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Sujet: Re: Prometheus Lun 29 Oct 2012 - 1:17
Citation :
Cependant, en ce qui concerne tous les points mythologiques laissés sans réponses, je ne me permet effectivement pas (encore) de juger car artistiquement, depuis le départ, malgré le retournement de la 20th Century Fox, l'histoire de Prometheus a toujours été pensée comme étant un diptyque.
Je trouve cette excuse un peu facile. J'ai tout de même payé ma place de cinéma pour le voir, ce film. Alors quoi, on se prend un scénario plein de trous et inconsistant, qui n'a presque aucun intérêt en soi, mais c'est bon parce que ça deviendra peut-être potentiellement intéressant si on rachète une autre place de cinéma pour voir un autre film ? Vous n'avez pas le sentiment qu'on se fait un peu arnaquer ?
Un diptyque n'a d'intérêt que si les deux parties sont intéressantes. Si la première ne sert à rien et que seule la deuxième apporte un quelconque intérêt scénaristique, dans ce cas inutile de faire deux films : un seul suffit. Je n'ai rien contre les films à fin ouverte, mais là, Prometheus n'apporte AUCUNE réponse à AUCUN élément de son scénario (allez, si, on sait pourquoi l'expédition arrive-là). Même les mystères censés être résolus (Pourquoi David tue un scientifique, ce qu'est la matière noire, etc.) semblent en suspens parce qu'ils sont complètement incohérents.
Prometheus m'a laissé la désagréable impression d'un pilote de série, mais sans série derrière : ça me semble aujourd'hui encore plus vrai, puisque sa seule légitimité, c'est d'introduire sa suite. Sauf qu'à 20€ le DVD, ça fait un peu mal, pour un pilote qui n'a aucun intérêt en soi... Sérieusement, même celui de Babylon 5, pourtant bien raté, a fait l'effort de proposer une intrigue fermée, tout en développant des pistes pour la suite. Là, et ce n'est pas du troll, j'ai du mal à voir qu'elles sont les intrigues qui ont été fermées dans ce film, en dehors des relations entre les personnages dont on a de toute façon rien à foutre puisque à l'exception de David, ils sont tous inintéressants.
Joe Black Coffee Drinker
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Sujet: Re: Prometheus Lun 29 Oct 2012 - 20:24
Rangil a écrit:
Je trouve cette excuse un peu facile. J'ai tout de même payé ma place de cinéma pour le voir, ce film. Alors quoi, on se prend un scénario plein de trous et inconsistant, qui n'a presque aucun intérêt en soi, mais c'est bon parce que ça deviendra peut-être potentiellement intéressant si on rachète une autre place de cinéma pour voir un autre film ? Vous n'avez pas le sentiment qu'on se fait un peu arnaquer ?
Le procédé est en effet assez maladroit voire même exaspérant s’il y a une volonté commerciale délibérée derrière. Quoiqu'il en soit, que cela plaise ou non, Prometheus a été conçu dès le départ comme étant la première partie d'un diptyque, qu'il ait été vendu autrement ne change rien à l'affaire. La non-résolution de la majorité des intrigues est dès lors frustrante et extrêmement agaçante, mais au moins, la Fox et Ridley Scott ont désormais confirmé Paradise qui aurait pu ne jamais voir le jour si Prometheus avait obtenu des résultats médiocres au box-office.
Rangil a écrit:
Un diptyque n'a d'intérêt que si les deux parties sont intéressantes. Si la première ne sert à rien et que seule la deuxième apporte un quelconque intérêt scénaristique, dans ce cas inutile de faire deux films : un seul suffit. Je n'ai rien contre les films à fin ouverte, mais là, Prometheus n'apporte AUCUNE réponse à AUCUN élément de son scénario (allez, si, on sait pourquoi l'expédition arrive-là). Même les mystères censés être résolus (Pourquoi David tue un scientifique, ce qu'est la matière noire, etc.) semblent en suspens parce qu'ils sont complètement incohérents.
Excepté que Prometheus ne repose justement pas uniquement sur son scénario ou plus précisément, sur les aspects mythologiques de ce dernier. Au risque de me répéter, l’univers visuel et conceptuel du film est formidable. Certaines séquences sont choquantes et ahurissantes. Enfin, le traitement des thèmes abordés, notamment la quête constante de connaissances ou les parallèles créateurs/créations sont plutôt bien traités et intéressants, d’autant plus que Prometheus est tout de même à la base un blockbuster. Il est vrai toutefois qu’effectivement, on est très loin du chef-d'œuvre espéré…
Rangil a écrit:
Là, et ce n'est pas du troll, j'ai du mal à voir qu'elles sont les intrigues qui ont été fermées dans ce film, en dehors des relations entre les personnages dont on a de toute façon rien à foutre puisque à l'exception de David, ils sont tous inintéressants.
