La résurrection de Quetzalcoatl

Partie III : Le Départ



Les deux vaisseaux de guerre achevaient d’atterrir de chaque côté de l’immense pyramide déjà investie par Quetzalcóatl. Mais toute l’attention des terriens se porta sur Heather White.

- Les vaisseaux viennent faire le plein de troupes avant de partir en guerre, contre la Terre, expliqua la scientifique.
- Vous vous souvenez de ce qu’à fait Quetzalcóatl ? Demanda le lieutenant Mary Edison.
- C’est très vague, mais ça m’est revenu pendant mon sommeil… Je me revois parler à ces goa’ulds, leur réclamer leurs possessions et leurs vaisseaux pour mener une guerre…

Le lieutenant colonel Abrams regardait la jeune femme d’un air grave :

- Si vous possédiez une partie sa mémoire, pourquoi Quetzal’ vous a-t-il laissée en vie lorsqu’il a quitté votre corps ? Demanda-t-il soupçonneux. Un symbiote doit fournir beaucoup d’effort pour ne pas tuer son hôte en s’en extrayant.
- Vous pensez à un piège ? Murmura le major Cain à son supérieur.
- Je pense qu’un goa’uld ne se donneraient pas tout ce mal pour ensuite prendre le risque que son ancien hôte révèle des informations, répondit le lieutenant colonel. Il devait avoir une très bonne raison…
- C’est le cas ! S’exclama Heather, les larmes aux yeux alors qu’un douloureux mélange de souvenirs et de sensations désagréables se bousculaient dans sa tête.

Elle foudroya Len du regard. Elle avait enduré une terrible épreuve mais elle avait survécue, ce n’était pas un misérable militaire qui allait lui marcher sur les pieds.

- Quetzalcóatl hait les humains, il me haïssait moi ! Expliqua Heather en criant à moitié. Il avait hâte de prendre un nouvel hôte. Mais il avait aussi une bonne raison pour me maintenir en vie en sortant de mon crâne… Il voulait admirer ma mort de ses yeux, me voir le supplier de rester en vie, et enfin contempler l’expression de mon visage lorsque ses gardes tireraient sur moi !

Un long silence tomba. Le colonel Abrams regarda la jeune femme reprendre son souffle avec difficulté. Il se sentit tout à coup mal à l’aise. C’est lui qui avait qui avait pris l’initiative de tout tenter pour la sauver. Il avait su d’instinct qu’elle n’était pas condamnée et qu’ils auraient besoin d’elle. Elle paraissait complètement sincère et ne voulait que les alerter du danger. Il ne pouvait pas imaginer avoir perdu un homme dans un sauvetage inutile, il ne pouvait pas croire qu’elle mentait… Mais alors pourquoi avait-il été aussi méfiant ?
La réponse était Khépri ! Toujours lui ! Sa capture par ce goa’uld avait complètement changé son comportement. Il ne connaissait que trop bien les plans machiavéliques des goa’ulds. En fait, il était plus que méfiant, il était terrifié à l’idée que l’un de ces parasites puissent lui tendre un piège ou essaye de les capturer. Il avait trop souffert, son ancienne équipe aussi…

- Maintenant vous pouvez m’écouter ou choisir de m’ignorer ! Lança Heather à nouveau combative.
- On vous écoute, répondit Len en essayant tant bien que mal de sourire.
- Quetzalcóatl parlait par ma bouche, je n’ai pas compris tout ce qu’il a dit. J’étais comme prisonnière. Il a exigé de l’aide d’autres goa’ulds. Ils veulent trouver de nouveaux hôtes sur Terre, il n’y a pas assez d’humains dans cette galaxie. Il a lu en moi, il sait que nous n’avons ni vaisseau ni arme pour nous défendre. Le reste est plus flou… Il a parlé des… Altérans qui sont partis, qu’ils ne pourraient plus l’empêcher de conquérir la Terre… Je ne me souviens plus de la suite mais cela n’avait pas plus de sens.
- Mais si ! S’exclama le docteur Hewitt. C’est pour ça que le vaisseau de Quetzou était sous terre ! Les anciens ont dû l’abattre ! Et il s’est réfugié dans un caisson de survie avant le crash et il y est resté jusqu’à hier.
- Vous m’avez convaincu, admit le lieutenant colonel Abrams. Alors nous n’avons pas de temps à perdre, il faut l’arrêter ! Mais d’abord retournons à la porte des étoiles pour voir si le SGC ne nous pas envoyé quelque chose d’utile.

Heather les regarda étrangement :

- La porte des étoiles ? Les anciens ? Vous n’avez même pas eu l’air surpris par ce que je vous ai raconté. Mais de quoi êtes vous au courant, au juste ?

Les quatre militaires restèrent muets, mais le docteur Finey, le collègue d’Heather s’empressa de lui répondre :

- Ils savent tout ! Ils savent plus de choses que nous et ils nous cachent des choses ! Ils arrivent à se servir de cet anneau de malheur, celui qui nous a expédié ici. Ils connaissent ces créatures, les goatrucs…
- Mais comment est-ce possible ? Demanda Heather. Nous avons trouvé ce vaisseau seulement avant-hier soir et ils n’y ont pas eu accès…

Les deux archéologues se retournèrent vers les membres de SG10.

- Je crois qu’il faudrait leur dire, dit le lieutenant Mary Edison.
- La situation l’exige, ajouta le major Cain.
- Vous avez raison, approuva Len. Lieutenant, je vous laisse leur expliquer pendant que nous allons à la porte.
- Alors ? Redemanda Heather.
- Je vais tout vous raconter, commença Mary. En 1928, une équipe archéologique trouva un anneau dans le sable du désert près de Gizeh : la porte des étoiles. Mais ce n’est qu’il y a une dizaine d’année que l’armée de l’air des Etats-Unis trouva comment la faire fonctionner…


Pendant ce temps, SG1 et les généraux O’Neill et Landry se réunirent à nouveau dans la salle de briefing pour reprendre la discussion interrompue par l’attaque du SGC. Le docteur Daniel Jackson s’apprêtait à prendre la parole. L’archéologue jeta un bref coup d’œil à ses notes puis réajusta ses lunettes :

- Quetzalcóatl était le dieu principal de la mythologie Aztèque. Il est aussi connu chez les mayas sous le nom de Kukulkan. Son nom signifie « serpent à plumes » et il incarne aussi l’étoile du matin. Mais le plus intéressant c’est que l’on retrouve plusieurs personnages historiques portant son nom, le titre de « Quetzalcóatl » était même attribué aux dirigeants de certaines citées Aztèques…
- Vous voulez dire qu’en fait ces gens étaient les hôtes de Quetzamachinchose ? Demanda Jack en grimaçant.
- C’est possible, acquiesça Daniel.
- Pourtant les datations montrent qu’à l’époque de l’empire Aztèque, le vaisseau de Quetzalcóatl était déjà sous Terre. Il ne pouvait pas être au dehors, rétorqua Sam.
- Je suis d’accord, la datation montre que Quetzalcóatl était présent sur Terre avant même la venue de Râ. En fait cela coïncide avec l’abandon d’Atlantis et le retour des anciens sur Terre vers -10 000. Quetzalcóatl a dû perdre la guerre contre les anciens avant que ceux-ci ne quittent la voie Lactée ou effectuent l’ascension, sinon il n’aurait jamais laissé Râ s’installer sur Terre. Tous les signes goa’ulds ultérieurs en Amérique Centrale : les pyramides, la mythologie et le titre de « Quetzalcóatl » ne sont que des restes ancrés dans la culture des populations.
- Donc… On n’a pas de soucis à se faire ? Demanda Jack en grimaçant car il n’avait pas bien suivit le raisonnement.
- Au contraire, répondit l’archéologue, cela montre à quel point il a réussi à influencer les peuples qu’il a conquis. Quetzalcóatl est arrivé sur Terre bien avant Râ et son culte n’a disparu qu’au XVIIème siècle à cause de la conquête de l’Amérique du Sud par les espagnols. Si Quetzalcóatl est retourné sur une planète dont la population lui est restée aussi fidèle, il n’aura aucun mal à se faire vénérer à nouveau et à retrouver sa puissance.
- Vous êtes sûr, Daniel ? Demanda Cameron un peu surpris. Vous croyez qu’après 12 000 ans il y a encore quelqu’un qui l’attend sur une planète paumée ?!
- Il y a une légende Aztèque qui parle du départ de Quetzalcóatl et qui dit qu’il reviendra un jour. C’est en se servant de cette légende et en se faisant passer pour leur dieu que Cortés a conquis et détruit l’empire Aztèque.
- Ce Cortès était un goa’uld ? Demanda Teal’c.
- Non, ce n’était qu’un humain comme nous, expliqua Daniel. Alors imaginez ce que peut faire un goa’uld !
- Ah oui, là on a du soucis à se faire ! S’exclama Jack.


Une fois le briefing achevé, le Général Landry invita Jack dans son bureau pour une conversation privée. L’ancien dirigeant du SGC, regarda la pièce de bas en haut.

- Oh ! La décoration de cette pièce est très… Différente !
- Jack ! S’exclama Landry pour le ramener à l’ordre.
- Désolé, je t’écoute Hank.
- Ce que je t’ai dit tout à l’heure c’est vrai…

O’Neill regarda son ami de travers.

- Je n’aurais jamais dû ouvrir l’iris pour si peu. Sans tes réflexes pour le refermer, continua-t-il, nous aurions eu à faire face à une véritable invasion. Grâce à toi il n’y a eu que quatre intrus. Si tu n’avais pas été là, je pense qu’à l’heure actuelle le programme d’autodestruction aurait anéanti la base. Je crois que tu devrais revenir ici…
- Tu veux dire reprendre mon poste au SGC ? Demanda son interlocuteur surpris.
- Oui ! Regarde les choses en face ! Tu es beaucoup plus à l’aise que moi. Tu arrives parfaitement à gérer les situations de crise et tout le monde t’adore ici !
- Non mais ça va pas !!?? S’exclama Jack. Tu verras quand tu auras passé huit ans dans cette base tu pourras verrouiller l’iris les yeux fermés. Et si tu crois que j’arrivais à gérer tout tout seul lorsque je dirigeais le SGC… Mais voyons ! Sans Carter, Daniel et Teal’c la montagne aurait explosé et nous aurions tous des yeux qui s’allument ! Si je n’avais pas eu entièrement confiance en toi je ne t’aurais jamais demandé de prendre la relève… Et tu ne pourras jamais faire un plus mauvais général que moi !

Les deux hommes se regardèrent sans rien dire.

- Merci Jack ! Et que cette conversation ne sorte pas d’ici, sinon je raconte tout sur la fois où tu as fait exprès d’oublier Jonas sur une planète, s’exclama Landry en riant.
- Je n’aurais pas dû te raconter cette histoire…


De leur côté, Sam et Teal’c se rendirent dans une des salles de l’infirmerie, reconvertie en morgue pour l’occasion. Les corps nus de deux des assaillants reposaient sur des tables, les deux autres avaient été totalement détruits dans l’explosion du C4. Le docteur Lam abandonna la dissection de l’un des extraterrestres et se dirigea vers ses deux visiteurs.

- Vous aviez raison, c’étaient bien des goa’ulds. Lorsque les symbiotes sont morts, les corps des hôtes les ont éliminé trop rapidement pour que je puisse faire des tests précis sur les parasites. Mais je sais de quoi sont morts les hôtes. Le premier a eu la moelle épinière sectionnée par une lame assez courte.
- C’est exact, confirma Teal’c, le général O’Neill l’a poignardé dans le dos.
- Oui, cela correspond… Mais comment dites-vous que l’autre est mort ?
- Nous lui avons tiré dessus à trois reprises avec un zat’nik’tel, raconta Teal’c.
- Son corps n’aurait pas dû être désintégré ? Demanda le docteur intriguée.
- Si, mais les décharges n’étaient pas directes, expliqua Sam. Les impulsions ont été conduites à travers le bouclier par les lances, il est possible qu’en passant au niveau du champ de force elles aient perdu un peu d’énergie. Ce doit être pour ça que son corps n’a pas disparu.
- En tout cas je peux vous affirmer que ce n’est que la troisième décharge qui a été fatale, sinon son corps aurait été beaucoup plus endommagé… Alors que dans le cas présent la cause de la mort est un simple arrêt cardiaque. Les autres organes sont parfaitement intacts, même le cerveau ne présentait pas de lésions lorsque que je l’ai extrait…
- Ces soldats sont vraiment très redoutables, dit Teal’c en levant son sourcil. S’ils avaient été plus nombreux nous n’aurions peut être pas été victorieux.
- Vous trouverez sûrement plus d’information en étudiant leur équipement, dit Lam. J’ai demandé à ce qu’il soit apporté dans votre laboratoire.

Quand les deux amis arrivèrent dans le labo de Sam, Cameron les y attendait.

- Jackson est retourné au Honduras pour étudier le vaisseau, expliqua ce dernier, et moi je viens vous aider à farfouiller dans l’équipement de nos amis les défunts aliens…

Ils se dirigèrent vers la table où étaient disposées les affaires.

- Il y a surtout des vêtements, fit remarquer Teal’c.
- Oui, mais il y a aussi leurs armes, répondit Sam en attrapant une lance. Les zat’nik’tels les ont abîmées, mais voyons si j’arrive à en refaire fonctionner une.

L’arme mesurait approximativement deux mètres de long une fois déployée. Elle était très effilée, mais les extrémités s’épaississaient pour prendre la forme de cristaux en losange. Sam entreprit d’opérer l’arme. Elle ouvrit un petit clapet situé à un bout, pendant que Cameron observait toujours le reste des objets avec curiosité.

- Vous croyez que c’était ça leur générateur de bouclier ? Demanda-t-il en brandissant un petit appareil ovale qui luisait légèrement, lié à une lanière de cuir.
- Oui ça ne peut être que ça, approuva Sam.
- Ils avaient ces appareils attachés autour du biceps gauche, dit Teal’c.
- Alors on va voir si ça marche encore ! Déclara Cameron en attachant le dispositif à son bras comme l’avait indiqué Teal’c.

Le lieutenant colonel marcha un peu dans la pièce mais ne remarqua rien de changé :

- Je crois qu’il n’y a qu’une façon de le tester, Teal’c frappez moi ! Demanda Cameron en faisant signe au jaffa d’approcher.

Teal’c leva son sourcil et frappa son coéquipier sans prévenir, en plein sur la joue. Celui-ci s’écroula par terre.

- Mouarf ! S’exclama Cameron de douleur en se roulant sur le dos. Vous auriez pu y aller plus doucement ! Mais pourquoi le bouclier n’a pas fonctionné ?
- C’est simple, expliqua Sam, ce bouclier est identique à ceux des goa’ulds, il n’arrête que les objets ou rayons très énergétiques. Et ce n’est pas le cas du poing de Teal’c.
- Et pourtant ça fait quand même très mal ! Dit-il en se relevant avec une main posée sur sa joue douloureuse. Mais pourquoi ne m’avez-vous pas prévenu avant ?!
- C’était pour voir si je ne me trompais pas, dit Sam avec un large sourire aux lèvres.
- Mais le champ peut arrêter les tirs des lances jaffas ? Demanda Mitchell.
- C’est exact, confirma Teal’c.
- Alors qu’attendez vous pour me tirer dessus ?
- Avec joie Mitchell !

Teal’c attrapa sa lance jaffa qui avait été emmenée au labo en prévision de ce genre de tests. Il la dirigea droit sur Cameron, son extrémité s’ouvrir en dégageant des étincelles orangée et…

- Teal’c, je crois que vous devriez arrêter de vous amuser maintenant ! S’exclama Sam.
- Oui, c’est certain, approuva le jaffa en relevant son arme.
- Qu’est-ce qu’il y a ? Demanda Cameron intrigué.
- Il y a que ce bouclier ne fonctionne que si vous avez du naquada dans le sang, dit Carter. Sinon on l’aurait vu se mettre en marche.
- Quoi ??? Vous voulez dire que vous étiez au courant depuis le début et vous m’avez laissé me faire taper dessus et… Et Teal’c allait me tuer !!! Cria-t-il.
- C’est vous qui me l’aviez demandé ! Dit Teal’c en levant le sourcil d’amusement devant le regard terrifié de Cameron.

Sam referma la coque de la lance qu’elle avait tenté de réparer pendant les expérimentations hasardeuses de Mitchell.

- Est-elle en état de fonctionnement ? Demanda Teal’c.
- Il faut essayer, j’ai changé l’ampoule de naquada qui s’était brisée à cause des tirs de zat’… Je vous en prie Teal’c.

Le jaffa prit la lance en main, il la fit tourner devant lui puis la pointa sur le mannequin qui servait de cible et tira. Une rafale de plasma perfora l’abdomen de la poupée et la coupa carrément en deux. Et enfin Teal’c appuya sur un bouton et l’arme se replia pour atteindre la taille d’une matraque.

- Cette arme fonctionne parfaitement, assura Teal’c. Et elle est bien plus puissante et redoutable que les lances jaffas classiques. Et cela permet une succession de tirs beaucoup plus rapprochés. C’est… destructeur.

C’est alors que le général Landry fit irruption dans la pièce.

- Lieutenant Colonel Carter, vous allez au Honduras ! Daniel a besoin de votre aide, il n’arrive plus à contacter le monde où est coincé SG10. Le Prométhée vous attend.



Après environ une heure de marche, les terriens arrivèrent à nouveau devant la porte des étoiles, au cœur de la forêt. Une surprise les y attendait.

- Une sonde ! S’exclama le docteur Hewitt en se précipitant sur l’engin comme un enfant découvrant son cadeau de Noël.
- Le SGC ne nous a pas oublié ! Lança le major Cain soulagé.

Le lieutenant Edison arrêta de répondre aux questions des deux archéologues pour aller examiner la sonde. Malheureusement au bout d’une minute de recherches avec le docteur Hewitt, ils durent se rendre à l’évidence :

- Il n’y a rien ! Déclara le scientifique. Pas de message, pas d’arme, pas de matériel, pas de source d’énergie pour rentrer… Rien !
- Et maintenant ? Demanda Mary.

