheyenne Mountain : un centre de commandement et non pas une base sur un front potentiellement ouvert à des envahisseurs extraterrestres.
La nouvelle installation, au contraire, tenait du bunker, chaque couloir abritant dans ses murs des systèmes de défense mortels et non-mortels, tandis que des râteliers d’armes étaient régulièrement disposés dans les étages. Cependant, au sein de ce bunker se trouvaient plusieurs forteresses, parmi lesquelles l’arsenal. Celui-ci était, si l’on exceptait les vaisseaux de guerre en patrouille, la troisième puissance nucléaire mondiale à lui tout seul, tandis que ses réserves conventionnelles auraient fait honneur à l’Armée Rouge.
Ainsi, malgré leur statut particulier, les quatre membres de l’équipe SG-22 durent passer par plusieurs séries de contrôles d’identité biométrique, sous la surveillance de gardes pour lesquels le recours à la force était moins une recommandation qu’un mode de vie.
Une fois arrivés dans l’une des salles réservées à l’infanterie, un sergent particulièrement méfiant vérifia leurs ordres de mission avant de sortir des stocks le matériel demandé, à savoir une série de combinaisons autonomes et des armes suffisamment coûteuses et dangereuses pour ne pas être présentes dans les râteliers de sécurité.
Une fois équipé, le groupe fut conduit par ascenseur dans l’un des étages les plus proches de la surface, niveaux qui servaient à la fois de hangars, zones de quarantaine et de barrière physique face à d’éventuelles attaques spatiales. Le hangar qui avait été désigné au cours du briefing s’étendait sur des centaines de mètres, abritant des dizaines de véhicules militaires en tous genres avec une poignée d’emplacement libres, tandis que sur les côtés, des baies de réparation contenaient une paire de chars aux tourelles soutenues par des treuils alors que des techniciens travaillaient sur leurs systèmes.
Pianotant une série de commandes sur l’écran tactile de son ordinateur de poche, Maltez fit s’allumer une ligne au sol, qui indiquait aux arrivants le chemin à suivre vers leur destination. Cette dernière se révéla être un hummer de taille respectable, le véhicule standard de l’infanterie. Il était constitué d’un 4x4 sur le toit duquel était monté un petit canon automatique, alors que la coque et les portes présentaient des angles rarement vus sur des voitures, mais optimisés pour minimiser les effets des projectiles. Le véhicule originel s’était vu offrir un bien plus grand volume intérieur depuis l’installation de condensateurs à haute capacité alimentant un moteur électrique hébridan fabriqué sous licence.
Shanti prit place dans le véhicule, imitée par les trois militaires qu’elle accompagnait, avant d’être conduits par Campbell à l’une des extrémités du hangar, où un sas commençait à s’ouvrir, entre plusieurs gyrophares prévenant du danger de la zone révélée.
-Contrôle, ici Sierra-Golf 22, dit Maltez par radio une fois la porte passée. Sommes en position, sas numéro cinq. Demandons autorisation de départ. “Bien compris, Sierra-Golf 22, ouverture du sas et activation imminente de la Porte. Bonne chance. Terminé.“
Devant le pare-brise, une seconde série de gyrophares illumina la salle emplie par l’ultime avertissement des klaxons, alors que le vide se faisait rapidement autour du véhicule. Progressivement, l’intensité du son s’estompa, pour disparaitre finalement, laissant les seules lumières jaunes balayer périodiquement les parois. Ces dernières disparurent quelques instants plus tard, plongeant les quatre humains dans l’obscurité avant qu’un faisceau de lumière ne vienne percer depuis la sortie principale du sas, qui s’abaissait rapidement. Brusquement, Campbell fit accélérer le véhicule, qui se retrouva aussitôt sur la surface rugueuse de la Lune, avant de tourner pour faire face à la Porte, encore inactive. Shanti se figea dans sa combinaison, embrassant du regard le paysage gris illuminé par le Soleil. Son entrainement lui avait permis de fouler ce sol à de nombreuses reprises, mais elle avait l’impression que celui-ci était différent à présent qu’elle l’observait dans ce mélange de calme et d’anxiété qui précédait son premier passage par la Porte.
Son fil de pensée fut interrompu par cette dernière, qui projeta une lueur bleutée sur les roches voisines, alors que le vortex se stabilisait. -C’est parti, Tom, lâcha Maltez alors que le pilote faisait franchir à la voiture la distance la séparant de l’artefact Ancien.
La jeune femme déglutit en fixant du regard la somme d’aberrations quantiques qui prenait l’apparence d’une surface liquide verticale. Son esprit s’attarda sur ce qu’elle avait entendu à propos du transport, la dématérialisation, le transfert, leurs implications métaphysiques qui avaient été depuis longtemps refoulées par les membres du SGC, comme tant d’autres parts de la connaissance et des croyances humaines que le Programme s’était amusé à piétiner, écraser, broyer, jeter dans un volcan et finalement abandonner aux côtés des explications divines aux phénomènes naturels.
Quand Shanti se vit à quelques mètres de l’objet qui allait, selon certaines interprétations, la tuer, ces pensées resurgirent de leur tombe dans un nuage pyroclastique d’émotions contradictoires, parmi lesquelles prédominait une peur primale d’un inconnu qui venait enfin de prendre forme.
L’instant d’après, les concepts d’émotion, de sens, de raison, s’évanouirent dans un déferlement de sensations qui n’avaient aucun sens, alors qu’elle touchait des lumières qui venaient se briser sur des sons multicolores, ses fragments d’esprit s’entrechoquant dans un cataclysme silencieux avant de brusquement revenir à la normale, l’intérieur du véhicule apparaissant devant ses yeux.
Elle se prit la tête entre les mains, cherchant sans succès à rassembler ses souvenirs du voyage interstellaire. Son voisin fit un geste pour la retenir par l’épaule, alors que la voiture freinait puis s’arrêtait. Maltez se retourna : -Ca va, lieutenant ? -Je… qu’est-ce que…, commença-t-elle à dire, confuse. -Tout va bien, ça nous fait tous la même chose, la première fois. Vous allez voir, vous allez vous y habituer. -Comment pouvez-vous ? demanda-t-elle, l’esprit un peu plus clair. On ne peut pas… -Si, si, on peut, dit Vernil. Les souvenirs disparaissent rapidement. Le truc, c’est d’essayer de penser à autre chose, et ça passe assez vite.
Sentant sa nausée s’estomper, elle eut une pensée mauvaise contre les règles de sécurité qui empêchaient les militaires en formation de franchir la Porte, règles qui lui avaient réservé cette expérience pour sa première vraie mission, arrivée bien trop tôt après son affectation.
Quelques instants plus tard, elle sentit la voiture redémarrer pour prendre la direction indiquée sur l’écran près du conducteur. Voyant qu’elle pouvait bénéficier d’un instant de répit, la jeune femme se cala sur la banquette arrière, respirant profondément pour faire disparaitre les dernières traces de son malaise.
Ca y est. Je suis partie. Sur une autre planète. Même hors de la Voie Lactée. Et je… Son attention fut attirée par les trois hommes à bord, dont les regards étaient tous dirigés vers l’écran, dont l’affichage avait changé, la carte laissant place à un graphe et à des jauges, toutes dans les zones rouges.
-Qu’est-ce que ça veut dire ? demanda-t-elle finalement. -C’est le taux de radiations, répondit Vernil en détournant son visage pour le reporter sur le terrain rocailleux où le véhicule avançait avec quelques cahots.
Elle n’eut pas besoin de plus d’indications. Ouvrir sa combinaison la conduirait à la mort, sans rémission. L’air autour de la voiture était pur, transparent, identique à celui des innombrables planètes habitables desservies par le Réseau, à l’exception d’une proportion colossale d’atomes radioactifs détectés et enregistrés méthodiquement par les capteurs. Mais elle ne prit réellement conscience des faits décrits par l’écran que lorsque le sol changea sous les pneus, en même temps que le paysage derrière les vitres. L’équipe venait de quitter le versant de montagne pour arriver dans une plaine.
Dans ce qui avait été une plaine.
Les arbres autour d’eux avaient dépéris, alors que le reste de la végétation se réduisait à quelques îlots d’herbe isolés. Elle se rendit compte au bout de quelques secondes que sa mâchoire tremblait inconsciemment. La plaine était moribonde, les dernières traces de sa flore s’évanouissant sous ses yeux. Son regard s’attarda sur des détails de la scène, passant d’une souche à un tumulus, tandis que les autres membres de l’équipe gardaient le silence, sous leurs combinaisons.
-Vous avez déjà vu quelque chose comme ça ? demanda-t-elle finalement. -Pas à l’échelle d’une planète, répondit Maltez. Mais, autrement, oui. On tombe de temps en temps sur des coins où les Goa’uld ont voulu faire un exemple. Là, si c’est vraiment toute la planète qui est touchée, c’est différent. -Mais… à quoi est-ce que ça peut serv… commença-t-elle avant d’être interrompue. -Lieutenant, on est dans la réalité, pas dans un conte. Il y a plein de types dans cette galaxie qui balancent des armées ou des bombardements orbitaux n’importe où juste parce qu’ils peuvent le faire. Pas pour une raison précise ou un grand Plan, juste comme ça. Et, avant que vous ne me posiez la question, on fait ce qu’on peut pour retrouver ces malades, mais on a assez de mal à nous protéger nous-mêmes pour commencer à se la jouer justiciers de la Voie Lactée. -Les Goa'uld voulaient des esclaves et des ressources, les Wraiths récoltent des humains, les Aschens infiltraient les mondes... mais eux n'ont fait que détruire. -Ou pas, lieutenant, vu ce qu'ils ont laissé, on aura du mal à savoir si il y avait quelque chose ici qu'ils voulaient.
Un signal sonore de l’ordinateur de base vint interrompre l’officier, et tous reportèrent leur attention sur l’écran. -Bingo, lâcha Campbell. Le radar a repéré des structures artificielles à quelques kilomètres. On y va, commandant ? -C’est pour ça qu’on est là, Tom.
Shanti s’était retournée vers la vitre blindée, derrière laquelle le paysage continuait de défiler. Ce n’est pas une armée ou un de ces bombardements orbitaux… c’est… non… c’est comme si quelqu’un était juste passé pour détruire tout ce qui vit sur cette planète. Même pas pour démontrer sa force, non. Pas de cratères, pas de cendres, juste… la mort, pensa-t-elle alors qu’autour de la voiture s’étendait une forêt à l’air lugubre, les arbres dépéris ayant pris une couleur rousse.
Lorsque la voiture sortit de la forêt irradiée, elle se tourna vers l’avant au moment où Campbell dit : -Ouille. Je crois qu’on a trouvé les locaux…
Devant le groupe se trouvait un village abandonné, dont les bâtiments, en pierre et en bois, n’avaient apparemment que peu subi l’usure du temps. Shanti compris ce qui avait attiré le commentaire du pilote, lorsque ses yeux se posèrent sur un squelette partiellement décomposé qui reposait sur le côté d’une maison.
-On sort, dit Maltez. Sans un mot, les deux hommes sortirent du véhicule, prenant leurs armes accrochées aux portières. -Bhosle, continua l’officier alors que Shanti imitait ses partenaires, restez avec Tom. On prend des photos, des mesures, mais ne touchez à rien, compris ? -A vos ordres, monsieur, répondit-elle, son entraînement reprenant le dessus.
L’instant d’après, elle surveillait son environnement, à la recherche d’un quelconque mouvement synonyme de danger ou d’un improbable survivant dans l’enfer radioactif qui avait recouvert le village. Campbell s’approcha d’elle, restant dans son champ de vision, et lui fit signe d’avancer. La jeune femme s’adapta rapidement au poids supplémentaire de la caméra ajoutée au bout de son arme, et suivit le pilote, filmant son environnement au fur et à mesure qu’elle observait les bâtiments.
Son partenaire se mit à côté d’un mur et lui fit signe d’approcher. Elle obéit et se plaqua contre la paroi de pierre, faisant attention à ne pas endommager sa tenue hermétique. En silence, Campbell lui indiqua de se tenir prête à rentrer dans la maison en même temps que lui. Au signal du pilote, le duo bascula dans la pièce faiblement éclairée, la balayant rapidement avec leurs lampes-torches. Merde… pensa Campbell en voyant une demi-douzaine de corps étendus au sol ou sur des meubles primitifs. Certains, de petite taille, lui firent comprendre qu’il se trouvait probablement devant une famille. Il se tourna vers Shanti, et vit que malgré les émotions lisibles sur son visage, la jeune femme continuait son travail de recherche. -Commandant, dit-il dans la radio intégrée de sa combinaison, ici Campbell. On a trouvé d’autres corps. Même état que le premier, pas de traces de survivants. -Pareil ici, lui répondit Maltez. Essayez de voir si vous trouvez des livres, quelque chose qui pourrait nous en apprendre plus sur eux… Et Shanti, elle tient le coup ? -Ca va, pour l’instant, même si elle aurait probablement préféré autre chose pour sa première sortie. -Il y a plein de choses qu’on aurait tous préféré, Tom… Maltez, terminé.
Une fois la maison entièrement filmée et explorée, le duo en sortit pour continuer sa mission. Shanti suivit lentement le pilote, son esprit revenant sans cesse aux squelettes qui jonchaient le sol poussiéreux de l’habitation qu’elle venait de quitter. Elle se déplaçait sans s’en rendre compte, son corps suivant l’entraînement alors que les images restaient imprimées devant ses yeux. Le bâtiment suivant, de plus grande taille et ayant une apparence que Campbell qualifia d’officielle, était vide de corps. Maltez et Vernil les y rejoignirent lorsque la jeune femme signala avoir trouvé des armes. Elle les attendait devant une série de hallebardes que côtoyait une poignée de lances Goa’uld à l’âge apparent lorsque le reste de l’équipe entra dans l’armurerie. -Excellent, dit Maltez. Ca va intéresser du monde à la maison, ça. Ces pauvres bougres connaissaient la Porte… -Mais ils n’ont pas filé par là, pourtant, remarqua Campbell. -Pas tous, en tout cas, précisa Vernil. -Hmm, ça sera aux équipes suivantes de dire ça. Tom, laisse une balise ici. -Déjà fait, répondit le pilote en indiquant un petit dispositif posé à proximité du groupe. -Parfait. On se partage le bâtiment. S’il y a des armes, il y a probablement des registres. On se retrouve dans un quart d’heure devant l’entrée principale.
Les quatre militaires se dispersèrent une fois que Maltez eut défini les zones de recherche de chacun. Shanti, affectée au premier étage, commença à avancer lentement dans les couloirs entre une série de torches éteintes accrochées aux parois en bois. Ignorant les légers craquements du plancher sous ses pas, elle ouvrit avec prudence la première porte se présentant à elle. Reconnaissant aussitôt une cuisine malgré sa différence technique notable avec celles qu’elle avait pu voir auparavant, Shanti avança avec prudence. Elle contourna les bacs d’eau croupie et la nourriture à peine reconnaissable avant de s’immobiliser devant un parchemin en mauvais état, non loin d’un corps. La jeune femme prit quelques secondes pour filmer l’objet de plusieurs angles différents, en détournant le regard de la dépouille, la première qu’elle avait croisé dans le bâtiment.
Ne trouvant rien dans les autres pièces, elle rebroussa chemin, se guidant sur le plan qu’avait tracé automatiquement l’un des écrans de sa visière, et attendit quelques minutes à l’extérieur le temps que le reste de SG-22 l’y retrouve.
-Rien de votre côté, Bhosle ? demanda Maltez en voyant Shanti devant lui. -Un parchemin, quelques objets d’arts, rien d’autre, monsieur. -Très bien. Vernil est tombé sur un tas de documents pour les groupes suivants. On pose les systèmes de surveillance, et on rentre.
Elle observa d’un air absent le pilote installer et lancer le petit drone de surveillance avant de s’asseoir elle-même à l’arrière du véhicule militaire.
Sur le trajet du retour, elle resta le regard perdu dans la forêt rouge que la voiture traversait. -Personne n’a eu de problème avec les caméras ? demanda Maltez. -Non, répondirent simultanément Campbell et Vernil. -Lieutenant ? lança Maltez après quelques secondes. -Euh, pas de problème, monsieur, répondit-elle, confuse. -Sinon, vous pensez que c’est qui, pour faire ce genre de saleté ? demanda Campbell, sans quitter les yeux du volant. -N’importe qui avec un vaisseau, beaucoup trop de temps sur les bras et qui s’ennuie, répondit Maltez. J’espère juste qu’on pourra le retrouver, j’aurai un ou deux mots à lui dire. Le commandant se retourna distraitement vers Shanti : -Pour vous, Bhosle, ça peut être qui ?
Voyant qu’elle ne répondait pas, il se tourna vers Campbell : -Garez-vous, lieutenant. Maintenant. Le pilote s’exécuta, et Maltez reporta son attention sur Shanti : -Bhosle, sortez, dit-il avant de lui-même sortir du véhicule. Il attendit que la jeune femme soit dehors, et lui dit : -Bon, lieutenant, on va mettre les choses au point. Ce genre de trucs qu’on a eu aujourd’hui, c’est pas joli. C’est un foutu crime, on est tous d’accord. Mais vous faites partie d’une équipe SG, à savoir la première ligne de défense de la Terre, alors vous allez vous comportez en tant que telle. Vous auriez sûrement voulu tomber sur autre chose pour votre première mission, ne pas vous prendre ça, tout ça… J’en ai pas grand-chose à cirer, parce que si vous merdez, c’est toute mon équipe qui merde, lieutenant ! C’est compris ? -Ou… oui, mon commandant. -Est-ce que vous avez ce qu’il faut pour faire partie de mon équipe, lieutenant ? -… Oui. -Alors remontez en voiture !
Maltez soupira intérieurement en voyant Shanti rembarquer. Il savait parfaitement que le nouveau membre de l’équipe subissait un baptême particulièrement éprouvant au sein de son équipe, mais son rôle en tant que chef exigeait qu’il fasse de celle-ci un outil fonctionnel pour ses supérieurs. Pour ça, il devait régler les problèmes rapidement, ou, dans ce cas, éviter que le lieutenant Bhosle ne devienne un problème. Soit elle accepterait les réalités du terrain, soit il lui trouverait une autre affectation.
Le chemin du retour se passa sans autre incident, et le véhicule s’arrêta devant la Porte. -Bhosle, allez activer le DHD, dit Maltez. -Entendu, monsieur, répondit-elle aussitôt, d’une voix très légèrement plus assurée que lors de la “conversation“.
Elle se rendit devant l’artefact, et y rentra la série de symboles qui avaient été gravés dans sa mémoire tout au long de sa formation, symboles sans lesquels elle pouvait se retrouver perdue dans la Voie Lactée. Inspirant profondément, elle confirma l’adresse et eut un léger mouvement de recul en voyant le vortex se former devant ses yeux.
D’un pas rapide, elle retourna dans le véhicule, qui démarra aussitôt et franchit la Porte, Maltez ayant envoyé le code d’identification de l’équipe alors qu’elle refermait la portière. Par réflexe, Shanti ferma les yeux en entrant dans le vortex. Lorsqu’elle en sortit, son attention fut attirée par l’obscurité qui venait de remplacer le paysage qu’elle avait parcouru ces dernières heures.
Sa nausée avait déjà disparu quand elle sentit le véhicule s’arrêter. -Contrôle, ici Sierra-Golf 22, dit Maltez dans sa radio. Avons véhicule et combinaisons lourdement contaminés. Rien d’autre à signaler. En attente d’instructions. A vous. “Sierra-Golf 22, ici Contrôle,“ entendit-elle en réponse. “Rendez-vous au hangar six et suivez les équipes de décontamination. Terminé.“
Le paysage lunaire lui semblait paradoxalement plus accueillant que celui qu’elle venait de quitter, malgré l’absence d’atmosphère, mais n’en profita pas alors que Campbell les conduisait dans un tunnel menant au complexe de hangars. Après être passés dans un sas, le véhicule s’arrêta, entouré par un groupe en tenues aux couleurs vives, dont deux d’entre eux portaient de longs tuyaux d’arrosage. Les quatre membres de l’équipe furent invités à sortir et à rentrer dans un autre sas où se trouvait une série de douches qui les arrosèrent violemment pendant plusieurs minutes, sous la surveillance d’une équipe médicale. Finalement, ils furent dirigés vers des vestiaires individuels où ils purent retirer leurs tenues protectrices.
En quittant sa combinaison à présent décontaminée, elle se dirigea d’un pas calme vers un lavabo. La jeune femme se regarda quelques instants devant le miroir situé au-dessus de celui-ci avant de relâcher quelques larmes, qu’elle sécha aussitôt.
Sa première mission n’était pas ce qu’elle avait attendu. Et elle savait que Maltez avait eu raison. Entièrement raison.
|
| | | Rufus Shinra Roi des Petits Gris
Nombre de messages : 2455 Age : 36 Localisation : Là où s'est déroulée la dernière catastrophe en date ~ Compagnon senior de la Confrérie
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Mer 28 Avr 2010 - 0:19 | |
| Bon, ça commence à faire "boulet qui continue à poster et que personne ne lit", là..... Personne ? Bon, bah quadruple post, alors : - Spoiler:
Chapitre 08 : Chaos, confusion, complots
La politique, à l’instar de la bureaucratie, est l’un des dénominateurs communs à la quasi-totalité des civilisations rassemblant plus d’une dizaine de personnes entre elles. Le gouvernement qui était apparu après la victoire de la révolte Jaffa ne faisait pas exception. Les héros avaient connu leur heure de gloire, puis la réalité avait repris ses droits, alors que les anciens soldats se retrouvaient brusquement propulsés dans un rôle pour lequel aucun d’entre eux n’était formé. La structure de gouvernement Goa’uld, purement féodale, avait concentré les outils de pouvoir et de gestion entre les mains d’une poignée d’esclaves de haut rang, qui restaient en permanence près de leur seigneur. L’offensive des réplicateurs, en décapitant l’hydre Goa’uld, avait aussi détruit l’ensemble de ce corps d’administrateurs dont les enseignements se transmettaient par l’apprentissage individuel plus que par une formation conventionnelle. Sans compter les difficultés inhérentes au fait de vouloir inconsciemment singer et faire accepter le seul système qui puisse les rassurer, étant le seul qu'ils aient jamais connu : une société d'origine Goa'uld dont la finalité avait été, des millénaires durant, l'édification du confort personnel de celui ou celle assis au sommet de la pyramide. Ceci, de manière d'autant plus absurde que presque aucun leader politique Jaffa ne souhaitait sincèrement voir sa propre personne servie ainsi. Mais les enfants copient souvent leurs parents, le viscéral prenant à terme autant de traits définitifs que l’intellect et ici, l'éducation n'avait pas été des plus saines.
Finalement, les forces vives de la civilisation Jaffa (et de certaines cultures d'ex-esclaves Humains) étaient désormais tournées vers elle-même, et non plus vers la félicité des faux dieux d'antan, et il y avait là un inestimable progrès. Cependant, des habitudes prises depuis la nuit des temps ne pouvaient s'effacer simplement parce qu'elles étaient devenues absurdes dans ce nouveau contexte.
Ainsi, les jaffas avaient hérité d’une part considérable de la Voie Lactée, mais ignoraient entièrement l’étendue des territoires qu’ils devaient administrer, les figures importantes à contacter, les ressources disponibles et nécessaires. Ils ne savaient que la taille de leur armée et de leur flotte. Le système qu’ils venaient de quitter avait mis l’accent sur une administration localisée et très réduite, servant les seuls besoins du seigneur local. Les jaffas avaient, au cours des siècles, constitués leurs propres organisations à l’échelle des garnisons pour subvenir aux aspects de leur vie dont leurs maîtres se désintéressaient, coopératives militaires assurant la distribution des miettes laissées par les Goa’uld. Cette culture millénaire, adaptée au rôle d’exécutants, avait brusquement découvert les joies de la gestion, de la logistique à l’échelle interstellaire et de l’ensemble des tâches anonymes qui avaient été effectuées jusqu’alors par les esclaves humains. De groupements planétaires (et même parfois moins vastes) où ils ne géraient que les aspects que les Goa'ulds n'attribuaient pas aux humains ou à eux-mêmes, les Jaffas devaient désormais composer une force interstellaire où ils étaient en charge de tout, une force dans laquelle chacune des anciennes localités devait trouver sa place harmonieusement, en dépit de ses caractéristiques propres.
Dans les places Goa'ulds les plus centrales, les Jaffas s'étaient toujours cantonnés aux fonctions militaires, policières, et de prêtrise, laissant aux humains les autres tâches tandis que leur espèce se confondait avec leur fonction martiale. Et aujourd'hui, la Nation libre se retrouvait confrontée à un problème neuf, celui de la séparation du travail. Les Jaffas ne voulant plus vivre qu'entre eux, il leur fallait apprendre, à proportions sensiblement égales de citoyens comparativement à l'avant vague Répliquante, à continuer de faire ce qu'ils avaient toujours fait, tout en commençant à remplacer les humains exilés dans les tâches dont eux, avaient l'habitude. Et ce n'était pas les quelques rares Jaffas transformés en marchands ou en mécaniciens par les aléas de la vie et du système, ni le faible nombre d'habitants des mondes Jaffas éloignés, comme Chulak, à être formé aux affaires civiles locales en l'absence d'humains, ni encore les ex-clercs des temples Goa'ulds, désormais des poids morts auxquels il fallait trouver de nouvelles tâches, qui allaient pallier seuls cette absolue nécessité. A moins, bien sûr, de ne pas chasser les humains, mais cela posait alors un souci d'un tout autre ordre, idéologique.
Ce fut le chaos. Complet, absolu et sans élément stabilisateur, amplifié par la méfiance envers les non-jaffa présents partout sur leur territoire, avec qui la cohabitation était au mieux houleuse. Les anciens esclaves, au statut social inférieur à celui des Jaffa sous le joug Goa’uld, avaient décidé de ne pas rester les bras croisés, mettant en valeur leur mainmise quasi-absolue sur les compétences techniques et administratives. En avait alors résulté des conflits raciaux de plus ou moins grande ampleur, se terminant selon les cas par des accords pacifiques, des exodes massifs ou des bains de sang. Pour les détracteurs des Jaffas, cette frénésie était d'autant plus insensée que Dakara ne savait pas comment pallier l'enseignement et la tenue de ces autres fonctions, sans recourrir aux qualifiés Humains et aliens.
Mais avec le chaos viennent, comme dans tout changement, les opportunités, les risques élevés qui peuvent rapporter plus gros encore. Pendant que les anciens compagnons d’armes se déchiraient dans les ruines de Dakara pour savoir comment organiser la nouvelle Nation Jaffa dont le pouvoir réel n’allait pas loin au-delà de la planète-capitale, le reste de la galaxie faisait avancer ses pions.
Les Terriens, alliés historiques des Jaffas, nouèrent autant d'alliances et de protectorats que possible avec les planètes à population humaine, héritant tacitement du rôle des Asgard et exploitant enfin leur programme d'exploration pour avoir les ressources nécessaires à leur entrée en scène. En parallèle, la Tok'Râ et ses milliers d'années d'expérience dans le Jeu des influences politiques et des coups bas, s'isola à nouveau, ne gardant que des relations diplomatiques avec ses anciens alliés. Les Hébridans, eux, furent plus pragmatiques, et surent reconnaître la situation pour ce qu'elle était, une chance inouïe. Ils rachetèrent donc tout simplement la majorité des systèmes stellaires voisins aux Jaffas. Simultanément, les Oannes, absents depuis des millénaires de la scène galactique, avaient commencé à louer un accès aux rares planètes océaniques sous contrôle Jaffa, voire même à leur acheter directement de riches parcelles abyssales, soulageant la nouvelle nation d'une partie de la pression exercée par ses nouvelles responsabilités. Revers de la médaille, de nombreux Jaffas des partis les plus vindicatifs s'inquiétèrent de ces marchandages de territoires et de ressources avec des puissances concurrentes, signe, selon eux, du délitement de la première puissance de l'espace galactique (du moins sur le papier).
