Je viens de revoir cet épisode ce soir, et, tant qu'il est encore tout frais dans mon esprit, je me suis dis que c'était le bon moment pour le commenter.
BSG est ma série préférée, c'est certain. Et c'est lors de tels épisodes, que je comprends pourquoi, si la raison de mon attachement à ce programme me manquait.
C'est l'un des épisodes les plus complets et les plus complexes qui soit. Il met vraiment l'accent sur l'humanité des Cylons et le manque d'humanité des humains. En bref, on inverse les rôles et le résultat est loin d'être plaisant, à mon avis.
Je n'aborderai que peu le sujet de Baltar pour la bonne et simple raison que je ne le supporte pas. Il est fat, orgueilleux, égocentrique... bref, je n'ai aucune sympathie pour lui et même ce que lui fait subir D'Anna ne me touche pas plus que ça. Par contre, la façon dont il réussit à se la mettre dans la poche m'épate tout de même... il parle d'amour à Six, et c'est la Trois qui succombe... franchement, faut le faire pour succomber à un macho pareil !
Après avoir laissé de côté les points qui m'exaspèrent, je voudrais développer les aspects que j'ai trouvé très touchant voire même bouleversants.
J'ai d'abord particulièrement apprécié l'évolution des relations d'
Athéna avec ses coéquipiers. Oubliés les doutes et les vexations, nous est montré une cohabitation proche de l'amitié pour certains, comme avec
Racetrack,
Hot Dog ou même
Lee. Il suffit de voir comment ils réagissent avec Athéna lorsqu'elle découvre que le vaisseau est infecté. Ils s'inquiètent vraiment pour elle, et c'est touchant, surtout au vu de leur attitude ancienne.
J'ai beaucoup aimé aussi le moment où la Huit infectée dit d'abord à Athéna qu'elle l'a trahie et ensuite qu'elle lui demande de ne pas s'approcher et de faire attention à elle. Les cylons sont loin d'être aussi inhumains que cela, et cette série nous le prouve tous les épisodes un peu plus.
Combien j'aime la relation
Athéna/Helo et ce, depuis le début. Mais là, je trouve qu'elle prend une dimension bien supérieure. D'abord parce que face à toutes les épreuves, ils se soutiennent toujours, les supportant ensemble et faisant ainsi grandir toujours davantage leur amour et leur confiance l'un en l'autre.
Les scènes qu'ils jouent ensemble sont tellement touchantes et émouvantes, comme lorsqu'Athéna apprend qu'elle est sauvée et, qu'alors qu'elle veut passer un petit moment câlin avec Helo, il aborde le problème des cylons qui ont été amenés à bord et qui seront sacrifiés.
Athéna a fait son choix, et ce choix est définitif : elle s'est engagée dans la flotte humaine et elle n'a pas l'intention de les trahir, même si elle devait rester le denier Cylon vivant. Ces phrases m'ont donné des frissons, d'autant plus lorsqu'elle demande si un humain ferait cela. Elle est fidèle à sa parole, quoi qu'il arrive et quelqu'en soit le prix. Et Helo, lui, suit toujours son coeur.
Il l'a protégée à maintes reprises et là, il va jusqu'à 'protéger' la race de sa femme, en aidant à mourir les prisonniers. Il n'agit que par amour pour sa femme, comme il le lui dit après qu'il ait agi, lorsqu'il ajoute qu'il accepterait de tout perdre, sauf elle. Il est vraiment prêt à tout perdre pour elle et pour lui prouver à quel point il l'aime.
J'ai trouvé l'évolution d'Helo très marquée dans cet épisode. Lui qui était quasi inexistant dans le téléfilm, qui devenait quelque peu intéressant dans la saison 1, plus transparent dans la saison 2 (excepté l'épisode sur le Pegasus), prend enfin la vraie mesure de son potentiel... et il ne fera que monter en puissance durant toute cette saison.
