Planet of the Apes (2001)

Un bon film que j'ai bien apprécié, d'autant qu'il est plus fidèle au livre que l'adaptation dans laquelle joue Charlton Heston.

Il n'était pas évident de reprendre le rôle après qu'un aussi grand acteur que Mr Heston l'ait endossé, mais Mark Wahlberg s'en sort bien et donne du corps à son personnage.

Les effets spéciaux sont réussis, les "singes" aussi. Helena Bonham Carter est surprenante dans son rôle d'Ari. C'est un rôle très à contre-courant de ceux que privilégie d'habitude l'actrice, mais ce changement est loin de la desservir. Quant à Michael Clarke Duncan, il troque son apparence de gros nounours pour celle d'un magnifique gorille ^^

Je suis très loin d'être fan de l'univers de Tim Burton, que je trouve hyper glauque et angoissant, mais sur ce film-là, il a mon aval car il a réussi à "rajeunir" le film tout en lui gardant sa saveur et son côté rêve (enfin plutôt cauchemar ^^).

Bon, ce n'est pas le meilleur film de science-fiction que j'ai vu, mais j'apprécie de le revoir de temps en temps.

Ce qui me laisse toujours perplexe par rapport à ce Planet of the Apes 2001, c'est tout simplement le fait qu'il s'agisse d'un Burton. Ho, pas qu'il soit mauvais. Mais... il y a clairement quelque chose en deça, pour moi, d'un Burton "normal". L'esthétique (quoique passe-partout et pas très personnelle) est là : l'aspect astronautique futuriste, les Singes épatants de réalisme et le visuel de leur société... mais il manque le... sel Burton. Plus encore, on retrouve des senteurs de recettes hollywoodiennes. Le rôle de potiche canon d'Estalla Warren et la romance à deux balles qui en résulte, par exemple, sont assez peu dignes de Burton à mon sens. Le non-féminisme était déjà très net dans le premier film... heureusement qu'il y a Ari pour sauver les meubles, très honorablement sur le plan du jeu d'acteur mais pas pour le script, car là encore on peut regretter une genèse un peu téléphonée : d'emblée elle ne vit et ne meurt que pour les Humains, blablabla... moi, je l'aurais plutôt vu neutre à la base à l'égard des Humains, et subir une électrisation tant mentale que physique au contact de Davidson, avant d'évoluer au coeur d'événements précipités qu'elle est obligée de vivre.

Ensuite, même si je ne reproche pas au film certaines choses que lui reprochent les puristes (les Humains parlent... mais ce film a une démarche plus formellement réaliste que celle, symbolique, du film de 1968, de plus le background n'est pas le même et donc n'aboutit pas au même point) , on peut regretter qu'il n'existe aucun équivalent sérieux, dans ce remake, à l'atmosphère de post-apocalyptique original du premier film, mêlant dénonciation de la course aux armes nucléaires, et illustration du racisme et de la bêtise des institutions médiocres et aveugles, qui tout à la fois gèrent la cité et dictent leur vérité scientifique et intellectuelle sur la seule base de leur dogme religieux et sociétal, mêlant un lourd exercice du pouvoir matériel à une pseudo-compétence spirituelle autoproclamée... ici, il y a bien sûr cette lutte pour la libération des esclaves Humains mais je trouve la forme un peu trop lisse, un peu trop naïve, un peu trop fluide et monochrome. C'est "trop simple".

On retrouve aussi un peu de cet étrange trait de caractère de l'oeuvre Planète des Singes depuis le roman originel jusqu'au Burton, en passant par la saga classique : les personnages (et les auteurs à travers eux) qui s'excitent complètement sur une espèce de patriotisme Humain doublé d'un certain complexe de supériorité, et qui semble leur prendre vraiment aux tripes comme si ça relevait de la réalité alors qu'ils ne l'opposent jamais, je le rappelle... qu'à une nation Singe imaginaire!
On sent bien ce petit plaisir arrogant transparaître quand Davidson explique que ce n'est pas de la sorcellerie mais de la science, quand le patriarche mourant vante notre grand pouvoir, etc. C'est une perspective qui rythme toute la franchise Planet of the Apes depuis longtemps (jusqu'à devenir limite orgasmique dans le passage de l'Humain face au parlement Singe dans le roman de Boulle) , mais c'est quand même étrange. Un peu de propagande là-dedans, dans le sens auto-déclaration d'amour du genre Humain pour sa civilisation technique avancée, peut-être?

