1x01 : Winter is coming

N'ayant pas lu les livres, ce premier épisode de la série fut ma première introduction à l'univers du Trône de Fer. Et quelle introduction ! Les figures imposées d'un épisode pilote sont présentes, mais le tout est extrêmement bien maîtrisé.

Tout d'abord, la scène d'introduction est parfaite dans son rôle d'accroche, sans toutefois tomber dans la figure imposée consistant à introduire tous les personnages principaux avant le générique. Non, l'intrigue prend son temps, et suivre lentement les aventures de cette patrouille se révèle finalement extrêmement accrocheur au vu du résultat final. L'introduction soulève un mystère, fait apparaître une menace qui reste derrière la tête et donne envie de découvrir la suite de la série. Surtout, en évitant le cliché d'une séquence centrée sur les personnages principaux, elle contribue à donner l'impression d'avoir affaire à un vrai univers, vaste, où il se passe des choses même quand les personnages principaux ne sont pas à l'écran.

La suite se montre particulièrement efficace tout en étant bien calibrée : on découvre lentement les personnages et les premières intrigues les concernant lentement, assez lentement pour apprécier l'histoire et bien cerner chacun. (ça semble évident, mais une autre excellente série de HBO, The Wire, avait un peu manqué cette étape avec un premier épisode aussi dense et complexe que les suivants, ce qui dans son cas pouvait perdre un peu).
Dans l'ensemble, il n'y a pas de longueurs et l'histoire est cohérente et logique.

Le ton est également très appréciable. Ici, trahison, brutalité, sexe, mort, etc... sont de mise. Non pas dans le sens où chaque scène aborde un des registres, mais dans celui où la série n'évite pas les choses difficiles et les intègre naturellement. On est loin de l'inertie d'un Harry Potter, ou de l'épopée bien morale qu'est Le Seigneur des Anneaux. On meurt parfois bêtement, ou pour des raisons désagréables, ou par un mauvais concours de circonstances. Bref, le ton est cynique, dur, et ça fait plaisir.

Je note aussi que la série est produite de manière experte : La photographie est excellente, les effets visuels sont invisibles et le choix des lieux est particulièrement inspiré. Le tournage en Irlande du Nord, en Ecosse et à Malte évite le coté "Décor en carton-pâte & extérieurs nord-américains" qui caractérise beaucoup de productions tournées à Los Angeles et à Vancouver. Ici, quand une scène se déroule dans un palais magnifique au bord de la mer ou sur des rochers dans un décor paradisiaque... l'équipe est allée tourner dans un palais magnifique au bord de la mer et dans un lieu paradisiaque.
Le jeu des acteurs est également très bon dans l'ensemble, avec un Sean Bean qui habite son personnage, et le reste du cast qui est tout près derrière. Leurs performances arrivent vraiment à vendre ce monde comme réel.

Bref, dans l'ensemble, c'est un très bon premier épisode, réalisé de manière experte et qui vu sa qualité, n'augure que des bonnes choses pour le reste de la série.

Je l'ai revu il y a deux jours en DVD...

Et bien c'est toujours du très bon. Scène d'entrée très efficace, univers âpre, contrées sauvages dans lesquelles on sent les hommes relativement petits, tout y est. Enfin presque, car à ce stade les Lannister et les Stark n'en sont encore qu'à se regarder en chiens de faïence ^^ même si on sent la tension monter, pour arriver à... ce que vous savez.

Malgré quelques petites maladresses dans les premières scènes (la découverte des Direwolves est un peu fade par rapport à la même scène dans le livre), l'épisode trouve vite son rythme de croisière et nombre de personnages sont introduits naturellement sans que cela fasse artificiel : Catelyn l'épouse soucieuse, Bran le cadet qui quitte l'enfance,... et puis les Lannister dont on sent bien qu'ils suscitent un certain trouble (cf l'escarmouche verbale entre Jaime et Ned Stark).

Enfin comme l'a très bien dit Artheval, l'épisode est aussi un sacré choc visuel, avec de superbes paysages, sauvages ou dépaysants à souhait. Et à la limite c'est un peu étrange à dire, mais c'est presque plus ça que je retiens, du moins pour cet épisode.

J'ai fini par me jeter à l'eau, sachant que je n'ai jamais lu les livres.

Bien que je sois d'accord avec ce qui a été dit avant moi pour ce qui est des qualité de la série, je serai moins enthousiaste pour ce qui est de l’intrigue. Efficace, accrocheuse, certainement, mais j'arrêterai quand même l'aventure ici.
Je suis en général la dernière à me plaindre pour la pose des personnage ou des bases de l'histoire. Et là, GOT a trouvé le juste milieu. Mais si je renonce à la série, c'est simplement parce que ça ne me parle pas.
Les complots politique et tout le reste, c'est pas vraiment mon truc. Du moins, j'aime bien mais à petite dose. Là, j'avais l'impression d'assister à une tragédie grecque. C'est loin d'être mauvais, et j'applaudis très fort le génie de l'auteur.
Pour ce qui est des personnage, je pense (après un épisode seulement) que celui qui semble être le mieux travaillé c'est le "Lutin" (j'ai oublié le nom). Alors que les autres sont plutôt "simple" dans leur caractère, il est probablement celui qui risque de réserver le plus de surprise. J'ai envie de dire : pour une fois qu'un nain n'est pas une caricature de personnage.

Peut-être que plus tard, je serai plus réceptive à ce genre d'intrigue et alors là, je me jetterai surement dessus.