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 Quasi (une "vignette" sur Star Trek).

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Millstone
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Millstone


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MessageSujet: Quasi (une "vignette" sur Star Trek).   Quasi (une "vignette" sur Star Trek). EmptySam 29 Sep 2007 - 23:23

Quasi.


L’espace. L’ultime frontière. Dans le silence et la nuit dérivait un cube de métal. Sa surface, vaste et torturée, rappelait une carte mère dont les constituants auraient crû et multiplié. A ses côtés voguait un second vaisseau spatial, beaucoup plus petit, s’apparentant lui à une soucoupe volante affublée de deux fusées Ariane. Contrairement au cube, la soucoupe à réacteurs était pourvue de courbes aérodynamiques, ce qui en disait long sur leurs concepteurs respectifs. En effet, chacun de ces vaisseaux avait été construit en orbite, pour des voyages à travers le vide interstellaire, un contexte dans lequel l’aérodynamisme n’avait pas lieu d’être. Mais les créateurs de la soucoupe étaient humains. Ils venaient d’un monde où tout, depuis les poissons jusqu’au oiseaux, avait évolué en accord avec un milieu offrant une certaine résistance. Ils étaient les héritiers d’une longue histoire de bateaux, de sous-marins et d’avions aux formes élancées. Leur idée de la beauté avait donc voulu que l’USS Entreprise NCC-1701-E reflète les concepts de haut, de bas, d’avant et d’arrière, tout en donnant une impression de vitesse quand bien même il était à l’arrêt. Pour les créateurs du cube, cette attitude était une hérésie. Leur raison d’être résidait dans la quête d’une perfection ultime, laquelle ne s’embarrassait pas de résistances illusoires.

Le cube n’avait pas de nom, seulement un matricule beaucoup plus compliqué que celui de l’Entreprise. De façon générale, les habitants du cube se montraient économes de dénominations autres que numériques. Pour eux, l’humanité était l’espèce 5618. Chaque individu humain rejoignant leurs rangs se trouvait affublé d’un titre comme "quatre de huit", reflétant sa position dans un sous-groupe. Ces êtres se nommaient cependant les Borgs. Ils étaient célèbres pour la première chose qu’ils déclaraient invariablement à toute espèce avancée : "Nous sommes le Borg. Abaissez vos boucliers et rendez vous sans condition. Nous intègrerons vos caractéristiques biologiques et technologiques à notre Collectif. Votre civilisation s’adaptera à nos besoins. Vous serez assimilés. Toute résistance serait futile".

Les Borgs étaient en partie organiques et en partie des machines. Des implants secondaient leurs organes vitaux et des nanites participaient de leur physiologie. En retour, le cube avait hérité des propriétés du vivant et pouvait se régénérer après avoir subi des dommages. Certaines salles du cube étaient tapissées de tiroirs contenant chacun un bébé, nourri par intraveineuse et dont le cerveau était connecté au réseau. Une unité borg faisait rarement la différence entre ses propres pensées et celles des autres borgs. Nanites aidant, la condition de borg était contagieuse et son premier symptôme était une perte totale d’individualité. A partir de là, la plupart des implants poussaient par eux-mêmes, mais les unités borgs nouvellement intégrées au Collectif faisaient généralement l’objet d’opérations chirurgicales, comme l’amputation d’un œil et la greffe d’un senseur optique. Cette métamorphose était appelée l’assimilation. Les médecins de la Fédération des Planètes Unies pratiquaient la culture d’organes et pouvaient traiter cette assimilation comme une maladie. Il était toutefois difficile pour une unité borg de retrouver son identité. Dans le cas d’un borg-né, il ne s’agissait pas de retrouver une identité mais d’en acquérir une, ce qui était encore plus compliqué. Par ailleurs, il était rare que l’organisme s’affranchisse totalement de ses implants. De tous les ennemis de la Fédération, le Collectif Borg était le plus effrayant.

La Fédération ignorait si la Reine du Borg était un parasite du système ou sa source première. La Reine avait un ego d’une ampleur telle qu’il gouvernait au Collectif. Chaque fois qu’elle était détruite, les Borgs conservaient le souvenir de son profil et construisaient une nouvelle unité à son image. La Reine incarnait la multitude et prêchait la recherche de la perfection.