Il y a néanmoins aussi le personnage d’Elizabeth Shaw qui sort du lot, cette dernière d’ailleurs devant être avec David, le seul protagoniste à revenir pour Paradise.
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Kezako Gouverneur Planétaire à Mandibules
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Sujet: Re: Prometheus Mar 30 Oct 2012 - 0:15
Citation :
Il y a néanmoins aussi le personnage d’Elizabeth Shaw qui sort du lot, cette dernière d’ailleurs devant être avec David, le seul protagoniste à revenir pour Paradise.
Shaw intéressante ? Bof bof. Elle a été pour moi une véritable torture durant tout le film. Elle reste au final et paradoxalement LE personnage le plus anecdotique (je parle de personnages, pas de figurants sans nom ni prénom). Elle passe au travers de tous les évènements, tel un spectateur, sort quelques lieux communs et survit ... évidemment.
Bien loin de l'icône extraordinaire que fut (et qu'est) Ripley.
Joe Black Coffee Drinker
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Sujet: Re: Prometheus Mar 30 Oct 2012 - 14:10
Kezako a écrit:
Shaw intéressante ? Bof bof. Elle a été pour moi une véritable torture durant tout le film. Elle reste au final et paradoxalement LE personnage le plus anecdotique (je parle de personnages, pas de figurants sans nom ni prénom). Elle passe au travers de tous les évènements, tel un spectateur, sort quelques lieux communs et survit ... évidemment.
Il y a une certaine ambivalence chez elle entre la douceur et gentillesse qui semblent la caractériser de prime abord, et sa recherche obsessionnelle de réponses qui lui permet entre autres de développer un formidable instinct de survie. Franchement, le personnage de Meredith Vickers par exemple, de même que son père, sont autrement plus caricaturaux.
Kezako a écrit:
Bien loin de l'icône extraordinaire que fut (et qu'est) Ripley.
Ellen Ripley a, contrairement à Elizabeth Shaw, pu bénéficier de trois films pour être développée. Chaque opus ayant de plus, apporté de nouvelles facettes et fait évoluer magistralement le personnage.
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Sujet: Re: Prometheus Mar 30 Oct 2012 - 19:47
Citation :
Le procédé est en effet assez maladroit voire même exaspérant s’il y a une volonté commerciale délibérée derrière. Quoiqu'il en soit, que cela plaise ou non, Prometheus a été conçu dès le départ comme étant la première partie d'un diptyque
Ce n'est pas le fait que ce soit un diptyque qui me dérange : c'est le fait que la première partie de ce diptyque n'a que très peu d'intérêt en soi et que pour justifier le film, on soit obligé de recourir à des procédés qui lui sont extérieurs (la suite expliquera tout, il ne servait qu'à poser les bases, etc.). Je pense qu'indépendamment qu'un film fasse partie d'un diptyque ou non, il devrait avoir ses propres qualités internes permettant de justifier son intérêt. Là, la seule excuse pour aller voir Promotheus, c'est qu'on en aura besoin pour voir sa suite (bon, je caricature un peu, certes). Tu ne trouves pas que c'est problématique ? Qu'est-ce qui empêcherait Hollywood de nous sortir 10 navets sans intérêt ni histoire, sous prétexte que le 11ème sera génial et qu'on a besoin d'avoir vu tous les précédents pour le comprendre ? Dans une série, si le pilote n'est pas intéressant, on ne va pas plus loin : c'est le même principe dans un diptyque. Que Promotheus laisse des portes ouvertes pour sa suite, c'est normal, mais qu'il ne résolve de façon satisfaisante aucune des intrigues qu'il lance, c'est un problème...
Citation :
Au risque de me répéter, l’univers visuel et conceptuel du film est formidable. Certaines séquences sont choquantes et ahurissantes.
Là-dessus, je suis tout à fait d'accord, mais à mon avis, ça ne suffit pas à faire un bon film. Pas quand le scénario est rempli de trous et d'incohérences. Avec un meilleur scénario, Promotheus aurait pu être un chef-d'oeuvre, surtout au vu de ses prouesses graphiques, mais en l'état... Ca empêche simplement de dire que ce film est un navet sans intérêt : la plastique est effectivement particulièrement léchée.
