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 Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)

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Mat
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Mat
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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyLun 23 Juin 2008 - 21:31

Merci à vous^^

Citation :
mais j'espère qu'à l'instar de ce que tu as fait avec l'univers Babylon 5, tu diversifieras aussi celui d'Abydos (du côté des espèces intelligentes, j'entends)
En terme d'espèces intelligentes, davantage Kaliam que Abydos.

Citation :
L'attaque de l'insecte est surprenante et bien narrée, même si je ne suis pas fan des insectes géants super résistants.
Il vient du jeu Stargate 94 sur Game Boy^^

Citation :
j'ai l'impression en te lisant que tu dévellopes toujours la situation initiale
Oui^^

Citation :
Mais malgré l'action sur la Lune ou là sur Abydos, malgré les révélations par les personnages, malgré le voyage, j'ai toujours l'impression que nous n'en sommes qu'au début et que l'élément déclencheur faisant partir l'histoire et les personnages dans une spirale inévitable ne s'est pas encore montré.
Oui^^
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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyMar 1 Juil 2008 - 1:55

Chapitre 7: Complot


Perché à l’aplomb de la capitale végétale de Terre 2 et de son halo lumineux, l’aigle noir scannait le panorama urbain et feuillu à l’aide de son infinie précision visuelle, à l’affut d’une éventuelle pitance nocturne. Aucun scientifique n’avait pu prouver de manière définitive que l’espèce soit du jour ou de la nuit. Celle-ci était influencée par les gènes diurnes des rapaces naturels qui avaient servi à sa conception en laboratoire, mais n’ayant jamais connu une nature sans Humains, son comportement se retrouvait parfois à tendre vers le nocturne, à cause de la lumière puissante des cités qui ne dormaient jamais, et qui altéraient en cela sa perception des cycles.

L’animal déploya toute l’envergure de ses ailes, et se laissa tomber du toit végétal où il était demeuré jusqu’alors. Comme porté par le courant, il remonta en quelques coups d’aile et entreprit son vol au dessus d’Oasis.

Sous l’effet des rayons lumineux que le soleil local leur envoyait depuis l‘autre côté de la planète, les brumes microscopiques de particules stratosphériques prenaient l’allure de filaments gazeux aux couleurs acidulées et aux tons cristallins, décorant la nuit étoilée et sans nuage. Sélènis aussi était là, plus claire et brillante que jamais avec son éternel anneau effilé.

L’aigle poursuivit son parcours entre les hautes tours de pierre et de verre, évitant les arbres et les éoliennes qui couvraient certains toits et prenant garde aux éventuels engins volants qui pouvaient naviguer ici. Seuls le bourdonnement liquide des cascades mauves et le sifflement des monorails et des autoroutes magnétiques, mêlés à l’écho lointain de la musique de l’un ou l’autre cabaret, se faisaient entendre.

Finalement, apparût à l’horizon la grande tour de l’académie Enterprise, celle-là même qui superposait sans complexe la silhouette de la Tour Eiffel et la texture du Colysée. Comme autant d’anachronismes, des lumières électriques jaillissaient derrière les portes-fenêtres de tous les balcons de pierre taillée.

L’aigle se posa sur l’un deux sans donner l’impression d’hésiter. La calme jeune femme de la dernière fois n’était plus là, mais elle avait été remplacée par un petit homme au tronc fort et au crâne très dégarni, habillé d’un complet veston marron et la tête enfoncée dans les épaules. Une cicatrice courait le long de sa tempe, passant prés de sa paupière. Visiblement angoissé, ses mains étaient tantôt crispées sur le balcon, tantôt en train de s’agiter entre ses poches et sa poitrine, comme à la recherche de quelque chose à faire. De sus, le petit homme ne cessait de danser d’un talon à l’autre, comme si la tension parcourait sans relâche son corps fatigué, jusque chacune de ses extrémités.

Lorsque l’oiseau se posa sans ménagement, ses serres puissantes solidement accrochées au balcon, l’Humain sursauta et regarda la créature d’un œil alarmé. Puis, après quelques secondes d‘hésitation, il agita les bras en cercle et siffla désagréablement, toutefois sans oser s’en approcher, jusqu’à ce que l’aigle noir s’en aille sans plus de bruit qu'un coup de vent. L’homme ne voulait pas de cette créature potentiellement dangereuse à ses côtés.
Du moins, la supposait-il dangereuse. Aussi loin qu’il s’en souvienne, William avait toujours été un homme pour le moins méfiant et angoissé.

Il faut dire que le politicien n’était jamais parvenu à se défaire de ses premières peurs, de ses angoisses les plus profondes. Son père… les premiers souvenirs avaient aussi été les plus difficiles, et à leur suite s’étaient accumulées sans fin toutes les difficultés de la vie, formant inexorablement la psychose, comme si la première saleté coincée dans la plomberie de l’évier avait empêché celles qui vinrent à sa suite de s’évacuer.

Ses opposants disaient de William qu’il était violent et complexé. Ils disaient que de ses allocutions politiques, l’on comprenait qu’il était xénophobe, paranoïaque, et autoritaire. Que sa conception de la sécurité menait au tout carcéral, à l’isolement social et au déficit de démocratie. Mais qu’est-ce que ces gens connaissaient à l'autoritarisme et à la solitude? Lui, il avait appris mieux que personne à réfléchir sur ces notions, avec -ou à cause de- son père. Personne ne l'avait secouru, à l'époque. Beaucoup avaient même enfoncé le clou.

Il avait même tellement bien réfléchi à ces sujets, qu’il s’était promis de tout faire pour qu’un jour la sécurité impose sa loi partout. Pour que l’état entre dans tous les foyers afin de punir tous ceux qui, à l’abri des regards, laissaient libre court à leur cruauté… c’était inévitable. Un gouvernement fort, avec assez de poigne pour punir les coupables, et assez d’yeux pour surveiller tous les coupables potentiels avant qu’ils ne commettent leurs crimes. Ainsi, l’expérience qu’il avait vécue dans sa jeunesse ne pourrait pas se reproduire ailleurs, plus jamais. C’était là la conviction de William. Il ne voyait que de potentiels coupables, à perte de vue. Et le temps viendrait où chacun devrait prouver son innocence.

Et puis, est-ce que le monde méritait autre chose? Lui se souvenait des années d’humiliation, et après tout, il fallait bien que vienne l’heure de sa vengeance. Le moment où il prouverait à tous que lui aussi était capable, avait du pouvoir, et même plus de pouvoir que quiconque… ainsi, il prouverait que lui avait réussi. Il pourrait le montrer aux autres… et rien ne se mettrait en travers de sa route. C’était pour cette raison qu’il avait assassiné Adams, le créateur et le leader du Parti Sécuritaire Pro-Terrien, et prit sa place. C’était ainsi qu’il avait forcé Santiago, le vainqueur, à le choisir comme vice-président deux mandats de suite en échange de moyens pour vaincre le parti adverse.

Les choses étaient encore pires depuis ce mandat de frustration, reconduit depuis début 2258, passé sous la tutelle de Santiago. Plus pour longtemps, heureusement. Dans la constitution actuelle de l’Alliance Terrienne, William se trouvait à un poste réunissant entre les mains d’une seule personne les fonctions de vice-président et de premier ministre. Cela l’avait obligé, toutes ces années, à suivre certaines des plus stupides directives de son président qui n'avait rien compris au monde.

Certains disaient de William qu’il n’avait aucune idéologie, aucun projet pour l’Humanité, que sa vision politique se limitait à une obsession viscérale du pouvoir pour le pouvoir. C’était faux. William avait étudié l’histoire. Il en avait conclu que la seule chance de survie pour l’Humanité serait de revenir à la bienveillante dictature militaire du maréchal Gord, le seul système apte à diffuser la sécurité et prévenir le crime avant qu’il ne se produise. Bien sûr, une poignée d’intellectuels braillards avait fini par corrompre la troupe et renverser le maréchal, une poignée d'années avant le contact Centauri. Celui-ci n’avait pas connu les aliens… mais il aurait su les traiter comme il le fallait. William avait besoin de repères, de choses tranchées, et son avis sur les aliens était justement bien arrêté. Les coutumes ridicules et arriérées des étrangers, le blabla sirupeux des intellectuels, l’incapacité de la démocratie, voilà la synthèse du terrorisme éthique à cause duquel la véritable sécurité ne pouvait être appliquée. Gord l’avait compris. Et lui, William Morgan Clark, marcherait dans ses pas.

Allons! La Terre portait la culture la plus riche de l'espace connu! Il fallait la préserver de ses propres démons, mais aussi veiller à ce que jamais la mentalité d'aliens plus puissants technologiquement ou économiquement ne vienne pervertir la synthèse de ces millénaires de culture! Si l'identité Humaine ne survivait pas, autant que l'Humanité ne survive pas non plus.

étrange paradoxe que celui de William Morgan Clark, l'homme à jamais terrifié des autres et étranger parmi eux, si dédaigneux de ses semblables et de leurs avis, si fasciné par l'idée de sa vengeance personnelle contre la Terre, si seul spirituellement mais si brillant face à une foule qui applaudissait chaleureusement de n'être perçue que comme une masse de coupables potentiels. Il était tout cela à la fois, mais il était pourtant convaincu de la grandeur de leur identité commune et de la nécessité à ce que quelqu'un se dresse pour la sauvegarder à jamais des extraterrestres. Peut-être l'explication était-elle qu'au fond de lui, Clark aimait la culture Humaine, pas les Humains.

Le raclement de gorge qui survint derrière lui le fit se retourner et le vice-président découvrit l’éternel sourire, à mi chemin entre la désinvolture et la politesse, du mystérieux monsieur Morden. Celui-ci, caractérisé par son visage qui avait tout de grand et par sa chevelure brune très ébouriffée, avait sa stature relativement aérodynamique souligné par un élégant costume cravate intégralement noir satiné, qui lui allait tout juste.

Le nouveau venu recula, et Clark le suivit à l’intérieur. Il referma la porte-fenêtre derrière lui, et se retourna vers son hôte.
-Toujours aussi ponctuel, grogna le vice-président.
-La ponctualité est au nombre des vertus de mes associés, répondit monsieur Morden avec un grand sourire commercial. Au même titre que la loyauté, la conviction, ou encore le pragmatisme.
-J’ai cru remarquer cela, oui… répondit doucement Clark. Et vous, monsieur Morden? Vous parlez de loyauté, mais pourquoi la votre a-t-elle quittée le camp de la Terre?
-Elle ne l’a pas quittée, répondit le messager en s’asseyant parmi le somptueux mobilier de bois massif. J’agis pour son bien… même indirectement. Du moins, j’y contribue. Evidemment, dans cet océan qu’est l’histoire, chacun de nous est une goutte d’eau. Mais bien peu sont celles qui le feront déborder.
Devant le regard dubitatif de son client, il poursuivit.
-Vous savez, j’ai été sous-officier dans la Sun Belt d’Orion, dans une autre vie. Comme l’EarthForce se moquait bien de nous assurer une sécurité décente, nous avions formé notre propre milice de défense. J’étais là quand on a repoussé les vaisseaux pirates de Corne Rouge, et j’ai rencontré Joshuoz.
-Le cinglé Centauri qui voulait faire du système d’Orion une monarchie indépendante? Sourit Clark.
-La légende dit qu’il se cache maintenant avec un vaisseau submersible et ses derniers partisans, quelque part dans les abysses de l’océan sub-glacier d’Europa, raconta Morden d’un air rêveur et joyeux.
-Et donc, recadra William qui n'avait pas la tête aux légendes urbaines, vous n’êtes pas avec vos associés pour l’argent? Demanda-t-il en restant planté debout.
-L’argent? Siffla Morden avec une expression d’amusement poli. Monsieur le vice-président, je suis le plus puissant être Humain de l’univers, plus que Santiago, plus que vous, et plus qu’aucun leader de la Terre ne le sera jamais. Mes patrons ont toute confiance en mon jugement. Si j’estime que c’est nécessaire, je peux organiser l’anéantissement de plusieurs planètes. À quoi bon l’argent?
-Vous agissez donc pour le pouvoir?
Morden ne se raidit pas, et ne sembla en aucune façon ennuyé.
-Non. Par conviction.
-La conviction de quoi, monsieur Morden?
-Vous le saurez dans un million d’années, répondit le jeune homme avec un clin d’œil. Mais dites-moi, monsieur Clark, m’avez-vous demandé pour faire la causette?
-Non.

Avec l’assurance d’un homme qui s’attendait à ce qu’une équipe d‘ISN soit accroupie derrière le trou de la serrure, Clark vint s’assoir aux côtés de Morden.
-Je vous écoute, monsieur le vice-président. Y-a-t-il un soucis quelque part? Les codes d’accès aux machines de l’Earth Force One que vous m’avez donné auraient-ils changé?
-Non, répondit Clark avec un frisson. Il ne doutait pas que la simple présence de son hôte et de sa mystérieuse aura presque magique suffise à attester du fait qu’il n’y avait aucun risque d’écoute indiscrète, mais il ne pouvait s’empêcher de le redouter.
-Vos… associés, reprit-il, peuvent-ils encore m’aider? Demanda-t-il enfin non sans une quasi timidité.
-Monsieur le vice-président, répondit Morden avec un grand geste d’ouverture de ses bras, demandez ce que vous voulez.
-Soit.
Il hésita, puis poursuivit.
-Je pense… qu’un certain nombre de militaires vont me poser un problème d’ici peu, lâcha-t-il enfin. L’Earthforce est une structure suiviste… et il y a certains… pivots… qui vont devoir disparaître, ou ils mettraient en danger la pérennité de mon futur… mon futur…
-Votre futur régime, compléta Morden sans détour. Je comprend, monsieur Clark. Indiquez, et nous nous en occuperons.
-Dans un premier temps, il y a le capitaine et l’équipage du Cerberus. Des fortes têtes… ils se sont déjà pratiquement rebellé contre les ordres une fois, et ils ont été soutenu par l’opinion publique. Ils ne sont probablement pas les seuls susceptibles de me trahir, mais au moins, nous avons l’assurance que eux le feront. D’autre part, je soupçonne que leur capitaine pourrait bien avoir quelques informations… gênantes… à propos de mes affaires. Pouvez-vous faire disparaître le Cerberus, monsieur Morden?
Le sourire de l’associé s’agrandit, terrifiant.
-Pas de témoins, pas d’indices, très cher. Je crains fort que le réacteur à fusion du Cerberus puisse subir une surchauffe fatale lors de la prochaine ronde de routine. Loin du centre Terrien, est-il besoin de le dire. Autre chose, monsieur Clark?

Le vice-président se raidit. Aussi déterminé et névrosé qu’il était, la perspective que lui offrait Morden, pouvoir commander l’anéantissement d’à peu près tout ce qu’il voulait comme il aurait rédigé une liste de fruits et légumes, ne manquait pas de le plonger dans un état d’hésitation et de culpabilité fort désagréable.

-Heu… oui. Et c’est quelque chose de bien moins anodin que le Cerberus.
-Dites toujours, répondit Morden en appuyant de sa voix insupportablement doucereuse et indécente, ses doigts croisés sur sa poitrine.
-C’est l’amiral, lâcha Clark. Il est l’exemple type de ce que je voulais dire. O’Neil ne comprend rien à ma vision, il me hait et il n’acceptera jamais… je dis bien, jamais… de me suivre. Or, il est le plus haut officier de toute l’EarthForce, adulé par la quasi-totalité des troupes. Et c’est lui qui commande personnellement la Légion Solaire, notre force d’élite par excellence. À lui seul, il serait bien capable de tout faire rater. S’il refuse de me suivre, j’en mettrais ma main à couper que plus de la moitié de l’armée… je dis ça pour ne pas trop m’avancer… se retournera contre moi. Et il refusera de me suivre, soyez-en certain. C’est déjà la Légion Solaire qui a causé la chute de Gord.


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Mat
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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyMar 1 Juil 2008 - 1:56

-Alors vous avez peur de l’armée… je croyais pourtant que vous aviez fait en sorte d’assigner les troupes les plus fidèles à votre cause au programme des nouveaux vaisseaux de classe Déluge?
-Justement! J’ai l’impression qu’O’Neil a remarqué ce que je faisais. Et qu’il essaye de reprendre le contrôle du programme Déluge. S’il y parvenait, tout serait fini pour moi. On murmure même qu’il veut les faire passer d’emblée à la légion Solaire! Les Classe Déluge sont les plus puissants vaisseaux de guerre jamais conçu par le genre Humain. Les militaires pensent qu’un seul d’entre eux pourra détruire plusieurs Primus Centauri… et plusieurs Sharlin Minbari. Imaginez, si c’était O’Neil qui les commandait!
-Là, j’avoue que pour le coup, vous avez eu du culot, s‘étonna Morden avec une moue pensive et de grands yeux écarquillés. Construire des stations Babylon mobiles, entièrement dévolues à la guerre totale, il fallait oser. Vous avez repris la structure basique de Babylon 4, c’est exact? La seule des cinq qui pouvait se déplacer, grâce à son moteur ionique.

Clark acquiesça d‘un air inquiet.
-Beaucoup d’entre nous ne croyaient absolument pas au projet Babylon. Le projet Déluge était un peu comme son… jumeau diabolique. Et pour nous, une compensation. Des stations militaires type Babylon conçues pour l’anéantissement total, dans le cas où leurs cousines à vocation diplomatique échoueraient. Mais beaucoup de savants pensent que le projet n’est pas viable, parce que selon eux l’écart technologique entre nous et des races comme les Minbaris est trop important pour que les Déluge puissent être déterminants. Même s’ils ont de quoi devenir légendaires en un contre un, la logistique ne suivra pas. Étant donné leurs coûts et leurs délais de construction prohibitifs, ils disent que leur impact sur le champ de bataille sera très vite limité et qu‘il serait plus rentable de revenir aux modèles classiques.
-Et vous êtes d’accord?
-Peu importe. O’Neil est un stratège. Il contrôle déjà directement la plus puissante force militaire de l’Alliance Terrienne. Si en plus, il avait le commandement des trois Déluges que nous avons construits, il serait capable de mettre à genoux lui-même le reste de l’EarthForce, en supposant qu’il y aurait affrontement. Et je crois plutôt que tous les militaires passeraient à l’ennemi en l’apercevant. Moi, je n’aurai plus qu’à m’ouvrir les veines.

-Vous attendez donc de mes associés la… pacification de la Légion Solaire?
-Non! S’alarma Clark en levant instinctivement la paume dans un geste de défense. Je veux dire… en tout dernier recours, si c’est absolument nécessaire. La Légion Solaire est le fer de lance de notre armée. Dans la mesure du possible, il faut se contenter de viser O’Neil et son état major. Est-ce possible, monsieur Morden?
-Allons, monsieur Clark… Si nous vous avons promis de nous occuper du président, quel problème pourrait poser un amiral?
-Mais je crois bien justement qu’ici, c’est encore l’amiral le plus gros poisson…
-O’Neil est personnellement parti dans Kaliam, c’est exact?
-Il y a quelques heures.
-Rentrera-t-il prochainement ou doit-on s’attendre à devoir aller le frapper là où il se trouve?
-O’Neil agace tout le monde parce qu’il se moque du protocole. Il peut très bien continuer à jouer les aventuriers dans Kaliam aussi longtemps que durera la campagne.
-Je vois… répondit Morden, le regard dans le lointain.
-Dites-moi, demanda Clark, qui était toujours débout devant son interlocuteur assis, vos… associés connaissent-ils les Atlantes?

