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 2001-2011 : fin d'une décennie

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Rufus Shinra
Roi des Petits Gris
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Rufus Shinra


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MessageSujet: 2001-2011 : fin d'une décennie   2001-2011 : fin d'une décennie EmptyMar 23 Aoû 2011 - 1:05

Bonjour tout le monde. On discutait avec d'autres sur le forum de TVTropes, à propos du foutoir en Libye, et j'ai torché une analyse rapide de ce que ce conflit signifie en termes plus stratégiques. Pouvez-vous me dire ce que vous en pensez, s'il y a des choses qui vous semblent erronées ? Artheval, au passage, si tu peux me dire ce que tu en penses, puisque tu fais des études dans le milieu...





2001-2010 :
La dernière décennie a véritablement commencé, en tant que période politique et stratégique, le 11 septembre 2001, avec la destruction du World Trade Center. Les Etats-Unis frappés sur leur territoire pour la première fois depuis Pearl Harbor, la Fin de l'Histoire envisagée par les néoconservateurs et les reaganiens s'est vue remettre en cause de façon spectaculaire. Les dix années qui ont suivi ont été marquées par des guerres locales au moyen-orient, entre deux entités impossible à rattacher au simple concept de nation : le néoconservatisme occidental et la nébuleuse islamiste, résumée de façon simpliste par le terme Al Qaeda. Ce conflit, étendu sur toute la planète, s'est caractérisé par plusieurs points communs aux différentes actions : le premier est la violence extrême, qui se justifie par elle-même. Peur, terreur sont les maîtres mots des deux côtés. Convaincre les foules de l'inutilité de lutter contre la nébuleuse terroriste, ou convaincre les Etats de se ranger dans le camp dirigé par l'administration Bush Jr. sous peine de se voir ravager et occuper par la machine de guerre occidentale.
Mais le second point commun, qui apparait maintenant comme une évidence, est l'échec absolu de l'ensemble des actions. Aucun des deux camps n'a pu être vaincu, les Etats-Unis restant la première puissance mondiale et le terrorisme islamiste continuant à faire ses victimes presque quotidiennes en 2010.

L'Irak et l'Afghanistan sont toujours deux zones soumises à la violence perpétuelle, tandis que le mode de vie occidental a souffert grandement de cette lutte incessante, tant dans les démarches sécuritaires omniprésentes que dans les coûts astronomiques de la machine de guerre la plus sophistiquée jamais conçue, et pleinement mise en œuvre sur une durée supérieure à la Seconde Guerre Mondiale. Les dégâts économiques, s'ils n'ont pas été la cause unique des crises actuelles, en ont été des facteurs aggravants, l'Union Européenne tentant de sauver l'Euro par des moyens toujours plus désespérés et les Etats-Unis perdant progressivement confiance dans leur système, la morosité et le cynisme étant les deux mots d'ordre aujourd'hui.

Un jeu où pour gagner il ne fallait pas jouer, ainsi que le montre le succès fulgurant de la Chine, désormais deuxième puissance mondiale sans ennemis déclarés ou particulièrement actifs.

Puis, fin 2010, un vendeur de fruits s'est immolé en Tunisie, et, sans le savoir, a marqué le début d'une période de transition majeure. La série de révolutions, aussi connue sous le nom de Printemps Arabe, qui a secoué le Mashrek et le Maghreb durant l'hiver et le printemps 2011, ont été une révolution stratégique changeant brusquement la donne dans la région qui concentrait depuis dix ans les intérêts de l'Occident et d'Al Qaeda. Révolutions rapides, suffisamment bien gérées par les éminences grises Tunisiennes et Egyptiennes pour provoquer des changements locaux et prendre de court les grandes puissances.

Mais lorsque la Libye a senti le vent tourner, la réaction a été différente. De la part du dictateur, bien sûr, mais aussi et surtout de la part des puissances occidentales.

Jusqu'à présent, l'Occident était divisé en deux doctrines. Un bloc US/UK privilégiant le hard power et utilisant son outil militaire comme premier, seul et dernier moyen d'action politique dans ce conflit, quitte à ignorer une ONU en perte de légitimité. Face à eux, un bloc formé par l'Europe Continentale, France et Allemagne en tête d'une jeune Union Européenne, pour qui l'outil central était le soft power. Hésitant à utiliser leurs forces armées en-dehors des obligations diplomatiques (invocation de l'Article 5 de la charte de l'OTAN pour l'action en Afghanistan), les membres de ce bloc ont pris une attitude plus pacifiste, cherchant à résoudre leurs problèmes par la seule voie de la discussion et de l'économie et pour qui l'ONU demeurait centrale à toute action internationale.

Début mars 2011, la répression violente sur les rebelles Libyens, qui avaient demandé l'aide et la protection de l'ONU, ont posé un dilemme à l'Occident qui, de par ses valeurs annoncées, ses intérêts propres et ses moyens uniques, était l'évident destinataire de cet appel. Le bloc anglophone, ayant subi pertes matérielles et humaines lourdes lors de ses deux interventions encore en cours, ne pouvait plus se permettre une nouvelle intervention unilatérale, les Etats-Unis en crise institutionnelle et le Royaume-Uni voyant ses dépenses militaires réduire comme peau de chagrin, rattrapé par la réalité comptable. Le bloc continental faisait face à une autre réalité : l'outil diplomatique ne pourrait pas suffire, et des milliers de civils allaient se faire tuer, ainsi que l'avaient clairement annoncé les tenants du régime, pour avoir défié pacifiquement le dictateur libyen.

