Starcraft II : Wings of Liberty [Jeu vidéo]

Aperçu du jeu écrit à l'été 2009 :

Après plus de dix ans d'attente, Starcraft est bientôt prêt à revenir monopoliser nos ordinateurs. Mais avant la bêta publique et à plusieurs mois de la sortie, j'ai eu l'occasion de mettre la main sur le second opus durant la Gamescom. Au programme : du multi aussi bien que du solo, et testé coté Terrans, car après tout, c'est bien sur les humains qu'est centrée la campagne, en attendant les deux expansions.

Une des impressions les plus frappantes en prenant en main le multijoueur de StarCraft II : Wings of Liberty est celle d'y avoir déjà joué. En effet, les unités, le gameplay et les contrôles sont dans un premier temps complètement identiques à ceux du premier opus. Assez rapidement, cependant, on peut remarquer des différences, telles que de nouvelles améliorations possibles, des supply depots pouvant faire office de barrages à l'entrée des bases ainsi que de nombreux détails de cet ordre et bien sûr de nouvelles unités. Les développeurs ont pris à bras le corps l'adage "Ne répare pas ce qui n'est pas cassé" et sont donc partis de l'excellent premier opus pour construire le multijoueur du second. J'éviterai ici de m'attarder sur les détails du contenu, qui est dévoilé plus en détails dans les Battle Report réalisés par Blizzard, et que je n'ai pas pu voir de manière exhaustive.

Au premier abord, le multi de StarCraft II : Wings of Liberty est donc un remake amélioré de celui de StarCraft. La différence se situe essentiellement sur des détails de gameplay liés au nouveau contenu, pas sur la conception globale. Ces nouveautés subtiles changent effectivement la manière de jouer et rendront le jeu compétitif complètement différent de ce qu'il est actuellement. Mais pour le joueur occasionnel, les nouveautés sont minimes.

C'est là que le bat blesse. Certes les fans du premier opus seront ravis, à juste titre de voir arriver une nouvelle version techniquement plus récente, et ce sera probablement le cas de la majorité du marché. Mais les joueurs à la recherche d'un peu de nouveautés ne les trouveront pas là. Difficile de le reprocher au studio vu la quasi perfection d'équilibrage atteinte avec le premier opus, mais ce qui était une limite technique en 1998 est toujours de rigueur, et les habitués de RTS différents pourront trouver cela un peu ennuyeux. Pas de vue plus large du champ de bataille, des cartes pensées toujours comme au temps de la 2D isométrique, un nombre d'unités qui reste assez limité… La liste pourrait continuer. Il est agréable de voir une réadaptation contemporaine d'un tel jeu, mais le studio s'est montré peu ambitieux.

Mais c'est du coté de la campagne que les choses sont plus différentes. Là, c'est après une très jolie cinématique in-engine que l'on commence à s'amuser aux commandes de Jim Raynor. Avant la mission, celui-ci se trouve à bord de son croiseur et peut y faire des recherches technologiques, engager des mercenaires, discuter avec certains personnages et surtout choisir quelle mission il souhaite faire. Le tout se ressent comme une manière habile de séparer différents menus pour les rendre plus digestes et augmenter l'immersion, mais ces passages qui nous avaient été annoncés façon jeu d'aventure ne contiennent en fait quasiment aucune réelle interaction ludique.

Chaque lieu est vu d'un seul endroit par une caméra statique, et il est possible de cliquer sur certains objets et personnages pour voir un journal télévisé, discuter avec quelqu'un ou ouvrir un menu. On remarque d'ailleurs une certaine attention portée aux détails dans ces lieux, tels qu'une pancarte "Ne tirez pas sur l'écran!" sous la télévision plasma du bar servant à recruter les mercenaires. Les possibilités de dialogues non-interactifs sont nombreuses et intéressantes mais ce sont les améliorations disponibles à l'armurerie qui ont le plus grand impact sur le gameplay. En effet, il est possible d'acheter des upgrades technologiques pour l'armée qu'on contrôlera au front, mais aussi engager des mercenaires au Bar. Le laboratoire propose enfin des missions secondaires permettant de débloquer ici des augmentations de dégâts contre certains ennemis. Au-delà de ces quelques changements somme toute assez triviaux, la vraie nouveauté se situe dans la capacité de sélectionner la prochaine mission. Le jeu comprend ainsi tout un arbre de possibilités s'élargissant au fil de la progression.