Sans hésiter à exploiter la situation critique et le besoin en ressources et en technologies des nouveaux venus.
Puis, une fois les grandes puissances stellaires servies, 99,9 % des habitants de la Voie Lactée continuèrent de subir les contrecoups de la chute d’un système qui, à défaut d’être agréable à vivre, leur fournissait une certaine protection et une stabilité relative. Vinrent alors d’autres opportunistes, qui n’eurent pas besoin de comprendre dans ses détails subtils la situation générale pour en profiter et se tirer au-dessus de la masse. Tous les jaffas n’avaient pas été membres de la rébellion, et n’avaient pas pris contact immédiatement avec le nouveau gouvernement central. Certains avaient encore quelques vaisseaux de guerre, en entretien ou en réparation durant l’offensive-éclair des réplicateurs, et brusquement, ces vaisseaux en rade étaient devenus la principale force présente dans les secteurs isolés des territoires Goa’uld. Certains aventuriers, ou “gentilshommes de fortunes“, comme ils se seraient appelés auparavant sur Terre, saisirent leur chance et, par la corruption ou la force, mirent la main sur les immenses Ha’Tak qui autrefois pullulaient dans la Voie Lactée.
Et personne n’apprit le détournement de vaisseaux par dizaines, de chantiers spatiaux entiers, lorsque les archives de ceux-ci avaient péri avec le reste du système et que leurs équipages n’avaient plus la volonté ou la possibilité de se rallier à la jeune Nation Jaffa.
Après les vaisseaux, ce furent des planètes entières qui décidèrent de tenter leur chance toutes seules, payant des spécialistes pour effacer les dernières traces de leur existence dans les bases de données Jaffa, et devenant des ports francs, pour le meilleur comme pour, souvent, le pire. Un travail largement simplifié par la nature profondément décentralisée du système Goa’uld.
Et, pendant ce temps, sur Dakara, les anciens frères d’armes se déchiraient devant leurs pairs, évitant la guerre civile par chance plus qu’autre chose pour, au bout de quelques années, réussir enfin à stabiliser leur situation interne. Il avait fallu pour cela qu’ils réalisent qu’une nouvelle puissance était apparue de nulle part, créée par le vide de pouvoir qu’ils avaient eux-mêmes causé. L’Alliance Luxienne, syndicat de mercenaires, de pirates et de trafiquants en tous genres, avait pris le contrôle de centaines de mondes qui appartenaient théoriquement aux Jaffas, et ces derniers ne pouvaient rien faire, leur puissance militaire suffisant à peine à policer les territoires encore sous leur contrôle.
Que les choses changent était de nature à rassurer Bra’tac, mais ce soulagement était compromis quand son esprit se reportait sur les individus qui étaient aux commandes de ces changements. Le vieux jaffa avait combattu, intrigué, préparé et organisé l’insurrection aux heures les plus sombres, quand la victoire tenait plus du rêve destiné aux générations futures que d’une possibilité concrète. Il avait littéralement fondé cette rébellion, seul pendant des années avant d’accepter, avec difficulté, la nécessité d’avoir des compagnons d’armes pour renverser un empire dispersé d’un bout à l’autre de la Voie Lactée.
Après tout, il fut un temps où l’ensemble des forces de la rébellion Jaffa, c’était lui et sa lance.
Il avait eu un rôle dans presque toutes les actions qui avaient rendu ce rêve réalisable, reconnaissant les Terriens pour ce qu’ils étaient : des alliés d’opportunité qui pouvaient fournir l’élément le plus important pour une rébellion, à savoir une base arrière. En sauvant à plusieurs reprises leur planète, il avait assuré à son camp un soutien logistique, des zones de repli, des armes et des renseignements en quantité suffisante pour faire la différence.
Mais à présent qu’il avait réalisé son rêve, il luttait chaque instant pour le préserver, non pas des ennemis extérieurs, mais bien de ses propres compatriotes.
Comme lui, l’ensemble des dirigeants de la Nation Jaffa s’étaient illustrés par des faits d’armes, par leur rôle dans la rébellion fondatrice. Il lui était à présent douloureusement évident que les compétences étaient loin d’être les mêmes entre la conduite d’une armée et celle d’un Etat. En tout cas d’un Etat qui fonctionne sans revenir au système Goa’uld si honni.
Cette révélation, Bra’tac l’avait eu rapidement lorsqu’il vit apparaitre dans le Conseil, fondé au lendemain de la bataille, un mouvement agressif, se revendiquant de traditions guerrières et militaires. Celles-ci, prétendaient leurs tenants, étaient le fondement même de la société Jaffa – ce qui n'était pas faux au demeurant, mais restait pragmatiquement incompatible avec une reconversion en état-nation viable et entier – et la Nation éponyme devait les mettre en avant. L’ancien prima d’Apophis s’était ce jour-là résigné à ne pas prendre le repos qu’il avait mérité depuis des années. Se lançant dans la mêlée politique, il avait fondé son propre courant d’opposition, dont il était toujours la figure de proue.
Le chantage avait remplacé les déclarations de guerre, les accords officieux avaient mis sa lance au placard, et, après trop d’années à jouer au Jeu, il se sentait presque honteux de réussir à tenir le rythme imposé par son adversaire, Gerak.
Se rendant au siège de l’Assemblée, il fut tiré de ses pensées par un garde de son escorte se raclant la gorge. Les murs décrépits autour de lui le firent repenser quelques instants à son assistant, qui se rendait dans l’un des quartiers pauvres de la ville en perpétuelle croissance. Cette partie de la cité, construite dans les semaines suivant la victoire jaffa, était, pour utiliser les termes humains, un bidonville. Hébergeant des jaffas de toutes origines qui avaient cru à une prospérité immédiate, les esclaves vivant comme les maîtres. Ces foules, prêtes à abandonner leur passé militaire et à offrir leur labeur pour réaliser et vivre ce rêve, avaient mis quelques années avant de comprendre.
Bra’tac, au début, avait tenté de diriger les moyens nécessaires pour aider ces classes défavorisées, à qui Dakara devait ses origines. Puis, avec reluctance, il avait accepté que les priorités fussent autres, qu’il fallait des ressources pour les autres mondes, pour former les techniciens, les marchands, trop rares dans une population dont les valeurs se limitaient aux vertus militaires et à une foi désormais obsolète et haïe.
A quelques centaines de mètres de là, un jaffa rentra dans l’un des bâtiments déjà délabrés, construits en urgence avec des matériaux inadaptés ainsi que des ouvriers et architectes jaffas qui avaient tenté de compenser l’inexpérience et l’incompétence par l’enthousiasme.
- Il est là, l’accueillit à voix basse l’habitant d’un appartement en lui ouvrant sa porte. -Merci, Melchior, répondit-il au jeune jaffa.
La pièce principale, simplement meublée et encore plus faiblement décorée, était de petite taille, et la table en occupait la majorité. L’assistant de Bra’tac s’assit devant le Jaffa qui semblait l’attendre.
-Tek’ma’té, dit sobrement le vieil homme en face de lui. -Tek’ma’té, Fra’lir, répondit-il. Que pensez-vous de mon message ? -La proposition est intéressante, et mes pairs trouvent qu’elle mérite réflexion. Mais vous connaissez notre objectif. Ce que vous nous app… -Ce que je t’offre est largement supérieur à tout ce que tu peux rêver au vu de ta présence dans l’Assemblée, Fra’lir. Le parti autonomiste est en chute libre, depuis que notre nation fonctionne enfin correctement. Aux prochaines élections, ton parti ne sera plus qu’un vestige du passé, sans aucun pouvoir. Tu le sais, je le sais. Sauf… sauf si tu t’associes à nous. Tu auras les concessions promises, et nous resterons associés pour te permettre de garder tes sièges. -… -Et avant de faire une bourde, dis-toi que Gerak ne peut absolument pas supporter l’existence des autonomistes, qui sont une insulte à sa vision d’une Nation Jaffa, et je cite, “forte, indépendante et respectueuse de ses traditions“. Il est peut-être opposé à maître Bra’tac, mais il le respecte. Vous tous, les indépendantistes, il vous méprise totalement : vous voulez détruire ce pourquoi ses frères d’armes se sont battus et morts. Si tu ne t’allies pas au parti de Maître Bra’tac, combien de temps crois-tu que tu tiendras face à sa haine ? -Vous vous battez tous pour des futilités, répondit le politicien. Il n’y a plus de menace, nous avons détruit les faux dieux, les Terriens sont nos alliés, tout le monde sait que les quelques difficultés de communication se résorberaient vite avec la fin de notre arrogance militaire et vous voulez construire des vaisseaux alors que nos frères meurent de faim sur… -… sur les planètes isolées, on sait, Fra’lir, on sait, répondit-il en jaugeant parfaitement son insolence pour excéder son interlocuteur, qu’il savait en situation de faiblesse. Pas besoin de me ressortir ton discours habituel, autrement, je te répondrai une fois de plus, comme Maître Bra’tac, qu’avant de mourir de faim, ils se font tuer ou pire par les pirates de l’Alliance Luxienne. -Des pirates ! Ecrasez-les, puisque vous entretenez une flotte.
L’assistant soupira en se prenant la tête entre les mains. Membre de la première génération à avoir passé sa jeunesse dans les coulisses du pouvoir, il ressentait un mélange de pitié et d’exaspération face à ceux de ses aînés qui s’accrochaient à un discours bancal lors des véritables négociations.
Pourtant, il devrait comprendre sa place, vu que c’est moi qui vient le voir, et pas Maître Bra’tac… se dit-il avant de reprendre. -Bon, que ce soit clair : l’abolition de l’unité Jaffa, elle ne viendra pas. Tout simplement parce que le peuple ne la veut pas et que tout le monde commence à profiter de la puissance centrale. Certaines des propositions de ton parti sont tolérables, et nous sommes prêts à les soutenir… en échange de votre loyauté à tous face à Gerak. Pour les problèmes mineurs, faites ce que vous voulez, mais pour les questions de sécurité, de diplomatie, vous suivez Maître Bra’tac ou vous perdrez tout. -C’est de la manipulation ! -Non, du chantage. Mais ça ne change rien. Il se leva, avant de terminer : -Il nous faut une réponse pour ce soir. Ensuite, nous serons forcés de lancer une campagne un peu plus… agressive… contre votre parti.
La journée de travail du petit groupe de jaffas qui détenait un véritable pouvoir au sein de leur nation était semblable, quelque soit leur idéologie : réveil, rapport des évènements de la nuit dernière par leurs adjoints, présence aux débats, réunion secrète et complots, déjeuner, poursuite des débats, blocage aussi légal que déloyal/énervement face au blocage adverse, fin des débats, tractations privées, compromis, réunion secrètes et complots, dîner, coucher. Le rythme de vie des décideurs s’était rapidement stabilisé sur cet emploi du temps, ceux ne le suivant pas disparaissant rapidement du système.
Bra’tac, qui avait à regret mis de côté une partie de ses scrupules pour mieux servir l’idéal qu’il défendait, en était donc à sa seconde réunion secrète de la journée. La discussion portait, une fois n’est pas coutume, sur un groupe d’individus dont la routine impliquait plus de discours impulsifs et mal préparés que de planification politique.
-Je viens de recevoir la réponse de Fra’lir, maître Bra’tac. Il nous explique en onze dialectes différents que nous devrions aller loger chez Sok’ar, mais il accepte notre proposition. -Enfin ce vieux simplet se plie à la réalité ! Est-ce qu’il a posé des conditions ? -Aucune, maître. Je crois qu’il va abandonner l’idée d’un espace Jaffa désuni et d’une flotte dispersée. Ces deux points font clairement partie des sujets sur lesquels il doit nous suivre sans poser de question. Mais il va sûrement vouloir notre soutien sur ce concept d’assemblée pour les artisans. -Cette folie a assez duré, et ils vont de toute façon perdre leurs sièges aux prochaines élections… Dis-lui que nous accepterons de défendre son idée devant l’Assemblée… dans les grandes lignes. -Très bien.
Il s’inclina et quitta la pièce.
Le parti que Bra’tac venait de phagocyter s’était formé il y a une poignée d’années, lorsque, pour l’observateur inexpérimenté, la Voie Lactée était devenu un havre de paix. Pour certains jaffas, la vie en communautés telle qu’ils l’avaient connue, chaque ville, chaque planète s’administrant tout seule, était un idéal vers lequel il fallait revenir. Ils avaient accueilli la chute des Goa’uld, pour la simple raison que les exécutions arbitraires s’en étaient vues diminuées, mais voyaient d’un œil ô combien critique l’apparition d’un gouvernement central qui, selon eux, allait s’introduire dans leur vie quotidienne. L'inexpérience de leur espèce en matière de gestion interstellaire globalisée était, de leur avis, de nature à desservir certains vieux mondes Jaffas, forts de pratiques locales qui leur convenaient depuis des siècles et des siècles. Après tout, du temps des dieux, les flux démographiques Jaffas d'un monde à l'autre étaient pour ainsi dire nuls. Et aujourd'hui, il aurait fallu, de manière totalement artificielle, provoquer ces échanges et faire croire aux différentes communautés jaffas qu'elles avaient quoi que se soit à voir ensemble ? Foutaises selon Bra'tac et les siens, mais aussi pour le camp de Gerak : l'histoire ne pouvait se figer sur commande, et eux avaient la conviction que l'ancien modèle local Jaffa n'était pas adapté à la pérennité future de leur civilisation. Sans même considérer les menaces militaires et politiques toujours plus nombreuses dans cette galaxie particulièrement chaotique. Sur certains aspects, le parti autonomiste allait jusqu’à affirmer que la Nation Jaffa était plus intrusive que les Goa’uld ne l’avaient été. D’abord tournés en dérisions, les garants de cette opinion s’étaient vite montrés dérangeants tant pour Bra’tac que Gerak et la poignée de jaffas qui avaient fait de la haute politique leur occupation première. Faisant appel aux peurs des citoyens les plus… simples de la population, ils avaient défendu un système d’alliances ponctuelles de planètes indépendantes avec leurs milices locales pouvant s’unir le cas échéant. Si n’importe quel militaire ou amateur de la doctrine du combat spatial pouvait faire une liste conséquente des raisons prouvant l’absurdité de l’idée, l’électorat visé n’avait pas tous les outils nécessaires pour bénéficier de ce bon sens… si tant est qu’il en eût.
Jusqu’à peu, Bra’tac avait craint qu’il n’en soit de même pour les représentants élus, qu’ils se lancent dans une bataille rangée perdue d’avance depuis que les grands partis avaient décidé de retirer cette épine du pied de leur nation. Sur ce point, le vieux jaffa avait suivi le conseil de Gerak, donné lors de leur réunion secrète hebdomadaire, lorsque les petits partis s’étaient révélés être dérangeants pour les deux acteurs principaux de la vie politique de Dakara. Le conseil de son rival avait été avisé, et il l’avait écouté, répondant à la démagogie par plus de démagogie, donnant aux électeurs des avantages minimes, mais visibles et réguliers, qui ne lui coûtaient que peu de capital politique tout en minant la base des adversaires communs. L’accord informel passé quelques mois plus tôt avait offert les autonomistes à Bra’tac, ce dernier laissant les radicaux se faire digérer par la masse des traditionnalistes.
-Quelles sont les nouvelles de l’Installation ? demanda Bra’tac une fois l’assistant parti. -Nous recevons des rapports réguliers de nos agents sur place, répondit Bi’Nar, le maître espion du parti mené par le vieux jaffa. Il n’y a pas de grande nouveauté là-bas. Elle est toujours paranoïaque et persuadée de tout ce que Men’Dal lui a raconté. -Et lui ? -Il joue son propre jeu. Pour qui, c’est difficile à dire, mais plusieurs agents à nous et même à Gerak se sont faits tuer : il la manipule, et joue avec sa paranoïa pour qu’elle se débarrasse d’eux. -Ne peut-on pas le rappeler, ou même l’éliminer ? demanda un membre récemment admis dans le cercle rapproché de Bra’tac. -Non, répondit ce dernier. La situation est trop fragile, et il est l’un des piliers de l’Installation. Sans lui, tout s’écroulera. Mais il sait que ça ne durera pas, et qu’il se fera forcément rattraper. Bi’Nar, trouve ce qu’il fait, et vite. S’il a un plan et qu’il ne travaille pas pour Gerak, alors quelqu’un d’autre sait pour l’Installation. -Gerak a déjà sacrifié des jaffas pour nous pousser à la faute, nota l’espion. -Pas pour ça. L’Installation est encore plus importante pour lui que pour nous, et ces exécutions menacent de faire tomber la mascarade.
L’Installation était probablement l’un des seuls aspects majeurs sur lesquels les traditionnalistes et les progressistes s’accordaient, ayant fondé en secret la base. Stratégique en tous points, elle était la pierre angulaire de la politique de développement technologique Jaffa, les projets menés en son sein devant donner à la Nation Jaffa, sinon une supériorité technique, un maintien du statu quo.
-Les Tauri, suggéra Bi’Nar. Ils ont des bons renseignements, ils pourraient mener ce genre d’opération… mais pas avec quelqu’un d’aussi important que Men’Dal. -Oui, si O’Neill voulait avoir un agent, il le mettrait à un poste de base, sans importance… -Où personne ne viendrait le chercher, compléta l’espion, je sais. Et c’est pourquoi tous les postes de ce type sont occupés par mes agents et ceux de Gerak. -Combien de temps sera-t-elle encore nécessaire ? demanda Bra’tac sans transition. -Pour connaître tous ses secrets, au moins une génération. Mais même pour apprendre les bases dans ce qu’elle sait, il nous faudra une dizaine d’années. Nous ne pourrons pas agir avant sans perte définitive. -Ils agiront avant… Men’Dal et Gerak… Nous devrons être là pour ramasser ce qui peut l’être. En attendant, Bi’Nar, dis à tes agents de se concentrer sur Men’Dal. Il faut savoir s’il travaille pour Gerak ou pour quelqu’un d’autre. -… Entendu, maître Bra’tac.
Une fois la réunion terminée, le chef du parti progressiste s’isola dans une petite pièce, aux issues surveillées par ses gardes du corps. Délicatement, il sortit de l’une de ses poches intérieures une pochette plate, qu’il ouvrit sur la table voisine, révélant une série de fioles remplies d’un liquide verdâtre à côté d’un petit module métallique. Il sortit l’une des fioles renforcées et la vissa sur le bloc cylindrique. Puis, d’un geste que les années avaient imprimées dans son inconscient, il plaqua l’injecteur contre son bras, et eut une moue imperceptible lorsqu’une partie du liquide fut propulsée dans son système sanguin.
Son regard s’attarda sur la trousse et ses récipients pleins de trétonine. Ce sérum avait été aussi important que les armes et les alliés pour la rébellion Jaffa. En faisant de l’indépendance face aux larves une possibilité tangible, le produit Pangaran avait terminé l’œuvre commencée par la paire de jaffas idéalistes et leurs frères d’armes Tauri. Il avait même été indirectement responsable de la victoire de ces mêmes Tauri face à Anubis lui-même, puisque, au moment crucial, il avait fait échouer l’espion de ce dernier dans sa mission de sabotage.
Mais l’influence stratégique de cette drogue ne s’était pas arrêtée avec la prise de Dakara, un an après la bataille qui avait mis à bas Anubis en orbite terrestre. Celle-ci était un palliatif idéal aux larves goa’uld, mais présentait un effet secondaire potentiellement dévastateur : son utilisateur était condamné à la consommer régulièrement sous peine de souffrir d’une immunodéficience à l’issue fatale. Et ce problème devenait critique avec l’approvisionnement, insuffisant pour subvenir aux besoins de l’ensemble de la population.
Le procédé de fabrication était connu, rendu public par les Terriens comme preuve de bonne foi, une fois les droits achetés aux inventeurs du produit. Mais le constituant de base était devenu une denrée rare dans la Voie Lactée, les larves goa’uld ayant presque totalement disparu de la circulation. La nation Jaffa en possédait, tout comme les autres puissances, mais dans une quantité infiniment plus faible, ne maitrisant pas l’ensemble des techniques biomédicales nécessaires pour s’assurer un élevage industriel.
La tragédie avait été que nombre de membres de la rébellion avaient choisi d’entamer le traitement, comme symbole de leur rejet définitif de l’oppresseur symbiotique, avant que la pénurie ne se fasse connaître, les tauri et leurs alliés n’ayant pas encore réalisé les difficultés de production de la trétonine. Ces utilisateurs s’étaient révélés trop nombreux pour la quantité disponible, malgré les efforts de rationnement.
Ainsi, la nation Jaffa n’ayant pu sécuriser qu’une quantité négligeable et surtout non remplaçable de larves, son élite politique et militaire s’était retrouvée dans un état de dépendance qui ne pouvait qu’influer sur les relations politiques et commerciales avec les producteurs du précieux liquide.
Après tout, personne ne voulait revivre les mois ayant suivi l'épuisement des stocks. Au beau milieu des efforts d'organisation de la jeune Nation, celle-ci avait perdu des milliers de vétérans de la rébellion, paralysés ou tués par des maladies opportunistes qui frappaient les jaffas pour la première fois en plusieurs millénaires.
Bra’tac regarda longuement les ampoules, sachant parfaitement le prix que payaient à présent les jaffas pour s’être libérés de la symbiose qui les avait maintenu en esclavage. Ils étaient à présent sous le joug de l’instrument de leur libération.
Un paradoxe de plus dans une nation qui n’en manquait pas.
- Spoiler:
Et mes infinis remerciements au sieur Mat Vador qui est passé outre son mépris de Stargate pour me donner un coup de main haut de gamme pour ce chapitre, entre de nombreux passages qu'il m'a suggéré voire écrit dans certains cas. Ce chapitre ne serait pas le même sans lui (il ne serait pas tout court, en fait).
