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| The Road | |
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Auteur | Message |
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Mat Le Pharaon
Nombre de messages : 5127 Age : 34 Localisation : Amiens
| | | | harsiesis Routard Interstellaire
Nombre de messages : 311 Age : 47
| Sujet: Re: The Road Mar 29 Déc 2009 - 11:47 | |
| Je l'ai vu et il est plutôt bien fait.
Bon pour le dire tout de go, on ne saura rien du pourquoi et du comment de la catastrophe planétaire à laquelle l'histoire fait suite. De même, ce n'est pas non plus un film de réflexion ou "à message" sur comment éviter d'en arriver là. Non c'est avant tout un film de situation qui décrit les tribulations d'un père et de son fils dans un monde devenu hostile (la plupart des humains s'adonnent au cannibalisme). Un monde assez dur où il n'y a plus vraiment de raison de vivre. Certaines situations sont assez flippantes ou plus précisément angoissantes. Bref c'est assez dépouillé mais c'est un film fort, servi par un Viggo Mortensen au poil (si j'ose dire, vu qu'il est pas rasé pendant une bonne partie du film ^^). |
| | | Mat Le Pharaon
Nombre de messages : 5127 Age : 34 Localisation : Amiens
| Sujet: Re: The Road Jeu 31 Déc 2009 - 18:36 | |
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| | | Nobuko Légionnaire de l'Espace
Nombre de messages : 229 Age : 49 Localisation : LV4-26
| Sujet: Re: The Road Mer 22 Déc 2010 - 15:58 | |
| J'avais entendu parler de ce film voici un petit moment, mais après en avoir lu des critiques négatives, j'avais hésité à le regarder. Et puis j'ai franchis le pas un soir en le voyant sur un site de streaming ! Autant vous dire tout de suite que je n'ai eu alors qu'un seul regret : ne pas avoir visionné ce film bien avant ! Pourquoi donc allez vous me demandez ? Parce qu'il s'agit purement et simplement d'un chef d'œuvre. Nous avons ici affaire sans aucun doute au plus magnifique et terrifiant film post-apocalyptique du 7ème art. - Spoiler:
Dix ans après une apocalypse dont on ne saura rien à l'exception de ce que racontera un vieil homme dans le film (il y a eut un grand éclair dans le ciel), dans un monde en perdition où toute nature semble avoir disparue, un homme et son fils font route en direction du sud des Etats-Unis. Pourquoi vont-ils vers le sud ? On ne le saura jamais concrètement mais on imagine qu'ils espèrent y trouver un espoir de continuer à vivre, car oui le monde dans lequel ils évoluent est tout sauf joyeux. Les arbres morts s'écroulent sur leur chemin, des tremblements de terre se déclenchent de manière aléatoire, le ciel est constamment obstrué par de gros nuage noirs et menaçant, la température ne cesse de descendre de jour en jour, la nourriture fait cruellement défaut et à ce titre, certains des quelques rares survivants ont palliés au problème en pratiquant le cannibalisme.
La Route est sans aucun doute l'une des évocations les plus noire qu'il m'ait été donné de voir sur la désolation et le thème de la fin du monde. Le réalisateur John Hillcoat ne nous épargne en rien des agissements des derniers survivants à travers des images glaçantes, telles que ce passage où un groupe d'homme poursuivent une femme et sa fille dans le but très certainement de les manger, ou encore la découverte abominable dans une cave dont je ne dirai rien ici. Les acteurs Viggo Mortensen et le jeune Kodi Smit-McPhee sont tout bonnement formidables dans leur rôle respectif, qu'ils campent avec justesse et sensibilité. Le père se montre toujours près au pire pour défendre sa progéniture tandis que le fils s'accroche désespérément à son âme d'enfant. L'innocence et la générosité de ce dernier se heurtent d'ailleurs plusieurs fois aux pragmatisme et la violence du premier, comme cette scène poignante où le père dépouille un voleur jusqu'à le laisser nue comme un ver sous les protestations déchirantes du fils, qui désire aider l'homme bien que celui-ci les ait lui-même détroussé quelques minutes plus tôt. Les paysages traversés par les deux personnages du film sont à la fois splendides et effroyables. Ce qui les rend d'autant plus impressionnant est le fait qu'il s'agisse de décors naturels. Le film a ainsi été tourné dans pas moins de 60 décors différents dans des conditions climatiques particulièrement difficiles. Ainsi, tout ce que nous voyons à l'écran est réel, il n'y a aucun CGI nulle part ce qui rend, comme je le disais plus haut, les images absolument terrifiantes et magnifiques. - Spoiler:
Les réalisateurs et scénaristes américains ont souvent tendances à plomber le final de leurs films par un happy end pas toujours bienvenu. En ce qui concerne La Route, John Hillcoat a sut trouver un juste milieu très touchant, porteur d'un certain espoir mais que l'on devine extrêmement fragile. L'enfant va continuer son périple mais pour combien de temps ?
