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Sujet: Remember Me [Jeu vidéo] Jeu 30 Aoû 2018 - 21:55
Développeur : Dontnod Entertainment Editeur : Capcom Directeur : Jean-Maxime Moris Producteur : Nicolas Simon Concepteur : Philippe Moreau, Marc Pestka Programmeur : Jérome Banal Artistes : Aleksi Briclot, Michel Koch Ecrivains : Alain Damasio, Stéphane Beauverger Compositeur : Olivier Deriviere Franchise : Jeu original Moteur graphique : Unreal Engine 3 Date de sortie en France : 7 juin 2013 Gameplay : Jeu d'aventure-action Genre : Anticipation-cyberpunk Plateformes : PC, PS3, Xbox 360
En 2084 à Neo-Paris, l'entreprise Memorize commercialise un implant cérébral nommé Sense qui permet à quasiment toute la population d'enregistrer et partager leurs souvenirs, tout en supprimant de leur mémoire les moments tristes ou désagréables. Face à ce qui devient une société de surveillance, des révolutionnaires nommés "Erroristes" tentent de faire tomber l'entreprise, mais l'une de leurs militantes, Nilin, est capturée et emprisonnée à la Bastille.
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Sujet: Re: Remember Me [Jeu vidéo] Mar 25 Sep 2018 - 20:09
Remember Me est un jeu un peu frustrant lorsqu'on le découvre 5 ans après sa sortie. En effet, de nombreux jeux vidéos en monde ouvert ou semi-ouvert sont passés par là en proposant une qualité de réalisation équivalente (Mass Effect 2 & 3, Metal Gear Solid 5, Assassin's Creed, Fallout 4, GTA V ou The Witcher 3). Or Remember Me est frustrant : parce que l'univers de Neo-Paris a l'air absolument fantastique, guidé par une direction artistique remarquable... mais le joueur est coincé dans une aventure extrêmement linéaire où la liberté d'action et d'exploration est quasiment absente.
Et c'est fort dommage, parce que l'histoire de l'animation d'une rébellion contre la société Memorize et son impact catastrophique sur la société française de deuxième partie de XXIème siècle se prêtait parfaitement à la construction d'un jeu en monde ouvert peuplé de nombreux personnages et laissant Nilin avancer lentement vers son objectif. Les finances de la société Dontnod en revanche ? Elles se prêtaient alors beaucoup moins à un tel projet qui aurait réclamé un budget approchant la centaine de millions d'euros que le studio parisien n'avait absolument pas.
Le résultat est un jeu inégal, à l'histoire très intéressante qui part d'un concept original (au moins dans l'audiovisuel) : une entreprise a privatisé les souvenirs humains, permettant de les stocker à volonté tout en oubliant les moments les plus douloureux de sa vie. Cette simple innovation est lourde de conséquences, entrainant l'apparition d'humains dégénérés par une utilisation excessive de la technologie et la possibilité de contrôle social accru au vu de la faculté de changer les souvenirs des gens. Là où le jeu brille, c'est dans ses quelques scènes permettant de changer un souvenir pour manipuler un personnage : celles-ci sont très réussies, parvenant grâce au jeu des acteurs et aux animations à délivrer une charge émotionnelle réelle, chose assez rare dans un jeu vidéo. Le gameplay de ces séquences n'est pas fantastique, mais il est en parfaite cohérence avec l'histoire et les intentions du personnage principal ce qui le rend efficace.
A l'inverse, l'interaction durant la majorité du jeu en dehors de ces séquences est assez ennuyeuse : il s'agit d'un simple beat'em'all obligeant à utiliser différents combos pour combattre au corps à corps. La difficulté est croissante, forçant le joueur à améliorer sa maîtrise des combos, mais rendant souvent les combats longs, pénibles et à la limite du grinding. Ainsi, certains ennemis nécessitent d'utiliser un type de combo particulier (toujours le même). D'autres boss peuvent être tués toujours de la même manière, et le pire concerne certains de ces ennemis qui nécessitent des attaques spéciales dont il faut attendre le rechargement pendant le combat, sur un timer allant jusqu'à deux minutes. Si ces combats sont d'un intérêt limité au début du jeu, ils deviennent carrément pénibles plus on s'approche de sa conclusion. Et les séquences de platforming qui viennent contribuer au rythme sont certes les bienvenues, mais parfois d'un intérêt très limité.
Remember Me est donc un jeu inégal, qui aurait pu briller au firmament si Dontnod avait eu les moyens de faire un vrai jeu de rôle en monde ouvert à partir de son univers. Mais faute de moyens, c'est un beat'em'all au gameplay ennuyeux, rattrapé par une réalisation de très bonne qualité et une histoire intéressante portée par des personnages plutôt attachants. On peut s'y plonger par curiosité, mais malheureusement, il n'a rien d'un indispensable, et le visionnage des cinématiques et des moments forts pourra aisément remplacer une session de jeu pour ceux qui tiendraient à découvrir son histoire.