Citation :
Ellen Ripley a, contrairement à Elizabeth Shaw, pu bénéficier de trois films pour être développée. Chaque opus ayant de plus, apporté de nouvelles facettes et fait évoluer magistralement le personnage.
Là, je suis tout à fait d'accord avec toi : dans le premier film, Ripley est un personnage correct mais qui est très loin de l'icône qu'elle deviendra ensuite. Je trouve Shaw assez fade et agaçante par moment, mais elle a un certain potentiel qu'une suite pourrait permettre d'exploiter. Mais de toute manière, ni Alien premier du nom, ni Promotheus, ne brillent par leur caractérisation des personnages, à l'exception des androïdes.
Jack Mckay Conquérant Itinérant
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Sujet: Re: Prometheus Jeu 1 Nov 2012 - 18:06
J'ai vu Prometheus.
Globalement déçu du résultat. Le film est long à démarrer et les choses ne bougent que vers la fin. De plus, plusieurs des éléments apportés par ce film posent des problèmes de cohérences par rapport à ce qu'on a vu dans Alien...
Les personnages ne m'ont fait ni chaud ni froid (à part peut être David). C'est dire si il sont réussis...
Une dernière chose: je connaissais les opérations à coeur ouvert. Maintenant, voilà que débarque celle à ventre ouvert... Enfin, venant d'une saga qui a tendance à faire exploser les ventres, je ne devrais pas être étonné...
Bref, déçu de ce préquel.
Kezako Gouverneur Planétaire à Mandibules
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Sujet: Re: Prometheus Jeu 1 Nov 2012 - 18:19
Oui, donc globalement (comme pour le film d'ailleurs) Shaw est un personnage intéressant ... potentiellement.
Tout est potentiel et peut devenir bon, là-dessus je suis d'accord (les concepts ne sont pas mauvais) mais l'exécution pêche terriblement et à partir de cette dernière il m'est impossible de dire que Shaw est un personnage intéressant.
Son passé est extrêmement caricatural (on se demande son utilité d'ailleurs), sa vision/postulat/quête est passé sous silence et surtout, et c'est là que pour moi Ripley la dépasse considérablement (et ce même en un seul film) elle est personnage de bout en bout. Spectatrice, elle subit les évènements (sauf pour la pire scène du film) et est une spectatrice de plus dans un film qui en connaît beaucoup, beaucoup trop.
J'ai eu l'impression que le réalisateur ou les scénaristes ne savaient pas trop qui était le personnage principal du film et à défaut de faire un choix ou mieux, de partager au mieux ils ont pris la pire décision : diviser un maximum pour l'un ainsi que pour l'autre. Ce qui nous donne un David aux faits étranges et sans explications mais intéressant de par son comportement (sans plus) et un Shaw invisible qui vient de temps en temps nous rappeler le "fond" philosophique du film.
Citation :
Une dernière chose: je connaissais les opérations à coeur ouvert. Maintenant, voilà que débarque celle à ventre ouvert... Enfin, venant d'une saga qui a tendance à faire exploser les ventres, je ne devrais pas être étonné...
L'appareil est d'ailleurs extraordinaire.
Une pince pour extraire des corps étrangers et un jemenfoutisme de l'appareil vis à vis de petits corps étrangers qui font tâche chez un homme au niveau du bas ventre, extraordinaire pour un appareil révolutionnaire.
Et surtout, pas du tout téléphoné. Ainsi ne me suis-je pas du tout dit au début du film que l'on reverrait cet appareil.
Joe Black Coffee Drinker
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Sujet: Re: Prometheus Ven 2 Nov 2012 - 0:01
Rangil a écrit:
Je pense qu'indépendamment qu'un film fasse partie d'un diptyque ou non, il devrait avoir ses propres qualités internes permettant de justifier son intérêt. Là, la seule excuse pour aller voir Promotheus, c'est qu'on en aura besoin pour voir sa suite (bon, je caricature un peu, certes). Tu ne trouves pas que c'est problématique ? Qu'est-ce qui empêcherait Hollywood de nous sortir 10 navets sans intérêt ni histoire, sous prétexte que le 11ème sera génial et qu'on a besoin d'avoir vu tous les précédents pour le comprendre ? Dans une série, si le pilote n'est pas intéressant, on ne va pas plus loin : c'est le même principe dans un diptyque.