-Pas à ma connaissance. Ils ne se sont jamais intéressé aux autres galaxies. La seule Voie Lactée est déjà infiniment trop vaste et trop dense pour que des êtres comme mes associés ou comme les Vorlons puissent l’assimiler réellement, alors que feraient-ils de deux galaxies? De surcroît, Kaliam n’est pas la plus proche de nous.
-Pourront-ils s’y rendre? Nous, nous n’aurions jamais pu si nous n’avions pas trouvé cet anneau…
-Ho, oui, ils le pourront. Fascinant, cet anneau, d’ailleurs. L’espèce qui a inventé ceci est peut-être la plus rapide de l’univers. Si mes associés doivent aller là-bas, je suis sûr qu’ils prendront le temps de s’y intéresser.
-Alors, c’est d’accord? O’Neil disparaîtra?

Morden se pencha devant lui, le coude sur la table et l’index pointé vers Clark.
-Monsieur le vice-président, je vous promet qu’à partir de cette seconde, qu’il soit dans la galaxie de Kaliam ou ailleurs, l’amiral O’Neil peut compter les pulsations de son cœur.


Dernière édition par Mat Vador le Lun 26 Jan 2009 - 15:47, édité 4 fois
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Mat
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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyMar 1 Juil 2008 - 1:56

Bien loin de là, dans le vaste désert Nagadian, une grosse chariote surgie du passé poursuivait inlassablement son trajet.
-Je crois qu’on arrive quelque part, déclara Malcom d’une voix forte, brisant la torpeur fiévreuse qui terrassait les prisonniers depuis des heures passées au soleil sans nuage ni ombre.

Les jambes en coton, le visage trempé, la bouche sèche et l’équilibre précaire, Takashima, Ivanova et les trois marines se levèrent du sol de la cage roulante à la suite du P12, et vinrent aux barreaux observer l’extérieur. IATHA, qui était demeuré débout et silencieux, s’avança lui aussi vers la grille de bois sec.

À des centaines de mètres derrière les dunes qui leur faisaient face, se trouvait un long rempart de roc et de boue séchée, une palissade primitive plus haute qu’une maison d’un étage. Elle était ponctuée de grande portes, de postes de garde carrés ainsi que d'allées surélevées, tout en rondins de bois. Derrière elle, étaient visibles les nombreuses cases de boue de toute taille et de toute forme, certaines aux toits de chaume, toutes construites les unes sur les autres dans l’anarchie la plus joyeuse. Tel un gruyère géant ou un paradisiaque jeu labyrinthique pour enfant, les collines de cases empilées visibles derrière le rempart étaient quadrillés de ponts de cordes et de bois, de terrasses, de jardins suspendus et de couloirs surélevés.
Perpétuant la sensation néolithique de l’ensemble, une pyramide à créneaux d’une poussiéreuse couleur ocre trônait là derrière, comme une pyramide bâtie en cubes formant l’arrière-garde de la cité de boue et de ses immeubles indistincts.
-Nagada "ville", commenta Laurel dans un souffle émerveillé, ses yeux asiatiques pratiquement clos devant l’ensoleillement.
-Nous ne nous nous arrêtons pas, affirma sans émotion une grosse voix métallique qui surprit l’ensemble de la troupe, les geôliers en particulier. IATHA, le colosse gris, avait parlé pour la première fois, sans que quoi que ce soit de nouveau ne s’en ressente dans ses gros yeux uniformément rouges et perpétuellement grands ouverts.

Effectivement, la roulote et son escorte de cavaliers et de fantassins continuait de présenter son flanc à la cité, avançant parallèlement au long rempart rocheux et boueux. L’une des grandes portes de bois avait déjà était dépassée.

-Hey! Interpella Susan en collant son visage contre la cage, la face dans le carré d’air entre quatre rondins de bois. Hey! Recommença-t-elle en visant l’un des cavaliers les plus proches de lui. Où va-t-on?
L’homme à la peau noire et à l’armure grise qui montait son énorme animal poilu ne répondit rien, ne la regarda d’ailleurs même pas.
-Si ils vous répondent qu’on va à Saint-Kaliam-sur-Atlantide, ça vous avancera? Ricana le télépathe en nage.
Susan soupira, et reformula la question.
-Quand arrive-t-on? Redemanda-t-elle au cavalier, sans plus de succès toutefois.

Elle lâcha les barreaux de bois, et revint vers Takashima.
-Heureusement qu’on avait tous de l’eau, sinon…
-à moins de vouloir trimballer une cargaison de momies, ils nous en auraient donné, assura Takashima. Étrange, cette ville, non? J’ai bien lu les rapports de 94, et les photos d'époque du soldat Brown. La cité a évoluée depuis, il y a plus de constructions, et les jardins et la pyramides à degrés sont des nouveautés. Mais ça reste un peu… léger, étant donné leurs lances.
-ça veut peut-être dire que Râ contrôle encore bel et bien la planète, supposa Susan. Ou alors, ils ont des sortes de castes.

Leurs suppositions furent brutalement interrompues par un cri de haine et un juron en langue inconnue venus de l’un des fantassins en frusques claires, suivi d’une charge de plasma incandescent qui vint frapper la cage, projetant des copeaux de bois en tout sens. Le tir avait creusé un trou fumant dans le grillage boiseux de la cage, en haut du mur et aussi dans le plafond.
Prostré dans le coin le plus éloigné de la prison roulante, Malcom, le grand P12 à l’uniforme noir et au crâne rasé, semblait vouloir devenir invisible.
-Recommences là ça, et je tue toi! Hurla le fantassin autochtone avec une maîtrise soudainement plus approximative de la langue Terrienne interplanétaire.
-Vous avez essayé de lire dans son esprit? S’enquit Susan non sans dissimuler un certain mépris pincé.
-Avec des indigènes qui parlent notre langue et qui vous tirent dessus quand vous essayez de les scanner, je commence à croire que votre présence à vous et à votre robot traducteur est superflue, ajouta Laurel.
-Il n’y a pas que les Nagadians dans cette galaxie et nos prisonniers n’auront pas les moyens de nous tirer dessus quand nous en aurons, répondit sèchement Malcom en massant ses tempes laiteuses.
-Vous nous voyez en position de faire des prisonniers? Grogna un marine plus loin.

La réplique de Malcom avait subitement rappelé à Susan le fait qu’ils se trouvaient toujours dans une autre galaxie. Elle avait fini par l’oublier, tant il était vrai que dans la Voie Lactée on trouvait des mondes bien plus exotiques, d’un point de vue Terrien, que ne l’était Nagada. Quelle sensation curieuse! La jeune femme alternait des phases de vertige quasi phobique face à l’idée des trois millions d’années-lumière la séparant de sa maison, et d’autres phases d’indifférence à son environnement.

Le voyage dura encore un moment, la caravane et son escorte avalant sans faiblir les nombreux kilomètres de dunes sans autres variantes que de petites fougères sèches et autres pics rocheux lointains.

Puis enfin, des constructions apparurent de nouveau à l’horizon. Tranchant nettement avec l’océan sablonneux, une nouvelle muraille se tenait là, celle-ci de couleur pâle. Elle se présentait comme un agrégat de pierres taillées, et d’un simple regard, l’on comprenait qu’elle était bien plus solide et classieuse que celle qui entourait Nagada-ville.

Sur le dos du rempart, à intervalle régulier, une tour de guet était plantée vers le ciel, leurs lointains occupants aux armures grises semblables à des bustes mouvants. À intervalle moins fréquent, de somptueuses arches avaient été sculptées dans la muraille, leurs herses solidement calées en position basse.

-Et là, lieutenant-commandeur? Demanda un marine. Où sommes nous?
-Je… je ne sais pas, admit Takashima. Les rapports ne parlent pas de ça.
-Levez donc le nez de vos rapports, soupira Malcom.

Un grondement en écho survint lorsqu’un cavalier souffla à poumons déployés dans une corne animale, et alors la lourde herse incrustée dans l’arche qui leur faisait face commença à se lever.

Fin du chapitre


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Sempiternel
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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyJeu 3 Juil 2008 - 16:49

C'est franchement excellent, je suis conquis !

Le style est vraiment plaisant, sans fioriture, clair et concis. J'adore toutes les références aux autres univers, comme Predator ^^. J'ai relevé parfois quelques petites erreurs d'expression mais vraiment rien de grave vu la longueur de tes chapitres.

Juste une chose : les Beltgégiens, ce sont bien les Aliens de Mars Attack non
?

Je suis très impatient de pouvoir lire la suite !
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Mat
Le Pharaon
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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyJeu 3 Juil 2008 - 17:38

Merci beaucoup Heureux

Citation :
J'ai relevé parfois quelques petites erreurs d'expression mais vraiment rien de grave vu la longueur de tes chapitres.
Oui c'est un peu mon laboratoire littéraire, j'essaye différentes choses au niveau des styles d'expression Razz

Citation :
Juste une chose : les Beltgégiens, ce sont bien les Aliens de Mars Attack non
?
Oui^^

Citation :
Je suis très impatient de pouvoir lire la suite !
Hélas, je stoppe jusqu'au 28 pour cause de boulot... mais je reprend dés mon retour, promis mrgreen
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Rufus Shinra
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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyJeu 21 Aoû 2008 - 11:23

Et bien merci de m'avoir introduit à l'univers de Babylon 5, Mat. Tout d'abord pour la qualité intrinsèque de la série, mais aussi pour cette excellente fan-fiction. On retrouve l'univers de la série, sans se limiter à ce que l'on y voit directement, et on bénéficie du point de vue terrien lors des débuts de Clark en tant que président.

Techniquement, une excellente maîtrise de l'écriture (mais rien de neuf là-dessus). Scénaristiquement, une très bonne idée de reprendre les diverses histoires d'aliens et de les faire rentrer dans l'univers de B5, qui autorise justement cette possibilité (en écartant les nombreuses destructions de la Terre^^), pour ensuite se concentrer sur le programme Porte des Etoiles avorté à la fin du XXème siècle.

J'ai hâte de lire la suite pour voir ce que tu vas faire de tout ça.
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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyDim 24 Aoû 2008 - 2:25

Et oui. J'ai décidé de me lancer dans la lecture de cette fic. Alors que je n'ai jamais vu un seul épisode de Babylon 5, oui oui. J'en avais marre d'attendre la suite d'Héliopolis sans plus lire du mat vador, et je n'ai pas encore trouvé le temps (comment ça, c'est pas une excuse crédible ?) d'acheter et de visionner Babylon 5. Bref.
Ce qui est sûr, c'est que je ne regrette pas mes choix. Je n'ai sans doute pas saisis toute la subtilité et toute l'ambition de ton entreprise, puisque je suis généralement incapable de séparer ce qui appartient à l'univers B5, et est rappelé par toi pour clarifier une situation, et ce qui est une pure invention. En conséquence, je vais essentiellement m'attacher à des points plus précis, plus anecdotique. Mais avant, commençons par une critique générale.

Tes personnages dans Kaliam sont très vivants, sans descriptions superflues. Tu parviens à leur donner du volume simplement, au détours d'inflexions, de choix de mots, de situations. Là où certains (moi =>bounce <=moi) se sentent obligés d'expliquer les choses en toutes lettres et de justifier sans arrêt les réactions des protagonistes, tu te contentes de nous donner des répliques et des attitudes intéressantes en pâture, et de nous laisser en tirer nos conclusions. Même lorsque tu t'autorises une petite psychanalyse de tes héros, cela reste juste assez extérieur pour que le travail ne nous soit pas mâché.
Il y a également une grande cohérence dans leurs relations, pour autant que je puisse en juger avec ma connaissance limitée de la série. Cela me rappelle la fic de Rufus Shinra : on est pas au milieu d'une bande de superhéros, de supers vilains et de supers intermédiaires. Ce sont simplement des êtres, soldats, politiciens, aliens, pilotes, parfois obtus et parfois brillants, parfois mesquins et parfois pris de remords, aussi bien chez les gentils que chez les méchants. Le gris est au centre de cette fiction. Il faudra bien que je parvienne à maitriser le gris. Pour l'instant, j'en suis plutôt au ying et au yang, et c'est pas tout à fait ça.

Mince, c'est une impression, ou est-ce que je ramène tout à moi ? Et j'ai pas finis, en plus...

Il y a une grande fluidité dans le récit, avec peut-être seulement quelques transitions très légèrement trop abruptes. Tes descriptions sont complètes et réussies, quoique l’emploi de certains termes un peu obscurs me semble superflue : cela oblige le lecteur - moi, en tout cas - à s'extraire de l'histoire pour être sûr de bien te comprendre. Cela reste cependant très anecdotique. Quelques petites lourdeurs aussi parfois, avec des phrases trop longues et une utilisation un peu abusive des virgules et des synonymes, qui obligent à relire certaines phrases à plusieurs reprises pour bien les comprendre.
Mais globalement, cela reste habile et efficace, et aussi assez poétique souvent.

Passons maintenant à l'histoire en elle-même...

Excellente introduction que ce petit extrait du rapport de Jack O'Neil. Ce simple petit "L" solitaire nous indique clairement que la série ici n'aura pas d'incidence.

Superbe description que celle du vaisseau déformé. Angoissante au possible, avec sa structure déformée comme si l'engin avait commencé à se changer en quelque créature vivante sous l'effet d'un parasite d'un genre inédit. L'image de ces couloirs tordus et courbés, de ces corps humains dénaturés, liquéfiés ou fossilisés dans un mur, ces câbles immenses qui emplissent la soute... et le Stargate, si grand, si rond, si mystérieux et manifestement étranger. Tout le passage dans le vaisseau m'a immédiatement renvoyé à des films tels qu'Alien ou Sphère, et je sais qu'un amateur de films de science-fiction comme toi sera sensible à ce compliment.

Excellente description aussi que celle de la colonie lunaire, et jolie référence que celle faite aux Prédators et aux Betlégiens ! D’où viennent les Blork ? De ton imagination fébrile ? Si oui, voila encore une illustration à venir, je crois...

Remarque inutile de maniaque compulsif : les pistolet rouge, dans Mars Attack, donnent des squelettes rouges. Je le mentionne au cas ou tu serais aussi perfectionniste que moi sur les points n'ayant aucune foutue importance.

Encore une fois, je ne connais qu’à peine l’univers de Babylon 5 ; mais je m’étonne que les Beltégiens ignorent que le dôme ne cèdera pas sous leurs tirs, tout comme Jax ignore que la soucoupe ne souffrira pas des canons de sa voiture volante. Ce genre d'engins et de matériaux ne sont-ils pas répertoriés ?

Mention spéciale pour Terre 2, très artistiquement évoquée. Et message particulièrement vicieux que cette utopie, « vitrine de l’humanité », pour te citer, qui pompe une partie des ressources des autres colonies dans le but d’étaler sa magnificence aux yeux de tous.

Remarque :
mat vador a écrit:
Les yeux de la jeune femme détaillèrent les rares hiéroglyphes authentiquement égyptien, puis le cartouche de sept symboles géométriques et astronomiques, dont le dernier, une petite pyramide sans sol surmontée d’une sphère, se trouvait tout en dessous, en dehors de la délimitation du cartouche.
Je signale à tout hasard que le symbole de la Terre visible sur le cartouche est surmonté d’un carré, pas d’un cercle.

mat vador a écrit:
Plus tôt dans la journée, Susan avait retrouvé Garibaldi planté devant le stargate, comme David hypnotisé par Goliath. Écrasé par la prestance mystique rayonnant de l’artefact glacé, qui l’observait du haut de plusieurs millions d’années et d’une science inqualifiable
Ah, tu as donc conservé certains éléments de la série… Les plusieurs millions d’années d’âge du Stargate, et donc de ses concepteurs.

Question. Quelle est l’adresse composée sur la porte ? La seule adresse dont disposent les terriens est celle d’Abydos, et leur point d’arrivé semble confirmer cette hypothèse. Pourtant, la porte s’active d’abord avec sept chevrons. Le portail de ce monde étant sensément détruit, les militaires n’auraient pas dû manquer de s’en étonner. D’ailleurs, O’Neil ne dit-il pas lui-même :
mat vador a écrit:
La porte des étoiles, puisqu’elle avait été renommée ainsi entretemps, poursuivit O’Neil en ignorant superbement Ivanova, ne fut activée qu’une seule autre fois, pour vérifier qu’aucune connexion avec l’autre planète n’était encore possible après la déflagration.
Or, ici, il y a contact.
Je me demande également d’où ils ont tirés les deux autres symboles, et quels sont-ils. Les ont-ils extrait de la mini-base de données ?

Tu as modifié le processus de l’activation de la porte donné dans le film, où, en tout cas, tu l’as complété. Je dois avouer ne pas être très enjoué par ce clavier cristallin. Ça me parait une façon de faire trop commune, trop en décalage avec le côté archaïque du système des chevrons.

J’ai eu du mal avec la description du voyage à travers la Stargate. Même en sachant ce qu’ils étaient sensé décrire, je ne suis pas parvenu à extirper ces images de tes mots. Je crois d’ailleurs que je t’avais déjà mentionné ce détail… Désolé d’avoir à le faire à nouveau. Au final, voila quatres remarques autour du Stargate...

Poursuivons sur une note plus positive. Je suis un fan absolu de IATHA-6000. L’idée n’a rien d’inédite, je ne sais pas pourquoi je suis tellement enthousiaste. En tout cas, j’imagine parfaitement ce colosse mince et musclé au crâne lisse et aux yeux rouges dépourvus de pupille ou d’iris, avec son cercle jaune sur le poitrail et sa silhouette si résolument masculine, ne serait-ce son absence de « virilité ». Et je crois deviné un clin d’œil dans le second cercle jaune sur son front. ^^
Seul petit regret – et c’est là totalement personnel, je ne sais même pas pourquoi je le mentionne : j’aurais adoré qu’il soit cuivré au lieu d’argenté. Ainsi, il m’aurait évoqué un des géants de l’île de Pâques, ou encore le dieu Quetzacoàlt des Aztèques : un colosse doré, avec juste ce qu’il faut de dissemblance avec les hommes pour s’en distinguer.
Une question, car je pense que je ne résisterais pas à l’envie de le dessiner : ses articulations sont-elles lisses ou bien « mécaniques » ?