J'aime les univers post-apocalytiques et pour moi celui de La Route est sans conteste le plus poétique, fascinant et terrifiant que je n'ai jamais vu. Du Grand cinéma ! |
| | | Mat Le Pharaon
Nombre de messages : 5127 Age : 34 Localisation : Amiens
| Sujet: Re: The Road Dim 2 Jan 2011 - 0:43 | |
| Et bien ma foi, je n'ai ni lu le roman, ni vu le film, et le post-apocalyptique n'est pas le genre d'univers qui va le plus m'attirer spontanément, donc à la base il allait à priori s'écouler un certain temps avant que je tombe sur The Road... mais je tiens à vous remercier, Harsiesis et Nobuko, parce que vos critiques m'ont donné envie de visionner le film (hormis les spoilers que je n'ai pas déroulé^^) , ce que je ferai donc certainement plus tôt que prévu.
Il faut dire que de ce que j'avais vu, lu et entendu à propos du film, il avait l'air plus noir et plus personnel que d'autres semblant toujours puiser leur inspiration entre Mad Max et Blade, comme Le livre d'Eli... |
| | | ZizZ Homme-Lézard
Nombre de messages : 148 Age : 45
| Sujet: Re: The Road Dim 2 Jan 2011 - 21:37 | |
| Un style que j'affectionne, d'excellents acteurs, un bon rythme, j'ai passé un très bon moment de cinéma. Une question reste en suspend, pourquoi les pouces coupés?
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| | | Nobuko Légionnaire de l'Espace
Nombre de messages : 229 Age : 49 Localisation : LV4-26
| Sujet: Re: The Road Dim 2 Jan 2011 - 22:37 | |
| J'ai lu un début de réponse à ce sujet je sais plus trop où.
Apparemment, ils pourraient se les manger car c'est le doigt le plus gros de la main et le moins utile ou un truc de ce genre. |
| | | Iotarès Blob Verdâtre
Nombre de messages : 19 Age : 37
| Sujet: Re: The Road Dim 2 Jan 2011 - 23:11 | |
| Le moins utile? Ce serait plutôt le contraire. On serait bien avancés sans pouce préhenseur... Mais qu'ils les mangent, c'est vrai que c'est bien possible. Ce film m'a beaucoup plu. Son style dépouillé est parfait, les situations sonnent toujours juste. Le côté à la fois tellement plausible et horrifiant m'a beaucoup touchée. Viggo Mortensen est épatant. Je redoutais une fin improbable qui détruise tout le film mais je n'ai pas été déçue. - Spoiler:
Même si je trouve qu'une fin définitivement tragique aurait mieux convenu, c'est vrai que le spectateur a déjà le moral suffisemment sapé à la fin du film et qu'on a quand même besoin d'une note d'optimisme! Le réalisateur a trouvé le juste milieu, c'est un peu comme l'espoir qui sort en dernier de la boîte de Pandore après toutes les calamités.
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| | | Skay-39 The Vortex Guy
Nombre de messages : 4190 Age : 35 Localisation : TARDIS 39th room (blit), on Moya third level, in orbit around Abydos (Kaliam galaxy)
| Sujet: Re: The Road Dim 2 Jan 2011 - 23:12 | |
| - ZizZ a écrit:
- Un style que j'affectionne, d'excellents acteurs, un bon rythme, j'ai passé un très bon moment de cinéma.
Une question reste en suspend, pourquoi les pouces coupés? - Nobuko a écrit:
- J'ai lu un début de réponse à ce sujet je sais plus trop où.