Depuis quelques temps, le Collectif Borg constituait une menace de moindre ampleur. Sa rencontre avec l’espèce 8472 l’avait laissé grandement affaibli et la Fédération lui avait peut-être donné le coup de grâce. A la faveur du chaos, des mouvements de rébellion contre l’autorité de la Reine étaient apparus au sein même du Collectif. Le capitaine Jean-Luc Picard avait donc été très surpris de découvrir un cube borg en plein cœur du territoire fédéral. L’Entreprise avait été attiré dans ce secteur par une émission suspecte de chronitons, particules révélatrices d’une anomalie temporelle. Cette région de la galaxie possédait des propriétés spatiotemporelles très particulières et le cube semblait s’y livrer à une opération délicate. Préférant l’imprévisible à une certitude de nature borg, le capitaine avait ordonné l’envoie d’une torpille à photons sur l’anomalie en formation. L’anomalie avait explosé et, contre toute attente, le cours du temps ne s’en était pas trouvé modifié. L’explosion avait même endommagé le cube à un degré critique, donnant la victoire à l’Entreprise. Les borgs étaient à moitié dans le coma et à moitié en panne. A présent, des soldats de la Fédération progressaient dans les sombres couloirs du cube et l’équipage de l’Entreprise venait de capturer la seule unité borg encore opérationnelle. L’humanoïde avait été conduit en cellule de détention et on lui avait fourni tout le confort dont il avait besoin, à savoir une prise de courant. Les vaisseaux de la Fédération possédaient des appareils appelés synthétiseurs. Un synthétiseur fonctionnait comme une machine à café mais en mieux. Il pouvait matérialiser un steak frites, avec assiette, couverts et une feuille de persil. On pouvait lui demander à peu prés n’importe quoi. Les Borgs, eux, possédaient un synthétiseur parmi leurs implants, lequel produisait des nutriments. Brancher un borg sur une prise était plus simple que de lui apprendre à manger. Le captif se nourrit en silence, tandis que le capitaine Picard se préparait à le rencontrer.

Un champ de force faisait office de barreaux. Le borg était apparemment humain à l’origine. Ses « habits » étaient un enchevêtrement de tubes et de plaques ne pouvant être séparés de sa chair que par un chirurgien. Il avait le teint gris propre à ceux dont le sang était saturé de nanites. Son œil droit était bleu, tandis qu’un objet vert à facettes occupait l’emplacement de son œil gauche, donnant à l’être un air vaguement insectoïde. Chose inhabituelle pour un borg, il avait des cheveux. Ces derniers étaient d’un blanc pur, coiffés avec une raie sur le côté droit. Le capitaine Jean-Luc Picard trouva également un je-ne-sais-quoi d’arrogant dans le menton de cet homme.

"Locutus", constata le borg en regardant le capitaine. C’était là le nom autrefois reçu par Picard lors de son assimilation par le Collectif. La Reine avait jugé les talents de stratège et d’orateur du capitaine si impressionnants qu’elle avait fait de lui plus qu’un simple numéro. L’équipage de l’Entreprise était cependant parvenu à récupérer son capitaine. Depuis lors, Picard avait retrouvé sa pleine humanité mais gardait de cette expérience un sommeil tourmenté.
-Je ne suis plus Locutus, déclara calmement le capitaine.
-C’est regrettable, dit le borg.
-Nous allons essayer de vous retirer vos implants.
-Tenter de me retirer mes implants est futile.
-Vous le pensez. Toutefois…

Le capitaine se tut. Quelque chose n’était pas normal.
-Vous avez dit "mes" implants, remarqua Picard.
-Je vous le confirme.
-Et maintenant, vous avez dit "je". Une unité borg parle toujours d’elle-même au pluriel.
-Il y a des exceptions.
-La Reine et ses hérauts, oui.
-Il y a encore une autre exception.