Mat Vador a écrit:
L’extraterrestre que Jack O’Neil, Daniel Jackson et les autres ont combattu il y a tout ce temps, n’était pas conventionnel. Pour autant que tout non-Humain puisse l’être… Il s’appelait Râ -oui, comme le dieu de l’Egypte ancienne- et son espèce était capable de se transformer à volonté en… une vapeur parasitaire, un fantôme immortel capable de vous pénétrer et de prendre le contrôle de votre corps.
Je suis très curieux de savoir comment le commandement de la mission a pu en apprendre tant sur la nature de Râ. Car hormis sa nature de parasite – où tout du moins sa capacité à prendre au moins ponctuellement le contrôle d’un corps, par un biais technologique ou non – l’équipe de 1994 qui s’en est retournée sur Terre n’a ramené aucune information sur le sujet. Et l’aspect « immortel » me rend carrément perplexe. Faisais-tu bien allusion aux effets du sarcophage ?

Mention spéciale pour la scène ou Malcolm détecte les Abydossiens dissimulés dans le sable. C’est fantastiquement décrit. On sent la tension qui monte à toute allure, on sent l’adrénaline envahir les veines des équipiers avec quelques instants de retard. Même, on entendrait presque le détecteur tracer des arcs de cercle chaotiques sur la bande de papier et bip-biper follement.
C’est une image, bien entendu. ^^

mat vador a écrit:
Il faut dire que le politicien n’était jamais parvenu à se défaire de ses premières peurs, de ses angoisses les plus profondes. Son père… les premiers souvenirs avaient aussi été les plus difficiles, et à leur suite s’étaient accumulées sans fin toutes les difficultés de la vie, formant inexorablement la psychose, comme si la première saleté coincée dans la plomberie de l’évier avait empêché celles qui vinrent à sa suite de s’évacuer.
Je ne saurais pas dire exactement pourquoi, mais j’adore la fin de ce passage. C’est une métaphore très expressive aussi bien visuellement que symboliquement. Lorsqu’on à la certitude, en lisant ce genre de phrase, qu’on s’en souviendra encore en refermant le bouquin, c’est signe que l’auteur n’a pas perdu son temps.

Je ne connais pas Clark, je ne connais que peu son rôle et son évolution dans la série, je ne sais pas ce qu’on a dit de lui déjà. Mais ce qui est sûr, c’est qu’en quelques lignes, tu as brossé un portrait sinon complet, du moins haut en couleur du personnage. Voila le genre de développement que j’aimerais maîtriser… Savoir glisser subtilement d’un détail à l’autre, en quelques lignes, pour dessiner les contours d’un homme sans avoir à énoncer poussivement les choses par soi-même, comme j’ai tendance à le faire. Bravo donc pour ce petit échantillon ô combien représentatif de ta vision de Clark.

Et pour conclure, je dirais que mon cri du coeur, en arrivant au bout de ce qui est posté, a été "Oh non, pas déjà !"
D'accord, c'était plus un gémissement.

Voila... Commentaire achevé. Je suis agacé et frustré : j'ai fait pas mal de remarques, alors que j'ai globalement adoré cette fiction, plus que beaucoup d'autres. Elle figurerait sans doute dans mon top 10. Retiens seulement que ce que j'ai signalé fait parti des éléments amovibles de la fic, et non de sa trame profonde - exception faite de mes remarques qui se rapportaient à ton style.

J'espère être resté élégant dans celui de mon commentaire jusqu'au bout, parce qu'à cette heure ci je commence à être moins alerte...

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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyDim 24 Aoû 2008 - 13:47

Wahou, et bien^^

Merci à vous deux. Heureux

Citation :
et on bénéficie du point de vue terrien lors des débuts de Clark en tant que président.
Il est encore vice-président Wink

Citation :
puisque je suis généralement incapable de séparer ce qui appartient à l'univers B5, et est rappelé par toi pour clarifier une situation, et ce qui est une pure invention.
En cela, ta découverte de la série mère a de bonnes chances d'être plutôt amusante, si tu guettes au fur et à mesure ce qui était à moi et ce qui venait de JMS^^

Citation :
Tout le passage dans le vaisseau m'a immédiatement renvoyé à des films tels qu'Alien ou Sphère, et je sais qu'un amateur de films de science-fiction comme toi sera sensible à ce compliment.
Oui cheers Merci farao

Citation :
D’où viennent les Blork ? De ton imagination fébrile ? Si oui, voila encore une illustration à venir, je crois...
Le nom vient de Kid Paddle, l'aspect d'un dessin illustrant une interview de Hubert Reeves^^

Citation :
Encore une fois, je ne connais qu’à peine l’univers de Babylon 5 ; mais je m’étonne que les Beltégiens ignorent que le dôme ne cèdera pas sous leurs tirs, tout comme Jax ignore que la soucoupe ne souffrira pas des canons de sa voiture volante. Ce genre d'enfin et de matériaux ne sont-ils pas répertoriés ?
Heu difficle à dire mais non, B5 est un univers à beaucoup d'inconnues. clin d'oeil Il faut garder à l'esprit qu'à la fin 2258, il n'y a que 103 ans que la Terre a vécu le premier contact et a obtenu les moyens techniques de quitter Sol. Tout comme il y a encore des Poilus en vie sur Terre aujourd'hui, il doit exister à l'époque de Babylon 5 un très grand nombre de seniors qui ne croyaient pas aux extra-terrestes quand ils étaient enfants.

Citation :
Ah, tu as donc conservé certains éléments de la série… Les plusieurs millions d’années d’âge du Stargate, et donc de ses concepteurs.
Oui enfin, on a vu plus SG-1iste comme élément. aarf Mon stargate a 3 millions d'années au lieu de 50, et mes Atlantes à moi ne seront -probablement- pas Humain.^^

Citation :
Question. Quelle est l’adresse composée sur la porte ? La seule adresse dont dispose les terriens est celle d’Abydos, et leur point d’arrivé semble confirmer cette hypothèse. Pourtant, la porte s’active d’abord avec sept chevrons. Le portail de ce monde étant sensément détruit, les militaires n’auraient pas dû manquer de s’en étonner. D’ailleurs, O’Neil ne dit-il pas lui-même :
Citation :
La porte des étoiles, puisqu’elle avait été renommée ainsi entretemps, poursuivit O’Neil en ignorant superbement Ivanova, ne fut activée qu’une seule autre fois, pour vérifier qu’aucune connexion avec l’autre planète n’était encore possible après la déflagration.
Or, ici, il y a contact.
Je me demande également d’où ils ont tirés les deux autres symboles, et quels sont-ils. Les ont-ils extrait de la mini-base de données ?
C'est l'adresse d'Abydos, et les deux autres symboles techniques -que je n'ai pas cherché à imaginer- viennent de la "notice" dans la base de données. Pour répondre à ta question, O'Neil se trompe à moitié lorsqu'il dit que la connexion était impossible. On le verra plus tard, Daniel a ordonné que l'on couche le stargate sur le dos après avoir été enterré profondément. La sonde est arrivée, pour ne filmer que le noir absolu pendant une miliseconde avant de se désintégrer en retombant dans le vortex sortant. West et son équipe, forts de leur innexpérience, ont conclu que la connection était devenue impossible, surtout que O'Neil, Kawaksky et Ferreti pressaient derrière en ce sens. Ici il faut oublier SG-1, Carter n'existe pas et l'expérience du SGC non plus. je rappelle que dans le film de 94, les Terriens braquent un vortex sortant et craignent que le stargate puisse établir un tunnel en direction du vide spatial, sans stargate d'arrivée.

S'ils n'ont pas ét surpris de la connexion, c'est parce que dans leur représentation, le saut quantique n'avait pas besoin d'un stragate d'arrivée.

Citation :
Tu as modifié le processus de l’activation de la porte donné dans le film, où, en tout cas, tu l’as complété. Je dois avouer ne pas être très enjoué par ce clavier cristallin. Ça me parait une façon de faire trop commune, trop en décalage avec le côté archaïque du système des chevrons.
Quel processus du film? Crazy Les Terriens, avec leur roue de composition, font probablement n'importe quoi, et on ne voit pas comment ils procèdent pour la dernière activation dans le film.

Mes Atlantes ne sont pas du genre à se faire chier à tourner manuellement les chevrons, mais je voulais couper au DHD de SG-1.^^

Citation :
J’ai eu du mal avec la description du voyage à travers la Stargate. Même en sachant ce qu’ils étaient sensé décrire, je ne suis pas parvenu à extirper ces images de tes mots. Je crois d’ailleurs que je t’avais déjà mentionné ce détail… Désolé d’avoir à le faire à nouveau.
Entendu. Il y a juste une chose qui me surprend... clin d'oeil ici ou sur msn, tu me cites des passages que tu as beaucoup aimé alors que moi, ils me complexaient un peu, je leur trouvait de la maladresse ou de l'innachevé. à l'inverse, tu n'accroches pas à des passages dont je suis particulièrement fier...^^

Citation :
Une question, car je pense que je ne résisterais pas à l’envie de le dessiner : ses articulations sont-elles lisses ou bien « mécaniques » ?
C'est plus un Terminator qu'un I,Robot. Il a pas de rouages non plus, mais il reste assez mécanique, tout en étant ordonné et performant.

Citation :
Je suis très curieux de savoir comment le commandement de la mission a pu en apprendre tant sur la nature de Râ. Car hormis sa nature de parasite – où tout du moins sa capacité à prendre au moins ponctuellement le contrôle d’un corps, par un biais technologique ou non – l’équipe de 1994 qui s’en est retournée sur Terre n’a ramené aucune information sur le sujet.
Justement, dans cet univers l'équipe de 94 a obtenu plus d'informations hors-caméra que le spectateur, j'y viendrai ensuite.

Citation :
Et l’aspect « immortel » me rend carrément perplexe. Faisais-tu bien allusion aux effets du sarcophage ?
à moitié.

Citation :
Je ne connais pas Clark, je ne connais que peu son rôle et son évolution dans la série, je ne sais pas ce qu’on a dit de lui déjà. Mais ce qui est sûr, c’est qu’en quelques lignes, tu as brossé un portrait sinon complet, du moins haut en couleur du personnage. Voila le genre de développement que j’aimerais maîtriser… Savoir glisser subtilement d’un détail à l’autre, en quelques lignes, pour dessiner les contours d’un homme sans avoir à énoncer poussivement les choses par soi-même, comme j’ai tendance à le faire. Bravo donc pour ce petit échantillon ô combien représentatif de ta vision de Clark.

Et pour conclure, je dirais que mon cri du coeur, en arrivant au bout de ce qui est posté, a été "Oh non, pas déjà !"
D'accord, c'était plus un gémissement.

Voila... Commentaire achevé. Je suis agacé et frustré : j'ai fait pas mal de remarques, alors que j'ai globalement adoré cette fiction, plus que beaucoup d'autres. Elle figurerait sans doute dans mon top 10. Retiens seulement que ce que j'ai signalé fait parti des éléments amovibles de la fic, et non de sa trame profonde - exception faite de mes remarques qui se rapportaient à ton style.
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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyDim 24 Aoû 2008 - 21:47

Mat Vador a écrit:
ta découverte de la série mère a de bonnes chances d'être plutôt amusante, si tu guettes au fur et à mesure ce qui était à moi et ce qui venait de JMS^^
Sans doute. ^^

Mat Vador a écrit:
S'ils n'ont pas ét surpris de la connexion, c'est parce que dans leur représentation, le saut quantique n'avait pas besoin d'un stragate d'arrivée.
Ah, effectivement, je comprend mieux l'idée. Il n'ont même pas envisagés le Stargate comme étant un appareil de transfert individuel : pour eux, depuis la destruction du portail d'Abydos, ce n'est plus qu'un engin de saut quantique.

Skay-39 a écrit:
Tu as modifié le processus de l’activation de la porte donné dans le film, où, en tout cas, tu l’as complété.
Mat Vador a écrit:
Quel processus du film? Crazy Les Terriens, avec leur roue de composition, font probablement n'importe quoi, et on ne voit pas comment ils procèdent pour la dernière activation dans le film.
C'est pour ça que j'ai précisé "compléter". clin d'oeil Je voulais dire, le compléter en précisant le processus d'activation officiel.

Mat Vador a écrit:
Mes Atlantes ne sont pas du genre à se faire chier à tourner manuellement les chevrons, mais je voulais couper au DHD de SG-1.^^
Yep, j'avais bien compris l'idée. Malgré tout, le choix du digicode me semble un peu commun, et je trouve que c'est dommage. J'aurais aimé quelque chose de plus audacieux, original. C'est un petit regret.

Mat Vador a écrit:
Il y a juste une chose qui me surprend... clin d'oeil ici ou sur msn, tu me cites des passages que tu as beaucoup aimé alors que moi, ils me complexaient un peu, je leur trouvait de la maladresse ou de l'innachevé. à l'inverse, tu n'accroches pas à des passages dont je suis particulièrement fier...^^
Ma foi, je n'avais pas eu la sensation que c'était si systématique. Peut-être bien que les descriptions que tu considères comme abouties sont celles ou tu uses de termes ou de métaphores des plus obscures. mrgreen

Mat Vador a écrit:
dans cet univers l'équipe de 94 a obtenu plus d'informations hors-caméra que le spectateur, j'y viendrai ensuite.
Mat Vador a écrit:
Citation :
Et l’aspect « immortel » me rend carrément perplexe. Faisais-tu bien allusion aux effets du sarcophage ?
à moitié.
Ah ah ! :vala:

Merci pour ces éclaircissements. ^^

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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyLun 25 Aoû 2008 - 21:47

Chapitre 8: Second contact


Les yeux perdus au-delà de l’épaisse cloison transparente qui protégeait les usagers de l’environnement irrespirable d’Alpha Prime, le Minbari au corps allongé et aux épaules puissantes passait tout sauf inaperçu au milieu du terminal aseptisé de l’astroport. Son corps athlétique était joliment moulé par sa longue tunique blanche, son visage mur et bienveillant soigneusement encadré par sa petite barbe impeccablement taillée, et sa couronne osseuse, haute et élancée là où ses frères plus jeunes la portaient lourde et trapue, témoignait de la noblesse de son âge déjà relativement bien avancé. En vérité, il pouvait tout autant plaire aux Minbaris qu’aux Humains, ou même aux Centauris et à quelques autres espèces encore.

Son acolyte, lui, se remarquait beaucoup moins et n’inspirait guère la confiance. De petite taille, son visage carré à l’expression méfiante était clairement masculin, son vêtement noir étant lui Guerrier. Pourtant, sa crête osseuse en pointe arrondie, lisse et unie plutôt qu'anguleuse et agressive, était quant à elle généralement observée sur les Religieuses Minbaries et non sur les mâles, particulièrement Guerriers. étant le seul de son espèce dans l’astroport avec son avenant compagnon, personne ne le remarqua, mais son aspect était des plus inhabituels pour un Minbari. Le dernier que l'on avait vu ainsi était pratiquement parvenu à déchaîner la fureur des Vorlons contre l’Humanité, à l’arrivée de Kosh sur Babylon 5, en 2257.

Dans sa tunique noire dépareillée, le Minbari trapu semblait incarner l’exact contraire de l’autre Minbari, visiblement de très noble condition. Les deux personnages étaient assis sur les minces rangées de sièges moelleux du terminal. Si le plus grand, fasciné par la baie, ne distinguait que du coin de l’œil les silhouettes pressées des Humains et des aliens allant et venant avec leurs caddies automatiques, le plus petit, en revanche, évaluait d’un regard vif et alerte le niveau potentiel de menace de chaque individu.

Au-delà de la baie, se tenait Alpha Prime, du système stellaire triple si proche de celui de la Terre, en réalité le plus proche, et dont les étoiles étaient respectivement connues comme étant Alpha A, Alpha B et Proxima, toutes trois "du Centaure", une appellation qui n'avait aucun rapport avec le peuple Centauri et sa République. Elle était la seconde planète extrasolaire jamais colonisée par le genre Humain, annexée quelques semaines seulement après sa voisine Proxima 3. Le drapeau à la paire triangulaire inversée de l’Alliance y avait été planté en 2160 exactement, une année après l’obtention du premier réacteur hyperspatial Humain et quatre ans après le premier contact Centauri.

Au milieu d’une atmosphère sirupeuse évoquant un brouillard rosacé et en dessous de deux soleils (le troisième étant invisible à l'oeil nu) qui dispensaient leur éclat à deux endroits différents du ciel, était installé un quadrillage espacé de gratte-ciels ronds, les plus larges et les plus hauts de l’Alliance Terrienne, avec des toits en coupole translucide accueillant des bassins et des serres pressurisées : dont des parties publiques, et d'autres réservées aux activités professionnelles du personnel. De larges ponts fermés reliaient les massifs buildings cylindriques les uns aux autres, composant avec les monorails électromagnétiques sinueux, ainsi qu'avec l’habituel trafic d’autovolantes et d'autres appareils aériens.

Sous la brume rose étouffante et légèrement opaque, les vastes tours cloisonnées à la couleur argentée, parsemées de baies vitrées longeant des avenues internes de plusieurs centaines de mètres, laissaient émaner une impression de chaleur et de sécurité face aux périls de la nature extraterrestre.

Du fait de l’inhospitalité naturelle d’Alpha Prime, il n’y avait pratiquement rien d’artificiel en dehors des immeubles clos; pas de rues, pas de routes, pas de trottoirs, pas de réverbères ou de panneaux d’affichage, les fondations des titanesques immeubles plongeaient directement dans la savane vierge au relief plat. Hormis les chemins de fer électromagnétiques qui filaient à l'horizon vers d'autres villes sous cloche, à peine distinguait-on, aux pieds des colosses, les routes discrètes tracées pour les véhicules d'exploration scientifique ou d'exploitation économique. L’herbe terne et incolore perçait en touffes aussi cassantes qu'hérissées l’étendue de sable beige, au toucher sec et fin comme de la poussière, et les arbres aux branches caoutchouteuses arboraient fièrement leurs oranges bleues de saison.

L’un deux avait hélas pour lui été pris pour cible par un troupeau de Bulleurs, de petites créatures à la silhouette de poissons terrestres: avec une peau rouge sang, une bande de grosses écailles vertes carrées couvrant le dos de la tête à la queue, et un trio d’yeux noirs techniquement aveugles mais à l’irréprochable perception radar, sonore, odorante et thermique. La synthèse d’une gravité plus faible que sur Mars, d’une ossature cartilageuse creuse gorgée d'hélium, et d’un organisme aspirant l’atmosphère Alpha Primienne comme un ballon, permettait aux Bulleurs -ainsi qu'à plusieurs autres espèces d'une faune en pleine santé- de flotter et de nager dans l’air, avec la facilité et la vitesse d’une anguille dans un océan Terrien. Ce, malgré leur absence totale de quoi que ce soit que l’on aurait pu qualifier d’ailes. Les oranges bleues, impitoyablement dépiautées, tombaient au sol en maculant la poussière sèche et sableuse de leur jus sucré couleur azur, et quelques pieds de fleurs-pieuvres mouvantes distillées ici par les hasard de la floraison, étendant leurs tiges au maximum, en profitaient pour tenter désespérément de lécher jusqu’à la dernière goutte du précieux nectar.