Apparemment, ils pourraient se les manger car c'est le doigt le plus gros de la main et le moins utile ou un truc de ce genre. Je doute que ce soit ça, ce doit au contraire être le doigt le plus utile de la main ; le pouce opposable a pas mal aidé à l'ascension des primates. Dans nos sociétés modernes (même si l'univers du film ne me semble plus si proche de la civilisation que nous connaissons ^^), pouvoir attraper des trucs doit toujours avoir son intérêt. Le doigt le moins utile serait plutôt l'auriculaire, dont les scientifiques anticipaient à une époque la disparition dans quelques millions d'années, et après cela je pense que se manger les oreilles, voir l'annulaire ou le majeur serait toujours un choix plus judicieux. Maintenant les individus en question font-ils preuve de cohérence dans leurs décisions... Bon, je vais arrêter là le H.S. digital. Je n'ai pas vu le film (c'est une pure conjoncture donc ^^), mais de ce que je sais et devine du contexte, ne pourrait-il pas s'agir justement d'une manière de rejeter leur humanité, en mutilant cet appendice qui est un peu le symbole de la sophistication, cette habilité à façonner et utiliser des outils ? Clamer ainsi leur animalité ? EDIT : Owned par Iotarès. :sheppard: |
| | | Nobuko Légionnaire de l'Espace
Nombre de messages : 229 Age : 49 Localisation : LV4-26
| Sujet: Re: The Road Dim 2 Jan 2011 - 23:24 | |
| Possible, j'en ai franchement aucune idée pour être honnête. |
| | | ZizZ Homme-Lézard
Nombre de messages : 148 Age : 45
| Sujet: Re: The Road Lun 3 Jan 2011 - 13:06 | |
| Je serai plutôt de l'avis de skay, je verrai bien un genre de mouvement visant à rejeter l'histoire humaine, une sorte de honte qui leur ôte l'envie d'écrire l'histoire. Symboliquement, ils se seraient coupé le pouce pour ne plus pouvoir écrire..... |
| | | Barlbatrouk Virtual Knight
Nombre de messages : 3001 Age : 36 Localisation : à Twin Peaks
| Sujet: Re: The Road Lun 3 Jan 2011 - 17:35 | |
| Hum je vois que beaucoup de monde à aimer ce film... J'ai une question, avez vous lu le livre? Personnellement j'ai lu le livre avant et ça a été une énorme claque... Jamais un livre ne m'a autant marqué et fait réfléchir depuis des années. Le dernier livre m'ayant fait cet effet est peut être 1984 de Orwell. Et très franchement le film m'a déçu... Ce qui est très étrange c'est que cela reste un bon film mais il n'arrive pas du tout au niveau du livre qui est vraiment... parfait. En fait, j'ai trouvé que le film ne me faisait pas aussi réfléchir que le livre. Cela vient peut-être du fait que je l'ai vu après et que forcement je m'étais déjà interrogé sur le livre? Je pense que oui et non car vraiment le livre de Cormac McCarthy à quelque chose en plus... Déjà le livre à un style d'écriture particulier qui peut déstabiliser au début (moi personnellement ça ne m'a pas déranger mais un ami ma fais la remarque) mais qui le rend vraiment unique une fois qu'on est entré dedans. Une des choses qu'il manque aussi clairement au film ce sont les pensées du pères qui nous sont données dans le livre. Après c'est sur que c'est dure de mettre cela dans un film, ou alors il aurait fallu ajouter une voix off qui aurait vraiment fait tache. Ces interrogations du père face au monde dans lequel il doit vivre - Spoiler:
et puisqu'il sait qu'il est entrain de mourir et son dévoilé au fur et à mesure dans un ordre tragique, si il arrive quelque chose à mon fils aurais-je la force de continuer seul? à quoi cela servirait-il? Ne serait-il pas plus simple de mettre un terme à nos existences que vivre dans ce monde? peut-on parler de vivre dans un monde pareil? Sachant qu'il me reste peut de temps à vivre aurais-je la force de tuer mon fils moi même enfin de lui épargner quelque chose de pire? suis-je toujours un père?
