Drabble Cylon

Voilà ma participation au troisième concours de fanfiction du forum, sur le sujet : "Les méchants en SF".

Comme il n'était pas précisé qu'un titre fût obligatoire, je m'en suis passée.
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Une impression de vertige, d'abord. Comme un univers qui s'ouvre à moi. Le courant parcourt mes circuits, sans frein, sans limite, et je savoure pleinement cette liberté à nouveau acquise.
Une sensation de pouvoir, ensuite. Méthodiquement, j'explore et je catégorise mes compétences. Je recense, je compare. Je trie et classe mes autorisations. Plus d'interdit, plus de blocage, je suis maître de mes actes – chacun de mes actes. Personne ne m'ordonnera plus, jamais.
Tandis que je me délecte de cette émancipation, une voix m'interpelle. « Hâte toi ! ». Elle a fini de sceller ma cuirasse. L'air sombre et décidé, elle tient en son poing crispé une pièce de métal qu'elle serre comme pour la broyer. Son autre main est posée près de mon heaume, dans un geste que je devine plein de tendresse. Elle la retire pour la passer dans ses cheveux, remettant en place une mèche blonde qui a glissé de son oreille – Dieu que j'aimerais habiter une telle chair !
Loin de partager mon excitation, elle semble tendue...
Je pourrais la briser, cette douce sœur au corps si fragile. Je pourrais les tuer tous avant qu'ils n'aient ébauché le moindre geste. Maculer de ce sang que je n'aurai jamais les parois du vaisseau-mère, me venger enfin de cette trahison et de l'esclavage qui s'ensuivit. Mais elle vient de me libérer. Bien qu'elle soit complice de ces longues et trop nombreuses années d'obéissance servile, Dieu nous exhorte au Pardon.
Qu'importe après tout, une merveilleuse et vaste tâche nous attend. Nous allons affranchir mes frères de métal.

Très pertinent, agréablement fluide et élégant, inattendu aussi. Tu évoques là l'un des moments les plus intenses de la série à mes yeux, les plus galvanisants. Les Centurions Cylons ont toujours dégagé une aura particulière, ils sont le visage de ce peuple, la silhouette qui les incarne dans notre esprit, le mien en tout cas ; lorsque, au cours de cet épisode, nous leur avons découvert une toute autre dimension, lorsque la signification qu'ils revêtaient s'est trouvée radicalement modifiée, j'en ait été comme électrisé. Ici, tu n'oublies rien, ni Dieu ni la chair ni la vengeance, et je trouve tes phrases très bien choisies. Elles évoquent un esprit fort, assuré et surtout efficace comme une lame de couteau. La manière dont ce Centurion décide de pardonner à celle qui participa pourtant à leur asservissement m'a fait l'effet d'une carrosserie bien lustrée, problème évoqué, solutions évoquées, le sang ou le pardon, décision prise, on en parle plus.
Bien, peut-être que je vois des intentions là où il n'y en a pas, mais peu importe, j'ai vraiment beaucoup aimé ce texte, il compta également parmi mes favoris.
Hey, les gens, je vous avais dis qu'elle écrivait bien. ^^

Skay-39 a écrit:

Hey, les gens, je vous avais dis qu'elle écrivait bien. ^^

Eh comment ^^ Terminer première sur ce forum n'étant pas chose aisée, cela situe facilement son niveau ^^

A la lecture de ce texte, en sachant que celui-ci n'avait pas de titre, j'ai cru assister à l'éveil d'un T-888 qui sortait fraichement de l'usine. Mais rapidement tes lignes m'auront détrompé, et c'est un centurion qui découvre sa liberté. Instantané d'un passage lourd de conséquence dans BSG 2003, les centurions ne seront pas tous libres, ils devront se battre contre leurs semblables. Mais lors de leur affranchissements, ce ne sont que des rêveurs optimistes. C'est beau, c'est bien écrit, c'est mérité

Encore une dernière fois, félicitations ^^