Dernière édition par Rufus Shinra le Jeu 29 Avr 2010 - 22:13, édité 1 fois |
| | | Mat Le Pharaon
Nombre de messages : 5127 Age : 34 Localisation : Amiens
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Jeu 29 Avr 2010 - 21:49 | |
| J'ai lu la version remasterisée, du prologue jusqu'au chapitre 8. Bon, même si depuis le temps, j'ai un peu mieux digéré la fin des séries, m'autorisant même quelques clins d'oeil dans Kaliam, vous devinerez que j'ai toujours un peu de mal à me sentir profondément immergé, impliqué, dans les aléas de l'univers à l'anglais universel. C'est donc, un peu comme pour Dr. Who, d'un oeil bienveillant mais quand même un peu "technique", un peu extérieur, que je lis du SG-1 aujourd'hui, en convertissant les Jaffas en Narns de temps à autre. Et dans le cas présent, c'est, rassure-toi, bien suffisant pour se divertir intelligemment, et pour rendre grâce à la cohérence, la continuité, la fluidité de ton "Reckoning-Threads/esprit de la saison neuf : 10 ans après". On retrouve le même univers dans sa lancée à un moment de mutation de son histoire, lorsqu'au terme de dix mille ans de certitudes, un siècle de chaos semble s'ouvrir, pour déterminer les maîtres de demain. Oui, un siècle, car si l'on considère que le meurtre du Grand Maître Suprême, Râ, est l'évènement qui sonne le passage d'une ère à l'autre, alors à l'époque du 09-01 Avalon, il y a déjà dix-onze ans que le temps est au chaos, et lorsque ce Français devient un initié, le double d'années, et encore trois ans après, les choses semblent loin de la stabilisation. On retrouve donc le background et les évènements que l'on connaissait, avec des éléments en plus, en moins, déjà connus mais approfondis et étendus, ou bien déjà connus mais en recomposition, ou un peu des quatre à la fois, mais le tout en suivant une lancée logique. Avec l'aide d'un narrateur prolixe, omniscient et omniprésent, tu touches à toutes les facettes du space-opéra, même si ce n'est que par l'évocation : les grands empires classiques, multimillénaires et monoraciaux, face au tissu spatial ininterrompu et multiracial, avec ses astroports mal famés, ses bistrots, ses mercenaires. La référence aux Oannes est judicieuse car elle est à la fois pittoresque, en revenant à la saison une de SG-1, et rafraichissante, en nous changeant un peu les idées de la génération Luxiens, Pégasiens et autres gueules d'Humains (sans oublier l'aspect cohérence, continuité sur le long terme, qui s'en trouve renforcé. C'est loin de ce que fait souvent la série, à savoir avancer en autiste, en intégrant que rarement au développement sur la durée les recoupements d'éléments qui auraient dû se faire, normalement, passé un certain temps) . La chronique de l'entrainement est fluide, démonstrative, efficace. Peut-être un peu trop rapide parfois (par exemple, décrire quelques minutes de panorama Vénusien fendu par les chasseurs, c'est pour CE genre de choses que je lis CE genre de SF^^) , avec un ton un peu trop militaire pour moi, également, mais ça, c'est juste "pour moi". Je regrette juste que les personnages inédits ne soient pas plus colorés : hormis le frenchie, que je suis bien obligé de retenir vu son temps d'écran, je ne reconnais pas forcément les autres d'une apparition à l'autre. Mention spéciale au fait qu'à tout moment de ton récit, tu es capable d'envoyer des expressions décalées, salées, pince-sans-rire, qui font toujours mouche, et qui relèvent de manière appréciable le ton général très carré (ce n'est en rien péjoratif) de ton texte.^^ Je regretterais peut-être un peu le manque de descriptions en règle générale, à mon goût. Je trouve peut-être ce programme SG du futur un peu trop... sage. Personnellement, je pense que j'aurais essayé de donner un côté un poil plus "Men in black" (je dis bien un poil) à la sauce SG, en multipliant les clins d'oeil au background de la série : des mercenaires Reols employés par les Terriens pour infiltrer les Jaffas, des essais sur des robots de type Altaïrien assemblés après l'annexion et la restauration de la base d'Harlan... Malgré la présence de petits volets consacrés aux Tok'ras, aux Langariens (où j'ai trouvé Jonas bien labradorien, c'est un choix de lui faire parler de la gentillesse des Tau'ris mais moi je lui aurais fait évoquer le fait qu'il n'ait jamais réellement été accepté, rien que les retrouvailles un an après faisaient mal au coeur) ... et malgré l'amorce d'une intrigue inédite et mouvementée, ces huit chapitres + un se rassemblent plus particulièrement sur deux panneaux d'exposition en particulier : l'hyper-programme Stargate mené par la Terre, et la Nation Jaffa. Globalement, je suis satisfait de ce que tu en fais (enfin, c'est une expression, je sais que tu ne me dois rien) , je trouve même que ça rend très bien, mais je veux quand même évoquer des choses qui manquent beaucoup, selon moi, mais qui pourraient être introduites en quelques paragraphes de voix off. Concernant les Terriens, déjà. Enfin ils songent à intégrer leur propre système stellaire à leur logique d'état (science, défense, logistique, et, on l'espère pour eux, bientôt économie) ! J'avoue que c'est une situation qui m'a toujours fasciné autant que gêné dans SG, que les Terriens envoient des croiseurs dans une autre galaxie en quelques semaines alors que personne n'avait mis le pied ne serait-ce que sur Mars. C'était peut-être cohérent dans le contexte, mais j'apprécie que tu leur fasse faire ça dés les Grands Maîtres dans les choux. De plus, les croisements que tu fais entre la super-flotte secrète pour comploteux et tout le folklore astronautique classique, que je qualifierais "d'apolloesque", est enthousiasmant. Juste, il aurait été intéressant d'avoir quelques mots de ton avis sur ce qui reste de la pertinence des NASA, ESA, JAXA... et de leurs programmes, dans cette nouvelle situation, la nature de leurs relations avec le programme SG, en bref s'agit-il seulement de paravents pour les ploucs ou pas. Cependant, il manque un gros point à cette ouverture, selon moi : l'absence de référence approfondie à la question de la révélation du programme secret. Je ne te parle pas d'en faire un arc de plus, mais juste d'évoquer les implications du sujet, car selon moi, plus on laisse trainer la chose en laissant le background s'accumuler, plus sauter le pas sera difficile, et je pense qu'aucune présentation générale des Tau'ris "dix ans après" n'est complète sans ça. En somme : pourquoi est-ce que ce n'est pas encore fait? Les dirigeants ont-ils réfléchi à l'avenir de la question? Quel est l'avis des principales forces alien sur la question, car une puissance spatiale active dont le peuple, l'une des plus grosses populations planétaires de l'univers connu, ignore l'existence de l'échelle interplanétaire et des autres formes de vie, c'est un cas totalement unique dans le cosmos. Et cela a par définition des répercussions immenses sur la diplomatie, le commerce et la stratégie. C'est aussi un moyen de pression énorme. Et plus le temps passe, plus il y aura de choses à assimiler, plus le traumatisme sera difficile pour les gens; en gros, ils prendront la saison 26 en cours. Difficile de piger quelque chose dans ces conditions. Enfin, et c'est peut-être ce qui m'intéresse le plus : ces élites intellectuelles de la planète entière, qui, par dizaines de milliers, découvrent la vraie nature de leur époque et de leur monde, et règlent entre elles les questions les plus importantes et les plus exaltantes de la planète, ne sont-elles pas en train de créer une fracture psychologique, philosophique, sociale... profonde et unilatérale, entre Elles et tous les crétins qui passent leur vie dans le métro pour aller bosser au bureau, en ne comprenant rien au monde qui les entoure, tellement ils seraient déjà tous morts vingt-sept fois si Elles n'avaient pas été là? Je parlais, un peu plus tôt, des paravents pour les ploucs : on est en plein dedans. Il aurait également été salutaire d'aborder en deux ou trois phrases la question de la place ou de la non-place des ennemis de l'Occident et éventuellement du reste du monde (Corée du nord, Iran, bouchers Africains richissimes, etc) dans la dynamique internationale, presque mondiale, qui régente désormais secrètement les interactions entre la planète bleue et tout ce qui se passe plus haut que sa stratosphère. De même, le fait que certains très gros contributeurs (Russie, Chine, Arabie Saoudite...) soient autoritaires et pas forcément portés sur les valeurs morales Occidentales en terme de sphères politiques et publiques, il serait intéressant d'en connaître l'évolution dans ce contexte, et surtout, le regard des aliens sur ça, l'influence de cet état de fait sur les conseils éthiques qu'on peut donner aux E.Ts comme les Etasuniens seuls le faisaient avant dans la série, etc. Autre petit point : concernant les gisements de naquadah, de trinium, de cristaux... autant on peut supposer que les puissances alien ont ce qu'il leur faut (ce qui doit faire une belle jambe aux Jaffas puisque je suppose qu'aucune usine anciennement Goa'uld ne sera réactivée tant qu'ils ne sauront rien construire avec) , autant c'est crucial pour les Tau'ris, et c'est dommage que ce ne soit pas évoqué. Abydos, qui doit ressembler à Mars ou à la Lune depuis les bons baisers d'Anubis, est oubliée de tous, mais c'est la planète la plus proche de la Terre dans le réseau de portes et c'est surtout un monde riche en naquadah, peut-être même en naquadriah, maintenant. Même si le stargate est détruit, pour une première base extrasolaire étanche comme l'Académie, le choix ne serait pas absolument déraisonnable. Et cet astéroïde de plusieurs kilomètres-cube en naquadah pur, qui se ballade quelque part dans le système, on en fait quoi? Concernant les Jaffas, tu vas m'engueuler parce que j'aurais pu t'en parler à la bêta-lecture, mais bon, je n'y ai pensé qu'à la lecture à froid, et puis, je suis admin, je fais comme je veux (et puis en bêta-lisant, j'ignorais que c'était la première grosse apparition des Jaffas) . Je trouve qu'on manque de mots placés sur une question très intéressante et qui, pareil, fait que selon moi, un portrait du futur immédiat des Jaffas ne peut être complet sans : je parle de l'incontournable traumatisme que ce doit être, pour la Jaffaïté toute entière, de découvrir subitement qu'elle a passé toute son existence à croire en des conneries et à perdre la vie pour nul autre idéal que le luxe quotidien d'usurpateurs, d'escrocs de première, très durs envers eux en plus de ça. D'où la nécessité quasi frénétique, parce qu'ils ont vécu en vain, de trouver très vite un sens à leur vie, en tant qu'individus Jaffas multiples, en tant que Jaffa comme entité philosophique, et en tant qu'état-nation Jaffa. Et ceci se double du complexe qu'ils doivent forcément ressentir vis-à-vis des Humains puisque après les avoir vu nettoyer les WC pendant dix millénaires, et malgré leur statut de première puissance théorique (tant que les restes matériels de la puissance Goa'uld ne sont pas encore vétustes) dans l'espace Lactéen connu, ils voient bien maintenant que les Humains (Tau'ris inclus, mais pas seulement) tirent beaucoup plus leur épingle du jeu qu'eux, et pour couronner le tout, sont souvent ceux qui leur livrent le sérum vital. Après tout, le troisième piston de la Rébellion après Bra'Tac et Teal'c, et le premier qui a réussi à lancer une dynamique de groupe extensible, c'est K'Tano/Hymotep, un prima secrètement Humain, devenu l'hôte de son Goa'uld! Humains et Goa'ulds, les deux obsessions douloureuses des Jaffas hormis eux-mêmes. Ce paragraphe expose des réalités quand même extrêmement violentes qui font partie de l'identité des Jaffas et qui devraient, je le pense, être évoquées plus explicitement, juste pour poser la chose. Et, pour revenir à ma parenthèse ci-dessus, les Jaffas peuvent-ils encore faire tourner Erebus, Tartarus... ou est-ce que tous ces mondes sont "en pause" faute d'encadrants formés? (pour Tartarus, j'aimerais bien savoir si les Jaffas peuvent se laisser tenter par la reconversion de leurs cadavres en Kulls à leur service) Ha, je me demandais. Les Sodans, la galaxie a conscience de leur existence ou pas, dans ton uchronie? Parce que si oui, il serait logique que Dakara veuille les "avaler", ces derniers ayant bien, eux, une poignée de savants Jaffas de niveau Goa'uld. Et dans ce cas, ça mériterait une ligne ou deux. Après, même genre de remarques mais plus génériques, je trouve que l'introduction du petit Nuage de Magellan au réseau se fait un peu trop à la va-vite, même si l'on comprend bien que ce soit la routine pour eux. Quand et comment ont-ils remarqué pour la première fois qu'ils étaient dans le Petit Nuage et plus dans la Voie Lactée? Sept chevrons suffisent-ils du fait de la distance intergalactique relativement faible, ou en faut-il huit? (bon, on le devine après vu qu'ils peuvent revenir sur Terre sans générateur particulier, mais quand même) Est-ce bien stratégique -je ne parle pas de l'affaire des mondes assassinés mais plus généralement- de détourner des ressources sur une deuxième-autre-galaxie quand mettre le paquet sur la maîtrise de notre coin de Voie Lactée semble si important? Lu dans le chapitre 8 : - Citation :
- vous voulez détruire ce pourquoi ses frères d'armes se sont battus et morts
^^ - Citation :
- Pour les problèmes mineurs, faites ce que vous voulez, mais pour les questions de sécurité, de diplomatie, vous suivez Maître Bra'tac ou vous perdrez tout.
Ce passage m'a étonné. Au moins autant que le domaine de la politique étrangère incluant la défense, ne devrait-il pas citer la politique intérieure? On parle quand même de choisir entre l'Allemagne médiévale aux 300 états et l'Empire Allemand de 1914, ça devrait être leur préoccupation principale, même devant la flotte dispersée ou non... - Citation :
- Ils avaient accueilli la chute des Goa'uld, pour la simple raison que les exécutions arbitraires s'en étaient vues diminuées,
Je m'interroge sur ce passage. Sachant que quand les rebelles ont donné le coup de grâce aux Grands Maîtres après le passage des Réplicateurs, les Jaffas étaient furieux qu'on les aient manipulé pendant des siècles, et exultaient de leur libération, cette "tiédeur" que tu décris à propos du soulèvement, servirait-elle à sous-entendre que les autonomistes puissent carrément être nostalgiques des Goa'ulds? Je demande, parce qu'autant on peut faire dire ce qu'on veut aux personnages, autant je trouvais la voix off un peu trop partiale sur ce coup-là, j'ai trouvé bizarre que le narrateur leur en mette plein la tronche comme ça.^^ Si jamais mon impression est juste, alors je trouve que c'est un peu trop de leur rajouter un côté collabo potentiel par dessus, parce que je trouve que le narrateur agonise déjà ces pauvres autonomistes davantage qu'ils le méritent. (Après, oui, j'ai bien noté que certains disent Dakara plus intrusive que les Grands Maîtres, mais ça, ça peut n'être que de la comm') - Citation :
- Les Terriens, alliés historiques des Jaffas, nouèrent autant d'alliances et de protectorats que possible avec les planètes à population humaine, héritant tacitement du rôle des Asgard et exploitant enfin leur programme d'exploration pour avoir les ressources nécessaires à leur entrée en scène. En parallèle, la Tok'Râ et ses milliers d'années d'expérience dans le Jeu des influences politiques et des coups bas, s'isola à nouveau, ne gardant que des relations diplomatiques avec ses anciens alliés. Simultanément, les Oannes, absents depuis des millénaires de la scène galactique, avaient commencé à louer un accès aux rares planètes océaniques sous contrôle Jaffa, soulageant la nouvelle nation d'une partie de la pression exercée par ses nouvelles responsabilités. Malgré cela, de nombreux Jaffas des partis les plus vindicatifs s'inquiétèrent de la vente pure et simple de parcelles abyssales, signe, selon eux, du délitement de la première puissance de l'espace galactique (du moins sur le papier). Les Hébridans, eux, furent plus pragmatiques, et surent reconnaître la situation pour ce qu'elle était, une chance inouïe. Ils rachetèrent donc tout simplement la majorité des systèmes stellaires voisins aux Jaffas.
Ici, je voudrais pointer deux choses : Un soucis que l'on doit visiblement à des inserts tardifs dans un paragraphe écrit d'une traite, et là, c'est un peu-beaucoup ma faute On annonce que des Jaffas se sont élevé contre la vente de parcelles océaniques aux Oannes, mais l'enchainement laisse entendre qu'ensuite, ils n'ont rien dit du tout quand les Hébridans ont racheté des systèmes stellaires entiers. De plus, le "plus pragmatiques" pour les Hébridans, initialement associé aux Tok'ras par effet de contraste, fait désormais contresens avec la politique des Oannes. Je te suggérerais donc plutôt quelque chose comme : - Citation :
- Les Terriens, alliés historiques des Jaffas, nouèrent autant d'alliances et de protectorats que possible avec les planètes à population humaine, héritant tacitement du rôle des Asgard et exploitant enfin leur programme d'exploration pour avoir les ressources nécessaires à leur entrée en scène. En parallèle, la Tok'Râ et ses milliers d'années d'expérience dans le Jeu des influences politiques et des coups bas, s'isola à nouveau, ne gardant que des relations diplomatiques avec ses anciens alliés. Les Hébridans, eux, furent plus pragmatiques, et surent reconnaître la situation pour ce qu'elle était, une chance inouïe. Ils rachetèrent donc tout simplement la majorité des systèmes stellaires voisins aux Jaffas. Simultanément, les Oannes, absents depuis des millénaires de la scène galactique, avaient commencé à louer un accès aux rares planètes océaniques sous contrôle Jaffa, voire même à leur acheter directement de riches parcelles abyssales, soulageant la nouvelle nation d'une partie de la pression exercée par ses nouvelles responsabilités. Revers de la médaille, de nombreux Jaffas des partis les plus vindicatifs s'inquiétèrent de ces marchandages de territoires et de ressources avec des puissances concurrentes, signe, selon eux, du délitement de la première puissance de l'espace galactique (du moins sur le papier).
Sinon, je me demandais aussi s'il ne manquait pas un protagoniste de choix dans cette liste : les Goa'ulds. Le Trust, malgré l'opacité de sa raison d'être et de ses objectifs, demeure un acteur capable d'agir en profondeur tant chez les Terriens que chez les Jaffas, la mésaventure originelle avec K'Tano et Hymotep devrait le leur rappeler à jamais. Potentiellement, ils peuvent presque tout infiltrer tant que les foules gardent un visage Humain ou restent compatibles à la symbiose. De plus, en début de saison 9, il me semble que Teal'c dit qu'il reste des centaines de seigneurs locaux, formant les vestiges de l'empire. Alors oui, ils sont secondaires, et oui, ils sont divisés, mais imaginons que Ba'al, ses clones et sa nouvelle génération de symbiotes soit le liant qui les fasse se réunir... la puissance obtenue pourrait peut-être avoisiner celle d'un feu Grand Maître quelconque prit séparément, comme Bastet ou Yu. Alors, certes, ce n'est pas ça qui va ressusciter Râ, Sokar ou Anubis, mais il y a de quoi, quand même, mériter qu'on mette un guetteur à la frontière. Il me semblerait peu crédible que les Jaffas ne porte aucune attention au Trust et aux seigneuries survivantes, d'autant plus qu'ils ont peut-être la volonté idéologique et vengeresse d'en finir avec eux un jour. - Citation :
- Après tout, personne ne voulait revivre les mois ayant suivi l'épuisement des stocks. Au beau milieu des efforts d'organisation de la jeune Nation, celle-ci avait perdu des milliers de vétérans de la rébellion, paralysés ou tués par des maladies opportunistes qui frappaient les jaffas pour la première fois en plusieurs millénaires.
Ce passage m'intéresse beaucoup, parce que je trouvais faible le chiffre de plusieurs milliers, et c'est vrai que la série laisse dire à peu prés ce qu'on veut sur ce point, alors je me demandais : combien de citoyens prête-tu à la Nation Jaffa (j'imagine que les non-Jaffas vivant avec eux n'ont pas la citoyenneté) , et combien d'individus pour leur espèce en général? Et pour les Luxiens? - Citation :
- Elle tourna à l'une des intersections et reconnut, devant l'une des salles de briefing, le trio qui constituait avec elle SG-22. Sa seconde famille, avec qui elle allait commencer sa première véritable mission de terrain, et avec cette dernière viendrait un privilège qui justifiait à lui seul de participer au Programme. En effet, lorsque, pour la première fois, la Porte avait été utilisée avec un DHD et non son ridicule équivalent humain, un effet secondaire s'était manifesté, qui avait infiniment facilité le travail des équipes d'exploration. Lors de sa première rematérialisation, l'organisme du voyageur se voyait légèrement modifier par le système de contrôle Ancien, qui insérait dans son système cérébral une série de modifications qui permettait une compréhension instinctive des langues parlées par suffisamment d'autres voyageurs du Réseau. Le phénomène s'était manifesté initialement chez l'équipe SG-1, qui avait préféré garder le silence à ce sujet. Le colonel Jack O'Neill, connaissant l'efficacité et l'expérience du seul civil à avoir jamais passé la Porte, ne désirait pas donner à ses supérieurs une raison de l'évincer du Programme, ce en quoi il fut rapidement imité par les autres membres du SGC.
Aïeuh! Pardon, quelque chose m'a violemment tiré par les cheveux (L'idée est sûrement la meilleure que j'ai jamais entendu à ce sujet, mais ça n'expliquera jamais que SG-1 ne se pose pas la question dans Children of the Gods, et puis l'idée que les officiers et officiels en dehors du SGC n'en sache rien pendant si longtemps... ça me semble difficilement tenable... en plus, Jackson n'a jamais été le seul civil à passer la porte, même dans les premières années... Rothman, Catherine, Faxon...) Bon, tout ceci étant dit, je sais que je me suis étalé, mais ne t'en attriste pas, c'est tout sauf mauvais signe : la réussite de ton projet me permet d'y passer du temps facilement, j'ai d'ailleurs été surpris de la vitesse à laquelle j'ai lu ce gros morceau de l'épisode I, et puis comme dit Skay, parler de ce qui est absolument positif, c'est souvent beaucoup plus court que de détailler un peu le reste...
Dernière édition par Mat Vador le Lun 27 Sep 2010 - 16:30, édité 8 fois |
| | | Rufus Shinra Roi des Petits Gris
Nombre de messages : 2455 Age : 36 Localisation : Là où s'est déroulée la dernière catastrophe en date ~ Compagnon senior de la Confrérie
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Jeu 29 Avr 2010 - 22:13 | |
| O_o : Et ben, pour du commentaire, c'est du beau commentaire !
Tout d'abord, en ce qui concerne nombre d'aspects socio-politiques, je plaide coupable de n'avoir point exploré ces aspects dans leur ensemble, mais je note tout ça pour les chapitres suivants (puisque le Tome II n'est pas incompatible avec de tels développements, loin de là).
Les détails font tout le sel d'une histoire, comme le montre Kaliam, donc la piste est à suivre. Pour ce qui est de l'évolution de la Terre de tous les jours, je ne pense pas trop spoiler en indiquant qu'elle sera partiellement abordée par la suite. Pour le reste, les nombreux "alien of the week" croisés et oubliés, il y a du boulot à faire.
Honte à moi, d'ailleurs, d'avoir oublié de parler de l'astéroïde en naquadah, qui est bien évidemment une opportunité énorme pour la construction navale terrienne. Pareil pour Imhotep, qui serait logiquement un traumatisme pour les jaffas.
Au niveau des Kulls, d'Erebus et des Sodan, je reconnais n'avoir pas couvert ces aspects-là, mais bon, en même temps, il serait difficile d'aborder l'ensemble de l'univers SG tout en faisant avancer l'histoire (oui, je sais, j'élude).
Et puis, les planètes dans le petit Nuage de Magellan font partie du réseau de Portes, donc leur visite est de l'ordre de la routine.
Côté population jaffa, elle est exactement de 11 habitants (par souci de clarté, et pour raccourcir le nombre, je l'ai exprimé dans une base autre que 10, mais dont j'ai malheureusement oublié la valeur précise).
En tout cas, merci, merci infiniment de te relancer dans la lecture d'EP. J'espère juste que tu sauras me pardonner les quelques chapitres suivants, qui souffrent de certaines tares en terme de style et de contenu (mais moins, à mon humble avis, que ceux qui ont été remplacés).
Si tu as des commentaires à faire à leur sujet, n'hésite pas, puisque les précisions et éléments supplémentaires à voir dans cette fic peuvent être rajoutés par la suite.
(Je t'ai déjà remercié pour ce comm' très complet ?) |
| | | Skay-39 The Vortex Guy
Nombre de messages : 4190 Age : 35 Localisation : TARDIS 39th room (blit), on Moya third level, in orbit around Abydos (Kaliam galaxy)
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Sam 1 Mai 2010 - 18:04 | |
| Attention, les passages masqués sont très spoilerisant pour la suite de la fic ! Nous retrouvons Carl dans sa découverte du Concordia, sa première affectation et l'occasion pour lui comme pour nous de se familiariser avec le nouveau visage de l'astronavale terrestre, dix ans après le schisme temporel que tu as initié. Je me souviens qu'à ma première lecture, ce chapitre m'avait particulièrement enthousiasmé, tandis que je me mettais à la place du jeune pilote fraîchement émoulu de l'Académie posant pour la première fois (si je ne m'abuse) le pied à l'intérieur du bâtiment à bord duquel il sillonnera l'espace au milieu de peuples extraterrestres belliqueux durant les prochaines années. Ces passages où l'on se familiarise paisiblement avec les personnages et leur univers comptent parmi mes préférés ; ou, plus exactement, ceux que je t'admire le plus, parce que je n'ai jamais su trouver la patience de poser un univers avec autant de soin. Toutes les traditions, les superstitions contribuent à rendre ces vignettes très réalistes. Bien sur, désormais, à la lumière de ce que nous avons appris, la scène prend un sens tout différent ; car, si je ne me trompe pas, - Spoiler:
ce passage se situe peu de temps après que Carl ait accepté de saboter sciemment sa carrière et que sa mémoire soit effacée jusqu'à la moelle.
C'est également le chapitre idéal pour nous détailler un peu le fonctionnement des croiseurs au sein de l'armée terrestre, ainsi que les modalités particulière de gestion de ce type d'appareils. Pour ceux qui, comme moi, ne sont guère familiarisés avec le "hard space opera", ce sont là des précisions fort utiles, et une introduction précieuse pour mieux suivre les batailles et manœuvres à venir. Les précisions concernant les portes-avions et l'usage abusif des chasseurs par les terriens sont des éléments de détail appréciables. J'aime particulièrement ce passage : - Citation :
- Les appareils individuels, historiquement les parents pauvres du combat spatial sous l’ère Goa’uld, avaient connu un bond quantique en terme de capacités lorsque les Terriens, ignorants de l’évidente inutilité du chasseur contre le croiseur, s’étaient mis en tête de faire du premier une arme mortelle contre le second.
Les descriptions des planètes du système solaires et des effets que leur proximité produit sur l'équipage sont très bonnes, poétiques, toutes mes félicitations. Tu deviens de plus en plus doué pour les descriptions. ^^ Cela nuance efficacement ton style très formel dont j'ai pris l'habitude. J'ai également beaucoup aimé le briefing à propos de Vénus, qui montre à la fois les contraintes auxquels devront parfois faire face ces nouveaux soldats et les techniques mises au point pour passer outre. Le rappel de la supériorité indéniable de la technologie Goa'uld sur le plan technique était également très bienvenue, lorsque la nation Jaffa et son improbable politique discrédite cet héritage (où le discréditera bientôt dans la suite de cette fiction ; je ne m'en souviens ^^). Le professionnalisme et la rigueur de tes protagonistes n'est en tout cas pas sans me rappeler Battlestar Galactica 2003, et son ambiance si particulière. Sans le côté intimiste. ^^ Ce chapitre achève de nous lancer dans l'intrigue qui nous tiendra en haleine tout au long des deux tomes d' Effet Papillon, celle des frappes nucléaires sur des mondes du réseau. - Citation :
- L’officier britannique ne fut pas amusé.
Pourquoi est-ce que je vois une cabine téléphonique bleue croiser Shanti dans un vortex ? Chapitre 7, nous suivons une équipe en exploration après une traversée rapide du SGC qui nous permet de juger les améliorations survenues depuis Cheyenne Mountain (dont je serais d'ailleurs curieux de connaître l'actuelle activité, si tant est qu'elle soit encore en fonction). C'est un très grand classique des séries SG, le passage à travers la porte pour une reconnaissance sur un monde inconnu ; - Spoiler:
j'ai savouré ce chapitre avec d'autant plus de plaisir que je savais qu'on assisterait plus trop à ce genre de chose par la suite. C'est notamment la raison pour laquelle j'ai regretté que tu n'ai pas davantage détaillé les missions qu'accomplira plus tard SG-22 pour le compte d'Atlantis. - Citation :
- -Mais… à quoi est-ce que ça peut serv… commença-t-elle avant d’être interrompue.
-Lieutenant, on est dans la réalité, pas dans un conte. Cette réplique me semble un peu exagérée de la part de Maltez. Après tout, la question de Shanti n'était pas particulièrement naïve. Il me semble assez normal d'être estomaqué par une scène de ce genre. Mais on peut mettre cette dureté sur le compte de la propre horreur du chez de SG-22. Le passage sur la planète contaminée est très réussi, lugubre et oppressant. Je me souviens que la première mouture du chapitre ne donnait guère de détails à ce sujet, un inconvénient majeur, - Spoiler:
lorsque ces frappes mettent l'état major terrien en ébullition
. Tu as ici admirablement rectifié le tir, donnant les détails nécessaires pour que l'image cauchemardesque d'un monde ravagé s'inscrive durablement dans notre esprit. Petit regret, tu n'as même pas mentionné un cafard rescapé. ^^ Je dois avouer que je n'ai pas pensé à cette suggestion durant la bêta lecture, pourtant, c'aurait été très symbolique. De l'extinction des dinosaures aux effrois de la guerre froide, la petite bestiole qui survit à l'homme a toujours été dans les esprits. Un terrible baptême du feu pour Shanti - Spoiler:
, qui, à l'instar de tous tes héros, mais sans doute plus encore qu'eux tous réunis, se trouvera malmenée dans cette fiction.
Le chapitre 8 aborde avec brio un point très, très largement négligé dans la série, pour ma plus grande honte. Je n'arrive pas à comprendre comment les scénaristes, qui ne faisaient pas encore totalement n'importe quoi à l'époque, ont pu omettre de traiter dans le détail les innombrables périls qui ont sans aucun doute menacé la toute jeune nation Jaffa après la chute des Goa'uld. Les tensions entre des clans qui servent depuis des millénaires des dieux ennemis, les anciennes guerres dans l'esprit de tous, l'horreur de la chute des Goa'uld et de ce qu'elle signifie, pour ceux qui les ont vénéré si longtemps, leur consacrant toute leur existence depuis des générations, l'affaiblissement induit par la trétonine et la difficulté à se procurer suffisamment de ce remède miracle, l'incompétence des Jaffa dans le domaine technique et leur ignorance de la technologie de leurs maîtres, les morts innombrables causées par l'invasion des Réplicateurs, le renoncement à tant de coutumes anciennes... Tu évoques certains de ces thèmes avec beaucoup de cohérence et de lucidité, même si certains autres, comme les répercussions sur la population de la révélation de la nature véritable des Goa'uld, auraient pu être plus développés. La métamorphose de Bra'tac de guerrier révolutionnaire en politicien retors m'a en tous cas fais pas mal réfléchir. Je n'avais jamais bien réfléchi à ce que cela pouvait représenter, pour un Jaffa comme lui ou Teal'c, féru d'honneur, de se plonger dans les méandres souvent peu reluisants du monde politique. Teal'c a décidé de se tenir à l'écart, là où son mentor plonge les mains dans le cambouis jusqu'aux coudes. Et il semble ne pas se débrouiller trop mal, malgré la ténacité de Gérak. D'ailleurs, je viens seulement d'y penser, mais... Cela fait dix ans que les Goa'uld sont tombés, douze ans même. Une larve atteint sa maturité au bout de dix ans. Par conséquent, au moment ou se déroule ta fic, les dernières larves implantées à l'époque des Grands Maîtres viennent d'arriver à maturité, accentuant probablement la pénurie connue par les Jaffa. Je suis heureux de la mention faite des Oannes et d'Hébrida, dans une fic qui a tendance à demeurer un peu trop binaire à mon goût, humains/Jaffa, même si d'autres peuples interviennent de façon croissante. Cette galaxie révélée à elle-même est en passe de devenir un espace à la Farscape, à la différence près qu'ici, les Goa'uld ont damé le terrain ; et je serais curieux de savoir ce que les terriens comptent faire ou ont fait à propos de tous ces dossiers laissés en plan faute de moyen dans les débuts de la série, Aschens, Bédrosians, Gadmeer, Nox, Héliopolis... Tu plantes également quelques jalons pour la suite, à propos de l'Installation notamment, et c'est effectivement l'un des grands intérêts d'une réécriture que d'accentuer la cohérence interne avec ce genre d'allusions. Et, bravo pour ta phrase de conclusion, je l'adore. ^^ J'en cherche toujours des comme ça pour clore mes chapitres, mais il est rare que j'en trouve qui me satisfassent pleinement. - Citation :
- Et mes infinis remerciements au sieur Mat Vador qui est passé outre son mépris de Stargate pour me donner un coup de main haut de gamme pour ce chapitre, entre de nombreux passages qu'il m'a suggéré voire écrit dans certains cas.
