Développeur : Harebrained Schemes Editeur : Harebrained Schemes Directeur du jeu : Mike McCain Producteur : Rebecca Mayfield Concepteurs : Trevor King-Yost, Kevin Maloney, Simon Cameron Programmeurs : Aljernon Bolden, Sheridan Thirsk Artistes : Jenn Tran, Fiona Turner, Maury Weiss Ecrivain : Andrew McIntosh Compositeur : Jon Everist Franchise : Shadowrun (jeu de rôle sur table publié par FASA en 1989) Moteur graphique : Unity Date de sortie en France : 27 février 2014 (expansion) 18 septembre 2014 (Director's Cut) Gameplay : RPG d'action en vue isométrique Genre : Cyberpunk-Fantasy Plateformes : Windows, OS X, iOS, Android, Linux
2054. Le règne de terreur du dragon Feuerschwinge n'est plus qu'un souvenir distant. L'Allemagne est divisée : une anarchie stable nommée le "Flux State" contrôle la ville de Berlin. C'est un endroit où le pouvoir est éphémère, tout peut arriver et les bonnes relations peuvent faire la différence entre le succès et la famine. Pour vous et votre équipe de shadowrunners vétérans, il n'y a nul meilleur endroit pour gagner son pain rapidement. Mais une nouvelle menace émerge, qui pourrait être synonyme de chaos et de dégâts jamais vus. Une menace qui vous amène vite à vous retrouver avec votre équipe du mauvais coté d'une conspiration mortelle....
Après le relatif succès de Shadowrun Returns en 2013, le studio Harebrained Schemes s'attela à développer une expansion qui sortit en février 2014, sous le nom de Shadowrun Dragonfall. Bien que partageant l'essentiel de ses mécaniques de gameplay avec le jeu initial, cette expansion avait l'ampleur d'une suite en bonne et due forme, et c'est pourquoi elle finit par être mise en vente comme jeu stand-alone en septembre 2014.
C'est à cette version-là que j'ai joué, je l'ai beaucoup appréciée.
Le gameplay, d'abord, évolue légèrement par rapport au précédent Shadowrun. Les changements sont subtils : ils concernent la gestion de l'inventaire, des autres membres de l'équipe, l'équilibrage, mais le résultat est clair : le jeu fut pour moi bien plus agréable et amusant que le premier opus. En particulier, la possibilité de sauvegarder n'importe quand, et un système de sauvegardes automatiques intelligent ont évacué les frustrations intenses que j'avais pu connaître auparavant.
Mais c'est aussi l'univers et l'histoire qui sont particulièrement bien travaillés et réussis : on débarque dans un Berlin anarchiste, le "Flux-state", une sorte de mode de gouvernance à tendance anarchiste qui rend la ville indépendante des mégacorporations. Non pas qu'elles n'aient aucune influence, mais elles ne font pas la loi. Le quartier du Kreuzbazar où l'on élit domicile est à l'image de la ville : cosmopolite, anarchique, libertaire, sauvage mais presque bienveillant. L'ambiance change de la corruption pesante de Seattle.
Ici, l'histoire ne démarre pas par un appel posthume, mais par un run avec une équipe de vétérans shadowrunners sur un mystérieux manoir. Comme on peut s'en douter, l'opération tourne mal, mais mène surtout les protagonistes à se retrouver poursuivis : une grande partie du jeu consiste à lever le mystère : qui cherche à les neutraliser ? Pourquoi ? Qui les a envoyés sur cette opération où ils étaient attendus ? Au fur et à mesure, on découvre peu à peu les réponses à ces questions. Sans spoiler, j'ai trouvé l'histoire plutôt bien construite, intéressante et avec une saine dose de rebondissements tout en gardant sa logique interne. Et on la vit en compagnie de personnages attachants et plutôt bien caractérisés.
Enfin, le gameplay se révèle aussi plus varié : j'ai eu le sentiment d'être moins souvent obligé d'utiliser mes armes que dans Shadowrun Returns, le jeu laissant de nombreuses possibilités pour éviter la violence si on le souhaite. Les énigmes et l'exploration sont très agréables et le gameplay se marrie bien avec l'histoire.
C'est donc un jeu que je recommande chaudement à tout amateur d'ambiances cyberpunk. L'univers, les personnages et la direction artistique sont d'un très bon niveau, parvenant à immerger le joueur dans une histoire vraiment intéressante.