Sans signe avant-coureur ni raison évidente pour un être humain, la harde abandonna son arbre comme un seul corps et la formation aérienne à l’aspect symbiotique s’éloigna, les Bulleurs ondulant leurs longs corps fins et expulsant par derrière le gaz aspiré par devant. Ils dévièrent alors au dessus d’un étang opaque d’une vive couleur argentée. Presque trop vite pour l’œil Humain, une longue queue d’une ridicule pilosité vert vif transperça la surface de la marre de mercure liquide, attrapa violemment le dernier Bulleur de la formation et l’aspira sous la surface indéchiffrable en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Quelques remous et ondulations, puis l’aspect huileux revint, parfait. Un Humain mal avisé aurait pu croire pouvoir y marcher comme sur du carrelage.

Port Centaure, la capitale d’Alpha Prime, était ainsi faite. Au milieu d’une savane extraterrestre aussi préservée qu’adulée, et en dessous d'un ciel peuplé d'innombrables formations de poissons aériens de toutes espèces, sortaient de terre les immeubles circulaires qui se tenaient tous à distance respectable les uns des autres. Le plus original d’entre eux avait été colonisé par une plante grimpante locale, le lierre-corail, et le nouveau blindage végétal qui en avait résulté abritait désormais des colonies entières de Bulleurs et d'autres animaux nageant dans le ciel.

Mais le cœur véritable de la cité n’était pas là. Plus loin, à l’endroit exact du lieu d’atterrissage du premier être Humain ayant jamais foulé la surface d’Alpha Prime -c’est-à-dire une Humaine- trônait maintenant une gigantesque statue de métal, du même vert que la célèbre statue de la liberté. Représentant une astronaute aux courbes féminines assurément avantageuses, celle-ci, immortalisée dans sa démarche tonique, regardait l’horizon avec la tête légèrement inclinée vers le ciel. Elle était belle, même séduisante, à tel point que nombre de touristes se demandaient si les scaphandres spatiaux des exploratrices de l’espace étaient réellement aussi moulants. Signifiant l’audace du monument, une titanesque demi sphère était posée au dessus de son visage taillé; une paroi de matériau transparent côté visage, et de métal opaque côté crâne et nuque, incarnant ainsi l’indispensable casque pressurisé. Dans sa main droite, baissée le long du corps, le gant métallique tenait délicatement, quoique avec un souffle de négligence, une sculpture de la célèbre Rose Alpha-Centaurienne, une fleur aux pétales cristallines. Un énorme bloc finement taillé dans la même matière que la visière du casque symbolisait ici les pétales géantes.
L’autre main était levée horizontalement à hauteur des seins, paume vers le ciel. La cosmonaute attendait-elle quelque aumône? Fort peu; lévitant lentement et silencieusement sur elle-même grâce un puissant système électromagnétique et une dépense d’énergie tout sauf raisonnable, une structure plate et massive représentant la paire triangulaire inversée de l’Alliance Terrienne, cette fois traversée de haut en bas par une torche aux flammes sculptées, flottait à jamais, à plusieurs mètres au dessus de la divine paume gantée.

Enfin, ceinturé de curieuse manière au flanc gauche de la statue, un livre immense pendait contre la cuisse sensuelle. Sa couverture indiquait « Constitution de l’Alliance Terrienne - Déclaration universelle des droits de l’être - MMCLX»
La statue tenait sur un piédestal massif comme un petit immeuble qui, lui, formait le centre d’un bassin labyrinthique tout en canaux et en fontaines, où le mercure liquide coulait à flot.


Dukhat, le beau Minbari, était passionné par l’architecture, qu’il considérait à bien des égards comme l’art majeur. D'où son ancienne fascination pour la Caste Ouvrière, quand bien même il ait lui-même appartenu aux Religieux. À échelle multiplanétaire, la donne en matière d’atmosphère, de pression, de composition minérale, de rayonnement solaire, de gravité… changeait à chaque nouveau monde, obligeant un constant renouvellement des règles et des principes. Et assurément, que les Minbaris soient allé au bout de leur croisade d’extermination à l’encontre des Humains eut été une regrettable perte pour l’architecture. Entre autres.

L’autre Minbari, pour sa part, s’était lassé depuis longtemps de la métropole Terrienne pressurisée, et son regard ne cessait d’aller et revenir, sans qu’il ne les vit vraiment, sur les accroches des cyberjournaux qui défilaient holographiquement au dessus du projecteur conique gris, planté face à la rangée de sièges.

« Insurrection du groupe Free Mars et de ses antennes: le bilan s’alourdit. »
« Santiago et Clark: pourquoi ils ne se supportent plus! »
« Monstres géants dans l’hyperespace, nouveau fait divers: légende urbaine ou vérité scientifique? »
« Marie Crane: après son échec à la dernière présidentielle, elle annonce sa future candidature à la présidence du Consortium Nord-Américain. »
« Consortium Arabo-Iranien: le philosophe Anik Al-Abir reçu par le Sultan. »
« La galerie marchande de Port Armstrong rouvre ses portes. »
« Procès des terroristes de la Home Guard appréhendés sur Babylon 5: des pressions sur les magistrats? »
« Science: squelette intact de Minbari préhistorique vieux de neuf millions d’années, mis à jour dans une faille d’un massif de cristal à proximité de Yedor!»
« Après deux quadrants cédés au Régime Narn cette année, la lettre ouverte publiée par le seigneur Refa interpelle solennellement l’empereur Centauri sur son « désir de suicide national » et l'auteur quitte la Cour en grande pompe. »
« Le majestueux cadeau de la reine Sélénite au roi de Vénus et de Mercure. »
« Tsunami sur le continent unique de la planète Pak’Ma’Ra: 300 000 morts. »
« Guerre de la nébuleuse noire: les troupes Graps ont pris pied aux portes de la ruche Thrakallan de Roche Claire, résistance acharnée et affrontements violents en cours.»
« L’état-corporation de la planète Traal met en vente quatre lunes.»
« Crimes rituels de la station spatiale Jonction IV: le serial killer faisait partie d’une secte Mutari.»
« Malgré le secret défense, les familles parlent: retour à la maison des naufragés de Babylon 4, info ou intox?»

Il y a moins de quatre ans, les médias Terriens envoyaient leurs bulletins par onde radio à travers l’hyperespace. Mais les transmissions étaient devenues instantanées depuis que la Maison Centauri de la Ceinture d’Argent avait vendu le secret des ondes tachyoniques aux Terriens, courant 2256. Grool aurait pu obtenir le détail de n’importe lequel de ces intitulés en le traversant de son index; mais ils ne l’intéressaient pas. Sa seule préoccupation, actuellement, était fixée sur l’heure du départ.

-Tu es encore angoissé, Grool, murmura Dukhat avec douceur et tranquillité.
-Si des Minbaris nous… je veux dire, vous voyaient ici…
-Les Minbaris ne mettront pas les pieds sur les principales planètes Humaines avant des années.
-Si personne ne nous reconnaît d’ici Babylon 5, il ne reste qu’à espérer que ce ne sont pas eux qui nous jetteront en cage avant de nous disséquer.
-Lorsque Sinclair et Delenn nous apercevrons, ils nous écouterons aussitôt. C’est pour cela que les choses sont ainsi.
-Espérons-le. Espérons aussi que Solaris ne se soit pas avancée à tort et que l’oracle soit juste.
-Les Terriens sont revenus à Nagada. Il n’est plus question que de temps avant l’irruption des Sphinx dans la galaxie. Sans l’aide de Solaris, les Lactéens n’auront pas le temps.
-Avant de leur expliquer cela, il faudra expliquer pourquoi deux morts leur feront face.
-Solaris est intouchable. Au dessus du temps, de l’espace, de la vie et de la mort. Peu importe que l’on nous connaisse ou non.
-Voilà qui les rassurera certainement lorsque nous leur demanderons de revenir avec nous.

En différentes langues Humaines et alien, une douce voix féminine informa les passagers du vol vers Babylon 5 de l’imminence du départ.


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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyLun 25 Aoû 2008 - 21:47

Alors que les captifs de Nagada demeuraient bouche bée dans leur roulote-prison, c’est finalement l’un des marines qui brisa le silence tout en continuant à observer la cité dressée derrière les remparts.
-Visiblement, ils n’ont pas passé les 265 dernières années à peigner la girafe.


Une autre cité s’animait ici, loin du désordre néolithique de Nagada-ville où O’Neil et Jackson avaient rencontré les Nagadians pour la première fois. Les dunes, chassées et tassées, avaient disparues de l’enceinte, et des rues géométriquement ordonnées voyaient maintenant fleurir routes dallées et magnifiques bâtisses rectangulaires de pierre chaude, dans le plus pur style égyptien antique. De riches citadins croisaient des gardes en armure grise montant leurs paisibles « dromavaches », et sur l’une ou l’autre place, poussaient des oasis aménagées, des statues, des colonnes, ou encore des bâtiments à plusieurs étages arborant de somptueux jardins suspendus, tous en roche taillée et en bois noble. Il y avait même quelques petites pyramides lisses ou à degrés, dont une, privée de la moitié basse de sa façade avant, qui était soutenue par des piliers évoquant les temples grecs et romains à Susan.

Indéniablement, Nagada avait maintenant sa Rome, son Athènes, son Alexandrie. Mais, tandis que les passants regardaient sans comprendre ces gens aux étranges accoutrements accompagnés de leur statue mouvante, enfermés dans la cage mobile tractée par les forces royales en travers des rues de la cité, les prisonniers eux-mêmes avaient à leur tour vu quelque chose de surprenant.

-Un fleuve, énonça rêveusement Laurel. Ils ont un fleuve. Leur Nil!

Et en effet, la tranchée au torrent bleuté était bien là, traversant la cité qu’elle dépassait en amont et en aval. Impossible de lui discerner une source à l’œil nu. Quoi qu’il en soit, des ponts de pierre richement décorés de statues, de colonnes et d’obélisques enjambaient le fleuve, et c’est l’un deux qu’emprunta le convoi, forçant quelques patrouilles montées et autres attelages civils à se presser contre les côtés.

De très loin, le cœur de la cité se révéla. La pyramide, plus massive que celle de Khéops à Guizeh, s’ouvrait sur une longue rampe en dur, encadrée de deux obélisques hautes et sobres plantées entre les dalles. Au terme d’une petite montée, elle donnait sur un majestueux portail de pierre lumineuse en trois hauts et fins rectangles accolés. Au milieu, se découpait comme une petite arche dans la pierre taillée la haute ouverture rectangulaire, sans porte, noire à cause de l'absence d'éclairage à l'intérieur.

Mais là où, entre le portail et la pyramide, se tenait une colline de sable camouflant le tunnel selon les clichés archaïques que Laurel avait vu au bureau des archives secrètes, la butte était maintenant hérissée de toute une oasis d’arbres locaux qui, dans la forme et la couleur, évoquèrent des palmiers à Susan.
Et la pyramide, royale, inchangée, continuait pour sa part de toiser l’oasis, le portail et la rampe, encore plus magnifiée par ces adjonctions.
Enfin, à mi hauteur de la face avant auparavant vierge de la pyramide, avait été taillé un épais balcon, dont l’ouverture était ornée de plantes et de fleurs.

-Le stargate était là-dedans, murmura Laurel. Ils sont arrivé par ici. Autour de la pyramide, il n’y avait que le désert à perte de vue.

Il était aisé, en observant d’ici, de constater que la pyramide était le centre de la ville: elle était le point de départ des différentes rues pavées dont les amonts s’organisaient en cercle autour d’elle. Comme le cœur pompant et administrant le sang à tout un organisme, c’était particulièrement autour de la pyramide que s’articulait la vie de la cité. Attelages, passants, soldats de garde et même enfants joueurs, pour la plupart vêtus comme le serait une classe sociale aisée, peuplaient la citadelle.

Toujours impuissants dans leur cage, Susan, Laurel, Malcom et les autres ne pouvaient que contempler; contempler cette cité échappée de l’antique empire d’Egypte, mais pourtant si originale ou anachronique dans l’un ou l’autre détail; et lorsque le convoi s’arrêta finalement pour les faire descendre aux pieds des deux obélisques gardant l’entrée, les Terriens observèrent en contre-plongée l’étrange pyramide qui cuisait sous le ciel aux trois petites lunes diurnes; et pour une fois, tandis que deux petits avions de chasse passaient au dessus de leurs têtes en sifflant, le mélange anachronique, fantaisiste et irréel qu’ils observaient leur donna vraiment l’impression de se trouver dans une autre galaxie, à défaut d’une autre dimension.

Quand il était petit, Dan’Yer croyait qu’un roi était obligé de rester assis sur son trône toute la journée. Il savait aujourd’hui que cela était faux, mais la pensée fugitive ne manquait jamais de l’effleurer chaque fois qu’il traversait son palais pour venir se jeter au fond du magnifique et gigantesque fauteuil d’osier, de draps et de coussins qui, tout au bout de sa salle d’audience, lui servait de trône. Un autre identique, accolé au sien, servait à sa femme, la reine Shau'Ri.

Assurément, le personnage était accoutré à sa mesure. Assis en tailleur, pieds nus, au centre de son fauteuil immense, il portait un ample pantalon marron de tissu en toile, une bure de même couleur sur les épaules, laissant entrevoir la condition athlétique de son torse aux muscles secs, et, c’était là le plus insolite, un kepresh égyptien, large coiffe bleue scindée de rayures verticales dorées, qui bien sûr jurait quelque peu avec le reste. Mais là n’avait jamais été la préoccupation du roi de Nagada. Pour l’heure, seuls les étrangers occupaient son esprit.

Dan’Yer tourna doucement la tête vers l’occupante du second fauteuil. Les boucles noires et les yeux gris étaient demeurés, mais il y avait des siècles que les traits poupins et gentillets avaient fondu, mettant au jour un visage plus fin, plus intelligent et également plus sombre. Dans les deux billes grises, le roi trouva une nouvelle fois son propre écho. Puis, rassuré, il revint à la grande allée de sa salle de réception.

Avec la lumière orangée des torches qui serpentait sur les murs froids et nus, l’intérieur de la pyramide royale rappelait l’architecture ancestrale Narn. Non pas les baraquements cubiques et fonctionnels, en béton, du martial et aculturel Régime Narn contemporain, mais plutôt les cités de roche ocre et de jungle verte, taillées et bâties dans les cavernes, les forêts, les ravins, les canyons et les massifs montagneux avant l’arrivée des Centauris.

Un bruit de bottes retentit au bout de la salle, d‘abord faible, puis de plus en plus agressif. Dan’Yer ignorait pourquoi, mais le claquement des chausses métalliques de ses soldats le faisait toujours sourire d'amusement quelque peu embarrassé. Cela lui semblait si grotesque…

Trois de ses hommes passèrent l’embrasure, lance plasmique en main. Deux portaient des peaux de bête blanches, et le dernier, des frusques beiges. Ils étaient péniblement suivi des sept prisonniers, dont le géant cybernétique qui continuait de terroriser les geôliers sans même en avoir conscience. Enfin, quatre gardes en armures grises complètes: bottes, côte de maille, jupe rigide, plastron et casque, encadraient le groupe lance au poing. Sur les sept fronts Nagadians, était tatoué un triangle noir, sans sol, dont les trois ronds placés en accent circonflexe au dessus de la pointe étaient reliés entre eux par un simple trait.

Le Nagadian en frusque du désert parla, mais Dan’Yer ne l’écoutait pas, trop omnibulé qu’il était par les treillis, les casques et tous les équipements des prisonniers qui lui faisaient face. Un instant, son regard s’arrêta sur le robot, et il prit quelques secondes à se remémorer silencieusement le temps écoulé depuis… depuis quand?


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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyLun 25 Aoû 2008 - 21:48

Laurel Takashima, de son côté, était tout aussi surprise que le monarque négligé. Elle redétaillait mentalement la photo du dossier, revoyant lentement les traits benêts de l’archéologue, ses yeux rieurs derrière les grosses lunettes rondes, sa carrure de gringalet, sa peau de bébé et ses cheveux couleur paille, lisses et mi-longs. Le changement était frappant pour l’homme qu’elle voyait maintenant, aux cheveux plus courts, plus sombres et ébouriffés, dépassant négligemment de sa couronne bleue et or. Son regard était devenu pragmatique derrière ses lunettes usées, et son visage, plus creusé et plus musclé, arborait une petite barbe d’aspect piquant. Sa peau avait désormais l’empreinte des longues décennies passées dans la sécheresse, quant à sa carrure, elle était devenue sculptée et dynamique sous ses vêtements fins. Il avait énormément évolué… mais c’était lui, sans doute possible. Quand bien même il approcha à priori de ses trois cent ans, il était le roi défroqué assis devant elle.
À moins qu’il ne soit en fait qu’un artifice de Râ, d’une manière ou d’une autre?

Hésitant et visiblement méfiant, Dan’Yer se leva de son trône d’osier et de draps vaporeux puis resta planté là, plusieurs bonnes secondes, se grattant la tempe avec l’air de finir une gueule de bois. Enfin, il descendit les quelques marches, posa ses pieds nus sur le carrelage noir rendu diabolique à la lueur unique du feu, puis vint se poster exactement face à Takashima. Il détailla silencieusement son uniforme, pendant plusieurs secondes, non sans agacer la jeune femme. Puis il vint planter son regard acéré dans le sien. Et il parla enfin… avec un anglais curieux, comme surgit du fond des âges, mais de l’anglais.
-Vous n’êtes pas des serviteurs du Roi Sphinx… vous êtes des Terriens, murmura-t-il finalement de sa voix rauque mais tranquille, sur le ton de l’affirmation la plus blasée.
-Jackson, lui répondit simplement Laurel, sans cesser de soutenir son regard et avec un air d’accusation manifeste.

Le roi fit volte face et, comme s’il était soudain seul dans la pièce, il se mit à faire les cent pas du côté de son trône déserté.
-Les Terriens de retour… oui… un problème, probablement, marmonna-t-il.

-Jackson? Demanda Susan à Laurel, sans comprendre.
-C’est l’archéologue qui est mort ici en 94. Il est juste là, maintenant!
Un regard des plus dubitatifs s’inscrivit sur les traits fatigués d‘Ivanova.
-Enfin, Laurel… les Humains ne vivent pas plusieurs siècles…
-Comment?! Coupa fortement Dan’Yer en venant se replanter devant les prisonniers. Comment êtes vous revenu ici?
-Mais on est entré par la porte, bien entendu, ricana Malcom en levant les yeux au ciel.
Jackson s’approcha de lui, et le toisa plusieurs secondes, s’attardant sur ses bottes, son uniforme noir, ses gants et son crâne rasé.
-Tu débarques du Reich numéro combien?

Le visage de Malcom devint rouge, mais sept lances crépitèrent dans sa direction dés qu’il eut à moitié levé le bras. Il resta immobile quelques instants, les yeux allant d’un point à un autre de la pièce à une vitesse affolante, puis il recula légèrement.