Le lieutenant colonel Len Abrams n’eut pas le temps de répondre que la porte des étoiles entra en mouvement. Un chevron s’activa.

- C’est peut être la Terre ! Proposa Hewitt.
- Ou peut être pas ! Répliqua Len alors que le deuxième chevron s’enclencha. Alors cachons-nous avant de nous faire repérer.
- Il faut mettre la sonde à l’abri ! Riposta Mary en essayant de pousser l’appareil en vain.
- Nous n’avons pas le temps ! Lança Len en attrapant la jeune femme à la taille pour la traîner derrière des buissons.

Les autres firent comme eux. Et, quelques secondes plus tard le septième chevron se verrouilla. Après l’explosion habituelle, l’horizon des évènements d’un bleu aqueux se forma. C’est alors que Len remarqua un morceau de papier chiffonné, par terre juste devant la porte des étoiles. Peut être était-ce le message du SGC tant attendu. Il ne pouvait pas laisser quelqu’un d’autre en prendre possession. Pour l’instant rien n’avait franchi le vortex, alors il saisit sa chance. D’un plongeon il attrapa le papier sous les yeux ébahis de son équipe, puis il fit demi-tour le plus vite possible et sauta de nouveau dans les buissons.
Mary, tapie dans la végétation juste à côté de lui, le regarda avec incompréhension :

- Mais qu’est-ce vous… ?

Elle se tut avant d’avoir fini sa question quand Len exhiba fièrement le morceau de papier qu’il venait de récupérer.

Au même moment un individu émergea de l’horizon des évènements dans un bruit de succion. Les six terriens firent silence total et s’efforcèrent de ne pas bouger un seul muscle, tout en observant le nouveau venu.

En réalité c’était une femme, aux longs cheveux châtains. Le soir commençait à faire baisser la luminosité dans la forêt, mais ils pouvaient encore très bien la discerner. Elle était vêtue d’une robe noire qui semblaient être faite d’un seul morceau de tissu, comme une toge. Mais ce qui choquait le plus était la lividité extrême de son teint, sa peau était blanche ou plutôt bleue pâle.
En observant les alentours, ses yeux s’allumèrent, révélant la créature qui vivait en elle. Elle remarqua tout de suite la présence de la sonde d’exploration terrienne. Elle s’en approcha, tandis que la porte des étoiles rematérialisait de nouvelles formes humaines.
Cinq hommes vêtus d’armures en métal noir venaient d’arriver par la porte. Chacun avait une corde nouée autour de son cou. Ils avaient les cheveux noirs comme les habitants de la planète, par contre, tout comme la femme, leurs peaux étaient blêmes et leurs lèvres cyanosées. A vrai dire ils ressemblaient plus à des cadavres qu’à des humains.
Ils se mirent à avancer d’un pas cadencé pour permettre la venue de cinq autres de leurs semblables, puis encore cinq autre et encore… Devant les yeux horrifiés de SG10, la porte des étoiles s’était transformée en porte de l’enfer, laissant s’échapper un flot continu de soldats morts. Ils comprirent alors, Quetzalcóatl rassemblait ses troupes.
Pendant ce temps la femme aux longs cheveux observait la sonde à bonne distance. Elle semblait se méfier de l’appareil, elle ne devait n’avoir jamais rien vu de comparable. Elle saisit ce qui ressemblait à un zat’nik’tel orange chromé et le pointa dessus. Une onde, presque invisible mais légèrement bleutée, déforma l’air et s’abattit sur la sonde qui prit feu. Quelques secondes plus tard une explosion pulvérisa l’engin et enflamma les branches d’un arbre.

Heather sursauta, tandis que quelques débris retombaient en finissant de se consumer. Cette femme, ou plutôt ce goa’uld, avait éveillé une impression de déjà vu chez elle. Elle n’arrivait pas à se souvenir de quoi, mais elle savait que l’information était stockée dans son subconscient. Le lieutenant Edison lui avait expliqué que ces parasites prenaient l’identité de dieux de diverses mythologies, et elle était archéologue spécialisée dans les civilisations précolombienne… Ça y est, elle savait.

La goa’uld prit la tête du régiment qui ne cessait de s’agrandir au fur et à mesure que de nouveaux soldats arrivaient par la porte des étoiles. Ils marchaient vers la citée. Len réussit à détacher ses yeux de ce défilé pour étudier le morceau de papier qu’il avait réussi à sauver in extremis :

Contact tous les jours à 10h et 18h.
Général O’Neill.

On ne les avait pas oubliés ! Et avec un peu de chance, le SGC allait pouvoir leur envoyer le générateur qui leur permettrait de rentrer. Ils n’avaient plus qu’à attendre… Len regarda sa montre, et sa gorge se noua. Il était 10h10 et la porte des étoiles était toujours bloquée par l’arrivée des guerriers. La Terre ne pouvait les contacter que lorsque le vortex se refermerait et avant qu’il ne se rouvre… Mais en auraient-ils le temps ?
Il fallait l’espérer, car ils devaient absolument les prévenir de l’invasion de Quetzalcóatl. Car sans préparation, ils n’auraient aucune chance de le repousser.



- Que se passe-t-il Daniel ? Demanda Samantha en arrivant dans la salle de la porte du vaisseau enfouit sous la jungle du Honduras.

Le Docteur Jackson s’acharnait sur les symboles du DHD.

- Je n’arrive pas à rentrer les coordonnées de la planète ! S’exclama l’homme exaspéré. Je crois que Quetzalcóatl a enterré sa porte pour que personne d’autre ne puisse le suivre.
- Vous essayez depuis combien de temps ?
- Un peu plus de vingt minutes, mais aucune réponse.
- Il est possible aussi que la porte soit en activité. Mais ils ne pourront pas maintenir un vortex plus de 38 minutes, c’est là que nous devront essayer de composer les coordonnées !
- Mais nous ne savons pas quand ils ont commencé à utiliser leur porte… Objecta Daniel.
- C’est pour ça qu’il ne faut pas arrêter d’essayer d’entrer l’adresse, s’exclama Sam.
- En espérant que nous ayons de la chance… Et que leur porte des étoiles ne soit pas sous terre, dit Jackson en recommençant à composer la série de symboles.

Sam regarda les chevrons s’enclencher, jusqu’au septième. Mais le huitième refusa encore d’entrer.

Après une attente qui sembla interminable à SG10, les derniers hommes qui venaient d’arriver par la porte des étoiles furent hors de vue et le vortex se referma. Comme il n’y avait plus aucun danger, les terriens se réunirent à découvert.

- Ces types faisaient froid dans le dos ! S’exclama Hewitt.
- Mais d’où ils sortaient et que faisaient-ils ? Demanda le docteur Finey.
- C’étaient les troupes du goa’uld Ixtab qui arrivaient d’une de ses planètes, répondit Heather White. Et la femelle goa’uld doit certainement être sous ses ordres.

Les autres la regardèrent bizarrement.

- Mais oui, Ixtab est la déesse maya du suicide ! expliqua Finey. Pour que leurs âmes aillent au paradis, certains mayas se pendaient… D’ailleurs on aurait pu croire que ces gens venaient de se pendre… Oh mais c’est horrible ! Vous croyez vraiment que c’étaient des morts-vivants ???
- Ne soyez pas stupide, les zombis n’existent pas, répondit le colonel Abrams. Un peu de maquillage et de corde et le tour est joué !
- Alors comme ça vous me parlez tout le temps d’extraterrestres, mais les morts-vivants c’est trop fou pour vous ?! Demanda le scientifique énervé. J’aurai dû…

Il arrêta sa phrase car la porte des étoiles recommença à bouger. Len avait oublié de parler du mot aux autres, maintenant était justement le moment opportun :

- J’ai ramassé ce mot qui provient de la Terre, ils essayent de nous contacter… Mais c’est peut être aussi d’autres armées goa’ulds qui arrivent, alors il va falloir de nouveau se cacher. Tous groupés cette fois-ci, car si ce n’est pas le SGC, il faudra retourner vers la ville pour essayer de trouver un moyen de détruire les vaisseaux.

Len avait été tellement autoritaire que tout le monde obéit sans discuter. Le kawoosh illumina les arbres. L’horizon des évènements se forma et resta immobile pendant une minute. Len réalisa qu’il n’avait pas compté le nombre de chevrons enclenché et qu’il ne pouvait pas le voir d’ici. Il ne saurait qui avait activé la porte que quand quelque chose ou quelqu’un arriverait par le vortex. Mais pour l’instant il ne se passait absolument rien. Il était maintenant plus de dix heures et demi, pourvu que le SGC n’ait pas abandonné avant. Tout leur avenir, tout l’avenir de la Terre allait se jouer maintenant.



Désormais sous les traits d’un jeune empereur Aztèque, Quetzalcóatl contemplait la vue depuis la plus haute fenêtre au sommet de son vaisseau pyramidal. Comme plus de 10 000 ans auparavant, ses premiers soldats embarquaient à bord de ses vaisseaux et ils se dirigeraient à nouveau vers la Terre.


Il y a 10 000 ans

Tous les vaisseaux anciens protégeant l’avant-poste d’Aztlan dans la galaxie d’Andromède avaient été affectés à la guerre contre les wraiths, et peu étaient revenus en état d’affronter une autre attaque. C’est pour cela que le goa’uld avait balayé toute résistance aussi facilement.
Maintenant il contrôlait totalement Aztlan. Cette écrasante victoire le mit en confiance. Finalement ces Altérans n’étaient pas si redoutables que ça. Il sentait la victoire totale à portée de main. Mais avant cela il fallait qu’il se prépare. Il ne se faisait pas d’illusions non plus, l’Eternité seul ne ferait pas le poids.

Il n’avait eu qu’à poser un vaisseau devant une pyramide pour que le peuple de cette planète croie qu’il était un dieu. A croire que ces primitifs n’avaient jamais rien vu de pareil, sûrement à cause d’une des règles stupides de ces Altérans : pas d’interférences technologiques. Leur avant-poste était occulté et leurs vaisseaux étaient toujours restés en orbite éloignée. Enfin autant profiter de la situation, et le nom de cette divinité, Quetzalcóatl, lui plaisait bien.
Alors il mit ses sujets au travail. Au lieu de construite ces stupides monuments pyramidaux, ils allaient s’en servir comme échafaudages pour construire les premiers vaisseaux de sa flotte personnelle. Bien que son hôte fût réticent au départ, il réussit à s’accaparer ses connaissances technologiques. Par contre sans plan précis ni usine de montage en chaîne, il adapta la technologie à son gré.
Et, plusieurs années après son arrivée à Aztlan, il avait quitté son royaume… Pour n’y revenir que dix mille ans plus tard, même si pour lui cela ne semblait n’avoir duré qu’un jour.


Présent

Mais cette fois-ci, les choses se dérouleraient autrement. Il avait lu en cette femelle humaine. Les anciens n’occupaient plus la Terre, et la technologie des terriens actuels était pour le moins négligeable.
Néanmoins, ce goa’uld de la Voie Lactée, Khépri, l’avait prévenu concernant les Tauris. Ils étaient capables de défaire n’importe quel ennemi aussi puissant qu’il soit, en s’accaparant l’armement de races plus évoluées comme les Altérans. Mais leur compréhension n’en était que limitée.
Ce qui l’inquiétait le plus, était surtout qu’il n’avait aucune nouvelle des gardes d’élite qu’il avait envoyé sur Terre. Ils avaient été vaincus, de toute évidence. Mais qu’est-ce qui l’attendait au juste sur cette planète ? Il avait encore un moyen de le savoir…



L’attente devenait insoutenable pour SG10… Mais soudain Len entendit le petit grésillement caractéristique qu’émettait sa radio quand elle recevait un signal.

- Ici le lieutenant colonel Abrams de SG10, dit il en portant l’appareil à sa bouche.
- Vous avez un signal radio ? Demanda le major Cain en se précipitant vers son supérieur.
- Ici le lieutenant colonel Carter, répondit son interlocutrice via la radio. Contente de vous parler.
- Oui ! C’est SG1 ! S’exclama Cain.

Tout le monde s’approcha de la radio et se tut pour bien entendre chaque mot qui en sortirait.

- Nous aussi nous sommes très contents de vous entendre ! Répondit Abrams. Mais nous avons une mauvaise nouvelle. Quetzalcóatl s’apprête à envahir la Terre ! Nous savons qu’ils dispose d’au moins trois vaisseaux pyra…
- En fait cinq ! Rectifia Heather en tirant la radio vers elle. Quatre vaisseaux qu’il a réclamé à d’autres goa’ulds plus le sien !
- Le Prométhée ne pourra pas faire face… Mais qui parle ? Demanda Sam.
- C’est le docteur White ! Répondit Len en ramenant la radio à lui. Nous avons réussit à la sauver du goa’uld mais le capitaine Person y est resté pendant l’opération… C’est elle qui nous a prévenu des projets de Quetzal.
- C’est très inquiétant ! Nous allons tout de suite alerter le SGC. Pouvez-vous nous donner de plus amples informations sur votre situation et celle de l’ennemi ? Qu’est devenue la sonde ?
- Détruite par les troupes d’une alliée de Quetzal… Ix…
- Ixtab ! Compléta Heather agrippée à l’appareil.
- Donnez-moi ça ! Lança Hewitt en confisquant la radio au militaire et à l’archéologue. Désolé colonel, mais je dois savoir ! Ici le docteur Hewitt, dit-il à l’attention de Sam, avez-vous un moyen de nous ramener ?
- Malheureusement non, mais nous travaillons dessus. Atlantis a besoin de son E2PZ pour se protéger des wraiths et nous n’avons rien d’aussi puissant… Mais en attendant nous pouvons vous envoyer tout ce que vous voulez… Mais c’est important, nous devons avoir le maximum d’informations sur Quetzalcóatl !

Le lieutenant colonel Abrams récupéra sa radio et résuma tout ce qui s’était passé depuis leur arrivée dans la galaxie. Ensuite Daniel et Sam leur envoyèrent des rations et des munitions, y compris un uniforme militaire pour le docteur White qui portait encore les lambeaux de la robe de cérémonie de Quetzalcóatl.

- Avez-vous un moyen de bloquer votre porte des étoiles pour empêcher l’arrivée du reste des troupes ? Demanda Sam. Ça pourrait les retarder un peu.
- Non, mais il existe un autre moyen, par contre il nous faudrait un peu plus de matériel… Répondit Len.




Quetzalcóatl, se tenait à présent devant Ixtab, la goa’uld qu’il avait rencontré la veille lors de la réunion des dieux. Elle ressemblait beaucoup à ses sujets. Ses longs cheveux noirs et lisses contrastaient avec un teint de porcelaine teinté de bleu, à l’exception de ses joues noircies d’encre. Ses traits étaient harmonieux, mais son visage reflétaient sa froideur intérieur ; et son corps sculptural, mis en valeur par une longue robe très décolletée, inspirait plus la crainte de la mort que l’admiration.
Son emblème, une corde nouée, entourait son coup. Elle portait cet attribut fièrement afin que nul n’oublie qu’elle était la déesse du suicide. Et tous ses soldats devaient faire de même, pour que tous sachent d’où ils venaient…

C’est alors qu’arriva une autre goa’uld dans la pièce :

- Vous m’avez demandée, mère ? Dit-elle en s’inclinant devant Ixtab.
- Non ! C’est moi qui t’ai demandé ! S’exclama Quetzalcóatl d’une voix rauque.

La jeune femme, tomba subitement à genoux. Sa respiration s’accéléra, elle semblait suffoquer devant les yeux haineux du faux dieu toujours assis.

- Comment as-tu pu être aussi stupide ? Cria-t-il.
- Je… Je ne… comprends pas… Réussit difficilement à articuler la fille d’Ixtab.
- Tu as détruit l’appareil que les terriens ont envoyé par la porte des étoiles !
- C’était peu… peut-être une arme… ou un piège !
- C’était aussi le moyen d’en apprendre plus sur eux ! S’exclama le dieu.

Un bruit sec résonna dans la salle. La goa’uld tomba inerte à terre, la nuque brisée.

- Je ne veux plus la revoir ! Sinon la prochaine fois tu n’aura plus rien à régénérer dans ton sarcophage, menaça Quetzalcóatl.
- Comme tu voudras, répondit Ixtab en contenant sa colère sachant qu’elle ne pouvait pas lutter contre le goa’uld.
- Heureusement j’ai encore une source informations… Dit le serpent à plumes en se levant.



Les alentours du grand anneau de pierre étaient à présent déserts. La lueur bleue du passage interplanétaire n’éclairait plus les arbres de la dense forêt, mais plus pour très longtemps. Sept chevrons verts s’activèrent et un vortex refit son apparition.
Un grand homme arriva. Il était couvert de la tête aux pieds d’une armure noire et d’un casque à l’effigie de la tête d’un félin aux yeux jaunes, lumineux dans l’obscurité de la nuit naissante. D’autres individus aux armures dorées tachetées de noir le suivirent, tandis qu’il s’avança vers le chemin de briques menant à Aztlan.
Mais le leader des fauves s’arrêta net lorsqu’il sentit sa cheville heurter un petit obstacle qu’il n’avait pas vu. Il n’eut pas le temps de comprendre que c’était le fil relié au détonateur d’une mine. Une explosion l’engloutit. En quelques secondes le reste des hommes fut réduit à l’état de débris calcinés.

C’est alors que les membres de SG10 commencèrent à mitrailler tous ceux qui franchissaient l’horizon des évènements, depuis leurs cachettes disséminées parmi les arbres. Le docteur Finey et le docteur White, armés pour l’occasion, tiraient aussi sans relâche sur ceux que la jeune femme avait identifiés comme étant les jaffas jaguars du goa’uld Kinich Ahau. C’était un dieu solaire qui se transformait en jaguar la nuit.
Pour les terriens, le but de toute cette manœuvre était de faire un maximum de dégâts, sans laisser à l’ennemi la chance de pouvoir répliquer. Dans un premier temps, les corps des opposants sans défense commencèrent à s’entasser devant la porte des étoiles. Mais les soldats arrivaient toujours plus nombreux et leurs armures repoussaient la plupart des balles de p90.
Quand ils furent en surnombre, le lieutenant colonel Len Abrams cria « Grenades ! ». Chaque terrien envoya alors son explosif sur l’ennemi et ils profitèrent de la confusion que provoqua la série d’explosions pour disparaître dans la végétation.