Les deux blocs faisaient donc face aux limites de leur doctrine, et ce n'est que lorsque le président Sarkozy a fait le pari extrêmement risqué de prendre ouvertement fait et cause pour le Comité National de Transition, que ces deux blocs ont commencé à abandonner les paradigmes les définissant. En une semaine, les efforts antérieurs de la diplomatie du bloc continental, soutenus par le bloc anglophone, ont permis de faire passer très rapidement la résolution 1970 autorisant le recours à la force pour protéger les civils, et quelques jours plus tard, les premières frappes françaises empêchaient in extremis ce qui aurait pu être appelé le massacre de Benghazi. Mais les forces déployées n'auraient pu à elles seules briser l'inertie des troupes loyalistes, et seule une offensive aérienne majeure des Etats-Unis et du Royaume-Uni a pu briser en quelques jours la colonne vertébrale de ces forces. Le retrait subséquent de l'aviation et de la marine nord-américaine, après le choc initial, a permis au bloc continental, assisté du Royaume-Uni et privé de l'Allemagne, de prendre pour la première fois ses responsabilités militaires sur une action intense et de longue durée, rappelant à une Europe surprise puis au reste du monde que 60 ans de paix n'ont pas effacé 2000 ans de guerres.

Cette même Europe a alors été en mesure, avec un soutien technologique et logistique de l'Armée de l'Air des Etats-Unis, de coordonner politiquement et militairement ses actions avec le CNT, aboutissant au résultat final visible aujourd'hui-même : un conflit se terminant en six mois, au cours duquel aucune vie occidentale n'aura été perdue, ayant coûté moins de deux milliards de dollars pour l'ensemble des pays concernés, et offrant un gain en réputation diplomatique et militaire majeur pour l'ensemble du bloc. En outre, la partie politique ayant été intégrée dès le début, les erreurs Irakiennes et Afghane ont pu être évitées, et un après-conflit est envisagé, une légitimité politique interne et externe est reconnue de façon claire, évitant les phénomènes de guerilla et d'occupation coûteuse des territoires, tandis que la reconstruction elle-même sera très probablement encadrée de façon large par les mêmes pays ayant procédé aux bombardements, pour un gain économique non négligeable.

Il s'agit, sans l'ombre d'un doute, d'un succès. Un succès qui est marqué par deux aspects : d'abord l'utilisation jointe des moyens politiques et militaires, mais ensuite et surtout par l'existence définie dès le jour 1 d'un objectif politique, à savoir la prise de pouvoir par l'entité politico-militaire qu'est le CNT. Cette entité a donc été soutenue en vue de devenir capable d'assumer les responsabilités liées à la direction d'un état plutôt que de se voir offrir un poste avec pour seule légitimité celle de troupes d'occupation occidentales. L'absence de ces dernières dans le conflit Libyen marque aussi les avantages d'une solution politique à ce qui aurait pu être un problème militaire.

La guerre en Libye constitue donc un exemple que n'aurait probablement pas renié Von Clausewitz lorsqu'il a affirmé sa célèbre maxime de la poursuite des objectifs politiques par des moyens militaires, puisque la force armée ne s'est pas justifiée elle-même, mais a servi un but précis. En soi, cela la différencie de la violence qui a caractérisé la première décennie du XXIème siècle.

Les résultats parlent d'eux-mêmes, et montreront très probablement que la décision de renverser le dictateur Libyen a été l'un des meilleurs investissements politiques et économiques de ce début de siècle.

Ainsi, il pourrait être envisageable que la chute de Tripoli définisse bien la fin de l'ère entamée par la destruction des Tours Jumelles. La violence a monté clairement ses limites comme outil au service de concepts incorporels, tandis que la force appliquée dans un but défini engendre des succès quantifiables pour les Etats prêts et capable de la mettre en œuvre. Nous pourrions donc assister, au cours des années à venir, à un renouveau de la puissance occidentale, sous la forme d'un continent nord-américain utilisant l'ONU en tant qu'outil politique et diplomatique et d'un continent européen acceptant finalement la part militaire de ses responsabilités internationales. Un tel bouleversement stratégique serait à même de changer foncièrement la donne, puisque la balance pourrait quitter la Chine et revenir sur l'Atlantique Nord. Cependant, un obstacle majeur reste à surmonter pour aboutir à un tel changement de paradigme, à savoir la crise économique majeure actuellement subie, et qui pousse à des politiques d'austérité et d'isolationnisme qui mettraient en danger ce phénomène de changement dans sa totalité.