Picard médita sur cette réponse. La Reine avait plusieurs fois manifesté la volonté d’avoir un Roi à ses côtés. Locutus lui-même aurait pu devenir ce souverain. Plus tard, la Reine jeta son dévolu sur l’androïde Data. Ce dernier, "pleinement fonctionnel", céda à ses avances. Cependant, il sabota les projets de la Reine alors qu’elle le croyait gagné à sa cause. Etait-il possible que la Reine ait depuis lors trouvé sa moitié ?
-C’est un bon raisonnement, Locutus. Mais je ne suis pas le Roi du Borg .
-Vous lisez dans mes pensées ? réagit Picard.
-Votre supposition selon laquelle je serais d’origine humaine est erronée. J’appartiens à l’espèce 0.
-L’espèce fondatrice ?
-Non. Ce serait l’espèce 1. Vous n’en savez pas assez sur le Collectif pour résoudre ce mystère, Locutus.
-Sans doute pourrez-vous éclaircir cela lorsque nous aurons retiré vos implants. Sur ce, je juge plus sage d’arrêter ici cette conversation.
-J’ai tout mon temps.

Quelques instants plus tard, dans la salle de réunion de l’Entreprise, le capitaine venait de décrire à ses subordonnés le comportement inattendu de leur invité.
-S’il possède des aptitudes télépathiques, intervint Deanna Troi, il pourrait toujours constituer une menace.
-Nous avons plusieurs vulcains à bord, répondit Picard. Ainsi qu’une bétazoïde, ajouta t’il en adressant un sourire à la conseillère.
-Seulement à moitié, dit modestement Deanna. Une empathique n’est pas toujours d’un grand secours face à certaines catégories de télépathes.
-J’ai déjà fait établir des contre-mesures autour du secteur pénitentiaire. Monsieur La Forge, qu’en est-il de notre autre sujet d’inquiétude ?
-Il apparaît que l’anomalie temporelle persiste sous une forme résiduelle, répondit l’ingénieur en chef Geordi La Forge. Quelles que soient les intentions des Borgs, ils se peut qu’ils aient encore la possibilité de le terminer.
-Est-il envisageable de colmater cette brêche ?
-Oui. Toutefois, l’anomalie ne serait alors non seulement plus possible mais n’aurait jamais existé, ce qui remettrait en cause notre rencontre avec le cube.

Une alarme retentit soudain et une voix sortit du combadge de Picard.
-Capitaine, disait une personne qui essayait visiblement de contenir sa panique, le prisonnier borg n’est plus dans sa cellule !
-Comment ? réagit Picard.
-Nous ignorons comment il s’est échappé. Les enregistrements sont brouillés.
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Millstone
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MessageSujet: Re: Quasi (une "vignette" sur Star Trek).   Quasi (une "vignette" sur Star Trek). EmptySam 29 Sep 2007 - 23:24