Les pertes avaient été lourdes du côté goa’uld, près du quart d’un régiment décimé par un ennemi aussi imprévisible qu’inattendu. Le reste des jaffas arriva, consterné par le massacre dont avaient été victimes leurs frères. Sans attendre, ils s’organisèrent en équipes pour pourchasser et tuer ceux qui avaient osé les attaquer. Kinich Ahau était avec eux !

Après quelques kilomètres parcourus dans l’épaisse jungle, SG10 fit une pause.

- La diversion a été efficace mon colonel ! S’exclama le major Cain. Avec la pâtée qu’on leur a mis, s’ils ne sont pas retardés…
- Ce qui va surtout les retarder, c’est de nous rechercher et nous éliminer ! Répliqua Mary Edison avec une pointe de reproche dans la voix.
- C’était le plan, répondit Len. Même si ce n’est que quelques heures, cela donnera un délai supplémentaire à la Terre pour se préparer.
- Comme s’il n’y avait pas assez de gens qui rêvaient de nous dépecer sur cette planète ! S’exclama Hewitt.
- Et maintenant ? Demanda le lieutenant Edison. On reste cachés et on attend qu’ils abandonnent les recherches ?
- On peut aussi rentrer sur Terre ! Lança Heather.
- Quoi ? Demanda Hewitt. Mais je vous ai expliqué qu’on ne pouvait pas sans générateur…
- Je sais ! Mais il y a un autre moyen. C’est plutôt évident même ! Quetzalcóatl va envahir la Terre, allons-y avec lui. Embarquons sur l’un de ses vaisseaux.

C’est alors qu’une boule de plasma passa juste au-dessus de la tête de la jeune femme.


Bientôt la suite et fin de la partie III !

Ahhhhh ! J'attendais ça avec beaucoup d'impatience !


L'histoire avance assez bien. On a maintenant la certitude du but de Quetzou (oui, c'était un peu évident, c'est un peu le but ultiome de tous les Goa'uls^^) : il veut envahir la Terre ! Mais c'est bien que tu le fasses douter : il ne sait pas trop ce qui l'attend... Et s'il arrive sur Terre, il devrais avoir du fil à retordre non ?

J'commence aussi à apprécier de plus en plus le Colonel Abrams ! Son passé tourmenté avec les Goa'ulds nous promet des situations assez ... explosives :209: .

Et puis, le passage dans le labo de Sam. Excellent ! C'est pas bien de se moquer de l'ignorance de Cameron sur les technologies Goa ! . Il va avoir une jolie marque sur la joue le pauvre ...


Juste un truc à redire, la porte à été découverte en 1928, et pas en 1939 . Euh, j'crois que ya rien d'autre, quelqu'un d'autre passera après moi ^^.



Maintenant, j'veux savoir comment SG10 et les deux archéologues vont embarqués sur le vaisseau de Quetzou, et comment le Terre va se préparer...
!

Merci

Oui, la Terre est très attractive. Tous ces esclaves, hôtes ou victimes potentiels. C'est pour ça que les Goa'ulds et les Wraiths en rêvent.

Titto a écrit:

Juste un truc à redire, la porte à été découverte en 1928, et pas en 1939 .

Rectifié.

Titto a écrit:

Maintenant, j'veux savoir comment SG10 et les deux archéologues vont embarqués sur le vaisseau de Quetzou, et comment le Terre va se préparer...

Alors tu vas pas être déçu par la suite ! Tu auras toutes les réponses dans la fin de la partie III. Et y aura aussi très bientôt une situation "explosive" entre Abrams et un goa'uld. :203:

Bon, faut que j'aille écrire la suite alors !

Eheh, c'est très bon, très bon tout ça.

J'aime particulièrement les fidèles d'Ixtab . J'ai aussi aimé le fait que l'hôte ancien, que Quetza' a infesté en premier ait pu résister au parasitage. Les anciens ayant un cerveau des plus performants ^^.

Ah ! Deux commentaires avant le mien. C'est le probleme quand on change de pays.

On apprend enormement de choses tres importantes pour la suite, notemment la raison de la presence de Quetzou sur Terre, la chronologie des evenements, et surtout la situation au sein de cette autre galaxie au moment de l'arrivee de Quetzou. Je vois d'ailleurs que tu as repris ce diminutif, c'etait previsible avec un nom aussi long. ^^

Citation :

- Merci Jack ! Et que cette conversation ne sorte pas d’ici, sinon je raconte tout sur la fois où tu as fait exprès d’oublier Jonas sur une planète, s’exclama Landry en riant.

La petite scene avec Cameron n'est pas mal non plus.

Sinon, je constate une augmentation du nombre de descriptions dans ce chapitre, je vais pouvoir me mettre a mes gribouillis... des que je serais rentre chez moi. :faich\": J'aime beaucoup ces nouveaux mechants, plus rustiques, plus mechants, plus... brute de decoffrage. C'est une autre civilisation de Dieux Goa'uld, qui n'hesite pas a tatouer ou mutiler ses hôtes a qui mieux-mieux.

Bref, avec ce chapitre, ton histoire fait un grand bond en avant et decuple l'interêt que je lui porte.

Ah oui, au fait, je te signale a tout hasard que tu n'as pas modifie cette replique de Sam, alors que tu semblais d'accord avec mes explications...

Citation :

Leurs lances sont faites pour dépasser de leurs boucliers, comme ça leurs tirs ne sont pas arrêtés par leur propre bouclier. C’est leur talon d’Achille. Je crois que l’on va pouvoir les battre !

Merci Webkev et Skay pour ces deux messages très encourageants.

Je suis content que vous aimiez mes personnages. Je sais que des goa'ulds c'est pas très original, mais j'ai essayé de leur donner un petit truc en plus.

Skay-39 a écrit:

J'aime beaucoup ces nouveaux mechants, plus rustiques, plus mechants, plus... brute de decoffrage. C'est une autre civilisation de Dieux Goa'uld, qui n'hesite pas a tatouer ou mutiler ses hôtes a qui mieux-mieux.

J'ai essayé de rendre leurs lettres de noblesses aux goa'ulds. Je trouvais que ceux de la Voie Lactée s'étaient un peu encroutés. J'ai voulu de vrais faux dieux convaincus de leur divinité et qui n'hésitent pas à sortir le grand jeu, à mutiler, tuer...

Et puis dans ce chapitre c'est vrai que je me suis attaché à décrire Quetzalcoatl et son passé plus en détail. Car je veux en faire aussi un personnage principal de l'histoire. Et puis fallait clarifier un peu l'histoire.

Et dans la suite de ce chapitre, je vous promet encore une "révélation"(ou plutôt une idée) de taille et un magnifique cliffhanger à la fin (comme toujours quoi ).

PS : J'ai enlevé le truc du bouclier. Sam remarque juste la longueur le leurs lances et basta.

Horus a écrit:

J'ai essayé de rendre leurs lettres de noblesses aux goa'ulds. Je trouvais que ceux de la Voie Lactée s'étaient un peu encroutés. J'ai voulu de vrais faux dieux convaincus de leur divinité et qui n'hésitent pas à sortir le grand jeu, à mutiler, tuer...

Ca me fait regretter les goa'uld du début de SG 1... [soupiiiiiiiiiiiir ]

Horus a écrit:

Et puis dans ce chapitre c'est vrai que je me suis attaché à décrire Quetzalcoatl et son passé plus en détail. Car je veux en faire aussi un personnage principal de l'histoire. Et puis fallait clarifier un peu l'histoire.

Et je commence à le haïr de + en + ton Quetzou ! T'as réussi à nous créer un méchant qui en a de la stature

Horus a écrit:

Et dans la suite de ce chapitre, je vous promet encore une "révélation"(ou plutôt une idée) de taille et un magnifique cliffhanger à la fin (comme toujours quoi ).

Est-il utile de de te dire que j'attends cela avec impatience ?

Merci Webkev, ça me fait plaisir d'entendre tout ça.

... Suite de la partie III


- Courez ! Lança Len en tirant Heather restée tétanisée vers lui.

Il la mit à l’abri derrière lui et pointa son arme sur l’un des cinq gardes jaguars qui les arrosaient de tirs.

- Nous allons vers la ville ! Ajouta le militaire juste avant d’ouvrir le feu.

Le reste de l’équipe l’imita tout en fuyant. Et déjà un son de gong retentit pour signaler leur position à l’ensemble des troupes.

SG10 se retrouva étrangement dans la situation inverse de ce qu’ils avaient vécu, un jour plus tôt lorsqu’ils poursuivaient Khépri au Honduras. Ils étaient l’intrus à abattre. Par contre ils avaient un avantage, leurs tenues de camouflage les faisaient disparaître dans le décor. Et avec la nuit, ils étaient pratiquement invisibles. Mais l’obscurité était à double tranchant, les déplacements devenaient hasardeux, trébucher sur des racines n’était pas rare et les jaffas eux aussi commençaient à se fondre dans la forêt.
Len était sûr qu’ils en avaient abattu un, peut être deux… Mais les trois autres étaient introuvables, envoyant ponctuellement quelques tirs… Tout devenait sombre. Il arrêta d’essayer de les repérer pour se concentrer sur sa course. Il fallait essayer de mettre le plus de distance possible entre son équipe et l’armée goa’uld. Il espéra de tout son cœur que le lourd équipement des jaffas les ralentiraient assez.

De son côté Heather ne réfléchissait plus, elle mettait toute son énergie dans sa fuite. Elle voyait à côté d’elle le docteur Finey complètement terrifié. Les militaires les aidaient en les soutenant et les empêchant de tomber par terre quand ils butaient sur un obstacle. Tout ce qu’elle savait, c’est que cette forêt lui semblait être un labyrinthe sans fin.

Après plus d’une demi heure d’efforts, ils atteignirent enfin l’orée de la forêt. Ils n’avaient plus croisé aucun soldat en route. Leurs yeux étaient maintenant parfaitement accommodés à l’obscurité et les nombreuses étoiles du ciel dégagé leur fournissait assez de lumière pour distinguer chaque élément du décor.
Ils décidèrent de se reposer un peu, assis, dissimulés par les deniers troncs avant la plaine. Ils sortirent quelques couvertures pour se protéger du froid de la nuit. Personne ne parla, la peur d’être repéré était encore omniprésente en eux.
Finalement le docteur Finey brisa le silence :

- J’y ai pensé pendant qu’on fuyait… Dit-il à Heather. Le professeur Elwood… Il était avec vous quand cet alien vous contrôlait… Que lui est-il arrivé ?
- Quetzalcóatl l’a mis en prison, je crois, répondit-elle. J’ignore ce qu’il a fait de lui après…

Heather y avait déjà beaucoup pensé. Elle se sentait affreusement coupable. C’était elle qui l’avait convaincu de participer aux fouilles du Honduras, elle qui l’avait entraîné dans ce vaisseau enterré. Et c’était elle qui l’avait emmenée sur cette planète, qui l’avait enchaîné, même si elle ne contrôlait plus sont corps à ce moment là. Si elle pouvait, elle ferait tout pour lui venir en aide.



- Si vous m’en disiez plus sur votre monde d’origine, professeur Elwood ? Demanda la voix glaciale du goa’uld qui arpentait la petite pièce d’un pas lent et assuré.

La faible lumière bleue émanant des murs donnait à Quetzalcóatl un air encore plus menaçant que d’habitude. Mais Brian Elwood avait vu trop de choses effrayantes ces dernières 24 heures pour que cela l’affecte encore.
Le vieil archéologue était replié dans un coin de sa cellule. Il avait perdu toute notion du temps ou bien même de l’espace. Ses poignets étaient en sang à force de tirer sur ses chaînes pour tenter de se libérer.

- Je vous ai posé une question, dit calmement le goa’uld.

Elwood préférait faire comme s’il n’avait rien entendu. S’il faisait comme si de rien était peut être que cet homme partirait et le laisserait tranquille. Et de toute façon il ne savait pas ce qu’il fallait répondre à cette étrange question.

Le faux dieu plaqua l’homme contre le mur avec ses pouvoirs télékinésiques. Il ne semblait même pas avoir besoin de se concentrer.

- Je vous avais prévenu, dit-il d’un ton tout à fait aimable. Si vous ne répondez pas, je serais ravi de déboîter un a un les os de votre corps. Parlons un peu de vos vaisseaux…
- Je… Je ne sais rien… Répondit le terrien.
- Vous êtes sûr ?

Le professeur Elwood senti comme une intense crampe dans sa jambe. Puis clock ! Un son sec retenti, suivi très vite du hurlement de l’homme. Il avait l’impression qu’on venait de lui arracher la jambe, sauf qu’il la sentait encore. Son tibia était sorti de l’articulation de son genou, déformant sa jambe, écartelant et martyrisant ses tendons et ligaments. Son membre, complètement tordu, pendait inerte.

- Les vaisseaux ? Redemanda le goa’uld en souriant.
- Vous voulez parler des… fusées ? Bredouille l’homme malgré la douleur.

L’extraterrestre se souvenait encore parfaitement de ce qu’il avait appris sur les terriens en s’introduisant en Heather White.

- Non, dit-il amusé. Avez-vous des appareils de guerre spatiaux ?
- Euh… Des navettes spatiales ?... Bredouilla l’archéologue.

Cette fois-ci il rit franchement :

- Pathétique ! C’est bien ce je pensais. Maintenant parlons armement…

Quelques minutes plus tard, Quetzalcóatl sorti de l’interrogatoire pleinement satisfait. La victoire serait facile.



Sur Terre, une réunion de crise se tenait au SGC entre SG1 et les deux généraux, dès que le contact avec SG10 avait été rompu. Landry venait de rentrer dans la salle de briefing :

- Je viens de faire part de la situation au président. Il compte sur le SGC pour essayer de trouver une solution efficace afin de protéger la Terre…
- « Protéger la Terre » ? Mais avec quoi ? Demanda Jack. Le Prométhée ne fera jamais le poids, même si nous rapatriions le Dédale pour l’aider. Et les autres vaisseaux sont encore loin d’être achevés.
- Nous avons l’arme des anciens en Antarctique, riposta Landry.
- Oui, mais sans source d’énergie pour l’alimenter, répondit Daniel.
- Et ramener ça d’Atlantis ? Insista le général.
- Ils en ont besoin pour leur défense, dit Sam. Affaiblir Atlantis, c’est exposer la Terre à une attaque des wraiths.
- En gros on a juste le choix de la façon dont nous allons mourir, fit Mitchell. Il ne reste plus qu’à faire appel à nos alliés extraterrestres…
- Je suis sûr que les jaffas oublieraient leurs querelles avec les tauris pour faire front ensemble face à un nouveau goa’uld, comme par le passé, assura Teal’c.
- Mais le problème Teal'c, recommença Cameron, c’est que les Asguards seraient les seuls à avoir une technologie assez puissante.
- Et nous savons tous à quel point ils aiment avoir leurs petites fesses grises bien au chaud pendant que nous essayons de sauver la galaxie, fit Jack.
- Pourtant il faudra bien essayer de les convaincre, car vous êtes tous en train de me dire qu’il n’y a aucun autre moyen de défense contre ce Quetzalcóatl, conclut Landry.

Un silence tomba, chacun essayait de tourner et retourner le problème dans sa tête pour trouver la solution.

- Euh… Daniel, c’est le moment de parler d’une arme des anciens, déclara Jack.
- De quoi parlez-vous Jack ? Demanda l’archéologue perplexe.
- Mais si, vous savez… A chaque fois que la situation parait désespérée, vous trouvez une arme des anciens qui arrange tout !
- Mais là ce n’est pas aussi simple…
- Mais si ! S’exclama Sam. Nous avons quelque chose capable de rivaliser avec la technologie de Quetzalcóatl. Nous avons son vaisseau sous la jungle du Honduras !

Le général O’Neill regarda son ancienne coéquipière abasourdi :

- Sans vous décevoir Carter, c’est une vraie épave ce machin… Vous croyez pouvoir le faire voler ?
- Non, mais il suffit de faire fonctionner son armement. Bien sûr ça demandera beaucoup de temps mais c’est faisable. En fait tout dépendra du temps que mettra Quetzalcóatl pour arriver ici.
- C’est brillant colonel Carter ! S’exclama le général Landry. Si vous avez peur de manquer de temps, qu’attendez-vous pour aller vous mettre au travail ? Je vous enverrai un bataillon de scientifiques dès que possible pour vous aider !


Dans une grande salle rectangulaire, luxueusement décorée de pierres noires sculptées, le goa’uld rageait en marchant entre les statues à l’effigie de serpents et des grands dieux mayas et Aztèques. Pourquoi les préparatifs prenaient-ils autant de temps ? Ixtab et Kinich Ahau avaient intérêt à avoir de bonnes explications. Ce fut Ixtab qui arriva la première. Et le dieu serpent à plumes retourna s’asseoir tout au fond de la pièce, sur un grand trône dominant l’espace.

- Que fais-tu ? Demanda-t-il. Ton vaisseau aurait dû quitter la pyramide depuis longtemps !
- Il faut d’abord que ma fille sorte du sarcophage, c’est elle qui commande ce vaisseau.
- J’ai dit que je ne voulais plus jamais la voir ! Pour la peine c’est toi qui m’accompagnera dans la Voie Lactée !
- Mais… Il en était convenu autrement, je devais juste te prêter mon armée… Pourquoi serais-je le seul seigneur goa’uld à devoir te suivre ? On sait tous comment ta dernière invasion s’est finie…
- Ce sera différent cette fois ! Hurla Quetzalcóatl. Tu viendras avec moi, ou tu n’iras plus nul part !

« C’est ce qu’on verra… » Se dit-elle.

- Comment ? demanda son interlocuteur. Ne me sous-estime pas Ixtab. Et bouge ton vaisseau !