Si, au contraire, les capitales occidentales sont prêtes à prendre des risques, alors les conséquences du Printemps Arabe ne seraient pas centrées sur Damas, Le Caire ou Tripoli, mais sur Washington, Paris, Londres et Berlin. Une ironie qu'il serait risqué de prendre à la légère...
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Mat
Le Pharaon
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MessageSujet: Re: 2001-2011 : fin d'une décennie   2001-2011 : fin d'une décennie EmptyVen 2 Sep 2011 - 21:56

Citation :
Les dix années qui ont suivi ont été marquées par des guerres locales au moyen-orient, entre deux entités impossible à rattacher au simple concept de nation : le néoconservatisme occidental et la nébuleuse islamiste, résumée de façon simpliste par le terme Al Qaeda.
Il me semble tout de même qu'il existe des nuances de taille : il a fallu attendre un certain temps après la phase de conquête de la troisième guerre du golfe, pour qu'une partie de l'Occident (notamment France) fasse tomber le clivage et revienne à son rôle classique vis-à-vis des USA, un temps suspendu en raison des crises cristallisées par W. Bush. Par ailleurs, cette fameuse troisième guerre du golfe est une sorte de gros point d'interrogation au milieu de cette décennie dont tu as présenté la coloration géopolitique. De ce que j'en ai lu, ce n'est qu'après avoir été livré au chaos que des factions islamistes ont commencé à se renforcer en Irak. Celui de Saddam Hussein n'a jamais été, à priori, réellement connecté à cette nébuleuse. Jouant du ressort Arabes = 11 septembre, l'administration Bush a fait d'un dictateur militarisé et occidentalisé, qui ne supportait pas plus les islamistes que toute autre velléité de contre-pouvoir, un financeur de Ben Laden.

Citation :
et les Etats-Unis perdant progressivement confiance dans leur système, la morosité et le cynisme étant les deux mots d'ordre aujourd'hui.
Un évènement lié à cela et tout de même majeur dans cette décennie est l'élection d'un noir démocrate à la présidence US, tant sur le plan politique (la position très inconfortable dans l'opinion internationale que les Américains devaient à Bush est débloquée par la seule arrivée de son remplaçant, dont les idées et actes -s'attaquer immédiatement au symbole Guantanamo- annoncent peut-être en partie les évènements de 2011) que culturel (contexte historique interne US et aussi occidental) . Certes, pour Obama l'état de grâce a fini par couler, et bien couler, cependant je crois savoir, et cela me semble plus symptomatique que la côte de popularité en yoyo d'Obama, qu'à cette date il n'y a toujours pas de dynamique conservatrice tenant debout face au démocrate pour les prochaines présidentielles. Les fameux Tea Party, notamment, ne constitueraient plus l'éventualité sérieuse qu'ils ont pu incarner, peut-être à cause du ridicule de leaders ayant une étrange propension à finir par se réclamer d'une rencontre relativement directe avec un Jesus Christ prônant le libéralisme économique.^^

Citation :
Un jeu où pour gagner il ne fallait pas jouer, ainsi que le montre le succès fulgurant de la Chine, désormais deuxième puissance mondiale sans ennemis déclarés ou particulièrement actifs.
Découvrant avec stupeur, en 2010-2011, le phénomène de luttes sociales dont les travailleurs du bas de l'échelle ne sortent pas forcément perdants. Avec, à terme, un impact possible sur la productivité inhumaine du pays? On verra...

Citation :
Puis, fin 2010, un vendeur de fruits s'est immolé en Tunisie, et, sans le savoir, a marqué le début d'une période de transition majeure. La série de révolutions, aussi connue sous le nom de Printemps Arabe, qui a secoué le Mashrek et le Maghreb durant l'hiver et le printemps 2011, ont été une révolution stratégique changeant brusquement la donne dans la région qui concentrait depuis dix ans les intérêts de l'Occident et d'Al Qaeda. Révolutions rapides, suffisamment bien gérées par les éminences grises Tunisiennes et Egyptiennes pour provoquer des changements locaux et prendre de court les grandes puissances.
Dans une perspective plus globale, sans doute faut-il interroger le rôle grandissant et inédit dans l’histoire, joué par le réseau. Internet était déjà un véhicule médiatique lors de l'invasion de l'Afghanistan et de la dernière guerre du golfe (enfin, je n'en ai pas de preuve, mais si on a commenté tout ça en direct sur des forums francophones peuplés de collégiens fans de Stargate, je trouverais bizarre que le web anglophone en règle générale n'en ait pas fait X fois plus) , il a eu un rôle grandissant bien qu'insuffisant lors du "Printemps Iranien avorté" de 2009, et avec l'explosion de Facebook, il est souvent décrit comme déterminent dans la persistance sur le long terme des premiers troubles sérieux du Printemps Arabe. En moyenne, la plupart des générations au pouvoir sont un peu paumées face au facteur internet et à son utilisation, celles qui n'ont jamais vécu sans ordinateur n'y sont pas encore, au pouvoir, et se servent souvent de cette aisance pour ridiculiser leurs autorités sur ce terrain (internaute moyen vs Hadopi techniquement neutralisé avant même son lancement pour quiconque se donnant la peine de googler "comment rouler Hadopi") .

Internet devient aussi une bête noire en Chine, en Iran... partout où la population cherche un peu d'air, tandis qu'en des délais fulgurants, de quasi-étudiants comme Zuckerberg deviennent des personnalités mondiales, détentrices d'un pouvoir crucial et en expansion.