La recherche du borg fut un échec. Il n’y avait de trace de lui nulle part. Jean-Luc Picard prit la décision de faire colmater la faille spatiotemporelle. Assis à son bureau, il attendait désormais que La Forge le contacte. Dans un bref éclat de lumière blanche, le borg apparut soudain sur la chaise en face de lui. Il portait désormais une combinaison noire rappelant celle de "sept de neuf", une femme à laquelle la Fédération avait partiellement rendu son humanité. Si la combinaison de "sept" mettait en valeur sa féminité, les habits de l’inconnu semblaient conçus pour rouler des mécaniques. Jean-Luc Picard voulut presser le combadge sur sa poitrine mais l’appareil avait disparu.
-Inutile de chercher à donner l’alarme, déclara le borg.
-Qui diable êtes-vous ? demanda Picard les dents serrées.
-Je suis le Dieu du Borg. Oh, les origines exactes du Collectif sont sans importance. Elles sont en vérité assez triviales. Mais vous pourriez dire que j’ai apporté la lumière aux Borgs. C’est moi qui ai montré à la Reine le chemin qu’elle devait suivre.
-Leurs promesses de perfection viendraient de vous ?
-Je suis à ce titre une promesse vivante, sourit le Dieu. Si je suis ici devant vous en ce moment, c’est pour vous donner une opportunité de comprendre ce à quoi vous vous opposez. L’existence du Collectif n’est pas vaine et la votre trouverait tout son sens sous les traits de Locutus. Lorsque je dis que toute résistance serait futile, cela ne se limite pas à l’inéluctabilité de ma victoire. Ce que je veux réellement dire est que tout, en dehors du Collectif, n’est que vanité.
-Je connais l’opinion du Borg à ce sujet.
-Locutus, soupira le Dieu. Imaginez, je vous prie, le commencement de l’univers.
-Quand il n’y avait rien ?
-C'est à dire jamais, car un véritable néant ne laisserait aucune place à un "quand". Ce dont je vous parle, c’est du commencement de l’univers tel que vous le connaissez.
-Soit. J’imagine. Et alors ?
-Imaginez maintenant la première forme de vie éveillée à la conscience.
-Très bien.
-C’était moi.
-Un humanoïde ?
-Allons, Locutus, ne restez pas prisonnier des apparences. Je suis ce que je veux être. D’ailleurs, j’ai tout été au moins une fois dans mon existence. J’ai été un léviathan spatial. J’ai été un virus bactériophage. J’ai été un hamster. J’ai été une perruche girafoïde à poil brisé de Betazed. J’ai même été un épouvantail. Pourtant, à l’aube de ma vie, j’étais loin de posséder de tels pouvoirs. Mes capacités, je les ai gagnées de la même façon que votre peuple, en allant toujours et au mépris du danger là où je n’étais jamais allé auparavant, explorant insatiablement de nouveaux mondes étranges, reculant l’impossible. Cela fait maintenant des millénaires que ma quête de savoir est achevée. J’ai été partout. J’ai tout essayé. Mon pouvoir est presque sans limite.
-Mais ce "presque" vous contrarie, je suppose ?
-En effet, Locutus, cette "quasi" omnipotence m’insupporte. Elle est d’autant plus inacceptable que j’en connais la solution. Revenons à ma jeunesse, voulez-vous ? Je savais que mon destin était d’explorer l’univers dans son ensemble. Seulement, par où commencer ? Je n’avais alors aucun moyen de le prévoir.
-Vous avez donc dû prendre un risque.
-Erreur. J’ai décidé de faire tous les choix en même temps.
-Comment ? demanda Picard en haussant les sourcils.
-En me dupliquant. Une simple scissiparité suivie de croissance. Chaque "moi" recevait l’ensemble de mes souvenirs et de mes pensées. J’étais donc libre de partir dans toutes les directions et, un jour futur, je me réunirais afin de faire le bilan.
-Le bilan ultime de tout ce que vous aviez appris dans chaque cas ?
-Et de tout ce qu’il me restait encore à apprendre. Une fois ces dernières lacunes comblées, tout serait dit. Et tout a effectivement été dit. Mon encyclopédie universelle n’exagère pas son titre et j’ai d’excellents ouvrages comme "Le genre humain pour les nuls".
-C’est une idée assez vertigineuse.
-Pour un esprit aussi limité que le votre, sans doute, mais j’ai toujours vu très grand. Quoi qu’il en soit… Il s’est posé à moi un dernier petit problème.
-Je suis maintenant curieux de savoir quelle sorte de problème vous pourriez avoir, reconnut Picard.
-Certaines questions ont reçu beaucoup trop de réponses.
-Sans doute de grandes questions ?
-Pas vraiment, non. Il s’agissait de questions comme "Quelle est ma couleur préférée ?".

Picard resta silencieux.
-Sachant que je perçois le spectre électromagnétique dans son intégralité, ainsi que le détail de toutes les nuances. J’ai presque obtenu une réponse différente par version de moi-même. Si l’on fait la somme de toutes les questions de ce type, il n’y en a pas deux qui tombent d’accord. Certaines se sont même disputées pendant trois siècles sur la question des parfums de crème glacée.
-Vous savez, dit lentement Picard, les goûts et les couleurs…
-Exactement. Vous voyez le problème. J’appelle cela le savoir subjectif.
-A quelle conclusion êtes-vous parvenu ?
-Ce savoir est futile. Il n’a aucune sorte d’importance. Le problème, c’est qu’ils s’y accrochent.
-Qui donc ?
-Mes alter-egos. Les « autres » versions de moi-même.

