3x16 - Revenging Angel

Bon, si le coup du vaisseau sur le point de s'autodétruire est un peu prenant, le must de cet épisode inoubliable est l'ensemble de trips cartoon. Déjà que j'adoooore les "Bip-bip", l'hommage qui leur est fait à travers les illustrations des différentes solutions pour la relation Crichton/D'Argo est grandiose. Voir D'Argo en Vil Coyote est assez hilarant, preuve que l'esprit de ces cartoons a été parfaitement respecté, pour notre plus grand plaisir. De même, le passage "Bugs Bunny" avec D'Argo se prenant successivement un rateau, un seau, une peau de banane et un piège à loup est définitvement CULTE !
Franchement, c'en est à espérer une version cartoonesque de Farscape, ne serait-ce qu'avec ce qu'on a vu d'Aeryn sous cette forme.
On me dira que Farscape fait déjà un peu cartoon dans son esprit, mais ça pourrait être vraiment intéressant à voir, dans la mesure où l'on garde le même staff.

Cultissime, donc !

Au premier visionnage, je n'avais pas accroché à cet épisode. Je l'avais trouvé mal réalisé, les réactions des personnages étaient trop puérils, les passages Cartoon trop répétitifs. J'espérais un peu qu'en le revoyant en sachant à quoi m'attendre, je l'apprécie différemment, comme cela m'est déjà arrivé avec Babylon 5 et Stargate, mais il n'en est rien : les mêmes faiblesses me font le même effet.

La scène initial me semble bien mal arrangée. Outre sa rapidité excessive, le ralenti qui n'en finit plus sur la chute de Crichton est assez grotesque, quand la série joue davantage d'ordinaire sur les fusillades effrénées, planètes incendiées et cuirassés vaporisés. Il aurait été plus malin à mon sens de miser sur la tendance inverse : une chute en apparence anodine, dont on ne soupçonne la gravité qu'en voyant John rester à terre.
Enfin bref, poursuivons.

S'agissant des cartoons, ils m'ont réjouis dans un premier temps. Les transformations forcées de Scorpius, et l'excellente idée du "Wormhole this Way". ^^ C'était drôle, sans aucun doute. Cependant, toutes les scènes suivantes impliquant dynamite, canons et fusées m'ont vite lassé, d'autant que le speech qu'elles sont sensées sous-tendre n'est vraiment pas clair. Que la vengeance soit une motivation suffisante pour s'accrocher à la vie, c'est une chose qui se conçoit ; mais la fuite, la discussion, la ruse ? Ce sont des manières de se tirer d'un conflit, aucunement d'échapper au coma. Il n'y a aucune métaphore ici - elles auraient été possibles, mais il n'y en a pas, un point c'est tout. Par suite, je ne vois pas pourquoi ces solutions sont évoquées ici.
De fait, pour être réellement prenant, cet axe aurait dû recéler autant de loufoquerie que d'intensité dramatique. Or, il n'en est rien... Les signes vitaux de John passent dans le rouge à plusieurs reprises, mais on ne s'en inquiète pas du tout, car c'est très mal amené. Du coup, on ne voit pas bien à quoi tout cela rime.
Quant à la conclusion qui fait de l'amour la solution au problème, d'une, la séquence manque là encore cruellement d'intensité, de deux, on aurait gagné beaucoup de temps s'il avait essayé ça plus tôt, de trois, c'est tout de même très cliché...

Bon, indépendamment de cette faiblesse de taille, j'ai apprécié certains aspects de ce monde onirique : l'apparition d'Aeryn, et ses consoeurs érotisantes dans la tête d'un Crichton qui voit sa dulcinée dans les bras d'un autre... Mais d'un autre lui.
"Happy birthday, mr. astronaute..."
"Like a Virgin, John ?"
"Je ne suis pas mauvaise, je suis juste dessinée comme ça..."
"Tu pourrais faire la scène à la Sharon Stone ? Tu sais, dans Basic Instinct..."
Un petit tour d'horizon des fantasmes de Crichton, depuis Britney Spears jusqu'à Marilyn Monroe, en passant par Dorothée. ^^ Et nous apprenons qu'Hilary Clinton ne fait pas partie du nombre... Au passage, le crayon géant fait toujours son petit effet...

De même, le coup de la tombe m'a bien amusé. ^^

L'un dans l'autre, j'ai préféré les scènes tournées avec de vrais acteurs. Il faut dire que les Bip bip Coyote ne m'ont jamais captivé. La séquence hommage à Bugs Bunny m'a donc amusé plus que les autres.

Le second axe de l'épisode ne sauve pas franchement la mise. Si la rage initiale de D'Argo est crédible, s'agissant d'une hypercolère, la persistance de son ressentiment par la suite, alors qu'il devrait se sentir mortifié, ne l'est plus. Quand bien même Crichton aurait-il réellement causé l'accident, cela ne pèse rien face au coma potentiellement mortel dans lequel l'a plongé le Luxan. Et c'est d'autant plus invraisemblable que ce dernier pardonne bien vite à Jool, lorsque celle-ci avoue avoir pénétré dans le vaisseau pour se rapprocher de lui. Ce qui, au passage, ressemble bien à une tentative des scénaristes pour introduire une relation amoureuse entre les deux passagers,

Spoiler:

De même, lancer son épée Kalta dans le gouffre de combustion n'avait vraiment aucun sens, connaissant l'attachement qui le lie à elle. C'aurait été un geste à la très forte signification dans une autre situation, par exemple après la trahison de son frère ou la mort de l'Orrican, mais là, c'est juste absurde.

C'est également l'introduction de la seule incohérence de toute la série concernant un élément sensé pallier aux incohérences, j'ai nommé les microbes traducteurs. Jusqu'ici, ces derniers étaient présentés comme des traducteurs universels ; chaque individu continuant de parler sa propre langue, les germes dans le cerveau de leur interlocuteur se chargeant de retranscrire la chose de manière intelligible. L'introduction de ce "lexique" remet beaucoup de choses en question, et surtout parait inconciliable avec la plupart des observations faites à ce sujet dans la série. Dans le sujet que j'ai créé à ce propos, nous avons finit par conclure que ce lexique n'est employé que pour les langues n'étant pas parlé directement par un individu, et ne pouvant donc être traduites de la manière habituelle, quelle qu'elle soit. Je pense que je vais rester là-dessus.

Bon, l'intérêt principal de cet épisode, au final, c'aura été Chiana et Jool. Les filles ont beau faire de leur mieux, elles semblent viscéralement incapables de ne pas se crêper le chignon. xD J'ai adoré la scène ou elles tentent par trois fois de garder leur calme et de laisser l'autre s'exprimer, pour finir au bout de quelques secondes à peine par se hurler dessus à nouveau. Et le pauvre Crichton, tombé sur le sol, qui est laissé en arrière sans qu'elles le remarque... :tealc:
Jool, la peste intersidérale, est en réalité par bien des aspects plus sensible que Chiana. Son inquiétude pour John semble sincère, de même que sa peine pour Pilote et Moya... Mais là ou l'Interion aurait plutôt tendance à rester terrer dans un coin en pleurnichant, la Nébari est plus portée sur l'action, et c'est sans doute au final la meilleure manière de réagir.

Cependant, la scène ou le vaisseau se met aux ordres de Ka D'Argo est assez jouissive, et l'on partage son enthousiasme tandis que l'appareil reconnait le Luxan comme capitaine.

Au final, rien de transcendant, un épisode original mais desservit par la réalisation. Dommage que Farscape souffre de temps à autres de ces petites baisses de régime qui cassent le rythme des saisons...