Citation :
a permis au bloc continental, assisté du Royaume-Uni et privé de l'Allemagne, de prendre pour la première fois ses responsabilités militaires sur une action intense et de longue durée, rappelant à une Europe surprise puis au reste du monde que 60 ans de paix n'ont pas effacé 2000 ans de guerres.
Quand on pense qu'il y a moins de cent ans, des dizaines de milliers de civils occidentaux conscrits périssaient quotidiennement à Verdun et ailleurs, pour quelques mètres de boue, pendant plusieurs années, et pouvaient facilement finir fusillés sommairement par les leurs pour avoir vaguement évoqué l'idée de leurs droits et dignité, c'est un étrange fait de société qu'aujourd'hui, tout décès d'un militaire volontaire et professionnel sur terrain d'opération fasse l'objet d'une enquête se traduisant toujours, médiatiquement, comme le jugement impérieux et impitoyable de la société toute entière sur les milieux de décision militaires recroquevillés dans leur coin, et que le facteur temps dans la guerre soit devenu si déroutant pour les gens. Je veux dire, ma grand-mère, adolescente jetée sur les routes de l'Exode, a encore toute sa tête pour le raconter. Elle n'est pas la seule, loin de là. Mais on a peine à croire que cette France contemporaine ait été dans l'état qu'on sait en 1944, comme si cette mémoire s'était perdue en avance. Peut-être le signe de l'isolement de nos anciens dans leurs mouroirs collectifs meublés RDA...

Citation :
Les résultats parlent d'eux-mêmes, et montreront très probablement que la décision de renverser le dictateur Libyen a été l'un des meilleurs investissements politiques et économiques de ce début de siècle.
En remplaçant, à la TV, l'image d'Alliot-Marie suggérant à l'Assemblée de prêter des CRS à Ben Ali pour mater les Tunisiens, par celle de foules d'un pays musulman agitant plusieurs drapeaux français (et aucune bannière étoilée en flammes) , Sarkozy semble en effet avoir mené son affaire à terme, d'une manière qui pour une fois l'inscrit à coup sûr dans l'histoire. D'autant plus qu'à plusieurs reprises tandis que l’essoufflement kadhafiste se faisait attendre, on a cru que l'affaire allait se retourner contre lui en virant au désastre. Paradoxalement, reste à savoir dans l'escarcelle de quel courant politique/gouvernement basculera ce leg en 2012-2017.

Il est vrai qu'Outre-Atlantique, où l'on est habitué à voir le drapeau cramer en toute occasion depuis des années, et les peuples pas franchement emballés par les conditions de leur libération, on doit accueillir avec une perplexité légèrement nerveuse cette alliance "joyeuse" avec le CNT et la population Libyenne, sans intervention de rhétorique religieuse, sans mauvais rôle par rebond, si près dans le temps et l'espace des désastres Irakien et Afghan. C'était un effet possible du remplacement d'un Bush par un Obama.

On a aussi vu que l'opposition politique de la Russie et de la Chine pouvait finalement se révéler moins périlleuse que prévue dans un contexte international où la force est employée.

Citation :
Ainsi, il pourrait être envisageable que la chute de Tripoli définisse bien la fin de l'ère entamée par la destruction des Tours Jumelles. La violence a monté clairement ses limites comme outil au service de concepts incorporels, tandis que la force appliquée dans un but défini engendre des succès quantifiables pour les Etats prêts et capable de la mettre en œuvre. Nous pourrions donc assister, au cours des années à venir, à un renouveau de la puissance occidentale, sous la forme d'un continent nord-américain utilisant l'ONU en tant qu'outil politique et diplomatique et d'un continent européen acceptant finalement la part militaire de ses responsabilités internationales. Un tel bouleversement stratégique serait à même de changer foncièrement la donne, puisque la balance pourrait quitter la Chine et revenir sur l'Atlantique Nord. Cependant, un obstacle majeur reste à surmonter pour aboutir à un tel changement de paradigme, à savoir la crise économique majeure actuellement subie, et qui pousse à des politiques d'austérité et d'isolationnisme qui mettraient en danger ce phénomène de changement dans sa totalité.

Si, au contraire, les capitales occidentales sont prêtes à prendre des risques, alors les conséquences du Printemps Arabe ne seraient pas centrées sur Damas, Le Caire ou Tripoli, mais sur Washington, Paris, Londres et Berlin. Une ironie qu'il serait risqué de prendre à la légère...

(Sur un plan peut-être plus symbolique qu'autre chose, l'élimination de Ben Laden par un commando US, un temps record après qu'Obama ait promu un nouveau mode d'intervention au Moyen-Orient, plus orienté moustique que mastoc, peut également être cité)

Des choses me dérangent dans ta conclusion;
-ici, comme dans le reste de ton post (fort intéressant) , je trouve que le facteur crise économique mondiale semble un peu secondaire.
-je ne vois pas très bien comment tu viens à estimer que le dossier des guerres révolutionnaires Arabes pourrait avoir un tel impact pour l'Occident vis-à-vis de la question classique et à priori insoluble de l'industrie/économie/démographie Chinoise.
-n'enterres-tu pas un peu vite la question moyen-orientale au moyen des évènements de Tunis/Tripoli/Le Caire quand, d'une part, de nombreux révolutionnaires Tunisiens et Égyptiens (sans doute des Libyens suivront-ils) se désillusionnent déjà de la tournure de leurs révolutions, jusqu'à parfois en périr dans des échauffourées spécifiques contre les autorités-à-priori-post-dictature, et que d'autre part, on ne voit pas très bien ce qui empêchera les Talibans de reprendre instantanément chaque mètre Afghan que la Coalition quittera bientôt, un Afghanistan où une loi légalisant le viol des Afghanes par leurs époux a été tranquillement votée au nez des internationaux occupant le pays, en plein état de grâce d'Obama? Sans oublier que l'échec d’apparence inévitable sur ce terrain s'accompagne de la persistance du régime Iranien, stable quoique décrépit, du régime Syrien, avec son lot de troubles, de l'imbroglio Pakistanais, dont le sac de noeuds à propos de la localisation de Ben Laden est parlant, de l'Irak nouveau, dont le visage après le retour de l'indépendance totale est à peu près imprévisible, etc...