Le cahier des charges d'un film, diptyque ou non, d'autant plus s'il possède un budget aussi conséquent que Prometheus, n'est justement pas le même que celui qu'un pilote de série télévisée. Le poids de la mise en scène, de la photographie et de la direction d'acteur notamment, est beaucoup plus grand et se doit d'être supérieur à un simple épisode (même si depuis quelques années, certaines chaînes du câble américain tendent à faire reculer les barrières entre le monde du cinéma et celui de la télévision) et en ce sens, Prometheus répond parfaitement aux attentes. Si on couple ceci à un scénario certes bancal sur le plan mythologique mais qui ne démérite pas non plus si tant est qu'on ne soit pas allergique aux questionnements métaphysiques de certains personnages, la vision en salle du film est amplement justifiée.
Prometheus, malgré encore une fois un scénario à l'aspect mythologique bancal, a en outre de l'intérêt car il s'inscrit dans une franchise préexistante qui n'a plus été exploitée au cinéma depuis une quinzaine d'années (j'exclus volontairement les AvPs) dont il enrichit l'univers, ce qui peut aussi jouer dans certains cas, à une relative acceptation desdits défauts, de la même manière que cela peut entraîner une surréaction négative de la part d'admirateurs zélés.
Rangil a écrit:
Que Promotheus laisse des portes ouvertes pour sa suite, c'est normal, mais qu'il ne résolve de façon satisfaisante aucune des intrigues qu'il lance, c'est un problème...
On est d'accord sur le principe, cependant, puisque la deuxième partie va voir le jour et qu'elle est censée clore les intrigues laissées en suspend, pour ma part, en attendant Paradise, je vais considérer Prometheus comme la première moitié d'une seule et même oeuvre.
Rangil a écrit:
Là-dessus, je suis tout à fait d'accord, mais à mon avis, ça ne suffit pas à faire un bon film. Pas quand le scénario est rempli de trous et d'incohérences. Avec un meilleur scénario, Promotheus aurait pu être un chef-d'oeuvre, surtout au vu de ses prouesses graphiques, mais en l'état... Ca empêche simplement de dire que ce film est un navet sans intérêt : la plastique est effectivement particulièrement léchée.
Kezako a écrit:
J'ai eu l'impression que le réalisateur ou les scénaristes ne savaient pas trop qui était le personnage principal du film et à défaut de faire un choix ou mieux, de partager au mieux ils ont pris la pire décision : diviser un maximum pour l'un ainsi que pour l'autre. Ce qui nous donne un David aux faits étranges et sans explications mais intéressant de par son comportement (sans plus) et un Shaw invisible qui vient de temps en temps nous rappeler le "fond" philosophique du film.
J'ai eu l'occasion de voir les scènes coupées d'une durée de 35 minutes, et si certaines n'apportent rien, d'autres amènent sans fondamentalement changer l'intrigue, un bien meilleur éclairage sur certains événements clés. La scène du réveil de l'Ingénieur devient par exemple, beaucoup plus cohérente, ce dernier ayant une conversation civilisée avec Weyland via David, avant d'arracher la tête de ce dernier en comprenant le but de l'expédition. Dans un autre registre, la scène où Shaw lutte avec l'Ingénieur est rallongée, un véritable climat de tension qui rappelle énormément l'Alien originel est instauré, et le personnage s'en sort beaucoup moins facilement que dans le montage retenu tout en étant plus "participative". Enfin, il apparaît de ces scènes que Meredith Vickers est la grande victime du montage retenu par Ridley Scott. La fille de Peter Weyland est en effet beaucoup moins monolithique que ce que l'on aurait pu penser.
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Kezako Gouverneur Planétaire à Mandibules
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Sujet: Re: Prometheus Ven 2 Nov 2012 - 20:11
Citation :
ce dernier ayant une conversation civilisée avec Weyland via David, avant d'arracher la tête de ce dernier en comprenant le but de l'expédition.
Ah oui ?
Quel en est le contenu ?
Daehan Pharaon Cosmique
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Sujet: Re: Prometheus Sam 3 Nov 2012 - 13:34
Globalement, j'ai apprécié l'esthétique de ce film et je crois même que je pourrai le revoir sans que cela me paraisse long. Je ferai tout de même un reproche, c'est qu'il a été associé à la saga Alien. Je crois qu'on aurai pu beaucoup gagné s'il avait été présenté comme un film n'ayant pas de lien avec la saga de Scott.
Quelques facilités scénaristiques ne m'ont pas spécialement dérangés (il faut dire que j'attendais pas grand chose à la base). Quelques personnages sans intérêts (je me demande toujours ce qu'ils faisaient là) aurait mérité un meilleur traitement. Les développer aurait amené une plus grande tension dramatique lors du final au lieu de ça, je n'ai ressenti aucune empathie et j'ai trouvé même que c'était presque naturel qu'ils meurent tellement ils n'ont servi à rien.