Elle se retourna et s’en alla sans rien dire. Avait-il vraiment entendu ses pensées ? Non, c’était impossible, même pour lui. En tout cas cette situation l’agaçait au plus au point. Elle grande déesse, réduite au rôle de servante.
Dans l’allée bordée de sculptures elle croisa Kinich Ahau qui allait dans l’autre sens. Elle se contenta de lui jeter un regard évocateur. Cela n’aida pas le dieu jaguar à garder son calme. Il devait annoncer la terrible attaque des humains sur ses soldats à Quetzalcóatl…


Toujours au même endroit, les terriens guettaient avec inquiétude le moindre bruit provenant de la forêt. Len surveillait aussi devant eux les champs de maïs, et au loin, la citée maya… ou aztèque… Il ne savait plus très bien, mais ça ne faisait rien puisque le docteur Finey lui avait dit que c’était un mélange des deux.

- Il ne faut pas trop traîner ici, dit le major Cain.
- Oui, ce n’est pas prudent, confirma son supérieur. Et si nous voulons vraiment nous infiltrer à bord d’un vaisseau, il faut profiter de la nuit… Et elle est plutôt courte ici.
- Comment ? Demanda Mary en sautant sur ses pieds. Je peux vous parler en privé ? Dit-elle à Len en commençant à s’éloigner.

Len se leva en silence et suivit la jeune femme à quelques mètres de là, tout en gardant le contact visuel avec le reste de l’équipe.

- Je vous écoute lieutenant, dit Abrams.
- Vous voulez vraiment suivre son plan ? Demanda Edison en levant les sourcils. Elle prétendait juste vouloir nous prévenir du danger… Et maintenant elle nous précipite à bord d’un vaisseau mère rempli de goa’ulds ! Vous ne voyez pas le piège ?
- Elle s’est montrée être de confiance, à tout moment elle aurait pu signaler notre présence aux jaffas. Et son plan est malheureusement le seul moyen de rentrer sur Terre.
- Tout à l’heure vous l’accusiez d’être sous l’influence de l’ennemi et maintenant vous lui mangez dans la main.
- Voyez-vous un taxi dans le coin ? Demanda Len en haussant la voix. Non ! Alors il va bien falloir faire avec ce qu’on a. Mais si vous voulez, restez là et essayez de rentrer à pieds !
- Vous ne prenez jamais mon avis mon compte. Je croyais que c’était parce que j’étais une femme. Mais si vous prenez sa défense à elle… Ce doit être personnel, bredouilla la jeune femme dépitée.
- Le problème n’est pas que vous êtes une femme, c’est que vous êtes une femme stupide ! Lança Len fou de rage. Vous ne savez pas écouter ! Je suis votre supérieur, vous devez m’obéir et arrêter de discuter chacune de mes décisions.
- Vos décisions sont plus que discutables, rétorqua Mary. Quelques fois elles frisent le suicide ! Et vous savez très bien que nous ne sommes pas dans le cadre d’une mission normale, votre commandement s’est arrêté au moment où nous avons quitté le Honduras !
- Mais c’est cela les missions SG ! Nous ne savons jamais à quoi nous attendre de l’autre côté de la porte des étoiles. Il faut savoir faire face à tout type de situation en respectant ses supérieurs. Pleurnicher ne sert à rien. Et si vous n’êtes pas capable de prendre des risques de temps en temps, vous y restez ! Vous devriez le savoir puisque vous voulez justement intégrer le SGC !

Mary resta immobile, sans quitter le lieutenant colonel du regard. Le lieutenant Colonel Carter lui avait dit la même chose. Pourquoi tous ses supérieurs s’acharnaient sur elle ? Elle essayait pourtant de faire du mieux qu’elle pouvait.

- Alors maintenant, reprit Len, si vous n’avez rien qu’une petite idée de la façon dont nous devrions nous y prendre pour quitter cette foutue galaxie, je suis preneur. Sinon taisez-vous un peu ! Alors des propositions ?
- … Non, bafouilla le lieutenant en contemplant ses chaussures.

C’est alors qu’un grand bruit, presque familier, déchira la nuit. Tous les yeux se tournèrent vers les trois pyramides visibles au loin. Les vaisseaux qui y reposaient s’étaient parés de lumière pour la nuit. Ils purent très bien suivre l’un d’eux s’élever des les air puis disparaître peu à peu dans le noir du ciel étoilé en s’éloignant.
Mais bientôt un autre vaisseau, identique au premier vint le remplacer. Puis le cinquième vaisseau apparu à son tour dans le ciel, mais il adopta un comportement tout à fait différent des autres. Au lieu de prendre la place d’un des trois vaisseaux posés sur les pyramides, il fila dans le ciel droit vers la position de SG10, faisant le bruit de trois formations d’avion de chasse.

- A terre ! Ordonna Len.

Ils plongèrent tous sous les derniers arbres de la forêt. Le vent généré par l’énorme appareil s’abattit sur eux. Mais le colonel Abrams se releva vite. Le vent s’était calmé et le son diminuait. Il vit le vaisseau continuer sa route au-dessus de la jungle, puis il s’arrêta et resta à la verticale d’un point.
Len reconnut alors le rayon jaune caractéristique de l’utilisation des anneaux de transport. Le vaisseau se remplissait directement à la porte des étoiles.

- Il faut y aller, nous n’avons plus beaucoup de temps ! s’exclama Len.

Les cinq autres se levèrent et partirent en courant à la suite du lieutenant colonel.

SG1 se tenait au-dessus de l’ouverture qui permettait d’entrer dans le vaisseau.

- Je hais entrer dans ce vaisseau ! Déclara Daniel.
- Pourquoi ? Demanda Cameron. Il suffit de sauter dedans comme ça ! Dit-il en joignant le geste à la parole.

Il avait sauté à la verticale mais se retrouva à l’horizontale dans le vaisseau et s’écroula par terre.

- A cause du passage à la gravité artificielle ! Répondit Daniel par la porte.
- J’avais compris, répondit Cameron allongé sur le sol en grimaçant.

Sam et Teal’c sourirent et suivirent le chef de SG1, mais eux non plus ne réussirent pas à garder l’équilibre en rentrant dans le vaisseau.

- Alors par quoi on commence ? Demanda Cameron sous le regard curieux de l’un des soldats qui sécurisaient la zone qui menait à la salle de la porte.
- Il faut trouver la salle de contrôle du vaisseau, expliqua Sam. De là on pourra trouver où sont les armes du vaisseau pour les réparer… En tout cas c’est ce que j’espère.
- Et bien sûr cette salle vous ignorez où elle se trouve, fit Daniel.
- Le Prométhée n’a pas pu fournir de plan précis du vaisseau, nous savons juste qu’il est plus grand qu’un vaisseau mère goa’uld classique. Logiquement la salle de contrôle devrait se trouver assez près de la salle de la porte, puisque ce sont deux pièces très importantes.
- En effet, approuva Teal’c, un goa’uld en pleine bataille ne s’amuserait pas à traverser tout son vaisseau pour fuir par la porte des étoiles.
- C’est bien tout ça, dit Cameron, mais ça nous laisse à chercher à gauche, à droite, devant, derrière, au-dessus et au-dessous de la salle.
- Et bien mettons-nous au travail, nous auront fini plus vite, dit Sam en souriant avant d’avancer dans le couloir.

Les quatre équipiers se séparèrent pour explorer plus rapidement la carcasse. Mais la tâche s’avéra longue et fastidieuse. Si certains couloirs étaient encore en très bon état, d’autres étaient encombrés par de la terre, de la boue, et des restes de briques de l’ancienne pyramide détruite. De plus, après des millénaires d’immobilisme, la restauration de la gravité artificielle avait rendu tous ces gravats très instables. En plus la plupart des portes refusaient de s’ouvrir.
Heureusement depuis le retour du courant dans le vaisseau, les piliers soutenant les longs couloirs diffusaient à nouveau une lumière douce sur les murs verts et gris et le sol beige, facilitant beaucoup le travail. Et, certaines pièces pouvaient être observées de l’extérieur par de petites ouvertures géométriques découpées comme pour former les pièces de verre d’un vitrail.
De grands motifs carrés lumineux étaient aussi insérés dans la paroi et par terre à certains endroits. Daniel reconnu tout de suite des hiéroglyphes mayas, et il avait déjà vu l’un d’eux dans un livre, pas plus tard que ce matin là. C’était la représentation du dieu Quetzalcóatl.

Sam de son côté trouva les escaliers pour aller à l’étage d’au-dessus. Le couloir à sa droite était bouché par un énorme tas de terre, cette partie devait avoir été totalement engloutie par la boue. Elle se dirigea donc à sa gauche et trouva plusieurs portes, mais aucune ne voulut s’ouvrir et bien sûr aucune petite ouverture ne permettait de regarder ce qu’elles contenaient.
Sam commençait à s’énerver. Comment pouvait-elle trouver la salle sans ouvrir aucune porte ? Il fallait qu’elle trouve un moyen… Elle enleva le panneau de commande d’une porte pour regarder les cristaux dessous. Elle souffla, au bord de la crise de nerfs :

- C’est pas vrai ! Dit-elle à haute voix.

La moitié des cristaux étaient grillés. Elle essaya de remplace les cristaux défectueux par ceux encore entiers des autres portes, mais elle n’eut droit qu’à un flot d’étincelles. Si elle voulait ouvrir toutes ces portes il faudrait faire appel à des chalumeaux et des bras mécaniques. Cela mettrait des jours pour trouver la bonne salle.
Quinze minutes qu’elle explorait le vaisseau et elle était déjà contrainte à faire demi-tour. L’étage était complètement bloqué, du moins par cet accès. Elle jeta un regard furieux à la montagne de terre et de boue qui l’empêchaient de visiter le reste des couloirs. C’est alors qu’elle remarqua quelque chose, de la lumière provenant de l’autre côté réussissait à filtrer par-dessus l’obstacle. Le reste n’était peut être pas bouché alors.

Elle avait le choix entre faire demi-tour ou se salir un peu. Elle eut vite fait de choisir la deuxième solution, elle posa donc son sac qui contenait son matériel scientifique pour ne conserver que son arme, par mesure de sûreté, et sa radio. Elle prit son élan et grimpa sur la pente abrupte de terre glissante jusqu’à pouvoir toucher le plafond et regarda par le petit espace lumineux… Elle n’arrivait pas à voir ce qui y avait de l’autre côté.
Elle entreprit alors d’agrandir l’ouverture en creusant avec ses mains. Bientôt elle forma un petit tunnel d’un mètre de long. Mais une grosse pierre bloquait la sortie. Une seule solution, il fallait qu’elle s’allonge dans la petite galerie pour avoir assez de force pour dégager l’obstacle. Elle poussa de toutes ses forces et la pierre céda mais l’entraîna avec elle dans sa chute de l’autre côté du monticule de terre.
La scientifique avait l’impression d’avoir cinq ans et de faire du toboggan sur le ventre. Sauf qu’au lieu d’atterrir dans du sable, sa tête heurta la roche qu’elle avait si difficilement délogée. Elle laissa échapper un cri de douleur et se releva tant bien que mal, couverte de la tête aux pieds de boue.
Sa première pensée alla a son crâne, mais elle n’avait aucune plaie. Par contre elle aurait très certainement une jolie bosse au sommet du front. Puis elle réalisa dans quel état elle était et tenta d’enlever la boue qui collait ses vêtements à sa peau, sans grand résultat. Si jamais il y avait encore un alien à tentacules dans ce vaisseau, ce serait lui qui se sauverait en courant en la voyant, pensa-t-elle avec amusement. Et enfin elle regarda la dégringolade à laquelle elle avait eu le droit et constata que la pente était beaucoup plus raide de ce côté-là, revenir sur ses pas serait encore plus compliqué. Alors autant visiter cette partie du couloir décida-t-elle.

Les lieux étaient plus abîmés que de l’autre côté, de l’eau ruisselait aux murs et le sol était recouvert d’une couche plus ou moins épaisse de gadoue. Mais elle ne fut pas déçue. Très vite l’allée s’élargit sur la gauche pour accueillir une énorme porte ronde décorée de hiéroglyphes mayas en bas-relief. Les deux battants étaient à peine entre ouverts. Elle regarda entre les deux panneaux de métal. Sam sentit un mélange de soulagement et d’excitation monter en elle, elle avait peut être trouvé ce qu’elle cherchait.


Courir à travers les champs parut être des vacances à SG10 par rapport à la forêt. Et cela, même si les feuilles de maïs entaillaient les mains et le visage. L’équipe arriva rapidement devant la citée, non loin des trois pyramides. Le lieutenant colonel Abrams fit signe de stopper le mouvement au beau milieu d’un champ.
Ils purent alors observer un long cortège d’hommes en armures vertes cheminer devant eux. La ville se vidait de sa population masculine. Tandis que les premiers citoyens avaient atteint le vaisseau central, les derniers sortaient de l’enceinte fortifiée.


- Alors, comment on s’y prend rentrer dans un de ces vaisseaux ? Demanda Len à Heather.
- Je ne sais pas, répondit-elle. Je n’arrive qu’à me souvenir de certaines choses que Quetzalcoatl a dites ou faites lorsqu’il était en moi… Mais de là à connaître le plan de son vaisseau…
- Il nous faut juste un moyen de rentrer sans se faire repérer ! Lui dit le docteur Hewitt.
- Je… je ne peux pas ! Je suis désolée.
- Ecoutez, dit Len. Vous êtes notre seul espoir de pouvoir rentrer là-dedans. Je sais que c’est difficile mais toutes les informations sont dans votre mémoire.
- Laissez-moi seule cinq minutes ! Lança-t-elle en s’éloignant du reste du groupe.

Tout était dans sa mémoire… Facile à dire, pensa-t-elle. Mais elle avait beau chercher, son esprit s’était transformé en trou noir. Parfois quelques bribes en émergeaient pour être à nouveau englouties la seconde suivante. C’était essayer de se souvenir d’un rêve, au réveil tout semble clair mais plus on essaye de s’en rappeler plus il devient vague, jusqu’à disparaître complètement.
Mais qu’avait-elle bien pu faire pour se retrouver dans une situation pareille ? Se demanda-t-elle en sentant la colère l’envahir. Elle avait juste voulu lancer sa carrière d’archéologue par un projet qui lui tenait à cœur… Elle n’avait pas mis un panneau demandant à un alien de rentrer dans son cerveau ! Elle aurait dû abandonner ses fouilles quand le chantier n’avançait pas. Elle ne se serait jamais retrouvée dans cette situation, devant ces saletés de pyramides.
Elle envoya un violent coup de pied dans un plant de maïs. C’est alors qu’un flash illumina le chaos de ses souvenirs. C’était le même qu’elle avait déjà eu :

Elle était à nouveau dans cette grande pièce sombre avec de grands piliers gravés. Les quatre goa’ulds étaient en lévitation tout autour d’elle. « En échange de vos terres, je vous offre un monde plein d’hôtes ! Je vous offre la Terre ! » Lança-t-elle.

Elle eut une série d’autres flashs sur la conversation qui suivit, celle qu’elle avait rapportée aux militaires. Puis elle vit une chose dont elle n’avait pas encore eu le souvenir :

« Puisque vous êtes tous d’accord avec moi, dit-elle aux autres goa’uld, je me retire dans mes quartiers en attendant l’arrivée de vos guerriers. » Elle se leva de son siège et tourna le dos à ses invités pour marcher le long d’un étroit couloir, suivie de près par cet « Autre », Khépri. Ils arrivèrent bientôt au centre d’une petite pièce ronde, vide et sans aucune autre issue. Elle toucha un appareil fixé à son bras et très vite plusieurs anneaux sortis du plafond au dessus d’eux vinrent les entourer et une lumière jaune intense les engloba.
Lorsque la lumière cessa et que les anneaux s’abaissèrent pour disparaître dans le plancher, ils ne se trouvaient plus dans le sombre bâtiment mais dans une pièce ressemblant beaucoup au vaisseau du Honduras…

- Docteur White ! Fit la voix familière du docteur Finey.
- Vous allez bien ? Demanda quelqu’un d’autre.

Heather ouvrit les yeux et reconnut le visage mal rasé du lieutenant colonel Abrams.

- Oui oui ! Ça va… Que s’est-il passé ? Demanda-t-elle en constatant qu’elle était allongée par terre.
- Vous êtes tombée sans explication, répondit Finey. Vous ne vous souvenez plus pourquoi ?
- Non, j’étais en train de réfléchir et…
- Ah les femmes ! murmura le major Cain sous le regard noir du lieutenant Edison.
- Et ? Demanda Len à l’archéologue.
- J’ai vu un moyen de transport pour monter à bord du vaisseau…
- Et bien allons-y vite avant que la horde de jaffas en colère ne nous rattrape pour se faire des chaussures avec notre peau ! Lança le docteur Hewitt.
- Le seul problème c’est que je ne sais pas où se trouve ce téléporteur. J’ai juste vu l’intérieur du bâtiment, mais je n’ai pas vu où il était.

Cette nouvelle fit tout de suite descendre le moral des terriens qui avait brusquement monté à l’annonce de l’existence d’un téléporteur. Décidément la route pour rentrer sur Terre était encore longue.
Après quelques secondes de réflexion, Mary se décida à attaquer le problème par le commencement, et tant pis si le colonel Abrams trouvait qu’elle se la ramenait trop souvent :

- Logiquement ce bâtiment doit ce trouver dans la citée, dit-elle. Et s’il donne accès au vaisseau de leur dieu, ce ne doit pas être n’importe quel maison de fermier…
- Oui, confirma Heather, l’intérieur était assez architectural, avec de hautes colonnes… Mais cette ville a l’air immense ! Ça prendrait des jours pour la fouiller !
- Pas forcément ! S’exclama Finey devant le regard surpris des autres. Dans les villes mayas, les bâtiments officiels sont tous regroupés autour d’une place… C’est peut être vrai aussi pour cette citée, ils ne sont pas si loin des mayas.
- Oui ! Fit Heather. Nous n’avons plus qu’à trouver la place, logiquement elle doit se situer assez haut et plutôt au centre de la citée, comme l’acropole d’Athènes.