Pour faire mon geek, je rappelle que la fin de la décennie lance aussi l'exploitation privée de l'espace orbital jusqu'à la Lune là où les états se désengagent, et, conjuguée à cette ère du réseau dont la maturité à échelle sociétale reste à découvrir, cette nouveauté passée inaperçue de nos jours pourrait, d'ici à ce que la moyenne des users actuels du forum atteigne la cinquantaine, aussi bien ne mener à rien de particulier que recomposer considérablement la logique des moyens, forces, enjeux, de toute la géopolitique humaine.








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MessageSujet: Re: 2001-2011 : fin d'une décennie   2001-2011 : fin d'une décennie EmptyMer 7 Sep 2011 - 10:55

Citation :
Il me semble tout de même qu'il existe des nuances de taille : il a fallu attendre un certain temps après la phase de conquête de la troisième guerre du golfe, pour qu'une partie de l'Occident (notamment France) fasse tomber le clivage et revienne à son rôle classique vis-à-vis des USA, un temps suspendu en raison des crises cristallisées par W. Bush. Par ailleurs, cette fameuse troisième guerre du golfe est une sorte de gros point d'interrogation au milieu de cette décennie dont tu as présenté la coloration géopolitique. De ce que j'en ai lu, ce n'est qu'après avoir été livré au chaos que des factions islamistes ont commencé à se renforcer en Irak. Celui de Saddam Hussein n'a jamais été, à priori, réellement connecté à cette nébuleuse. Jouant du ressort Arabes = 11 septembre, l'administration Bush a fait d'un dictateur militarisé et occidentalisé, qui ne supportait pas plus les islamistes que toute autre velléité de contre-pouvoir, un financeur de Ben Laden.
Personnellement, je ne considère pas l'offensive contre Saddam comme une "guerre". Un jeu de massacre unilatéral où il y avait des cibles contre des joueurs de jeu d'arcade. La guerre en Irak n'a véritablement commencé qu'après le début de l'occupation, lorsque le ressentiment provoqué par une attaque injustifiée a servi les desseins de la nébuleuse en question. Donc, là-dessus, on est d'accord. Après, quant au rôle "classique" de la France par rapport aux U.S., je ne suis pas sûr qu'il s'agisse véritablement de celui que l'on voit actuellement. En tout cas, pas complètement. Tout au cours de la Guerre Froide, il y a eu un certain antagonisme plus ou moins amical entre ces deux pays, marqué par la politique d'indépendance stratégique française initiée par de Gaulle.

Citation :
Un évènement lié à cela et tout de même majeur dans cette décennie est l'élection d'un noir démocrate à la présidence US, tant sur le plan politique (la position très inconfortable dans l'opinion internationale que les Américains devaient à Bush est débloquée par la seule arrivée de son remplaçant, dont les idées et actes -s'attaquer immédiatement au symbole Guantanamo- annoncent peut-être en partie les évènements de 2011) que culturel (contexte historique interne US et aussi occidental) . Certes, pour Obama l'état de grâce a fini par couler, et bien couler, cependant je crois savoir, et cela me semble plus symptomatique que la côte de popularité en yoyo d'Obama, qu'à cette date il n'y a toujours pas de dynamique conservatrice tenant debout face au démocrate pour les prochaines présidentielles. Les fameux Tea Party, notamment, ne constitueraient plus l'éventualité sérieuse qu'ils ont pu incarner, peut-être à cause du ridicule de leaders ayant une étrange propension à finir par se réclamer d'une rencontre relativement directe avec un Jesus Christ prônant le libéralisme économique.^^
Guantanamo n'a pas été fermé, malgré les promesses d'Obama, si je ne m'abuse. Ensuite, le cynisme et la morosité viennent, je pense, davantage de la crise économique et surtout de sa gestion qui a renfloué des banques sans changer le système.

Citation :
Découvrant avec stupeur, en 2010-2011, le phénomène de luttes sociales dont les travailleurs du bas de l'échelle ne sortent pas forcément perdants. Avec, à terme, un impact possible sur la productivité inhumaine du pays? On verra...
Vu que la Chine a déjà commencé à délocaliser le travail le plus basique chez certains de ces voisins, on pourrait effectivement voir "l'atelier du monde" commencer une transition vers la création d'une classe moyenne. Si celle-ci peut se former et ne pose pas de trop gros soucis politiques, la Chine pourrait se lancer dans la même voie que le Japon et commencer la conception indigène de produits avancés de grande distribution. La stratégie de Beijing me semble cohérente.