La seconde suivante, Dan’Yer ignora complètement l’agent psy et revint vers Laurel et Susan. Il reprit la parole d’une voix saccadée et aux intonations changeant de phrase en phrase, comme s’il se faisait la conversation à lui-même.
-Par la porte? Des étoiles? C’est ça? Non. Menteurs. Mes astronomes ont repéré vos vaisseaux en orbite.
-Nous avons recalibré le stargate et apporté plus d’énergie pour qu’il téléporte nos vaisseaux, répondit Susan en conservant son calme diplomatique, ainsi qu'un ton et un débit étudié comme pour raisonner un enfant effrayé. Nous sommes venus sans mauvaises intentions.

Susan grimaça à la fin de sa phrase. Les plaies sur son ventre attaqué induisaient une douleur lancinante en à-coups. Soudain, baissant les yeux, elle revit son uniforme plusieurs fois troué et maculé de sang alien séché, et elle se sentie humiliée. De fatigue, de douleur et d’agacement, elle se retint l’espace d’un instant de stranguler sans plus de jugement le cinglé grincheux qui faisait les cent pas avec son chapeau de pharaon sur la tête.

-Hin hin, marmonna le roi. Très bien. Alors vos allées et venues sur Nagada sont limitées par le stargate. Très bien.
-Nous savions que comme ça, nous n’aurions pas besoin de votre stargate pour arriver… reprit Laurel.
-Ridicule, coupa Dan’Yer avc précipitation. Où votre stargate vous téléporterait-elle sans une copine pour trianguler le point d’arrivée? Notre porte s’est activée quelques secondes avant que nous ne veniez dans notre ciel. On a vu le flash en plein jour, depuis ici.
-Mais… risqua Laurel, mal à l’aise. Vous avez détruit votre stargate? La sonde de vérification n’est jamais arrivée…
-La porte a été couchée sur le dos, au fond d’une cave, répondit posément la voix féminine venu de l’autre trône, avec un accent exotique magnifiant son anglais au débit lent. Votre sonde a filmé une miliseconde de noir absolu avant de se désintégrer en retombant du mauvais côté du torrent. Vos supérieurs se sont arrêté là.
-Peu importe, reprit le roi. Pendant cinquante ans, j’ai eu peur de vous voir revenir. Aujourd’hui, je n’y croyais absolument plus, et vous voilà! Pourquoi?

Susan se sentait interdite. L’Alliance Terrienne avait bonne réputation, de bonnes relations, une morale. Pourquoi cette crainte? Puis elle se rappela que Nagada n'avait jamais connu l'Alliance Terrienne.
-Nous sommes pacifiques…
-Madame, la dernière fois que des Terriens sont venu ici "pacifiquement", dit-il en plaçant son visage à quelques centimètres de celui d’Ivanova, cinq mille bergers, artisans et paysans auraient dû finir comme à Hiroshima. Pourquoi? La précaution… alors que les gens d’ici prenaient les Terriens pour des dieux libérateurs!

Quelque chose se noua dans le ventre du lieutenant-commandeur. Elle s’en souvenait maintenant, O’Neil l’avait dit au premier briefing, mais…

-L’US Air Force n’existe plus, répondit Susan d’une voix ferme et assurée. L’Alliance Terrienne est respectée des nations extraterrestres qu’elle rencontre depuis cent-trois ans. Et nous ne sommes venu sur Nagada que parce qu’elle est notre seul point de départ dans cette galaxie pour notre recherche. Nous vous assurons de nos bonnes inten…
-Quelle recherche? Coupa Dan’Yer.

Susan hésita. Si jamais le roi ne connaissait rien de concret à ce sujet, il penserait certainement que Susan se payait sa tête. Mais elle pensa également qu’un manque d’honnêteté pourrait lui être reproché plus tard.
-L’Atlantide, avoua-t-elle en s’efforçant de rester naturelle. Pas vous?

Pensif un instant, Dan’Yer acquiéça, soupira, puis retourna se laisser tomber au fond de son trône.
Il observa le ventre entaillé de Susan, puis l’épaule du marine blessé, qui se trainait à faire peine à voir et haletait sans fin depuis son arrivée.
-Vous pouvez vous retirer, ordonna-t-il à ses hommes. Sauf la garde normale. Emmenez ces deux-là au médecin, s’ils le veulent, ajouta-t-il en les désignant furtivement de l‘index.

L’ambiance se détendit, mais demeura aussi bizarre, sinon davantage. Susan et le marine remercièrent d’un signe de tête, puis suivirent silencieusement les soldats.

-Je suis désolé, murmura Dan’Yer. Quand la sentinelle a entendu le stargate emmuré s’activer sous ses pieds, on a cru à un débarquement des Sphinx ou de leurs serviteurs. Vous ne pouvez pas imaginer la frayeur que j’ai eu.
-Les Sphinx? Demanda Malcom, trop intéressé pour continuer à bouder.
-Chaque chose en son temps, répondit le roi d’un ton las en accompagnant la parole d’un geste désinvolte de la main. Vous êtes en quelle année?
-On passera en 2259 dans quelques semaines, répondit Takashima.

De la tête, Dan’Yer indiqua qu’il avait compris.
-Je suppose qu’après tout ce temps, vous avez compris que nous n’étions pas menaçants. Dans ses conditions, je suppose que je dois vous souhaiter la bienvenue sur Nagada, vous présenter des excuses et célébrer ce… « second contact ». En partant du principe que vous dites vrai.
-Jackson… cette histoire d’être une menace ou pas ne rime plus à rien, tenta-t-elle de le persuader. Je suis navrée pour ce qui s’est passé en 94 avec l’ogive, mais si l’Alliance avait dû faire sauter tous les aliens qu’elle a rencontré… et puis justement, aujourd’hui, c’est vous qui êtes les plus proches de nous! Le plus grand officier de l’Alliance est en orbite, je suis certaine que l’amiral sera ravi de vous rencontrer selon les modalités de votre cho…
-J’ai un souvenir suffisamment vif des militaires pour vous conseiller de ne pas parler trop vite au nom d’un supérieur, très chère, coupa sarcastiquement le roi de Nagada.

En retrait le temps d’un battement de cils, Laurel, derrière laquelle Malcom, les trois marines et même le robot semblaient se cacher, revint à la charge.
-C’est le sarcophage, n’est-ce-pas? C’est lui qui vous maintient en vie.
-C’est vrai, avoua doucement le roi tassé au fond de son fauteuil.
Il marqua une longue pause, puis reprit la parole.
-Vous avez relu vos classiques, Terrienne?
- … Je vous demande pardon?
-Il est dit que les Atlantes étaient tellement corrompu qu’ils ont payé leur désoeuvreument d’un cataclysme qui a détruit leur empire. Pourquoi vous attendez-vous à les trouver?
-Vous savez quelque chose.
-Pour sûr. Alors?
Elle soupira.
- … Nous… nous avons découvert une banque de données dans notre stargate, parlant de ses concepteurs, cette grande civilisation qui quitta l’eau pour les étoiles. Leur nom… dans la phonétique de ces aliens, leur nom donnait la racine grecque antique du terme Atlantide. Alors nous avons supposé que Râ en avait introduit la légende sur Terre. Nous étions bien conscients de cet aspect du mythe… la corruption, le cataclysme, mais impossible de savoir où finit le fait venu des étoiles et où commence le folklore que les Humains ont brodé autour. Nous nous sommes dis que dans le pire des cas, nous trouverions des vestiges, des artefacts, ou alors les derniers survivants.
-En admettant que vous ayez intérêt à les rencontrer, commenta Shau'Ri d’une voix lointaine. Peut-être devriez-vous prêter davantage attention à ce que l’on dit de leur corruption.
-Des Terriens ont dit ça il y a des millénaires en brodant autour d'un mythe sans aucune attache sur Terre. Comment juger de la véracité de ces informations? Nous ne pouvons nous attacher sérieusement qu'à ce que dit la base de données.
-Un publicitaire ne pointe jamais les défauts de son produit, répondit le monarque.

Jackson se leva, resta silencieux un moment, puis répondit.

-En gage de ma bonne volonté, je vais vous montrer quelque chose, militaire de la Terre. Venez avec moi.

Avant que Laurel ne puisse réagir, le bruit sourd d’un énorme gong raisonnant à travers toutes les parois de la pyramide retentit, assourdissant. Il reprit encore, et encore.
Un garde gris pénétra la salle d’audience en courant, pas paniqué mais en effervescence.
-Dan’Yer, Shau'Ri, des vaisseaux de combat descendent vers nous! Ils viennent de la flotte Terrienne!
-J’ai demandé de l’aide à Garibaldi par radio avant d’être capturée, s’horrifia Laurel qui se voyait déjà coupable d’un bain de sang.
-Une vingtaine de leurs chasseurs vole actuellement en face de la muraille de la cité royale, acheva le Nagadian.

Fin du chapitre


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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyMar 26 Aoû 2008 - 1:44

Et bien, l'avantage de prendre une fic en cours, c'est indéniablement de n'avoir pas à attendre *vérifie* un mois et 26 jours avant de lire la suite. En fait, je l'ai même découverte seulement deux jours plus tard. Et en plus, j'ai l'honneur de t'avoir incité à reprendre Kaliam ! Qui dis mieux ? Hein ? Hein ? Ah ah, j'en étais sûr... bande d'amateurs.

On commence donc par une nouvelle planète - une de plus... Et ici comme ailleurs, je constate que Stargate SG-1 a tout de même laissé sa trace. On dirait que tu tentes de compenser les forêts de pins sur chaque nouveau monde... mrgreen Mais je ne m'en plains pas, loin de là. Tes paysages aliens sont des plus originaux, et un peu plus détaillés à chaque fois.
Alpha Prime ne déroge pas à la règle. J'ai aimé ces immeubles immenses au milieu d'une nature extraterrestre préservée. J'ai aimé cette savane parsemée d'arbres fruitiers originaux pris pour cibles par des poissons atmosphériques à trois yeux, ou ce lac de mercure peuplé de pieuvres velues.
Petit bémol, ton style ici ne facilite pas la compréhension. La construction des phrases est un peu gênante. Et tu abuses peut-être un peu des superlatifs dans ta description de la statue de la cosmonaute.

Et nous voila donc avec deux nouveaux personnages... des Minbaris. Etrange est leur association, et mystérieux sont leurs intentions. L'oracle de Solaris. Leur mission sur Babylon 5. Leurs informations sur Kaliam. Tout cela semble indiquer que le voyage de nos explorateurs représente bien plus qu'il n'y paraissait...
Ah, et. Intéressant, ton petit passage sur les "Malins". Mais on sent la justification d'une incohérence, c'est gros comme un ha'tak. ^^ Les costumiers auraient-ils par inadvertance glissés une crête féminine sur un corps masculin ?

Mais j'ai adoré le coup des titres de journaux ^^ Tu ne manques jamais de distribuer quelques informations sur la politique du reste de la galaxie, que ce soit au détour d'une conversation, à travers une émission télévisée où dans un aparté du narrateur. On devine que cet univers et ses protagonistes te passionnent.

Du côté d'Abydos, la révélation est davantage incarnée par le nouveau visage de la planète que par l'identité de ses souverains. Car leurs noms étaient un indice de taille. Certes, on aurait pu envisager une sorte de titre honorifique, à l'instar des Césars de la Rome Antique... mais avec la disparition des membres de l'équipe de 1994, que Daniel soit en vie était probable.
En revanche... Un fleuve sur Abydos ! Aux portes de la pyramide ! Une Oasis, des balcons fleuris ! Voila qui n'est pas banal. Et cette capitale aux majestueux bâtiments autour de la pyramide, symbole de la planète, est également un bouleversement de taille.
Ainsi donc, Daniel a joué les rois éclairés. Mais notre archéologues idéaliste semble ici un peu déconnecté. Il parle toujours anglais, mais quoi de surprenant pour un linguiste passionné ? En revanche, sa coiffe pharaonique, ses guerriers tatoués et le plaisir que lui procure le fracas de leurs pas n'est pas sans rappeler d'inquiétants ennemis, de même que le contraste entre Nagada et la capitale. Le sarcophage aurait-il conservé quelques-unes de ses néfastes propriétés introduites par la série ? A moins que tout souverain de trois cent ans ne finisse par nourrir une certaine arrogance...
Pour le coup, Sha'auri ici m'a parue un peu transparente, si l'on exepte sa réplique qui est loin d'être anodine. L'aurais-tu volontairement mise en retrait ? Cela ne me parait pas impossible...

Et on ne peut définitivement plus considérer que nous nous trouvons encore face à un chapitre de transition. L'introduction de ces mystérieux Sphinx, ennemis apparemment redoutables, l'accent mit sur la corruption des puissants Atlantes... Au devant de quels dangers nos explorateurs se sont-ils lancés ?

Un autre passage m'a interpelé.
Mat Vador a écrit:
-Mais on est entré par la porte, bien entendu, ricana Malcom en levant les yeux au ciel.
Jackson s’approcha de lui, et le toisa plusieurs secondes, s’attardant sur ses bottes, son uniforme noir, ses gants et son crâne rasé.
-Tu débarques du Reich numéro combien?
Ceci ferait-il référence à la brève période durant laquelle les nazis ont eu accès à la porte ? Aurais-tu repris cette part de la franchise ?

Bref, cette fic entre vraiment dans sa phase active, et je devine que bientôt tu auras l'occasion de développer largement ta propre mythologie. J'attends donc avec une impatience certes habituelle mais néanmoins sincère la suite de cette passionnante épopée mythico-futuriste, au parfum doux et magique du Stargate d'autrefois.

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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyMar 26 Aoû 2008 - 10:27

Chapître bien sympathique surtout la première partie avec l'évocation du mystère de Solaris et forcément la vision mimbari que l'on attend du phénomène avec en plus Dukhat un petit mort revenu à la vie :o
Auquel tu couples une liste de titres des informations du moment en vigueur, proprement jouissif. Cela a le mérite de situer parfaitement l'univers, l'intrigue dans le temps. On ressent clairement qu'il y a une vie complexe autre dans l'univers avec une géopolitique puissante.
Toujours de belles descriptions.
La deuxième partie est plus classique avec Daniel et autres mais reste très efficace.
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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptySam 6 Sep 2008 - 23:39

J'ai édité les premiers chapitres pour rendre quelques dialogues plus naturels, et pour renforcer le trait Babylon 5. Références à David Corwin, à Lou Welch, à d'avantage d'aliens...
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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyMar 23 Sep 2008 - 22:45

Citation :
Ah, et. Intéressant, ton petit passage sur les "Malins". Mais on sent la justification d'une incohérence, c'est gros comme un ha'tak. ^^ Les costumiers auraient-ils par inadvertance glissés une crête féminine sur un corps masculin ?
On peut pardonner, c'était le premier Minbari mâle de la franchise Rolling Eyes

Citation :
Petit bémol, ton style ici ne facilite pas la compréhension. La construction des phrases est un peu gênante. Et tu abuses peut-être un peu des superlatifs dans ta description de la statue de la cosmonaute.
J'ai essayé d'améliorer ça^^

Citation :
Mais j'ai adoré le coup des titres de journaux ^^ Tu ne manques jamais de distribuer quelques informations sur la politique du reste de la galaxie, que ce soit au détour d'une conversation, à travers une émission télévisée où dans un aparté du narrateur. On devine que cet univers et ses protagonistes te passionnent.
Certes, mais ce genre d'informations aura une autre fonction, en réalité, que le décors clin d'oeil Et merci^^

Citation :
le plaisir que lui procure le fracas de leurs pas n'est pas sans rappeler d'inquiétants ennemis
En fait, le sourire, c'est parce qu'il se foutait d'eux. mrgreen

Citation :
Ceci ferait-il référence à la brève période durant laquelle les nazis ont eu accès à la porte ? Aurais-tu repris cette part de la franchise
Heu, non, c'juste qu'entre son uniforme de flic psy et son crâne rasé, il a l'air d'un néonazi^^

Citation :
Bref, cette fic entre vraiment dans sa phase active, et je devine que bientôt tu auras l'occasion de développer largement ta propre mythologie. J'attends donc avec une impatience certes habituelle mais néanmoins sincère la suite de cette passionnante épopée mythico-futuriste, au parfum doux et magique du Stargate d'autrefois.
Merci^^


Chapitre 9: Arrivées


Voletant sur place face au rempart en se répartissant sur plusieurs centaines de mètres, la vingtaine de starfurys thunderbolt gris et rouges aux ailes en X vrombissait sans interruption dans le ciel azur, la trajectoire près du sol de certains d’entre eux occasionnant de petites bourrasques qui soulevaient des gerbes de sable jaune clair.

Droit comme une statue de marbre, Dan’Yer avait ses deux mains crispées contre son balcon taillé, avec à sa gauche Shau'Ri, dont le regard semblait scruter plus loin que la muraille, et à sa droite Laurel, aussi catastrophée qu’absorbée. Derrière eux, Malcom le flic psy et l’un des gardes Nagadians tentaient d’apercevoir ce qu’il en était.

Laurel savait que l’ancien temple de Râ, aujourd’hui palais royal, était plus massif que la grande pyramide de Khéops, mais inconsciemment, elle ne s’était pas attendue à ce que du balcon du roi, l’on ait à ce point la cité à ses pieds. Il y avait d’autres pyramides dans la ville, lisses ou à degrés, ainsi que quelques temples, colonnes, obélisques, statues, forteresses ou autre bâtiments imposants. Mais aucun de leurs sommets n’arrivait aussi haut que ce balcon massif qui, pourtant, était encore quelques dizaines de mètres en dessous de la pointe véritable de la pyramide de Nagada. Aussi, toute la ville, jusqu'à la lointaine ligne continue que formait la muraille, était visible: à l’instar des gros chasseurs biplaces sidéraux et atmosphériques que les Terriens avaient envoyé à la demande de Garibaldi, et indirectement à la demande de Takashima.

-Merde, putain de merde, déglutit Laurel, blême, les mots qui l’étranglaient difficilement crachés hors de sa gorge.
-Rendez nous une radio, par pitié, interpella Malcom en direction du couple royal. Si on ne peut pas les prévenir, tout va brûler ici!
Shau'Ri fit volte face et planta un regard impératif dans celui de l’officier de la garde, qui partit aussitôt suivre la suggestion du télépathe.

-C’est-ce que vaut votre... politique étrangère qui a tellement progressée, Terrienne? Les gouvernements se suivent et se ressemblent, blâma Dan’Yer sur un ton qui ne semblait pas se vouloir intimidant pour la jeune femme, mais qui traduisait plutôt une révolte et une déception sincère.
-Le S.O.S était sans rapport avec vous, hurla presque Takashima, dévastée. Je l’ai passé quand la bête nous a attaqué, et vous nous avez capturé immédiatement après! Ils nous ont repéré depuis l’espace, ils ont cru que vous… que vous…
-Que nous? Acheva Shau'Ri, dont l’extrême tranquilité dans ce contexte avait quelque chose d’encore plus intimidant que pourrait l’être une pure explosion d’adrénaline.
-écoutez… poursuivit Laurel. Ils ne vont pas renoncer facilement, ils risquent de vouloir débarquer ici. Si vous restez calmes, ça évitera les pertes.
-La guerre du golfe continue, Terrienne? Observez donc, si les Nagadians ont l’air prêts à accepter ce genre de pratiques.