Malgré tous ces défauts, j'ai passé un agréable moment devant Prometheus. Il avait un petit côté presque poétique qu'on retrouve dans des films comme 2001...
Joe Black Coffee Drinker
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Sujet: Re: Prometheus Sam 3 Nov 2012 - 17:10
Kezako a écrit:
Ah oui ?
Quel en est le contenu ?
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ketheriel Conquérant Itinérant
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Sujet: Re: Prometheus Dim 4 Nov 2012 - 17:46
Bon je me suis décidé à voir ce film...et pour tout résumer les premiers mots qui me viennent à l'esprit sont : Film très moyen donc la mécanique intellectuelle est clairement bancale.
Esthétiquement le film est beau, rien à dire là dessus hormis que ça fait plaisir d'avoir un peu de travail sur ce point.
Je passe sur l'improbabilité d'un tel équipage (fille d'un magnat, biologiste aussi compétent qu'un gamin de 4 ans etc) pour arriver au noeud du film. On nous passe un joli mythe prométhéen remanié à la sauce hollywood ok, une civilisation d' "Ingénieur" ok mais après, et c'est là que ça coince, du vent.
Il donne vie à l'humanité pourquoi ? Parce qu'ils le peuvent, cela argumenté par le sophisme risible de David et du professeur, ivre malgré le fait d'avoir juste fait la plus grande découverte de sa misérable vie (misérable apparemment puisqu'il est incapable d'apprécier le fait d'avoir vu juste, de devenir une sommité mondiale etc. Forcément demain vous gagnez au loto mais au lieu d'être seul vous partagez la somme de 100 millions d'euros avec un autre gagnant... Vous allez déprimer à mort parce que justement vous n'avez eu QUE 50 millions...)
Revenons au fameux sophisme de cette discussion. "Pourquoi m'avez vous créé" "Parce qu'on le pouvait" dit le poivreau...Voilà en gros l'immense résumé du pourquoi du "comment" du film...alors que l'on pouvait supposer que David eu été construit pour bien d'autres choses, le fameux fils que Wayland n'a jamais eu etc etc. mais ce n'est
On se retrouve a partir de là à tenter de surinterpréter les hypothétiques causes de cette volonté créatrice des Ingénieurs ainsi que de leur "récent" changement d'idées au point de vouloir nous exterminer...
J'ai lu ici qu'on arguait un fossé d'incompréhension entre notre civilisation et la leur, théorisant la nature quasi métaphysique de leur décision pour les humains. L'idée même basée sur l'analogie humain-androide (David) et sa fameuse discussion "sophistique" avec le prof bourrée. Et on peut bien sur encore partir encore plus loin...sachant qu'en définitive cela serait équivalent à "l'auteur n'en sait rien et ne cherche même pas à le savoir, c'est juste une piste intellectuelle ouverte" que chacun peut imaginer à son envie. En gros ce que beaucoup d'auteurs font et qui ne leur demande pas beaucoup d'efforts. De plus le fossé d'incompréhension ça fonctionne lorsque l'on ne partage pas les mêmes capacités de raison et de connaissances qui font le socle de nos sociétés...ici les ingénieurs sont technologiquement avancée et donc ont les mêmes bases conceptuelles que les humains. Une civilisation si avancée en aurait aussi d'autres que l'on ne maitrise pas encore mais le principe de cause à effet ça reste quand même une base inaliénable de toute entité intellectuellement avancée...
C'est juste après le film lorsque j'ai voulu remettre dans l'ordre les indices en question sur ce point que je me suis rendu compte qu'en définitive, c'était encore plus simple que tout cela. L'auteur n'a en fait que transposer élément par élément le mythe prométhéen sans chercher à y apporter un fondement intellectuel propre. Les ingénieurs sont nos dieux (polythéisme classique (zeus etc) et ses variantes indiennes shiva etc), le vaisseau prometheus est le fameux titan apportant la connaissance (le feu) et bien sur comme nos dieux, ils veulent nous détruire pour d'obscures et insondables raisons (dixit david qui balance pour créer il faut parfois détruire...super...). Et ça s'arrête là ! Tout le reste ne serait que gloses et autres emportements (certes parfois très sympathiques) intellectuels de chacun.
A défaut d'être un bon film de SF, c'est déjà un film de SF qui existe...parce que bon le genre se fait rare actuellement.