Citation :
Dans une perspective plus globale, sans doute faut-il interroger le rôle grandissant et inédit dans l’histoire, joué par le réseau. Internet était déjà un véhicule médiatique lors de l'invasion de l'Afghanistan et de la dernière guerre du golfe (enfin, je n'en ai pas de preuve, mais si on a commenté tout ça en direct sur des forums francophones peuplés de collégiens fans de Stargate, je trouverais bizarre que le web anglophone en règle générale n'en ait pas fait X fois plus) , il a eu un rôle grandissant bien qu'insuffisant lors du "Printemps Iranien avorté" de 2009, et avec l'explosion de Facebook, il est souvent décrit comme déterminent dans la persistance sur le long terme des premiers troubles sérieux du Printemps Arabe. En moyenne, la plupart des générations au pouvoir sont un peu paumées face au facteur internet et à son utilisation, celles qui n'ont jamais vécu sans ordinateur n'y sont pas encore, au pouvoir, et se servent souvent de cette aisance pour ridiculiser leurs autorités sur ce terrain (internaute moyen vs Hadopi techniquement neutralisé avant même son lancement pour quiconque se donnant la peine de googler "comment rouler Hadopi") .

Internet devient aussi une bête noire en Chine, en Iran... partout où la population cherche un peu d'air, tandis qu'en des délais fulgurants, de quasi-étudiants comme Zuckerberg deviennent des personnalités mondiales, détentrices d'un pouvoir crucial et en expansion.
D'accord avec toi là-dessus, Internet a changé les règles du jeu, et les politiques s'en rendent compte : je pense ici à Hillary Clinton qui a quasiment ordonné à Twitter de retarder une interruption technique de leurs services lors de ce printemps Iranien avorté, juste parce que leur système était le principal moyen de communication vers l'extérieur des manifestants. Après, il reste à voir comment les gouvernements se positionneront à long-terme face aux réseaux, une fois que les générations montantes arriveront au pouvoir : y aura-t-il une tolérance de la part des anciens d'usenet et de Wanadoo, ou bien une utilisation de ce "bon sens informatique" pour mieux policer le système ? Là, je ne sais pas, mais ça pourrait être "fun" d'assister à des cyberguerres du XXIème siècle entre mégacorporations et mèmes hors-la-loi.

Citation :
Quand on pense qu'il y a moins de cent ans, des dizaines de milliers de civils occidentaux conscrits périssaient quotidiennement à Verdun et ailleurs, pour quelques mètres de boue, pendant plusieurs années, et pouvaient facilement finir fusillés sommairement par les leurs pour avoir vaguement évoqué l'idée de leurs droits et dignité, c'est un étrange fait de société qu'aujourd'hui, tout décès d'un militaire volontaire et professionnel sur terrain d'opération fasse l'objet d'une enquête se traduisant toujours, médiatiquement, comme le jugement impérieux et impitoyable de la société toute entière sur les milieux de décision militaires recroquevillés dans leur coin, et que le facteur temps dans la guerre soit devenu si déroutant pour les gens. Je veux dire, ma grand-mère, adolescente jetée sur les routes de l'Exode, a encore toute sa tête pour le raconter. Elle n'est pas la seule, loin de là. Mais on a peine à croire que cette France contemporaine ait été dans l'état qu'on sait en 1944, comme si cette mémoire s'était perdue en avance. Peut-être le signe de l'isolement de nos anciens dans leurs mouroirs collectifs meublés RDA...
Là, je pense qu'il faut critiquer Mai 68 et le groupement de baba-cool que l'on s'est pris, qui, au lieu de proposer une réflexion critique sur les concepts de guerre, de nation, de patrie, etc., ont juste pris ce qui n'avait pas marché avant et foncé dans l'extrême inverse. D'où, en France, l'idée reçue qu'aimer sa patrie est réservé à l'extrême-droite et aux racistes/xénophobes/fans de Mallozzi/skinheads, etc. Néanmoins, j'ai été agréablement surpris par la réaction de la classe politique lorsqu'une certaine personne a suggéré de remplacer le défilé militaire du 14 juillet par "un défilé citoyen" genre "ouais, man, prends une autre fleur". Il ne faut surtout pas retomber dans le nationalisme qui a foutu l'Europe en l'air, mais se reposer seulement sur les bons sentiments, ça ne fonctionne pas. Si vis pacem, para bellum.

Citation :
En remplaçant, à la TV, l'image d'Alliot-Marie suggérant à l'Assemblée de prêter des CRS à Ben Ali pour mater les Tunisiens, par celle de foules d'un pays musulman agitant plusieurs drapeaux français (et aucune bannière étoilée en flammes) , Sarkozy semble en effet avoir mené son affaire à terme, d'une manière qui pour une fois l'inscrit à coup sûr dans l'histoire. D'autant plus qu'à plusieurs reprises tandis que l’essoufflement kadhafiste se faisait attendre, on a cru que l'affaire allait se retourner contre lui en virant au désastre. Paradoxalement, reste à savoir dans l'escarcelle de quel courant politique/gouvernement basculera ce leg en 2012-2017.

Il est vrai qu'Outre-Atlantique, où l'on est habitué à voir le drapeau cramer en toute occasion depuis des années, et les peuples pas franchement emballés par les conditions de leur libération, on doit accueillir avec une perplexité légèrement nerveuse cette alliance "joyeuse" avec le CNT et la population Libyenne, sans intervention de rhétorique religieuse, sans mauvais rôle par rebond, si près dans le temps et l'espace des désastres Irakien et Afghan. C'était un effet possible du remplacement d'un Bush par un Obama.

