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 Mise en évidence de quelques éléments horrifiques dans Alien

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Ihriae
Mercenaire Interplanétaire
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Mise en évidence de quelques éléments horrifiques dans Alien Empty
MessageSujet: Mise en évidence de quelques éléments horrifiques dans Alien   Mise en évidence de quelques éléments horrifiques dans Alien EmptyVen 17 Sep 2010 - 11:20

Alien, le huitième passager (1979), de Ridley Scott, film de science-fiction ou film d'horreur ? Les deux, mon capitaine !

Et comme d'habitude, n'hésitez pas...
Je précise aussi, bien qu'il ne soit pas de nature à choquer, que le point de vue développé dans ce texte est le mien.




Mise en évidence de quelques éléments horrifiques dans Alien


La première séquence d’Alien donne le sentiment de visiter un vaisseau fantôme et pose immédiatement une question : Qu’est-il arrivé ? Rapidement, nous découvrons l’éveil d’un équipage alors en hibernation. Une autre forme de tension apparaît alors entre les différents membres de cet équipage : il y a les officiers d’un côté, les ouvriers de l’autre, les femmes et les hommes, et par la suite, les hommes et les Intelligences Artificielles. De là, naissent des conflits aux proportions inhabituelles dans la mesure où les personnages se trouvent dans un milieu restreint et artificiel. De plus, ils sont seuls au milieu d’un espace sans vie. Quoi qu’il puisse arriver entre eux, nul n’en saura rien. C’est ainsi le cas dans Solaris (2002), de Steven Soderbergh, et dans le vaisseau d’Event Horizon (1998), de Paul Anderson.

D’autre part, les personnages d’Alien sont sortis de leur sommeil avant leur arrivée sur Terre. Ce qui génère une tension supplémentaire. Mother, l’ordinateur de bord a été alerté par un S.O.S. Le signal de ce S.O.S. implique la possibilité d’un danger, d’où une montée d’inquiétude. Peu après, Ripley découvre qu’il s’agit d’un avertissement d’origine inconnue. Cela signifie qu’il n’est pas humain… Or, les voyageurs n’ont aucune connaissance de l’existence de civilisations extraterrestres. Lorsque Ripley fait part de ses doutes à Ash, son coéquipier, celui-ci se montre peu empressé d’envoyer Ripley sur les traces des trois membres de l’équipage sortis pour explorer le vaisseau alien. Il vient pourtant de perdre le contact visuel avec eux. Il est aussi très peu étonné de leur découverte. Et par la suite, à chaque proposition de tuer l’alien, tant que cela est encore possible, il trouvera une objection. Nous découvrirons qu’il est prêt à sacrifier les membres de l’équipage pour protéger la créature et la ramener sur Terre afin qu’elle soit étudiée. Tous ces évènements successifs contribuent à instaurer, chez le spectateur, une crainte lente mais progressive de ce qui va arriver.

L’essentiel de l’action du film se passe en lieu clos, dans le Nostromo. Celui-ci révèle une structure labyrinthique propice à tous les pièges. Même si les étages supérieurs sont éclairés, ils ne le sont pas de manière optimum. Plus nous descendons dans le ventre du vaisseau, plus celui-ci s’obscurcit. L’ensemble du film est plongé dans une semi-obscurité qui finit par oppresser le spectateur, et par supprimer tout repère visuel afin d’accentuer encore plus son malaise. Non seulement, l’intérieur du vaisseau est devenu hostile, mais l’extérieur l’est aussi au point que l’héroïne, Ripley, va s’en servir comme d’une arme ultime pour éliminer l’intrus.

L’affrontement entre Ripley et la créature semble inégal. Ripley n’est pas une guerrière. Entre elles, va s’incarner le jeu du chat et de la souris. La créature possède une manière de se déplacer, un instinct particulièrement aigu, une férocité et une mâchoire qui évoquent un redoutable félin. Une femme peut être évoquée, très familièrement, comme étant « une souris ». L’analogie fonctionne particulièrement bien dans une situation où l’un des ennemis est un chasseur et l’autre, le gibier. Le face à face Ripley / la créature relève de la tradition de la chasse : un mélange de crainte, de passion et de fascination, auxquels s’ajoutera dans les épisodes suivants, et particulièrement dans le dernier, le respect. Mais entre temps, le chasseur et le chassé se seront radicalement inversés à plusieurs reprises.

Autres éléments perceptibles de l’horreur, le polymorphisme de la créature. Celle-ci reste difficilement identifiable. Lorsque nous pensons avoir une image précise d’elle, la suivante la montre radicalement transformée. Et lorsque enfin, la forme finale semble aboutie, elle est rarement montrée dans sa totalité. Elle est une ombre reptilienne dont on ne peut distinguer que quelques détails.

Enfin, la musique et l’ambiance sonores participent elles aussi à l’aspect horrifique du film. Le motif musical anticipe rarement l’action, il l’appuie. Quant aux sons, ils sont amplifiés : le vent ressemble à un grognement, et une feuille de papier qui s’envole devient un raclement de griffes contre une surface lisse.

Tout en utilisant les règles du genre horrifique, Ridley Scott les transcende. Mais il est difficile, aujourd’hui, d’imaginer à quel point Alien, fut novateur, en 1979, tant ses effets ont depuis été utilisés dans le cinéma de science-fiction comme dans le cinéma d’horreur pure, voire dans d’autres genres et mouvances comme le thriller.
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