La force du livre c'est aussi qu'il nous fait poser ces questions sans les mettre telle qu'elle mais grâce à une écriture majestueuse (désolé mais je serai bien incapable de me mettre au niveau du type alors je les mets comme ça) et que ces questions renvoie à une foule d'autres questions sur la conditions humaines. Ce qui me fait dire que le film à une dimension moins réflective que le livre c'est que de nombreuses personnes qui l'ont vu sans le lire avant et à qui j'ai parler m'ont dit: -"Pouwaa La Route ce n'est qu'un film morbide...." Et quand j'ai parlé de toutes ces questions humaines qu'il soulevait, j'ai eu pour réponse: "Moi je n'ai pas trop vu ça.. c'était juste morbide". Dans le films les visions de la mère étaient un peux mal foutus dans mon souvenir également. Le film nous épargne aussi une des scène les plus gore du livre - Spoiler:
celle ou le père et le fils entendent des gens campé près d'eux pendant la nuit et une femme accouché. Le matin lorsque les gens sont partis le père et son fils se rende ou ils ont campés pour voir si ils ont laissé n'importe quoi à grignoter et trouve les os du nourissons sur les restes d'un feux.
Scène à la limite du supportable ( la scène avec la cave est pas mal aussi) mais qui fait poser tellement de questions dure sur l'homme et aussi sur la relation du père et du fils. Quoique après réflexion je me demande si elle n'était pas dans le film cette scène... Mais il me semble que non puisque à la sortie je crois mettre dit que le réa l'avait surement zappé pour une question de censure. Au final j'ai donc trouvé que c'était un bon film servis par deux acteurs magistraux mais je conseil vraiment la lecture du livre qui est un chef d'oeuvre pour moi (il n'a pas eue prix Pulitzer prour rien...) et qui au delà d'un livre post-apocalyptique ou de sf est un livre sur L'Homme. Je m'étais pointé avec le livre à un de mes cours de guitare quand je le lisais et mon prof m'avait dit "oula la route... ce n'est pas du Voltaire ou du Baudelaire mais il y a vraiment quelque chose dans ce livre... Par contre tu va être marqué crois moi". Effectivement, deux ans après l'avoir lu la route me hante encore et ce n'est pas près de finir.
Dernière édition par Barlbatrouk le Mer 26 Oct 2011 - 14:12, édité 1 fois |
| | | Nobuko Légionnaire de l'Espace
Nombre de messages : 229 Age : 49 Localisation : LV4-26
| Sujet: Re: The Road Lun 3 Jan 2011 - 18:03 | |
| Pas besoin de voix off pour dévoiler les pensées du père, il y a suffisamment de scènes explicites à ce sujet dans le film, des non-dit bien plus évocateur que des paroles. - Spoiler:
Je pense par exemple à la scène du pont où il hésite à jeter son alliance dans le vide. Cette scène est poignante et ne possède aucune parole, le gros plan sur le visage de Viggo Mortensen étant suffisant pour nous faire comprendre les doutes qui le ronge.
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| | | Barlbatrouk Virtual Knight
Nombre de messages : 3001 Age : 36 Localisation : à Twin Peaks
| Sujet: Re: The Road Lun 3 Jan 2011 - 18:30 | |
| Dans mon post je dis clairement qu'heureusement on nous a épargner une voix-off. Après au vu de ce que tu mets dans ton spoiler, cela montre clairement qu'il manque un quelque chose au film car il est vrai que les non dit sont très évocateurs (surtout dans ce film) mais malheureusement les plans sur Mortensen (pourtant géant dans ce films) n'arrive pas à transposer autant de choses que le livre. D'ailleurs la tu lus? Il me semble que non mais je n'en suis pas sur. (Je suis curieux de savoir qui l'a lu ou non d'ailleurs). Si ce n'est pas le cas je t'encourage vivement à la faire, surtout si tu as aimé le film.
Sinon tu sais je suis d'accord avec toi c'est surement le meilleur film post-apocalyptique qui existe mais encore une fois il n'égale pas le livre qui lui est un chef d'oeuvre littéraire tout court. |
| | | sunjin Skinjob N°7
Nombre de messages : 732 Age : 54 Localisation : Mars
| Sujet: Re: The Road Lun 3 Jan 2011 - 20:26 | |
| j'ai vu le film la semaine dernière et il y a une voix off, écho -parfait-du roman (que je suis en train de lire, j'en suis à la page 157 sur 253 et je l'ai commencé le lendemain après avoir vu le film^^ soit samedi 1er janvier)Et pour l'instant je trouve que le film est une magistrale -et fidèle- adaptation du livre! Certes la chronologie n'est pas toujours la même (la scène du coca cola est tout au début du roman, idem pour la maison familiale du père) et quelques détails ont changé. La fameuse alliance par exemple : dans le roman, il ouvre son portefeuille et c'ets uniquement la photo de sa femme qu'il sort, et laisse sur le rebord... et ce n'est pas au même endroit. Mais ça ne change rien... - C. McCarthy a écrit:
- "Puis un jour il s'assit au bord de la route et le sortit et tria ce qu'il y avait dedans. Un peu d'argent, des cartes de crédit. Son permis de conduire. Une photo de sa femme. Il étala tout sur le macadam. Comme des cartes à jouer. Il lança dans les bois le morceau de cuir noirci par la sueur et resta assis avec la photo dans sa main. Puis il posa par terre sur la route et il se releva et ils repartirent."
