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 [Stargate Apogée] Episode II - Fragments

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Skay-39
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Skay-39
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptyMer 6 Juin 2007 - 16:53

Chapitre X
Compromis


Quelques minutes plus tard, orbite extrêmement basse d’une géante gazeuse du système tobien, vaisseau-mère du Seigneur Khnemou.

Tout d’abord, il ne ressentit rien d’autre qu’une violente nausée, accompagnée d’un malaise général. Son corps était comme engourdie, courbaturé. Etrangement, alors qu’il ignorait ce qui était responsable de son état, il avait la certitude que cela lui était déjà arrivé. Souvent. Trop souvent.
Avec un certain professionnalisme, il entreprit d’analyser la situation. Il établit rapidement trois faits essentiels : premièrement, il était paralysé ; deuxièmement, il ignorait qui il était et où il se trouvait ; troisièmement, il ressentait une sensation de danger pressent.
Toujours avec cet étonnant sens pratique, il tenta de se rappeler son nom. Il lui revint après quelques balbutiements : colonel Jonathan « Jack » O’Neill, membre du SGC, matricule 66-789-7876-324.
Et, avec le mot « SGC », lui en revint un autre : « zat’nik’tel ».
Oui. Il avait été atteint par un tir de zat. Dans un vaisseau Goa’uld.
Une attaque. Un Jaffa de… Khnemu.
Carter. Les Fragments. L’anneau.
O’Neill entrouvrit les yeux, encore un peu désorienté. Il réalisa qu’il ne se trouvait pas par terre ; il voyait ses bras, qui se balançaient mollement à une trentaine de centimètres au dessus du sol d’un noir d’ébène.
Ah, oui, bien sûr… La sangle de son sac était sans doute encore coincée dans l’étendard pourpre. Il lui suffisait de…
Soudain, il entendit un étrange claquement accompagné d’une légère secousse, et avant d’avoir réalisé ce qui s’était passé, il atterrit lourdement sur le sol de marbre.
- Aoûtch ! s’exclamât-il lorsque son nez s’écrasa sans douceur contre la pierre froide et polie.
Apparemment, quelqu’un venait de couper la courroie qui le maintenait en l’air. Il devait s’agir de Teal’c et de son inimitable délicatesse – du moins, il fallait l’espérer, parce que dans le cas contraire, il y avait fort à parier qu’une troupe de Jaffa l’entourait, lances braquées sur sa tête.
Feignant de sortir à peine de l’inconscience, il poussa un grognement et se replia légèrement sur lui-même, rapprochant imperceptiblement sa main de son Beretta.
- C’est fait, dit une voix inconnue d’un ton égal. Il est réanimé.
Jack glissa les doigts sous le rabat qui protégeait son arme. Voila qui confirmait ses inquiétudes.
- Ce… n’est pas exactement ce que j’avais en tête, mais ça ira, répondit la voix de Teal’c d’un timbre un peu hésitant, qui semblait dénoter d’un profond épuisement.
Jack hésita un instant, mais la faiblesse qu’il avait détecté chez son ami Jaffa le décida à agir.
Lorsqu’il entendit s’approcher des pas qu’il n’identifia pas comme appartenant à Teal’c, il pivota sur lui-même tout en dégainant son pistolet, et, ôtant la sécurité en plein mouvement, il pressa le canon de son arme contre le ventre du guerrier extra-terrestre.
- Plus un geste, lâcha le colonel froidement, ou je te creuse une deuxième poche symbiotique.
Le Jaffa, un jeune homme blond au teint hâlé, n’eut pour toute réaction qu’un clignement de paupière. Il tenait à la main un large poignard à la lame fendue et ensanglantée, qui lui avait sans doute servit à couper la courroie de son sac. Le guerrier baissa lentement les yeux vers l’arme du colonel, et dit calmement :
- Je vous ai sous-estimé, Tau’ri.
Jack, troublé par les effets conjugués du zat’nik’tel et de cette réaction inattendue, ne trouva rien à répondre.
- Tout va bien, O’Neill, fit Teal’c, un peu plus loin dans le couloir. C’est un allié. Il vient de me sauver la vie.
Avec une extrême prudence, Jack se releva et recula un peu, sans dévier son arme de sa cible. Puis, il jeta un coup d’œil vers Teal’c.
La première chose qu’il remarqua fut l’état ahurissant du couloir. Un grand nombre de banderoles étaient en flamme ou trouées de cercles de feu ; les murs portaient la trace d’impacts de plasma. Dans un coin, l’un des portes-flammes ne lançait plus que des étincelles ; le sol portait des traces de sang. Une bataille acharnée avait eut lieu ici.
Ensuite, il avisa les corps de trois Jaffa étendus un peu plus loin. Deux d’entre eux étaient pourvus d’un casque en forme de tête de mouton, en complément de leur armure. L’un des Gardes Mouton était affligé d’une brûlure ensanglantée au milieu du torse ; les deux autres semblaient intacts.
Et, devant lui, se retenant d’une main au mur de pierre et de l’autre à une bannière écarlate, il y avait Teal’c.
- Au nom du ciel… murmura Jack O’Neill, relâchant un instant sa vigilance.
Le Jaffa avait deux énormes ecchymoses, sur l’œil gauche et la joue droite ; sa lèvre inférieure était fendue, et sa joue gauche était marquée d’une fine et longue coupure aux bords noircis. Une plaie encore plus importante traversait son cou, et avait fait s’écouler une quantité impressionnante de sang sur sa veste déchirée. Mais toutes ces blessures ne suffisaient pas à expliquer l’état de faiblesse extrême du Jaffa rebelle – il y avait eut autre chose. Cependant, quoi que ce soit, il faudrait s’en occuper plus tard.
Jack se tourna vers le Jaffa inconnu.
- Et vous êtes ?…
- Schel’nok.
Il n’avait même pas cillé. Ses yeux noirs comme le charbon, ou l’on lisait une profonde lassitude, étaient sérieusement dérangeants.
- Schel’nok… Oui… répéta O’Neill, qui avait du mal à arracher son regard à celui du soldat en armure.
Il se décida enfin à baisser son Beretta. Rassemblant ses esprits, il s’approcha de Teal’c.
- Et bien, je suppose… commença Jack d’une voix égale, je suppose que nous vous sommes redevable pour nous avoir débarrassé de ces types…
Sans doute aurait-il du se montrer plus reconnaissant, mais, bon sang… le regard de ce Schel’nok le mettait sérieusement mal à l’aise. Il ramassa une lance serpent – sans doute celle de Teal’c – et la tendit à son propriétaire, qui lâcha sa tenture et s’appuya sur l’arme pour se maintenir debout.
- Ça ira ? s’inquiéta O’Neill.
Pour toute réponse, Teal’c inclina la tête. Le colonel O’Neill dut s’en contenter.
- Eh ben, vieux frère, vos trois collègues ne vous ont pas raté, murmurât-il en examinant les brûlures de Teal’c. Ils se sont acharnés…
Jack cru déceler une brève hésitation dans le regard du Jaffa.
- En effet, répondit-il simplement.
Le colonel fronça les sourcils, le regardant dans les yeux. Il sentait que Teal’c ne lui disait pas tout. Il lui cachait quelque chose…
Soudain, un grognement résonna derrière lui. Jack reconnut la voix de Jacob Carter.
Laissant Teal’c où il était, il s’approcha rapidement du tok’Râ. Son menton portait la trace d’un bleu qui était déjà en train de se résorber.
« Efficace, ces petits symbiotes tok’Râ », songea O’Neill.
Il secoua légèrement le général par l’épaule.
- Jacob ? répétât-il.
Soudain, le tok’Râ ouvrit les yeux, et une lumière blanche les illumina.
- Nom de… murmura le colonel, qui eut un mouvement de recul.
Il se reprit rapidement.