Les militaires furent tout à coup très heureux d’avoir des archéologues avec eux.

- Et bien en route pour cette acropole ! Lança Len remotivé.
- Euh… Mon colonel on a un problème, fit Cain en pointant du doigt dans la direction opposée à la citée.

A une centaine de mètres derrière eux, les jaffas jaguars avaient reformé un rang organisé et se dirigeaient vers les pyramides. Ils marchèrent bientôt au côté des soldats vanant de la citée. Len et ses hommes se jetèrent à terre entre les tiges de maïs.

- Ils se préparent tous à embarquer, chuchota le lieutenant Edison à son supérieur.
- Dans ce cas, nous n’avons vraiment plus beaucoup de temps ! Répondit Len. Ils seront bientôt prêts à partir. Nous devons y aller maintenant, mais très discrètement… Il suffit qu’un seul d’entre eux nous voie pour que…

Il ne préféra pas finir sa phrase. Et même le docteur Hewitt qui aimait toujours dramatiser la situation n’avait pas le cœur à faire de l’humour noir. Ils se dirigèrent vers les remparts de la cité, en se déplaçant le plus vite possible tout en restant accroupis.


L’attaque dont avait été victime l’armée de Kinich Ahau, avait mis Quetzalcóatl dans une rage noire. Comment ces quelques terriens pouvaient-ils défier une nouvelle fois le dieu qu’il était ? D’autres devaient les avoir rejoints, c’était la seule explication concevable pour le goa’uld. Mais même s’ils se battaient très bien au sol, ses vaisseaux ne feraient qu’une miette des structures défensives et offensives de leur planète.
Le seul point positif était que cela l’avait forcé à accélérer les préparatifs. Il serait très bientôt en orbite autour de la Terre et plus personne ne pourrait l’arrêter… Justement à ce sujet il avait encore quelques comptes à régler. C’est pour ça qu’il se dirigeait à grands pas vers les appartements provisoires de Khépri.
La porte ronde gravée devant lui s’ouvrit et le dieu Egyptien fit volte face.

- J’ai appris que tes troupes se sont faites attaquer… Dit Khépri en souriant. Je t’avais pourtant mis en garde contre les tauris.
- Ils les ont pris par surprise, sinon les gardes auraient pu riposter ! Mais c’est justement à ce sujet que je voulais te voir. J’ai appris de sources sûres que ces « tauris » comme tu les nommes, ne sont en possession d’aucune technologie importante. Pourquoi te montres-tu aussi craintif à leur égard ?
- Si tes sources sont ton ancien hôte et ce prisonnier, saches que les tauris cachent jalousement le secret de l’existence de la porte des étoiles et de sa technologie à sa propre population.
- On ne peut pas cacher une technologie de pointe à toute une population… Rétorqua Quetzalcóatl. A part bien sûr si on lui fait croire que c’est l’expression de pouvoirs divins. Mais à ce que tu m’as dit, il n’y a plus aucun goa’uld sur cette planète depuis bien longtemps. Alors as-tu un problème avec mon projet d’invasion Khépri ? Peut être aimerais-tu me faire peur, afin de garder la Terre pour toi ?
- Non… dit Khépri en essayant de dissimuler la crainte qui l’avait envahie. C’était juste un avertissement pour que tu ne finisses pas comme tous ces grands maîtres goa’ulds qui ont essayé de détruire les tauris avant toi.
- Tu veux dire ces parasites archaïques ? Demanda le dieu Aztèque feignant de rire. Je pourrais les balayer du revers de ma main !… Mais un conseil, n’essaye pas de me trahir ou sinon je te réserve le même sort. Tu n’es qu’un invité ici…

Quetzalcóatl sortit de la pièce.

Quetzalcóatl sortit de la pièce.

Khépri commença enfin à réaliser toute l’ampleur de son erreur. En recherchant Eldorado, il avait réveillé un monstre que nul semblait pouvoir arrêter, pas même ses semblables. Après des millénaires d’absence, il avait réussi en quelques heures à réunir une importante flotte de combat et une armée. Mais le plus effrayant était ses capacités psychiques…
Ce monstre allait le dévorer, sans qu’il ne puisse rien faire. Il allait tout dévorer !


SG10 put rentrer discrètement dans la citée à moitié désertée. Au milieu de cette nuit, tout était silencieux, plus une lumière ne brillait. Seul le reflet des étoiles sur les pavés éclairait leur chemin.

- Bon, par où est votre acropole ? Demanda à mi-voix Abrams aux deux archéologues.
- Logiquement, en suivant la rue principale on devrait y arriver, répondit Heather.

Ils se mirent en route en faisant bien attention de ne pas réveiller les habitants des maisons en briques de pierre ou de terre séchée qui, serrées les unes contre les autres, encadraient la route à suivre.
Tout au bas de la montagne la pente était douce, mais plus ils montaient et se rapprochaient de la falaise, plus son inclinaison augmentait et plus la voie zigzaguait entre les rochers. Le parcours devenait de plus en plus physique.

Ils purent bientôt admirer en contrebas les toits des habitations et la plaine qui s’étendait au-dehors des murailles. Heather jeta aussi un coup d’œil à la jungle au loin, avec la satisfaction d’en être sortie.
Après de longues minutes d’ascension, ils arrivèrent devant un autre mur de fortification.

- La citadelle ! S’exclama le docteur Finey.

Ils passèrent l’arche d’entrée avec prudence, prêts à tirer au moindre incident. Mais de l’autre côté, ils découvrirent une grande place en demi-cercle accolée au flanc de la falaise. Tout autour se dressaient de grands bâtiments en pierre sombre, comme la montagne.

- On dirait qu’il n’y a plus personne ! Fit remarquer le major Cain.
- Les mayas ne protègent pas leurs bâtiments importants ? Demanda le lieutenant Edison.
- Si, dit Heather, mais Quetzalcoatl a dû mobiliser tous les gardes. Et tous ses rivaux goa’ulds ont aussi engagés leurs troupes dans la bataille. Donc il n’y a pas de risque majeur.
- Maintenant il ne reste plus qu’à trouver quel bâtiment est le bon ! Lança Len.

Une secousse ébranla alors l’endroit. Ils se précipitèrent tous à l’extérieur de l’acropole pour voir ce qui se passait. Cette fois-ci, ce n’était pas un vaisseau qui décollait, mais bel et bien les trois bâtiments de combat spatiaux.

- Il faut se dépêcher ! S’ils s’éloignent trop de la planète, nous ne pourrons plus nous téléporter à bord. Il faut se séparer pour chercher ! Ordonna le colonel en se précipitant vers la place.

Les autres le suivirent et se ruèrent chacun vers un bâtiment différent, tandis que le sol tremblait toujours. Les militaires parcouraient les différentes pièces au pas de charge, en pointant les lampes de leur p90 sur chaque mur. La plupart des constructions étaient sur deux étages mais ne comportaient que quelques grandes pièces, les fouiller était facile.
De leurs côtés, les deux archéologues étaient plus fébriles et serraient avec conviction les zat’nik’tel que le SGC leur avait fourni à chaque nouvelle salle à explorer. Heather était tombée dans une espèce de salle de banquet qui ne contenait qu’une énorme table en pierre et toute une série de sièges, puis elle ouvrit une porte en bois qui donnait sur ce qui semblait être les cuisines.
Elle entendit alors le lieutenant colonel Abrams crier à l’extérieur pour dire à ses hommes quels endroits visiter, en essayant de rivaliser avec le bruit infernal des vaisseaux qui peu à peu quittaient le ciel de la planète. Elle réalisa qu’elle était en retard et couru dehors. Le colonel était debout au milieu de la place et faisait de grands signes au major Cain qui venait de le rejoindre. Les deux hommes disparurent vite, chacun dans un bâtiment.

Les vaisseaux avaient maintenant disparu et le silence était revenu. Heather se dit que s’ils devaient fouiller la centaine d’édifices de la citadelle ils n’auraient jamais trouvé le bon à temps. Il fallait être plus précis dans le choix.
De quoi se souvenait-elle à propos de l’intérieur des murs ? Une grande pièce centrale ronde avec de hautes colonnes ! Elle se plaça à l’endroit où se tenait Abrams quelques secondes auparavant pour scruter les toits tout autour d’elle. Elle fit deux fois un tour sur elle-même, sans aucun résultat. Aucun toit rond. Mais où était ce téléporteur ? Il était tout proche, elle le sentait.
Elle se rappela que les lieux étaient sombres, pas une fenêtre… Et il y avait aussi un fort écho contre les murs lisses de la pièce… Et si ce n’était pas vraiment un bâtiment mais plutôt…

Le docteur White se retourna vers la grande paroi de la falaise qu’elle n’avait pas encore parcourue des yeux. Elle l’examina avec soin et finit par remarquer un endroit irrégulier dans la roche. Elle s’approcha et distingua nettement les contours d’une porte taillée dans la pierre. Elle posa ses mains dessus et le bloc sembla coulisser de lui-même, libérant une ouverture.
Sans réfléchir elle s’aventura le cœur battant dans le couloir très frais. En allumant sa lampe de poche elle reconnut tout de suite l’architecture. Mais il fallait qu’elle en soit sûre et certaine. Elle couru aussi vite qu’elle put dans le long couloir et déboucha dans un endroit familier, la grande pièce où s’étaient réunis les goa’ulds qui en réalité était une grotte ! Et à l’autre bout de la pièce s’ouvrait le passage menant à la console de téléportation.
Heather ressortit aussi vite qu’elle était entrée et cria :

- J’ai trouvé !

Len la rejoignit tout de suite et appela le reste de ses hommes par radio. Une minute plus tard ils pénétrèrent dans la salle de réunion des seigneurs goa’ulds, puis dans le tunnel qui les mena à la petite pièce ronde tant recherchée.

- Ce sont des anneaux de transport ! S’exclama le Docteur Hewitt. Je peux les faire fonctionner !
- Vite alors ! C’est peut être déjà trop tard ! Dit Len.

Tout le monde se plaça dans le cercle dessiné au sol. Hewitt espéra ne pas avoir parlé trop vite. Il avait souvent eu l’occasion d’étudier les artéfacts goa’ulds et d’autres origines ramenés par les équipes SG, mais c’était sa première intervention technique sur le terrain… Enfin si on ne comptait pas son fiasco avec la remise en marche de l’éclairage du vaisseau au Honduras.
Il prit une grande inspiration, il n’avait pas le droit à l’erreur, et pianota sur un petit panneau de commande situé au mur. Puis il rejoignit le reste de son équipe.

- C’est le moment de vérité ! Dit le scientifique.


A l’extérieur de la grotte, un grand rayon de lumière partit du sommet de la montagne en direction de la stratosphère.



Dans le vaisseau enfouit, Daniel et Teal’c trouvèrent Cameron en train de s’époumoner :

- Carter ! Carter !
- Elle ne semble pas entendre, dit Teal’c.
- Mais c’est l’endroit où elle nous a demandé de venir, son équipement est là et il n’y a aucune autre issue. Normalement elle devrait être tout près !

Daniel intrigué attrapa sa radio :

- Sam, où êtes-vous ?
- Daniel ! Répondit-elle. Vous voyez le gros tas de terre ?
- Ouuuui… Confirma l’archéologue se demandant où elle voulait en venir.
- Je suis de l’autre côté ! J’ai creusé un petit trou en haut pour pouvoir passer mais je suis coincée de l’autre côté !
- Ne bougez pas ! On va chercher les soldats qui surveillent le vaisseau pour nous aider à creuser ! Dit Cameron.
- Oui, mais j’ai besoin que Daniel me rejoigne d’abord !
- J’arrive Sam ! Enfin j’espère ! Répondit Daniel.

Teal’c et Cameron le poussèrent pour l’aider à monter jusqu’au petit passage. Daniel s’y engouffra mais resta coincé au milieu. Il regretta alors d’être un homme donc plus large de carrure que Sam. Il se débattit comme il put pour agrandir un peut l’ouverture, déchirant au passage son T-shirt aux épaules.
Ses efforts payèrent et il glissa de l’autre côté. Sa tête heurta une pierre. Après un gémissement de douleur il se releva. Sa radio crépita, c’était la voix de Sam :

- Daniel, faites attention à la grosse pierre quand vous sortez du trou !
- Merci Sam ! Murmura Daniel pour lui-même.

Puis il fit quelques pas dans le couloir et remarqua un p90 coincé dans le sens de la longueur entre les deux battants coulissants d’une porte ronde, juste au niveau de sa tête. Il se mit de profil et se baissa pour franchir le seuil.
De l’autre côté il trouva Sam avec joie.

- J’ai dû ouvrir la porte avec ce que j’avais ! Expliqua-t-elle.

Il se serait bien moqué de la scientifique, dont on pouvait juste distinguer le visage derrière une couche de boue, s’il n’avait pas été exactement dans le même état.
Le scientifique observa la pièce avec attention. Elle contenait un siège qui ressemblait à la chaise de contrôle de l’avant-poste en Antarctique, et une série de petites interfaces de contrôle. Mais le plus impressionnant était le mur du fond totalement vitré qui donnait sur le sous-sol de la jungle et les pierres de la pyramide en ruine. Juste en dessous de la fenêtre, se trouvait une grande console de commandes couverte de symboles d’inspiration maya.

- J’ai essayé de m’en servir, mais elle n’a pas l’air active, raconta Sam. Sans mes appareils, je n’ai pas une chance de la mettre en marche. J’ai besoin que vous traduisiez les symboles pour trouver un moyen de l’allumer.
- Le problème est que sans mes livres, je ne peux pas lire les hiéroglyphes mayas. Mais je peux toujours jeter un coup d’œil… A moins que ce soit le siège qui active le reste de l’ordinateur.
- Dans ce cas il faut attendre le général O’Neill. Il est le seul à pouvoir ce servir de ça. Moi je ne peux rien faire ! S’exclama Sam en se laissant tomber de fatigue dans le siège.

Le fauteuil de contrôle s’alluma alors d’une lumière verte.

- Depuis quand vous avez suivit la thérapie génique ? Demanda Daniel.
- Je ne l’ai pas suivie ! répondit Sam.

Elle posa ses bras sur les accoudoirs et la chaise bascula en position allongée. Tout autour les consoles s’allumèrent et des écritures s’affichèrent sur la vitre. Daniel reconnut tout de suite la langue des anciens.


Quand la lumière et les anneaux disparurent, les six terriens se retrouvèrent au milieu d’une longue pièce vert pâle, très bien éclairée. Elle était totalement vide. Une série de fenêtres offrait une vue le noir extérieur parsemé de centaines d’étoiles.
En s’approchant ils purent découvrir le soleil qui sortait peu à peu de derrière la planète qu’ils venaient de quitter. Elle ressemblait beaucoup à la Terre. Et juste à côté, les quatre autres vaisseaux pyramidaux semblaient flotter dans le vide.
Ils avaient du mal à en croire leurs yeux. Ce spectacle signifiait leur départ de la planète sur laquelle ils s’étaient retrouvés coincés, mais il voulait aussi dire que les jours de la Terre étaient comptés ?

- Que faites-vous là ? Demanda une voix rauque derrière leurs dos.

En se retournant, il virent Khépri et ses deux gardes scarabés prêts à ouvrir feu, ansi que quatre autres gardes serpents à plumes qui pointaient leurs gantelets droit sur eux.

Eheheh très bien très bien, ca progresse tout ca


J'aime bien le fait que le fauteuil de contrôle made by Quetzou soit réactif au naquadah présent dans le sang (enfin, ca n'est qu'une hypothsèe hein). Tes descriptions des personnages sont tout à fait délicieuses et l'intrigue progresse pour notre plus grande joie !

Qu'y a t-il dans l'ancien vaisseau de Quetzou ? Un super canon laser style satellite ancien, ou drones facon goa, ou encore arme plasmique ? ? ? J'avoue que cela me turlupine...

Allez, à vite la suite !

Ahaha !

Toujours aussi bon !

Vraiment. Que ce soit du côté de SG10 ou de SG1.

SG10 semble se souder de plus en plus, et j'ai particulièrement apprécié le passage où Mary se fait passer un savon . Len est vraiment sur les nerfs ! . En tout cas j'suis préssé de savoir que va -t'il se passer dans la salle des anneaux de transport avec Kéhpri. Et je trouve que l'utilisation du Dr White est très bien réalisée !


Côté SG1, j'attends de voir comment Sam et Daniel vont s'en sortir. En tout cas cela semble prometteur. Carter qui peut utiliser un fauteuil ancien ! M'enfin, j'pense comme Webkev, il doit y avoir une histoire de Naquadah la dedans ...


Pauvre Quetzou, il ne la voit pas arriver la raclé, si ? :apophis:

Merci à vous deux !

Titto a écrit:

Et je trouve que l'utilisation du Dr White est très bien réalisée !

Merci. J'essaye de ne pas lui faire tomber la solution toute crue dans l'assiette.

Pour les personnages, oui ils se soudent. Mais comme tu l'as dit Titto Len est vraiment très nerveux et ça va pas s'arranger vu la situation dans laquelle je les ai mis à la fin. Donc ils ont pas fini de s'engueuler.

Pour ce qui est du fauteuil ancien et de Sam, et bien vous verrez.

Et pour les armes de l'ancien vaisseaux de Quetzalcoatl, j'hésite encore entre deux choses... Mais étant un pro de la technonlogie stargatienne, il va encore falloir que j'appelle Skay à la rescousse pour voir si mes idées sont réalistes (enfin pr de la science fiction hein ! ).

Et Quetzou a juste cinq vaisseaux face à... une épave (non ce smiley n'est pas un spoiler) . Donc le pauvre n'est pas encore cuit, même s'il est un peu trop sûr de lui ! :apophis:

M'enfin patience patience, vous aurez pas mal de réponses dans la partie suivante. Et la confrontation va se rapprocher.

Zut, me suis fais griller de deux commentaires...