Oh, comment que j'imagine parfaitement la scène ! - Mat Vador a écrit:
- La référence aux Oannes est judicieuse car elle est à la fois pittoresque, en revenant à la saison une de SG-1, et rafraichissante, en nous changeant un peu les idées de la génération Luxiens, Pégasiens et autres gueules d'Humains (sans oublier l'aspect cohérence, continuité sur le long terme, qui s'en trouve renforcé.
Quand je pense au nombre de fois ou moi, j'ai essayé sans succès de le pousser à faire plus souvent référence à tous ces éléments colorés, aliens et technologies saugrenues, qui constituent un peu l'âme de SG... - Mat Vador a écrit:
- La chronique de l'entrainement est fluide, démonstrative, efficace. Peut-être un peu trop rapide parfois (par exemple, décrire quelques minutes de panorama Vénusien fendu par les chasseurs, c'est pour CE genre de choses que je lis CE genre de SF^^)
Indeed, j'aurais également adoré un passage de ce genre. ^^ Les chasseurs fendant la brumes corrosive en aveugle, le pilote surveillant attentivement sa position dans la bulle et celle de ses coéquipiers... - Mat Vador a écrit:
- Je regrette juste que les personnages inédits ne soient pas plus colorés : hormis le frenchie, que je suis bien obligé de retenir vu son temps d'écran, je ne reconnais pas forcément les autres d'une apparition à l'autre.
Ici, je me permets de répondre parce que je peux énoncer, en tant qu'observateur extérieur, des choses que Rufus aura plus de difficultés à dire. ^^ Ainsi, je peux t'affirmer qu'absolument tous les éléments de cette fic, scénario, personnages, innovations, révélations, prendront leur réelle signification sur la durée. Les personnages se détacheront d'eux même par leurs choix et leurs (mes)aventures, et quand tu entameras le tome II, ton esprit fera le voyage d'un lieu à l'autre à travers la galaxie chaque fois que tu liras le nom de l'un d'entre eux. - Mat Vador a écrit:
- Mention spéciale au fait qu'à tout moment de ton récit, tu es capable d'envoyer des expressions décalées, salées, pince-sans-rire, qui font toujours mouche, et qui relèvent de manière appréciable le ton général très carré (ce n'est en rien péjoratif) de ton texte.^^
Je regretterais peut-être un peu le manque de descriptions en règle générale, à mon goût. Je trouve peut-être ce programme SG du futur un peu trop... sage. Personnellement, je pense que j'aurais essayé de donner un côté un poil plus "Men in black" (je dis bien un poil) à la sauce SG, en multipliant les clins d'oeil au background de la série : des mercenaires Reols employés par les Terriens pour infiltrer les Jaffas, des essais sur des robots de type Altaïrien assemblés après l'annexion et la remise à niveau de la base d'Harlan... +1 Après, il faut savoir que la plupart des questions que tu as posé trouveront leur réponse par la suite, progressivement, distillées au cours des chapitres. C'est en fait une chose que j'apprécie grandement dans Effet Papillon : plutôt que des gros pavés qui cassent un peu le rythme, Rufus donne ses informations progressivement, gardant des révélations pour la suite. Cela permet de se familiariser doucement avec ce nouvel univers, là où un trop-plein de données pourrait nous perdre. (Voyons, voyons, où est ce smiley qui sifflote en regardant en l'air ?...) - Mat Vador a écrit:
-
- Citation :
- Après tout, personne ne voulait revivre les mois ayant suivi l'épuisement des stocks. Au beau milieu des efforts d'organisation de la jeune Nation, celle-ci avait perdu des milliers de vétérans de la rébellion, paralysés ou tués par des maladies opportunistes qui frappaient les jaffas pour la première fois en plusieurs millénaires.
Ce passage m'intéresse beaucoup, parce que je trouvais faible le chiffre de plusieurs milliers, Et bien, la trétonine n'est pas consommée par tous non plus, loin de là... - Mat Vador a écrit:
-
- Citation :
- Lors de sa première rematérialisation, l'organisme du voyageur se voyait légèrement modifier par le système de contrôle Ancien, qui insérait dans son système cérébral une série de modifications qui permettait une compréhension instinctive des langues parlées par suffisamment d'autres voyageurs du Réseau.
(L'idée est sûrement la meilleure que j'ai jamais entendu à ce sujet, mais ça n'expliquera jamais que SG-1 ne se pose pas la question dans Children of the Gods Et idem pour tous les peuples ignorants de la porte qui rencontrent SG-1 au cours de la série et ne semblent pas s'interroger à ce sujet. ^^ - Mat Vador a écrit:
- et puis l'idée que les officiers et officiels en dehors du SGC n'en sache rien pendant si longtemps... ça me semble difficilement tenable... en plus, Jackson n'a jamais été le seul civil à passer la porte, même dans les premières années... Rothman, Catherine, Faxon...)
L'idée est bonne en effet, et me rappelle un peu la solution de Doctor Who concernant la couverture télépathique du TARDIS. Mais je remarque, petit malin, que tu ne dis absolument pas comment cela fonctionne - et je ne fais pas référence à l'aspect scientifique, mais simplement technique. Est-ce que le DHD implante dans le crâne des voyageurs un immense lexique codé qui se manifeste de manière instinctive ? Est-ce un lien de nature télépathique qui permet un apprentissage immédiat et temporaire du langage de son interlocuteur ? Ou bien une sorte de langue nouvelle et tout aussi inconsciente qui permet une compréhension parfaite lorsqu'elle est maîtrisée des deux côtés ? Et Indeed, le coup des responsables tenus dans l'ignorance me semble bien peu crédible, lorsque les rapports de SG-1 ne peuvent que refléter cette aisance, malgré tous leurs efforts (et, au passage, mentir sur quelque chose d'aussi important dans un compte-rendu officiel me semble extrêmement grave). D'ailleurs, on pourrait ajouter que même une fois la barrière de la langue parlée tombée, la présence de Daniel de l'autre côté de la porte demeurait tout sauf dispensable : ses talents de linguiste ne constituaient qu'un aspect de ses compétences. Il restait encore toutes les inscriptions à traduire, puisque ton DHD ne peut apparemment rien pour les écrits ( ), les différentes cultures dont il était nécessaire de connaître au moins un peu les traditions pour éviter d'insulter mortellement le chef du village par accident, et toutes les informations utiles qu'il possèdait sur la mythologie dont les Goa'uld ont fait leur histoire. - Mat Vador a écrit:
- la réussite de ton projet me permet d'y passer du temps facilement, j'ai d'ailleurs été surpris de la vitesse à laquelle j'ai lu ce gros morceau de l'épisode I
Tu vois ? Je te l'avais dis, que Effet Papillon valait le détour. Et encore, c'est sur la durée que la fic montre son véritable potentiel. _________________ ________________ « My name is Skay-39, an administrator… An enthusiasm wave hit and I got shot through a link... Now I'm lost in some distant part of the webniverse on a forum – a crazy forum – full of strange, geek life-forms… Help me… Listen, please. Is there anybody out there who can read me ? I'm being tyrannized by an insane fondator… doing everything I can… I'm just looking for a real life. » |
| | | Warrius Routard Interstellaire
Nombre de messages : 305 Age : 37 Localisation : Ca te regarde pas.
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Mar 15 Fév 2011 - 19:32 | |
| Bon, je viens de finir de lire les 26 chapitres du Tome I de ton Effet Papillon, et je n'ai qu'une chose à dire : Whaou !!!!!!!!!!
A la lecture du prologue, je me suis demandé à quelle sauce j'allais être mangé, car j'avais cru comprendre que par ici les fans de la saison 10 ne courraient pas les rues, or on se retrouve en pleine S10, j'ai un pb. Sauf que ça se barre en couille assez rapidement, et quand ça commence à être le dawa, j'adore.
On se retrouve donc catapulté dans une autre réalité, 10 ans dans le futur par rapport à notre point de départ, avec un monde radicalement différent de tout ce que l'on connait. Le programme SG a pris une ampleur vraiment intéressante, avec une imbrication très étroite de celui-ci avec notre vie de tous les jours. On va revoir avec un certain plaisir certains personnages laissés en plan au fil des saisons, tels que Cassandra, Anise ou encore les Oannes ... Nos héros ont pris de la bouteille et sont (logiquement) aux commandes de toute cette mécanique qui semble bien huilée. On a donc droit à une nouvelle génération de héros qui vont devoir s'illustrer dans les combats à venir. Le plus développé est ce brave Carl qui découvre en même temps que nous la complexité de ce monde. Je n'ai pas encore attaqué le tome II, mais j'espère que SG-22 sera plus développé dans cette nouvelle partie, car je sens qu'il y a du potentiel chez ces petits gars.
Niveau de ce monde complexe justement, tu nous brosse un tableau du bordel intergalactique plus qu'intéressant, avec de nombreuses tensions existant au sein de la nation Jaffa avec force complots et coups de pute dans le dos, le secret sur Terre, les bountyhunters qui pullulent, bref un dérèglement total de notre galaxie après des siècles et des siècles sous la terreur des goa'ulds. Je remarque d'ailleurs qu'ils brillent par leur absence. Comme le notait Mat, certes les grands maitres sont tombés, mais qu'en est-il de la myriade de goa'ulds mineurs qui les servaient ? Maintenant que leur grand patron est feu, ils vont se remettre à jouer les mégalomanes et vont vouloir se refaire une petite santé territoriale. Car allez savoir s'il n'y a pas parmi les jaffas quelques neuneus qui sont toujours prêts à suivre nos potes les serpents comme des dieux ?
Niveau du côté space-opera, on sent le fan de hard science fiction à la baguette, car quand je lis ça, je sens un réalisme certain dans les actions et les positionnements. Quand on vole à plusieurs dizaines, voire centaines de milliers de kilomètres par heure, même si les vitesses relatives des vaisseaux sont faibles, le moindre impact peut faire très très mal, ça me rappelle Planetes par certains aspects (et d'après ce que j'ai compris ça sent aussi le Honor Harrington, mais j'ai jamais lu, donc je peux pas juger. Et oui, j'ai mis quelque part dans ma liste de lectures à venir le tome 1, mais là tout de suite maintenant, j'ai que moyennement le temps). Je me rappelle plus à quel niveau de précision se situe la description du Concordia, mais perso je le vois un peu comme le Home One, avis à l'auteur pour que celui-ci me corrige. Les classes Bellerophon et Pollux m'ont l'air assez sympa. Petit point où je suis pas entièrement OK : avoir des chasseurs uniquement spatiaux (qui de par leur description me rappellent un peu les Vipers de BSG soit dit en passant) et des chasseurs uniquement atmosphériques. Que l'on ai des engins plus spécialisés pour un type d'environnement ou pour un autre, ça OK, je conceptualise. Mais vu les technologies auxquelles ils ont accès, avoir des engins qui se comportent comme des patates volantes en vol atmo, ou de chasseurs pas foutu de dépasser la stratosphère sans avoir une extinction de tuyère, je trouve ça très limite perso. De même, ils utilisent ENCORE des HUMVEE, alors que l'armée américaine prévoit de tous les changer à l'horizon 2014, pour des engins certes plus lourds, mais mieux protégés tout en gardant l'extrême modularité et polyvalence offerte par nos bons vieux Hummers. Alors certes, ils ont eu des upgrades conséquents niveau propulsion et autre, mais quand même, voir un nouveau véhicule aurait été selon moi salutaire. Après les terriens, les autres, en commençant par les Jaffas. J'aime bien le côté quincaillerie de leur flotte, avec 3 versions d'un même appareil évoluant de concert, sachant que la plus vieille des versions est complètement obsolète ... Leur nouveau joujou n'est par contre pas fait pour me rassurer. Quant à cette Installation, quoi est-ce ? mystère et boule de kassa, vu que tout le monde est plus ou moins dans un état avarié par là bas. Nos nouveaux ennemis, que je suppose avec une certitude proche de 96% être nos potes les arachnides (sortez le baygon), sont assez flippant dans leur genre. Ils massacrent tout le monde sur la base d'infos pas forcément très fraîches, et quand on essaye de leur dire que leurs infos sont un peu moisies, ils nous envoient balader, mieux, ils nous menacent ouvertement. Et puis le coup des missiles avec hyperdrive intégré, franchement, fallait oser, mais c'est diablement efficace. Perso, je trouve qu'ils ressemblent un poil aux Ori quand même : c'est nous les meilleurs, c'est nous les plus forts, vous avez tort, on a raison, vous allez tous mourir ... Simple, clair, net et précis, une belle bande de glands interstellaires. Ceux là par contre, je pense qu'on va un peu en chier pour les battre. Last but not least, on retrouve Atlantis au meilleur de sa forme. J'avais lu il y a quelques années un texte où l'auteur avait mis une IA dépressive au sein de la cité, là on aurait plutôt à faire au modèle grosse enfoirée ... Le modèle dépressif était sympa par son côté comique, mais j'aurais tendance à préférer le modèle enfoiré de par sa capacité à foutre le bordel, et j'adore quand c'est le gros bordel. Je ne sais pas ce qu'elle va donner par la suite, mais je sens que la vie dans la cité des Anciens va devenir assez marrante, au sens sadique du terme bien entendu.
Je suis certain qu'il y a encore des tonnes de choses à dire sur ta fic, mais c'est tellement dense que je ne sais pas trop par quel bout y attaquer alors dans le désordre, ce qui me passe par la tête : - 141 pages word à se fader, c'est long ... encore plus quand le texte est pas remis en page à la suite des copier coller bourrin en provenance du forum. - malgré sa longueur, la fic est on ne peut plus prenante, j'avais parfois du mal à me dire "arrête toi de lire, il est 2h du matin et tu attaques dans 6 petites heures, alors va te coucher". - les chapitres sont relativement courts, 5 pages en moyenne, mais ils font toujours avancer l'action. - à la fin, on couvre tellement de zones en même temps que j'avais parfois un peu de mal à savoir où se situait l'action. - j'ai un peu la tête dans le c** donc je vois rien d'autre, ha si, CONTINUE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Bon, maintenant, opération récupération du tome II, puis lecture, allé courage, il fera ptet moins de 300 pages celui-là ...
Correction à 20h05, je viens de finir de tout carrer dans un fichier Word, j'en ai 341 pages en texte brut, donc une fois remis en page à ma façon, de devrait arriver à 350 pages ... J'ai le droit de pleurer ou pas ? Correction à 20h20, après un premier lifting, j'en suis à 367 pages ... (part s'effondrer en larme sur son lit) Edit du feedback : Si un truc que je me rappelle, c'est que j'ai beaucoup apprécié le côté carré-carré des communications entre les militaires, ça apporte au réalisme. |
| | | Rufus Shinra Roi des Petits Gris
Nombre de messages : 2455 Age : 36 Localisation : Là où s'est déroulée la dernière catastrophe en date ~ Compagnon senior de la Confrérie
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Mar 15 Fév 2011 - 21:38 | |
| Tout d'abord, merci pour le comm' long et assez complet, qui est très intéressant au vu du feedback, et auquel je suis donc obligé de répondre en détail. - Citation :
- On se retrouve donc catapulté dans une autre réalité, 10 ans dans le futur par rapport à notre point de départ, avec un monde radicalement différent de tout ce que l'on connait. Le programme SG a pris une ampleur vraiment intéressante, avec une imbrication très étroite de celui-ci avec notre vie de tous les jours.
On va revoir avec un certain plaisir certains personnages laissés en plan au fil des saisons, tels que Cassandra, Anise ou encore les Oannes ... Pour ce qui est des Oannes, il faut remercier Mat, puisque c'est à son initiative que j'ai parlé d'eux, ainsi que de quelques autres individus et peuples stand-alone. J'ai été d'ailleurs particulièrement content d'avoir ses suggestions, puisqu'il est, osons le dire, l'une des références francophones en terme de connaissance de la série. Les détails peu développés et à fort potentiel, c'est lui qui les maitrise. Après, pour la taille du Programme, je n'avais pas trop le choix, surtout vu l'idée originelle derrière la fic, qui était, en quelque sorte, un prolongement d'un topic ouvert il y a quelques années sur SGF, à propos d'un SG réaliste d'un point de vue militaire et technique. Il fallait arriver à une taille conséquente pour montrer cette évolution et ces aspects. - Citation :
- Nos héros ont pris de la bouteille et sont (logiquement) aux commandes de toute cette mécanique qui semble bien huilée. On a donc droit à une nouvelle génération de héros qui vont devoir s'illustrer dans les combats à venir. Le plus développé est ce brave Carl qui découvre en même temps que nous la complexité de ce monde. Je n'ai pas encore attaqué le tome II, mais j'espère que SG-22 sera plus développé dans cette nouvelle partie, car je sens qu'il y a du potentiel chez ces petits gars.
Yep, les beaux jours de SG-1 sont derrière eux, et ils ont laissé les commandes à d'autres... personnages. Le terme de "héros" n'est pas vraiment le plus approprié, dans leur cas, parce qu'ils sont plus des individus qui vont se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment, sans pour autant se lancer dans des exploits de dingues. Carl, effectivement, est le plus développé dans le Tome I, pour une raison précise : toute l'histoire devait à la base se centrer sur lui, qui allait devenir, justement, un "héros". Cet aspect était d'ailleurs plus marqué dans les premières versions des huit premiers chapitres, qui, je l'espère, n'étaient plus en ligne quand tu as commencé EP. Il faut bien dire que, initialement, le scénario était particulièrement basique, avec les méchants qui arrivent, un peu de bla-bla et d'exposition, pour se terminer dans une grande bataille spatiale où il y aurait un maximum de détails techniques un peu crédibles, mais rien de plus (si tu veux lire un exercice de ce type, tu peux lire un RP que j'avais fait pour le jeu en ligne X-Wars, un clone de Ogame : Le RP en question). Et puis, les choses ont changé, le scénar' s'est modifié sans que je m'en rende compte. Tu auras sûrement remarqué, mais ce point de divergence aura été lors de la capture initiale de SG-22, dans leur geôle très particulière. Il m'a fallu changer radicalement de registre, prendre un ton plus intimiste, moins technique, et l'idée initiale s'est effondrée. C'est là, que, je pense, est vraiment né EP. Donc, quand tu demandes si SG-22 sera plus développée dans cette nouvelle partie, well, j'explose de rire dans ma piaule, comme, je le pense, pas mal de lecteurs qui sont à jour et qui connaissent la réponse. :-D - Citation :
- Niveau de ce monde complexe justement, tu nous brosse un tableau du bordel intergalactique plus qu'intéressant, avec de nombreuses tensions existant au sein de la nation Jaffa avec force complots et coups de pute dans le dos, le secret sur Terre, les bountyhunters qui pullulent, bref un dérèglement total de notre galaxie après des siècles et des siècles sous la terreur des goa'ulds. Je remarque d'ailleurs qu'ils brillent par leur absence. Comme le notait Mat, certes les grands maitres sont tombés, mais qu'en est-il de la myriade de goa'ulds mineurs qui les servaient ? Maintenant que leur grand patron est feu, ils vont se remettre à jouer les mégalomanes et vont vouloir se refaire une petite santé territoriale. Car allez savoir s'il n'y a pas parmi les jaffas quelques neuneus qui sont toujours prêts à suivre nos potes les serpents comme des dieux ?
L'idée, ici, c'était de faire un prolongement de ce que la saison 9 avait commencé à nous montrer, et que j'avais adoré. Ensuite, quand j'ai vu Farscape, j'ai évidemment pioché dedans, pour ce chaos généralisé. Au niveau des goa'uld mineurs, en revanche, je plaide coupable. Je ne les ai pas trop abordés, et c'est un tort. Je devrais probablement discuter de leur situation dans le chapitre manquant, puisque plusieurs personnes m'en ont fait la remarque. Mais, quoi qu'il en soit, leur présence n'est que locale, ils n'ont plus l'influence nécessaire pour vraiment peser sur l'échiquier galactique. Je les vois davantage comme des seigneurs de la guerre locaux, sans vraie différence avec des pirates ayant voulu se sédentariser, avec leurs quelques vaisseaux et troupes. - Citation :
- Niveau du côté space-opera, on sent le fan de hard science fiction à la baguette, car quand je lis ça, je sens un réalisme certain dans les actions et les positionnements. Quand on vole à plusieurs dizaines, voire centaines de milliers de kilomètres par heure, même si les vitesses relatives des vaisseaux sont faibles, le moindre impact peut faire très très mal, ça me rappelle Planetes par certains aspects (et d'après ce que j'ai compris ça sent aussi le Honor Harrington, mais j'ai jamais lu, donc je peux pas juger. Et oui, j'ai mis quelque part dans ma liste de lectures à venir le tome 1, mais là tout de suite maintenant, j'ai que moyennement le temps). Je me rappelle plus à quel niveau de précision se situe la description du Concordia, mais perso je le vois un peu comme le Home One, avis à l'auteur pour que celui-ci me corrige. Les classes Bellerophon et Pollux m'ont l'air assez sympa.
Coupable à nouveau, votre Honneur ! C'était d'ailleurs, comme dit précédemment, l'idée initiale derrière cette fic : remettre du hard-SF dans SG. Les choses ont quelque peu changé, et cet aspect sera beaucoup moins présent dans le Tome II, même si je m'efforce de conserver du réalisme technique autant que possible. C'est juste que le technique y sera moins présent. (Les Harrington sont excellents, et probablement LA référence moderne en military-SF spatiale. Pas d'hésitation à avoir si tu apprécies le genre.) Le Concordia n'est pas explicitement décrit, mais je l'imagine effectivement comme un mix entre le Galactica de BSG 2003 et le Home One. L'idée est là, même si, je l'avoue, j'aurais peut-être pu m'orienter sur un vaisseau de type Polaris, s'il avait été conçu à l'époque. Enfin, ce qui est fait est fait. Correction, cependant, le Bellérophon et le Pollux font partie de la même classe, les Homer, qui sont la version finale du prototype qu'était le Daedalus. Le nom vient à la fois de la mythologie grecque, pour garder de la cohérence, et de l'amour de O'Neill pour les Simpson (il n'a pas pu avoir l' Enterprise, mais il n'allait pas passer à côté de CETTE occasion :-P). - Citation :
- Petit point où je suis pas entièrement OK : avoir des chasseurs uniquement spatiaux (qui de par leur description me rappellent un peu les Vipers de BSG soit dit en passant) et des chasseurs uniquement atmosphériques. Que l'on ai des engins plus spécialisés pour un type d'environnement ou pour un autre, ça OK, je conceptualise. Mais vu les technologies auxquelles ils ont accès, avoir des engins qui se comportent comme des patates volantes en vol atmo, ou de chasseurs pas foutu de dépasser la stratosphère sans avoir une extinction de tuyère, je trouve ça très limite perso.
Les forces terriennes sont en grande infériorité numérique, face aux ennemis éventuels, et la priorité a été sur la performance individuelle des appareils. Pour ça, avoir des engins spécialisé est un bon plus si on veut avoir la supériorité. Avoir des chasseurs purement spatiaux sans ailes ou autres trucs comme ça permet de réduire grandement la taille, et donc d'embarquer plus d'engins. On peut concevoir un vaisseau capable de bonnes performances atmosphérique, mais ça augmente largement la complexité et le risque d'avaries. Le choix s'est porté sur du simple, mais efficace. Pareil pour les chasseurs atmosphériques, qui sont la première génération à avoir bénéficié des technologies du Programme (une dizaine d'années de conception et de tests, la seconde génération est en développement pendant le déroulement de l'histoire). Notons deux choses cependant : les chasseurs adaptés à un milieu peuvent attaquer l'autre milieu (les Wyvern peuvent embarquer un missile anti-navire à capacité spatiale, tiré depuis l'atmosphère, et les chasseurs spatiaux peuvent lancer des projectiles cinétiques pour les frappes au sol), et d'ici quelques générations, les chasseurs spatiaux se verront équipés d'un propulseur MHD qui leur permettra de combattre en atmosphère de façon supérieure à n'importe quel chasseur à réaction. Mais ce n'est pas la priorité pour les programmes de R&D actuellement. - Citation :
- De même, ils utilisent ENCORE des HUMVEE, alors que l'armée américaine prévoit de tous les changer à l'horizon 2014, pour des engins certes plus lourds, mais mieux protégés tout en gardant l'extrême modularité et polyvalence offerte par nos bons vieux Hummers. Alors certes, ils ont eu des upgrades conséquents niveau propulsion et autre, mais quand même, voir un nouveau véhicule aurait été selon moi salutaire.
Mea culpa, je l'ignorais. Mais, là aussi, on peut se dire que ces véhicules légers sont très bien adaptés contre des ennemis aux armements relativement inefficaces, sans doctrine des IED, des armes anti-véhicules, etc, etc. Un engin rapide, léger et correctement armé remplirait parfaitement les missions habituelles. Surtout que l'on peut imaginer la coque du Hummer recouverte des plaques de protection introduites en saison 7, qui arrêtent une partie de l'énergie d'un tir de lance. Le changement de véhicule s'est vu amener par les conflits d'Afghanistan et d'Irak, où la situation est très différente. - Citation :
- Nos nouveaux ennemis, que je suppose avec une certitude proche de 96% être nos potes les arachnides (sortez le baygon), sont assez flippant dans leur genre. Ils massacrent tout le monde sur la base d'infos pas forcément très fraîches, et quand on essaye de leur dire que leurs infos sont un peu moisies, ils nous envoient balader, mieux, ils nous menacent ouvertement. Et puis le coup des missiles avec hyperdrive intégré, franchement, fallait oser, mais c'est diablement efficace. Perso, je trouve qu'ils ressemblent un poil aux Ori quand même : c'est nous les meilleurs, c'est nous les plus forts, vous avez tort, on a raison, vous allez tous mourir ... Simple, clair, net et précis, une belle bande de glands interstellaires. Ceux là par contre, je pense qu'on va un peu en chier pour les battre.
Well, je ne spoilerai pas, mais on va dire que les choses vont se compliquer. Bien que j'admets totalement que, à la base, le scénar' était direct, avec les méchants qu'il va falloir battre pour sauver la galaxie, José Bové et la vache Marguerite. Hé hé ! :-P - Citation :
- Last but not least, on retrouve Atlantis au meilleur de sa forme. J'avais lu il y a quelques années un texte où l'auteur avait mis une IA dépressive au sein de la cité, là on aurait plutôt à faire au modèle grosse enfoirée ... Le modèle dépressif était sympa par son côté comique, mais j'aurais tendance à préférer le modèle enfoiré de par sa capacité à foutre le bordel, et j'adore quand c'est le gros bordel. Je ne sais pas ce qu'elle va donner par la suite, mais je sens que la vie dans la cité des Anciens va devenir assez marrante, au sens sadique du terme bien entendu.