- Selmak ? Quel bon vent vous amène ? demandât-il flegmatiquement.
Le tok’Râ se redressa avec une étonnante vivacité.
- J’étais en train de guérir Jacob. J’avais donc le contrôle. Quelle est la situation ?
« Et bien, pensa Jack, voila qui s’appelle un « prompt rétablissement ». »
- Teal’c est vivant, mais tout juste, commençât-il d’un ton badin, nos agresseurs sont au tapis, on s’est fait un nouveau copain et Daniel…
- Ah… Ho. Aïe.
- …est apparemment en train de reprendre connaissance, conclu Jack théâtralement en s’approchant de l’archéologue étourdie. Est-ce que ça va ?
- Ho… On ne peut mieux, répondit le docteur Jackson en clignant des yeux – comprenant qu’il avait perdue ses lunettes, il jeta un œil autour de lui et les récupéra. Voyons, en quelques heures, j’ai subis une hyperdécélération subite, un transfert raté par les anneaux et j’ai été zaté. Je crois que je devrais demander une augmentation…
Jack lui donna une tape sur l’épaule, et l’aida à se relever.
- Colonel O’Neill, appela soudain la voix de Selmak.
Le colonel se tourna vers le tok’Râ. Au passage, il avisa Schel’nok, qui n’avait pas bougé d’un pouce.
- Qui sont-ils ? demanda le symbiote du général, en désignant les trois Jaffa inconscients.
- Qui ?… Et bien, ce sont ceux auxquels nous devons notre petit séjour au pays des rêves, non ?
- Non.
Le tok’Râ se tourna vers Teal’c.
- Notre agresseur portait une armure noire et possédait un casque de Bélier en argent.
Le Jaffa rebelle soutint son regard un instant.
- En effet, répondit-il finalement sans plus d’explications.
Le colonel O’Neill hésita, regardant tour à tour Teal’c et Selmak. Il ne comprenait pas ce qui…
- C’est moi qui vous ais attaqué.
Toutes les personnes présentes se tournèrent vers celui qui avait parlé. Droit et digne, sur la défensive, Schel’nok les clouait de son regard noir et provocateur. Le chef des armées de Khnemu était majestueux et impressionnant, dans sa lourde armure. Sa lourde armure noire.
- Vous ?… répéta Jack.
Son Beretta remonta de quelques centimètres.
- J’ai reçus l’ordre de la bouche du Seigneur Khnemou en personne de procéder à votre exécution. Je suis venu afin de vous tuer. Et je vous ais laissé en vie.
Sa voix était à la fois calme et dure. Il avait les intonations d’un homme vivant dans un monde impitoyable, et qui ne le supportait plus.
- Et est-ce qu’on peut savoir pourquoi vous avez fait ça ? demanda O’Neill avec méfiance.
Les yeux du guerrier se posèrent sur lui, et il en vint presque à regretter d’avoir parlé.
- Parce que j’ai besoin de vous. Autant que vous aurez besoin de moi.
- Besoin de nous ? fit Jacob prudemment.
Apparemment, Selmak lui avait rendu le contrôle.
- Je vous ais laissé en vie, répéta Schel’nok. Je tenais Teal’c à ma merci. Vous étiez inconscient. J’aurais pu tous vous éliminer, et satisfaire mon Seigneur. Vous avez une dette envers moi.
- Oui, enfin… dans une certaine mesure, répondit Jack O’Neill avec méfiance.
Le primat le foudroya du regard. Il se tourna vers Teal’c, l’air furieux.
- Je lui ais promis notre aide, O’Neill, intervint le Jaffa. Il dit vrai. Il aurait pu me tuer sans la moindre difficulté. Au lieu de cela, il s’est retourné contre les siens. Contre ses frères.
Jack savait pourquoi l’ancien primat d’Apophis insistait sur ce point. Il avait agit de même un peu moins de cinq ans auparavant, en retournant sa lance contre les Gardes Serpents qui avaient jusque ici combattus à ses côtés. O’Neill, comme plusieurs de ses collègues, devait sa vie à ce geste.
Il fit à nouveau face à Schel’nok.
- En quoi est-ce qu’on pourrait vous aider, d’après vous ?
Le Jaffa blond ferma les yeux un instant, comme si répondre nécessitait un effort de sa part.
- Vous avez tué Râ, Hathor, Sokar…
- Hem, et Seth, aussi, glissa Daniel d’un ton badin. N’oubliez pas Seth.
Schel’nok ouvrit les yeux.
- Je veux que vous m’aidiez à tuer Khnemou.
Un long silence suivit ces paroles. Daniel, Teal’c, Jacob et Jack se concertèrent du regard, interdis par cette demande.
- C’est d’accord, répondit soudain Jack.
Daniel et Jacob gardèrent un visage impassible, qui n’illustrait en rien leur état d’esprit. Ils échangèrent tout de même un bref coup d’œil étonné.
Schel’nok fixa le colonel O’Neill un long moment, tentant visiblement de sonder son regard. Jack ne détourna pas les yeux, l’air parfaitement tranquille – et pourtant inflexible.
Enfin, le Jaffa de Khnemu cligna lentement des paupières et quitta le colonel des yeux. Il s’avança vers Teal’c et passa par-dessus son épaule le bras qui ne tenait pas la lance.
- Qu’est-ce que vous faites ? demanda Daniel sur le ton de la conversation.
- Il est gravement blessé. L’Alma’ah Orak a empoisonné son corps et son Kalaa ; si on attend trop longtemps, son corps va peu à peu retourner à l’état de poussière et de liquide.
- Dégénérescence cellulaire artificiel en cascade, commenta Jacob en hochant la tête. Trois tirs de zat’nik’tel amènent une réaction similaire, tout en soumettant les éléments à une forte chaleur qui provoque une combustion instantanée. Mais j’ignorais qu’on pouvait en équiper des couteaux Orak…
- Khnemou est le seul Goa’uld à utiliser cette arme, indiqua Schel’nok tout en faisant avancer Teal’c vers les trois autres. Tout ses Maîtres Jaffa en possèdent un. Une simple entaille peut conduire le faible à la mort, mais les larves des Jaffa parviennent généralement à stopper la destruction du corps. Cependant, une exposition aussi prolongée aux rayonnements ne peut se guérir que par un séjour dans un sarcophage de régénération.
Il passa devant O’Neill.
- C’est là que vous l’emmenez ? demanda le colonel, toujours méfiant. Jusqu’au sarcophage de ce Khnemu… Heu, Khnemoo ?
- Khnemou. Oui, c’est là que je dois le conduire, confirma Schel’nok.
Il toucha le col de son armure, et en quelques secondes son casque d’argent se déploya à nouveau, lançant des reflets lumineux sur les murs.
- Pendant ce temps, vous irez récupérer le dernier Fragment de votre sœur. Je sais que vous connaissez sa position. Une patrouille a examiné le poste de contrôle que vous avez utilisé.
- Pas question, on ne se sépare pas, lâcha O’Neill d’un ton sans réplique.
- Vous n’avez pas le choix, répondit doucement le primat, avec la même inflexion. Il faudra peut-être créer une diversion. Il est possible que je ne puisse pas tenir les patrouilles éloignées de la salle du sarcophage le temps nécessaire à sa guérison.
- Ça ira, O’Neill, glissa Teal’c avec difficulté. Vous… pouvez lui faire confiance.
- Dans ce cas, Jacob vous accompagnera, dit Jack comme s’il n’avait rien entendu.
- Et comment expliquerais-je la présence d’un tok’Râ à mes côtés ? demanda Schel’nok d’un ton neutre. Je pourrais prétendre mener Teal’c à la salle du sarcophage sur ordre du Seigneur, mais la présence d’un autre ennemi éveillera des soupçons. Garder votre tok’Râ. Croyez-moi, il vous sera utile en cas de rencontre avec une patrouille.
Jack hésita un instant, mais il n’eut pas le loisir de donner son autorisation. Les deux Jaffa avaient continué leur chemin, et tournaient déjà au coin du couloir, au milieu des bannières en flamme. Bientôt, on entendit plus que les pas vacillants de Teal’c.