Picard voyait maintenant comment un problème aussi insignifiant pouvait soulever une problématique digne des plus hauts débats philosophiques. Cet être s’était fractionné pour explorer le cosmos, croyant en la transcendance de son identité. Des chemins différents avaient cependant façonné des caractères distincts. Cet être était alors passé de l’ubiquité à la pluralité. De complet et unique, il était devenu l’un de son espèce.
-La réunification, complète et sans tache, était mon destin, poursuivit le Dieu. C’était aussi la plus grande chose pouvant jamais être accomplie dans l’univers. Y renoncer est impensable. Ce serait un pêché, une hérésie et un blasphème.
-Mais certains de vos alter-egos y ont pourtant renoncé, supposa Picard.
-Oui, soupira le Dieu. Quel gâchis !
-Vous êtes immortel. Nombreux sont ceux qui n’ont pas cette chance.
-A quoi bon vivre éternellement si l’on a perdu sa raison d’être ? Certains de mes semblables ont décidé de se suicider. D’autres, dans un infâme élan de vanité, ont décrété que la vie s’autojustifiait. Moi, j’ai gardé la foi.
-Je ne vois toujours pas la place du Collectif dans tous cela.
-Les humanoïdes, soupira le Dieu. Chaque fois qu’ils arrivent dans une partie de l’univers, nous devons lancer l’alerte rouge, parce que nous ne savons jamais ce qu’ils vont encore faire au temps, à l’espace et au tissu même de la réalité. La plupart des formes de vie ont établi un certain équilibre avec leur environnement. Même les Prophètes de Bajor, êtres de plasma pour lesquels notre présente conversation serait « linéaire » et « d’un ennui », s’en tiennent à ce qu’ils maîtrisent. Les humanoïdes, eux, amorcent des phénomènes que leurs esprits primitifs et limités sont pourtant incapables d’appréhender. Vous, les humains, êtes de surcroît arrogants et infantiles. Tâche m’a été confiée par mes semblables de mettre un peu d’ordre dans votre chaos. Lorsque ma tâche sera accomplie, il se peut que cela remette le Continuum lui-même dans le droit chemin.
-Le Continuum ? Vous voulez dire…
-Le Continuum Q, oui. C’est l’évidence même.

Le Continuum Q, qu’il fallait prononcer « continuhom kiou », était une autre espèce particulièrement étrange rencontrée par l’Entreprise au cours de ses voyages. La puissance d’un Q correspondait à celle qu’il fallait pour transformer les anneaux de Saturne en donuts. Ces êtres étaient capables de se réserver dix-huit trous noirs pour un parcours de golf. C’était du moins là le genre d’imbécillités cosmiques que l’on pouvait attendre d’eux chaque fois qu’ils prenaient forme humaine. Par ailleurs, le Continuum Q serait sorti perdant d’un concours d’originalité patronymique, même s’il avait eu pour seul adversaire le village des Schroumpfs.
-Je dois vous avouer, déclara Q, que votre passé avec le Continuum n’est pas pour me plaire. Réalisant la menace que l’humanité constituait à l’égard du Collectif, j’avais autrefois établi un plan que j’appelais « la solution finale au problème humain ». Il consistait à empêcher l’apparition de la vie sur Terre tout en contournant le manque de consensus au sein du Continuum à l’égard d’une intervention directe. Vous deviez vous-même prévenir votre propre évolution en tombant dans un piège de ma conception. Toutefois, Q, l’un de mes congénères, estima que c’était là une bonne occasion de faire accomplir à Q, un autre de mes congénères, les travaux d’intérêt général auxquels le Continuum l’avait condamné. Toutefois, ce Q là ferait n’importe quoi pour le seul plaisir de me contrarier. Il vous souffla donc en douce le moyen d’échapper au piège temporel qu’il avait construit pour vous.
-Je m’en souviens très bien, dit Picard.
-Il y eut également l’épisode d’Amanda Rogers, cette humaine dont la parenté assez particulière lui conférait le potentiel d’un Q. Par votre faute et celle de Q, encore lui, mademoiselle Rogers fut reconnue comme l’une des nôtres. Bien que son entrée dans le Continuum ait altéré sa conscience, elle demeure irrémédiablement humaine. Par corollaire, elle constitue une alliance impure, polluant le Continuum, l’éloignant de la pureté à laquelle j’essaye de le conduire.
-Et la liste ne s’arrête pas là, l’encouragea Picard.
-En effet. Un autre capitaine de la Fédération, Kathryn Janeway, a récemment rencontré Q, celui-là même qui m’avait déchargé de mon plan au profit de Q. Par la faute de cette femme, Q put mettre à exécution son projet de suicide, dont le Continuum ne lui avait jusqu’alors jamais laissé les moyens. Comme je vous l’ai expliqué, nous les Q formons un tout. La mort de l’un d’entre nous est inacceptable.
-Les parents de mademoiselle Rogers avaient pourtant été exécutés, tout Q qu’ils étaient.
-Je sais. J’étais le bourreau. Toutefois, il s’agissait là d’une mort temporaire. Q, lui, réussit à convaincre le Continuum de le laisser dans cet état à tout jamais. Il en résultat une guerre civile au cœur même du Continuum. Le chaos de votre engeance, déjà parmi nous.
-Mais cette guerre se conclut par un heureux événement.
-Si par "heureux événement" vous entendez le fait que mon vieil ennemi Q se soit reproduit… Non, je ne puis considérer cela comme un événement heureux.