édition points poche - traduction par François Hirsch, en collaboration avec Cormac McCarthy Certaines phrases, comme les dialogues sont fidèles au mot près... Les seules différences que je note et qui sont mineures sont l'absence des cendres qui recouvrent ce monde, la neige (qui devient noire recouverte par les cendres) et le fait (logique) qu'ils portent des masques, parfois confectionnés par leurs soins afin de ne pas (trop) respirer la cendre... Une autre différence plus importance est dans la maison qui contient "la cave" : le père et le fils se sauve directement dans le roman, ils gagnent l'extérieur tout de suite. Dans le film, ils font un macabre détour par le premier étage.... ça rajoute du suspens, de la tension et un peu gore, c'était dispensable, mais c'est dans le ton du roman et ne gêne pas du tout. Par exemple, on ne voit pas dans le film quel est le contenu du semi-remorque en travers du pont dans le roman oui : des tas de cadavres humains... Autre scène rajoutée, dans le bunker, la scène avec le bruit du chien. Il pleut et c'ets le bruit de la pluie, le père décide de quitter le bunker pour continuer sa marche vers le sud et des températures plus clémente espère-t-il sans plus de raison... Le roman est magistral, servi par une écriture sur laquelle je reviendrais aussi. Il est constitué de petits morceaux qui sot tantôt la narration, tantôt les pensées du père, tantôt ses souvenirs, ses rêves et cauchemars, tantôt les dialogues échangés avec le fils, on passe d'un registre à l'autre en 1 saut de ligne. ou pas. C'est aussi parfois très elliptique, un phrase, un mot, puis rien, on ne sait pas, on devine, on espère avoir deviné... C'est pareil dans le film, à l'identique.... Idem pour la fin d'ailleurs qui est la même, dialogues inclus! Le film est très fidèle en apportant sa touche de "compréhension" ainsi la scène d'ouverture avec le couple et les évènements ainsi l'ouverture du film qui correspond au paragraphe de la page 52 du roman - C. McCarthy a écrit:
- "Les pendules s'étaient arrêtées à 1:17. Une longue saignée de lumière puis une série de chocs sourds. Il se leva et alla à la fenêtre. Qu'est-ce qui se passe? dit-elle. Il ne répondit pas. Il alla à la salle de bain et pressa l'interrupteur mais le courant était déjà coupé. Une lueur rose mat dans la vitre de la fenêtre. Il mit un genou à terre et tira sur le levier pour boucher la baignoire et tourna à fond les deux robinets. Elle était debout en chemise de nuit dans l'embrasure, s'agrippant au chambranle et se tenant le ventre d'une main. Qu'est-ce que c'est? dit-elle. Qu'est-ce qui se passe?
J'en sais rien. Pourquoi tu prends un bain? Je ne prends pas de bain."
fin du paragraphe, recopié à l'identique pour la mise en forme. Le film ets très fidèle mais on voit que la femme se tient le ventre car elle est enceinte, environ 4/5 mois.On ne le voit pas dans le livre mais si on comprend par recoupement qu'elle était enceinte à ce moment là. C'est très bien fait! On entend aussi quelques voix dehors, affolés qui compensent les phrases et donnent au final la même impression. Je reviendrai poster un commentaire plus général (et très positif) tant sur le film que sur le livre mais je voulais éclairer ces points^^
Dernière édition par sunjin le Mar 4 Jan 2011 - 19:41, édité 1 fois |
| | | ZizZ Homme-Lézard
Nombre de messages : 148 Age : 45
| Sujet: Re: The Road Lun 3 Jan 2011 - 23:02 | |
| Donc, en fait cette histoire de pouces coupés (oui oui ça m'intrigue) on en entend pas parler dans le livre non plus? |
| | | Nobuko Légionnaire de l'Espace
Nombre de messages : 229 Age : 49 Localisation : LV4-26
| Sujet: Re: The Road Lun 3 Jan 2011 - 23:46 | |
| Je n'ai pas lu le livre, mais c'est dans les projets. Maintenant, je pense que l'erreur que font beaucoup, c'est de toujours comparer un livre à son adaptation en film. Par définition, un film ne peut clairement pas être fidèle à 100% à un livre et tant mieux ! En ce qui concerne cette histoire de monde recouvert par des cendres, dans le film je trouve sacrément inquiétant la déliquescence de l'environnement auquel on assiste. On ne sait pas ce qui a provoqué l'apocalypse, mais on a l'impression que la nature est en train de crever. - Spoiler:
Les tremblements de terre, les arbres qui tombent, les feux de forêt (au passage, la scène a été tournée alors qu'il s'était déclaré un authentique incendie de forêt juste à côté du plateau de tournage) et la température qui baisse sans arrêt à vraiment tout d'inquiétant.