Dernière édition par Skay-39 le Dim 9 Nov 2008 - 1:41, édité 3 fois
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[Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptyMer 6 Juin 2007 - 16:55

- Très bien ! lança Jack d’une voix forte. Oui, très bonne idée ! On fait comme ça !
Il soupira, et partit à pas vifs dans la direction opposée.
- Allez, venez. Je ne veux pas les laisser seuls ensemble trop longtemps. Ce gars me fait froid dans le dos…
- Jack, il y a quelque chose que je voudrais savoir…
Daniel se tenait à sa droite.
- Pourquoi avez-vous accepté aussi rapidement de l’aider à éliminer Khnemou ? murmurât-il en jetant un rapide coup d’œil en arrière. Ça ne rentre pas vraiment dans nos objectifs…
O’Neill se pencha afin de passer sous une tenture noircie.
- Parce que ce type a raison. On a besoin de lui. Ce vaisseau est d’un modèle que ni vous ni moi n’avons jamais exploré, et je crois qu’on ne peut plus compter sur Sam… Lui, il connaît le terrain, et pour l’instant les Jaffa sur place lui font confiance. Il pourrait être un atout précieux. En plus, il est possible que nous nous trouvions confronté à ce Khnemou, et dans ce cas, je me ferais un plaisir de lui régler son compte.
- Et si jamais on récupère l’anneau sans croiser ce Goa’uld ? demanda Daniel d’une voix égale. Si jamais on a la possibilité de quitter cet endroit avec le dernier Fragment ? Si jamais ce… Schel’nok… refuse de quitter le vaisseau sans qu’on ait honoré notre part du marché ?
Jack s’arrêta, et, baissant la tête, exhala lentement.
- Si jamais on a la possibilité de quitter cet enfer et de sauver Carter ? résumât-il avec lassitude. Il nous a mit le dos au mur. Quoi qu’en dise Teal’c, c’est lui qui nous a attaqué, et il ne nous a épargné que parce qu’on pouvait lui être utile – on ne lui doit rien. Alors s’il fait mine de nous empêcher de partir, on le zate, on l’emmène avec nous dans le cargo et on le dépose sur la première planète munie d’une porte des étoiles qu’on trouvera sur notre route. Vous avez un problème avec ça ?
Daniel resta silencieux un long moment.
- Oui, dit-il enfin. Mais je ferais avec.
Sans un mot, le trio continua son chemin vers la zone sécurisée où ils pensaient trouver le dernier Fragment, celui qui leur permettrait peut-être de ramener Samantha Carter.
Ignorant que cet anneau n’était plus désormais qu’un tas de débris tordus et brisés, encore tiède des tirs brûlants des lances Goa’uld.

« …route. Vous avez un problème avec ça ? »
« Oui. Mais je ferais avec. »

Schel’nok prit garde de n’avoir aucune réaction qui aurait pu donner des soupçons au shol… à Teal’c de Chulak. L’ancien primat d’Apophis ne semblait pas représenter un danger ; il dérivait entre conscience vacillante et transe hallucinée. Mais Schel’nok avait entendu trop de choses à son sujet pour se montrer imprudent.
D’un discret mouvement de tête, il désactiva la fonction « amplificateur sonore » de son casque de naquadah. Les sons à l’intensité artificiellement augmentée qui résonnaient jusque-là à ses oreilles se turent avec un déclic, et les capteurs situés à l’extérieur de son heaume cybernétique se rétractèrent silencieusement.
Il ne ressentait pas vraiment de colère. La réaction des guerriers Tau’ri et de leur allié tok’Râ n’était pas réellement surprenante, au fond. Rien ne les liait au code d’honneur des Jaffa ; ils avaient une mission à accomplir, et faisaient le nécessaire pour parvenir à leurs fins. Eux ne pouvaient comprendre toute la portée de son geste. Ces Tau’ri n’avaient jamais connus l’esclavage ; les dieux avaient quitté leur monde plusieurs milliers d’années auparavant, revenant seulement périodiquement à bord de vaisseaux de transport afin de déporter quelques centaines d’humains vers l’une de leurs mines. Ils n’avaient pas connus l’oppression, la soumission et la peur incessante de ceux qui savent. Qui connaissent la véritable nature des dieux Goa’uld.
Il avait eut connaissance de l’histoire de Teal’c. Teal’c le Shol’va. Le chef des armées du Seigneur Apophis, qui avait retourné son arme contre les soldats ayant si longtemps servis sous ses ordres afin de sauver et de suivre ce colonel O’Neill et ses hommes – bien que Schel’nok ait beaucoup de mal à concevoir ce dernier point.
Teal’c avait comprit l’ampleur de son geste, toutes les conséquences que cela impliquait. Lorsque le moment viendrait, lorsqu’ils apprendraient que l’anneau ne pouvait plus accueillir à nouveau l’Esprit de leur sœur, Schel’nok pourrait espérer un soutient de sa part. Il allait œuvrer en ce sens.
Et, quel que soit la façon dont les choses tourneraient, il avait une assurance que les humains rempliraient leur part du marché. Il n’y avait que deux façons de libérer leur amie : depuis le pel’tak, où Khnemou passait le plus clair de son temps à fixer l’espace de ses yeux sans vie, ou bien sûr les terminaux de la salle de l’ordinateur central, qu’il avait prit soin de protéger par un mot de passe. Ils devraient affronter Khnemou, qu’ils le veuillent ou non.
Un triste sourire apparu sur ses lèvres, vaguement éclairé par la lueur rougeâtre émanant de son écran visuel. Un sourire sans joie, sans plaisir - presque résigné.
Les Tau’ri ne jouaient pas franc-jeu.
Lui non plus.
« Khnemou mourra, Kelt’sär. J’en fais le serment. Pas seulement pour venger ta mort, mais parce que c’est ce qui doit être fait. »
Teal’c poussa un grognement de douleur étranglé. Des nervures noires violacées se déployaient autour de ses plaies, en une arborescence mortelle. Son corps avait déjà commencé à se dégrader.
- Tiens bon, mon frère, dit Schel’nok avec une réelle sollicitude tandis qu’il entrevoyait déjà la salle des anneaux. Tu iras bientôt mieux.
« Tout ira bientôt beaucoup mieux. »


