Episode 15: No Surrender, No Retreat

Chaque saison de Babylon 5 a son épisode central, celui qui donne son nom à la saison mais aussi qui projète les personnages dans une spirale d'évènements menant au final. La saison 4 a eu deux de ces épisodes, en fait. Celui-ci et Into the fire.

C'est sur un crime de guerre de Clark qu'on voit finalement Sheridan réagir, reconvetir les studios de la chaine de télévision en vraie salle opérationnelle et repartir en campagne, non contre un ennemi lointain, mais contre un ennemi intérieur terrible, le gouvernement dictatorial et criminel de la terre. Ici, c'est à une vraie bataille spatiale qu'on a droit, et en plus de nous montrer la maitrise du scénario propre à Babylon 5, cet épisode montre aussi le talent des créateurs de la série lorsqu'il s'agit de créer un combat spatial intense, dont les auteurs de séries plus récentes ferraient parfois bien de s'inspirer. Amenant une flotille d'étoiles célestes contre les six Destroyers de classe Omega formant le blocus de Proxima 3, Sheridan va même jusqu'à faire changer de camp plusieurs des vaisseaux adverses, à la fois par les mots et les actions. C'est au prix des vies de des occupants d'un des Omega et de plusieurs Minbaris et autres Rangers humains que Proxima III sera libérée,

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Moins centré sur les personnages principaux, cet épisode est assurément plus martial que ses équivalents dans les autres saisons, et montre que Babylon 5 sait aussi faire de la SF militaire à la David Weber (auteur de la série de livres Honor Harrington).
Alliant force dans les motivations des personnages et dans le choc des convictions, à la violence des combats résultante, il n'illustre pas si mal les concepts derrière les guerres et

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Peut-être pas aussi intéressant, fort et complexe que Severed Dreams, mais assurément un excellent épisode par les séries de Science-Fiction en général.

Très bon épisode.

Sheridan décide de mettre un terme aux activités inhumaines du président Clark et de son administration. Il décide alors de frapper un grand coup en libérant Proxima 3. En premier lieu, il isole la Terre de tout aide extérieur venant de la ligue des mondes non-alignés, de Centauri et de Narn. Il part ensuite avec une escouade de White Stars combattre six vaisseaux terriens. La manière dont la bataille de déroule m'a ensuite plus ou moins surpris. On assiste à un guerre psychologique et idéologique. En effet, Sheridan pousse plusieurs capitaines de vaisseaux terriens à ne pas se battre en leurs faisant enfin comprendre qu'obéir à Clark, était bafouer tout ce en quoi ils croyaient. Parmi les capitaines, il y même un ancien instructeur de Sheridan. La bataille aura anéanti un vaisseau terrien (et son équipage tout entier) et quelque White Stars. Sheridan propose aux vaincus de l'aider dans sa lutte de libération ou de rester protéger Proxima 3. Deux vaisseaux terriens dont celui de son ancien instructeur décident de l'accompagner dans sa campagne. Prochaine destination : Mars.

Quant on parle de Mars, on peut signaler que l'ancien chef de la sécurité Garibaldi, a décidé de rejoindre la colonie de façon irrémédiable...

L'autre intrigue de l'épisode qui m'a vraiment passionné, est la tentative de Londo pour s'excuser et s'amender auprès de G'Kar afin d'améliorer leurs relations. On voit un Londo sincère qui avoue qu'il a commencé à éprouver du respect et de la sympathie pour le Narn, lorsqu'ils étaient tous deux sur Centauri. Londo essaie ensuite d'offrir un verre à G'Kar, geste au combien symbolique s'il en est, car lorsque G'Kar avait fait de même, Londo l'avait mieux trahit quelque heures plus tard... G'Kar comme on pouvait s'y attendre, décline tout d'abord l'offre avec dédain. Cependant, à la fin de la journée, lorsque Londo est assis seul au bar, il prend un verre avec ce dernier et accepte même de figurer sur le même traité qu'un centauri en toute connaissance de cause ! C'est quand même assez exceptionnel de voir que cela commence enfin à aller mieux entre ces deux grands personnages, après tout ce qui c'est passé entre eux et leurs peuples. Leurs peuples qui au final, ont toujours été leur préoccupation première.

En bref, un très bon épisode.

Un épisode inoubliable, à la fois fluide et rythmé, à la fois frais et condensé. Très beau visuellement.