Ahhhhh, Atlantis, très très chère Atlantis. Inspirée un peu d'Atlas de Wormhole X-Trapolis, fic excellente et hilarante de Sylvouroboros, disponible sur ce forum, mais effectivement plus cynique, là. Avec elle, les choses sont toujours... intéressantes. - Citation :
- Je suis certain qu'il y a encore des tonnes de choses à dire sur ta fic, mais c'est tellement dense que je ne sais pas trop par quel bout y attaquer alors dans le désordre, ce qui me passe par la tête :
- 141 pages word à se fader, c'est long ... encore plus quand le texte est pas remis en page à la suite des copier coller bourrin en provenance du forum. - malgré sa longueur, la fic est on ne peut plus prenante, j'avais parfois du mal à me dire "arrête toi de lire, il est 2h du matin et tu attaques dans 6 petites heures, alors va te coucher". - les chapitres sont relativement courts, 5 pages en moyenne, mais ils font toujours avancer l'action. - à la fin, on couvre tellement de zones en même temps que j'avais parfois un peu de mal à savoir où se situait l'action. - j'ai un peu la tête dans le c** donc je vois rien d'autre, ha si, CONTINUE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Bon, maintenant, opération récupération du tome II, puis lecture, allé courage, il fera ptet moins de 300 pages celui-là ...
Correction à 20h05, je viens de finir de tout carrer dans un fichier Word, j'en ai 341 pages en texte brut, donc une fois remis en page à ma façon, de devrait arriver à 350 pages ... J'ai le droit de pleurer ou pas ? Correction à 20h20, après un premier lifting, j'en suis à 367 pages ... (part s'effondrer en larme sur son lit) Edit du feedback : Si un truc que je me rappelle, c'est que j'ai beaucoup apprécié le côté carré-carré des communications entre les militaires, ça apporte au réalisme. XDDDDDDDDDDDDDD Tu ne peux pas savoir à quel point ça éclaire ma journée, ce genre de remarques sur les "Il est deux heures du mat', va te coucher !" (non pas que je sois sadique et que je compte détruire ta vie :-P). Côté longueur, well, on passe à environ 8 pages par chapitre pour le début du Tome II, puis 20 pages en moyenne, donc désolé à l'avance. ^_^; Aussi, côté synchronisation, désolé aussi, mais ça risque de s'aggraver un chouïa. 367 pages ? Pfouuuuu, ça me donne le vertige aussi. Tant que j'y pense, si c'est possible, pourrais-tu m'envoyer les versions liftées, puisque tu viens de les faire ? Le truc, c'est que j'ai écrit cette fic sur je ne sais plus combien de machines (littéralement commencée sur une calculatrice TI-89 Titanium (paix à son processeur), puis trois ou quatre ordinateurs), donc je me perds un peu dans les différents fichiers. Mon adresse MSN est ionisateur_fou [AT] hotmail.com, si tu veux me contacter. Enfin voilà. Encore merci beaucoup pour ton commentaire, qui me permet de voir ce qu'il faudra que j'améliore ça et là et que je rajoute dans la suite. Et sorry pour les éventuelles nuits blanches. en espérant te revoir bientôt sur le topic du Tome II ! Bonne lecture ! |
| | | Warrius Routard Interstellaire
Nombre de messages : 305 Age : 37 Localisation : Ca te regarde pas.
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Mar 15 Fév 2011 - 22:18 | |
| - Rufus Shinra a écrit:
- Yep, les beaux jours de SG-1 sont derrière eux, et ils ont laissé les commandes à d'autres... personnages. Le terme de "héros" n'est pas vraiment le plus approprié, dans leur cas, parce qu'ils sont plus des individus qui vont se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment, sans pour autant se lancer dans des exploits de dingues. Carl, effectivement, est le plus développé dans le Tome I, pour une raison précise :
toute l'histoire devait à la base se centrer sur lui, qui allait devenir, justement, un "héros". Cet aspect était d'ailleurs plus marqué dans les premières versions des huit premiers chapitres, qui, je l'espère, n'étaient plus en ligne quand tu as commencé EP. Il faut bien dire que, initialement, le scénario était particulièrement basique, avec les méchants qui arrivent, un peu de bla-bla et d'exposition, pour se terminer dans une grande bataille spatiale où il y aurait un maximum de détails techniques un peu crédibles, mais rien de plus (si tu veux lire un exercice de ce type, tu peux lire un RP que j'avais fait pour le jeu en ligne X-Wars, un clone de Ogame : Le RP en question). Je parle de héros, non pas au sens épique du terme, mais plus au sens littéraire : les principaux protagonistes de l'histoire. Mais c'est vrai que j'ai ptet aps utilisé la formulation la plus claire. Et non, je n'ai lu que les nouvelles versions des 8 premiers chapitres. Je n'ai donc pas la moindre idée de ce à quoi ressemble l'ancienne mouture. - Rufus Shinra a écrit:
- Donc, quand tu demandes si SG-22 sera plus développée dans cette nouvelle partie, well, j'explose de rire dans ma piaule, comme, je le pense, pas mal de lecteurs qui sont à jour et qui connaissent la réponse. :-D
En gros, j'ai ma réponse ... - Rufus Shinra a écrit:
- Correction, cependant, le Bellérophon et le Pollux font partie de la même classe, les Homer, qui sont la version finale du prototype qu'était le Daedalus. Le nom vient à la fois de la mythologie grecque, pour garder de la cohérence, et de l'amour de O'Neill pour les Simpson (il n'a pas pu avoir l'Enterprise, mais il n'allait pas passer à côté de CETTE occasion :-P).
Mille excuses, j'avais pas pigé qu'ils étaient de la même classe, par contre le clin d'oeil aux Simpson était évident ... Pour ce qui est de ton explication quant aux chasseurs, c'est un point de vue qui se défend aisément en effet. Seul truc qui me chiffonne un poil, la MHD. Je suis pas physicien, et même si toute la partie théorique a de solides fondement, je reste plus sceptique quant aux applications pratique. A moins que j'ai loupé un développement majeur dans ce domaine, ce qui n'est pas impossible. Perso, je suis plus fan des aerospikes. - Rufus Shinra a écrit:
- Warrius a écrit:
- De même, ils utilisent ENCORE des HUMVEE, alors que l'armée américaine prévoit de tous les changer à l'horizon 2014, pour des engins certes plus lourds, mais mieux protégés tout en gardant l'extrême modularité et polyvalence offerte par nos bons vieux Hummers. Alors certes, ils ont eu des upgrades conséquents niveau propulsion et autre, mais quand même, voir un nouveau véhicule aurait été selon moi salutaire.
Mea culpa, je l'ignorais. Mais, là aussi, on peut se dire que ces véhicules légers sont très bien adaptés contre des ennemis aux armements relativement inefficaces, sans doctrine des IED, des armes anti-véhicules, etc, etc. Un engin rapide, léger et correctement armé remplirait parfaitement les missions habituelles. Surtout que l'on peut imaginer la coque du Hummer recouverte des plaques de protection introduites en saison 7, qui arrêtent une partie de l'énergie d'un tir de lance. Le changement de véhicule s'est vu amener par les conflits d'Afghanistan et d'Irak, où la situation est très différente. Effectivement, le changement de véhicule est dû à l'inefficacité notoire des HUMVEE à protéger ses équipages contre les IED et autres saloperies de mines qui peuvent se trouver sur la route. L'US Army a fait une cotte mal taillée en achetant massivement des véhicules à la société Force Protection, spécialisée dans les vehicules hautement blindés. Mais le JCOS veut une solution plus durable, c'est pourquoi elle a lancé un concours pour remplacer non seulement le HUMVEE, mais aussi les véhicules de Force Protection par un engin qui allierait la polyvalence du Hummer avec la protection des autres. Je rajouterai quand même un système de filtration NRBC sur les Hummers, par sécurité. - Rufus Shinra a écrit:
- Well, je ne spoilerai pas, mais on va dire que les choses vont se compliquer. Bien que j'admets totalement que, à la base, le scénar' était direct, avec les méchants qu'il va falloir battre pour sauver la galaxie, José Bové et la vache Marguerite. Hé hé ! :-P
Je crains le pire (c'est un compliment chez moi, je l'ai déjà dit et je le répète, j'adore quand c'est le merdier) - Rufus Shinra a écrit:
- Tu ne peux pas savoir à quel point ça éclaire ma journée, ce genre de remarques sur les "Il est deux heures du mat', va te coucher !" (non pas que je sois sadique et que je compte détruire ta vie :-P).
Côté longueur, well, on passe à environ 8 pages par chapitre pour le début du Tome II, puis 20 pages en moyenne, donc désolé à l'avance. ^_^; Aussi, côté synchronisation, désolé aussi, mais ça risque de s'aggraver un chouïa.
367 pages ? Pfouuuuu, ça me donne le vertige aussi. Ravi d'ensoleiller ta journée de la sorte. Sinon pour le nombre de pages, ça devrait faire comme le rôti de veau : réduire à la cuisson, car le style appliqué actuellement n'est pas définitif, tout particulièrement au niveau de la taille de la police. - Rufus Shinra a écrit:
- Tant que j'y pense, si c'est possible, pourrais-tu m'envoyer les versions liftées, puisque tu viens de les faire ? Le truc, c'est que j'ai écrit cette fic sur je ne sais plus combien de machines (littéralement commencée sur une calculatrice TI-89 Titanium (paix à son processeur), puis trois ou quatre ordinateurs), donc je me perds un peu dans les différents fichiers. Mon adresse MSN est ionisateur_fou [AT] hotmail.com, si tu veux me contacter.
J'en avais vu beaucoup des réussites critiques en jet de folie, mais là, c'est un des plus beau que j'ai vu : ecrire sur une caltos ... Perso j'en suis resté à l'ancienne méthode : calepin/crayon de papier. Pour ce qui est des versions retouchées, c'est en cours, car je suis assez ... comment dire ... pointilleux ne devrait pas être trop péjoratif, pour ce qui est de la mise en page, et le pb, c'est que quand on récupère les textes à partir du forum, il y a 20 ou 30 styles différents qui sont appliqués, alors unifier tout ça, ça prend du temps, surtout sur 367 pages ... Déjà que je suis loin d'avoir fini le tome I ... - Rufus Shinra a écrit:
- Enfin voilà. Encore merci beaucoup pour ton commentaire, qui me permet de voir ce qu'il faudra que j'améliore ça et là et que je rajoute dans la suite. Et sorry pour les éventuelles nuits blanches. en espérant te revoir bientôt sur le topic du Tome II ! Bonne lecture !
T'inquiètes, je suis déjà à moitié noctambule par défaut ... Et sinon ben je finis de faire la mise en page du tome I et je me jette sur le tome II, et je crois que je vais être content d'avoir investit dans un 26' moi, c'est plus facile pour lire. |
| | | Rufus Shinra Roi des Petits Gris
Nombre de messages : 2455 Age : 36 Localisation : Là où s'est déroulée la dernière catastrophe en date ~ Compagnon senior de la Confrérie
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Mar 15 Fév 2011 - 22:28 | |
| - Citation :
- Pour ce qui est de ton explication quant aux chasseurs, c'est un point de vue qui se défend aisément en effet. Seul truc qui me chiffonne un poil, la MHD. Je suis pas physicien, et même si toute la partie théorique a de solides fondement, je reste plus sceptique quant aux applications pratique. A moins que j'ai loupé un développement majeur dans ce domaine, ce qui n'est pas impossible. Perso, je suis plus fan des aerospikes.
Normalement, avec des supraconducteurs et une source d'énergie suffisamment dense, on devrait pouvoir arriver, en atmosphère, à obtenir un système de propulsion permettant des vitesses supersoniques ou hypersoniques sans frottement notable, ce qui est particulièrement intéressant. Mais, évidemment, il faut obtenir des supraconducteurs fonctionnels à température ambiante, le tout à un coup non-prohibitif, ce qui est le principal obstacle. En attendant, des engins à turbo et/ou stato-réacteurs équipés de compensateurs inertiels et autres gadgets font largement l'affaire pour la suprématie aérienne. Le seul endroit où la technologie MHD est utilisée dans EP, c'est pour certaines munitions spéciales, comme les sniper lourds ou quelques pièces d'artillerie. Des rail-guns catapultant un obus qui contient un condensateur à usage unique, qui libère de l'énergie pendant quelques instants, le temps de parcourir plusieurs kilomètres sans trop cramer, dans des circuits qui ne tiendront que très peu de temps aussi. Mais assez pour que la cible reçoive un engin de 20 mm ou plus à Mach 8+. |
| | | Warrius Routard Interstellaire
Nombre de messages : 305 Age : 37 Localisation : Ca te regarde pas.
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Mar 15 Fév 2011 - 23:33 | |
| Effectivement, on est encore loin d'avoir des supraconducteurs à l'ambiante. Le plus performant de nos jours a sa température critique à quelque chose comme 130 ou 140K on est encore loin de l'ambiante ... Sinon pour la vitesse du projectile, je suis pas d'accord, parce que les projections estiment que les railguns standards, avec une munition standard tirée dans des conditions standards, vont propulser leur projectile à quelque chose comme mach 17 au niveau de la mer. Alors si en plus tu rajoutes un bloc MHD dans ton projectile, c'est plutot à mach 30 qu'il va voyager. Enfin, le combo turbojet et/ou ramjet est effectivement d'une rare performance, le seul hic, c'est que ça consomme quelque chose de sévère (c'est ce qu'ils avaient mis sur les SR-71 pour qu'ils volent à mach 3). Alors après faut savoir ce qu'on veut, performance ou autonomie ... |
| | | Rufus Shinra Roi des Petits Gris
Nombre de messages : 2455 Age : 36 Localisation : Là où s'est déroulée la dernière catastrophe en date ~ Compagnon senior de la Confrérie
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Mar 15 Fév 2011 - 23:43 | |
| Pour les vitesses, je n'avais pas vérifié en tapant le post, mais je pense qu'on est d'accord sur un point : ça fait mal (énergie cinétique à Mach 2.5 = masse en TNT de l'objet, donc à Mach 30, on aura 144 fois la masse : ouille pour la cible). Au niveau des chasseurs, le stato n'est pas forcément à l'ordre du jour pour l'instant, surtout quand on sait déjà faire de la supercroisière sans trop trop de difficulté, et que les appareils en face ne sont tout simplement pas capable de présenter une quelconque menace pour les chasseurs actuels (génération 4, 4+ et 5). Je vois juste le Wyvern comme une standardisation de la génération 5 (peut-être une 5+ lancée en urgence avec le Programme) pour intégrer les technologies récupérées qui présentent un gain immédiat et ne nécessitent pas de recherches longues. Pour se représenter le machin, voici le chasseur, tiré tout droit de la série de jeux Ace Combat (artworks pris sur DeviantArt) : |
| | | AuBe in Arcadia Chrysalide Astéroïdale
Nombre de messages : 56 Age : 43
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Jeu 28 Avr 2011 - 23:03 | |
| Et bien, je viens de commencer la lecture - les quatre premiers chapitres, pour être exacte - et je dois dire que je ne suis pas déçue : sans conteste, c'est l'une des meilleures fanfictions que j'ai pu lire jusqu'à présent ! Dès les premières lignes, on est happé par le récit, la plume est fluide et agréable, les actions s'enchaînent... Le point fort de ton récit reste cependant son réalisme. Pour l'instant, je ne suis pas arrivée bien loin, mais j'ai apprécié la recherche avec laquelle tu as traité ton sujet : la formation, l'alternance théorie/pratique et surtout l'intervention de personnages qui paraissent vivants tant leur ton est juste. Mais fi de ces considérations dithyrambiques, passons maintenant aux petits points qui me chagrinent, parce qu'évidemment avec un récit de cette qualité, on s'attarde davantage sur les détails Tout d'abord, j'ai tiqué sur le CIC : je peux comprendre qu'il s'agisse d'une volonté d'harmoniser avec les autres acronymes qui parsèment le récit mais, si un terme comme CAP ne se traduit effectivement pas, en français CIC se dit CO Et puis ça m'embête qu'ils fassent partie de l'armée de l'air alors qu'il y avait un "officier marinier" et un "branche navale" si prometteurs dans le texte (edit : et un "CAG", aussi)... mais je reconnais que ce point est purement subjectif. Enfin bon, comme je l'ai dit, ce ne sont que des détails quasi insignifiants... ça ne va pas m'empêcher de continuer ma lecture avec enthousiasme. |
| | | Rufus Shinra Roi des Petits Gris
Nombre de messages : 2455 Age : 36 Localisation : Là où s'est déroulée la dernière catastrophe en date ~ Compagnon senior de la Confrérie
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Ven 29 Avr 2011 - 12:07 | |
| Merchi de l'enthousiasme ! Il faut savoir que les premiers chapitres ont été réécrits après la fin du Tome I, les quatre suivants au milieu du Tome II, et que, après, tu risques de voir un changement de style, puisqu'on revient aux versions originales. Le chapitre 9 a disparu au cours des réécritures, et reviendra dès que j'aurai fini l'épilogue du Tome II, avec du contenu de remplissage uniquement. Donc, je rappelle : les lecteurs sont invités à m'indiquer ce qu'ils/elles aimeraient y trouver. Situation géopolitique, tel ou tel personnage, technologie, etc. |
| | | Rufus Shinra Roi des Petits Gris
Nombre de messages : 2455 Age : 36 Localisation : Là où s'est déroulée la dernière catastrophe en date ~ Compagnon senior de la Confrérie
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Ven 23 Sep 2011 - 12:20 | |
| Nouvelle version du prologue, mise dans le post d'ouverture, ainsi que dans ce post-ci, en spoiler. Enjoy, et n'hésitez pas à commenter ! - Spoiler:
Prologue :
Le général Jack O’Neill avait eu l’impression, en quelques semaines, de prendre une dizaine d’années. Derrière son regard ne se cachait plus les remarques piquantes qui lui avaient fait autant d’amis que d’ennemis, mais la lassitude d’un homme qui était en train de perdre tous ses repères. Sa démarche elle-même traduisait son état d’esprit, alourdie et presqu’hésitante. Ancien membres des forces spéciales, brièvement retraité à deux reprises, les dernières années avaient redonné un sens à sa vie, tandis que la Porte, cet artefact multimillénaire, avait été la clé de tout ce qu’il était désormais. Après avoir rencontré au fil des années ceux et celles qui devinrent sa nouvelle famille, l’officier supérieur, l’homme, était devenu la somme de ses expériences, tant heureuses que malheureuses.
Cette famille, qu’il n’aurait jamais imaginée au lendemain de la mort accidentelle de son fils et du divorce que sa déréliction suicidaire avait provoqué, était aussi improbable que disparate. Daniel Jackson, le jeune archéologue qu’il avait vu et aidé à grandir, jusqu’à devenir tacitement un fils spirituel, pacifiste convaincu qui avait, accepté de défendre ses convictions, maniant désormais les armes aussi bien qu’un soldat endurci. Samantha Carter, la femme qui lui avait ôté définitivement ses dernières pulsions destructrices et avec qui il ferait sa vie, quoi que puissent dire les règlements militaires d’une planète qu’ils avaient tous deux sauvé à maintes reprises. Teal’c, un frère qui, plus que quiconque, avait été là pour le soutenir, par sa présence comme par ses rares mots, dans une décennie d’épreuves et de combats. George Hammond, un vieux soldat dont les actions, dont il savait ignorer l’étendue, avaient toujours témoigné d’une confiance et d’un respect qu’il ne pourrait jamais repayer.
Mais cette famille n’était pas restée intacte. Trop souvent, elle avait perdu certains de ses membres, sans adieux adéquats. Et O’Neill, militaire expérimenté, savait que ces plaies à jamais ouvertes étaient le prix à payer pour ce qu’il avait pu accomplir.
Il avait perdu suffisamment d’amis alors même qu’il n’avait jamais quitté sa minuscule planète, et d’autres étaient tombés depuis, à des années-lumière de leur foyer. Et, comme tant d’autres avant lui, il avait continué à s’endurcir, son visage ne trahissant plus les émotions ressenties. Il savait qu’il avait un devoir envers les morts. Mais celui envers les vivants était plus important encore.
La douleur qu’il ressentait désormais était différente. Plus perçante. Il avait à nouveau perdu un être cher. Pas quelqu’un avec qui il partageait le quotidien. Il ne le voyait que rarement, lorsque leurs obligations à l’un et à l’autre se croisaient. L’un et l’autre avaient été séparés par le vide qui séparait les galaxies, une culture, des connaissances, et tout simplement une apparence différente. L’un et l’autre avaient cependant appris à se respecter, à apprécier ces différences qui auraient effrayé tant d’autres. Leurs personnalités, en apparence opposées, avaient au contraire trouvé dans l’autre un ami. Le général savait que ses plaisanteries auraient un goût plus amer, lui rappelant une autre de leurs victimes consentantes qui ne pourrait plus les apprécier.
Mais il ne devait continuer, pour la simple raison que ses compagnons de route, et, consciemment ou non, des milliards d’êtres dans cette galaxie, comptaient sur lui. Il lui restait encore beaucoup à faire avant de pouvoir pleurer les disparus.
Thor… pensa-t-il en se remémorant ses premières rencontres “professionnelles“ avec le frêle Asgard, à chaque fois que l’un des deux avait eu besoin de l’expertise de l’autre pour éviter une catastrophe d’ampleur galactique. Désormais, il regrettait de ne pas avoir pu passer plus de temps avec le “petit Gris“ des légendes urbaines. Se souvenant des rares fois où celui-ci avait pu accepter des invitations personnelles sur Terre, le militaire soupira. Il eut un sourire aigre-doux en se rappelant ses réactions face à des “subtilités culturelles“ présentées par O’Neill lors de quelque journée dénuée de crise.
Journée souvent suivie par les hurlements d’un général Hammond au bord de la crise de nerfs. Celui-ci avait été trop souvent poussé à bout en découvrant la nature de ces visites culturelles alors que son commandant en second lui confirmait, l’air contrit, qu’il venait de découvrir la tolérance de la physiologie Asgard face à la bière (largement plus faible que celle des humains, à en croire l’exemple du Commandant Suprême de la Flotte), ou ses talents à une table de poker (tout aussi faibles, il pouvait en témoigner).
Son sourire disparut lorsqu’il se dit que la petite cabane dans une forêt anonyme du Minnesota ne servirait jamais plus de décor pour ces scènes étranges qu’étaient des parties de pêche impliquant plusieurs représentants d’espèces extraterrestres. O’Neill soupira.
Il n’en demeurait pas moins qu’il devrait attendre pour faire son deuil. Il n’en avait tout simplement pas le temps, alors que la situation, jusqu’alors désespérée, venait de changer brusquement. Les Asgard étaient bel et bien morts, mais ils avaient cependant laissé derrière eux un témoignage. Un héritage. Une mission, que devait accomplir la Cinquième Race.
Le déferlement qu’était l’invasion Ori ne cessait pas, et O’Neill savait très bien qu’il n’y aurait pas de miracle face à un tel ennemi. Ou que, s’il y en avait, il ne serait pas du côté des derniers résistants. Mais s’il n’y avait pas de miracles, il restait cependant une chance. Mince, désespérée, mais bien présente. Et, depuis plus de dix ans, lui et le reste du SGC n’avaient fait que ça : transformer des essais jugés impossibles par la théorie, le bon sens et les lois de la physique.
Il allait une fois de plus devoir mettre les probabilités en échec.
Moins d’une heure plus tard, ses yeux ressentirent brusquement le besoin de s’adapter alors que la luminosité ambiante venait de s’accroitre. Le général observa un instant ses alentours, son environnement étant passé de la grisaille caractéristique des parois de béton du SGC à la lumière éclatante et multicolore d’une anonyme planète de la Voie Lactée.
Par réflexe, il eut un geste vers son arme lorsque deux figures quittèrent la végétation pour se rapprocher de lui, mais s’interrompit en reconnaissant deux jaffas qu’il avait vu quelques semaines plus tôt, dans une rencontre du même acabit.
Ceux-ci l’accompagnèrent sur quelques kilomètres jusqu’à un campement, que le général n’eut aucun mal à identifier comme étant au mieux temporaire. Les stocks de nourriture étaient entreposés dans un coin, gardés en permanence, tandis qu’une fosse hâtivement creusée abritait les déchets des occupants. Sur le visage de ceux-ci, O’Neill pouvait lire de la lassitude et de la peur. Ces quelques douzaines de jaffas savaient parfaitement que leur lutte ne verrait probablement pas d’issue heureuse.
Instinctivement, il repensa aux premiers jours de la rébellion jaffa, lorsque les rares alliés aux côtés desquels il s’était personnellement battu étaient davantage persuadés d’accomplir un suicide spectaculaire plutôt que de mener un combat qui pourrait être un jour remporté.
Des années de lutte, des alliés improbables et une combinaison de facteurs imprévus avaient pourtant mis à bas l’hégémonie des parasites sur sa galaxie natale. Une pensée qui aurait dû lui remonter le moral. Mais, étant tout sauf stupide, il savait que la situation était différente, avec un adversaire bien plus avancé, à la volonté unique, et surtout à cause de la cruelle absence des Asgard. Eux seuls pouvaient protéger durablement la Terre, ce qui avait fait d’elle la forteresse ayant rendu possible tout ce qu’il avait accompli les années précédentes.
- Humain ! l’accueillit le vieux jaffa qui dirigeait le camp. - Bra’tac, répondit simplement O’Neill. - Par ici, dit-il en se dirigeant vers une tente anonyme, éloignée de l’imposante structure centrale, que le général identifia aussitôt comme un leurre destiné à subir la frappe initiale d’une éventuelle embuscade.
Une fois à l’intérieur, Bra’tac fit sortir les autres jaffas du QG improvisé, dans lequel plusieurs hologrammes flottaient autour d’une table. On y trouvait aussi des rapports, des cartes et d’autres objets qu’O’Neill ne pouvait reconnaitre malgré sa longue expérience. - Quelles nouvelles de la Tau’ri ? demanda le jaffa sans préambule. - Mauvaises. Le site Gamma a été trouvé et détruit. Les Ori attaquent directement, maintenant. - Bien sûr, tous les autres sont tombés. Autre chose ? - Oui… Les Asgard… ne pourront plus nous aider. Ils sont… partis. Les regards des deux vieux soldats se croisèrent l’espace d’un instant, et Bra’tac décida de ne pas poser plus de questions à ce propos, laissant O’Neill continuer : - Ils nous ont laissé quelque chose avant de partir. - Nous avons besoin d’armes, O’Neill. - Il y en a. Et elles fonctionnent contre les vaisseaux Ori.
D’un seul coup, le visage du vieux jaffa s’éclaira : - Combien ? Est-ce que nous pouvons contre-attaquer ? - Pas encore, soupira le général. Il n’y en a pas assez, et même Carter a du mal à comprendre comment en faire d’autres. C’est pour ça que je suis venu, Bra’tac. Nous avons besoin de temps. Nous pouvons encore gagner cette guerre, mais seulement si on peut mettre ces canons sur tous nos vaisseaux. - Nous n’avons plus de temps, humain ! Mes derniers guerriers désertent, trahissent ! Ils ont peur des Ori. Ils voient les Prêcheurs comme de vrais dieux ! Il nous faut une victoire, maintenant, sinon vous serez tous seuls ! - Je sais ! répondit brusquement O’Neill. Je sais ! Carter a proposé un plan pour ça. Gagner une victoire contre leurs vaisseaux, et du temps. - Comment ? - Il y a deux ans, on nous a offert un cadeau. Piégé. Le genre qui détruit une étoile si on l’active comme on nous l’avait conseillé. Sam s’en est aperçu à temps, et on a gardé l’engin à l’abri. Elle veut qu’on s’en serve pour démolir autant de leurs vaisseaux que possible. Si on peut tous les attirer au même endroit, on les détruira tous leurs engins d’un coup, et il leur faudra du temps pour ramener des renforts. Avec de la chance, ça suffira pour que Carter et ses crâne d’œufs nous sortent plein de nouveaux canons, et après ça, on pourra leur botter le derrière ensemble comme au bon vieux temps. Il faut qu’ils croient qu’on a pris contact avec les Anciens, et que… commença-t-il en exposant le plan imaginé par Jackson et Carter.