Un silence s’installa. Q le rompit à nouveau.
-Je n’ai pas le droit d’employer mes pouvoirs pour changer le passé en faveur du Collectif. Cette anomalie temporelle constituait un moyen détourné. Je vous demande de laisser le cube terminer son travail.
-Après tout ce que vous venez de me dire ?
-Vous éprouvez une certaine fierté à me résister. Je vois cela. J'oeuvre pourtant dans un but qui dépasse les considérations bassement humaines. J'aurais pu vous manipuler, comme l'a fait Q en vous menant dans ce secteur par une série de hasards providentiels. Mais je voulais savoir quelle serait votre décision en pleine connaissance de cause.
-Elle vous importe donc?
-Pas du tout. Cependant, j'ai subi des pressions.
-Sans doute une sorte de pari, soupira Picard. Il est hors de question que je vous aide à détruire l'humanité. Appelez cela un comportement instinctif et égoïste si cela vous chante.

Le Dieu du Borg claqua des doigts et disparut dans un bref éclat lacté, laissant seul le capitaine Jean-Luc Picard. Quelques instants plus tard, Geordi La Forge annonça au capitaine que l’Entreprise était prête à colmater la brèche spatiotemporelle. Le capitaine ne sut jamais à quel Q il devait le fait de conserver le souvenir de ces événements.

FIN.
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MessageSujet: Re: Quasi (une "vignette" sur Star Trek).   Quasi (une "vignette" sur Star Trek). EmptyDim 30 Sep 2007 - 0:46

Etant un inculte absolu en matière de Star Trek, je dois dire que c'est un véritable tour de force de ta part que de parvenir à faire en sorte que je comprenne à peu près - du moins dans les grandes lignes - les principes de l'univers Trekkiens que tu mentionnes. J'ai même réussi à me dépatouiller avec les allusions à des épisodes particuliers, même si la mention du piège temporel à un endroit m'a semblé un peu confuse.

Tu m'avais parlé du principe, c'est sans doute pourquoi j'ai bien saisis l'intérêt de la fic, qui était de donner ta propre théorie à l'égard des Q, de la guerre civile qui les a divisés, et de leur rapport au Borg.

Quoi qu'il en soit, la fiction reste agréable même pour les non-initiés, de par le style, les tournures et l'humour tout sylvouroborien. C'est désormais un label de qualité, et cette fic ne manque pas à ses devoirs.

Félicitations. mrgreen
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MessageSujet: Re: Quasi (une "vignette" sur Star Trek).   Quasi (une "vignette" sur Star Trek). EmptyDim 30 Sep 2007 - 13:45

Je ne puis que confirmer le commentaire de Skay. N'étant moi même qu'un inculte de l'univers Star Trek, j'ai pourtant pu apprécier ce récit. Tes explications concises sont claires, le style est limpide.

J'ai beaucoup aimé. Je vais même de ce pas me renseigner sur l'univers Trek, ^^

Bravo Heureux
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MessageSujet: Re: Quasi (une "vignette" sur Star Trek).   Quasi (une "vignette" sur Star Trek). EmptyDim 30 Sep 2007 - 15:35

Skay-39 a écrit:
Félicitations.
webkev a écrit:
Bravo.
Merci. :o

Cette idée me trottait dans la tête depuis un moment et il fallait qu'elle sorte. Mais le résultat ne me satisfait pas.

Il faut savoir qu'il existe cinq séries portant le label trekkien:
# Star Trek.
# Star Trek: The Next Generation.
# Star Trek: Deep Space Nine.
# Star Trek: Voyager.
# Star Trek: Enterprise.

Il est selon moi impossible de décrire la série originale sans employer au moins une fois le terme "kitsch". A titre personnel, j'emploierais ce mot dans son sens affectueux.