Je reprendrais donc qui qui fut déjà dit, à savoir que c'est une suite excellente, amusante et riche en action, tant pour le SGC - Pauvre Cameron - que pour les militaires perdus dans Andromède. Ceux-ci sont d'ailleurs de retour vers la Terre, de la manière la plus simple qui soit... pour l'instant. Mon seul regret : qu'ils n'aient pas eus l'occasion de voyager un peu plus dans cette autre galaxie.

Au passage, je suis surpris que le centre de la ville ait été totalement déserte. Je me serais attendu à trouver sur place au moins quelques "techniciens de surface", et même quelques gardes.

Ah oui, et puis, tant que j'y pense :

Citation :

- Oui, mais sans drones ni source d’énergie pour l’alimenter, répondit Daniel.

L'avant poste des Anciens dispose de drones en quantité, sans doute plusieurs milliers. Ce qui lui fait défaut, c'est seulement l'énergie.

J'attends la suite avec impatience, les yeux pétillant d'impatience.

Ah oui, au fait : j'ai adoré la taupe-Carter !

Skay-39 a écrit:

Andromède

Bravo !

Pour les gardes, il n'en reste plus, Quetzalcoatl a mis toutes ses forces dans la bataille. Et il n'en a rien à faire de ce qui pourrait arriver en son absence car il sait que de toute manière il pourra réduire en miettes tout ennemi. Et puis des "techniciens de surface" en plein milieu de la nuit... Leur culture n'est pas exatement la même que la notre.
Et les batiments de la citadelle sont surtout importants pour les habitants (temples, palais de l'empereur, salles communes...) moins pour le goa'uld.


T'inquiète pas, ils auront l'occasion de visiter un peu plus cette galaxie plus tard (dans looonnngtemps).
Je vais rectifier pour les drones.

Bon ça faisait longtemps mais voilà la suite ! Je ne l'ai peut être pas travaillée autant que je l'aurai voulu, mais avec la rentrée... Bref je ne voulais pas trop vous faire attendre.






Partie IV : Vieux ennemis


Dans la salle des anneaux de transfert, les deux camps se faisaient toujours face en silence, sans bouger. Derrière Len et son équipe, une série de hublots offrait une vue sur la flotte de guerre de Quetzalcóatl et la planète d’Aztlan.
Les militaires avaient été pris de cours et n’avaient même pas eu le temps de relever le canon de leurs fusils vers le goa’uld et les six jaffas. Cernés, ils lâchèrent leurs armes, à l’exception de Len. Il croyait halluciner. Non, pas encore Khépri ! Le cauchemar ne cesserait-il jamais ? Tout allait donc recommencer ? La prison, les interrogatoires, la torture…

- Vous êtes toujours aussi stupides Tauris ! S’exclama Khépri. Vous croyiez vraiment pouvoir passer inaperçu dans ce vaisseau rempli de soldats ?

Non. Hors de question. Il ne pouvait pas revivre tout ça. Len savait qu’il ne le supporterait pas une deuxième fois. Il eut une soudaine montée d’adrénaline et braqua son arme droit en direction du goa’uld.

- Cela ne servira à rien, dit Khépri. J’ai activé mon bouclier, je suis invulnérable.

Le sang pulsait à ses tempes. Abrams, n’écoutant plus sa raison, avança droit vers son ennemi jusqu’à pointer son p90 à une dizaine de centimètres de sa tête. Les deux jaffas scarabées étaient plus prêts que jamais à le transpercer de tirs.

- Colonel ! S’écria le major Cain.
- Toujours aussi invulnérable ? Demanda Len au goa’uld.

Ce dernier resta de marbre toujours aussi confiant.

- Certes, acquiesça-t-il, mais si vous essayez de me tuer, mes jaffas seront contraints d’exécuter vos amis. Ce serait donc regrettable pour nous deux.

Len resta inflexible, on pouvait toujours lire la même détermination dans ses yeux. Par contre le reste de SG10 et les deux archéologues étaient beaucoup moins sereins. Les militaires restaient immobiles, mais se préparaient à pouvoir ramasser leurs armes à tout moment, au cas où la situation dégénèrerait. Tous observaient avec gravité et appréhension le lieutenant colonel. Leur sort était entre ses mains.

- Mais au moins vous seriez mort ! Lança le lieutenant colonel à son ennemi.
- Pour combien de temps ? Vous oubliez que je suis un dieu ! S’esclaffa Khépri.

Une bataille psychologique avait commencé entre les deux individus, à celui qui arriverait à installer le doute dans l’esprit de l’adversaire. Même si ses chances de victoire étaient pratiquement inexistantes, Len refusait d’abandonner. Car se rendre signifiait mourir… Ou pire.
L’humain recommençait tout doucement à reprendre ses esprits. Et il devait admettre que Khépri avait raison, il pourrait toujours utiliser un de ces maudits sarcophages.

- Si vous parlez du sarcophage, lança une voix derrière Len, il faut d’abord que quelqu’un vous y mette. Etes-vous sûr que Quetzalcóatl le permettra ?

C’était Heather White qui était venue à son secours. Elle avait parlé sans réfléchir, laissant s’exprimer des sentiments que le parasite avait ressenties en elle.
Le dieu égyptien lui lança un regard haineux pour cacher son hésitation. Elle avait été son hôte, elle devait savoir ce qu’il pensait… Mais disait-elle la vérité ou n’était-ce que du bluff.

- Mais ce qui est sûr, dit le seigneur goa’uld à son ancien martyr, c’est que vous et vos amis n’y aurez pas droit. Voulez-vous vraiment qu’ils meurent tous… à nouveau ? Au fait Comment va ce cher colonel Atkins ?

A l’évocation du nom de son ancien supérieur, la rage intérieure de Len redoubla d’intensité. Il ne poserait pas son p90.

- Posez votre arme major Abrams ! Ordonna le goa’uld.
- Ecoutez-le, colonel, dit Mary Edison. Ça ne vaut pas le coup de mourir pour ce goa’uld. Et ça n’aidera pas la Terre non plus !

Elle avait raison, Len le savait. Et venger la mort de son ancienne équipe en provoquant celle de la nouvelle n’avait aucun sens.

- C’est lieutenant Colonel Abrams maintenant, dit l’homme avant de laisser tomber son arme, tout en gardant ses yeux dans ceux de son ennemi.
- Maintenant nous allons parler ! Lança Khépri.



Une équipe technique avait aidé Teal’c et Cameron à libérer un passage suffisamment grand pour qu’ils puissent accéder sans problème au reste de l’étage du vaisseau enfouit. Il restait encore énormément de terre, mais les deux membres de SG1 étaient trop pressés pour être maniaques. Ils mourraient d’envie de voir ce que Sam et Daniel avaient trouvé, et s’élancèrent dans le couloir boueux.

- Sam ! Daniel ! S’exclama Cameron en les apercevant à travers la porte toujours maintenue ouverte par le p90.
- Vous avez mes appareils et les livres de Daniel ? Demanda Sam.
- En effet, dit Teal’c.
- Dans ce cas vous pouvez nous rejoindre !

Les deux hommes se faufilèrent par la porte. Cameron fit le tour de la pièce, visiblement très impressionné :

- Whaou ! Vous avez trouvé un super fauteuil ancien !
- En effet, dit Teal’c aussi stoïque qu’à l’habitude en levant un seul sourcil.

Mais après avoir balayé la salle du regard, l’œil de Cameron remarqua enfin un détail :

- Carter… Jackson… Vous avez fait un bain de boue ?
- Très drôle ! Répondit Daniel cyniquement.

Pendant que Cameron finissait de ricaner, Sam et Daniel étaient absorbés par leurs travaux. L’archéologue essayait de trouver une signification aux symboles de la console, tandis que la scientifique avait attrapé son ordinateur et essayait de le brancher à l’appareil ancien.

- Dommage que je n’ai pas le gène ancien, sinon j’aurais pu tester la super chaise ! Dit Mitchell.
- En fait ce ne sera pas utile, répondit Daniel…
- Comment ça ?

Sam s’assit à nouveau dans le siège de contrôle et la grande vitre reprit sa fonction d’écran d’ordinateur géant laissant défiler des symboles anciens.

- Alors pas besoin du gène pour faire fonctionner ce vaisseau ? Demanda Mitchell.
- Non, répondit Daniel. Mais par contre il faut quelque chose d’autre…
- Avoir été l’hôte d’un goa’uld ! Finit Sam. Daniel n’arrive pas à utiliser le siège. Ce n’est que grâce au naquada que Jolinar a laissé dans mon sang que je peux activer cette technologie.
- Attendez une minute ! S’exclama Cameron. Alors nous avons là un siège de contrôle ancien qui ne peut être contrôlé que par des goa’ulds pour activer un ordinateur en ancien…
- Dont le « clavier » est un dérivé du maya, compléta Daniel.
- Ça a un sens pour vous ? Demanda le lieutenant colonel.
- C’est en effet très étrange, dit Teal’c.
- En réalité, dit Sam, c’est assez simple. C’est un ordinateur ancien fait pour être utilisé seulement par un goa’uld. Comme ça même en changeant d’hôte, Quetzalcóatl pouvait continuer à l’utiliser mais les anciens ne pouvaient pas retourner son vaisseau contre lui.
- Mais pourquoi alors le « clavier », comme dit Daniel, n’est pas en langage goa’uld ? Questionna à nouveau Cameron.
- Mais c’est du goa’uld, dit Daniel, c’est juste un autre dialecte parlé par les goa’ulds, avec des « lettres » différentes… Expliqua Daniel. Un peu comme le russe et l’anglais ! Ici on retrouve deux « langues » différentes mais qui utilisent le même système de hiéroglyphe. Et d’après ce que j’ai pu voir, il y a certaines similitudes entre les deux écritures, dans quelques concepts…
- C’est bon, j’ai compris ! Interrompit Mitchell. Est-ce que vous pourrez nous traduire toutes ces touches ?
- C’est assez difficile, car ce n’est pas un texte. Il n’y a que quelques hiéroglyphes par touches… Mais en comparant avec les hiéroglyphes mayas et les écritures goa’ulds de la Voie Lactée, je devrais pouvoir y arriver !



Aztlan avait rétréci de moitié dans la fenêtre du vaisseau de Quetzalcóatl. SG10 n’avait pas bougé, toujours sous la menace des armes de Khépri et de ses jaffas. Les deux vieux ennemis étaient toujours face à face, à un mètre l’un de l’autre.
La même question trottait dans la tête de tous les humains. Pourquoi le goa’uld ne les avaient-ils pas encore fait enfermer dans une prison ? Pourquoi faisait-il durer les choses ?

- Je sais ce que vous faites ici, déclara le dieu. C’est la seule solution que vous avez trouvée pour rejoindre la Terre, sinon vous seriez rentrés depuis longtemps. Et je parie qu’accessoirement vous essayez de trouver un moyen de stopper l’invasion que Quetzalcóatl a prévue.

Aucun d’entre eux ne répondit. Khépri observa l’expression sérieuse de leurs visages, plus particulièrement le visage fermé du lieutenant colonel Abrams.

- J’en déduis donc que j’avais vu juste. Pas la peine de grimacer, je ne vous en tiendrai pas rigueur, au contraire…
- Que voulez-vous ? Questionna Len pour interrompre le monologue du faux dieu.
- Je veux que vous fassiez exactement ce que vous aviez prévu de faire.

Ils comprenaient de moins en moins où Khépri voulait en venir.

- C’est-à-dire ? Demanda Mary.
- Prévenir les autres Tauris, dit-il.
- Et en échange ? Interrogea Len sans se faire d’illusions.
- En échange… Qu’ils préparent un moyen de défense efficace comme ils en ont le secret. Qu’ils trouvent une arme ancienne ou qu’importe ! S’écria bruyamment le dieu Egyptien agacé devant les visages interloqués des terriens. Ils n’ont pas défait Apophis ou Anubis par hasard !
- C’est ça ! Vous voulez prendre la place de Quetzou ! S’exclama le docteur Hewitt.
- Vous ne pouvez pas comprendre, s’empressa de répondre Khépri.
- Oh si ! Dit le scientifique. Vous êtes comme tous ces goa’ulds mégalomanes ! Jamais assez de pouvoir.

Heather, elle, savait qu’il ne s’agissait pas d’une banale lutte de pouvoir. Elle avait été au premier rang pour observer la relation complexe qui s’était établie entre les deux goa’ulds. Bien qu’elle ne se souvînt pas de ce qui s’était passé, une foule de sensations et de petits détails sans importance lui revenaient.
Dans un premier temps, Khépri avait été en extase totale devant la puissance de Quetzalcóatl. La démonstration de ses pouvoirs au Honduras l’avait époustouflé. A ses côtés, il se sentait indestructible. Mais bien vite son admiration s’était teintée de crainte, au fur et à mesure qu’il avait réalisé toute l’ampleur de la puissance du dieu maya, et avait compris que celui-ci ne se laisserait pas manipuler, au contraire…

- Peu importe ! Stoppa Khépri piqué au vif. Trouvez un moyen d’éliminer Quetzalcóatl ! Je sais que vous en êtes capables, c’est tout ce que je vous demande !

Heather White dévisagea alors les quatre gardes serpents à plumes qui n’avaient pas réagit, tandis que l’ont projetait de tuer leur dieu.

- Ne vous souciez pas d’eux, ils ne comprennent pas votre langage ! Ordonna Khépri. Par contre il faudra que vous les tuiez afin qu’ils ne racontent à personne que je vous ai laissé partir.
- Ça je ne crois pas ! S’exclama Len Abrams. Car nous n’allons absolument rien faire pour vous aider !

Il ne ferait jamais prendre de tels risques à son équipe, surtout pour un goa’uld. Tuer ces soldats aurait ameuté immédiatement tout le reste des gardes serpents du vaisseau. Et ça aurait été eux qui se seraient faits descendre, et non Khépri. De plus, ce qu’ignorait le goa’uld était qu’ils avaient déjà contacté la Terre et qu’ils n’avaient rien appris d’important depuis. Le jeu n’en valait pas la chandelle.

- Vous avez le choix entre m’aider en alertant votre planète ou aller en prison vous faire torturer par Quetzalcóatl… et vous l’avez mis très en colère.
- Jamais je ne vous aiderai ! Articula le lieutenant colonel pour que le message passe bien.
- Même si pour cela vous deviez rentrer sur Terre ? Demanda Khépri en arborant un grand sourire.

Au SGC, le général O’Neill et SG2 s’apprêtaient à traverser la porte des étoiles. Le vortex n’attendait plus que ses passagers. Jack fut pris d’un sentiment de nostalgie. Depuis qu’il avait été promu général, il n’avait pratiquement plus utilisé la porte et il avait pensé que s’il devait de nouveau la traverser, ce serait en compagnie de SG1.
Mais ses amis avaient mieux à faire. Lui devait s’occuper du plan de secours, et rien de dangereux mis à part l’ennui ne l’attendait… Il s’engouffra alors dans l’horizon des évènements.

De l’autre côté de la porte, un homme barbu, vêtu d’un chapeau et de vêtements noirs les attendait :

- Bienvenue sur K’tau, colonel O’Neill !
- Elrad ! S’exclama Jack. Maintenant c’est général O’Neill.

K’tau était une planète sous protectorat Asguard. C’était un peu devenu le moyen de communication privilégié du SGC avec les petits hommes gris, depuis leur première visite quatre ans auparavant. Jack y était retourné à de nombreuses reprises pour demander de l’aide à chaque fois qu’Anubis ou un autre goa’uld essayait sérieusement d’anéantir la Terre. Et cette fois ne faisait pas exception à la règle.
Elrad, le chef du village de style victorien les conduisit jusqu’à la petite église où se trouvait le téléporteur. Le général et SG2 arrivèrent dans la pièce sombre où se trouvait le générateur d’hologramme. Jack y monta et son image holographique apparut devant le grand conseil Asguard.

En fait la grande salle sombre et austère était totalement désertée.

- Ohé ! Il y a quelqu’un ? Résonna la voix du général contre les murs vides.

Le général se retourna en direction de l’endroit où il supposait que SG2 se trouvait dans la salle de l’hologramme, mais lui n’apercevait que la pièce du conseil. Les militaires eurent plutôt l’impression qu’il s’adressait à un mur lorsqu’il dit :

- Je crois qu’il n’y a personne.

Mais c’est alors qu’une petite silhouette grise fit irruption droit devant O’Neill, au même niveau que lui et non sur l’un des hauts pupitres sur lesquels étaient habituellement perchés les membres du conseil.

- Jack O’Neill, déclara le Asguard.
- On s’est déjà vu ? Demanda Jack qui ne pouvait reconnaître que Thor.
- Non, mais votre visage est connu des Asguards.
- Et vous êtes… ?
- Thrùd, sous-commandante de la flotte Asguard, répondit la petite femme grise.
- Ah ! Vous êtes une fille… Je n’en avais pas encore vu… Enfin des filles Asguards, parce que… A moins que Heimdall en soit une, mais Carter disait que…
- Quelle est la raison de votre venue ? Coupa la Asguard.
- Où sont tous les autres… Asguards qu’il y a un peu partout d’habitude ?
- Le grand conseil doit s’occuper d’une affaire beaucoup plus importante pour l’instant. Je leur ferai part de vos propos dès que possible.
- Et bien dites leur que, pour changer, un grand méchant goa’uld veut envahir la Terre !
- Surprenant, répondit l’extraterrestre sur un ton tout à fait monocorde. Pourtant toute menace goa’uld semblait avoir été annihilée par les réplicateurs.
- Pas celui-là ! S’exclama O’Neill énergiquement pour montrer à son interlocutrice la gravité de la situation. Nous l’avons trouvé dans un vaisseau spatial sous la terre, il attendait tranquillement d’être retrouvé. Et ce goa’uld-la est vraiment très très méchant. Il avait une armada bien à l’abri des réplicateurs dans une autre galaxie. Et puis, il a une technologie bien plus évoluée que les autres goa’ulds. Carter dit qu’il a parasité un ancien pour s’approprier ses connaissances.