On a aussi vu que l'opposition politique de la Russie et de la Chine pouvait finalement se révéler moins périlleuse que prévue dans un contexte international où la force est employée.
Un pari qui a fonctionné, en effet. Par contre, côté essoufflement et enlisement, je vais un peu râler, mais ces termes n'étaient utilisés que par les gros journaux qui n'avaient juste pas de grosse bataille à montrer. Ayant suivi d'assez près les évènements, je peux t'assurer que le seul moment où un enlisement était à craindre était le siège de Misrata. Ensuite, une fois que les rebelles avaient réussi à casser les lignes loyalistes, la progression a été continue et, de façon surprenante, assez efficace. Ils ont fait preuve d'une stratégie visant à occuper progressivement le terrain, capturant ville après ville logiquement avec une bonne maîtrise des problèmes logistiques. Pas de bataille rangée au coin d'une dune entre le gros des forces de chaque côté, mais une dynamique stratégique que tous les observateurs spécialisés admettaient comme en faveur des rebelles. La surprise a été la prise brutale de Tripoli, arrivée sans qu'on la voie venir et bien moins sanglante que prévue.

Il est difficile de dire comment le foutoir Libyen va se solder, mais au moins, on a bénéficié, en tant qu'Occidentaux, d'un énorme bonus en termes de relations publiques avec les populations locales, tandis que les U.S. ont pu voir, comme tu le dis, des arabes agiter leur drapeau de façon joyeuse et remercier Obama.

Remplacement Bush par Obama ? Je ne sais pas s'il s'agit de la véritable cause. Disons plutôt qu'il y a eu une opportunité, et que, pour l'instant, elle a été saisie efficacement. Côté opposition politique, il ne faut pas se faire d'illusions là-dessus : j'ignore ce qu'on a donné à la Chine, mais la Russie a été achetée par la vente de quatre navires de projection et de commandement français ultra-modernes, qui vont donner à Moscou une capacité de projection stratégique qu'elle n'a pas eu depuis des décennies, la replaçant dans la catégorie des poids-lourds militaires (lire : ceux qui peuvent te balancer une division blindée sur tes côtes au cas où tu les déranges, catégorie qui ne contient que les U.S., la France et peut-être les Brits).

Citation :
(Sur un plan peut-être plus symbolique qu'autre chose, l'élimination de Ben Laden par un commando US, un temps record après qu'Obama ait promu un nouveau mode d'intervention au Moyen-Orient, plus orienté moustique que mastoc, peut également être cité)

Des choses me dérangent dans ta conclusion;
-ici, comme dans le reste de ton post (fort intéressant) , je trouve que le facteur crise économique mondiale semble un peu secondaire.
-je ne vois pas très bien comment tu viens à estimer que le dossier des guerres révolutionnaires Arabes pourrait avoir un tel impact pour l'Occident vis-à-vis de la question classique et à priori insoluble de l'industrie/économie/démographie Chinoise.
-n'enterres-tu pas un peu vite la question moyen-orientale au moyen des évènements de Tunis/Tripoli/Le Caire quand, d'une part, de nombreux révolutionnaires Tunisiens et Égyptiens (sans doute des Libyens suivront-ils) se désillusionnent déjà de la tournure de leurs révolutions, jusqu'à parfois en périr dans des échauffourées spécifiques contre les autorités-à-priori-post-dictature, et que d'autre part, on ne voit pas très bien ce qui empêchera les Talibans de reprendre instantanément chaque mètre Afghan que la Coalition quittera bientôt, un Afghanistan où une loi légalisant le viol des Afghanes par leurs époux a été tranquillement votée au nez des internationaux occupant le pays, en plein état de grâce d'Obama? Sans oublier que l'échec d’apparence inévitable sur ce terrain s'accompagne de la persistance du régime Iranien, stable quoique décrépit, du régime Syrien, avec son lot de troubles, de l'imbroglio Pakistanais, dont le sac de noeuds à propos de la localisation de Ben Laden est parlant, de l'Irak nouveau, dont le visage après le retour de l'indépendance totale est à peu près imprévisible, etc...

Pour faire mon geek, je rappelle que la fin de la décennie lance aussi l'exploitation privée de l'espace orbital jusqu'à la Lune là où les états se désengagent, et, conjuguée à cette ère du réseau dont la maturité à échelle sociétale reste à découvrir, cette nouveauté passée inaperçue de nos jours pourrait, d'ici à ce que la moyenne des users actuels du forum atteigne la cinquantaine, aussi bien ne mener à rien de particulier que recomposer considérablement la logique des moyens, forces, enjeux, de toute la géopolitique humaine.
L'élimination de Bennie est effectivement plus un symbole qu'un évènement en soi, mais, oui, ça sera sûrement l'évènement utilisé dans les livres d'histoires pour clore la page du 11 septembre. Bonne coïncidence que ça soit arrivé peu avant la révolution Libyenne.

Les révoltes en Tunisie et en Egypte sont, pour ainsi dire, sans grande conséquence et ne provoqueront pas de changement majeur à mon avis, pour la raison qu'il n'y a pas eu assez de sang versé. Les fusibles médiatiques ont sauté, mais les éminences grises restent en place. Après, en Libye, cela risque d'être plus dur de faire un "on continue comme avant, mais avec de nouvelles têtes", lorsqu'une grande partie de la population est armée jusqu'au dents et a prouvé qu'elle était capable d'argumenter longuement face à des mitrailleuses lourdes... En plus, le CNT sait parfaitement qu'il ne pourra rester au pouvoir que si les Occidentaux continuent à débloquer l'argent et soutiennent activement les efforts de reconstruction, donc seront plus à même d'écouter les "suggestions amicales" de ces pays. Pays dont l'intérêt est ici de promouvoir la création d'un pays qui réussit économiquement, ne serait-ce que pour convaincre les autres que bosser avec les Occidentaux ramène de l'honneur ET du pain honnêtement gagné dans l'assiette.