Barlbatrouk Virtual Knight
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Sujet: Re: Prometheus Ven 9 Nov 2012 - 16:02
Citation :
J'ai lu ici qu'on arguait un fossé d'incompréhension entre notre civilisation et la leur, théorisant la nature quasi métaphysique de leur décision pour les humains. L'idée même basée sur l'analogie humain-androide (David) et sa fameuse discussion "sophistique" avec le prof bourrée. Et on peut bien sur encore partir encore plus loin...sachant qu'en définitive cela serait équivalent à "l'auteur n'en sait rien et ne cherche même pas à le savoir, c'est juste une piste intellectuelle ouverte" que chacun peut imaginer à son envie. En gros ce que beaucoup d'auteurs font et qui ne leur demande pas beaucoup d'efforts.
Il est vrai qu'avec ce genre de procédé on prend un peu le spectateur pour un con. Néanmoins, sur le coup j'étais soulagé que le film reste vague (permettant ainsi à mon imagination de combler les trous) plutot qu'il tente de répondre de façon très maladroite, voir carremment catastrophique à certaines choses. Et vu comment le film partait, je pense que c'est ce que ça aurai donné si ils avaient trop creusé. C'est peut-etre un peu hypocrite car le mec qui esssaye de répondre aux éléments soulevé, au moins lui a t-il travailler à apporter des réponses plutot que de dire de façon cachée au spectateur "bon moi je m'en sors pas avec cette merde... Imagine ce que tu veux et débrouille toi pour rendre le tout cohérent tout seul", mais bon... Donc en ce qui concerne Prometheus, j'ai bien conscience des limites scénaristiques et de ses facilités, mais ces limites m'ont fait réfléchir à certaines choses. C'est déjà ça.
Citation :
De plus le fossé d'incompréhension ça fonctionne lorsque l'on ne partage pas les mêmes capacités de raison et de connaissances qui font le socle de nos sociétés...ici les ingénieurs sont technologiquement avancée et donc ont les mêmes bases conceptuelles que les humains. Une civilisation si avancée en aurait aussi d'autres que l'on ne maitrise pas encore mais le principe de cause à effet ça reste quand même une base inaliénable de toute entité intellectuellement avancée...
Est-ce que certaines références communes (du genre le language que David apprend relativement vite) implique forcement une meme base conceptuelles ? Est ce qu'un créateur lègue forcement cette base à sa création ? Si ça me parait logique (et rassure ma pauvre conscience humaine), je ne suis pas persuadé que ce soit une véritée qu'y puisse toujours etre vérifiée. Du reste dans le film rien n'indique (encore) qu'on marche forcément dans ce schéma là. Peut-etre que Paradise nous le dira (et peut-etre pas...)
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"-Talby, looks like I'm headed for the planet. Going right toward it. - When you hit the atmosphere you start to burn ... What a beautifull way to die - as a falling star - I guess you 're right"
ketheriel Conquérant Itinérant
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Sujet: Re: Prometheus Ven 9 Nov 2012 - 16:25
Citation :
Est-ce que certaines références communes (du genre le language que David apprend relativement vite) implique forcement une meme base conceptuelles ? Est ce qu'un créateur lègue forcement cette base à sa création ? Si ça me parait logique (et rassure ma pauvre conscience humaine), je ne suis pas persuadé que ce soit une véritée qu'y puisse toujours etre vérifiée. Du reste dans le film rien n'indique (encore) qu'on marche forcément dans ce schéma là. Peut-etre que Paradise nous le dira (et peut-etre pas...)
Par définition un même mode de communication implique des convergences conceptuelles et cela d'autant plus lorsque l'on arrive à se parler et comprendre (ce qui est le cas ici). On sait par essence que la langue est toujours un moyen de transmettre ces propres concepts (puisque par définition une désignation est conceptuelle). Là on nous a bien montré que nos langues étaient des dérivés de celle des ingénieurs ce qui montre des similitudes conceptuelles évidentes. Après nous sommes quand même dans un pur anthropomorphisme magnifié dans ce film, limite appuyé par le culte du corps chez les ingénieurs^^ (ou alors la vision de la "perfection" de l'auteur) donc il est quand même relativement probable que l'on tende vers ce schéma.
Mat Le Pharaon
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Sujet: Re: Prometheus Mer 29 Mai 2013 - 14:04
G'ne sais pas ce que ça vaut, mais je suis tombé sur ça ;
Si l'information devait prendre davantage d'ampleur qu'un simple clin d’œil, la fracture dans la vraisemblance de continuité entre Prometheus et les Alien serait plus que majorée. Malgré une évidente proximité spirituelle, Blade Runner n'a pas sa place dans une chronologie Alien linéaire, les répliquants de 2019 se révélant beaucoup plus sophistiqués que Bishop au moins un gros siècle plus tard, et je ne parle même pas de Ash.