A cela s'ajoutent quelques invraisemblances qui minent notre capacité à se laisser absorber : pourquoi, après plusieurs siècles ou milliers d'années passés sur un monde isolé pour passer du primate à l'être plus avancé que le film dépeint, nos singes s'expriment-ils dans un parfait anglais du début XXIème siècle? Impossible d'imaginer une facilité du film pour que le spectateur comprenne leur langue sans sous-titres, puisque c'est manifestement bel et bien la langue natale de Léo qu'ils parlent. Autre chose, et elle est belle celle-là, d'où viennent-ils, ces chevaux? Il y avait une écurie avec des ballots de paille et des stocks d'avoine, dans les soutes de la station spatiale?

Par contre, ce que j'ai bien aimé dans le Burton, c'est le peu d'anthropomorphisation des Singes évolués, visible lorsque plusieurs d'entre eux se mettent à éructer et à sautiller autour de la table sans raison humainement perceptible, par exemple. Au début, on est tenté d'y voir des êtres un peu simples et primitifs, mais ça passe si on se fait la réflexion qu'au fond, des Humains qui applaudissent n'ont pas l'air beaucoup moins cons, à taper frénétiquement dans leurs mains. C'est vrai après tout, quoi de plus enfantin, puéril et primaire comme geste Humain, qu'un applaudissement? Si des aliens voyaient cela, ça leur ferait sans doute le même effet que l'attitude des Singes pour nous.
La fin est également sympathique en laissant la porte ouverte à plusieurs interprétations, dont un retour aux sources du roman de Pierre Boulle.

Mais au final, je retiens donc surtout de ce titre un bon film d'action et d'aventure sur fond d'épopée morale gentillette, avec une esthétique à un tiers anticipation spatiale et aux deux autres tiers fantasy atypique, synthèse très réussie bien que peu Burtonienne au final (elle est vraiment d'un "calibre" très commun comparé aux deux Batman de Burton, à son Edward aux mains d'argent, à Mars Attacks! , etc) , et une capacité de divertissement efficace malgré la présence de simplicités, de cordes hollywoodiennes et d'invraisemblances. C'est également la quasi-disparition de toute lecture sous-jacente, il suffit de lire mon comm sur le film de 68 (en section anticipation) pour se rendre compte en comparaison de la disparition de ce trait d'expression ici : en matière de propos et d'interprétation, il n'y a pratiquement plus rien à dire, ce qui ne laisse que du divertissement avec une sauce engagée tellement explicite et immédiate (la guerre d'indépendance des esclaves) qu'il est difficile de trouver quelque chose d'intéressant à écrire dessus.
Évitez de le voir comme un Burton, parce qu'il a les épaules un peu trop frêles pour ça.

Citation :

Un bon film que j'ai bien apprécié, d'autant qu'il est plus fidèle au livre que l'adaptation dans laquelle joue Charlton Heston.

C'est sûr.

Citation :

Il n'était pas évident de reprendre le rôle après qu'un aussi grand acteur que Mr Heston l'ait endossé, mais Mark Wahlberg s'en sort bien et donne du corps à son personnage.

Les effets spéciaux sont réussis, les "singes" aussi. Helena Bonham Carter est surprenante dans son rôle d'Ari. C'est un rôle très à contre-courant de ceux que privilégie d'habitude l'actrice, mais ce changement est loin de la desservir. Quant à Michael Clarke Duncan, il troque son apparence de gros nounours pour celle d'un magnifique gorille ^^

Je suis d'accord, les acteurs sont effectivement plutôt biens. Même Estella Warren ne pèche pas spécialement malgré le rôle assez naze dont elle écope.

Citation :

Je suis très loin d'être fan de l'univers de Tim Burton, que je trouve hyper glauque et angoissant

Je te rassure : c'est fait exprès! Enfin, pas de faire du glauque pour du glauque (quoique on pouvait commencer à se poser la question avec son projet de Superman "dark" qui n'a finalement pas vu le jour, et c'est peut-être mieux ainsi car Superman n'est pas Batman et son style a toujours été non pas sombre et torturé, mais lumineux, idéaliste et optimiste pour autant que je le sache) , mais d'utiliser la noirceur pour faire passer beaucoup d'émotions troubles, puissantes. L'une des choses que je reproche à ce Planet of The Apes pour ma part, c'est justement de ne pas, en tant que Burton, avoir assez le goût d'un Burton. Il manque d'une certaine énergie déjantée, d'une certaine saveur coupable.