Jacob effleura une pierre mauve en forme de scarabée, et, avec un feulement cristallin, une nouvelle porte ouvragée se souleva. Depuis qu’ils avaient atteints ce niveau, ce type de déclencheur sophistiqué avait remplacé les traditionnels panneaux de commande pourvus de touches vertes rectangulaires.
L’équipe avança, arme au poing comme à l’accoutumée, et se détendit en constatant que le couloir était vide. Depuis leur rencontre avec Schel’nok, ils n’avaient plus croisé une seule patrouille Jaffa. Sans doute le primat avait-il ordonné aux troupes du vaisseau de quitter ce niveau, afin de lui laisser le champ libre.
- Jacob, il y a une ou deux questions que je n’ai pas encore eu l’occasion de vous poser, dit soudain le colonel O’Neill tandis qu’ils reprenaient leur progression. Par exemple, à propos de cet anneau : comment est-ce qu’on est censé le faire sortir de ce vaisseau ? Khnemou ne l’a sûrement pas installé à côté d’un sas de sortie. Ce serait bien, mais j’en doute…
- Nous ne ferons pas sortir l’anneau en entier, répondit patiemment le tok’Râ. Je retirerais simplement les cristaux-mémoires nécessaires à la récupération du dernier Fragment. Une fois arrivé à l’avant-poste de Het’Nomina, ces cristaux seront placés à l’intérieur d’un autre anneau, et la rematérialisation se fera tout aussi bien.
- Je vois… fit O’Neill, qui semblait un peu surprit d’avoir tout compris.
- Et ce petit bricolage prendra combien de temps ? demanda le docteur Jackson.
- Tout dépendra de l’état de l’unité. Si on à de la chance, ça ira très vite. En revanche, si l’anneau a souffert, il me faudra plus de temps pour télécharger les informations dans des systèmes annexes.
- Regardez, fit soudain O’Neill d’un ton vif.
L’équipe était parvenue à un croisement comportant trois itinéraires possibles. Sur la droite et la gauche se trouvaient deux nouveaux couloirs, ou le sol et les murs abandonnaient le marbre et la pierre au profit d’un matériau plus conventionnel dans ce type d’appareil, le naquadah. Quelques hiéroglyphes gravés sur la paroi de droite indiquaient la direction d’une plate-forme de transfert ; la voie de gauche semblait continuer en ligne droite sur toute la longueur du vaisseau.
Et juste devant eux, épaisse et massive, il y avait une lourde porte de naquadah blindée et hermétique. Vingt contreforts métalliques, placés sur l’intérieur du losange gris, en consolidaient la construction ; l’embrasure ressortait du mur, protégeant le sas du souffle d’une éventuelle explosion. Tout semblait avoir été fait pour isoler cette salle du reste du vaisseau.
- Jacob ? fit O’Neill.
- C’est ici.
- Je l’aurais parié.
Sans consulter les autres, Jacob s’approcha de la porte et tendit la main vers un gros bouton métallique et rectangulaire, qui abandonnait l’esthétique au profit du fonctionnel.
« Prudence, Jacob, lui souffla vivement flammes Nous ignorons ce qui ce trouve là derrière. »
Le général tint compte de sa remarque, et suspendit son geste le temps de saisir et de déployer son zat’nik’tel.
- Allez-y, fit le colonel qui se tenait prêt, l’arme au poing.
Le tok’Râ pressa la large touche. Un sifflement aigue jaillit de l’embrasure, les faisant grimacer, lorsque l’air du couloir s’engouffra dans la salle maintenue sous légère dépression atmosphérique. Puis la porte se souleva, avec un inhabituel bruissement métallique dut à sa structure particulière, et une bouffée de chaleur funeste leur arriva au visage. L’odeur facilement reconnaissable des gaz générés par l’utilisation d’armes plasmiques se mêlait à une autre, lourde et cuivrée, qui rappelait à la fois le parfum du sang frais et les émanations nocives d’une voiture en flamme.
Le solide panneau qui fermait la pièce acheva son mouvement et disparut dans le plafond, et le spectacle qui s’offrit alors à eux leur glaça le sang et pétrifia leur cœur un instant.
« Ho, non… » soufflèrent Jacob et flammes d’une seule voix, unis dans la douleur et le désespoir.
O’Neill posa brusquement une main sur le mur, et le général comprit qu’il avait été prit d’un vertige brutal. Lui-même sentait le sol tanguer sous ses pieds, et il lui semblait que son cerveau fonctionnait au ralentit, l’empêchant de penser à quoi que ce soit.
- Non… murmura le docteur Jackson d’une voix blanche.
La pièce, qui mesurait environ deux cent vingt mètres carré, était de forme rectangulaire. Ses parois, grises et ternes, semblaient capables de résister à n’importe quoi. Il s’agissait probablement d’un entrepôt de matières dangereuses, ou étaient stockés les explosifs et les substances volatiles utilisées pour l’exploitation des mines de naquadah.
Deux pattes d’arrimage mécaniques tordues et noircies par des tirs d’armes à énergie étaient visibles sur le mur du fond, qui portait des traces de brûlures. La troisième gisait au sol, brisée et arrachée à la cloison.
Et, près du crochet déraciné, éparpillés sur le sol comme les débris d’une explosion, il y avait les restes de l’anneau.
Leur anneau.
Les plaques de naquadah constituant l’enveloppe extérieur, éventrées et en partis fondus, formaient sur le sol une sorte de masse torturée ; les systèmes internes, cristaux et processeurs, condensateurs énergétiques et générateurs antigravitationnels, avaient été disséqués par la chaleur intense et projetés jusqu'à six mètres par les déflagrations. Les débris calcinés formaient comme des cercles concentriques autour de la coque déformée.
« Nous voulions des fragments, nous sommes servis » pensa Jacob qui n’avait pourtant pas la moindre envie de rire, encore moins de plaisanter.
« Arrête, Jacob » fit flammes, alarmé par le chaos dans lequel sombrait l’esprit du général.
« Elle est morte, seigneur, ma fille est morte ! »
« Je sais. »
Le symbiote tok’Râ tenta de reprendre le contrôle avec délicatesse, mais Jacob le repoussa brutalement. flammes n’insista pas, et se contenta de l’aider à reprendre ses esprits.
« Vous êtes encore en danger, Jacob. Ce vaisseau regorge de patrouilles ennemies. »
« C’est trop dur. Nous y étions presque, il ne nous manquait plus qu’un seul Fragment, un seul ! Je ne peux pas la perdre encore, pas une nouvelle fois !… »
Daniel Jackson s’avança lentement dans la pièce, marchant sur des cristaux qui crissèrent sous ses pieds, et se pencha sur la carcasse brûlée. Il posa précautionneusement les doigts sur le métal.
- C’est encore tiède, dit-il d’une voix atone. Ça a du se produire au moment ou nous avons perdu la liaison avec Sam.
- Il le savait… murmura O’Neill avec fureur.
- Quoi ? demanda Jacob, faisant un effort surhumain pour revenir à la situation présente.
Le colonel avait les yeux brillants de colère, et pleins d’une détermination glaciale ; ses lèvres étaient crispées, comme s’il cherchait à retenir un cri.
- Ce Jaffa ! crachât-il. Il savait ce que nous trouverions ici. Il savait que l’anneau était détruit. Il voulait nous éloigner de Teal’c !
Il cligna des yeux, comme si la portée de ses paroles ne lui apparaissait que maintenant.
- Teal’c…répétât-il. C’est pas vrai... Il faut qu’on le retrouve, vite ! Je n’aurais jamais du les laisser seuls tous les deux. Jacob !
Le tok’Râ tourna vaguement le regard vers lui, encore désemparé.
- Est-ce que vous saurez nous emmener jusqu’au sarcophage ? Jacob. Jacob !
O’Neill le regardait sans compassion. Etrangement, le tok’Râ lui en fut reconnaissant. Il savait que cette façon de se lancer dans l’action sans réfléchir était un moyen pour le colonel O’Neill de maîtriser sa propre douleur ; il n’en restait pas moins que le général Carter avait besoin que quelqu’un prenne la direction des opérations.
- Je pense que oui. Mais on ne devrait pas plutôt chercher du côté du pel’tak ?
- Non, répondit rapidement le colonel.
Il fronça les sourcils, comme pour mieux se concentrer.
- Sur ce point, ce Schel’nok a dit vrai. Il aurait pu nous éliminer et nous livrer à Khnemou. Je ne sais pas pourquoi, mais il voulait être seul avec Teal’c, et il ne pourra rien faire tant qu’il sera mourrant. Ils seront à ce sarcophage.
O’Neill arma son P-90.
- Emmenez-nous.
- Quoi ? fit Daniel faiblement, les regardant l’un après l’autre. Mais… Enfin, qu’est-ce qu’on fait pour Sam ? Je veux dire… C’était sensé être une mission de sauvetage…
Il avait prononcé ces derniers mots d’un ton presque suppliant.


