[Film III] Harry Potter and the Prisoner of Azkaban

Aaah, Le Prisonnier d'Azcaban...Mon préféré parmi les 5 déjà sortis.

Alfonso Cuaron est juste...Un génie. L'ambiance féérique de Colombus mise de côté, c'est selon moi l'aventure toute entière qui prend une nouvelle direction.
Nos trois sorciers entrent doucement dans l'adolescence, ils ne sont plus ces trois enfants émerveillés par les multiples sortilèges déployés autour d'eux, et le film perd enfin l'enveloppe conte de fées des deux premiers.

C'est là que l'atmosphère devient plus sombre... Cela se ressentant dans le film tout entier. A l'image de son affiche, ce sont les couleurs sombres, les nuages, l'hiver qui prendront le dessus. Tout semble calculé pour nous plonger dans un univers sombre en lui même. Dumbledore, joué par un nouvel acteur (j'y reviendrais), n'est plus habillé d'une robe rouge chaude et rassurante. Poudlard ne baigne plus dans la lumière du soleil dans un ciel sans nuages. Les scènes nocturnes se font nombreuses, les personnages eux même arrivent à nous donner une part plus torturée d'eux même...

A partir de là, comment discerner l'oeuvre de Rowling du talent de Cuaron? N'est elle finalement pas celle qui a permi à ce film en particulier de prendre un envol différent?
Qu'il s'agisse d'Harry, torturé par son identité (son parrain, ses parents, ses envies de...meurtre), d'Hermione qui pour la première fois de sa vie use de la violence, de Lupin et sa double identité, et surtout, ceux qui sont selon moi les vraies stars du film...

Les Détraqueurs. La bande annonce nous promettait déjà une ambiance glauque à souhait... Cette main à moitié mangée qui ouvre la porte par télékinésie, nous laissant voir une silhouette horrible et flottante derrière la vitre du Poudlard Express.
Ces créatures là m'ont fasciné.Leurs apparitions à l'écran ne sont pas nombreuses, leur rôle lui même selon Dumbledore n'étant pas à la base de faire du mal aux élèves, et pourtant... Elles sont là. Elles sont affreuses, elles n'ont pas d'âme, et nous ne cernerons jamais aucune émotion dans ces "visages" effrayants et froids.
Et justement, c'est ce froid que JKR voulait sans doute traduire dans ses livres. Et bien mission accomplie pour Cuaron.

Dès la première apparition, ils sont amenés d'une façon incroyablement efficaces. Non pas violemment, mais dans un contexte pesant qui pour la première fois dans les films Harry Potter introduit la peur, la surprise, et l'envie de savoir ce qui cause tout ça.
L'arrêt violent du train, les lumières qui clignotent, pus le froid...Oui ce froid qui gèle l'humidité de la vitre autour de la main de Ron (une scène inoubliable), et BANG, une secousse. Et plus de lumière du tout. Et là enfin, accompagné d'une musique à suspens, une silhouette se dessine et le monstre est suggéré, puis apparait enfin.

Et leurs mouvement, leur introduction sera toujours la même à chaque apparition...Amenant le froid avec eux, accompagnés de cette musique qui apparait chaque fois que la gèle apparait.

Cela peut paraitre un détail mais les détraqueurs du film 5 m'ont juste fait bailler.

Et c'est cette atmosphère plus froide et parfois magnifique, propre au film de Cuaron, qui me fait préférer Le Prisonnier d'Azcaban aux autres films. Les saisons s'enchaînant à la vue du saule cogneur, l'idée du rêve suggérée par Dumbledore avant de faire un plan sur le plafond magique qui montre un amas de galaxies... Ou les scènes elles mêmes, passant du rire au larme sans qu'on ait eu le temps de dire "ouf".
Par exemple... Sirius proposant à Harry de vivre avec lui... Juste avant que Lupin se mette à se transformer en loup-garou.

Pour la qualité de l'image, je citerais encore la scène d'Harry sur le dos de Buck, ou ce Sinistros apparaissant le temps d'un éclair parmi les nuages...
Ou cette scène heureuse de dortoir laissant place à un plan large montrant les détraqueurs en approche...

Revenant aux personnages, j'y vois ici Rogue dans toute sa splendeur. Rogue est LE professeur. Et de chez moi, je ressentais la peur de la punition de ce professeur. Le cours "subtile" sur les loups garou, cette apparition venue du noir dans les couloirs de Poudlard, ou dans la cabane hurlante...
Et finalement un Rogue...Protecteur ! Une image qui fait du bien, et brouille les pistes.

Lupin, lui, m'a laissé plus froid aux premiers visionnages. Ce n'est que par la suite que j'ai pu saisir un peu plus de profondeur chez le personnage.

Sirius également m'avait laissé perplexe. Ce personnage hurlant à moitié fou s'agitant de tous les côtés, est venu "perturber" mon film. Là par contre, c'est bien sa fidelité au livre qui m'a permis de m'accrocher.

Je me suis également attaché au personnage de Trelawney, mi-prof, mi-folle... Si extravagante mais finalement réaliste. Du haut de sa tour, là haut perchée, ses scènes sont un plaisir. Et là encore, l'Ordre du Phoenix gâchera mon personnage (faites donc son topic, que j'aille me défouler ^^). Pour la scène où Ombrage la chasse du chateau, j'aurais imaginé une scène plus extravagante à l'image du livre, et à l'image du personnage.

Dumbledore, enfin, est repris avec brio par Michael Gambon, un personnage formidable prenant enfin un rôle plus clair. La scène du discours, au début, "prenez garde aux détraqueurs", m'a paru plus convaincante que le "prenez garde au couloir de Touffu" de son prédécesseur dans le 1er film.
Là encore, soin du détail, Cuaron lui donnera un air plus strict, plus sérieux, lui attachant la barbe et l'habillant de bleu. Ce geste de la main, lui faisant étaindre et rallumer une bougie, suggère à lui seul l'idée du Patronus...Intelligent.

Le patronus, enfin, m'a paru être une bouffée d'oxygène...Ce blanc pur au milieu de toute cette atmosphère sombre... Le sort le plus impressionnant dans les films...Là encore tourné au banal dans le film 5.

Finalement, c'est par le talent de son nouveau réalisateur qu'Harry Potter Et Le Prisonnier d'Azcaban ira au delà du film adapté du livre, destiné aux enfants, et saura séduire un public plus large, se montrant plus réfléchi et profond...

Une merveille!