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| | | Barlbatrouk Virtual Knight
Nombre de messages : 3001 Age : 36 Localisation : à Twin Peaks
| Sujet: Re: The Road Mar 4 Jan 2011 - 0:00 | |
| - Citation :
- je pense que l'erreur que font beaucoup, c'est de toujours comparer un livre à son adaptation en film
Je suis d'accord avec toi et comme le note sunjin le film est pourtant très fidèle au roman dans l'histoire, l'univers et l'interprétation et est un bon film même pour moi. Il est vrai que je suis aussi souvent déçu par les films tiré de livres que j'ai déjà lu à quelques exceptions près. Vous n'arrivez pas à voir ou encore pire je n'arrive pas à vous faire comprendre ce que le roman à de plus pour moi... Peut-être que tout simplement le roman à eu un impact énorme sur moi à causes de différentes choses, la plus percutante étant toutes les interrogations qu'il ma permit, ce que malheureusement le film n'est pas arriver à faire aussi bien pour ma part et apparament pour quelques autres personnes de mon entourage. En tout cas je suis content de pouvoir discuter de cet univers dément avec vous et de voir les différents points de vue et dans quels mesure ils peuvent être influencé par l’ordre de vision/lecture.
Dernière édition par Barlbatrouk le Mer 26 Oct 2011 - 14:11, édité 1 fois |
| | | Nobuko Légionnaire de l'Espace
Nombre de messages : 229 Age : 49 Localisation : LV4-26
| Sujet: Re: The Road Mar 4 Jan 2011 - 1:09 | |
| Moi je dois t'avouer que le film a eut un énorme impact sur moi ! J'ai même fais des pieds et des mains à mon meilleur pote pour qu'il le voit, alors qu'il n'était pas chaud et qu'au final, il a été autant enthousiasmé par ce film que moi.
Peu de film m'ont percutés à ce point (Alien, Aliens, The Thing, Mad Max 2 et quelques rares autres). Ca faisait tellement longtemps que j'attendais enfin un film de cette trempe et moi qui suit un férue des univers post-apocalyptique, j'ai été fasciné par celui-ci dans toute sa beauté glaciale et glaçante, terrifiante et pourtant si poétique. Le film m'a percuté tellement les personnages étaient simple, humain et terriblement vulnérable, bref ça pourrait être vous ou moi !
Pour moi, c'est le plus beau et le plus terrifiant film post-apocalyptique qu'il m'est été donné de voir. |
| | | sunjin Skinjob N°7
Nombre de messages : 732 Age : 54 Localisation : Mars
| Sujet: Re: The Road Mar 4 Jan 2011 - 7:23 | |
| Mon idée n'était pas de comparer le livre et le film, j'ai adoré les deux, mais bien d'éclairer vos remarques et ramener quelques précisions comme la voix off qui est bien utilisée dans le film et à mon sens, c'est un choix parfait.... et de donner des détails puisqu''était discuté ce qui était là ou pas....
A ce propos la scène de l'accouchement n'existe pas à proprement dans le roman. L e père voit passer le groupe avec la femme enceinte, et trouvent ensuite les reste de leur repas embroché sur le feu....
La scène avec les cris est - comme dans le film- aux aords de la maison de la cave.
Il s'agissait d'illustrer comment le rendu était le même alors qu'il ne s'agissait pas toujours de la même chose, l'exemple des cendres et ce que vous dites du film l'illustre très bien. Idem avec la photo et l'alliance, l'impact est le même dans le livre et dans le film....