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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptyMer 6 Juin 2007 - 16:56

Jack s’arrêta sur le pas de la porte. Il baissa la tête. Expira difficilement.
- Echec mission, Daniel, fit-il d’une voix dur, faussement insensible. L’objectif a changé. Tout ce qu’on peut faire, maintenant, c’est retrouver Teal’c et essayer de nous tirer d’ici sans trop de casse. C’est fini.
Il fit signe au tok’Râ de le précéder. Faisant un nouvel effort de concentration, Jacob se remémora les plans du vaisseau et visualisa le trajet à effectuer pour atteindre le sarcophage. D’abord, il leur fallait changer de niveau ; donc, trouver des anneaux de transfert.
Quittant avec soulagement le spectacle de l’anneau disloqué, le tok’Râ enjamba le léger rebord que comportait la sortie. Puis, apercevant l’inscription sur la paroi de gauche – « chambre de transfert » - il s’engagea dans le couloir, immédiatement suivit par le colonel O’Neill. Le docteur Jackson leur emboîta le pas peu après, et les rejoignit en silence.
L’équipe s’éloigna le long du couloir, sans savoir qu’elle marchait sur les traces encore chaudes du Seigneur Khnemou.




« Les Sodans comptaient parmi les guerriers les plus émérites de tout le peuple Jaffa. Leurs techniques de combat, qu’ils pratiquaient sur la Tau’ri longtemps déjà avant que les dieux ne décident de leur accorder la Prin’tah, faisaient d’eux des adversaires farouches et redoutables ; bien peu de Jaffa purent prétendre avoir survécus à un affrontement avec les Sodans. Les dieux se disputant leur soumission, Râ ordonna que le peuple soit séparé et répartit dans les armées des plus puissants Grands Maîtres selon leur influence.
[…] Mais les Sodans bientôt insufflèrent le trouble dans les armées. On dit qu’ils vénéraient d’autres dieux, des dieux dont la lumière surpasserait celle des Goa’uld, et qui offriraient une divinité similaire à leurs plus fervents adeptes. […]
Alors, [les guerriers Sodans] se rebellèrent contre leurs Seigneurs. Désertant leurs armées, ils traversèrent le Chap’aï vers une destination inconnue, disant à tous qu’ils partaient à la recherche de Kheb.
Depuis lors, on entendit plus parler des Sodans, de rébellion Jaffa ou des autres dieux. Mais certains prétendent qu’aujourd’hui, les Sodans ont trouvés la Voie et qu’ils ont rejoins leurs dieux, parmi les étoiles. »


Extrait du recueil interdit des Légendes Jaffa de l’Ancien Temps, « La Vieille histoire des guerriers Sodans », traduit par le Dr. D. Jackson.


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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptyMer 6 Juin 2007 - 17:10

superbe suite
je suis cependant triste pour Sam, j'espère que tu vas la faire revenir
alors vivement la suite
clap!
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptyMer 6 Juin 2007 - 17:35

Waw, on est gaté aujourd'hui ! affraid


Et là, pas de webkev pour me précéder mrgreen .


Y'a pas à dire, j'adore les relations que tu insuffles aux personnages. Il n'y a peut-être presque pas d'action dans ce chapitre, il n'en reste pas moins excellent !

Rien que les paroles de Jack envers Schel’nok, c'est du O'neill tout craché ! En tout cas, j'apprécie de plus en plus ce jaffa ! Maintenant, que va-t-il se passer entre lui et Teal'c ? Parce que j'pense pas qu'ils vont aller tranquillement au sarcophage, et qu'un teal'c tout neuf en sortira tranquillement ... Râ


Voilà, pas grand chose à ajouter, à part que j'suis préssé d'être dans deux mois ! hi hi
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptyMer 6 Juin 2007 - 18:57

Titto a écrit:
Waw, on est gaté aujourd'hui ! affraid


Et là, pas de webkev pour me précéder mrgreen .

grrr Titto ! ! !

T'aurais pu attendre, non ? Razz



Que dire, !

On a droit à la suite de Fraguements et de Cheval de Troie, le même jour, quel délice.

Contrairement à Titto, je reste un tantinet méfiant envers Schel'nok. Je sais, pas, il est très gentil de s'occuper de Teal'c, mais il veut juste éliminer Khnemou... Je sais pas ... Le fait qu'il se soit méfié indique (pour moi) qu'il n'est pas droit dans ses bottes...

Et pas de Sam, maaais , moi qui aimait ses interventions ! Razz

Et sinon, le comportement de Jack, c'est tout simplement lui. Il constate que l'anneau est détruit, il a comme un vertige, mais tout de suite, il pense à Teal'c, il cherche de l'action, il veut s'occuper l'esprit et ne pas se laisser abattre. Sincèrement, je le reconnais tout de suite.

Et puis, je ne sais pas si je l'ai déjà dit, mais la manière dont tu clos tes chapitre, j'adore Grace
Citation :
Extrait du recueil interdit des Légendes Jaffa de l’Ancien Temps, « La Vieille histoire des guerriers Sodans », traduit par le Dr. D. Jackson.

Mais où va tu chercher tout cela ! J'en deviens jaloux peuh

C'est splendide. clap!

Une seule ombre au tableau ... QUOI? ATTENDRE 2 MOIS ??????? affraid maaais

Erf, erf erf. Tu vas nous sortir la suite de SG Chronicles, c'est ca hein Razz biglol
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptyMer 6 Juin 2007 - 21:58

webkev a écrit:
Contrairement à Titto, je reste un tantinet méfiant envers Schel'nok. Je sais, pas, il est très gentil de s'occuper de Teal'c, mais il veut juste éliminer Khnemou... Je sais pas ... Le fait qu'il se soit méfié indique (pour moi) qu'il n'est pas droit dans ses bottes...


J'ai dit que je l'appréciais de plus en plus, mais pas qu'on ne devait pas s'en méfier ... Wink
Moi aussi j'trouve qu'il y a quelque chose d'autre derrière ça, il ne doit surement pas "que" vouloir tuer son faux dieu de maître ! Une vengance ? Juste être libre, sans attaches ? Le plaisr de mener en bateau ces Tau'ris si prétentieux ...
On le saura bien assez tôt ! (enfin, dans deux mois hi hi ).
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptyMer 6 Juin 2007 - 22:37

Trop gentil d'avoir pensé à moi Grace

J'aurais bien mis "tres bonne suite, dans la continuité gnagnagna" mais j'ai pas tout relu biglol

Je vais donc me contenter de commenter :

- d'abord ça fait vraiment plaisir de lire la suite, surtout que c'est avec cet épisode que je t'avais découvert ;
- très bonne description des sentiments et réactions des héros, notamment les interactions entre Jacob et Selmak, tout en délicatesse ;
- beaucoup d'émotions sans tomber dans le mélo ;
- toujours un style impecc, bien sûr...