Par l'attaque surprise menée conjointement par B5 et les Rangers contre le siège Night Watchman qui enserre Proxima 3, les différents petits conflits larvés entre la Terre et ses dissidents deviennent une guerre ouverte; qu'ISN doit présenter comme une seconde guerre des Minbaris, cette fois soutenus par des traîtres Humains. Même si ce conflit demeure en quelque sorte une guérilla. Quand on pense aux milliers de croiseurs spatiaux aux mains de la Terre, les rebelles, cent fois moins nombreux, doivent user de surprise, de vitesse, d'agilité, de subtilité, de ruse et de discrétion pour passer à l'action... face à des forces qui heureusement, ne peuvent pas se déplacer instantanément d'un système à l'autre, là où les white stars sont plus rapides et plus avancées technologiquement.

C'est ainsi que l'on découvre que Clark n'est pas un Hitler. Il n'a pas hypnotisé les foules, ni transformé les militaires en tortionnaires décomplexés. La majorité des soldats et pilotes ne veulent pas mourir pour Clark et ses idées. Le gros plus de cette très sympathique bataille, c'est bien entendu le jeu des dissidences soudaines chez les croiseurs Humains.

D'ailleurs, cela se remarque très simplement : Proxima 3 se trouve dans le système triple du Centaure, c'est-à-dire le plus proche du notre. Proxima 3 est l'exoplanète la plus proche de la Terre, de Mars, de Io et des nombreux mondes orbitant autour du Soleil. On est ni plus ni moins en plein coeur de l'Alliance Terrienne. Pourtant, le statut quo demeure autour de Proxima 3 libérée, et ce parce que les Forces Terrestres désobéissent à Clark et se refusent à aller reprendre la planète. Si la population était réellement en phase avec Clark, le siège aurait été vainqueur depuis longtemps et le front de libération de Proxima 3 par Sheridan aurait été brisé.

Il y a tout de même un truc qui me chiffonne... mais il fait quoi, le major Ryan, à la fin? Cela fait une année qu'il est sensé rallier une caravane de militaires exilés en attendant la reconquête, qui commence justement maintenant. Pourquoi est-ce que Sheridan ne l'appelle pas pour participer à la bataille aux côtés des troupes de l'Anla Shok et de Babylon 5?
Et puis c'eût été symbolique qu'il y ait d'emblée des bâtiments Terriens dans cette flottille de libération, sans parler de la continuité.
Enfin, on peut en tout cas supposer qu'il arrive après.

La Rébellion prend maintenant un vrai statut en tenant les souterrains de Mars, Proxima 3 dont le siège a été délogé, et Babylon 5. Sa chaîne télé alternative est alimentée par Epsilon 3, les différents clergés forment un réseau d'informations véritables sur Terre, et il doit y avoir des mouvements de résistances au moins sur Orion 7, l'autre monde à s'être soulevé avec Mars et Proxima 3. Mais la Rébellion détient également des assises que le régime ne peut pas atteindre; Epsilon 3, contre qui toute l'Earth Force se ferait tailler en nuage de taule par les innombrable lance-missiles et canons énergétiques orbitaux, mais surtout les domaines de l'Anla Shok, dans les zones non Humaines en général, et en territoire Minbari (ou protégé par eux, dixit Babylon 5 elle-même) tout particulièrement.
Côté effectifs, elle compte les milliers de gardes et les dizaines de starfuries de Babylon 5, (des forces plus disponibles grâce à la nouvelle nation Narn qui maintient ses hommes dans la police de la station, comme au temps de la Résistance Narn, permettant aux rebelles de dégarnir davantage la sécurité) les vaisseaux armés de Ryan, les défenseurs de Proxima 3 (qui ont tenu plus d'un an) , les partisans Martiens, les vaisseaux Terriens qui changent de camp en orbite de Proxima 3, et surtout les white stars et chasseurs Minbaris de l'Anla Shok.

Citation :

Il décide alors de frapper un grand coup en libérant Proxima 3. En premier lieu, il isole la Terre de tout aide extérieur venant de la ligue des mondes non-alignés, de Centauri et de Narn.

Ce qui n'est pas dur puisque l'alliance Night Watchman avec le régime Cartagiste, et donc sa collusion déduite avec les Ombres, ne peuvent pas être oubliées si facilement des Narns et des Non Alignés, qui ont été copieusement massacré par les Ombres autant que par les Centauris Cartagistes. Quant à la République Centaurie elle-même, et bien le nouveau gouvernement a pris position contre l'ancien empereur, contre les Ombres, et pour l'Armée de Lumière en général, il s'agit donc d'une démarche logique.

