Agent Carter

Howard Stark est mort dans un accident de voiture vraisemblablement provoqué par Hydra, peut-être lié au fait qu'il avait découvert ou qu'il combattait l'infiltration de S.H.I.E.L.D par l'organisation

Les deux premiers épisodes de reprise n'étaient pas spécialement mauvais. On retrouve Peggy Carter en mission spéciale à Los Angeles dans une intrigue aux contours de Dahlia Noir (pour le style de l'époque). L'idée est bonne, l'enquête pas mauvaise. J'apprécie la dimension "cosmique" que prend la série, même si cela devient compliqué de ne pas se dire que Nick Fury et son SHIELD n'auraient pas vraiment du être surpris de voir débarquer Thor puis les Chitauri depuis l'autre bout de la galaxie. Clairement, SHIELD (ou le SSR) s'est déjà frotté à des phénomènes inexpliqués. Penser que ce sont des affaires marginales (donc connues de peu de monde) est difficile puisque Peggy fait partie des fondateurs de SHIELD.

J'aurais apprécié que Jarvis (et sa femme) soit un peu mieux intégré à la narration. Pour le moment, sa présence fait forcé et, même s'il apporte de l'humour, il parasite un peu l'intrigue. Ils font de lui une sorte d'homme couteau-suisse mais dont finalement on ne comprend pas la place dans l'histoire. Autant dans la première saison je trouvais amusant le duo, puisqu'une partie de la saison tournait autour de l'accusation contre Stark père. Ici c'est un peu faible pour le moment.

Surtout que Daniel Sousa, à côté, est un personnage vraiment sympathique qui mérite d'être exploré. Pas spécialement fan du triangle amoureux mis en place soudainement, mais bon, il faut bien construire des interactions entre les personnages et mettre des bâtons dans les roues de Peggy. J'aurais également apprécié l'introduction d'au moins un ou deux agents du SSR travaillant avec Sousa, bien que les prémices de l'épisode soit effectivement qu'il est débordé puisqu'il est tout seul (alors qu'on nous montre un bureau en pleine effervescence à l'arrivée de Peggy, allez savoir ...). A part la secrétaire qui est bien marrante, ça manque un peu de développement côté SSR (futur SHIELD, quand même ! Pourquoi ne pas continuer de créer des "membres fondateurs" pour avancer là dessus ?).

J'ai trouvé assez dommage que finalement, l'intrigue de ces deux épisodes ressemble quand même beaucoup à celle de la dernière saison d'Agents of SHIELD. On a une substance cosmique inconnue servant visiblement de portail et quelque chose finit par "prendre le contrôle" de quelqu'un. Les différences sont notables, mais les similitudes aussi. Se parlent-ils entre eux ?

Un peu lassé par la sous-intrigue pseudo-HYDRA avec Leviathan. Qu'ils soient Russes ne change pas grand chose si ils sont présentés de la même façon et semblent avoir des buts similaires. D'accord l'espionnage c'est bien pour l'époque, mais ne pourrait-on pas avoir quelque chose d'un peu plus original ?

J'aurais également envie de faire une grosse critique à la série : les scènes d'actions sont traitées de façon bien trop modernes ! J'aurais apprécié un peu de retenue dans les bastons. Il suffit de regarder un vieux James Bond et un plus récent pour voir la différence. Un ennemi qui tombe en un coup dans la nuque, une balle tirée avec le revolver à la hanche. Il y aurait vraiment tout un style de combat à reprendre pour faire un encore meilleur hommage à l'époque de la série. A-t-on vraiment besoin de voir Peggy faire des arts martiaux pour se rendre compte que c'est une femme forte et indépendante ? Ne peut-on pas traiter la chose de façon plus intéressante ?

D'un coté, l'Arena Club et le conseil qui s'y trouvent semble avoir une influence dépassant largement Los Angeles, et se révèlent être un ennemi infiltré au sein de nombreuses agences gouvernementales, comme le révèle la manipulation de l'agent Thompson. Je trouve justement qu'en évacuant Leviathan (qui était une intrigue propre à la première saison permettant d'avoir au passage un peu de background sur l'organisation qui a formé Natasha Romanov), on découvre là réellement un groupe qui devrait avoir plus d'importance dans l'avenir de SHIELD. Pour moi, Dottie Underwood, en volant l'épingle, avait pour but d'infiltrer l'Arena Club.

Après, en ce qui concerne SHIELD plus largement, pour moi, ces évènements préfigurent la disparition du SSR (qui est d'ailleurs clairement évoquée dans le premier épisode), la nécessité de créer une nouvelle agence (SHIELD) qui soit clairement à l'écart des autres agences gouvernementales potentiellement infiltrées. La présence d'Howard Stark préfigure aussi sa future participation à la création de SHIELD, dont j'espère qu'on finira par la voir soit durant cette saison, soit dans une éventuelle saison 3 d'Agent Carter. C'est le genre d'évènement qui pourrait être particulièrement intéressant.

Toujours est-il que je trouve intéressant le changement de lieu (d'autant plus qu'il a du simplifier la production) et que si le premier épisode ne m'avait pas convaincu, l'intrigue qui se dessine me donne envie de voir la suite.

Contrairement à mes espoirs, aucun lien n'est établi entre l'Arena Club et Hydra ou quelque autre groupe que ce soit. La Zero Matter semble avoir bien peu de conséquences sur l'univers une fois son arc terminé, et on n'avance pas d'un iota vers la création de SHIELD contrairement à ce que les intrigues autour de Vernon Masters au début de la saison auraient pu me laisser espérer.

Globalement, c'est une histoire plaisante, mais dont je trouve qu'elle n'apporte strictement rien à l'univers, dont la force était pourtant les apports de chacun de ses composantes à un tout qui culmine dans les films.

La fin avec la zero matter éliminée, l'ennemie principale en prison et tout et bien qui finit bien comme s'il ne s'était rien passé, c'est vraiment on ne peut plus insipide et prévisible. Pas de vrai rebondissement, pas de révélations, pas de nouveaux éléments. Juste l'élément perturbateur éliminé, l'intrigue résolue avec la conclusion la plus simple. Terminé.

Peggy Carter a un peu évolué en tant que personnage (et encore, ses histoires de cœur ne sont pas résolues à la fin), mais c'est à peu près tout. Le cast tourne en rond autour d'une dizaine de personnages qu'on revoit sans cesse et dont beaucoup manquent de relief (surtout le seconds rôles) et les mêmes éléments reviennent sans cesse. Bref, comme je le disais, du délayage. C'est bien dommage.