Warhammer 40 000 : l'Aube de Feu - L'ère du Loup

Après deux premiers romans plutôt sympathiques (même si le second avait quelques défauts), cette nouvelle série L'aube de feu connaît ici son premier faux pas. Ce troisième roman est clairement passable.

Pendant les 150 premières pages environ, j'étais même enclin à le qualifier de clairement mauvais et à en abandonner la lecture tant elles sont consacrées à des récits de bataille pas intéressants et même mal écrits. C'était la première fois que je lisais un roman consacré aux Space Wolves, donc je peinais à m'identifier aux personnages et à retenir qui était qui à travers leurs noms similaires et leurs titres assez obscurs pour le profane. Un temps, je me suis demandé si le traducteur n'était pas à blâmer, mais en voyant qu'il s'agissait de Loïc Masson qui avait fait un travail tout à fait honorable ailleurs, je pense que la responsabilité est surtout du côté de Gav Thorpe.

Heureusement, au fil du temps, je trouve que l'intérêt de l'histoire progresse. Lorsque pointe le conflit politique entre Roboute Guilliman et Logan Grimnar, on trouve enfin un peu de matière. D'un autre côté, les difficultés de Titus à se faire accepter par les Fenrisiens deviennent palpables, de même que sa frustration et sa colère, et le tout donne un peu de relief à l'intrigue en illustrant bien le problème d'intégration des Primaris. Ensuite, plus tard on comprend mieux pourquoi le roman s'est intéressé à certains personnages complètement secondaires (qui au début m'ennuyaient un peu) lorsque différentes routes se croisent.

J'ai à la fin presque apprécié le travail sur le croisement entre les différentes intrigues, la manière dont elles se recoupent, même si j'ai trouvé le tout assez lourd et lent au début. Un des principaux problèmes ici est que Gav Thorpe a du mal à donner du relief et de l'intérêt assez vite à ses personnages : les dirigeants Space Wolves paraissent presque tous interchangeables en termes de caractère, à part Grimnar qui est un peu une caricature. Les Space Marines sont assez indistincts, à l'exception notable de Titus (et encore, il faut attendre longtemps). Même les personnages humains semblent souvent insipides. Tout ça empêche de vraiment rentrer dans l'histoire assez vite. De plus, même du côté politique, les dialogues concernant l'intégration des Primaris et les relations entre les Space Wolves et le Primarque ont tendance à être excessivement répétitifs, avec de multiples passages où les différents personnages répètent leur position respective plusieurs fois.

De manière générale, je pense que le début du roman aurait mérité d'être sérieusement condensé (ou alors de moins parler Bolter pour mieux mettre en relief les personnages).

Au final, l'intérêt de ce roman est surtout dans l'histoire racontée dans les 300 dernières pages, et dans les éléments qu'il vient ajouter à l'univers de Warhammer 40 000. Mais je pense que ce n'est pas un exemple flatteur de la qualité littéraire de la Black Library. On sent l'effort de l'auteur pour développer une histoire assez complexe en plusieurs intrigues ; il y a quelques passages très réussis et une paire de répliques assez bien senties. Mais le tout ne rattrape pas un premier tiers ennuyeux, une forte proportion de personnages mal caractérisés et inintéressants, et des arcs narratifs qui font trop souvent du surplace avant de se résoudre de manière trop brusque à la fin.

Ainsi, je ne recommande clairement pas ce roman à quiconque hésiterait à la lire. C'est une de mes rares déceptions dans cet univers et même si à la fin, j'en ai presque apprécié les deux derniers tiers, il y a beaucoup de livres de SF bien meilleurs à lire, y compris chez la Black Library.