L'Afghanistan était, depuis 2003, une défaite. On a perdu, et on ne l'a pas encore admis officiellement. Je suis désolé pour les habitant(e)s locaux, mais on ne peut plus rien faire, vu la façon dont on a merdé lors de la gestion post-conflit. On va devoir arrêter les frais, et se tirer la queue entre les jambes (enfin, au moins, pour la France, ça aura servi de bon terrain d'entraînement à l'Armée de Terre sans coûter trop de vies humaines, 75 en 10 ans, c'est -soyons honnêtes- pas énorme du tout en contrepartie de l'expérience opérationnelle fournie). La Syrie, je ne sais pas comment ça va se finir, mais il y a effectivement peu de chance que l'on double le score facilement, pour la simple raison que le soutien russe est beaucoup plus important, et que les rebelles ne sont ni organisés, ni prêts à appeler l'ONU à l'aide pour le moment. Pour ce qui est de l'Iran, mon opinion est qu'il s'agit de la principale puissance du Moyen-Orient, et le plus tôt on l'acceptera, le mieux ça sera. Leur façade d'intégrisme religieux ne me semble être rien de plus qu'une façade, vu la finesse avec laquelle ils jouent Russie et Chine pour contrer l'influence de l'UE et des US. Je doute qu'ils sacrifient tout pour une guerre, et même dans ce cas-là, les systèmes de défense antimissile se perfectionnent beaucoup plus vite que leur efforts balistiques, donc je doute qu'ils représentent une menace directe pour nous. Je les vois bien finir avec une politique d'incertitude nucléaire équivalente à celle d'Israël, créant une guerre froide entre ces deux puissances. Ce qui serait "amusant" serait que beaucoup de pays voisins ne sauraient pas avec qui s'aligner, détestant de façon égale ces deux pays. Enfin, je pense que, ici, le soft power est plus adapté due le hard pour gérer Téhéran.

Enfin, pour ce qui est des premiers spatioports privés qui se développent, j'ai aussi beaucoup d'attentes, et j'espère voir avant d'être à la retraite des vols réguliers et commerciaux. Qui sait, peut-être aussi des industries orbitales voire lunaires ! Qu'on rentre dans la SF de plain-pied !
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Warrius
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MessageSujet: Re: 2001-2011 : fin d'une décennie   2001-2011 : fin d'une décennie EmptyMer 7 Sep 2011 - 18:20

Guantanamo, Gitmo pour les intimes, était composées de deux éléments distincts : la base aéronavale qui est là depuis 150 ans et la prison de haute sécurité qui a été mise en place dans un secteur non utilisé de la base après le 11 septembre 2001.
La base aéronavale, les USA ont tout fait pour la conserver face au castrisme, c'est pas maintenant qu'ils vont la lâcher ... Par contre la prison a bel et bien été fermée en juin 2010, comme l'avait promis Obama. L'Agence utilisait cette prison pour mener ses interrogatoires sur les terroristes potentiels emprisonnés là-bas en se basant sur une subtilité juridique quand à la nature du sol où ils se trouvaient : sol américain car base militaire américaine, mais pays étranger donc possibilité d'intervenir (la CIA a interdiction de mener des opérations sur le sol des USA, même si elle a quelques opérations de surveillances plus ou moins bien tolérées ...). Donc là dessus, les promesses ont été tenues.

PS : je suis HS, j'ai pas le courage de lire la sute de ta réponse Rufus, je lirai ça plus tard ...
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Rufus Shinra
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MessageSujet: Re: 2001-2011 : fin d'une décennie   2001-2011 : fin d'une décennie EmptyJeu 8 Sep 2011 - 8:35

Selon notre très cher Wiki, le camp est toujours en activité :
Citation :
On Jan 7, 2011, President Obama signed the 2011 Defense Authorization Bill which contains provisions preventing the transfer of Guantanamo prisoners to the mainland or to other foreign countries, and thus effectively stops the closure of the detention facility. However he strongly objected to the clauses and stated that he would work with Congress to oppose the measures.[16] U.S. Secretary of Defense Gates said during a testimony before the US Senate Armed Services Committee on February 17, 2011: “The prospects for closing Guantanamo as best I can tell are very, very low given very broad opposition to doing that here in the Congress.”[17]

"Le 7 janvier 2011, le président Obama signa le décret d'autorisations de la Défense, dans lequel certains éléments empêchaient le transfert de prisonniers de Guantanamo vers le continent ou d'autres pays étrangers, stoppant ainsi la fermeture du centre de détention. Il s'est cependant opposé fortement à ces clauses et a indiqué qu'il travaillerait avec le Congrès en vue de s'opposer à ces mesures. Le Secrétaire à la Défense Gates a indiqué devant le Comité Sénatorial pour les Forces Armées, le 17 février 2011, que "les chances de fermer Guantanamo sont, autant que je le sache, très, très faible, étant donné la très large opposition à une telle action ici-même au Congrès"."
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