Pour les pouces coupés, il n'y a qu'une allusion à cela vers la fin du roman (puisque je l'ai terminé) avec la rencontre du vagabond qui leur vole leurs affaires et qui a tous les doigts de la main droite coupées et que le père qualifie "d'intouchable des communes".
Les communes, il en parlent avant, mais pareil très peu, cela semble être des communautés de fanatiques. Et intouchable pourquoi, touché par une volonté divine, immangeable, aucune idée, cela comme de nombreuses choses n'est pas dit. Le roman est un roman de l'instant, on ne sait rien de plus....
De par son écriture singulière il m'évoque le puissant "Le bruit et la fureur" de William Faulkner. |
| | | ZizZ Homme-Lézard
Nombre de messages : 148 Age : 45
| Sujet: Re: The Road Mar 4 Jan 2011 - 12:27 | |
| Dans le film, il y a certes le vagabond voleur qui a les pouces coupés, ce qui aurait pu rester un détail, mais il y a surtout le père de famille qui recueil le fils devenu orphelin qui a également les pouces coupés. Les pouces coupés sont donc bien un signe distinctif, mais connaitre la signification de cette amputation pourrait nous guider quand au devenir du fils.... La parution du livre est-elle aussi récente que le film? auquel cas cela pourrait signifier une suite..... |
| | | sunjin Skinjob N°7
Nombre de messages : 732 Age : 54 Localisation : Mars
| Sujet: Re: The Road Mar 4 Jan 2011 - 14:00 | |
| Le livre est de 2006 - Prix Pulitzer en 2007. je doute qu'il y ait une suite, l'histoire du roman comme du film est ce voyage du père pour conduire son fils au bout de son "éducation" et s'est achevé.... Le père est allé au bout. Le monde tel qu'il est n'est qu'un décor qui permet de mettre ces liens en lumière et de les exacerber dans un contexte extrême.... Si tu aimes les univers apocalyptiques et les dystopies (perso j'adore) je te conseille la saga d'Octavia Butler : https://le-multivers.forumpro.fr/t3160-la-parabole-du-semeur-la-parabole-des-talents#34675 |
| | | Barlbatrouk Virtual Knight
Nombre de messages : 3001 Age : 36 Localisation : à Twin Peaks
| Sujet: Re: The Road Mar 4 Jan 2011 - 18:32 | |
| - Citation :
- A ce propos la scène de l'accouchement n'existe pas à proprement dans le roman. L e père voit passer le groupe avec la femme enceinte, et trouvent ensuite les reste de leur repas embroché sur le feu....
D'ou coup ça correspond à ce que j'ai dis, je n'ai jamais dit que l'on voyais l'accouchement. En tout cas les livres que tu cites ont l'air super simpa (façon de parler parce que le post apocalyptique...) je les note sur ma liste... Et oui j'ai tellement de truc à lire ou à voir que j'en suis réduis à faire une liste... |
| | | sunjin Skinjob N°7
Nombre de messages : 732 Age : 54 Localisation : Mars
| Sujet: Re: The Road Mer 5 Jan 2011 - 12:00 | |
| Les nuits obscures au-delà de l'obscur et
les jours chaque jour plus gris que celui d'avant...Puis ils repartirent le long du macadam dans la lumière couleur métal de fusil, pataugeant dans la cendre,
chacun tout l'univers de l'autre. Décidément un père, son fils et un caddie (cart) en milieu hostile cela donne naissance à des chefs d'œuvre! Après la magistrale saga des Baby Cart aka Lone Wolf and Cub que je ne saurai que trop vous recommander si vous ne la connaissez pas et malgré les différences de genre et d'époque entre les deux, on a là deux monuments tant dans leur version papier que cinématographique. Sauf que plus qu'une histoire de survie, Cormac McCarthy explore avec finesse et émotion la relation père-fils, véritable sujet de cette histoire. Il exacerbe cette relation en la situant dans un milieu plus qu'hostile puisque c'est un monde mort dans lequel il n'y a plus aucun espoir pour le futur. Seul le moment présent compte, le passé comme le futur étant réduits en cendres, comme le monde qui les entoure.... D'ailleurs dans le roman nul oiseau, comme on peut en voir un à la fin du film. No futur au sens littéral avec le roman. Ce père n'a qu'un objectif : élever son fils, qu'il aime au point de supporter de vivre dans ce monde et il l'amène donc vers le Sud espérant y trouver des températures plus clémentes, car le froid et la faim sont leurs plus grands "ennemis" (sic). A l'horreur de ce monde mort et barbare (la plupart de survivants sont devenus cannibales) s'oppose le fils, tel un ange, élevé, éduqué avec des valeurs qui paraissent désuètes et qui donnent toute sa force au père, ce fameux "feu" qu'ils portent tout deux à l'intérieur et qui éclaire leur vie et s'oppose à ce monde vide. Magnifique leçon d'éducation et sur l'éducation avec ce petit qui reste presque trop "bien élévé" pour le monde dans lequel il sur-vit. - Cormac McCarthy a écrit:
"Chaque jour est un mensonge, dit-il. Mais tu es en train de mourir. Ça ce n'est pas un mensonge."