Citation :

Bon, ce n'est pas le meilleur film de science-fiction que j'ai vu, mais j'apprécie de le revoir de temps en temps.

Idem!

Citation :

Un bon film que j'ai bien apprécié, d'autant qu'il est plus fidèle au livre que l'adaptation dans laquelle joue Charlton Heston.

Justement non, il n'y a que la fin qui est plus fidèle que la série première. Etre fidèle ne se résume pas qu'à la fin.

Le film de Burton est incompréhensible dans sa trame sur l'évolution des singes à cause d'une erreur navrante sous les traits du voyage temporel...

Aussi bien dans le livre que dans la première série, ce saut dans le temps est du au fait qu'ils aient voyagé en vitesse relativiste et donc tout découle de ça (pendant que pour eux quelques temps passent, à l'extérieur des siècles défilent). Dans la version de Burton, on se retrouve avec un truc totalement incompréhensible si on se borne au film et à rien d'autre.

Dans sa mise en scène, son jeu d'acteur et sa légèreté, ce film s'en sort avec les honneurs. En revanche, si on cherche à comprendre l'enchevêtrement d'évènements amenant au final, il est impossible de comprendre cette finalité sans extrapoler avec le roman et faire abstraction de l'erreur du début du film.
Donc film qui se regarde avec intérêt mais pour ma part en deçà de la série d'origine qui même si elle prend des libertés (elle aussi), par rapport au roman, a le mérite de véritablement écrire une fresque propre et épique d'un monde qui a changé du tout au tout. (et dont on peut déduire la finalité)

Je plussois aux commentaires d'à peu près tout le monde. ^^ Ce Planet of the Apes, c'est un bon film, en un sens, un film efficace et très bien réalisé ; en revanche, c'est bien loin d'un Burton, et imprégné de manière flagrante des grosses ficelle d'Hollywood, qui, si elles ne m'agacent pas, me semble assez choquantes de la part de ce réalisateur.

Les images sont frappantes, élégantes, habiles (quoique sans que ça en soit extraordinaire) ; cette cité singe est irréprochable. Mais, bien, l'acteur sexy, la potiche de service, le singe qui tombe amoureux de l'humain (alors que dans le roman, elle ne parvient pas à surmonter le dégoût que suscite en elle son apparence, ce qui est bien sûr plus crédible et intéressant), la grande bataille finale sur une musique épique... Tout cela mine l'atmosphère du film, lui confère la même saveur déjà mille fois éprouvée.

Sans parler des invraisemblances déjà évoquées, qui me laissent assez perplexe : ont-elles échappé à Tim, ce qui serait surprenant, ou bien les a-t-il jugé sans importance, ce qui serait décevant ?

Donc, bref, un film sympathique, et à la conclusion noire particulièrement appréciable... mais rien d'exceptionnel pour autant.

Je supporte aussi les commentaires précédants ! Et je suis encore une fois d'accord avec Mat Vador trouvant également que ce film est un peux fade par rapport aux Burton habituels. Comme le dit Skay on sent un peux trop les ficelles d'Hollywood dans ce film qui par ses excès m'a beaucoup moins touché que le livres et le premier film qui m'avait beaucoup marqué petit.

Je n'avais au visionnage strictement rien compris au film, non pas à l'instar d'un film qui se voudrait extrêmement complexe, avec une ligne narrative et/ou temporelle compliquée intentionnellement mais j'ai eu l'impression désagréable que certains passages étaient coupés au montage, qu'il fallait se créer des morceaux d'histoire tout seul, enlevant de ce fait tout plaisir de l'ordre stricte du divertissement, dommage il y aurait pu y avoir de quoi faire ...

C'est vrai que cette version au delà de son esthétisme irréprochable fait pourtant assez fade...Les personnages n'ont pas la même porté émotionnelle que le film, enfin "les" films originaux.
Le seul moment qui m'ait vraiment plus dans ce film sont enfin de compte les 5 dernière minutes...