Il avait à peine fini sa phrase qu’un étrange hurlement sourd avala le palais tout rond, roulant sur l’air sans discontinuer et de plus en plus fortement.
Puis le ciel s’assombrit. Takashima recula instinctivement, tandis qu’un vol de nombreux chasseurs d’aspect avancé filait soudain au dessus du balcon.

Il devait y en avoir une vingtaine; des engins au corps oblong et au cockpit apparent, d’un noir granitique et à la surface finement ouvragée, avec une paire d’ailes en croissant de lune dont la partie creuse était tournée vers l’avant. Aucune traînée ni aucune lumière n’émanait de leurs derrières, et de fait, ils se mouvaient sans réacteurs visuellement décelables. Mais surtout, Laurel remarqua la paire de longues lances au nez en forme de cosse, une sous chaque aile, que possédait chacun d’eux; des modèles plus lourds de l’arme que les fantassins eux-mêmes maniaient.

Laurel avait vu deux de ces appareils en plein vol lors de son arrivée; mais perdu dans le paysage délirant et improbable de cette civilisation hors espace-temps, elle les avait déjà oublié en faisant face au couple royal.
Elle eut à peine le temps de distinguer la flottille au dessus de sa tête que les appareils faisaient déjà face à leurs homologues Terriens, de l’autre côté de la muraille.

D’espaces carrés sans constructions formant des trous dans le tissu urbain, que Laurel avait pris pour des places publiques ici et là dans la ville, s’élevèvent à la verticale plusieurs autres chasseurs, quatre ici, six là, douze ailleurs, etc. Si bien qu’une poignée de secondes après, c’était une quarantaine de chasseurs plus maniables et plus véloces que les thunderbolts Terriens moins nombreux qui étaient sur le pied de guerre pour la défense de la cité.

L’espace d’un instant, le cœur de Laurel se figea dans l’attente de la première décharge énergétique. Mais celle-ci ne vint pas; chaque escadrille continuait à faire face à l’autre en lévitant de son côté de la muraille, le bourdonnement des moteurs et de l'air tourbillonnant faisant office de silence au vu de ce qui était craint.

Miroitants sous le soleil impitoyable, la vingtaine d’engins Terriens avait reculée à la seconde où les impressionnants chasseurs Nagadians deux fois plus nombreux s’étaient massés en vol quasi stationnaire au dessus du rempart. Les rangs plus espacés, ils s’éloignèrent, mais ils ne battirent pas en retraite pour autant.

Combien de pilotes étaient-ils, enfermés dans leurs cockpits, les doigts et le visage crispés, à faire l'Histoire tout en se croyant embarqués sans prise par les événements?

Au sommet des tours qui ponctuaient la muraille, des guerriers en armure grise vinrent se poster derrière des mitrailleurs manuels fixes, dont la forme des canons était encore une fois une copie macro des lances individuelles.

Les jambes en coton, Takashima mit plusieurs secondes à réaliser qu’un guerrier lui tendait à bout de bras son petit communicateur gris, plat et triangulaire, à une vingtaine de centimètres de sa joue. Elle l’attrapa fébrilement, et le colla sur son poignet.
Sans y réfléchir, elle le porta près de sa bouche tout en le manipulant du bout des doigts avec frénésie.
-Lieutenant-commander Takashima à Stargate Command, me recevez-vous?
-Lieutenant-commandeur, répondit immédiatement une voix féminine, quelle est votre situation?
-Tout va bien, assura-t-elle. Cessez l’attaque immédiatement, que les chasseurs rentrent!
-Lieutenant?
-C’est un malentendu. Ça va, nous sommes avec leur chef! On va bien. Un animal nous a agressé dans le désert et ils sont en train de soigner nos blessés. Ne refaites pas l’erreur du croiseur spatial Prométhée, Stargate Command. Rappelez les thunderbolts, faites-le maintenant!
-Où êtes vous?
-à l’intérieur de la grande pyramide, en conférence avec leur roi. Partez, et nous pourrons tirer les choses au clair. Partez, merde! Allez!

Plus personne ne répondit à la radio, puis une douzaine de secondes plus tard, les biplaces Terriens firent demi-tour au dessus des dunes et s’éloignèrent de la cité pour leur propre soulagement, avant de monter en piqué vers l’horizon où trônaient trois satellites diurnes.
Les chasseurs Nagadians se déployèrent avec tonicité pour couvrir la zone que les starfurys venaient d’abandonner, comme s'ils faisaient mine de se lancer à leur poursuite, mais n’allèrent pas plus loin.

Les appareils autochtones restèrent seuls dans le ciel, triomphants au dessus du sable brûlant et de la cité élégante.
Il sembla à Takashima que le poids de Nagada toute entière, ainsi que de chacune de ses lunes, coulait maintenant en cascade depuis ses épaules. Elle ferma les yeux et expira longuement, son cœur malmené encore tout palpitant.

-Laurel? Grésilla son poignet.
- … Amiral O’Neil?
-Seigneur… Laurel, quand Garibaldi nous a prévenu de votre SOS, nous avons braqué un télescope sur votre dernière position connue. Nous avons vu des indigènes emporter votre voiture vide, on vous croyait morts ou prisonniers!
-Nous avons perdu un homme, monsieur, informa sobrement Laurel en fermant les yeux quelques secondes. À cause d’une créature dans le désert. Un autre marine et Ivanova ont été blessés mais ils reçoivent des soins.
-Les… Nagadians vous ont donc secouru?
-C’est… pas exactement, mais tout va bien, maintenant. Nous ne sommes pas prisonniers. Nous devions reconnaître la zone, c’est-ce que nous faisons. Faites moi confiance, amiral, et je vous recontacterai plus tard.
-Soit… "à vos ordres", lieutenant-commander, mais j’exige un rapport radio de vous, de Malcom ou d’Ivanova toutes les deux heures. Si vous pensez que c’est… judicieux, dans votre position, ajouta l’amiral d’une voix plus basse mais d’un ton plus articulé, informez vos hôtes de mes excuses pour ce qui vient de se produire, mais qu’ils sachent cependant que si quoi que se soit devait vous être fait, nos trois croiseurs spatiaux ouvriraient le feu sur le champ. Terminé.

Un petit bip informa de la coupure de la communication, puis, le cœur encore palpitant, la jeune femme observa le ciel azuré derrière lequel se retranchait la flottille. Le vaisseau stylo-plume, l’Hypérion, était de la sous-classe Midwinter, plus long, mieux blindé et mieux armé que ses congénaires basiques. Si lui et les deux Omegas -actuellement les vaisseaux les plus sophistiqués de l’Alliance- étaient amené à venger Laurel, Susan et les autres d’un éventuel coup en traître, les chasseurs de Dan’Yer ne pourraient rien contre leur bombardement orbital.
Ce vent chaud qui venait masser vigoureusement son visage se muerait alors en tempête de flammes…

Elle chassa ces pensées lourdes de conséquences et recadra son regard sur Dan’Yer, qui fit signe qu’il avait compris ce que l’amiral venait de dire avant que Laurel ne puisse le lui demander. Une ou deux minutes se passèrent en silence, les esprits se remettant en place sans avoir vraiment conscience du temps. Leur respiration et leur état d’excitation revint lentement à la normale, leurs yeux principalement fixés sur la cité qui venait d’échapper à une bataille violente et d'autant plus haïssable qu‘elle eût été insensée.

-O’Neil? Souffla finalement Dan’Yer, presque imperceptiblement.
-C’est bien ça. Un descendant de votre ancien partenaire.
Le regard de Jackson se fit soudain plus évasif et lointain, comme s’il pensait à un autre temps, un autre lieu.
-Pour moi, c’est comme une autre dimension, Terrienne. Que voulez-vous que je vous dise? Dans les années après mon arrivée, j’ai eu une pensée pour vous au bogue de l’an 2000, mais je n’avais pas la moindre idée de si mes anciens amis se mariaient, décédaient, ou étaient élus à la Maison Blanche… Alors au fil du temps, j’ai cessé de penser à eux. Tiens, d’ailleurs, quand je suis parti, Clinton était président des Etats-Unis, Eltsine avait fini de démembrer l’URSS, le Brésil avait gagné la coupe du monde de foot… et après? Tous ceux que j’ai connu là-bas sont morts avec leurs enfants et leurs petits-enfants, y compris Jack, depuis des lustres. Je suis pharaon dans une autre galaxie et j’ai plus de deux siècles et demi. Je vis dans un autre univers, je me souviens de la Terre comme cachée derrière un voile d’étrangeté, et je suppose que celle que j’ai connue n’est pas celle que vous avez en… en quelle année, déjà?
-2259 dans quelques semaines.
-Admettons. Alors le monde où j’ai grandi n’était vraiment qu’un rêve, conclut-il d’une voix mélancolique qui mit Laurel mal à l'aise.
Il marqua une pause, et éclata de rire.
-Vous savez qu’à l’époque, j’adorais la science-fiction? Comment vous appelez ça, aujourd’hui? Les films avec des vaisseaux spatiaux, des aliens, d’autres planètes…
Laurel, estomaquée par une si insolite question survenant si anodinement peu après une guerre évitée de peu, répondit du mieux qu’elle le pouvait tout en ne la comprenant qu’à moitié.
-Heu… ce n'est pas un genre ça, il y en a toujours au cinéma… les polars, les thrillers d'action, les comédies, les romances, à part dans les très vieux films… on tourne avec le décor qu’on a, quoi. Sauf pour les docufictions historiques.
-Essayons autrement. Quel est le dernier film que vous avez vu?
Laurel hésita un temps, puis formula enfin sa réponse.
-Heu… « La mémoire des étoiles », un film sur une Terrienne qui vit en territoire Drazi pendant la guerre Dilgar.

Pendant quelques secondes, le silence fut tendu, encore marqué par ce qui venait de se produire. Puis en un instant, Laurel et son hôte étrange éclatèrent de rire simultanément, la tension accumulée s’évacuant d’un coup. Et ils continuèrent à rire, sous le regard surpris de Shau'Ri, de Malcom, et du garde.


Dernière édition par Mat Vador le Lun 26 Jan 2009 - 20:48, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyMar 23 Sep 2008 - 22:46

Vêtue d’une combinaison spatiale blanche très fine, Susan observait le sable rouge au travers de sa visière. Le froid de l’extérieur ne pouvait l’atteindre, mais le fait de savoir qu’il était là lui donnait l’impression de le sentir contre sa peau.
La russe observa le ciel orangé que se partageaient deux petites lunes difformes et un soleil lointain, puis elle se laissa tomber à genoux. Ses rotules s’enfoncèrent sans choc dans la sable rouge rendu pâteux par l'humidité. Elle tendit alors la main et attrapa une pierre à demi enfouie dans le sable, sur laquelle poussait une variété de lichen caca d’oie extrêmement fin et glissant.

Elle ne pouvait les voir à l'œil nu, mais elle savait qu’il était empli de bactéries, de virus, d’acariens, de mousses, d’algues et de champignons, toute cette faune et cette flore microscopique synthétisée ou modifiée en laboratoire à partir de micro-organismes terrestres et alien ultra résistants, pour pulluler sur la planète rouge et contribuer à la conversion de son atmosphère. Il faut dire que depuis le premier homme sur Mars en 2025, le visage de la planète avait bel et bien changé. Des structures pressurisées puis des dômes de vie étaient sorties de terre un peu partout, et depuis que des stations de forage rejetaient dans l’atmosphère les gaz prisonniers dans les sous-sols, que des miroirs orbitaux réchauffaient la surface et les calottes constamment, que l’on avait introduit une vie microscopique adaptée et que l'on faisait se crasher en permanence des astéroïdes gorgés d'acides aminés, de gaz et de glace sur les grands plateaux, la température et la pression s’étaient suffisamment harmonisées -d’un point de vue Terrien- pour que seul le port d’un masque à oxygène, d'une protection pour yeux et narines et d’une tenue de grand froid soit encore nécessaire à la vie terrestre à la surface.

Susan reposa la roche là où elle l’avait trouvée, puis, comme une enfant, étala du sable mouillé sur la toile imperméable de la combinaison qui couvrait ses genoux.

Des gouttes d’eau s’amoncelaient maintenant une à une là où les cailloux creusaient des dépressions dans l’étendue sableuse. Immobile, pendant plusieurs minutes, elle vit finalement le mince filet aqueux onduler à quelques millimètres de la surface. Puis il y eut tout un centimètre, et le courant, venant du nord pour butter contre le corps de la Terrienne, devint nettement perceptible.
Hypnotisée par le rideau d’eau en élévation constante dans lequel se découpait avec précision le contours des plus gros cailloux et de sa propre masse, Susan ne bougea pas pour éviter la marée sans cesse plus puissante. Alors que ses genoux restaient solidement appuyés dans le sable, le flux d’eau limpide éclaboussa ses cuisses, son pubis, puis son nombril, et finalement le niveau d’eau dépassa son ventre.

L’année était 2257, déjà presque révolue. Dans quinze jours, le lieutenant-commander Ivanova partirait remplacer son homologue Takashima à Babylon 5, et elle ignorait si elle reverrait avant plusieurs années d’autres paysages que le jardin interne de la station, et Epsilon 3 vue depuis la baie de commandement.

Comme un rituel avant le départ, elle avait voulu se rendre sur la planète rouge pour assister à la marée de Oceanus Borealis, le nouvel océan martien en formation, investissant petit à petit les plaines désertiques à perte de vue dans l’hémisphère nord et dont le fond le plus abyssal atteignait à peine les vingt mètres à l'heure actuelle.

Susan se baissa, et plongea son visage sous le niveau de la mer.
Malgré son casque, un filet d’eau glissa sur son front.

La terreur fit comme l’effet d’une détonation dans l’esprit de la jeune femme, qui se releva en sursaut dans un élégant lit épuré aux draps blancs, un jeune homme penché au dessus d’elle qui humidifiait délicatement son front à l'aide d'un petit morceau de tissu frais.
Pris au dépourvu, celui-ci se sursauta vivement face à une Susan redressée sur son autel.
Evidemment, en 2257 sur Mars, son casque n’avait pas cédé, où il ne fallait pas avoir son niveau de compétence pour savoir qu'elle ne serait plus là… c’était pour cette raison que Ivanova n’aimait guère les rêves. Ils ne respectaient rien.

Une seconde, elle observa le visage fin, berbère et abondamment maquillé de noir du jeune homme qui ne portait qu’un long pagne blanc de tissu noble; puis elle baissa les yeux, et constatant qu’elle n’en portait pas énormément plus, plaqua vite le drap léger au dessus de sa poitrine.
Quelqu’un l’avait déshabillée puis changée, sans même l’inviter à dîner ou lui offrir un bouquet de fleurs.

Susan soupira et recadra son regard perçant sur le garçon imberbe qui n’en menait pas large. Sans le laisser transparaître, Ivanova s’étonna de son jeune âge, lui qui semblait culminer entre 17 et 19 printemps.
-Que m’avez-vous fait?
Le regard perdu du garçon lui appris qu’il ne parlait pas sa langue, mais après quelques secondes de flottement, celui-ci porta sa paume à son front et accompagna son geste d’une expression de douleur feinte mais évoquatrice.

Le lieutenant-commandant se remémora subitement sa lutte contre le monstre, sa capture, puis son arrivée ici. Au moment de s’allonger, elle avait laissé aller ses dernières forces, et cédant à la nausée, elle avait très rapidement sombrée. Sans doute les quelques entailles perpétrées par le scarabée des sables, conjuguées à la chaleur remarquable, lui avaient-elles valu un peu de fièvre, peut-être même une légère infection. Quoi qu’il en soit, on avait pris soin d’elle et elle se sentait maintenant beaucoup plus fraiche et alerte.
-C’est toi qui m’a changée? Demanda-t-elle au garçon à peine sorti de l’adolescence.
Bien évidemment, celui-ci ne comprit pas; Susan réitéra la question en baissant quelque peu son drap pour agiter un bout de son étoffe entre deux doigts et en accompagnant le geste d’une moue interrogative.

Le garçon eut l’air interdit quelques secondes, puis se piqua soudain d’une passion irraisonnée pour quelque chose qui, à en juger par la trajectoire de son regard, devait se trouver quelque part sur le mur, très loin derrière Susan.

Celle-ci laissa échapper une onomatopée sarcastique et s’assit sur son lit, dos au garçon. Agacée, elle ne décela pas trace de son uniforme dans les parages.

-Déjà habillée pour aller en boite ce soir, Ivanova?
-La ferme, rétorqua machinalement Susan sans avoir besoin de se retourner pour identifier son visiteur.

Garibaldi était arrivé par la gauche, si bien qu’il se trouvait face au lieutenant-commander assis de profil. Il détailla sa tenue une milliseconde, puis leva les yeux au plafond sans les redescendre.
-Oups? Commenta-t-il en lui tendant à bout de bras un tas de vêtements Terriens frais impeccablement pliés et repassés, la paire de rangers au dessus.
-En Russie, à Babylon 5 où à trois galaxies de distance de la maison, les hommes sont tous pareils, pesta l’officier en chipant abruptement le tas de vêtements. Vous pariez combien que personne n’a songé à déshabiller l’autre marine, là-bas?
-Comme quoi il y a une logique dans l’univers, répondit paisiblement Michael en s'avançant vers la majestueuse terrasse suspendue sur laquelle donnait l'autel, le regard maintenu à l’écart de Susan qui avait commencé à se rechanger en quatrième vitesse.
-Alors, je viens aux nouvelles, poursuivit Garibaldi: on a évité la catastrophe à « ça », dit-il en en formant une pince entre son pouce et son index, tout est arrangé, les Nagadians sont gentils, les Vénusiens ont installé leur camp près du notre, on vous a déshabillé et ils ont convenu d’une rencontre entre O’Neil et leur reine.
-Je suis là depuis combien de temps?
-Plusieurs heures. Il semblerait que la saloperie qui a tué un des nôtres dans le désert soit parvenu à vous administrer un peu de son venin lorsque ses pattes ont abîmé votre bedon. Leur guerrisseur vous félicite d’être restée consciente si longtemps dans la carriole, ça semblait pas évident. Vous êtes tombée comme une masse quand on vous a amené ici.
-Vous avez vu leur chef?
-L’espèce de pharaon halluciné qui nous envoie plein de piques sur l'actualité d'avant les années 2000? Ho, oui. Je suppose qu’on peut se permettre d’être comme il est quand on règne sur un empire d’Egypte extraterrestre depuis plus de deux cent soixante ans.