Mention au passage à la nouvelle nation Narn, bien loin du Régime Narn qui, dans la saison une, était un pantin tout désigné pour les Ombres, ainsi qu'un franc équivalent de ce que feraient Clark et Cartagia par la suite. Bien sûr, le Régime était une hyperpuissance galactique, tandis que le nouvel état-nation Narn a à peine plus de jus que les Drazis. Mais il a pour lui la prise de conscience philosophique qui le pousse à devenir un pilier convaincu de l'Armée de Lumière, et un allié de toutes les causes que pourraient défendre Babylon 5.

Citation :

La manière dont la bataille de déroule m'a ensuite plus ou moins surpris. On assiste à un guerre psychologique et idéologique.

C'est remarquable, effectivement.

Citation :

Prochaine destination : Mars.

La tactique est d'ailleurs intéressante : Sheridan sait que la Rébellion est cent fois moins "nombreuse" et équipée que le régime Clarkiste, qu'elle ne tiendra pas forcément la durée ni dans de grands affrontements directs. Ce pourquoi il entreprend dés le début de viser au coeur, vite, profond et précis : Proxima 3 (plus ancienne et plus importante colonie extrasolaire) , Mars (plus ancienne et plus importante colonie) et la Terre (sans commentaire) qui se trouvent également très proches "géographiquement" parlant, car dans deux systèmes stellaires directement voisins. Autrement dit, le coeur (et même le cerveau) historique, démographique, politique, économique et logistique de l'Alliance Terrienne.

Il aurait également pu vouloir faire de Io une étape, puisque la colonie Jupiterrienne a sur son orbite le portail de saut "Solien", soit un noeud stratégique primordial : les innombrables vaisseaux spatiaux sans hyperdrive individuel passent par là et uniquement par là pour joindre d'autres systèmes stellaires.

Mais encore une fois, si Clark avait été un Hitler, ayant su persuader les siens, la Rébellion n'aurait eu aucune chance, ni à Proxima 3 ni ailleurs ultérieurement.

Mais laissons là la logistique militaro-géopolitique qui n'intéresse pas tout le monde pour rappeler simplement que cet épisode, pivot de la mythologie B5, est bien fichu, divertissant, important, trépidant, avec des éléments originaux, et les interactions entre personnages sont -comme d'habitude- intéressantes, de Sheridan et ses homologues frères/ennemis d'un côté, à G'Kar blessé et Londo repentant de l'autre. Le capitaine noir ami de John est très charismatique également.

Citation :

Londo essaie ensuite d'offrir un verre à G'Kar, geste au combien symbolique s'il en est, car lorsque G'Kar avait fait de même, Londo l'avait mieux trahit quelque heures plus tard... G'Kar comme on pouvait s'y attendre, décline tout d'abord l'offre avec dédain. Cependant, à la fin de la journée, lorsque Londo est assis seul au bar, il prend un verre avec ce dernier et accepte même de figurer sur le même traité qu'un centauri en toute connaissance de cause ! C'est quand même assez exceptionnel de voir que cela commence enfin à aller mieux entre ces deux grands personnages, après tout ce qui c'est passé entre eux et leurs peuples.

Je pense qu'entre son refus et son revirement, G'Kar réalise avec un certain fatalisme que Londo a toujours été son reflet plus ou moins déformant et que seules les circonstances les ont séparées.
Tu cites le symbole du verre et de la trahison; mais si Londo a trahit peu après en laissant Refa commencer la guerre, G'Kar sait qu'il a allait lui-même trahir peu avant en assassinant aveuglément un chef d'état qui ne le méritait pas, et ainsi en déclenchant probablement la guerre lui aussi. L'ambassadeur Narn a parfaitement conscience que si les circonstances avaient été dans le sens de ses projets d'alors, il aurait, tout à fait en son âme et conscience, saisit le rôle qui échoua en réalité à Londo, tandis que ce dernier aurait pour sa part pris le rôle de victime. (en continuité avec le pilote et la saison 1) G'Kar a reconnu pour lui-même qu'il n'aurait jamais échappé à ses propres démons si le grand âge de Thuran n'avait pas eu celui-ci en premier. Pour cette raison, je crois sincèrement que G'Kar ne s'estime pas moralement moins coupable que le Centauri. à partir du moment où ce dernier prouve qu'il a lui aussi pris conscience de sa propre horreur et essaye de se racheter, c'est-à-dire depuis qu'il a contacté G'Kar pour torpiller Refa, (complot contre Refa et Cartagia, libération des secteurs Narn et Non Alignés, trahison des Ombres, adhésion à l'Armée de Lumière, retour à une certaine harmonie politique, puis son bouillant désir d'être pardonné, et de mériter de l'être) et puisqu'il est question d'aider Sheridan et sa cause, que G'Kar loue sans ambiguïté, G'Kar finit par penser "ho, et puis zut" et accepte de faire table rase de sa relation avec Mollari. Après tout, à quoi rimerait toute autre décision?