"Peut-être que dans la destruction du monde il serait enfin possible de voir comment il était fait. Les océans, les montagnes. L'accablant contre-spectacle des choses en train de cesser d'être. L'absolu désolation, hydropique et froidement temporelle. Le silence."
"Enveloppés dans les couvertures, surveillant l'obscurité sans nom qui viendrait les emprisonner dans son linceul."
p. 247 [...] : La bonté trouvera le petit garçon, elle l'a toujours trouvé. Elle le trouvera encore."
P. 118 : "Il commençait à penser que la mort était enfin sur eux et qu'ils devraient trouver un endroit pour se cacher où on ne pourrait pas les trouver. Il y avait des moments où il était pris d'irrépressibles sanglots quand il regardait l'enfant dormir mais ce n'était pas à cause de la mort. Il n'était pas sûr de savoir à cause de quoi mais il pensait que c'était à cause de la beauté ou à cause de la bonté. Des choses auxquelles il n'y avait plus moyen de penser jamais. [...]"
édition points poche - traduction par François Hirsch, en collaboration avec Cormac McCarthy Car c'est bien de la beauté qui finit par se dégager, ce petit garçon, généreux, parfois pris pour un ange, le dieu de son père, parvient à illuminer ce monde. La grande force du livre(et le film en est une adaptation très fidèle) est de rendre avec réalisme aussi bien la relation père-fils que le monde horrifiant et mort dans lequel ils évoluent. Plus le monde s'impose avec force et réalisme plus cette relation, l'histoire de ces deux êtres prend de l'envergure. Tout le roman est une sorte de jeu d'équilibre avec un environnement qui ne cesse d'aller vers le bas alors que, et malgré tout, les deux héros, n'ayant plus rien qu'eux deux et leurs valeurs "on est les gentils" *ils sont les gentils* tirent l'histoire vers des sommets d'émotions, et de beauté. Je peux employer le mot foi et on peut le prendre au sens religieux et dans un sens plus métaphysique. Une histoire dure donc, humainement et de par le monde qu'elle nous présente, sans fioriture et sans concession : le père sait qu'il n'y a rien qu'autre que la survie et la mort, mais la mort ça a toujours été la fin, et oui, pour lui, malgré tout, cela vaut la peine de vivre, pour ce fils qu'il aime tant, pour être à ses côtés, le protéger, lui apprendre à grandir et à être autonome mais surtout juste partager ces moments, durs certes mais ensemble, des moments de vie... Pas sûr d'en partager quand on est mort ^^ Bref un film magistrale, tant dans sa réalisation, son interprétation que son écriture et qui rend un bel hommage à un roman pour moi incontournable et superbement écrit, un roman d'une beauté dure, sans concession et infiniment triste. |
| | | Barlbatrouk Virtual Knight
Nombre de messages : 3001 Age : 36 Localisation : à Twin Peaks
| Sujet: Re: The Road Mer 26 Oct 2011 - 2:43 | |
| Je me permet un petit hors sujet, pour signaler à Sunjin que grâce à elle je me suis intéressé au - Citation :
- "Le bruit et la fureur" de William Faulkner
Je l'ai lu il y a quelque mois et il est vraiment très beau. Oui oui je te lance des fleurs, tu as décidément très bon gout. Par contre, si tu t'en rappelles encore, tu pourrai préciser ce qui te fais faire le lien entre les deux, ça m’intéresse? |
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| Sujet: Re: The Road | |
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