Laissons de côté, à présent, les sentiments pour aborder les sujets philosophiques : peut-on pratiquer un génocide pour protéger ou venger sa propre race de celui qu'elle a subi ou risque de subir ?
Cet épisode nous montre combien l'humanité peut être divisée sur des questions essentielles :
- d'abord, nous avons
Lee Adama et Laura Roslin, qui sont pour le génocide car il garantira la survie de l'espèce humaine. Afin de parvenir à sauver les hommes, ils sont prêts à détruire toute une race, sans le moindre remord, la moindre petite once de conscience. Mais en agissant ainsi, même si leurs motifs sont compréhensibles, ils accepteraient de devenir pire que les Cylons qu'ils qualifient de 'sans âme'. Car, comment rester un humain avec une conscience lorsqu'on est capable de décider froidement de la mort de millions d'autres personnes. Je ne pense pas qu'il y ait la moindre raison valable pour assassiner des gens, même si ceux-là ne sont pas forcément des personnes comme nous. Si Adama et Roslin avaient réussi leur opération, ils auraient perdu la moindre trace d'humanité et quelles limites auraient-ils eu après ?
Roslin va toujours vers le pire : elle triche aux élections, même si elle le regrette, fait croire à Athéna et Helo que leur fille est morte... et là, elle n'hésite plus à aller jusqu'à vouloir faire disparaitre une race entière, et ce, sans même donner l'impression que ça la touche... Qui est le Cylon dans l'histoire ? Et là, je ne parle pas de la race, mais je parle de ce que l'on définit comme un Cylon, c'est à dire, une personne sans le moindre coeur, un toaster qui agit sans le moindre sentiment. Roslin, dans cet épisode, a touché le point de non retour. Quoi qu'elle fasse, elle est changée à jamais.
- ensuite, nous avons
Bill Adama et Helo, qui ne peuvent cautionner un tel acte les rendant pires que leurs agresseurs, leur ôtant leur humanité. Mais là, encore, deux attitudes : Adama, qui fait porter le chapeau à Roslin en lui faisant décréter l'action et qui se contente de la suivre, ne portant ainsi pas la responsabilité de l'acte, mais le laissant perpétrer et y participant en permettant que ses hommes le réalisent.
Et Helo, qui, pour soutenir sa révolte face à cet acte, va agir de façon à l'empêcher, allant jusqu'à contredire les ordres, se rebellant contre l'autorité, quitte à tout perdre. Car c'est là, la différence entre l'homme et la machine : peser le pour et le contre face à une situation et agir selon sa conscience, quitte à aller contre l'avis le plus populaire. Il faut agir avec sa réflexion, mais aussi avec son coeur, car si l'on oublie cet aspect, on devient un robot programmé pour tuer.
Cet épisode est une véritable remise en question car il nous pose la question à savoir : quel choix ferions-nous à leur place ? Serions-nous comme Lee et Roslin, prêt à perpétrer un génocide sous le prétexte de sauver notre race ? Comme Bill Adama, opposé à l'idée mais suivant le mouvement en se disant que ce sont les autres qui ont pris la décision et que nous devons obéir aux ordres, annihilant nos consciences par de fausses excuses ? Ou comme Helo, prêt à tout perdre pour défendre son idéal, et à se laisser guider par les sentiments humains et sa conscience ?
Je reconnais avoir eu très peur que Roslin atteigne son but car alors, j'aurai eu honte des humains. Si bataille il y a, il faut se battre à armes égales et pas se servir d'un virus pour tuer l'ennemi, sachant que parfois, chez l'ennemi, il s'y trouve des personnes plus humaines et aimantes que parmi les humains. Et même si l'ennemi utilise des moyens terribles, ne pas les utiliser à notre tour, à moins de devenir comme eux, et de se laisser gagner par la haine et la vengeance.
Voilà, je me suis peut-être un peu éloignée du sujet, mais c'est vraiment les réflexions que cet épisode me provoquent.