Il avait fallu deux semaines entières pour que Bra’tac parvienne à s’assurer que les fausses informations étaient bien arrivées chez les Prêcheurs, et O’Neill avait décidé de ne pas lui demander ce qu’il avait pu en coûter pour que ceux-ci jugent leur renseignement fiable. Le vieux jaffa lui avait clairement dit que ses derniers partisans l’abandonnaient et que, incessamment sous peu, il serait incapable de coordonner les quelques rares mouvements de résistance qui subsistaient sur les planètes occupées.
Regardant la caisse métallique contenant le ZPM piégé, il ferma un instant les yeux, en adressant une prière, sans véritablement savoir à qui ou quoi, alors qu’il avait, en une dizaine d’années, détruit des mégalomanes aux prétentions divines, rencontré des êtres aux pouvoirs bien réels, expérimenté la relativité de la vie et de la mort. Mais certains comportements ne pouvaient pas le quitter facilement, et les innombrables évènements étranges qu’il avait pu observer au cours de sa vie avaient tendance à le convaincre que la logique et la rationalité n’étaient pas les seuls guides de cet univers, quoi que puisse en dire Carter.
Il n’eut pas le temps de finir sa pensée qu’un flash aveuglant l’engloutit avant de s’évanouir, l’ayant emporté avec la caisse et le chariot.
Habitué aux téléportations vers les vaisseaux indirectement sous ses ordres, le général fut trahi par ses réflexes, cherchant instinctivement ses repères habituels pendant quelques instants, avant de se rappeler qu’il n’avait pas été amené sur le pont de commandement, mais dans l’une des baies de transport. Celle-ci, relativement vaste, n’abritait qu’une fraction infime de l’activité habituellement présente, ce qui lui facilita la tâche pour reconnaître l’individu qu’il cherchait. - Colonel, dit-il en s’approchant de l’homme en tenue de bord. - Bienvenue à bord, général, répondit le colonel Davidson, en le saluant. Après avoir fait de même, O’Neill désigna d’un geste le chariot qui avait été amené avec lui : - Dites à vos hommes de préparer l’engin, je vais vous briefer sur les détails de la mission. - Thomson, amenez ça au sas principal, dit le colonel à l’un de ses hommes, qui acquiesça aussitôt.
Les deux officiers regardèrent le membre d’équipage s’éloigner en poussant, escorté par une demi-douzaine de Marines, le générateur multimillénaire devenu arme. Une fois le groupe suffisamment éloigné, le commandant du vaisseau tourna la tête vers O’Neill : - Vous pensez que ça va marcher ? - C’est pas plus dingue que les autres plans de Carter, se contenta de répondre le général. - Bien ce que je craignais… Le reste de mes officiers vous attend dans la salle de briefing aéro. Est-ce qu’on doit recevoir d’autres fichiers d’en bas ? - Non, fit son supérieur en lui montrant un petit objet aisément reconnaissable. - Qu’est-ce que… commença Davidson en écarquillant les yeux. - Pas de commentaire, colonel. Apparemment, certaines huiles à Washington savent si bien tenir leurs langues qu’on a des foutus produits dérivés pour un programme secret ! Comme si on avait besoin de ce genre de problème de sécurité maintenant. Enfin, cadeau d’anniversaire de Daniel… grommela-t-il en enlevant la coiffe de la réplique de lance jaffa pour révéler un port USB. Enfin, c’est pratique.
L’autre haussa des épaules avant de continuer : - C’est l’important. Sinon, mon second est sur la passerelle pour les derniers préparatifs… - Je reste à bord pour toute l’opération, donc j’aurai le temps de lui expliquer le reste. De toute façon, ce n’est pas comme si j’avais autre chose à faire.
Il se retourna et embrassa un instant du regard ses environs. - Beau commandement que vous avez, colonel. - Je sais, mon général. Merci. - Non, vraiment, profitez-en. Je ne devrais pas vous le dire, mais la nouvelle vient de tomber : les politiques ont décidé de jeter un os aux gars de la Marine…
Le regard de Davidson s’assombrit, celui-ci voyant de quoi voulait parler l’homme grisonnant.
- Les Daedalus sont redevenus des croiseurs, et on va les laisser à, et je cite, “un corps plus expérimenté et adapté aux spécificités de ces engins“. Ha ! - Qu’est-ce qu’ils ont comme expérience du combat spatial ? - Il faut le leur demander. Enfin, les ordres… Bref, dès qu’on aura recommencé à respirer avec tout ça, on va leur laisser la place. - Je vois… Dernière mission, donc ? - Quasiment, colonel, quasiment. Essayons de terminer en beauté… - A vos ordres, répondit celui-ci en ouvrant la porte du hangar. - Mon général ! l’appela une voix au fond de celui-ci, le forçant à se retourner. Vous avez oublié ça !
O’Neill vit l’un des Marines se lancer dans sa direction, tendant un petit objet dans sa main. - Je vous rejoins, colonel, fit-il, laissant l’officier avancer dans le couloir tandis que lui-même revenait dans la grande salle.
Il n’eut que le temps de faire quelques pas à l’intérieur qu’il fut rejoint par le militaire, qui lui tendit un badge d’accès. - Merci beaucoup, caporal. J’aurais été bon pour de la paperasse si je l’avais per… commença-t-il avant d’être projeté brutalement dans les airs.
Les réflexes prirent immédiatement le dessus sur toute forme de raisonnement conscient, et l’officier commença à pivoter afin de retomber dans une position optimale. Des années durant, il avait exercé l’un des métiers les plus dangereux du monde, au vu du nombre de collègues et d’amis dont il avait prononcé les éloges funèbres. En tant que survivant, tant des opérations sur Terre qu’ailleurs, il avait non seulement appris à tomber correctement, mais aussi à réfléchir très vite.
Ce fut pour cela qu’il n’avait pas parcouru le quart du chemin le séparant du plafond qu’il se rendit compte que quelque chose posait problème. Quelque chose d’autre que le fait d’avoir été projeté dans les airs à bord d’un vaisseau de guerre en orbite autour de sa planète natale.
Il ne retombait pas.
Aussitôt, O’Neill fit une autre série de mouvements et se retrouva à se diriger les jambes les premières vers le plafond.
On a perdu la gravité artificielle ! C’est grave !
Quelques instants plus tard, le général se reçut brutalement sur la paroi métallique et parvint à s’amortir suffisamment pour attraper un support d’entretien, le tenant quelques instants avant de le lâcher. Sa trajectoire modifiée, il parvint à s’arrêter en percutant une poutre au niveau de son épaule. Grimaçant, il se mit néanmoins aussitôt dans une position de blocage et commença à observer ses environs.
Autour de lui, l’éclairage d’urgence s’était activé, les gyrophares illuminant le hangar où humains et objets volaient dans tous les sens, les premiers tentant d’éviter les seconds et de trouver un support quelconque pour se fixer. Quelques secondes plus tard, O’Neill trouva ce qu’il cherchait, et, d’une impulsion supplémentaire, se lança vers le chariot qu’il avait amené à bord. Une fois à proximité, il parvint à s’emparer de son support, et, d’un effort, évita de le renverser.
En un instant, le général retrouva ses repères, et avança avec sa charge vers une salle située dans un renfoncement de la coque, remerciant d’une pensée silencieuse le technicien qui avait jugé valable de recouvrir la caisse d’un matériau amortisseur. Incapable de freiner suffisamment, il percuta la vitre blindée de salle de contrôle du hangar, s’accrochant d’une main à la porte de celle-ci. Il lâcha cependant un léger cri lorsque le lourd chariot commença à partir dans la direction opposée et dû être retenu par son autre bras. L’officier sentit une douleur aiguë et serra des dents jusqu’à ce que sa charge fût entièrement immobilisée, flottant dans l’air. Il ouvrit alors la porte et entra dans la pièce vide, se dirigeant vers une série d’ordinateurs encore allumés.
Sur l’écran d’accueil, le général entra une combinaison de codes d’accès à usage unique, qui lui donna automatiquement le contrôle de l’ensemble des systèmes. Une brève série de commandes fit s’afficher sur les écrans un ensemble de consoles virtuelles émulant plusieurs fonctions vitales du vaisseau.
Il ne put empêcher son visage de pâlir lorsque son regard se posa sur l’affichage de l’état structurel, le noir et le rouge dominant l’ensemble des plans du croiseur, le hangar où il se trouvait étant l’une des rares sections à ne pas avoir été touchée par ce qui avait ravagé le vaisseau. Il se figea quelques instants lorsqu’une seconde lecture, plus détaillée, du rapport de dégâts, lui indiqua une dépressurisation massive de la coque, les couloirs adjacents au hangar jusqu’à l’ensemble des quartiers d’équipage étant désormais exposés au vide spatial.
O’Neill déglutit, puis reporta son attention sur une autre section du vaisseau, et ferma les yeux en voyant que la passerelle de commandement n’émettait tout simplement plus le moindre signal de statut, probablement détruite elle aussi.
Il se rendit vers l’un des téléphones de bord, situé près de la porte, et appuya sur un bouton peint d’une couleur différente de ses voisins. Aussitôt, un sifflement vint se faire entendre depuis les haut-parleurs, avant d’entendre sa voix en écho au fur et à mesure qu’il parlait : - A tout l’équipage, ici le général O’Neill. On vient d’être touchés et la passerelle ne répond plus. Je prends le commandement. Toutes les sections, rapport d’avarie, pour le poste… 41-12. Terminé.
En quelques minutes, il eut une estimation plus précise de la situation, faisant mentalement la liste des secteurs qui ne répondaient tout simplement pas et arrivant à la même conclusion que celle donnée par les ordinateurs.
- Plus de moteurs, plus d’armes, plus de bouclier. Journée pourrie… sûrement un lundi, grommela-t-il avant de reprendre le combiné du téléphone de bord.
- Ordre à tout l’équipage. Evacuez le vaisseau si vous le pouvez. Je répète, évacuation ! O’Neill, terminé.
Il se rendit cette fois-ci devant l’une des autres consoles et regarda le terminal de communication émulé. Sans hésiter, l’ancien chef de SG-1 sélectionna la fréquence d’urgence, espérant que les antennes secondaires seraient suffisamment intactes pour transmettre son message. Une fois les réglages effectués, il se rendit sur la console voisine tout en commençant à parler : - O’Neill à SGC. Urgence. Passez-moi Landry.
Sans attendre de réponse, il parcourut d’un regard la liste des caméras extérieures, se figeant sur l’une des rares icônes demeurées verte. Il la sélectionna, et, en voyant la scène s’afficher sur l’écran, sentit ses forces l’abandonner.
Non…
- Non… murmura-t-il à nouveau, en regardant, derrière les débris du croiseur, la surface de la Terre parcourue de cendres et de brasiers de la taille de pays, alors que, au loin, le dard caractéristique d’un vaisseau Ori venait continuer un travail de destruction presqu’absolu.
Il avait finalement échoué.
Après plus de dix ans à protéger son pays et sa planète de menaces toujours plus dangereuses, à réussir de justesse, il avait failli à son devoir. Le général venait, en quelques instants, de voir tout ce qui justifiait son être, ses sacrifices, ses actions, s’évanouir. Son masque de calme et de maîtrise apparente des situations les plus dangereuses venait de perdre toute raison d’être, et il se laissa tomber dans le siège derrière lui.
Régulièrement, un nouveau tir venait rayer de la carte une région du globe, perçant le manteau terrestre jusqu’au magma et emplissant l’atmosphère de cendres brûlantes condamnant sans merci les éventuels survivants de l’attaque.
C’est fini… pensa-t-il sombrement en se levant.
D’un pas rendu lent par l’absence de gravité, O’Neill se dirigea vers le chariot qui flottait devant la porte. Le plaquant sur le sol, il ouvrit un petit clapet derrière lequel était abrité un clavier numérique. Par des gestes lents, le général commença à entrer le code d’accès qui lui avait été fourni pour cette mission spécifique.
- Pas besoin de la balancer chez Râ, celle-ci, dit-il à voix basse en regardant l’écran lui demander d’entrer le délai du compte à rebours.
Tapant une valeur à un chiffre, il s’apprêta à valider sa sélection lorsqu’une voix familière vint se faire entendre, le figeant dans son geste.
- … que quelqu’un m’ent… ète, ici le… nel Carter, Starg… and.
Le général se redressa brusquement, et, emporté dans son élan, se vit entrainé vers le plafond. Prenant appui sur celui-ci, il retourna vers le sol, prenant prise sur les bords de la console : - Carter ! appela-t-il. Rapport ! - … al, c’est vous ? - Vous entends deux sur cinq, Carter. Répétez ! - Le SGC et le… détruits… al Landry tué, je suis… Qu’est-ce qui… - Carter ! dit-il en remerciant le ciel de la seule bonne nouvelle venant éclairer le cauchemar qu’il vivait alors que son esprit tournait plus vite que jamais avant. Est-ce que vous pouvez aller au niveau moins cinquante ? - … - Sam ? - … Oui, mais… dur. - Tout le monde est mort dehors, Sam ! - … - Allez-y. Activez le Jumper. Vous m’avez compris ? Activez le Jumper ! - … sieur, on ne peut… - La ferme ! On va tous y passer, Sam ! C’est notre seule chance ! - … vos ordres, monsieur. - Bonne chance, Sam. - Mon… al. Je… - Je sais, Sam. Je sais. Allez-y, maintenant. Vous avez une demi-heure, dit-il avant de couper la communication.
Il s’éloigna de la console sans se retourner, revenant près du chariot, tapant sur le bouton d’annulation avant d’entrer une nouvelle valeur.
Et c’est parti… pensa-t-il en voyant le compte à rebours s’afficher et commencer à défiler.
Soupirant, O’Neill referma le clapet et, d’une impulsion, s’éloigna de la bombe pour revenir dans le grand hangar, où la vingtaine de membres d’équipage avait réussi à retrouver le sol. Avec un seul bond, il se rendit près de la lourde porte d’accès, autour de laquelle étaient rassemblés plusieurs hommes et femmes. D’un regard, il vit que le panneau de contrôle de la porte avait été brisé par un débris, et il donna une tape à l’épaule d’un sous-officier essayant de forcer l’ouverture : - Pas besoin, c’est le vide derrière. - Mon général, c’est le seul accès pour les capsules d’évacuation ! - Appelez-moi Jack. Et pas besoin de s’inquiéter pour ça. - Qu’est-ce qui s’est passé, monsieur ? demanda un autre. - Jack, j’ai dit, pas “monsieur“. On s’est fait casser la figure… Les Ori ont été plus rapides que nous. On a perdu. - Mais, la Terre… - Plus rien, sergent. Je viens de voir dehors. - Qu’est-ce qu’on va faire ? demanda-t-il au milieu de quelques murmures d’accablement. - Nous, ici ? Rien. Enfin, si, on va faire un sacré feu d’artifice pour fêter ça. Carter, par contre… - Le colonel Carter ? voulut clarifier une autre personne. - Ouaip. Le colonel Samantha Carter. Un foutu génie comme on en voit pas deux dans sa vie. Et une femme… Ah, de toute façon, ça ne change plus rien. Vous connaissez Retour vers le Futur ? - … Pardon ? demanda le sous-officier en regardant O’Neill, pris au dépourvu par le brusque changement de sujet. - Vous savez ? Marty McFly, la DeLorean volante et tout. - Euh, oui, mais… quel… - Hé bien Carter, elle a sa DeLorean, vous savez. Cadeau d’un Doc Brown Ancien. Et elle marche.
Devant les regards surpris de son auditoire, O’Neill fut pris de son premier sourire depuis le début de l’attaque.
- Bon, on va se poser, et je vais vous raconter une histoire, d’accord ? Normalement, c’est tellement secret que le Président m’étranglerait s’il était au courant, mais bon…
Une minute plus tard, il s’était posé sur une chaise flottant à quelques centimètres du sol, au milieu des survivants du hangar : - J’étais encore en charge du SGC, à l’époque, quand cette vieille fouine de Maybourne nous a passé un coup de fil. J’étais un peu surpris, mais bon…
Le général O’Neill était en train de décrire l’intérieur du Jumper temporel lorsque le minuteur, à quelques dizaines de mètres de lui, marqua finalement zéro. L’instant d’après, l’épave du croiseur devint le centre du pire cataclysme artificiel que la galaxie ait connu depuis l’incident de Vorash, le petit générateur presque vide bâti des éons auparavant par les Anciens servant d’ultime cadeau d’adieu de la dernière civilisation en date à être annihilée par la vague d’invasion Ori.
|
| | | Vyslanté Conquérant Itinérant
Nombre de messages : 1463 Age : 30 Localisation : Banana State Building, dernier étage, dans un fauteuil présidentiel de maître du monde en cuir véritable de plastique.
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Ven 23 Sep 2011 - 12:55 | |
| Je reste dubitatif...
C'est sûr, c'est pas du même niveau que la précédente version, clairement au dessus, mais je sais pas, il manque comme... un quelque chose.... C'est plus une impression globale, en fait, je ne saurais pas pointer du doigt ce qui ne va pas... |
| | | Rufus Shinra Roi des Petits Gris
Nombre de messages : 2455 Age : 36 Localisation : Là où s'est déroulée la dernière catastrophe en date ~ Compagnon senior de la Confrérie
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Ven 23 Sep 2011 - 14:33 | |
| Édité la version 3 du prologue après discussion avec Vyslanté : - Spoiler:
Prologue :
Le général Jack O’Neill avait eu l’impression, en quelques semaines, de prendre une dizaine d’années. Derrière son regard ne se cachait plus les remarques piquantes qui lui avaient fait autant d’amis que d’ennemis, mais la lassitude d’un homme qui était en train de perdre tous ses repères. Sa démarche elle-même traduisait son état d’esprit, alourdie et presqu’hésitante. Ancien membres des forces spéciales, brièvement retraité à deux reprises, les dernières années avaient redonné un sens à sa vie, tandis que la Porte, cet artefact multimillénaire, avait été la clé de tout ce qu’il était désormais. Après avoir rencontré au fil des années ceux et celles qui devinrent sa nouvelle famille, l’officier supérieur, l’homme, était devenu la somme de ses expériences, tant heureuses que malheureuses.
Cette famille, qu’il n’aurait jamais imaginée au lendemain de la mort accidentelle de son fils et du divorce que sa déréliction suicidaire avait provoqué, était aussi improbable que disparate. Daniel Jackson, le jeune archéologue qu’il avait vu et aidé à grandir, jusqu’à devenir tacitement un fils spirituel, pacifiste convaincu qui avait, accepté de défendre ses convictions, maniant désormais les armes aussi bien qu’un soldat endurci. Samantha Carter, la femme qui lui avait ôté définitivement ses dernières pulsions destructrices et avec qui il ferait sa vie, quoi que puissent dire les règlements militaires d’une planète qu’ils avaient tous deux sauvé à maintes reprises. Teal’c, un frère qui, plus que quiconque, avait été là pour le soutenir, par sa présence comme par ses rares mots, dans une décennie d’épreuves et de combats. George Hammond, un vieux soldat dont les actions, dont il savait ignorer l’étendue, avaient toujours témoigné d’une confiance et d’un respect qu’il ne pourrait jamais repayer.
Mais cette famille n’était pas restée intacte. Trop souvent, elle avait perdu certains de ses membres, sans adieux adéquats. Et O’Neill, militaire expérimenté, savait que ces plaies à jamais ouvertes étaient le prix à payer pour ce qu’il avait pu accomplir.
Il avait perdu suffisamment d’amis alors même qu’il n’avait jamais quitté sa minuscule planète, et d’autres étaient tombés depuis, à des années-lumière de leur foyer. Et, comme tant d’autres avant lui, il avait continué à s’endurcir, son visage ne trahissant plus les émotions ressenties. Il savait qu’il avait un devoir envers les morts. Mais celui envers les vivants était plus important encore.
La douleur qu’il ressentait désormais était différente. Plus perçante. Il avait à nouveau perdu un être cher. Pas quelqu’un avec qui il partageait le quotidien. Il ne le voyait que rarement, lorsque leurs obligations à l’un et à l’autre se croisaient. L’un et l’autre avaient été séparés par le vide qui séparait les galaxies, une culture, des connaissances, et tout simplement une apparence différente. L’un et l’autre avaient cependant appris à se respecter, à apprécier ces différences qui auraient effrayé tant d’autres. Leurs personnalités, en apparence opposées, avaient au contraire trouvé dans l’autre un ami. Le général savait que ses plaisanteries auraient un goût plus amer, lui rappelant une autre de leurs victimes consentantes qui ne pourrait plus les apprécier.
Mais il ne devait continuer, pour la simple raison que ses compagnons de route, et, consciemment ou non, des milliards d’êtres dans cette galaxie, comptaient sur lui. Il lui restait encore beaucoup à faire avant de pouvoir pleurer les disparus.
Thor… pensa-t-il en se remémorant ses premières rencontres “professionnelles“ avec le frêle Asgard, à chaque fois que l’un des deux avait eu besoin de l’expertise de l’autre pour éviter une catastrophe d’ampleur galactique. Désormais, il regrettait de ne pas avoir pu passer plus de temps avec le “petit Gris“ des légendes urbaines. Se souvenant des rares fois où celui-ci avait pu accepter des invitations personnelles sur Terre, le militaire soupira. Il eut un sourire aigre-doux en se rappelant ses réactions face à des “subtilités culturelles“ présentées par O’Neill lors de quelque journée dénuée de crise.
Journée souvent suivie par les hurlements d’un général Hammond au bord de la crise de nerfs. Celui-ci avait été trop souvent poussé à bout en découvrant la nature de ces visites culturelles alors que son commandant en second lui confirmait, l’air contrit, qu’il venait de découvrir la tolérance de la physiologie Asgard face à la bière (largement plus faible que celle des humains, à en croire l’exemple du Commandant Suprême de la Flotte), ou ses talents à une table de poker (tout aussi faibles, il pouvait en témoigner).
Son sourire disparut lorsqu’il se dit que la petite cabane dans une forêt anonyme du Minnesota ne servirait jamais plus de décor pour ces scènes étranges qu’étaient des parties de pêche impliquant plusieurs représentants d’espèces extraterrestres. O’Neill soupira.
Il n’en demeurait pas moins qu’il devrait attendre pour faire son deuil. Il n’en avait tout simplement pas le temps, alors que la situation, jusqu’alors désespérée, venait de changer brusquement. Les Asgard étaient bel et bien morts, mais ils avaient cependant laissé derrière eux un témoignage. Un héritage. Une mission, que devait accomplir la Cinquième Race.
Le déferlement qu’était l’invasion Ori ne cessait pas, et O’Neill savait très bien qu’il n’y aurait pas de miracle face à un tel ennemi. Ou que, s’il y en avait, il ne serait pas du côté des derniers résistants. Mais s’il n’y avait pas de miracles, il restait cependant une chance. Mince, désespérée, mais bien présente. Et, depuis plus de dix ans, lui et le reste du SGC n’avaient fait que ça : transformer des essais jugés impossibles par la théorie, le bon sens et les lois de la physique.
Il allait une fois de plus devoir mettre les probabilités en échec.
Moins d’une heure plus tard, ses yeux ressentirent brusquement le besoin de s’adapter alors que la luminosité ambiante venait de s’accroitre. Le général observa un instant ses alentours, son environnement étant passé de la grisaille caractéristique des parois de béton du SGC à la lumière éclatante et multicolore d’une anonyme planète de la Voie Lactée.
Par réflexe, il eut un geste vers son arme lorsque deux figures quittèrent la végétation pour se rapprocher de lui, mais s’interrompit en reconnaissant deux jaffas qu’il avait vu quelques semaines plus tôt, dans une rencontre du même acabit.
Ceux-ci l’accompagnèrent sur quelques kilomètres jusqu’à un campement, que le général n’eut aucun mal à identifier comme étant au mieux temporaire. Les stocks de nourriture étaient entreposés dans un coin, gardés en permanence, tandis qu’une fosse hâtivement creusée abritait les déchets des occupants. Sur le visage de ceux-ci, O’Neill pouvait lire de la lassitude et de la peur. Ces quelques douzaines de jaffas savaient parfaitement que leur lutte ne verrait probablement pas d’issue heureuse.
Instinctivement, il repensa aux premiers jours de la rébellion jaffa, lorsque les rares alliés aux côtés desquels il s’était personnellement battu étaient davantage persuadés d’accomplir un suicide spectaculaire plutôt que de mener un combat qui pourrait être un jour remporté.
Des années de lutte, des alliés improbables et une combinaison de facteurs imprévus avaient pourtant mis à bas l’hégémonie des parasites sur sa galaxie natale. Une pensée qui aurait dû lui remonter le moral. Mais, étant tout sauf stupide, il savait que la situation était différente, avec un adversaire bien plus avancé, à la volonté unique, et surtout à cause de la cruelle absence des Asgard. Eux seuls pouvaient protéger durablement la Terre, ce qui avait fait d’elle la forteresse ayant rendu possible tout ce qu’il avait accompli les années précédentes.
- Humain ! l’accueillit le vieux jaffa qui dirigeait le camp. - Bra’tac, répondit simplement O’Neill. - Par ici, dit-il en se dirigeant vers une tente anonyme, éloignée de l’imposante structure centrale, que le général identifia aussitôt comme un leurre destiné à subir la frappe initiale d’une éventuelle embuscade.
Une fois à l’intérieur, Bra’tac fit sortir les autres jaffas du QG improvisé, dans lequel plusieurs hologrammes flottaient autour d’une table. On y trouvait aussi des rapports, des cartes et d’autres objets qu’O’Neill ne pouvait reconnaitre malgré sa longue expérience. - Quelles nouvelles de la Tau’ri ? demanda le jaffa sans préambule. - Mauvaises. Le site Gamma a été trouvé et détruit. Les Ori attaquent directement, maintenant. - Bien sûr, tous les autres sont tombés. Autre chose ? - Oui… Les Asgard… ne pourront plus nous aider. Ils sont… partis. Les regards des deux vieux soldats se croisèrent l’espace d’un instant, et Bra’tac décida de ne pas poser plus de questions à ce propos, laissant O’Neill continuer : - Ils nous ont laissé quelque chose avant de partir. - Nous avons besoin d’armes, O’Neill. - Il y en a. Et elles fonctionnent contre les vaisseaux Ori.