Mais le point fort sur lequel on attend le solo du jeu est à chercher du coté de la narration et de l'histoire. S'il y a bien un domaine dans lequel Blizzard a fait des progrès énormes depuis 1998, c'est celui-là. L'aperçu que nous avons pu avoir de la campagne était assez prometteur : Des dialogues non-interactifs étaient présents avant les missions et il était aussi possible (mais optionnel) de parler à d'autres personnages ou de regarder certains objets de plus près pour avoir plus de détails sur l'univers. Les missions elles-mêmes sont lourdement narratives, avec des personnages faisant leur apparition régulièrement et parlant directement au joueur. L'histoire elle-même ne pourra être appréciée qu'avec le jeu complet, mais les outils narratifs sont déjà bien implantés.

Visuellement, enfin, le jeu est un peu décevant. Tandis que les Zergs et Protoss ont un très bel aspect, les Terrans sont eux dotés de bâtiments à l'apparence un peu plastique. Si les graphismes de la partie aventure et des dialogues dans le vaisseau sont de très bonne facture, ceux du reste du jeu manquent eux de détails, et la direction artistique prise avec les Terrans semble discutable. Et surtout, le tout manque de finesse, même si Mat appréciera car le jeu pourra du coup marcher sur son ordinateur.

StarCraft II semble être un remake intéressant du premier opus de la série. Car s'il est riche en nouveautés, celles-ci restent légères et viennent peu changer la formule générale. La campagne reste la partie la plus innovante avec un système de choix de missions et d'améliorations appréciable, mais la partie que j'ai pu voir restait assez conventionnelle, consistant principalement à escorter un véhicule et à tenter de remplir des objectifs secondaires. Ce titre s'avère particulièrement équilibré dans son gameplay, et semble doté d'une campagne de très grande qualité, mais est aussi désespérément conventionnel. Les fans de la série apprécieront, mais les amateurs de RTS ne doivent pas s'y tromper : S'ils recherchent de la nouveauté dans le genre, ce n'est pas dans ce titre qu'ils la trouveront. Heureusement, on est en droit d'espérer une histoire dans la veine Starcraft très intéressante et surtout bien mieux racontée.

Pour tenter de relancer le sujet, voilà pour rappel la bande-annonce de StarCraft II : Wings of Liberty


Et pour ceux qui n'auraient pas joué au premier et voudraient commencer directement avec le second opus, voici les vidéos d'introduction concoctées par Blizzard résumant rapidement ce qu'il y a à savoir sur l'univers de StarCraft et le premier opus.



Par ailleurs, après avoir joué cet été au second opus, je suis largement revenu sur mon avis, par rapport à ce que j'avais écrit en 2009 et qui est affiché plus haut : StarCraft II : Wings of Liberty est un excellent jeu. Même si l'histoire n'est pas extrêmement satisfaisante car au final, elle n'a que peu de vrais développements et pas mal de remplissage, elle se situe dans un univers extrêmement travaillé et immersif qui donne envie de jouer, de progresser à travers le jeu et d'en apprendre plus.
En ce qui concerne le gameplay : 1- C'est du Blizzard. 2- Il s'agit d'un RTS traditionnel extrêmement jouissif, inventif et varié.

Je n'ai pas eu le plaisir d'y jouer personnellement, mais j'ai eu l'occasion de voir des amis le faire pendant la beta. De visu, il est très bien pour ce genre de jeux et reprend bien l'univers du premier opus. Excellent donc pour les passionné de SF et jeux de stratégie.

J'ai deux geeks dans ma promo qui sont passés du côté obscur de la force. On les vois de moins en moins en cours à 8h, parce que ces boulets ont joué jusqu'à 2h du matin (j'arrive encore à le faire, mais je suis mort le WE). Mon collègue Dockcannibal est lui aussi addict, mais il a plus de force mentale que les deux autres, il attend d'être en stage pour y retourner ...
De ce que j'ai pu voir, c'est beau, bien scénarisé, relativement intuitif au niveau des commandes, bref tout ce qu'il faut pour qu'un jeu cartonne. Alors si en plus il s'appelle Starcraft II, avec donc la marque de Blizzard, ça ne peut être qu'un best seller. Je me laisserai ptet tenter dans quelques temps, ça fait un moment que j'ai plus trop touché aux RTS (Assassin's Creed 1 et 2 accaparent toutes mes heures de jeu ...)