Susan ne comprit pas tout de suite ce que racontait le chef de la sécurité, puis se remémora les dires de Laurel.
-Vous n’allez pas vous y mettre aussi?

Michael se retourna. Ivanova portait un pantalon treillis vert et marron et enfilait maintenant un débardeur noir dans de grands gestes brusques caractéristiques de sa mauvaise humeur. Ses cheveux bruns détachés avaient de légers reflets roux, et Garibaldi se rappela qu’il s’était déjà plusieurs fois demandé depuis un peu plus d’un an qu’il la connaissait, comment la moscovite s’y prenait pour que la couleur de sa chevelure varie en l’espace d’une nuit plusieurs fois par mois.
-Et pourtant, Ramsès s’est poliment plié au test ADN qui confirme son identité de Daniel Jackson, archéologue à la rue qui disparut en 1994 lors de sa première et dernière mission gouvernementale. Vous avez écouté l'amiral O'Neil et le colonel Musa?
-Bien sûr, soupira-t-elle en finissant de passer son haut serré.
-Alors vous vous souvenez du sarcophage que Râ utilisait pour survivre depuis dix mille ans. Jackson dit que c’est comme ça qu’il est toujours là, lui, sa femme et… d’autres.
-D’autres?
-Il n’a dit que ça, mais il a promis que Shau'Ri se chargerait d’éclairer un peu l’amiral. En attendant, histoire de prouver sa bonne volonté, sa majesté des momies a promis de nous emmener quelque part où nous trouverons quelques menues informations à propos d'une certaine Atlantide.

Habillée, Susan se leva d’un coup et ricana.
-J’avais oublié jusqu’au fait qu’on était venu ici pour elle.
Entre ses dernières vapeurs non évacuées et la gêne à son réveil, Susan ne remarqua qu’à l’instant la splendeur impériale du lieu. De longs rideaux blancs vaporeux étaient tendus à gauche et à droite de son lit, le sol était carrelé de grandes dalles où l’on pouvait se recoiffer, des thermes limpides paressaient dans leur dos et, en face d’eux, un escalier aux marches longues et basses amenait sur un vaste balcon donnant sur l’azur du ciel Nagadian, sur la cité riante, et sur le profil dominant de la pyramide royale. De hautes colonnes de marbre et de grands voiles vaporeux rose et vert pendant du plafond signifiaient la limite entre l’intérieur et l’extérieur de la salle.


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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyMar 23 Sep 2008 - 22:47

Les formes étaient noires, mais d’une noirceur si vive et si profonde que les silhouettes se découpaient comme des phares sur le noir étoilé du vide sidéral, ponctué ici ou là de l’une ou l’autre nébuleuse vivement colorée. Un ciel typique de la Voie Lactée. Comme autant de petits trous noirs, les monstres mangeaient la lumière sur leur passage.

Ils n’étaient pas exactement des vaisseaux spatiaux; car, indiscutablement vivantes, les formes arachnoïdes de plusieurs centaines de mètres s’apparentaient en fait davantage à de mythiques Krakens ou Léviathans sidéraux, créatures légendaires hantant l’océan cosmique pour terroriser les marins de leur lumière noire lancinante et les dévorer corps et biens, briser les navires entre leurs membres herculéens. Pourtant, aucune notion de cruauté ou de malveillance n’était nichée en elles; uniquement aiguillées par leur instinct et leur conditionnement, le sens moral ne les paralysait aucunement.

Elles filaient comme des bêtes furtives à travers le cosmos, leurs démarches prédatrices allant et venant avec grâce comme si elles avaient flairées le sang frais de proies imprudentes. Il y avait d’autres prédateurs dans la galaxie, mais ceux-ci leur étaient supérieurs dans la chaîne alimentaire, systématiquement. Et pourtant, aucun cockpit, aucune baie, aucun œil n’était là pour prouver que les créatures n’étaient pas aveugles. Malgré la non-sonorité de l’espace, leur hurlement porté par des ondes étranges glaçait le sang et hérissait la pilosité des pilotes après avoir traversé le vide.

Leurs corps, des formes ovales horizontales à la coque fluctuante et scintillante, étaient encadrés de chaque côté d’une dizaine de lances de matière noire à la texture de la chair mêlée d'eau et d'écorce, plus longues que les corps eux-mêmes, évoquant les pattes d’une araignée ou encore le cartilage et les tendons d’une paire d’ailes de chauve-souris carbonisée.

Pourtant, un vaisseau se distinguait parmi les autres; physiquement, il leur était égal en tout point, et sa coque ondulait comme la surface d'un lac à la lumière lunaire sous le vent nocturne. Mais sa démarche n’était pas celle d’un prédateur, pas celle d’un animal aux aguets et aux comportements biologiques. Sa démarche était tout simplement celle… d’un vaisseau spatial, répondant uniquement aux injonctions maladroites d’un équipage parasite.

Et pour cause, ce vaisseau-araignée en particulier était un zombie. Techniquement mort si l’on comparait son système neural à celui de ses congénaires, il avait été vidé, creusé, et aménagé pour l’accueil de microbes planétaires intelligents. À l’image d’une flore intestinale symbiotique, de petits êtres, environ une trentaine, vivaient là.

Calé tout au fond d’un épais fauteuil de pierre, presque un trône, au design gothique et aérodynamique harmonisé de touches de cuir noir, monsieur Morden avait ses mains jointes en dessous de son nez et son regard mi alerte, mi pensif semblait scruter une seconde l’infini au-delà de la paroi, puis revenir illico aux détails précis de la structure interne de l’engin.

Les entrailles du vaisseau-araignée étaient terrifiantes. Si le sol avait été recouvert avec de grandes dalles noires à la coupe torturée, celles-ci étaient presque invisibles, tant la brume claire végétant au dessus serait montée jusqu'à la moitié des cuisses d'un homme qui se serait tenu debout ici. Les murs étaient faits de la même matière noire fluctuante évoquant la vie palpitante que la coque extérieure, et le couloir qui s’ouvrait devant la grande salle portant le fauteuil de Morden était ponctué de petites arches: inégales en forme, en taille et en disposition, encastrées dans le boyau de matière ombrageuse. Leur forme géométrique exacerbée et leur texture rigide, contrastant absolument avec la muqueuse noire aux contours lisses et arrondis, évoquait un décor onirique terrifiant, à l’expressionisme sinistre et paranormal.

Pourtant, sans qu’aucune source lumineuse ne soit décelable, Morden voyait. Il y voyait comme à dix-sept heure en hiver à Paris, mais il distinguait bel et bien.

Le dos de la main de Morden s’abaissa, et vint caresser délicatement le tissu de son veston, un costume complet noir satiné et à peine assez grand. Le contact était glacial, et la matière tellement froide qu’elle en paraissait humide.

La main s’arrêta sur un talisman argenté porté sur une longue chaîne. Morden le saisit du bout des doigts, le suréleva quelque peu, et sentit une énorme boule monter le long de sa gorge, tandis que les larmes tout juste contenues au coin de ses yeux commençaient à le brûler. Sa fille de six ans avait choisi ce médaillon, et sa femme l’avait payé… à l’occasion de son anniversaire, peu avant qu’elles ne disparaissent toutes deux lorsque des terroristes pro-Terriens sabotèrent le portail de saut de Io. Lauren et Megan devaient passer quinze jours chez un oncle habitant Orion 7. Leur père et mari avait des souvenirs pénibles du temps d’Orion et de son enrôlement dans la Sun Belt, et vaquerait donc à ses recherches de jeune xéno-archéologue d'état, diplômé avec les honneurs, d'ici à leur retour.

Morden se revoyait encore les jambes en coton, hurlant et frappant derrière le hublot de la station orbitale de transit tandis que le tourbillon de foudre et de plasma, formé en lieu et place du vortex au cœur du portail de saut saboté, carbonisait le vaisseau de ligne Asimov. La grande sphère blanche et verte, au cockpit longiligne qui dépassait de la structure comme un membre pointu, avait noircit à vue d'œil. Des explosions locales retentirent ici et là à sa surface, Morden se demandant à chacune d'elles dans quel compartiment du vaisseau en perdition se trouvait sa famille. De grands gerbes d'air accompagnées de flammes et de fumée jaillirent de la coque comme des geysers, projetant des tonnes de tôle et plusieurs corps dans l’espace, puis tout le nez du vaisseau, tiré hors de la structure principale, explosa en emportant quelques ponts de la sphère avec lui.

L’Asimov acheva de traverser la tempête énergétique mortelle, mais ne reprit pas sa trajectoire, se contentant de dériver en tourbillonnant sur lui-même, comme l’épave fumante qu’il était devenu.

Les journaux télévisés en parlèrent deux mois. Il n’y avait aucun survivant, et à tous, leur mort avait été horrible, le calvaire pour les familles et les secouristes inimaginable. Les passagers qui n’avaient pas été déchiquetés ou mortellement blessés dans les explosions avaient péri brûlés, électrocutés, asphyxiés ou décompressés. Un festival de cinéma gore pour un évènement douloureusement réel et injuste.

Désormais seul dans l’appartement coquet à l'ombre de Saturne, sur Encelade, leur monde, Morden avait cessé de dormir, de sortir, de manger et de travailler, passant ses jours et ses nuits à ressasser sans répit son propre degré de culpabilité et ce qu’avaient pu voir, penser et ressentir les deux femmes de sa vie avant la fin. Avaient-elles souffert? Avaient-elles compris que tout était fini? Megan l’avait-elle appelé? Avait-elle eu peur? Chaque irruption d’un geyser de glace derrière la baie pressurisée du pavillon lui rappelait l’atmosphère embrasée perçant la coque du vaisseau de ligne, et la vue de n’importe lequel d’entre eux était une vision d’horreur. Le jeune endeuillé eut beau déménager sur Station Premier, le dépaysement n'eut aucun effet.

Tour à tour, l’image de sa petite fille couverte de brûlures, en train de saigner et de pleurer, se substituait à celle de sa petite fille agitant vainement ses petits membres dans l’espace. Quelle forme de souffrance extrême et de détresse innommable, qu’une fillette ne devrait jamais avoir à éprouver, sa Megan avait-elle connu avant l’Abîme? Et pourquoi?

En l’espace d’une journée, tout avait basculé pour celui que la névrose dévorerait indéfiniment jusqu’à son propre trépas. Indéfiniment, s’il n’y avait pas eu ses associés. Eux seuls avaient su soigner son esprit malade. Avec une prévenance et une compassion infinie, doublées d’un savoir sans égal, ils l’avaient recueilli et accompagné, jusqu’à ce qu’en leur sein apaisant, monsieur Morden comprenne. Forte de leur idéologie, la mort de sa femme et de sa fille n’était plus vaine; elle avait désormais un sens transcendant, servant l’intérêt supérieur de la Vie dans l’univers. La tristesse demeurait, mais la paix et l’acceptation remplaçaient la fureur éternelle.

Et monsieur Morden, qui serait à jamais incapable de revenir à son existence d’antan, devint l’un des anges sombres marqués à jamais de cette conviction. Son épouse et sa fille portant son nom de famille, il renonça définitivement à son prénom, pour qu’au travers de sa propre identité survivent encore Lauren Morden et Megan Morden, toute la famille réunie en un jusqu'à la fin. Il se voulait Morden père, mère et fille tout à la fois avant d’être lui-même. Il voyait et ressentait toujours la tristesse des uns et des autres, la regrettait, même, mais tout étant suffisamment galvanisé pour passer outre. À ses yeux, il n’y avait là que de l’absolu pragmatisme. Tous ceux qui payaient maintenant permettaient au futur d’être meilleur, et c’était bien là le noble sacrifice de Lauren et de Megan.

Un pas sourd sur les dalles, suivi d’un autre, et d’encore un autre. Le nouveau venu portait le même type de complet veston noir satiné, contrastant fortement avec sa chevelure paille.
Il était de coutume, aussi bien chez les Vorlons que chez les associés de Morden, de pouvoir compter sur une multitude de serviteurs regroupés au sein de clans différents en fonction de leur appartenance à une même espèce. Ce terme générique cachait parfois une centaine d’illuminés se cachant au regard des leurs, et parfois un peuple tout entier, avec des milliards d’individus servants. Aussi les Vorlons avaient-ils un clan de serviteurs Narn, un autre de Minbaris. Les associés, eux, avaient bien un clan Drakh et un clan… Humain, dont Morden était l’un des chefs directs. Ces groupuscules étaient libres de vaquer presque indépendamment à leurs propres affaires en empruntant la technologie de leurs maîtres, tant qu’ils n’interféraient pas dans le mauvais sens et qu’ils répondaient présents pour venir en aide aux pères spirituels.

Et ces derniers avaient confié cette mission à leurs serviteurs Humains, au grand plaisir de Morden. Bien sûr, il avait dû mentir un peu en disant à Clark que ses associés ne connaissaient ni Kaliam ni les Atlantes, mais sans gravité. Le vice-président n’aurait rien fait de cette information, et la phase de la discrétion n’était pas encore achevée.

Le souvenir de Clark fit sourire Morden. Tout le monde, dans cette Alliance, voulait être calife à la place du calife. Clark voulait court-circuiter Santiago, et Bester, du Corps Psy, voulait court-circuiter Clark, tandis que diverses factions -Free Mars, Home Guard, Oméga Sacré, Babylon 5- tentaient de récupérer les miettes dans leur coin en attendant leur heure. Mais les colonies de fourmis misérables ignoraient que lorsque la guerre totale pour tenter d'installer chacune sa propre reine serait achevée, une énorme semelle tomberait du ciel pour les écraser toutes en même temps. Et monsieur Morden pourrait alors devenir le commandant suprême d’un empire dévolu à l’amour de ses bienfaiteurs… peut-être même les Terriens seraient-ils un jour autorisés à aller vivre à Z’Ha’Dum, comme les Drakhs. Que cela prenne dix décennies ou dix siècles était sans importance. Grâce à la médecine et au génie génétique de ses alliés, Morden avait… tout le temps.

-Nous sommes prêts à partir quand tu le dira, annonça le jeune homme.
-Alors en route, répondit Morden avec son meilleur sourire commercial.

Dans le froid cosmique, les différents petits trous noirs ondulèrent puis s’évaporèrent tout net, sans laisser aucune trace.



-Confirmation, informa calmement le jeune officier de pont du Stargate Command. Nous avons eu une myriade de petits signaux non mesurables, puis un plus gros d'une cinquantaine de mètres, puis plus aucun. De fortes émissions de tachyons. Quelque chose d’étrange est bel et bien passé dans notre dos. Pas une pluie de météorites, ni un autre phénomène rencontré ou décrit auparavant.
-Informez l’amiral, répondit le colonel Musa. Envoyez une sonde automatique et un thunderbolt piloté sur les lieux. Deux types d’analyse superposées nous permettront peut-être de voir quelque chose de particulièrement bien caché.

Pas si loin de là, dans les coursives de l’Omega, un technicien gisait au sol, ventre contre terre, la respiration rapide. Outre son uniforme de travail beige, il se distinguait par sa grande taille, sa silhouette fine, ses cheveux roux et son visage constellé de tâches de rousseur.

Derrière lui, en costume de travail beige, un homme grand, fin, roux et au visage constellé de tâches de rousseur, observait le personnage inconscient d’un regard vide.

Fin du chapitre


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Rufus Shinra
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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyMer 24 Sep 2008 - 9:01

Eh bien, eh bien.....Difficile d'être le premier à faire la critique d'un nouveau chapitre de Kaliam, surtout quand celui-ci est aussi bon.

Quoi ? Non, je ne suis pas en train de la faire, c'était juste le prélude ! Qu'est-ce que vous dites ? Je suis nul pour les reviews ? Ce passage n'est pas drôle ?
.......Bon, d'accord, la suite.


Bref, on se replonge dans la civilisation intemporelle d'Abydos que découvrent nos personnages favoris qui, je dois le noter, sont très bien respectés (Mention spéciale au passage où Garibaldi explique les évènements récents à Ivanova, parfaitement dans le ton du personnage). D'un autre côté, on vit que, effectivement, les Terriens ont compris que face à une civilisation inconnue, on attend un peu avant de procéder à un transfert technologique massif et brutal....au moins le temps de savoir ce qu'il se passe.

Des questions se posent, bien sûr, et tu sais très bien les introduire :
-Quelle va être l'influence des Ombres dans cette situation dont la durée est "forcément" limitée (timeline de la série), à moins que tu n'aie recours au voyage temporel (Je suis certain qu'il serait alors parfaitement justifié, mais pas besoin de répondre à cette question, OK ? Wink ) ?
-Qui sont les personnes bénéficiant du sarcophage, et pourquoi ? (Se pourrait-il que certains des "disparus" de la première équipe aient été ramenés à la vie avec le sarcophage ?)



Mention spéciale à Monsieur Morden. En tant que l'un des "bad guys" les plus réussis des séries TV, je suis exigeant à son égard, mais plus que contenté par son traitement par tes soins, puisque tu développes son personnage et le rapport entre les First Ones avec leurs vassaux de manière logique, cohérente et toujours aussi passionnante.




Bref, toujours du "Mat Vador Seal Of Quality" ici.



Pour les membres de SGF ayant tapé une adresse par hasard sur leur navigateur et tombant sur cette critique, voici un résumé de celle-ci :

"Tro bi1 ta fic continu continu la suit :ronon: :ronon: :ronon: :ronon: :ronon: :ronon: :ronon: :ronon: :ronon: :ronon: :ronon: :ronon:"
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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyMer 24 Sep 2008 - 13:09

Ah, bien, ça faisait un moment qu'on avait pas eu un nouveau chapitre de quoi que ce soit sur ce site. ^^ Et si c'en est un de Kaliam, c'est encore mieux. mrgreen

Bon, tout d'abord :
Mat Vador a écrit:
Citation :
le plaisir que lui procure le fracas de leurs pas n'est pas sans rappeler d'inquiétants ennemis
En fait, le sourire, c'est parce qu'il se foutait d'eux. mrgreen
Ah ^^ Je dois l'avouer, ça ne m'avait pas sauté aux yeux. Wink

Et maintenant, la suite...

Ton style ici est plus fluide, plus naturel. Il coule plus facilement, et il n'est plus nécessaire de s'arrêter régulièrement pour relire telle ou telle phrase. J'ai encore buté sur quelques constructions, mais ce n'est plus gênant. Et pour autant, tes descriptions ne perdent pas notablement en magnifique. Un net mieux de ce côté là donc.

La tension est palpable lors de la confrontation entre les chasseurs Lactéens et Abydossiens, sous le soleil écrasant d'Abydos. On imagine bien l'opposition entre deux cultures radicalement opposées, l'hypermoderne d'un côté et le faussement archaïque de l'autre. Le bain de sang est évité, mais on sent bien qu'on est pas passé si loin. Il aurait suffit d'un seul pilote un peu trop téméraire...