D’un seul coup, le visage du vieux jaffa s’éclaira : - Combien ? Est-ce que nous pouvons contre-attaquer ? - Pas encore, soupira le général. Il n’y en a pas assez, et même Carter a du mal à comprendre comment en faire d’autres. C’est pour ça que je suis venu, Bra’tac. Nous avons besoin de temps. Nous pouvons encore gagner cette guerre, mais seulement si on peut mettre ces canons sur tous nos vaisseaux. - Nous n’avons plus de temps, humain ! Mes derniers guerriers désertent, trahissent ! Ils ont peur des Ori. Ils voient les Prêcheurs comme de vrais dieux ! Il nous faut une victoire, maintenant, sinon vous serez tous seuls ! - Je sais ! répondit brusquement O’Neill. Je sais ! Carter a proposé un plan pour ça. Gagner une victoire contre leurs vaisseaux, et du temps. - Comment ? - Il y a deux ans, on nous a offert un cadeau. Piégé. Le genre qui détruit une étoile si on l’active comme on nous l’avait conseillé. Sam s’en est aperçu à temps, et on a gardé l’engin à l’abri. Elle veut qu’on s’en serve pour démolir autant de leurs vaisseaux que possible. Si on peut tous les attirer au même endroit, on les détruira tous leurs engins d’un coup, et il leur faudra du temps pour ramener des renforts. Avec de la chance, ça suffira pour que Carter et ses crâne d’œufs nous sortent plein de nouveaux canons, et après ça, on pourra leur botter le derrière ensemble comme au bon vieux temps. Il faut qu’ils croient qu’on a pris contact avec les Anciens, et que… commença-t-il en exposant le plan imaginé par Jackson et Carter.
Il avait fallu deux semaines entières pour que Bra’tac parvienne à s’assurer que les fausses informations étaient bien arrivées chez les Prêcheurs, et O’Neill avait décidé de ne pas lui demander ce qu’il avait pu en coûter pour que ceux-ci jugent leur renseignement fiable. Le vieux jaffa lui avait clairement dit que ses derniers partisans l’abandonnaient et que, incessamment sous peu, il serait incapable de coordonner les quelques rares mouvements de résistance qui subsistaient sur les planètes occupées.
Regardant la caisse métallique contenant le ZPM piégé, il ferma un instant les yeux, en adressant une prière, sans véritablement savoir à qui ou quoi, alors qu’il avait, en une dizaine d’années, détruit des mégalomanes aux prétentions divines, rencontré des êtres aux pouvoirs bien réels, expérimenté la relativité de la vie et de la mort. Mais certains comportements ne pouvaient pas le quitter facilement, et les innombrables évènements étranges qu’il avait pu observer au cours de sa vie avaient tendance à le convaincre que la logique et la rationalité n’étaient pas les seuls guides de cet univers, quoi que puisse en dire Carter.
Il n’eut pas le temps de finir sa pensée qu’un flash aveuglant l’engloutit avant de s’évanouir, l’ayant emporté avec la caisse et le chariot.
Habitué aux téléportations vers les vaisseaux indirectement sous ses ordres, le général fut trahi par ses réflexes, cherchant instinctivement ses repères habituels pendant quelques instants, avant de se rappeler qu’il n’avait pas été amené sur le pont de commandement, mais dans l’une des baies de transport. Celle-ci, relativement vaste, n’abritait qu’une fraction infime de l’activité habituellement présente, ce qui lui facilita la tâche pour reconnaître l’individu qu’il cherchait. - Colonel, dit-il en s’approchant de l’homme en tenue de bord. - Bienvenue à bord, général, répondit le colonel Davidson, en le saluant. Après avoir fait de même, O’Neill désigna d’un geste le chariot qui avait été amené avec lui : - Dites à vos hommes de préparer l’engin, je vais vous briefer sur les détails de la mission. - Thomson, amenez ça au sas principal, dit le colonel à l’un de ses hommes, qui acquiesça aussitôt.
Les deux officiers regardèrent le membre d’équipage s’éloigner en poussant, escorté par une demi-douzaine de Marines, le générateur multimillénaire devenu arme. Une fois le groupe suffisamment éloigné, le commandant du vaisseau tourna la tête vers O’Neill : - Vous pensez que ça va marcher ? - C’est pas plus dingue que les autres plans de Carter, se contenta de répondre le général. - Bien ce que je craignais… Le reste de mes officiers vous attend dans la salle de briefing aéro. Est-ce qu’on doit recevoir d’autres fichiers d’en bas ? - Non, fit son supérieur en lui montrant un petit objet aisément reconnaissable. - Qu’est-ce que… commença Davidson en écarquillant les yeux. - Pas de commentaire, colonel. Apparemment, certaines huiles à Washington savent si bien tenir leurs langues qu’on a des foutus produits dérivés pour un programme secret ! Comme si on avait besoin de ce genre de problème de sécurité maintenant. Enfin, cadeau d’anniversaire de Daniel… grommela-t-il en enlevant la coiffe de la réplique de lance jaffa pour révéler un port USB. Enfin, c’est pratique.
L’autre haussa des épaules avant de continuer : - C’est l’important. Sinon, mon second est sur la passerelle pour les derniers préparatifs… - Je reste à bord pour toute l’opération, donc j’aurai le temps de lui expliquer le reste. De toute façon, ce n’est pas comme si j’avais autre chose à faire.
Il se retourna et embrassa un instant du regard ses environs. - Beau commandement que vous avez, colonel. - Je sais, mon général. Merci. - Non, vraiment, profitez-en. Je ne devrais pas vous le dire, mais la nouvelle vient de tomber : les politiques ont décidé de jeter un os aux gars de la Marine…
Le regard de Davidson s’assombrit, celui-ci voyant de quoi voulait parler l’homme grisonnant.
- Les Daedalus sont redevenus des croiseurs, et on va les laisser à, et je cite, “un corps plus expérimenté et adapté aux spécificités de ces engins“. Ha ! - Qu’est-ce qu’ils ont comme expérience du combat spatial ? - Il faut le leur demander. Enfin, les ordres… Bref, dès qu’on aura recommencé à respirer avec tout ça, on va leur laisser la place. - Je vois… Dernière mission, donc ? - Quasiment, colonel, quasiment. Essayons de terminer en beauté… - A vos ordres, répondit celui-ci en ouvrant la porte du hangar. - Mon général ! l’appela une voix au fond de celui-ci, le forçant à se retourner. Vous avez oublié ça !
O’Neill vit l’un des Marines se lancer dans sa direction, tendant un petit objet dans sa main. - Je vous rejoins, colonel, fit-il, laissant l’officier avancer dans le couloir tandis que lui-même revenait dans la grande salle.
Il n’eut que le temps de faire quelques pas à l’intérieur qu’il fut rejoint par le militaire, qui lui tendit un badge d’accès. - Merci beaucoup, caporal. J’aurais été bon pour de la paperasse si je l’avais per… commença-t-il avant d’être projeté brutalement dans les airs.
Les réflexes prirent immédiatement le dessus sur toute forme de raisonnement conscient, et l’officier commença à pivoter afin de retomber dans une position optimale. Des années durant, il avait exercé l’un des métiers les plus dangereux du monde, au vu du nombre de collègues et d’amis dont il avait prononcé les éloges funèbres. En tant que survivant, tant des opérations sur Terre qu’ailleurs, il avait non seulement appris à tomber correctement, mais aussi à réfléchir très vite.
Ce fut pour cela qu’il n’avait pas parcouru le quart du chemin le séparant du plafond qu’il se rendit compte que quelque chose posait problème. Quelque chose d’autre que le fait d’avoir été projeté dans les airs à bord d’un vaisseau de guerre en orbite autour de sa planète natale.
Il ne retombait pas.
Aussitôt, O’Neill fit une autre série de mouvements et se retrouva à se diriger les jambes les premières vers le plafond.
On a perdu la gravité artificielle ! C’est grave !
Quelques instants plus tard, le général se reçut brutalement sur la paroi métallique et parvint à s’amortir suffisamment pour attraper un support d’entretien, le tenant quelques instants avant de le lâcher. Sa trajectoire modifiée, il parvint à s’arrêter en percutant une poutre au niveau de son épaule. Grimaçant, il se mit néanmoins aussitôt dans une position de blocage et commença à observer ses environs.
Autour de lui, l’éclairage d’urgence s’était activé, les gyrophares illuminant le hangar où humains et objets volaient dans tous les sens, les premiers tentant d’éviter les seconds et de trouver un support quelconque pour se fixer. Quelques secondes plus tard, O’Neill trouva ce qu’il cherchait, et, d’une impulsion supplémentaire, se lança vers le chariot qu’il avait amené à bord. Une fois à proximité, il parvint à s’emparer de son support, et, d’un effort, évita de le renverser.
En un instant, le général retrouva ses repères, et avança avec sa charge vers une salle située dans un renfoncement de la coque, remerciant d’une pensée silencieuse le technicien qui avait jugé valable de recouvrir la caisse d’un matériau amortisseur. Incapable de freiner suffisamment, il percuta la vitre blindée de salle de contrôle du hangar, s’accrochant d’une main à la porte de celle-ci. Il lâcha cependant un léger cri lorsque le lourd chariot commença à partir dans la direction opposée et dû être retenu par son autre bras. L’officier sentit une douleur aiguë et serra des dents jusqu’à ce que sa charge fût entièrement immobilisée, flottant dans l’air. Il ouvrit alors la porte et entra dans la pièce vide, se dirigeant vers une série d’ordinateurs encore allumés.
Sur l’écran d’accueil, le général entra une combinaison de codes d’accès à usage unique, qui lui donna automatiquement le contrôle de l’ensemble des systèmes. Une brève série de commandes fit s’afficher sur les écrans un ensemble de consoles virtuelles émulant plusieurs fonctions vitales du vaisseau.
Il ne put empêcher son visage de pâlir lorsque son regard se posa sur l’affichage de l’état structurel, le noir et le rouge dominant l’ensemble des plans du croiseur, le hangar où il se trouvait étant l’une des rares sections à ne pas avoir été touchée par ce qui avait ravagé le vaisseau. Il se figea quelques instants lorsqu’une seconde lecture, plus détaillée, du rapport de dégâts, lui indiqua une dépressurisation massive de la coque, les couloirs adjacents au hangar jusqu’à l’ensemble des quartiers d’équipage étant désormais exposés au vide spatial.
O’Neill déglutit, puis reporta son attention sur une autre section du vaisseau, et ferma les yeux en voyant que la passerelle de commandement n’émettait tout simplement plus le moindre signal de statut, probablement détruite elle aussi.
Il se rendit vers l’un des téléphones de bord, situé près de la porte, et appuya sur un bouton peint d’une couleur différente de ses voisins. Aussitôt, un sifflement vint se faire entendre depuis les haut-parleurs, avant d’entendre sa voix en écho au fur et à mesure qu’il parlait : - A tout l’équipage, ici le général O’Neill. On vient d’être touchés et la passerelle ne répond plus. Je prends le commandement. Toutes les sections, rapport d’avarie, pour le poste… 41-12. Terminé.
En quelques minutes, il eut une estimation plus précise de la situation, faisant mentalement la liste des secteurs qui ne répondaient tout simplement pas et arrivant à la même conclusion que celle donnée par les ordinateurs.
- Plus de moteurs, plus d’armes, plus de bouclier. Journée pourrie… sûrement un lundi, grommela-t-il avant de reprendre le combiné du téléphone de bord.
- Ordre à tout l’équipage. Evacuez le vaisseau si vous le pouvez. Je répète, évacuation ! O’Neill, terminé.
Il se rendit cette fois-ci devant l’une des autres consoles et regarda le terminal de communication émulé. Sans hésiter, l’ancien chef de SG-1 sélectionna la fréquence d’urgence, espérant que les antennes secondaires seraient suffisamment intactes pour transmettre son message. Une fois les réglages effectués, il se rendit sur la console voisine tout en commençant à parler : - O’Neill à SGC. Urgence. Passez-moi Landry.
Sans attendre de réponse, il parcourut d’un regard la liste des caméras extérieures, se figeant sur l’une des rares icônes demeurées verte. Il la sélectionna, et, en voyant la scène s’afficher sur l’écran, sentit ses forces l’abandonner.
Non…
- Non… murmura-t-il à nouveau, en regardant, derrière les débris du croiseur, la surface de la Terre parcourue de cendres et de brasiers de la taille de pays, alors que, au loin, le dard caractéristique d’un vaisseau Ori venait continuer un travail de destruction presqu’absolu.
Il avait finalement échoué.
Après plus de dix ans à protéger son pays et sa planète de menaces toujours plus dangereuses, à réussir de justesse, il avait failli à son devoir. Le général venait, en quelques instants, de voir tout ce qui justifiait son être, ses sacrifices, ses actions, s’évanouir. Son masque de calme et de maîtrise apparente des situations les plus dangereuses venait de perdre toute raison d’être, et il se laissa tomber dans le siège derrière lui.
Régulièrement, un nouveau tir venait rayer de la carte une région du globe, perçant le manteau terrestre jusqu’au magma et emplissant l’atmosphère de cendres brûlantes condamnant sans merci les éventuels survivants de l’attaque.
C’est fini… pensa-t-il sombrement en se levant.
D’un pas rendu lent par l’absence de gravité, O’Neill se dirigea vers le chariot qui flottait devant la porte. Le plaquant sur le sol, il ouvrit un petit clapet derrière lequel était abrité un clavier numérique. Par des gestes lents, le général commença à entrer le code d’accès qui lui avait été fourni pour cette mission spécifique.
- Pas besoin de la balancer chez Râ, celle-ci, dit-il à voix basse en regardant l’écran lui demander d’entrer le délai du compte à rebours.
Tapant une valeur à un chiffre, il s’apprêta à valider sa sélection lorsqu’une voix familière vint se faire entendre, le figeant dans son geste.
- … que quelqu’un m’ent… ète, ici le… nel Carter, Starg… and.
Le général se redressa brusquement, et, emporté dans son élan, se vit entrainé vers le plafond. Prenant appui sur celui-ci, il retourna vers le sol, prenant prise sur les bords de la console : - Carter ! appela-t-il. Rapport ! - … al, c’est vous ? - Vous entends deux sur cinq, Carter. Répétez ! - Le SGC et le… détruits… al Landry tué, je suis… Qu’est-ce qui… - Carter ! dit-il en remerciant le ciel de la seule bonne nouvelle venant éclairer le cauchemar qu’il vivait alors que son esprit tournait plus vite que jamais avant. Est-ce que vous pouvez aller au niveau moins cinquante ? - … - Sam ? - … Oui, mais… dur. - Tout le monde est mort dehors, Sam ! - … - Allez-y. Activez le Jumper. Vous m’avez compris ? Activez le Jumper ! - … sieur, on ne peut… - La ferme ! On va tous y passer, Sam ! C’est notre seule chance ! - … vos ordres, monsieur. - Bonne chance, Sam. - Mon… al. Je… - Je sais, Sam. Je sais. Allez-y, maintenant. Vous avez une demi-heure, dit-il avant de couper la communication.
Il s’éloigna de la console sans se retourner, revenant près du chariot, tapant sur le bouton d’annulation avant d’entrer une nouvelle valeur.
Et c’est parti… pensa-t-il en voyant le compte à rebours s’afficher et commencer à défiler.
Soupirant, O’Neill referma le clapet et, d’une impulsion, s’éloigna de la bombe pour revenir dans le grand hangar, où la vingtaine de membres d’équipage avait réussi à retrouver le sol. Avec un seul bond, il se rendit près de la lourde porte d’accès, autour de laquelle étaient rassemblés plusieurs hommes et femmes. D’un regard, il vit que le panneau de contrôle de la porte avait été brisé par un débris, et il donna une tape à l’épaule d’un sous-officier essayant de forcer l’ouverture : - Pas besoin, c’est le vide derrière. - Mon général, c’est le seul accès pour les capsules d’évacuation ! - Appelez-moi Jack. Et pas besoin de s’inquiéter pour ça. - Qu’est-ce qui s’est passé, monsieur ? demanda un autre. - Jack, j’ai dit, pas “monsieur“. On s’est fait casser la figure… Les Ori ont été plus rapides que nous. On a perdu. - Mais, la Terre… - Plus rien, sergent. Je viens de voir dehors. - Qu’est-ce qu’on va faire ? demanda-t-il au milieu de quelques murmures d’accablement. - Nous, ici ? Rien. Enfin, si, on va faire un sacré feu d’artifice pour fêter ça. Carter, par contre… - Le colonel Carter ? voulut clarifier une autre personne. - Ouaip. Le colonel Samantha Carter. Un foutu génie comme on en voit pas deux dans sa vie. Et une femme… Ah, de toute façon, ça ne change plus rien. Vous connaissez Retour vers le Futur ? - … Pardon ? demanda le sous-officier en regardant O’Neill, pris au dépourvu par le brusque changement de sujet. - Vous savez ? Marty McFly, la DeLorean volante et tout. - Euh, oui, mais… quel… - Hé bien Carter, elle a sa DeLorean, vous savez. Cadeau d’un Doc Brown Ancien. Et elle marche.
Devant les regards surpris de son auditoire, O’Neill fut pris de son premier sourire depuis le début de l’attaque.
- Bon, on va se poser, et je vais vous raconter une histoire, d’accord ? Normalement, c’est tellement secret que le Président m’étranglerait s’il était au courant, mais bon…
Une minute plus tard, il s’était posé sur une chaise flottant à quelques centimètres du sol, au milieu des survivants du hangar : - J’étais encore en charge du SGC, à l’époque, quand cette vieille fouine de Maybourne nous a passé un coup de fil. J’étais un peu surpris, mais bon…
Le général O’Neill était en train de décrire l’intérieur du Jumper temporel lorsque le minuteur, à quelques dizaines de mètres de lui, marqua finalement zéro. L’instant d’après, le générateur bâti des éons auparavant par les Anciens reçut une série d’impulsions calculées très précisément pour maximiser le potentiel destructif de la brusque libération d’énergie. En une fraction de seconde, une bouffée de rayons gamma se forma, surpassant tout phénomène naturel jamais observé au cours des récents voyages menés par les représentants de l’Humanité. Ces mêmes rayonnements n’étaient que les effets dérivés du dégagement initial, qui avait donné le jour à des particules n’ayant plus parcouru l’univers depuis les instants ayant suivi sa naissance. Celles-ci désintégrées, il ne restait plus qu’une indescriptible quantité d’énergie cherchant à se disperser dans l’univers environnant.
Les différents obstacles s’opposant à son libre passage ne purent rien faire pour bloquer ou détourner le torrent de radiations. Les molécules furent brisées un infime instant avant les atomes et les hadrons, transformant une sphère toujours croissante de l’espace en un plasma de particules élémentaires. Le hangar désintégré, la haute atmosphère de la Terre ne constitua qu’un piètre rempart, ne donnant à la planète qu’un imperceptible répit avant que celle-ci ne s’évanouisse dans l’éclair. Les vaisseaux assaillants, eux, furent plus chanceux, leurs boucliers hautement avancés leur évitant la destruction pendant une durée se chiffrant en microsecondes.
En quelques minutes, l’étoile centrale du système solaire fut déchirée par l’objet qui avait résidé un peu plus tôt dans un chariot abandonné à quelques mètres de l’un des derniers groupes de Terriens sur des années-lumière.
|
| | | Rangil Gouverneur Planétaire à Mandibules
Nombre de messages : 1092 Age : 34 Localisation : Sur une station spatiale, à attendre qu'elle explose, comme les quatre précédentes.
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Mer 23 Nov 2011 - 15:01 | |
| Je poste ici les différents commentaires que j'ai adressé à Rufus en MP :
Je viens de finir le chapitre 8, donc je pense avoir un point de vue assez global sur le début de ta fan fic. Après, étant donné que même si tu l'as réécrit récemment, ce début date de plusieurs années, je me doute que mes remarques seront à ce stade assez vaines : tu as probablement dû t'améliorer sur tous les points ou presque.
Tout d'abord, j'apprécie le temps passé pour présenter l'univers. 8 chapitres, c'est peut-être un peu long, mais ils contiennent tous beaucoup d'informations qui permettent d'avoir une idée assez précise de ce qu'est la voie lactée au début de l'histoire. Peut-être aurait-il été possible de passer moins de temps sur la présentation de l'Académie (dont le rôle ne sera sans doute pas majeur pour la suite de l'histoire, mais peut-être que si, donc on verra bien), mais globalement, j'ai toujours trouvé ça très bien fait. On voit que tu maîtrises le sujet et j'admire ta façon de décrire tous les problèmes administratifs ou techniques. A ce propos, la description du système politique Jaffa m'a semblé très juste : j'arrive parfaitement à visualiser cet échiquier politique. Là où Stargate ne s'est jamais embêté à ce niveau, je trouve toutes tes descriptions politiques très réalistes. Un très bon point, donc.
Tu as tellement mis l'accent sur l'univers qu'en revanche, tes personnages m'apparaissent peu développés. J'ai remarqué que Mat à l'époque l'avait souligné : on ne sait pas vraiment ce qu'ils aiment, qui ils sont, etc. Je suppose qu'ils seront développés par la suite, donc je ne te blâme pas pour l'instant : c'est sûr qu'avec tout ce qu'il y avait à décrire, tu as dû faire des choix. Néanmoins, tu disais que ce serait aux fans de décider de ce qu'ils aimeraient dans le chapitre 9 : je me demande s'il ne serait pas intéressant pour toi de faire une pause dans la description de la Voie Lactée pour nous faire un peu découvrir Carl et les autres protagonistes qui ne faisaient pas partie de la série.
Pour le moment, je juge ton style est sobre, mais efficace. Je suppose qu'il s'améliore par la suite : même s'il s'agit d'une réécriture, tu étais sans doute limité par le paradigme posé à l'époque et je parie que dans le tome 2, ton style apparaît plus riche. Déjà, j'ai été très marqué par le moment où, dans le chapitre 7, la miss franchit la Porte pour la première fois. Jamais je n'avais pensé à tout ce qu'on pouvait ressentir en se faisant ainsi désintégrer et c'était très bien. A la fin du passage, j'avais un peu froid dans le dos ^^" On a beau voir la Porte depuis des années, je pense que c'est important de ne pas perdre de vue le miracle qu'elle représente, mais aussi l'horreur qu'elle constitue : tu as parfaitement bien mis en valeur que franchir la Porte, c'est déjà mourir ; notre corps est totalement détruit dans le processus. J'ai beaucoup aimé ce moment, qui m'a fortement marqué, et en bien ^^
De même, j'ai beaucoup apprécié la description de l'échiquier politique Jaffa, dont je t'avais déjà parlé. C'est très juste, très bien pensé jusque dans ses moindres détails. J'apprécie beaucoup la minutie de ton récit, c'est rare de voir des données pensées jusque dans leurs tréfonds de cette façon, bravo ^^ Personnellement, j'ai noté un progrès dans ces deux derniers chapitres, dans la mesure où émotionnellement, je les ai trouvés plus marquants que les précédents. Certes, le sujet aidait aussi : c'est plus facile d'être marquant quand on traite de l'annihilation injustifié d'une planète que quand on décrit les débuts de Carl à l'université de la lune ^^
Je ne sais pas si les chapitres suivants verront le début de l'intrigue, je pense qu'à présent il est temps de s'y lancer, mais peut-être as-tu eu d'autres idées. Pour le moment, je pense que je continuerai à te faire des rapports après la lecture de plusieurs chapitres : je me doute que c'est sans doute moins marquant pour toi, mais le tome 1 me semble tellement éloigné de tes préoccupations d'aujourd'hui quand tu écris EP qu'il ne serait pas pertinent de commenter tes chapitres un par un ^^ En revanche, je pense que j'écrirai des critiques plus longues une fois que j'aurais entamé le tome 2 !
---
J'en suis au chapitre 24 à présent, donc je commence à avoir une bonne idée de ce premier tome. Bon, encore une fois, je sais que c'est vieux et donc que mes conseils ne te seront sans doute plus utiles aujourd'hui, mais je vais quand même faire comme si tu étais encore cet auteur d'il y a trois ans ^^
Tu es doué pour susciter le suspens, c'est incontestable. Une fois lancée, ta fic n'arrête pas et tu sais clore chaque chapitre sur un climax ou une surprise qui donne toujours envie de lire la suite, et ça, c'est très positif, évidemment ^^ Je ne peux juste lire un chapitre comme ça, une fois lancé, je suis obligé d'en enchaîner plusieurs, alors qu'il est rare qu'une fic sur Internet me fasse cet effet. Même Trimires par exemple, malgré une valeur artistique supérieure au début d'EP, ne m'aspire pas ainsi. Bien joué à ce niveau, donc !
Ce qui me fait regretter la lenteur avec laquelle se lance l'intrigue : je ne pense pas que 10 chapitres étaient nécessaires avant de passer aux choses sérieuses. Certes, en longueur, 3 chapitres du début équivalent à 1 chapitre une fois lancé, mais je pense tout de même que la partie à l'Académie aurait pu être abrégée. Elle donne le ton très militaire d'EP et montre le sérieux de ton investissement, mais finalement, on le ressent très rapidement une fois les opérations mises en place. Bon, je sais que retravailler en boucle le début n'est jamais marrant, surtout que tu as déjà réécrit deux ou trois fois les premiers chapitres, mais si jamais tu souhaites t'y pencher à nouveau, je pense que tu devrais commencer par là : essayer de lancer l'intrigue plus rapidement ou trouver des façons annexes de nous y amener doucement.
Bon, assez parlé du début, à présent. Je ne peux pas commenter tes chapitres un par un (ça viendra quand je serai plus près des chapitres les plus récents ^^), mais il y a beaucoup de bonnes idées dedans. Par exemple, j'aime l'exotisme, le côté un peu baroque et inventif, qui se dégage de cet univers. Tu enrichis considérablement l'univers SG, sans pour autant t'en démarquer complètement : l'insecte espion de Nir'Ti par exemple est très bien trouvé, atout considérable mais doté de plusieurs faiblesses, c'est typiquement le genre de choses que j'aurais aimé voir dans SG. J'aime bien la façon dont tu essaies, pas seulement d'enrichir, mais vraiment de compléter la série télé, de remédier à ses points faibles, en expliquant les incohérences, en développant des zones d'ombre, etc. Bien joué à ce niveau, donc.
De même, j'ai beaucoup aimé la prison chromatique, très exotique, justement ^^ Mais cet exotisme reste toujours très carré, très logique : on reste dans l'univers SG. Ce qui n'est pas une critique, au contraire : c'est appréciable de ne pas retrouver du Doctor Who dans une fiction SG, même si je préfère largement le premier univers au second ^^
Les ponts entre les différentes histoires se font sentir, et là encore, c'est un point positif : l'idée de l'espèce araignée, introduite sur Atlantis, puis rencontré par Shanti, c'était très fort. Et puis ça fait du bien, une espèce non-humaine dans SG ^^ C'est d'autant plus réussi qu'il n'y a pas vraiment de point faible entre les différentes histoires : entre l'approche des Oris qui se devine du côté de Carl en plus de l'intrigue Jaffa, les fichiers secrets sur l'Atlantis et le mystère des araignées et de leur prison pour Shanti, on alterne chaque intrigue avec plaisir, et je ne me dis jamais "Oh non, pas eux, c'est les plus chiants : je préfère les autres histoires."
Et tu sais vraiment comment jouer avec le lecteur : évidemment, changer d'intrigue quand la première atteint un climax, c'est le b.a.ba, mais tu arrives à deviner toutes les incohérences qu'on pourrait te reprocher. Par exemple avec l'IA d'Atlantis : évidemment, ma première réaction a été "Pourquoi s'activer maintenant et pas avant ?", et paf, j'ai de suite la réponse ^^ Assez logique, d'ailleurs.
En revanche, le point négatif que j'aurais à te reprocher est toujours le même : les personnages ne sont pas assez développés. On a du mal à ressentir de différences entre eux, et c'est d'autant plus flagrants avec les personnages sortis de la série : on les reconnaît à peine. Certes, c'est très difficile par écrit, mais je pense quand même qu'il te faudrait parvenir à les différencier un peu plus. Le seul pour lequel je ressens une certaine affection, c'est Nathan, dont j'admire le flegme et l'efficacité (bravo pour le coup des mots de passe, ça m'a fait rire, je l'avoue ^^).