TNG, DS9 et Voyager forment un tout, dont je pourrais dire beaucoup de bien.

Dans le cas où vous vous trouveriez ligoté à une chaise devant votre téléviseur, essayez de ramper hors de la pièce avant le début d'un épisode d'Enterprise.

Le personnage de Q, joué par John de Lancie, apparait dans l'épisode pilote de The Next Generation. Il expose alors à l'équipage de l'USS Entreprise NCC-1701-D son intention de détruire le genre humain. Dans l'épisode final de cette série, l'humanité se trouve confrontée à un paradoxe temporel susceptible de la détruire avant même qu'elle existe. Q se manifeste à nouveau et indique la marche à suivre pour prévenir cette catastrophe. Dans l'une des dernières scénes, Q déclare être l'architecte du paradoxe, selon les directives du Continuum, mais avoir pris l'initiative d'y adjoindre une échappatoire. Personnage récurrent de la série, Q est également responsable de la première rencontre entre la Fédération et le Collectif Borg, ou plus exactement de la première rencontre ayant laissé des survivants du côté humain.

Dans la série Voyager, il est dit que les Q existent depuis la nuit des temps, mais pas le Continuum. Ce dernier est vu à travers une métaphore le représentant comme une route au milieu d'un désert américain. L'activité des Q consiste essentiellement à s'ennuyer. Certains se taisent depuis des milliers d'années, faute d'avoir quoi que ce soit d'autre à dire que "Je le sais déja". L'un d'eux essaye de voir ce que cela fait d'être un épouvantail, comme tous ses semblables avant lui. On trouve dans le Continuum un équivalent du journal Ascended Times, exposant un article titré "Je suis prêt à mourir, et vous?".

A priori, il n'y a aucun rapport entre le Collectif Borg et le Continuum Q, si ce n'est que les Borgs recherchent la perfection tandis que les Q vivent dans un monde trop parfait. Comme l'a dit Skay, j'ai voulu apporter ma propre théorie à l'égard de l'origine des Q et de la guerre civile qui les a divisés dans un épisode de Voyager, tout en inventant une connection avec l'histoire des Borgs. J'ai donc inventé cet "anti-Q", le Dieu du Borg. Je ne suis cependant pas certain d'avoir réussi son portrait.
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MessageSujet: Re: Quasi (une "vignette" sur Star Trek).   Quasi (une "vignette" sur Star Trek). EmptyLun 7 Sep 2009 - 1:08

Pas mal du tout comme essai, je dois admettre qu'il fait partie des meilleurs que j'ai pu lire et même du niveau des meilleures que certains membres de mon site ont publiées... Bravo
J'aime particulièrement le souci du détail (comme la désignation borg de l'espèce humaine qui est correcte...)

Si tu en as d'autres à publier sur Internet dans ce style, tu peux me faire signe, je connais une bonne cinquantaine de lecteurs potentiels avides de ce genre de récis... lol
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MessageSujet: Re: Quasi (une "vignette" sur Star Trek).   Quasi (une "vignette" sur Star Trek). EmptyLun 7 Sep 2009 - 6:51

Je viens de découvrir ce texte, et, tout néophyte trekkie que je suis (à savoir que je ne connais que les bases de l'univers, les films et les clichés), je n'en n'ai pas moins très bien apprécié ce texte qui, en plus d'être bien écrit, présente certains aspects intéressants supplémentaires, dont j'ai déjà plus ou moins entendu parler, à savoir le fait que Picard est tout autant un homme d'action qu'un penseur (ce que l'on retrouve dans le fait qu'il fait une frappe préventive avec une torpille à antimatière, mais prend aussi son temps pour discuter avec un être format "Ancien" à peiiiiiine antagoniste.

Ton texte permet à un nouveau d'avoir l'envie de découvrir la franchise, ce qui est une grande qualité s'il en est.

Bravo !

P.S. : Mention au titre en "Q" qui, si je ne m'abuse, caractérise tous les épisodes de ST avec les Q (en tout cas, selon mes recherches personnelles).
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MessageSujet: Re: Quasi (une "vignette" sur Star Trek).   Quasi (une "vignette" sur Star Trek). Empty

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Quasi (une "vignette" sur Star Trek).
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