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Sujet: Re: Prometheus Mer 5 Juin 2013 - 11:39
(Ayant refondu la structure de mon ancienne critique, je supprime le premier post et en publie un nouveau en remplacement)
J'ai de la chance d'avoir cessé d'être un geek hardcore avant de voir ce film, sans quoi j'aurais mis du temps à le digérer...
Un film agréable, très bien fait et avec des séquences impressionnantes (accouchement, crash) , comme toutes les suites d'Alien. Mais ce qui aurait pu être le yin ou le yang d'Alien n'est ici qu'un divertissement que je classe même après Alien 4, modeste mais mieux conçu et avec moins de confiture intello défraîchie. Certes, le film reste "sensitivement" agréable ; ce qui m'amène à formuler l'hypothèse que ce qui a fait Alien, le vrai, c'était ses scénaristes, O'Bannon et Foster en tête. Scott et Giger sont ceux qu'on a le plus retenu, mais sans les premiers, ils se perdent et se limitent à une belle forme.
Je fais quatre reproches d'importance à Prometheus;
-Une action et un déroulement concret peu lisibles, particulièrement difficiles à comprendre et à articuler au film orignal (où l'on me rétorquera peut-être que Prometheus est aussi un film indépendant, mais, c'est peut-être le point faible de son double statut, je ne peux, personnellement, le détacher du film de 79) Je n'accroche pas du tout au ressort du "c'est la genèse d'un événement que vous ne connaissez pas mais qui ressemble à s'y méprendre à ce qu'il s'est passé dans le film original", qui se confirme d'ailleurs suffisamment tard pour que le spectateur soit perdu jusqu'à la toute fin dans l'interprétation de ce qu'il voit (vrai préquel ou stand-alone) . Je ne comprend pas l'intérêt que cela porte, de recourir à une telle improbabilité statistique pour squeezer les questions intéressantes de la mythologie Alien, comment la WY était au courant pour le VRAI derelict dans le film d'origine, par exemple. Une lente et partielle mise en place de la situation initiale d'Alien sur LV-426 (même si je ne sais toujours pas s'il s'agit ou non de la même planète dans Prometheus) aurait tout de même eu une classe infinie. On multiplie donc les questions sans amorces de réponses, en plus de rajouter une couche de confusion et d'invraisemblance. On pourrait aussi adjoindre à ce reproche une électronique de bord qui évidemment ne passe pas du tout comme ancêtre des ordinateurs de bord du Nostromo. Par ailleurs, pourquoi les E.Ts invitent-ils les humains sur la base secrète où se prépare leur destruction? Pourquoi David fait-il ce qu'il fait à Holloway et cela est-il chez lui source d'une quelconque culpabilité ou d'un biais dans sa relation avec Shaw, qui ignore tout? L'infestation présentée me fait aussi cet effet nébuleux ; faut-il comprendre que le serpent est issu en quelques heures de la matière noire qui vient d'être libérée? S'agit-il d'un cycle alternatif ou faut-il comprendre chaque manifestation (matière noire, serpent, zombie, poulpe...) comme une mutation chaotique, plus ou moins aléatoire?
-Le géologue est tellement improbable et horripilant qu'il masque de l'irritation qu'il provoque les autres personnages, par ailleurs plutôt bons. La logique du mec tellement misanthrope qu'il en devient géologue pour ne pas voir d'humains peut tout à fait être intéressante, à condition d'être explorée, développée, avec davantage de ressources qu'un punk qui aboie quand on lui dit bonjour et fait des fucks à tout le monde de son apparition à sa disparition.
-Ce qui m'a touché (mais je ne me faisais aucune illusion depuis la sortie de l'affiche et du synopsis) , c'est que pour moi, Alien tirait sa raison d'être de cette radicale étrangeté, cet abîme lovecraftien et littéralement intersidéral, qui séparait thématiquement la Terre du monde de Giger, pour toujours, d'où la catastrophe de la rencontre. Pour ainsi dire la matière et l'antimatière, et l'on parlait avec réalisme d'un univers insondable où la Terre n'était qu'une monade aux lois fragiles et relatives. C'était sans compter cette obsession du toutélié qui raccorde sans efficacité, selon moi, Giger et nos préhistoire/antiquité. Au final, la scène d'intro nous annonce que ces deux mondes opposés ont littéralement le même ADN, que le Grand Ancien, l'un des meilleurs designs du genre, est un humain humano-humanoïde (d'ici à ce qu'il ait supervisé la construction des grandes pyramides, il n'y a qu'un pas et j’attends le second volet) , et, désolé, mais pour moi, si le Xenomorph vient du même bain génétique que la vie terrestre, il n'est plus qu'un insecte préhistorique géant. Prometheus fait la même chose que les deux AvP en collant des gigeroïdes partout dans la genèse de la Terre alors que Ripley a donné sa vie pour que jamais un germe de cet univers hostile ne touche notre planète!