Et cet évènement est l'occasion pour nous de tester le sang froid de Dan...Yer. Il réagit bien comme je l'imaginais, une dose de passion en moins peut-être. Mais cela est très cohérent avec ses deux cents ans et demi d'âge... Quand à sa reine, elle reste toujours aussi énigmatique, mais sa manière d'agir fasse à ses soldats est révélatrice de son statut.

Et l'intervention d'O'Neill nous renvoie aux impératifs de la politique, faite de menace polies et de pressions discrètes.

Mat Vador a écrit:
-Vous savez qu’à l’époque, j’adorais la science-fiction? Comment vous appelez ça, aujourd’hui? Les films avec des vaisseaux spatiaux, des aliens, d’autres planètes…
Laurel, estomaquée par une si insolite question survenant si anodinement peu après une guerre évitée de peu, répondit du mieux qu’elle le pouvait tout en ne comprenant la question qu’à moitié.
-Heu… c’est pas un genre ça, il y en a toujours au cinéma… les polars, les thrillers d'action, les comédies, les romances, à part dans les très vieux films…
hi hi

Mention spéciale pour le passage sur Susan et Garibaldi. C'est très vivant, amusant, et on sent presque la personnalité de ces deux là s'entrechoquer et s'envoyer des pics, en toute civilité. Très plaisant à lire. Le personnage de Susan ici prend un belle consistance, surtout pour ceux qui comme moi ne le connaissent que peu encore.

Et on retourne dans la Voie Lactée au coeur d'une atmosphère nettement plus froide et inquiétante. Tu nous offres avec cette flotte inconnue une belle description, aussi bien au niveau de leur structure que de la manière dont ils se mouvent ou de ce qui émane d'eux. Il s'agit de vaisseaux des Ombres, n'est-ce pas ? Ou peut-être des Ombres eux-mêmes, pour ce que j'en sais. Bravo, en tout cas. Tu évites de tomber dans ton petit travers qui consiste à employer des tournures ou des termes excessivement contournés, sans pour autant rien ôter de toute sa superbe à cette meute spatiale. L'analogie aux chauve-souris est particulièrement parlante.

Et l'histoire de Morden, qu'elle est poignante ! Tout son raisonnement est sensé, le fil de ses pensées se suit, mais le profond chaos de son esprit transparait derrière les mots. La tragédie est palpable, ses tourments tout autant. Quelle partie de ces évènements as-tu imaginé ? En tout cas, c'est admirablement tourné. Le clavaire de ma petite Megan tel que l'imagine son père est abominable.

Et enfin...
Mat Vador a écrit:
Pas si loin de là, dans les coursives de l’Omega, un technicien gisait au sol, ventre contre terre. Outre son uniforme de travail beige, il se distinguait par sa grande taille, sa silhouette fine, ses cheveux roux et son visage constellé de tâches de rousseur.

Derrière lui, en costume de travail beige, un homme grand, fin, roux et au visage constellé de tâches de rousseur, observait le personnage inconscient d’un regard vide.
Comme l'a si bien dit un jour Sylvouroboros, "TADADAMMM !..."

Voila une conclusion d'une intensité rare...

En conclusion, du bon dans le style, du bon dans la narration, et quelques excellents passage. Un chapitre un chouia moins actif que le précédent - la tension principale provient de la confrontation sur Abydos, au final assez vite évitée et qui ne fait pas progresser l'intrigue outre mesure - mais riche en rebondissements dans sa seconde partie.

Curieux de découvrir la suite des tribulations de nos héros au coeur de Kaliam. :o

EDIT : Rufus XD

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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyMer 24 Sep 2008 - 13:57

Merci beaucoup à vous^^ Je prend note de toutes vos remarques sur ce qui vous semble réussi, un peu moins, ou en progrès.


Citation :
O'Neill
O'Neil mrgreen

Citation :
Mention spéciale pour le passage sur Susan et Garibaldi. C'est très vivant, amusant, et on sent presque la personnalité de ces deux là s'entrechoquer et s'envoyer des pics, en toute civilité. Très plaisant à lire. Le personnage de Susan ici prend un belle consistance, surtout pour ceux qui comme moi ne le connaissent que peu encore.
Dommage que leur relation dans la série finisse assez mal Triste


Citation :
Quelle partie de ces évènements as-tu imaginé ?
Nous savons hors-caméra que Morden était un xéno-archéologue qui a effectivement perdu sa femme et sa fille dans un attentat terroriste sur le portail de saut de Io, avant de devenir ce qu'il est. J'ai brodé les détails autour, y compris sa participation à la milice coloniale du système Orion, mais en revanche la dite milice a bel et bien existé dans le background de la série.
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Artheval_Pe
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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyMer 24 Sep 2008 - 14:52

Contrairement à vous autres, je ne vais pas me montrer élogieux vis à vis de mon administrateur en chef, mais plutôt faire ce que je sais faire : critiquer les défauts. mrgreen

Citation :
-Laurel? Grésilla son poignet.
- … Amiral O’Neil?
-Seigneur… Laurel, quand Garibaldi nous a prévenu de votre SOS, nous avons braqué un télescope sur votre dernière position connue. Nous avons vu des indigènes emporter votre voiture vide, on vous croyait morts ou prisonniers!
-Nous avons perdu un homme, monsieur, informa sobrement Laurel en fermant les yeux quelques secondes. À cause d’une créature dans le désert. Un autre marine et Ivanova ont été blessés mais ils reçoivent des soins.
-Les… Abydossiens vous ont donc secouru?
-C’est… pas exactement, mais tout va bien, maintenant. Nous ne sommes pas prisonniers. Nous devions reconnaître la zone, c’est-ce que nous faisons. Faites moi confiance, amiral, et je vous recontacterai plus tard.
-Soit… à vos ordres, lieutenant-commander, mais j’exige un rapport radio de vous, de Malcom ou d’Ivanova toutes les deux heures. Si vous pensez que c’est… judicieux, dans votre position

J'ai un petit problème avec ce passage. C'est léger, mais tout de même. Lorsque je le lis, je n'ai pas l'impression d'entendre un Amiral s'adresser à son subordonné. Bon, il existe peut-être des liens particuliers entre eux, certes, mais ils restent en service, et l'Amiral n'est probablement pas seul lorsqu'il parle à la radio, donc celà me semble un peu gênant. Il semble que l'Amiral s'adresse à une amie, et... rien de plus. Un tel ton informel me paraîtrait logique, en privé, dans les quartiers de l'un ou l'autre, éventuellement (bien qu'ici la différence de grade me semble trop importante), mais pas durant des opérations.

Je peux me tromper, mais il me semble que les officiers supérieurs et officiers généraux, ont pour habitude, dans les armées occidentales, depuis très longtemps, de s'adresser à leurs subordonnés officiers par leur grade et/ou leur nom. De même, c'est ainsi qu'ils parlent entre eux dans la série.

Ensuite, l'Amiral dit à Takashima ce qu'il sait ; ça colle bien dans l'histoire, mais pas avec leurs grades respectifs. La logique militaire voudrait que ce soit Takashima qui, en étant sur le terrain donne des détails sur sa situation. L'Amiral peut garder ses informations pour lui. Donner quelques détails sur ce qu'ils ont cru peut sembler logique, mais là, il informe Takashima avant de s'informer lui-même ce qui n'est pas logique vu que c'est lui qui conduit les opérations.

Bon, ensuite, Takashima fait son rapport de situation, c'est logique, mais après, elle se retrouve à utiliser l'impératif face à un supérieur. Il est possible qu'elle face une demande à son supérieur, surtout qu'elle est sur place, mais ça devrait commencer par "Je suggère fortement que..." avec éventuellement "vous pouvez me faire confiance"

Et, ce qui m'a fait tiquer, le "à vos ordres" de O'neil... Là, c'est quand même paradoxal. En aucun cas, malgré le fait que la fonction prime sur le grade, un Lieutenant Commander peut donner des ordres à un Amiral. Le à vos ordres de O'neil pourrait être ironique, même si un officier au grade de Laurel devrait avoir rentré comme automatisme la manière de s'adresser à un supérieur. Et, dans le cas où un supérieur prononçerait quelque chose de ce gout là par ironie, le subordonné s'en rendant compte s'excuserait immédiatement...

Ah, et dernier détail... Amiral est un titre honorifique, et non un grade (ça correspond à General ou General of the Navy, selon la personne), donc ça ne peut être en aucun cas utilisé pour s'adresser au dit Amiral. Ses subordonnés et collaborateurs devraient l'appeler Général. Même si entre eux, ça semble logique qu'ils puissent l'appeler "l'Amiral". De plus, Amiral O'neil est un pléonasme étant donné qu'il n'y a qu'un seul Amiral, qui ne peut donc être qu'O'neill.
(Qui soit dit en passant aurait du être temporairement désaffecté du commandement de la Marine Spatiale et donc du titre d'Amiral étant donné qu'il ne peut pas l'assumer, mais passons)

Citation :
Les associés, eux, avaient bien un clan Drakh et un clan… Humain, dont Morden était l’un des chefs directs. Ces groupuscules étaient libres de vaquer presque indépendamment à leurs propres affaires en empruntant la technologie de leurs maîtres,
Je n'ai pas du tout l'impression que les humains associés puissent dans la série, vaquer à leurs propres affaires indépendamment comme ils le souhaitent. Morden a toujours opéré pour les Ombres, et accompagné d'Ombres. La femme de Sheridan était également revenue uniquement en mission pour les ombres... Donc j'ai quelques doutes, là. Rien de bien grave, cependant.

A part les quelques détails, mon impression d'ensemble :
Ce nouveau châpitre apporte une autre pierre très importante à l'édifice de l'intrigue d'ensemble : l'introduction des Ombres. Et quelle introduction puisque tu nous plonges au coeur d'un des aspects peu révélés par la série : la vie des serviteurs humains. L'introspection dans le passé de Morden est admirable et renforce un peu plus la profondeur du personnage de la série. On sent son humanité, sa gentillesse, ce qu'il était avant. On peut se rendre compte que contrairement à ce qu'on aurait pu penser, il n'est pas de ces pervers (au sens qui aiment faire mal aux autres) que l'on rencontre tous les jours, mais plutôt un homme ordinaire, qui a basculé à cause d'un drâme, et ça le rend d'autant plus intéressant.

Le passage avec les Starfurys est très sympathique également, même si personnellement, j'aurais ajouté plus de lourdeurs de descriptions indiquant comment les deux escadrilles entamment des manoeuvres de dogfight sans agression, toutefois.
J'aime beaucoup le nouveau Daniel, bien que l'ancien y soit un peu difficile à retrouver. Il semble plus détaché, mais étrangement plus désagréable aussi. Un des effets du sarcophage, je suppose.

Les personnages sont du reste bien respectés (Pour Takashima, je ne sais pas, étant donné que mon fichier plante)

Ah, le passage avec Ivanova était plaisant à lire, et assez amusant, mais il m'a mis mal à l'aise parce qu'il fait un peu raccoleur envers adolescents frustrés enclins à fantasmer sur n'importe quoi... (par exemple, moi, pour ne citer personne. Le pire, c'est que ça a marché ^^)

Bon, trève de médisances et de critiques basses, c'est quand même un très bon chapitre vraiment très agréable à lire et à la seconde partie passionnante.


Citation :
Le bain de sang est évité, mais on sent bien qu'on est pas passé si loin. Il aurait suffit d'un seul pilote un peu trop téméraire...
Tout dépend des règles d'engagement qui leur ont été données. Si les règles sont "Ne tirer qu'en autodéfense ou attendre les ordres", je peux te garantir qu'aucun téméraire n'ouvrira le feu, parce qu'il aurait droit à la cour martiale et la dégradation une fois sorti du cockpit.

Après, il est vrai que si l'ordre avait été donné d'ouvrir le feu ou d'utiliser la force selon la situation, ç'était peut-être beaucoup plus tendu.

Citation :
Ah, bien, ça faisait un moment qu'on avait pas eu un nouveau chapitre de quoi que ce soit sur ce site. ^^
Et Stargate Earthling Fleet, alors, c'est du poulet ? nerfs

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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyMer 24 Sep 2008 - 15:12

Artheval, je considère qu'ils se conduisent entre eux de la même manière que Sinclair/Ivanova/Sheridan/Garibaldi l'ont toujours fait, y compris en public, dans les cinq saisons que j'ai vu. Wink

Citation :
Ah, et dernier détail... Amiral est un titre honorifique, et non un grade (ça correspond à General ou General of the Navy, selon la personne), donc ça ne peut être en aucun cas utilisé pour s'adresser au dit Amiral.
Oui et puis des officiers de l'EA ne portent en aucun cas des uniformes blanc et bleu que je sache, donc comme tu vois, ça peut l'être ici. Je parie que cette remarque te démangeait depuis le début de la fic, étant donné que ce n'est absolument pas nouveau^^

Citation :
Et, ce qui m'a fait tiquer, le "à vos ordres" de O'neil... Là, c'est quand même paradoxal. En aucun cas, malgré le fait que la fonction prime sur le grade, un Lieutenant Commander peut donner des ordres à un Amiral.
étonné étonné étonné Mais enfin Arth, c'est du second degré! Comment as-tu pu survivre sans t'arracher les yeux quand Garibaldi a demandé à Sinclair de quelle manière il fermait sa braguette et quand Ivanova a chassé Sheridan de son bureau?

Citation :
même si un officier au grade de Laurel devrait avoir rentré comme automatisme la manière de s'adresser à un supérieur. Et, dans le cas où un supérieur prononçerait quelque chose de ce gout là par ironie, le subordonné s'en rendant compte s'excuserait immédiatement...
Voyons, un peu de réalisme... aucune discipline ne transformera jamais de soldats en robots. Après tout, c'est pas comme si elle était à quelques secondes d'assister au déclenchement d'une guerre née d'un quiproquo, (tu notera le souvenir assez marquant) plus encore en étant techniquement responsable, (même si elle ne peut pas en être blâmée) alors les excuses en trois formulaires, ça peut tout de même attendre de voir si on va survivre.

Citation :
Pour Takashima, je ne sais pas, étant donné que mon fichier plante
Du reste, elle ne brille pas spécialement par sa personnalité hyper marquée dans The Gathering, alors... Wink

Je prend note du reste et merci beaucoup à toi^^


Dernière édition par Mat Vador le Mer 24 Sep 2008 - 19:03, édité 1 fois
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Artheval_Pe
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MessageSujet: Re: Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler)   Kaliam-C : archives versions & commentaires (spoiler) - Page 3 EmptyMer 24 Sep 2008 - 15:57

Citation :
Oui et puis des officiers de l'EA ne portent en aucun cas des uniformes blanc et bleu que je sache, donc comme tu vois, ça peut l'être ici. Je parie que cette remarque te démangeait depuis le début de la fic, étant donné que ce n'est absolument pas nouveau
Heu, en fait, je n'avais pas fait attention, ça m'est juste venu aujourd'hui. Mais après, tu peux garder ça comme ça, si tu préfères, je t'informais, juste, sur ce point. Mais appeler O'Neil Amiral, j'aime bien aussi, personnellement, ça donne un côté "wet navy" comme dirait Rufus.

Citation :
Comment as-tu pu survivre sans t'arracher les yeux quand Garibaldi a demandé à Sinclair de quelle manière il fermait sa braguette et quand Ivanova a chassé Sheridan de son bureau?
Episodes ? Histoire que je m'arrache les cheveux. hi hi
Plus sérieusement, c'est le contexte qui change tout. Dans Babylon 5, les officiers prennent des pots ensemble, s'échangent leurs repas, ou même se font des blagues ou encore plaisantent pendant le service. C'est normal, et ça se fait dans toutes les armées du monde (hormis dictatures sanguinaires terribles, et encore). Mais tous se connaissent et ont des différences de grades assez marginales. Entre un Lieutenant Commander et un Amiral cinq étoiles, ce n'est pas une différence, ni un fossé, c'est un gouffre. Et ça ne viendrait à l'idée d'aucun Amiral de dire "à vos ordres" ironiquement à un Lieutenant-Commander pendant le service.
Surtout que la différence de grade fait qu'ils ne sont pas susceptibles de se cotoyer chaleureusement hors du service comme le faisaient Sheridan, Ivanova, Garibaldi, etc... C'est un peu comme si Sinclair répondait "à vos ordres" à Zack.

Quelque chose de très particulier aux armées, et c'est valable partout, c'est la discipline et le formalisme. Bien sûr que les officiers sont tous des humains, et bien sûr qu'ils se comportent comme tels, y compris parfois pendant le service. Et beaucoup de choses dépendent du contexte. Mais la discipline est essentielle aux armées car elle est nécessaire pour l'efficacité au combat. C'est la discipline qui peut faire la différence entre une victoire et une défaite.
Et pour maintenir discipline et respect envers les supérieurs, la hierarchie telle qu'on la connait et les protocoles ont été mis en place.

Citation :
Voyons, un peu de réalisme... aucune discipline ne transformera jamais de soldats en robots.
Non, mais après un certain temps passé dans l'armée, les gens acquièrent des automatismes, un peu comme toi quand tu écris, tu ne penses pas trois heures pour savoir si oui ou nom il y a un s à "billevesées" au pluriel.

Citation :
Artheval, je considère qu'ils se conduisent entre eux de la même manière que Sinclair/Ivanova/Sheridan/Garibaldi l'ont toujours fait, y compris en public, dans les cinq saisons que j'ai vu.
Je te conseillerai quand même de te méfier de la vf (y compris certains sous-titres très approximatifs, parfois)

Bon, et pour un petit voyage dans l'esprit de la discipline militaire, quand tu auras un peu de temps à gaspiller (même des extraits suffisent à saisir l'esprit) :
Guide des usages navals

Extraits :
Citation :
Tout militaire ayant à se présenter à un supérieur prend la position du garde-àvous, salue et se nomme. Le salut doit être réglementaire, sinon il constitue une impolitesse. A l'intérieur d'un local, il se découvre si le supérieur est lui-même découvert. L'initiative de la poignée de main appartient au supérieur.

Citation :
Lorsqu'un officier général ou le Commandant entre dans un local, le militaire qui l'aperçoit le premier commande : "à vos rangs, fixe" .
Lorsqu'il s'agit d'un autre officier, le commandement est "fixe".
Les occupants se lèvent, se découvrent, gardent le silence et l'immobilité jusqu'à ce que l'officier ait commandé "repos".
Si un officier désire expressément que le personnel continue à vaquer à ses occupations ou ne se dérange pas, il se découvre avant de pénétrer dans le local et aucun commandement n'est prononcé.

Citation :
On n'appelle pas n'importe qui au téléphone; c'est ainsi qu'à bord, sauf nécessité impérative de service, sauf instructions contraires de leur part, on ne s'adresse pas par téléphone au Commandant ni aux officiers supérieurs (Dans des circonstances très particulières, il conviendra de demander au Commandant et aux officiers supérieurs s'ils ne voient pas d'inconvénients à ce qu'on leur téléphone.), on se déplace jusqu'à leurs chambres;

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