Merci Heureux
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptyJeu 7 Juin 2007 - 0:35

@ Sapho et nad126 : Merci. biglol

Citation :
Voilà, pas grand chose à ajouter, à part que j'suis préssé d'être dans deux mois ! hi hi
webkev a écrit:
Une seule ombre au tableau ... QUOI? ATTENDRE 2 MOIS ??????? affraid maaais
Non mais oh ! C'est finit, oui ? Rien que pour vous faire mentir, je posterais la suite demain, na ! :209: Nan jdéconne. farao

webkev a écrit:
On a droit à la suite de Fraguements et de Cheval de Troie, le même jour, quel délice.
Webkev ! Corrige moi ça tout de suite ! grrr

webkev a écrit:
Et pas de Sam, maaais , moi qui aimait ses interventions ! Razz
A vrai dire, réalisant que cela faisait vraiment trop longtemps que je n'avais rien posté de neuf, j'ai tronqué en deux ce que j'avais déjà écrit afin d'en faire un chapitre à part. C'est pour cette raison que tout les protagonistes n'interviennent pas, contrairement à ce que je fais en général.

webkev a écrit:
Et sinon, le comportement de Jack, c'est tout simplement lui. Il constate que l'anneau est détruit, il a comme un vertige, mais tout de suite, il pense à Teal'c, il cherche de l'action, il veut s'occuper l'esprit et ne pas se laisser abattre. Sincèrement, je le reconnais tout de suite.
C'est toujours ce que j'essaye de faire ressortir en priorité, le caractère des personnages ; j'essaye de le rendre comme il m'apparait dans la série, tout en lui ajoutant une touche de complexité.

webkev a écrit:
Et puis, je ne sais pas si je l'ai déjà dit, mais la manière dont tu clos tes chapitre, j'adore Grace
Merci, je songe d'ailleurs à reprendre un peu le début, car lorsque j'écrivais Fragments je n'avais pas totalement adopté cette méthode. Cependant, les continuels extraits des divers livres sacrés Goa'uld risquant de devenir lassant, je vais peut-être placer d'autres types de citations, dans le style de ma dernière sur les Sodans...

webkev a écrit:
Erf, erf erf. Tu vas nous sortir la suite de SG Chronicles, c'est ca hein Razz biglol
Elle est bien avancée... mrgreen


Dernière édition par le Jeu 7 Juin 2007 - 13:35, édité 1 fois
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Webkev
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptyJeu 7 Juin 2007 - 7:43

Skay-39 a écrit:


webkev a écrit:
On a droit à la suite de Fraguements et de Cheval de Troie, le même jour, quel délice.
Webkev ! Corrige moi ça tout de suite ! grrr

Oups Embarassed Embarassed Embarassed désolé pardon sorry. Mon clavier a fourché biglol
Sincèrement navré d'avoir écorché le titre surtout qu'il est écrit en plein devant mon nez peuh
Mea culpa nerfs


Skay-39 a écrit:

webkev a écrit:
Erf, erf erf. Tu vas nous sortir la suite de SG Chronicles, c'est ca hein Razz biglol
Elle est bien avancée... mrgreen

Eheh, je le savais Laughing hi hi
Je suis trop fort ange

Skay-39 a écrit:

Non mais oh ! C'est finit, oui ? Rien que pour vous faire mentir, je posterais la suite demain, na ! Nan jdéconne.
maaais
Tampis, je pense qu'on patienteras. Titto et moi avons déjà nos perfusions pour tenir drunken lol!
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rauz
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptyJeu 7 Juin 2007 - 16:50

j'aime. on comprend encore meiux les intentions de Schel'nok.

je ne sais pas quoi te dire à part que j'adore, tu décris tout tellement qu'en c'en est presque un régal pour les yeux, je m'explique: tu décris tellement bien qu'on voit les choses plus qu'on ne les lit et j'adore ...

j'ai hâte d'avoir la suite Wink
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptySam 23 Juin 2007 - 19:53

Samantha: Je me demande vraiment comment elle va récupérer sa tête. Ses schémas de pensée, ok, mais le profil moléculaire exact de sa bouche, de ses os, de ses cheveux, ect... , je ne vois pas. Suspense!

Schel'nok: On le prend d'abord pour un Teal'c#2, mais ensuite on doute. En voila apparemment un qui pense plus aux morts qu'aux vivants. Il n'a aucun rêve, aucun espoir, en dehors de celui de se venger. Je n'en veux pas à O'Neill de ne pas lui faire confiance.

Jacob/Selmak: Deux têtes valent mieux qu'une, mais certaines épreuves sont vraiment trop dures. J'aime beaucoup la façon dont Selmak devient la "voix de la raison" dans l'esprit de Jacob.

Traductions du docteur Jackson: J'aime beaucoup ces passages. Cela me rappelle le style de Bernard Werber, mais en mieux.

Deux mois? Bon, là, ça n'en fait plus que un. :209:
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptyDim 24 Juin 2007 - 0:13

rauz a écrit:
tu décris tellement bien qu'on voit les choses plus qu'on ne les lit et j'adore ...
Merci beaucoup. Tu exprimes l'une de mes aspirations premières. farao Je suis très heureux de ce que tu me dis là.

sylvouroboros a écrit:
Samantha: Je me demande vraiment comment elle va récupérer sa tête. Ses schémas de pensée, ok, mais le profil moléculaire exact de sa bouche, de ses os, de ses cheveux, ect... , je ne vois pas. Suspense!
Mhm... Et bien...
Spoiler:

sylvouroboros a écrit:
Schel'nok: On le prend d'abord pour un Teal'c#2, mais ensuite on doute. En voila apparemment un qui pense plus aux morts qu'aux vivants. Il n'a aucun rêve, aucun espoir, en dehors de celui de se venger. Je n'en veux pas à O'Neill de ne pas lui faire confiance.
Dès le départ, j'ai décidé de rendre ce personnage aussi complet que possible. Au début, il me fallait présenter ses doutes, d'ou un conflit interressant ; maintenant, je vais essayer de présenter son évolution de manière aussi naturelle que possible.

sylvouroboros a écrit:
Jacob/Selmak: Deux têtes valent mieux qu'une, mais certaines épreuves sont vraiment trop dures. J'aime beaucoup la façon dont Selmak devient la "voix de la raison" dans l'esprit de Jacob.
J'ai l'intention de donner une vision de la symbiose plus appronfondie que dans la série, notamment dans le prochain tableau de Stargate Chronicles.

sylvouroboros a écrit:
Traductions du docteur Jackson: J'aime beaucoup ces passages. Cela me rappelle le style de Bernard Werber, mais en mieux.
Merci beaucoup. mrgreen Je m'y suis surtout mis pour Cheval de Troie, à l'époque oùù j'ai commencé Fragments, ce n'était pas systématique. Je compte remédier à cela.

sylvouroboros a écrit:
Deux mois? Bon, là, ça n'en fait plus que un. :209:
Eh ho eh ho ! Ne mettez pas la charrue avant le Unas ! Il me reste encore pas mal de temps !