---
Ca y est, je viens de finir le tome 1 ! Evidemment, il y a beaucoup moins de maladresses qu'au début : c'est toujours long, mais très dense, tu as parfaitement réussi à façonner ton histoire pierre par pierre. De péripéties en péripéties, on finit enfin par comprendre ce qui se joue. Et c'est une très bonne idée (un véritable pied de nez à Stargate, d'ailleurs ^^) que d'avoir introduit un ennemi si puissant qui n'est qu'un allié des Anciens ! J'avoue que j'ai marché et que depuis le début, je pensais qu'il était d'une façon ou d'une autre connecté aux Oris. Et non, il est dans le bon camp, par contre va falloir qu'il pense à revoir son système de mise à jour.
Les Araignées sont donc des opposants très intéressants, et j'aime beaucoup leur vaisseau changeant ! Est-ce qu'il y a une illustration qui a été faite de ceux-ci ? Ca m'intéresserait de voir ça. Ils me rappellent un peu les vaisseaux Ombres de B5, mais j'imagine que c'est une coïncidence, vu l'époque à laquelle tu as commencé à les imaginer ?
Je note aussi que tes personnages sont mieux développés. McKay était génial dans les derniers chapitres, on retrouve bien l'humour de notre scientifique en situation de crise. Ses échanges avec Jackson étaient succulents, j'aime beaucoup sa façon acerbe de pointer l'évidence "Oui, et alors, ils nous extermineront en cinq secondes au lieu de dix ? Envoyez-leur ces saletés de fichiers !"
L'intrigue avec Shanti ne fait elle que commencer, et je suis toujours curieux à propos de cette voix. J'avais d'ailleurs oublié qu'on avait communiqué avec elle dans la prison, ou alors j'avais peut-être cru qu'il s'agissait des Araignées, même si c'est pas franchement logique qu'ils s'expriment en Anglais. Je pense d'ailleurs que le problème de la densité de ton histoire, c'est qu'elle risque de perdre les lecteurs sur pas mal de points : il se passe tellement de choses que si un élément est mis de côté un ou deux chapitres, c'est fini. J'ai vu qu'à un moment dans le topic, tu as fait un genre de "Previously", tu as recommencé dans le tome 2 ?
En tout cas, je trouve le récit bien plus équilibré qu'au début. Certes, à part le trio hérité de la série (Mc Kay, Weir, Jackson), les personnages ne sont pas encore beaucoup exploités (Shanti apparaît régulièrement, mais dans une situation telle que finalement, on n'a pas vraiment de développements sur elle), mais ça passe déjà bien mieux vu qu'ils sont tous pris dans le feu de l'action. Evidemment, je pense qu'il vaut mieux pour toi d'essayer de les développer un peu plus par la suite (si tu ne l'as pas déjà fait ^^), mais là, ce n'était pas gênant.
Le tome 1 finit donc après un joli climax, et s'il a résolu pas mal de questions (tout en introduisant quelques nouvelles interrogations pour la suite), on est paradoxalement encore plus curieux de savoir ce qui va se passer. On a beau connaître l'ennemi, la seule manoeuvre défense qui reste à ses adversaires, c'est de pleurer très fort en implorant une pitié arachnide. Et les Araignées sont des animaux bien connus pour leur pitié et leur tendresse, j'imagine que c'est pour ça que tu les as choisis ! Bref, comme à leur habitué, les Jaffas vont se faire humilier sans rien comprendre et les terriens vont devoir croiser les doigts très fort.
En parlant de races, j'aimais beaucoup les piques de McKay sur le fait que les Anciens étaient des quiches d'un point de vue militaire - c'est tellement vrai ^^ De manière générale, l'échange de crise du chapitre final était excellent. |
| | | Rufus Shinra Roi des Petits Gris
Nombre de messages : 2455 Age : 36 Localisation : Là où s'est déroulée la dernière catastrophe en date ~ Compagnon senior de la Confrérie
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Mer 23 Nov 2011 - 15:51 | |
| Ah bah heureux de voir que ça plait ^^ Réponses aux différents comms, donc : Je poste ici les différents commentaires que j'ai adressé à Rufus en MP : - Citation :
- Je viens de finir le chapitre 8, donc je pense avoir un point de vue assez global sur le début de ta fan fic. Après, étant donné que même si tu l'as réécrit récemment, ce début date de plusieurs années, je me doute que mes remarques seront à ce stade assez vaines : tu as probablement dû t'améliorer sur tous les points ou presque.
Si l'on compare aux versions initiales rédigées sur TI-89 et de deux pages grand max chacune... je pense que oui, mais merchi ! - Citation :
- Tout d'abord, j'apprécie le temps passé pour présenter l'univers. 8 chapitres, c'est peut-être un peu long, mais ils contiennent tous beaucoup d'informations qui permettent d'avoir une idée assez précise de ce qu'est la voie lactée au début de l'histoire. Peut-être aurait-il été possible de passer moins de temps sur la présentation de l'Académie (dont le rôle ne sera sans doute pas majeur pour la suite de l'histoire, mais peut-être que si, donc on verra bien), mais globalement, j'ai toujours trouvé ça très bien fait. On voit que tu maîtrises le sujet et j'admire ta façon de décrire tous les problèmes administratifs ou techniques. A ce propos, la description du système politique Jaffa m'a semblé très juste : j'arrive parfaitement à visualiser cet échiquier politique. Là où Stargate ne s'est jamais embêté à ce niveau, je trouve toutes tes descriptions politiques très réalistes. Un très bon point, donc.
Pour l'Académie, je pensais beaucoup au bouquin "La Stratégie Ender", de Orson Scott Card, sur le point de vue "comment transformer un civil en futur officier de la flotte spatiale". Je n'avais pas lu "Etoiles, garde-à-vous", de Heinlein, sans ça il est probable que cela se soit vu. Enfin... - Citation :
- Tu as tellement mis l'accent sur l'univers qu'en revanche, tes personnages m'apparaissent peu développés. J'ai remarqué que Mat à l'époque l'avait souligné : on ne sait pas vraiment ce qu'ils aiment, qui ils sont, etc. Je suppose qu'ils seront développés par la suite, donc je ne te blâme pas pour l'instant : c'est sûr qu'avec tout ce qu'il y avait à décrire, tu as dû faire des choix. Néanmoins, tu disais que ce serait aux fans de décider de ce qu'ils aimeraient dans le chapitre 9 : je me demande s'il ne serait pas intéressant pour toi de faire une pause dans la description de la Voie Lactée pour nous faire un peu découvrir Carl et les autres protagonistes qui ne faisaient pas partie de la série.
Ding, je plaide coupable et cent fois coupable ! Carl le "Mary Sue" si évident a posteriori, Shanti personnage initialement vide, et j'en passe. Mais bon, c'est possible de corriger, et c'est une relativement bonne nouvelle que les lecteurs s'aperçoivent des défauts d'écriture (ça donne plus d'intérêts aux comms). Je retiens l'idée du chapitre 9, sinon... - Citation :
- Pour le moment, je juge ton style est sobre, mais efficace. Je suppose qu'il s'améliore par la suite : même s'il s'agit d'une réécriture, tu étais sans doute limité par le paradigme posé à l'époque et je parie que dans le tome 2, ton style apparaît plus riche. Déjà, j'ai été très marqué par le moment où, dans le chapitre 7, la miss franchit la Porte pour la première fois. Jamais je n'avais pensé à tout ce qu'on pouvait ressentir en se faisant ainsi désintégrer et c'était très bien. A la fin du passage, j'avais un peu froid dans le dos ^^" On a beau voir la Porte depuis des années, je pense que c'est important de ne pas perdre de vue le miracle qu'elle représente, mais aussi l'horreur qu'elle constitue : tu as parfaitement bien mis en valeur que franchir la Porte, c'est déjà mourir ; notre corps est totalement détruit dans le processus. J'ai beaucoup aimé ce moment, qui m'a fortement marqué, et en bien ^^
Merchi ^^ - Citation :
- De même, j'ai beaucoup apprécié la description de l'échiquier politique Jaffa, dont je t'avais déjà parlé. C'est très juste, très bien pensé jusque dans ses moindres détails. J'apprécie beaucoup la minutie de ton récit, c'est rare de voir des données pensées jusque dans leurs tréfonds de cette façon, bravo ^^ Personnellement, j'ai noté un progrès dans ces deux derniers chapitres, dans la mesure où émotionnellement, je les ai trouvés plus marquants que les précédents. Certes, le sujet aidait aussi : c'est plus facile d'être marquant quand on traite de l'annihilation injustifié d'une planète que quand on décrit les débuts de Carl à l'université de la lune ^^
Pas faux, et puis, à la CSB, on a l'habitude d'annihiler sans raisons des planètes. Plus aisé, donc, de parler de ce qu'on fait toutes les semaines. Sinon, pour les intéressés, les coordonnées de la planète sont celles du système Telamon, dans le jeu Wing Commander IV, planète qui ne subit pas un meilleur sort que celle dans EP (je me souviens juste que quelqu'un m'avait demandé plus tôt quelles genre de références étaient glissées, alors voilà cet exemple). - Citation :
- Je ne sais pas si les chapitres suivants verront le début de l'intrigue, je pense qu'à présent il est temps de s'y lancer, mais peut-être as-tu eu d'autres idées. Pour le moment, je pense que je continuerai à te faire des rapports après la lecture de plusieurs chapitres : je me doute que c'est sans doute moins marquant pour toi, mais le tome 1 me semble tellement éloigné de tes préoccupations d'aujourd'hui quand tu écris EP qu'il ne serait pas pertinent de commenter tes chapitres un par un ^^ En revanche, je pense que j'écrirai des critiques plus longues une fois que j'aurais entamé le tome 2 !
Critiques plus longues ? Oh merde, Artheval va nous hurler dessus pour avoir fait planter le forum, si ça continue ! Mais, indeed, le Tome II développe quelque peu le scénar'... --- - Citation :
- J'en suis au chapitre 24 à présent, donc je commence à avoir une bonne idée de ce premier tome. Bon, encore une fois, je sais que c'est vieux et donc que mes conseils ne te seront sans doute plus utiles aujourd'hui, mais je vais quand même faire comme si tu étais encore cet auteur d'il y a trois ans ^^
Et les conseils et suggestions restent valables même plusieurs années après. - Citation :
- Tu es doué pour susciter le suspens, c'est incontestable. Une fois lancée, ta fic n'arrête pas et tu sais clore chaque chapitre sur un climax ou une surprise qui donne toujours envie de lire la suite, et ça, c'est très positif, évidemment ^^ Je ne peux juste lire un chapitre comme ça, une fois lancé, je suis obligé d'en enchaîner plusieurs, alors qu'il est rare qu'une fic sur Internet me fasse cet effet. Même Trimires par exemple, malgré une valeur artistique supérieure au début d'EP, ne m'aspire pas ainsi. Bien joué à ce niveau, donc !
Hoï ! Merchi beaucoup là-dessus. Après, je tiens quand même à corriger, Trimires reste pour moi supérieur à l'ensemble d'EP, pour la finesse d'écriture, l'univers très étrange et original qu'il offre, la créativité, les personnages bien plus développés en bien moins de temps sans lourdeur, etc. Et n'oublions pas l'Ombre du Passé côté fics SG de haut vol. - Citation :
- Ce qui me fait regretter la lenteur avec laquelle se lance l'intrigue : je ne pense pas que 10 chapitres étaient nécessaires avant de passer aux choses sérieuses. Certes, en longueur, 3 chapitres du début équivalent à 1 chapitre une fois lancé, mais je pense tout de même que la partie à l'Académie aurait pu être abrégée. Elle donne le ton très militaire d'EP et montre le sérieux de ton investissement, mais finalement, on le ressent très rapidement une fois les opérations mises en place. Bon, je sais que retravailler en boucle le début n'est jamais marrant, surtout que tu as déjà réécrit deux ou trois fois les premiers chapitres, mais si jamais tu souhaites t'y pencher à nouveau, je pense que tu devrais commencer par là : essayer de lancer l'intrigue plus rapidement ou trouver des façons annexes de nous y amener doucement.
Là, c'est en grande partie à cause du traitement initial, avec des chapitres de deux pages, comme tu l'as remarqué, et je ne pouvais que difficilement tout éliminer. Pour ce qui est du ton très militaire, pareil, il vient de l'origine de la fic, à savoir une pan-pan se voulant techniquement crédible. Le Tome II te semblera probablement infiniment différent du I. Côté réécriture, oui, ça pourrait être intéressant, mais pas trop pour le moment. Le Prologue et les huit premiers chapitres étant refaits au propre, le plus gros souci -lecteur rebuté dès le début- est supprimé, la priorité étant à la fin de la rédaction, là. - Citation :
- Bon, assez parlé du début, à présent. Je ne peux pas commenter tes chapitres un par un (ça viendra quand je serai plus près des chapitres les plus récents ^^), mais il y a beaucoup de bonnes idées dedans. Par exemple, j'aime l'exotisme, le côté un peu baroque et inventif, qui se dégage de cet univers. Tu enrichis considérablement l'univers SG, sans pour autant t'en démarquer complètement : l'insecte espion de Nir'Ti par exemple est très bien trouvé, atout considérable mais doté de plusieurs faiblesses, c'est typiquement le genre de choses que j'aurais aimé voir dans SG. J'aime bien la façon dont tu essaies, pas seulement d'enrichir, mais vraiment de compléter la série télé, de remédier à ses points faibles, en expliquant les incohérences, en développant des zones d'ombre, etc. Bien joué à ce niveau, donc.
Bon, là, c'est amusant de voir que le MP initial avait été envoyé avant la publication de l'OdP sur SFFS, parce que ce texte vient de montrer qu'est-ce que ça veut vraiment dire que d'enrichir de façon baroque et inventive l'univers SG sans s'en démarquer complètement (en même temps, faire un texte qui prend en compte tout SGA et SGU pour en faire du haut de gamme, c'est clair, je ne joue tristement pas dans cette catégorie...) - Citation :
- De même, j'ai beaucoup aimé la prison chromatique, très exotique, justement ^^ Mais cet exotisme reste toujours très carré, très logique : on reste dans l'univers SG. Ce qui n'est pas une critique, au contraire : c'est appréciable de ne pas retrouver du Doctor Who dans une fiction SG, même si je préfère largement le premier univers au second ^^
Ici, c'était une procédure de premier contact que j'essayais d'imaginer pour une espèce qui ne sait rien de l'autre, de ses perceptions, etc. Oui, c'est clair que la logique essaie de dominer autant que possible. ^_^; - Citation :
- Les ponts entre les différentes histoires se font sentir, et là encore, c'est un point positif : l'idée de l'espèce araignée, introduite sur Atlantis, puis rencontré par Shanti, c'était très fort. Et puis ça fait du bien, une espèce non-humaine dans SG ^^ C'est d'autant plus réussi qu'il n'y a pas vraiment de point faible entre les différentes histoires : entre l'approche des Oris qui se devine du côté de Carl en plus de l'intrigue Jaffa, les fichiers secrets sur l'Atlantis et le mystère des araignées et de leur prison pour Shanti, on alterne chaque intrigue avec plaisir, et je ne me dis jamais "Oh non, pas eux, c'est les plus chiants : je préfère les autres histoires."
Heureux de te l'entendre dire ! (ou de te le voir écrire, je ne sais pas...) Après tout, c'est la trame que va prendre le Tome II dans son ensemble : histoire multiples et complots de tous les côtés. - Citation :
- Et tu sais vraiment comment jouer avec le lecteur : évidemment, changer d'intrigue quand la première atteint un climax, c'est le b.a.ba, mais tu arrives à deviner toutes les incohérences qu'on pourrait te reprocher. Par exemple avec l'IA d'Atlantis : évidemment, ma première réaction a été "Pourquoi s'activer maintenant et pas avant ?", et paf, j'ai de suite la réponse ^^ Assez logique, d'ailleurs.
Je ne spoilerai pas, mais disons que maintenant que je lis ceci, j'ai un très large sourire, étant donné ce qui m'a été suggéré par mon premier alpha-lecteur il y a deux semaines et qui va commencer à apparaitre dans le chapitre 5 du Tome III. - Citation :
- En revanche, le point négatif que j'aurais à te reprocher est toujours le même : les personnages ne sont pas assez développés. On a du mal à ressentir de différences entre eux, et c'est d'autant plus flagrants avec les personnages sortis de la série : on les reconnaît à peine. Certes, c'est très difficile par écrit, mais je pense quand même qu'il te faudrait parvenir à les différencier un peu plus. Le seul pour lequel je ressens une certaine affection, c'est Nathan, dont j'admire le flegme et l'efficacité (bravo pour le coup des mots de passe, ça m'a fait rire, je l'avoue ^^).
Oui, monsieur le Président (et pas "Votre Honneur", on est en France ici !), j'avoue. Et c'est, comme indiqué plus bas, pourquoi je compte faire d'EP mon seul véritable essai en fan-fiction : j'ai beaucoup de mal à cerner les autres personnages, à les rendre "naturels" comme pas mal de bonnes fics y parviennent. ---------------- - Citation :
- Hey ! Ca faisait un petit moment que je n'avais pas donné de nouvelles, mais je tenais à finir le tome 1 d'Effet Papillon avant de continuer à t'envoyer mes épisodes.
Ce qui est chose faite. Evidemment, il y a beaucoup moins de maladresses qu'au début : c'est toujours long, mais très dense, tu as parfaitement réussi à façonner ton histoire pierre par pierre. De péripéties en péripéties, on finit enfin par comprendre ce qui se joue. Et c'est une très bonne idée (un véritable pied de nez à Stargate, d'ailleurs ^^) que d'avoir introduit un ennemi si puissant qui n'est qu'un allié des Anciens ! J'avoue que j'ai marché et que depuis le début, je pensais qu'il était d'une façon ou d'une autre connecté aux Oris. Et non, il est dans le bon camp, par contre va falloir qu'il pense à revoir son système de mise à jour. Effectivement, les problèmes de communication sont toujours présents, mais bon, ça arrive lorsque les échelles de temps sont en millénaires. ^_^; - Citation :
- Les Araignées sont donc des opposants très intéressants, et j'aime beaucoup leur vaisseau changeant ! Est-ce qu'il y a une illustration qui a été faite de ceux-ci ? Ca m'intéresserait de voir ça. Ils me rappellent un peu les vaisseaux Ombres de B5, mais j'imagine que c'est une coïncidence, vu l'époque à laquelle tu as commencé à les imaginer ?
Oui, bonne inspiration des Ombres, je dois l'avouer. Après, je vais de toute façon devoir continuer le travail prospectif sur eux, là où j'en suis dans l'écriture. - Citation :
- Je note aussi que tes personnages sont mieux développés. McKay était génial dans les derniers chapitres, on retrouve bien l'humour de notre scientifique en situation de crise. Ses échanges avec Jackson étaient succulents, j'aime beaucoup sa façon acerbe de pointer l'évidence "Oui, et alors, ils nous extermineront en cinq secondes au lieu de dix ? Envoyez-leur ces saletés de fichiers !"
Bon, bah je suis agréablement surpris, parce que j'ai toujours l'impression de trahir les personnages d'origine lorsque je bosse avec eux. Pour ça qu'après EP, je pense passer directement à du travail "indépendant". - Citation :
- L'intrigue avec Shanti ne fait elle que commencer, et je suis toujours curieux à propos de cette voix. J'avais d'ailleurs oublié qu'on avait communiqué avec elle dans la prison, ou alors j'avais peut-être cru qu'il s'agissait des Araignées, même si c'est pas franchement logique qu'ils s'expriment en Anglais. Je pense d'ailleurs que le problème de la densité de ton histoire, c'est qu'elle risque de perdre les lecteurs sur pas mal de points : il se passe tellement de choses que si un élément est mis de côté un ou deux chapitres, c'est fini. J'ai vu qu'à un moment dans le topic, tu as fait un genre de "Previously", tu as recommencé dans le tome 2 ?
Pour le coup du Previously, non, il n'y en n'a pas dans le Tome II. Après, à voir si c'est vraiment nécessaire. Question de la voix, les réponses arrivent et arriveront, mais pas de spoiler ! :-P - Citation :
- En tout cas, je trouve le récit bien plus équilibré qu'au début. Certes, à part le trio hérité de la série (Mc Kay, Weir, Jackson), les personnages ne sont pas encore beaucoup exploités (Shanti apparaît régulièrement, mais dans une situation telle que finalement, on n'a pas vraiment de développements sur elle), mais ça passe déjà bien mieux vu qu'ils sont tous pris dans le feu de l'action. Evidemment, je pense qu'il vaut mieux pour toi d'essayer de les développer un peu plus par la suite (si tu ne l'as pas déjà fait ^^), mais là, ce n'était pas gênant.
Je confirme, on voit bien plus les personnages par la suite, la transition entre les deux Tomes étant aussi une transition entre un récit orienté sur les systèmes et sociétés vers un centré sur les personnages. Pour ce qui est du dernier, je ne sais pas encore. - Citation :
- Le tome 1 finit donc après un joli climax, et s'il a résolu pas mal de questions (tout en introduisant quelques nouvelles interrogations pour la suite), on est paradoxalement encore plus curieux de savoir ce qui va se passer. On a beau connaître l'ennemi, la seule manoeuvre défense qui reste à ses adversaires, c'est de pleurer très fort en implorant une pitié arachnide. Et les Araignées sont des animaux bien connus pour leur pitié et leur tendresse, j'imagine que c'est pour ça que tu les as choisis ! Bref, comme à leur habitué, les Jaffas vont se faire humilier sans rien comprendre et les terriens vont devoir croiser les doigts très fort.
Hé hé, les choses vont se complexifier encore un peu (ça ne serait pas marrant sinon), mais je te laisse la surprise, oki ? - Citation :
- En parlant de races, j'aimais beaucoup les piques de McKay sur le fait que les Anciens étaient des quiches d'un point de vue militaire - c'est tellement vrai ^^ De manière générale, l'échange de crise du chapitre final était excellent.
Sur certains aspects civilisationnels, ils l'étaient. Sur d'autres, individuels, les choses sont quelque peu différentes. Voilà, voilà, heureux que cela t'ai plu et merci du temps passé à la rédaction du comm' ! Pour ce qui est du Tome III, pas d'inquiétude, ça se continue, il faut juste établir la nouvelle dynamique d'écriture et de correction, mais sachez juste que les chapitres 2 à 4 sont finis et le 5 presque. |
| | | AuBe in Arcadia Chrysalide Astéroïdale
Nombre de messages : 56 Age : 43
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] Mer 29 Fév 2012 - 19:34 | |
| Bonjour ! Alors, j'ai fini le tome 1, je l'ai dévoré même (merci pour le pdf, au passage). Et j'étais même tellement enthousiaste à la fin que j'ai fait deux choses : - commencer le tome 2 et me dire que je vais mettre une éternité à le lire (quatre mois pour 86000 mots... le 2 en fait 25000, argl) - je me suis aussi permis de faire une fiche de recommandation, que j'ai posté sur un forum qui recommande des bonnes fics (sur lequel il y a une grande majorité de filles, mais on ne sait jamais, ça peut ramener des lecteurs potentiels) Et puis je pense sincèrement qu'il faut faire de la pub pour cette fic. Donc voilà, je copie colle ci-dessous le texte que j'ai mis là-bas : 1- Effet Papillon « Effet Papillon » est un texte qui n'a pas vraiment sa place dans un forum dont le fond est rose, mais son excellente qualité mérite qu'on le fasse connaître en dehors de ses cercles habituels de diffusion. Dans sa forme actuelle, « Effet Papillon » comporte trois tomes. Étant donné que je lis assez lentement, je me contenterai de recommander ici le premier, que j'ai lu en entier et que je qualifierais de « gros prologue ». Sa lecture permet de déduire que son auteur est un scientifique nourri aux films de guerre américains et aux livres de Tom Clancy. Et aussi que c'est un civil. Enfin, « Effet Papillon » ravira n'importe quel amateur de Miles Vorkosigan et d'Honor Harrington, en plus, bien sûr, d'être apprécié par les fans de Stargate option « l'espace est un immense terrain de jeu pour gros vaisseaux surarmés » (n'espérez même pas trouver le moindre Sam/Jack, Daniel/Vala ou autre Daniel/Jack là dedans). Le scénario est construit sur un « et si… » basique (en l'occurrence, « et si les Oris n'avaient pas été contactés »), qui possède la particularité d'être prouvé scientifiquement au moyen d'une demi-boucle temporelle aboutissant à la création d'une branche dimensionnelle parallèle (technique qui est d'ailleurs également utilisée dans la série) et qui révèle très vite sa complexité. L'auteur a fourni un travail de recherche impressionnant pour rendre l'ensemble le plus réaliste possible, que ce soit d'un point de vue scientifique, stratégique, géopolitique ou xénobiologique. Chaque parti en présence est détaillé avec ses différences, ses gouvernements aux objectifs plus ou moins convergents, ses services de renseignements, ses espions, ses querelles intestines, ses relations diplomatiques et autres complots pittoresques. Le suspense est bien présent, et l'on suit les pérégrinations des principaux protagonistes en se demandant : 1) comment ils vont se tirer de cette situation ; 2) quel est le lien entre eux tous ; 3) qui sont ces méchants si mystérieux ; 4) pourquoi l'auteur termine son tome 1 sur un cliffhanger aussi vicieux. Le style est efficace tant pour les scènes d'action que pour les paragraphes plus introspectifs, le vocabulaire recherché, la technologie cohérente et les explosions nucléaires détaillées à la gigatonne près. D'un autre côté, le lecteur a tout intérêt à ne pas être allergique au technoblabla, et je lui conseille de posséder un minimum de connaissances militaires et un goût certain pour la géopolitique en situation de crise. Bien sûr, on y trouve un certain nombre de fautes, notamment des fautes d'accord d'adjectif, mais aussi des fautes d'inattention dues à une réécriture des chapitres (en particulier des verbes doublés à certains endroits, où la phrase a visiblement été tournée différemment mais où la version précédente n'a pas été totalement effacée). Sans avoir poussé le vice jusqu'à compter, je pense que ça peut nous donner une moyenne d'une à deux fautes par chapitre, ce qui est tout à fait honorable. La typographie des dialogues est également variable (avec ou sans guillemets selon l'avancement du texte). D'un point de vue personnel, je regretterai seulement que l'auteur ait permis à l'armée de l'air de prendre le pas sur l'aéronavale à bord d'un porte-avions, fût-il spatial, et qu'il s'obstine à utiliser l'acronyme CIC alors que c'est un des seuls qui se traduit en français. Et puis il y a quelques erreurs de grades, probablement dues à une traduction trop littérale depuis l'anglais, mais l'on ne s'en formalisera pas… Auteur : Rufus Shinra Fandom : Stargate (SG-1 et Atlantis). Post-série alternative. Connaissance du fandom : pas forcément, à condition d'être calé en SF. Peut être appréhendé avec une connaissance de base du programme Stargate (ie : une porte pour visiter d'autres planètes) et un vernis sur les extraterrestres qui peuplent le coin et leurs petites habitudes. Genre : Science-fiction pure type « space opéra », options « technologie avancée », « canons laser » et « bombes nucléaires ». Rating : 13 , mais uniquement parce que quand le CAG déploie sa CAP, on peut rapidement être perdu. Effet Papillon tome 1 : 27 chapitres, 86 000 mots, terminée disponible sur fanfic-fr, ff.net, stargate fusion et SSFS Effet Papillon tome 2 : 28 chapitres, 250 000 mots, terminée Effet Papillon tome 3 : en cours |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Effet Papillon [Tome I] | |
| |
| | | | Effet Papillon [Tome I] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|