Génial!!!
Voici donc l'épisode qui a donné son nom à la saison! L'épisode qui voit Sheridan entrer ouvertement en guerre contre Clark, devant pour cela affronter ses anciens camarades et parfois mentors.

Et l'on voit que Sheridan est véritablement l'Ulysse de cette période. Il met en place un excellent plan, minutieusement préparé, qui permet de ne détruire qu'un seul des vaisseaux terriens, d'en défaire un autre et finalement d'obliger le troisième loyal à Clark à se rendre.
Une bataille forte en psychologie tout comme en puissance de feux. J'ai été assez surpris de voir les White Star en difficultés. Je les imaginais aussi puissants si pas davantage que les croiseurs Minbaris, j'avais ma foi oublié la taille des White Star, et compté davantage sur la technologie Vorlon. Quoiqu'il en soit, Sheridan est lucide quant au fait que cette victoire leur a trop coûté, c'est presqu'une défaite d'avoir du en arriver là. Cependant, la flotte peut compter désormais sur deux croiseurs lourds terriens, et la résistance voit maintenant à quel point les choses bougent! Proxima 3 est libre de tout blocus, ce qui va permettre à la colonie de respirer, et peut-être même de commercer avec B5 (la station en aurait besoin).

J'ai été aussi surpris que Mat de ne pas avoir de nouvelles du Major Rain qui doit avoir réuni une flotte suffisamment conséquente en une année. Pourquoi n'est-il pas là? Ne fera-t-il que son apparition pour la bataille de la Terre? Est-il en fait un joker que Sheridan garde dans sa manche?

Quant au fait que cette victoire vienne du fait que Clark n'ait pas hypnotisé ses soldats ni la foule, je pense que si tous étaient prêts à se battre pour Clark, Sheridan aurait utilisé une toute autre tactique, et fait feu à volonté au lieu de se retenir. Peut-être qu'à la longue, la campagne de Sheridan se serait essoufflée (en fait, sûrement) mais libérer Proxima 3 était absolument faisable, vu la flotte de White Star contre 6 croiseurs terriens.

Et notre bon vieux Londo est de retour. En mieux même. Il a apprit de ses erreurs et tente de changer le futur, de l'améliorer pour essayer de compenser les actes qu'il a commis. Et c'est vers G'Kar qu'il reporte toute son attention. Il veut non seulement faire amende honorable, mais j'ai l'impression qu'il tente de rapprocher les Centauris et les Narns. G'Kar a du mal a accepter cela, et je peux le comprendre. Il a tout donné, sa vie exceptée, pour libérer Narn du joug Centauri, et même si Londo l'y a aidé, il sait que ce dernier est en grande partie responsable de toute cette destruction sur sa planète mère. Mais je rejoindrai la magnifique analyse du personnage de G'Kar que nous offre Mat. C'est vrai qu'à quelques heures près et la fatigue de l'ancien empereur Centauri, les rôles auraient été inversés... Quoi que, Centauri Prime avait l'appui des Ombres... Mais quid si Mr Morden avait soutenu Narn ?
Et donc, tout compte fait, G'Kar accepte le verre de Londo, ainsi qu'une publication commune, du jamais vu. C'est le début de leur rapprochement, et j'en suis bien heureux!

Par contre, de son côté, Michael Garibaldi continue sa descente aux enfers, et quitte B5, pour toujours d'après lui... Bigre, ca va barder sur Mars!

Sur un coup de chaud Sheridan se décide enfin à lancer la guerre contre l'oppression de Clark. Si cette partie de l'intrigue était plutôt sympa à suivre, les préparations et le déroulement de la bataille étant très bien retranscrits, c'est la partie avec Londo et G'Kar qui m'a le plus captivé (comme souvent).

La scène ou Londo vient tout déballer à G'Kar est très émouvante. J'ai eu une boule à la gorge en voyant G'Kar remettre le contenu du verre dans la flasque... Mais franchement difficile de lui en vouloir après ce qu'il c'est passé. Surtout lorsque l'on sait ce qu'il c'est passé juste après leur dernier verre commun...

Néanmoins le narn réa-parait avant la fin pour déclarer à Londo qu'il veut bien signer la déclaration "mais pas sur la même page", en lui demandant s'il comprend ? C'est en quelque sorte l'aboutissement pour ce personnage dont l'évolution tout au long de la série m'a le plus bluffé pour l'instant (juste devant Londo).

Bref, ça bouge du coté de la Terre mais je reste captivé nos deux compères G'Kar et Londo et j'ai hâte de voir ce qu'ils ont encore à nous réserver !