Pour vous faire patienter en attendant la suite, une petite illustration de Khnemou en pleine crise.
Khnemou

Ajout à la fin du Chapitre III :

Dans le cas d’un parasitage classique, un combat s’engage très vite entre l’hôte et le Goa’uld. L’issue de cette bataille – dont la durée se mesure d’ordinaire en secondes, bien qu’elle semble infiniment plus longue aux deux protagonistes – se détermine le plus souvent dans les premiers temps de la possession [...].
Cependant, il existe des cas particuliers, qui concernent des réceptacles à l’esprit particulièrement farouche ; car certains sont capables de lutter, sans relâche et sans faiblir, durant des jours, des semaines – voir des années. Ces individus sont hélas bien rares [...]. Peu d’hommes ont le courage de résister aux Dieux. [...]
Néanmoins, quelle que soit la force de caractère des deux protagonistes, il n’existe qu’une seule issue possible à cette confrontation. L’hôte pourra lutter de toute son énergie, de toute son âme, de toute la force de sa volonté, la victoire reviendra toujours au parasite ; car la possession est sa nature profonde, et le synonyme de sa survie.


Extrait du Traité sur la Possession, de Egéria, traduit par le tok'Râ Selmak.
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptySam 19 Jan 2008 - 13:28

Chapitre XI
Démence


Aussitôt après, vaisseau-mère du Seigneur Khnemou, salle du sarcophage.