Les membres de SG2 avaient l’impression d’assister à un spectacle comique. Ils voyaient le général O’Neill s’agiter seul, faisant de grands signes avec les mains, haussant le ton et grimaçant face à un interlocuteur invisible. Mais sachant que l’avenir de la Terre était en jeu, la scène perdait beaucoup de sa drôlerie.

- A notre connaissance, les anciens et les goa’ulds n’ont jamais cohabité à quelque époque que ce fût, de plus les goa’ulds n’ont jamais pu quitter cette galaxie, répliqua Thrùd sceptique.
- Votre connaissance est peut-être très étendue mais elle est limitée, rétorqua l’humain. Et ce n’est pas tout il a aussi des superpouvoirs ! Il aurait trouvé le moyen de s’approcher de l’ascension.
- Inquiétant. Comment se nomme ce goa’uld ?

Jack prit une grande inspiration et récita ce qu’il s’était entraîné à prononcer :

- Quetzalcóatl !

Le général vit un changement presque imperceptible s’opérer sur le visage de la Asguard, bien que celle-ci ait essayé de conserver son expression de supériorité.

- Êtes-vous sûr que c’était un goa’uld ?
- Comment ça ? Demanda Jack intrigué. Il est entré dans le crâne d’une pauvre humaine et avait les yeux qui s’allument, si c’est ce que vous me demandez.
- Hum… Cela ne peut donc pas être lui, murmura Thrùd en laissant échapper un soupir que le général interpréta comme du soulagement.
- Quoi ? Si, c’est le nom qu’ils nous a donné ! Alors vous nous aidez ou pas ? Lança Jack pour en venir au fait.
- Ce n’est pas à moi que revient la décision. Le grand conseil étudiera votre situation. Quoiqu’il en soit je doute que vous obteniez son appui.
- Et le traité de protection ?
- Il a été rendu caduc par la chute des grands maîtres goa’uld.
- Justement vous pouvez botter les fesses de ces vers sans avoir à rendre de comptes ! Et vous ne risquez plus de provoquer une guerre généralisée.
- Mais ce nouvel ennemi est encore inconnu des Asguards. Nous n’avons pas pour politique d’attaquer en premier.
- Mais il nous attaque nous ! Répliqua Jack en colère d’une voix forte. Nous sommes alliés non ? Nous vous avons sauvés plusieurs fois et c’est comme ça que vous nous remerciez ?
- Nous vous en sommes reconnaissants…
- Alors faites quelque chose ! C’est…
- Ce sera au grand conseil d’en décider, coupa Thrùd avant de se retourner pour s’en aller.
- C’est ça ! Lança l’humain. Restez bien au chaud, comme toujours !




- Il y a une porte des étoiles sur ce vaisseau, dit Khépri, avec suffisamment d’énergie pour vous renvoyer chez vous. Je sais où elle est. Je ne vous le dirai que si vous exécutez ces jaffas !
- Pourquoi ne le faites-vous pas vous-même ? Demanda Len.
- Quetzalcóatl verra tout de suite que ce n’est pas une arme Tauri qui les aura tués !
- Et vous croyez que nous allons vous croire ? Demanda le docteur Hewitt.

Len aussi n’avait aucune confiance en ce goa’uld. Mais passé le besoin de vengeance, il devait saisir toutes les occasions de sauver son équipe. Même si cela signifiait devoir passer un pacte avec le diable.

- Je n’ai absolument aucune raison de vous trahir, puisque je vous ai déjà tous à ma merci. Quel plaisir aurais-je à vous voir vous faire exécuter par d’autres que moi ? Expliqua Khépri dans une logique toute goa’uld. Alors tuez ces jaffas !

Un silence envahit la salle aux reflets verts. Les humains regardèrent les quatre jaffas de Quetzalcóatl, debout à quelques mètres d’eux. Ils ignoraient que l’on discutait de leur possible mort. Ils pointaient toujours leurs bracelets serpents vers eux, obéissant aveuglément au goa’uld qui planifiait leur assassinat. Les jaffas scarabées ne réagissaient pas non plus, alors qu’il s’agissait du sort de guerriers de même condition qu’eux. Mais telle était la décision de leur divinité.
Len se baissa et ramassa son fusil p90. Khépri ordonna quelque chose d’incompréhensible aux serpents à plumes afin qu’ils ne bougent pas.

- Mon colonel… Dit lentement le major Cain comme un avertissement.
- Major, je crois que nous n’avons pas le choix… Eux n’hésiteraient pas à nous tuer sur un champ de bataille.
- Justement, nous ne sommes pas sur un champ de bataille ! S’exclama Heather. Ils ne savent même pas ce qui les attend !
- Oh si ! Nous sommes en plein milieu d’une guerre ! Ils ont leurs armes pointées sur nous ! Rappela le lieutenant colonel.
- Ce sont des jaffas, ils sont faits pour mourir ! Lança Khépri. Afin de servir leur dieu, ajouta-t-il à l’attention de ses propres jaffas.

Malgré son apparente assurance, Len était en proie au doute. Faire partie des machinations de Khépri ne lui plaisait pas du tout. Et il avait conscience que ces jaffas ne méritaient pas de mourir parce qu’ils suivaient les ordres d’un alien qu’ils croyaient être leur dieu. Néanmoins profiter des dissensions entre goa’uld ne le dérangeait pas non plus.
Le lieutenant colonel sonda les cinq visages qu’il avait devant lui, pour tenter de trouver ne serait-ce qu’une ombre d’approbation afin de conserver sa détermination. Le lieutenant Edison n’avait presque rien dit depuis leur discussion agitée, mais son expression en disait long sur ce qu’elle pensait. Elle était totalement opposée au plan du goa’uld, tout comme le docteur White. Le major Cain semblait vraiment très soucieux. Le docteur Hewitt lui regardait ses chaussures plutôt que d’oser affronter son regard. Le docteur Finey, quant à lui, dévisageait Khépri comme pour essayer de comprendre comment un parasite pouvait contrôler un corps humain. C’était ce que faisaient tous ceux qui pouvaient observer un goa’uld pour la première fois.

- Ça ne me plait pas plus qu’à vous… Dit Len.
- Mais puisque nous n’avons pas le choix, répondit le major Cain en se penchant pour récupérer son arme à contre cœur.
- C’est eux où nous ? C’est ça ? Demanda Heather dégoûtée au goa’uld.
- Vous avez enfin compris, fit Khépri. Ramassez tous vos armes, vous aurez très peu de temps dès que je les attaquerais.

Les autres obéirent sans rien dire.
Soudainement, Khépri fit volte-face et tendit son gantelet vers les serpents à plumes. Une vague d’énergie s’échappa de l’arme de point et renversa les jaffas. Le combat venait de commencer ! Len réprima une forte envie d’ouvrir le feu sur le goa’uld, mais sans lui ils ne pourraient pas trouver la porte des étoiles. Il envoya donc une rafale sur les jaffas à terre, sans que ceux-ci ne puissent répliquer. Les autres militaires l’imitèrent, tandis que les docteurs White et Finey s’étaient reculés pour ne pas voir le spectacle.
La mise à mort ne dura pas plus de quelques secondes. Ce fut bref, juste quelques murmures de plaintes, c’est tout. Et déjà le sang rouge et fluide des victimes se répandait lentement sur le sol et leurs armures, souillant le métal vert qu’affectionnait leur dieu.
Mais à peine le premier garde mourut, qu’une alarme stridente se déclencha.

- Venez par ici, il ne faut pas perdre de temps ! Commanda Khépri en se dirigeant vers le panneau de contrôle des anneaux de transport. Je vous envoie au bon niveau. Vous n’aurez qu’à traverser le couloir à votre gauche puis ce sera la troisième porte à droite dans le nouveau couloir.

Khépri s’arrêta un instant de programmer les anneaux et tendit un papier au lieutenant colonel Abrams qui était déjà prêt à se faire téléporter avec son équipe :

- Voici quelque chose qui vous sera utile. Et puis prenez ça, ajouta-t-il en lui tendant un zat’nik’tel de couleur orange, vous en aurez besoin.

Ils reconnurent tous immédiatement, l’arme qu’avait utilisée la servante d’Ixtab. Len prit les objets qu’on lui donnait et les rangea à l’intérieur de sa veste.

- Pourquoi faites-vous ça ? Demanda-t-il essayant de voir au travers de la carapace que le goa’uld s’était forgée.
- Ce n’est qu’un sursis, la prochaine fois que nous nous rencontrerons je ne vous laisserai pas m’échapper aussi facilement…

Il détourna la tête et reprit sa tâche.
Len était convaincu d’avoir pris la bonne décision, en tout cas la meilleure possible, alors pourquoi cette confrontation lui lassait-elle un goût amer en bouche ? Les anneaux de transfert l’entourèrent avec les autres humains et les firent disparaître.

Laisser partir ces Tauris enrageait le faux dieu. Ces êtres inférieurs éliminaient sans discernement chaque goa’uld, juste parce qu’ils n’arrivaient pas à comprendre leur mode de société pourtant établi depuis des millénaires ! Ils ne méritaient que la mort. Et ce qui l’énervait encore plus était que ce lieutenant colonel Abrams lui échappait une fois de plus. Après leur confrontation, quelques mois plus tôt, il s’était juré de se venger de lui.
Mais il fallait choisir ses ennemis, et dans l’immédiat le plus dangereux était Quetzalcóatl. Khépri s’en voulait, il avait été stupide. Après son atterrissage dans la jungle du Honduras, il avait pensé que le légendaire dieu aztèque l’aiderait à se débarrasser des humains et lui ouvrirait la voie d’Eldorado… Et alors il aurait pu retrouver son empire et sa splendeur passée. Au lieu de cela, Quetzalcóatl, surpuissant, menaçait la Voie Lactée d’une emprise totale. Il ne partagerait pas son pouvoir et ne tarderait pas à vouloir l’éliminer, et tous les espoirs de reconquête de Khépri seraient réduits à néant.
Les Grands Maîtres n’étaient plus, les réplicateurs détruits, les Asguards affaiblis et peureux, les Tok’ras dispersés, et les jaffas… étaient des jaffas, juste bons à s’entre-tuer. Même s’il avait du mal à se l’avouer ouvertement, le dieu égyptien était convaincu que les Tauris représentaient le seul espoir de faire face à l’invasion. C’était pour cela que Quetzalcóatl ne devait pas mettre la main sur eux, ils étaient trop précieux. Il n’avait pu soutirer des informations qu’à ceux qui étaient tenus en dehors du programme « Stargate », et c’était très bien comme ça. Car Khépri avait pris soin de ne pas lui révéler l’existence de l’iris.

A présent une dizaine de scientifiques du SGC et de la zone 51 s’affairaient dans la salle de contrôle de l’ancien vaisseau de Quetzalcóatl. Le docteur Lee s’approcha de Sam et observa ce qu’elle faisait :

- Vous essayez de créer une interface entre l’ordinateur du vaisseau et votre portable ? Demanda-t-il.
- Oui, ça pourrait nous permettre de comprendre le fonctionnement du vaisseau beaucoup plus rapidement et même de le contrôler via le PC. Mais je n’arrive pas à trouver les bons branchements, se plaignit la scientifique, cet ordinateur n’est pas identique à ceux d’Atlantis.
- Je peux m’occuper de ça ! Proposa Lee. Vous devriez plutôt examiner cet ordinateur directement… Je veux dire en vous servant du fauteuil.
- C’est exactement ce que j’avais proposé à Sam il y a une heure ! S’exclama Daniel en arrivant derrière le dos du lieutenant colonel.
- Je crois que je n’ai pas le choix, dit Sam en affichant un sourire tendu.

Elle avait essayé de retarder le plus possible l’échéance. Faire appel à ses aptitudes goa’ulds ne l’enchantait pas. Trop de mauvais souvenirs y étaient liés, la torture à mort de Jolinar, l’assassinat « accidentel » de Seth, le décès de Martouf et celui de son père, sa tentative ratée pour sauver Daniel irradié… Elle avait l’impression que rien de bon ne s’était produit, et sa maîtrise de la technologie goa’uld était plus qu’hasardeuse.
De plus, bien qu’intuitifs, les fauteuils de contrôle anciens demandaient beaucoup de concentration et une seconde d’inattention pouvait provoquer de vraies catastrophes. Le docteur Beckett l’avait expérimenté avec la chaise de contrôle de l’avant-poste en Antarctique, lorsqu’il avait failli abattre l’hélicoptère du général O’Neill et du major Sheppard avec un drone.

- Mais attendez une minute ! S’exclama la jeune femme alors qu’elle se dirigeait vers la machine.

Elle se précipita vers le socle sur lequel était fixé la chaise, et s’accroupit. Elle semblait rechercher quelque chose sur le contour. Elle trouva rapidement une fine fente dessinant un octogone dans le métal et passa sa main au-dessus. C’est alors qu’un objet ressemblant à une espèce de gros cristal imparfait, jaune et brillant sortit de son emplacement. Sam se releva avec l’appareil entre les mains.

- J’aurais dû y penser plus tôt, dit Sam. S’il y a de la technologie ancienne dans ce vaisseau, il doit aussi y avoir un extracteur de potentiel du point zero, un E2PZ pour alimenter tout ça. Celui là ne brille plus beaucoup, il doit être presque vide. Même s’il a dû maintenir les système de survie du vaisseau pendant des siècles pour éviter que l’intérieur du vaisseau soit complètement ravagé, il devrait être encore assez plein. Quelque chose d’autre a dû utiliser son énergie…
- Mais est-ce qu’il peut encore servir ? Demanda Daniel.
- Il y a une très bonne manière de le savoir… répondit la scientifique en remettant le générateur à sa place.

Tous les scientifiques de la salle regardèrent Carter monter, fébrile, sur la chaise de contrôle. La vitre du vaisseau afficha à nouveau des caractères anciens, tandis que le siège se mettait en position couchée. Sam se cramponna aux accoudoirs…


La suite dans pas mal de temps...

Comment oses-tu ?
Trois petits points, la pire torture que tu pouvais faire, à nous, pauvres lecteurs ... Vraiment !


Bon, plainte mise à part ( ), j'te rassure, ce chapitre reste dans la lignée des précédents, c'est à dire excellent !


Que ce soit la confrontation entre Len et Képhri, le passage de Jack chez les asguards, ou l'appréhension de Sam envers la technologie Goa'uld ...


D'abord donc, Len. On ressent vraiment, en te lisant, la haine que le Lt Colonel éprouve pour le Goa'uld :209: . C'est vraiment appréciable, et j'espère que cet aspect de la personnalité du Colonel Abrams continuera à être développé. Par contre, et c'est dommage, j'ai trouvé ses coéquipiers un peu plus effacés dans ce chapitre, à part peut-être le Dr White. J'attends d'ailleurs également impatiament son développement !
Et puis, la question qui se pose, que vont-ils trouver où Képhri les a envoyé ? Quelque chose me dit que tout ne va pas se passer comme prévu ...


En suite, Jack. Ah, Jack Jack Jack, il reste bien fidèle à lui même . Tu respectes très bien le personnage, j'apprécie vraiment. Et puis je me demande aussi pourquoi l'asguard a réagit ... comme elle a réagit , en entendant le nom de Quetzou ...
Ah, juste une précision, au début du passge tu nous dis que Jack part avec SG2, et ensuite il se retrouve avec SG10... Faute de frappe ?

Ah, et enfin, SG1 et le vaisseau sous terre. On avance peu dans ce passage, alors j'espère que le suspense que tu amènes à la fin du signifie que cet arc sera bien développé dans le prochain chapitre, parce que j'attends avec impatience de voir Sam utiliser le fauteuil ancien ! :sam:


Voilà, bonne chance pour l'écriture du prochain chapitre ! Et un traditionnel : la suite !

Titto a déjà tout dit

Tout est excellent, je ne trouve rien à ajouter, seulement à te complimenter moi-même

Et bien, Horus, le moins qu'on puisse dire c'est que tu es productif ! Désolé de n'avoir pas commenté plus tôt, mais j'ai pas des masses de temps en ce moment...

Le face à face entre Len et Khepri (J'ai faillis écrire Khnemou ) est vraiment chargé de tension ; pour le coup, on se demande si les psychologues de l'équipe ont bien fait leur boulot. Sacrifier la vie de son équipe pour une vengeance personnelle... Jusqu'au dernier instant, l'incertitude demeure. Le sort de ces pauvres Jaffa me met aussi mal à l'aise ; on discute de leur élimination devant eux, sans qu'ils en aient conscience... C'est assez... Perturbant.

L'idée du fauteuil Ancien réagissant au naquadah dans le sang, j'aime toujours autant, tout comme la petite subtilité concernant les écritures Goa'uld.

La personnalité du docteur White est aussi de plus en plus complexe. De tout les personnages secondaires, elle est avec Len celle dont le charisme est le plus important. J'aime la façon dont elle fait douter Khepri.

Concernant Jack, je ne l'ai pas trouvé si conforme à la série. Certes, il prend rarement des gants, et se laisse parfois aller à des débordements ; mais de façon générale, il est tout de même plus ferme dans ses attitudes, plus agressif que quémandeur. De plus, son passage au grade de général l'a considérablement calmé.

La réaction première des Asgard, en revanche, ne me surprend pas.

Ah, et puis la réflexion de Thrud à propos de Quetzacoalt... Voila qui promet une révélation. Après les aliens de brume et le Goa'uld, y aurait-il un troisième Quetzou ?

Décidément, la situation se complique alors que les vaisseaux de Quetzou ne sont même pas encore passés en hyperespace...

Horus a écrit:

- J’aurais dû y penser plus tôt, dit Sam. S’il y a de la technologie ancienne dans ce vaisseau, il doit aussi y avoir un extracteur de potentiel du point zero, un E2PZ pour alimenter tout ça. Celui là ne brille plus beaucoup, il doit être presque vide. Il a dû maintenir les système de survie du vaisseau pendant des siècles, sinon l’intérieur du vaisseau aurait été complètement ravagé.