-Puis, fatalement, et c'est le pire point, celui qui tire vraiment Prometheus vers le bas, qui dit toutélié à la sauce Anciens Astronautes dit mode du trip intello-religieux vide de pertinence comme l'ont popularisé des séries comme BSG et des films comme Dante 01... ou comment Alien rejoint le space-opéra français qui ne comprend pas qu'il faut mettre un contenu en dessous des grands airs intellos qu'on se donne (Dante 01 en tête) . Comment faire semblant de croire que des êtres de chair et de sang, qui naissent, défèquent, se blessent, meurent, peuvent inspirer quelque notion de divinité à des occidentaux du quasi vingt-deuxième siècle ? Comment croire sérieusement que le premier Grower venu, qui pour autant qu'on le sache pourrait très bien être le cuisinier du vaisseau en contrat jeune, va forcément disserter à chaud et en son nom propre sur des décisions politiques prises par certains dirigeants de son peuple il y a manifestement des millénaires de cela? Que Weyland puisse se persuader de posséder une âme dont David serait dépourvu et que des anges de l'espace le rendront jeune d'un toucher, pourquoi pas, ça peut coller à la psychologie d'un pétrolier texan créationniste qui doit être l'un des rares humains encore en vie à être né au vingtième siècle. En revanche, quand Holloway (voir les scènes additionnelles) attend les suites de l'autopsie pour conclure que les Anciens Astronautes ne sont pas des dieux, supposant même, quoique bourré, que Shaw pourrait être venue ici pour poser aux aliens des questions sur... la mort de ses parents, cela confine à l'absurde à l'état pur. En fait, le ton est donné dés que l'hologramme de Weyland prétend que rencontrer de tels aliens donnera la réponse à la question de la vie après la mort, ce qui n'a bien entendu aucun rapport. Le film passe son temps à confondre un eco-système qui en créé artificiellement un autre, et une entité omnisciente qui aurait créé l'univers, ce qui encore une fois est profondément absurde. Seul le "Il n'y a rien" final de Weyland n'est pas délirant dans tout ça. Pour ce qui est du grand questionnement mystique avec des bouts de Dieu aux entournures, Prometheus fait moins bien que le rôle du Soleil dans Sunshine, alors je ne parle même pas de la planète Solaris, ou même "Ewa" (?) dans Avatar dont le rôle de gaïa réelle est largement mieux appréhendé dans le script. Ou encore bien entendu la représentation un peu mystique de la souffrance et de la mort dans Alien 3 dont pourtant je n'ai jamais été extrêmement fan. Pourtant, un niveau Alien (je parle de celui de 1979) rapporté à la question de la divinité, cela aurait dû donner du monolithe de 2001 Space Odyssey. Bon sang, les dialogues intellos vides et ampoulés de ce film sont à mille lieux du symbolisme total et à la finesse extrême que Scott filmait dans Alien et Blade Runner.
Aparté que je n'ai su glisser nulle part ; choix plutôt courageux et bénéfique de tuer l'époux de l'héroïne au milieu du film. En revanche, il aurait pu être intéressant de faire survivre Vickers à la toute fin, l'opposition totale entre les deux femmes pouvant prendre une résonance instructive au regard des événements et de la suite à venir.
En conclusion, un film qui ne mérite pas moins que les trois suites historiques d'exister en tant que satellite, mais qui a très largement manqué le niveau nécessaire pour en faire la pièce manquante d'Alien, statut auquel il prétendait. Résultat qu'on pardonne moins pour un opus qui a été conçu comme la réunion de Scott et de Giger autour d'une ambition immense.
(Par contre, je ne sais plus qui de vous en parlait, mais pour la tête sculptée, je pense qu'il faut juste y voir de l’esthétique, comme dans l'art terrien, ou peut-être une révérence morale à quelque politicien/découvreur/etc. Et quand bien même ; les religions terrestres qui admettent Dieu représentable le voit en homme, pas en chimère)