Là, je dis bip. Les trois ZPM d'Atlantis ont maintenus son bouclier de 12 km de diamètre actif durant 10 000 ans sous la pression de l'océan. Un seul ZPM, n'ayant à faire rien d'autre que maintenir les systèmes de survie opérationnels, n'aurait pas perdu 1% de sa puissance. Si l'appareil avait conservé son bouclier actif durant quelques milliers d'années, ça prendrait tout son sens, mais ce que tu évoques n'aurait pas suffit à le décharger, je pense...

Pour résumer, un chapitre excellent, qui fait gagner de la crédibilité et de la présence aux protagonistes tout en introduisant des facteurs nouveaux, le tout dans une atmosphère générale de cohérence... Que du bonheur !

Et bien me voilà comblé ! Je suis de retour et j'ai plein de commentaires ! Merci beaucoup.

Titto a écrit:

Par contre, et c'est dommage, j'ai trouvé ses coéquipiers un peu plus effacés dans ce chapitre, à part peut-être le Dr White. J'attends d'ailleurs également impatiament son développement !

Oui, j'avoue que pour ce passage il n'y avait pas beaucoup de place pour eux... Mais je vais plus les utiliser par la suite.
Mais "mes" personnages principaux vont rester Len et Heather...

Citation :

Et puis, la question qui se pose, que vont-ils trouver où Képhri les a envoyé ? Quelque chose me dit que tout ne va pas se passer comme prévu ...

Mouhaha ! :apophis: Peut-être peut-être pas...

Citation :

Faute de frappe ?

Oui à force d'écrire des SG10 partout.

@ Webkev : Ca fait toujours plaisir de se faire complimenter !

Skay a écrit:

Jusqu'au dernier instant, l'incertitude demeure. Le sort de ces pauvres Jaffa me met aussi mal à l'aise ; on discute de leur élimination devant eux, sans qu'ils en aient conscience... C'est assez... Perturbant.

Exactement ce que j'ai essayé de faire !

Citation :

Ah, et puis la réflexion de Thrud à propos de Quetzacoalt... Voila qui promet une révélation. Après les aliens de brume et le Goa'uld, y aurait-il un troisième Quetzou ?

En quelque sorte mais il va falloir être très très patient pour en savoir plus.

@ Skay : Youps pour le ZPM... Décidément à chaque fois que j'essaye de faire expliquer quelque chose à Sam je me plante. Je corrigerai ça quand j'aurai un peu de temps.

Et je travaille sur la suite pour essayer de la publier avant noël !

EDIT : Ca y'est, j'ai corrigé pour SG2 et l'E2PZ !

... Et non vous ne l'attendiez plus, et pourtant voici la suite !

- Je n’arrive pas à lire l’ancien, déclara Sam nerveusement.
- Ne vous inquiétez pas, la rassura Daniel en posant sa main sur son épaule, je suis là pour vous guider… Hum… Pourquoi ne pas commencer par afficher un plan du vaisseau ?
- Et comment je fais ça ? Demanda-t-elle.
- Normalement il suffit de vous concentrer et l’ordinateur fera ce que vous voulez.

Elle prit une grande inspiration, et pensa au plan du vaisseau.

- Il ne se passe rien ! S’exclama-t-elle.

Oh, qu’est-ce qu’elle n’aurait pas donné pour que ce fût son Jack à sa place. Après tout, il avait eu l’occasion d’expérimenter les fauteuils anciens à deux reprises, bien qu’il ne s’en souvînt pas. Lui aurait tout de suite su comment ce siège fonctionnait, il marchait à l’instinct. Alors qu’elle était une scientifique, elle avait besoin de concret, de bases solides sur lesquelles travailler et contrôler un ordinateur par la pensée n’en faisait pas partie.
Et bien évidemment un Tok’ra aurait beaucoup mieux fait l’affaire. Mais le Pentagone avait décidé que la technologie du vaisseau était trop évoluée pour être mise entre d’autres mains que celles de l’armée américaine, et surtout pas entre celles d’anciens alliés capricieux. La Terre devait pouvoir s’en servir par ses propres moyens, quand bon lui semblait, et sans faire appel à une tiers-partie.

- Sam ! Détendez-vous, lui conseilla Daniel voyant son stress. Réessayez, cette fois visualisez mentalement ce que vous voulez que l’ordinateur fasse !

Le cœur battant, elle ferma les yeux et… la peur l’envahit. Si elle provoquait une explosion ? Ou un effondrement ? Ou pire ? Tout pouvait arriver dans ce vaisseaux inconnu et endommagé.

- Je… Je ne peux pas, dit-elle en se relevant brusquement… Il y a d’autres moyens de trouver l’armement du vaisseau, il y a la console de contrôle manuel…
- Que vous n’arrivez pas à faire fonctionner depuis tout à l’heure ! Coupa Daniel.
- Teal’c et Mitchell font le tour du vaisseau, ils trouveront peut être quelque chose !
- Ce vaisseau est immense Sam, vous croyez qu’ils vont tomber sur un canon du premier coup ?


- Oh… Mon… Dieu !!! S’exclama au même moment Cameron dans une pièce du vaisseau un étage en dessous. Teal’c avez-vous déjà vu quelque chose comme ça ?
- Oui, répondit le jaffa après une seconde d’hésitation, mais assez rarement.
- C’est dingue ce truc ! S’exclama-t-il comme un enfant.
- Je crois que nous devrions appeler le médecin du Prométhée, dit Teal’c.
- Mais c’est quand même étrange, il y a quelques vieux squelettes dans les recoins de ce vaisseau, mais ça… C’est plus comme… Une momie !

Les deux hommes se tenaient au milieu de la salle où étaient alignés les caissons de stases contenant les corps de plusieurs personnes âgées. Devant les deux militaires, reposait le corps de l’un d’entre eux qui était sorti de son sarcophage de verre.

- Il n’a pas l’air d’être mort depuis longtemps, dit Teal’c.
- Sérieux ?
- Je pense que c’est l’ancien hôte de Quetzalcóatl, cette espèce de sarcophage n’a pas pu conserver son corps intact pendant dix mille ans. Voilà pourquoi il a dû prendre une nouvelle hôte…


- Sam ! Vous êtes notre seule chance de trouver ces armes à temps ! S’exclama Daniel.
- Non, je ne peux pas ! Lança-t-elle.

En regardant autour d’elle, elle aperçut les visages déçus des scientifiques. Ils s’attendaient tous à ce qu’elle fasse des miracles comme d’habitude. Elle devait toujours trouver toutes les solutions. Ils devaient se demander ce qui la prenait, elle qui avait voyagé dans le temps, fait exploser un soleil, activé l’arme ancienne qui avait détruit les réplicateurs… « Oh mon dieu ! », se dit-elle. « J’ai réellement fait tout ça ! ». Et maintenant elle baissait les bras devant un vulgaire siège ? Non. Elle en était capable, elle le ferait !
Elle fit demi-tour et s’assit à nouveau dans le siège :

- Sam… S’exclama Daniel surpris, mais il se tut en voyant ce qui se passait.

Les lumières de la salle baissèrent d’un coup pour laisser place à la lueur émeraude émanant du socle sur lequel était fixé le siège ancien. Sam se sentit comme guidée par la machine, ses doigts bougèrent sur la petite surface tactile des accoudoirs. Elle imagina où elle se trouvait à ce moment précis.
Comme plus d’un an auparavant pour le général O’Neill, au dessus d’elle apparut la Voie Lactée en images holographiques. Les millions d’étoiles de la galaxie éclairait les visages ébahis des scientifiques qui étaient comme hypnotisés. Plus personne dans la salle ne bougeait, tous contemplaient l’hologramme. De son côté Sam n’avait pas besoin de le regarder, c’était comme si il s’affichait en même temps dans son esprit.
La Voie Lactée laissa bientôt sa place au système solaire puis à la Terre. Daniel qui observait tout cela avec grande attention, remarqua un point rouge situé en Amérique centrale.

- Le Honduras, dit-il, c’est ici que se trouve le vaisseau.

C’est alors qu’apparut une image en trois dimensions du vaisseau pyramidal, comportant une extension en forme de disque en son milieu, entourant la pyramide comme une auréole. Les parois du vaisseau devinrent transparentes pour laisser voir l’intérieur.
Daniel repéra plusieurs points blancs, dans un étage assez élevé :

- Ce doit être nous, dit-il. Et là en dessous c’est sûrement Teal’c et Cameron. Mais ce n’est qu’un plan assez simple… Pourriez-vous faire apparaître un plan plus technique, pour essayer de trouver les armes du vaisseau ?... Sam ?

Elle ne répondit pas. Elle paraissait comme absorbée par ce qu’elle faisait, Daniel se demandait même si elle l’avait entendu. Il voyait ses yeux bouger sous ses paupières.
Sam avait l’impression qu’on lui avait greffé un deuxième cerveau et qu’elle devait retrouver les souvenirs d’une autre personne dans sa nouvelle mémoire. Et ce qui n’arrangeait pas les recherches était que cette cervelle était dans un autre langage, en ancien. Elle ne pouvait pas réfléchir avec des mots, elle était obligée de ressentir ce qu’elle voulait trouver. Et pour une scientifique ce n’était pas chose aisée.
Il existait de nombreuses références à des armes dans l’ordinateur. Si elle cherchait trop loin, elle avait peur d’enclencher l’armement du vaisseau et comme il était sous terre et qu’aucun bouclier n’était activé, ce serait désastreux.
Elle imagina alors les armes anciennes qu’elle avait lues dans les rapports de l’expédition Atlantis et celle de l’avant-poste. Des images se mirent à jaillir de tous côtés dans sa tête, elle apparaissaient puis disparaissaient la seconde d’après. Elle ne savait plus dans quelle direction aller, elle était comme submergée d’informations. Son cerveau ne pouvait pas tout assimiler... « Sam ! »

L’hologramme était devenu fou au dessus de Sam, montrant un flot de schémas et de textes, l’écran de l’ordinateur faisait de même. Daniel essayait désespérément de réveiller sa coéquipière.
Enfin elle ouvrit les yeux et vit l’hologramme s’évaporer au dessus d’elle. Les lumières s’allumèrent à nouveau dans la salle et le siège reprit sa position normale.

- Tout va bien ? Demanda Daniel visiblement inquiet.
- Oui, je cherchais juste… Et tout est devenu flou... J’ai mal à la tête, je crois que je devrais faire une pause, dit-elle finalement en essayant de sourire en se relevant.
- Oui, approuva l’archéologue pas vraiment rassuré.



SG10 se retrouva dans une pièce identique à celle qu’ils venaient de quitter, quelques cadavres de jaffas et un goa’uld en moins. L’alarme leur vrillait toujours les oreilles. Ils pouvaient rencontrer des jaffas à tout moment. Len chargea le docteur Hewitt de s’occuper des deux archéologues, puis fit signe à ses hommes de ne pas parler.
Il leur signifia de se diriger vers la porte. Ils se séparèrent et longèrent les murs en avançant progressivement, leurs armes prêtes à tirer. La porte s’ouvrit toute seule et les fit arriver au fond d’un très long couloir rectiligne, qui ressemblait à s’y méprendre à l’épave du Honduras. Ils progressèrent de la même manière, tout en pressant le pas. Heather et le docteur Finey restaient en file indienne derrière Hewitt.
Quand la sirène se tut, ils entendirent un bruit lointain. Ils se plaquèrent contre les murs, entre les piliers lumineux qui leur offraient une petite protection. Et dans cet univers vert et gris, leurs tenues de camouflages n’étaient pas trop voyantes. Le bruit se rapprocha, Len l’identifia tout de suite : le pas d’une troupe de jaffas qui résonnait d’une cadence infernale. « Shlok ! Shlok ! Shlok… » Ils venaient vers eux. Ils purent bientôt identifier leur localisation. Ils avançaient dans le couloir perpendiculaire au leur et allaient bientôt déboucher au croisement à une dizaine de mètres d’eux.
Il s’aplatirent le plus possible contre la paroi, allant jusqu’à couper leur respiration. Leur avenir se jouait à la direction qu’emprunteraient les jaffas à l’intersection. « Shlok ! Shlok ! Shlok… » Le bruit devenait envahissant, il ne pouvaient penser à rien d’autre qu’à ce satané son qui avançait inexorablement.
Enfin le premier jaffa à l’armure verte apparut, suivit d’une dizaine d’autres. Le bataillon continua tout droit. Les humains se transformèrent en statue pour ne pas attirer l’attention. Et bien vite, les soldats disparurent dans l’autre couloir. Ils n’osèrent bouger que quand les pas ne furent plus qu’un petit grésillement.

SG10 se remit en marche. Arrivé à l’intersection, le major Cain vérifia qu’il n’y avait plus de danger et fit signe aux autres d’avancer. Ils étaient à peu près au milieu du couloir. Ils rejoignirent l’autre extrémité sans problème, là le tunnel faisait un angle à gauche. L’endroit était toujours désert et silencieux. Les jaffas étaient sans doutes occupés à les chercher ailleurs.
La porte que leur avait indiquée Khépri était fermée.

- Vous pouvez ouvrir ça ? Chuchota Len à Heather.
- Oui.
- Très bien.

Les militaires se tinrent prêts à entrer, tandis que le lieutenant colonel décomptait avec ses doigts. Quand il replia le dernier, Heather ouvrit la porte et les militaires commencèrent à vider leurs chargeurs sans même savoir ce qu’il y avait de l’autre côté. Mais ils virent bientôt cinq soldats, qui évitaient leurs balles grâce à un champ de force. Ils ne mirent pas longtemps à répliquer par une série de tirs de plasma.

- Repliez-vous ! S’exclama Len.
- Ils utilisent des boucliers, sûrement d’origine goa’ulds ! Dit le lieutenant Mary Edison.

Ils s’abritèrent à l’extérieur de la salle. L’alarme se remit à hurler à leurs oreilles.

- Des grenades pourraient leur régler leur compte ? Demanda le major Cain.
- Il faudrait vraiment bien viser, dit le docteur Hewitt, pour que la grenade ait franchi leur bouclier avant d’exploser.
- Et bien on va voir si je n’ai pas perdu mon entraînement de Base Ball ! S’exclama le militaire.

Le major Cain arma sa grenade, puis se précipita vers la porte. Il repéra les soldats qui s’étaient retranchés plus profondément dans la pièce pour faire barrage devant la porte des étoiles. Le terrien lança l’explosif, et eut juste le temps de retirer sa tête de l’encadrement pour qu’elle ne se fasse pas pulvériser par les tirs adverses. Un grand bruit retentit. Joe Cain jeta un rapide coup d’œil et vit derrière les flammes mourantes les cinq gardes toujours intacts :

- Merde loupé ! S’exclama-t-il. Mais pourquoi n’attaquent-ils pas ? Ils ont l’avantage !
- Ils doivent attendre les renforts, dit Len.
- Bon, il va falloir recommencer !
- Pas question, refusa son supérieur, avant de réussir à tous les avoir nous aurons eu le temps de tous nous faire descendre. Il faut trouver un autre moyen !

Les deux hommes se tournèrent vers le lieutenant Edison et le docteur Hewitt. Ce dernier passa en revue tout ce qu’il avait pu lire dans les différents rapports de mission du SGC à propos des boucliers goa’ulds.

- Le zat’ orange ! S’exclama le scientifique.
- Comment ça ? Demanda Mary sans comprendre.
- Et bien ce qui compte pour passer au travers du bouclier c’est une énergie basse, débita à toute vitesse le scientifique. Je crois que cette arme n’envoie que des micro-ondes, c’est cela qui a dû faire exploser la batterie de la sonde.
- Vous voulez dire comme un… four micro-onde ?
- Oui, continua Hewitt tout aussi rapidement, si ma théorie est exacte, le rayon de cette arme est en lui-même peu énergétique jusqu’à ce qu’il rencontre un obstacle. Là les micro-ondes font entrer les molécules d’eau en résonance, ce qui crée de la chaleur ou du courant électrique s’il s’agit d’un métal.
- Donc ça ira ? Demanda Len en sortant l’arme de sa veste.
- Oui… C’est sûrement pour ça que Khépri vous l’a donnée.
- On va tout de suite tester ça !

Le lieutenant colonel plongea par la porte et envoya en maximum de tirs vers les cinq hommes. Le rayon de l’arme était difficile à discerner, mais le résultat ne se fit pas attendre. Devant les yeux horrifiés de SG10, des éclairs bleus se mirent à parcourir les plastrons des extraterrestres et à exploser en petites étincelles, brûlant et faisant fondre chaque centimètre carré de peau en contact avec le métal. Leurs yeux, leur nez… De chaque cavité jaillissait une fontaine de sang, tandis que leurs hurlements déchirants emplissaient la salle.
Les humains se retournèrent, seuls le major Cain et le lieutenant colonel Abrams ne pouvaient détacher leurs yeux de l’insoutenable scène. On aurait dit que ces goa’ulds étaient des figurines en plastique soumises à une trop forte chaleur. Dans un cri agonisant, ils s’écroulèrent tandis que de multiples cloques déformaient leurs visages et le reste de leur corps. Les ampoules continuaient à gonfler, comme des bulles à la surface d’un magma fluides, tandis qu’ils se tordaient au sol. Puis « Pock ! Pock ! » une à une elles se mirent à éclater, expulsant des jets de vapeur et de sang brûlant. Leur peau s’était transformée en un chewing-gum informe coulant lentement au sol pour y former une croûte durcie, dévoilant leur os et organes internes explosés. Quand le dernier cri s’éteint enfin et que le dernier nuage de vapeur se dissipa, les humains se retournèrent.
Un silence de mort tomba, tandis qu’une odeur abominable de chair carbonisée leur parvint. Même l’alarme s’était à nouveau éteinte.

- Mais c’est quoi cette arme ?! Demanda Heather.
- Sûrement l’arme anti-bouclier la plus efficace, dit le docteur Hewitt.
- C’est… commença-t-elle mais ne trouvant aucun adjectif pouvant qualifier ce à quoi elle venait d’assister.
- Destructeur ? Demanda le major Cain.
- Inhumain ! Rectifia-t-elle férocement.
- Composez les coordonnées de la Terre, ordonna Len à Hewitt ne perdant pas de vue leur objectif. Cain, allez à l’angle du couloir et surveillez là d’où nous venons !