Il fut tiré des limbes de l’inconscience par le son d’un lent frottement minéral. Teal’c prit conscience tour à tour de la surface dure, lisse et froide sous son corps, de la lumière blanche qui perçait à travers ses paupières, de l’étrange torpeur qui languissait dans chacun de ses muscles ; et, enfin, de la merveilleuse absence de toute douleur.
Le chuintement pierreux s’interrompit brusquement dans un léger choc sourd, et comme si c’était là le signal qu’il attendait, le guerrier ouvrit les yeux.
Il distingua la silhouette noire d’un homme assit nonchalamment sur l’avant du sarcophage. Un Jaffa. Son profil aux traits droits se dessinait aussi nettement que s’il avait été découpé dans une toile de velours sombre. De sa position, allongé dans le caisson de naquadah, Teal’c ne distinguait que la forme de son nez et de son front plat, la ligne fuselée de quelques mèches de cheveux, les angles réguliers d’une armure. Le guerrier était aussi immobile qu’une statue.
- Tu es un grand guerrier, Teal’c de Chulak, fit la silhouette sans esquisser un mouvement.
La lumière intense émanant des parois du sarcophage mourut doucement, et après un instant, l’ancien primat d’Apophis put enfin distinguer le visage sans expression de Schel’nok.
- C’est pourtant toi qui as remporté notre duel, énonça Teal’c sans animosité.
Il étendit ses bras qu’on avait croisés sur sa poitrine, et se redressa lentement ; puis, il examina d’un regard qu’il s’attacha à faire paraître nonchalant la quantité impressionnante de sang noir et en partie coagulé qui poissait sa veste.
Schel’nok s’agita. Le jeune Jaffa se leva d’un bond, le contempla un instant, comme pour vérifier que le sarcophage avait bien fait son œuvre, et puis lui saisit le bras pour l’aider à se lever – le geste était davantage une marque de respect qu’une réelle assistance.
- Ce n’était pas un vrai duel, répondit-il de ce même ton égal qui avait tant déplut au colonel O’Neill. La guerre ne se pratique pas dans l’honneur. Un jour, nous devrons nous affronter en une véritable confrontation.
Il gardait son regard rivé dans celui du Jaffa rebelle, et celui-ci y lisait bien plus que Jack O’Neill. Le colonel avait vu l’âme d’un mort. Teal’c comprenait que si une partie de Schel’nok s’était bien éteinte à jamais, c’était pour que l’autre puisse renaître enfin.
Il avait connu cela. Il était mort en même temps que le premier Garde Serpent contre lequel il avait retourné son arme ; et son cœur, gangrené par la honte au cours des dernières années, s’était ouvert en un merveilleux soulagement lorsque Teal’c avait émergé à la lumière des soleils de Chulak à travers le mur de pierre démoli.
Chaque choix est une mort. Chaque choix est une naissance.
- Ce sera un plaisir autant qu’un honneur, mon frère, répondit le Jaffa tout en enjambant le bord du sarcophage, avant d’ôter sa veste ensanglantée.
Elle était tellement imbibée que s’il la gardait sur lui, même un Jaffa de Sethesh parviendrait à le suivre à la trace dans tout le vaisseau. Cependant, le reste de sa tenue n’était pas dans un meilleur état ; le sang salissait le corps autant que l’âme. Comme Schel’nok ne semblait pas décidé à aborder la raison pour laquelle il l’avait de toute évidence séparé de ses amis Tau’ri, Teal’c décida de reprendre la parole.
- Tu as du laisser une piste aisément exploitable en me menant ici.
Le premier primat de Khnemou inclina un grand hiéroglyphe en forme de tête de bélier, et la cellule de soin se referma lentement, bruissant de ce son si familier.
- Tu es resté dans le sarcophage durant plusieurs heures. J’ai pris soin de réinitialiser le cristal de mémoire de la plate-forme de transfert après que nous l’ayons emprunté, et je suis retourné effacer nos traces. Nous n’avons rien à redouter de ce côté-là.
Teal’c inclina la tête.
- Bien.
Il jeta un bref coup d’œil alentours. La preuve en était faite, le style de Khnemou se rapprochait davantage de celui de Râ que de la sombre sobriété appréciée par Apophis. La salle contenait nombre de symboles religieux, pendentifs et statuettes, bols de Fumée-Bleue et pétales de rose Ket’Hal ; tout au fond, sous une grand bannière portant les mots « Grand est son pouvoir, la Vie est dans la main du Seigneur Khnemou », il y avait même un autel destiné à recueillir les offrandes des Jaffa. Ce vaisseau ressemblait bien plus à un temple flottant dans l’espace qu’a un vaisseau-mère bâtit pour la guerre.
S’arrachant à cette débauche de luxe savamment disposée, Teal’c localisa deux lances appuyée contre un mur. Il s’empara de celle dont le manche portait encore des traces de sang, bien qu’ayant apparemment été nettoyée, et lança l’autre à Schel’nok qui la saisit d’une main ferme. Il chercha un instant son zat’nik’tel, le primat de Khnemou ayant récupéré les deux armes avant de réanimer O’Neill, et puis l’aperçut dans l’étui fixé à sa cuisse. Il ne gardait que de très vagues souvenirs de ce qui s’était passé après que tous deux aient empruntés les anneaux. Il avisa une sacoche de cuir sur le sol.
- J’ai prélevé ces quelques équipements à ton intention dans une armurerie, commenta Schel’nok.
Teal’c examina le contenu du sac. Grenades à Choc, bracelet activateur d’anneaux de transfert, et une côte de maille. Le Jaffa s’empara de cette dernière. Il jeta un bref coup d’œil à son Tee-shirt ensanglanté, et puis l’ôta.
Le Jaffa rebelle s’attendait vaguement à ce que Schel’nok lui expose son plan pendant qu’il revêtait la protection rudimentaire. Il était de tradition, dans les armées Jaffa, d’effectuer ce que les Tau’ri appelaient des « briefings » pendant que les soldats se munissaient de leur armure. Cependant, le guerrier blond ne semblait pas décidé à s’expliquer ; il semblait même perdu dans ses pensées. Aussi Teal’c décidât-il de poursuivre son interrogatoire.
- Jaffa, émit-il pour attirer l’attention du primat de Khnemou.
Les yeux noirs du jeune homme plongèrent dans les siens.
- Aujourd’hui, tu étais prêt à nous tuer sur ordre de ton Dieu. J’ai rarement eut l’occasion de rencontrer un combattant aussi acharné que tu l’étais ; aussi déterminé à remplir sa mission.
Schel’nok ne dit rien. N’esquissa pas un mouvement. Ne cligna même pas des paupières. Si Teal’c était stoïque, alors le Jaffa à l’armure noire instaurait une nouvelle graduation sur l’échelle de l’impassibilité.
- Que tu nous ais épargné parce que tu sais notre cause juste, je le comprends et t’en suis reconnaissant, poursuivit Teal’c d’un ton tranquille, tournant le dos au primat de Khnemou pour s’avancer lentement de quelques pas vers le mur. Mais…
Il tourna légèrement la tête et coula un regard vers son interlocuteur, qui n’avait pas bougé d’un pouce et fixait maintenant le vide avec attention.
- Je me demande… D’où te viens cette volonté si farouche d’abattre le Seigneur pour lequel tu bataillais avec acharnement encore un instant auparavant ?
Durant un long moment, ni l’un ni l’autre ne dirent rien, et Teal’c allait se résigner à reprendre la parole – il n’oubliait pas que son équipe pouvait avoir besoin de lui – lorsque Schel’nok s’adressa à nouveau à lui, pour prononcer ces mots inattendus :
- Je crois savoir que tu as un fils, Jaffa ?
Si cette question surprit son interlocuteur, celui-ci n’en laissa d’abord rien paraître ; et puis, il sembla s’autoriser un haussement de sourcil intrigué.
- En effet. Il se nomme Rya’c, acquiesça Teal’c. Il deviendra un fier guerrier, ajoutât-il, cédant à sa fierté de père.
- Je n’ai pas d’héritier.
- Tu es jeune.
Schel’nok ne sembla pas l’entendre.
- Je n’ai pas d’héritier, répétât-il comme si ses paroles ne s’adressaient qu’à lui-même. Mais il y avait un jeune soldat, sur ce vaisseau, que je considérais comme mon Kalma.
Teal’c ne dit rien, attendant la suite.
- Il l’a tué.
Un froid humide et malsain semblait s’être insinué dans la pièce, comme figurant l’âme glacée de Khnemou invoquée par leurs paroles ; dans cette atmosphère vide et menaçante, la voix du Jaffa sembla soudain résonner différemment.
- Khnemou l’a tué.
Teal’c considéra son compagnon comme s’il le voyait pour la première fois. Quelque chose s’insinua dans ses pensées, le serpent sournois mais parfois salvateur du doute et de la méfiance. Sans que son attitude ne le laisse transparaître, il considéra soudain sous un autre angle chacune des paroles et des actions du Jaffa, et son examen n’était pas positif. Il commençait à le voir par les yeux de Jack O’Neill, et songea sombrement que si cet homme était aujourd’hui colonel, ce n’était pas en se montrant obtus et sans discernement. Du moins, pas tout le temps.
- Les Goa’uld ont commis et continuent de commettre de nombreux crimes, énonçât-il prudemment, avec cependant une condoléance sincère.
Schel’nok poussa une exclamation agacée, à la limite du grognement.
- Je n’ai que faire des Goa’uld… Ou bien de ta rébellion, mon frère - Il se tut soudain, et son regard se fit un peu plus calculateur. Pardonne-moi. Sans doute ta cause est-elle juste, et ton combat noble et courageux. Mais pour l’heure… Seule m’importe la vengeance. Je veux que Khnemou souffre. Je veux que Khnemou meure. Et je veux qu’avant d’expirer, il m’entende prononcer le nom de Kelt’sär.
La manière dont sa voix s’était peu à peu faite lointaine et avait acquit des intonations fiévreuse n’échappa pas à Teal’c, bien que son expression n’en laisse rien paraître.
- Certains disent que la vengeance n’est pas libératrice, répondit l’ancien primat d’Apophis doucement mais fermement. Je pense que c’est faux. Il faut un grand courage pour y renoncer, mais il n’y a nulle lâcheté mais son accomplissement. Néanmoins, mon frère, je me dois de te prévenir. Cela ne rachètera pas tes fautes, ni devant les portes de Kheb, ni en ta propre conscience. Le poids des vies que tu as pris pèsera toujours sur tes épaules, et le sang mouillera à jamais tes mains.
Schel’nok sembla l’examiner d’un œil nouveau, quoique Teal’c ne puisse estimer s’il venait ou non de grimper dans son estime ; il aurait bien voulut savoir ce qui se tramait dans cet esprit.
- Ceci est le lot de tous les vrais guerriers, fit remarquer le primat de Khnemou avec un brin de dédain. Mais je ne souhaite pas tuer pour mon salut. Je veux tuer pour que Kelt’sär sache que j’aurais racheté sa vie. Je veux qu’il voie le prix que je donnais à son existence.
Il considéra sa lance avec un regard décidé, apparemment impatient de s’en servir.
- Avec votre aide, je prendrais le Kalaa de mon Dieu. Mais moi seul plongerais le poignard dans son cœur. Et ce sang versé pour Kelt’sär me liera à lui aussi sûrement que ce que nous n’avons jamais partagés, un vrai lien de sang. Par-delà la mort, je le déclarerais mon fils.
Le Jaffa se tut, le souffle court. Il jeta à son voisin un féroce regard de défi, comme pour le prévenir du danger que représenterait toute remarque sarcastique.
- Ce sera sans doute l’acte de mort le plus noble auquel j’aurais jamais assisté, commenta Teal’c d’un ton neutre.
Après un instant, Schel’nok détourna le regard. Et puis, il s’avança vers un pan de mur que rien ne distinguait des autres, et y posa la main.
- Sa noblesse sera à la mesure de ma lâcheté passée, répondit-il sans se retourner.
Il manipula un hiéroglyphe que Teal’c localisa machinalement, et le mur s’effaça, ménageant une ouverture haute et étroite.
- Cette sortie de secours est peu entretenue, et encore moins empruntée. Je pense que les Jaffa ne croiront plus très longtemps aux raisons que j’invoque pour expliquer mon retard et les maintenir loin de ce niveau – si tant est qu’ils ne soient pas déjà partis à notre poursuite. Mieux vaut donc nous faire discrets.
Teal’c ne bougea pas.
- Il me semble que mes coéquipiers ne devraient pas tarder à nous rejoindre, fit-il remarquer avec une affable amabilité.
Schel’nok hocha sèchement la tête, et pourtant répondit par la négative.
- Non. Nous devons aller à leur rencontre. J’ai verrouillé durant ta guérison certains types de transferts par anneaux afin de gêner les troupes de mon dieu – le Jaffa se tut immédiatement, et reprit avec promptitude – de mon ancien dieu – de ce faux dieu !
Si le guerrier était parvenu, lors de sa première méprise, à contenir la colère qu’il ressentait à sa propre encontre, cette seconde faute sembla le mettre en rage. Sa mâchoire se crispa tant que l’on aurait pu s’attendre à entendre grincer ses dents, et l’aura de force qui émanait de lui se chargea d’une nette dangerosité.
Teal’c, soucieux de préserver un semblant de sang-froid chez ce nouvel allié à l’humeur si changeante, se contenta d’incliner la tête. Il fit tournoyer sa lance de façon à en diriger le canon vers le bas, et abaissa une molette qui fit briller soudain l’autre extrémité de blanc.
Schel’nok fit de même avant de s’engouffrer à grands pas rageurs de long du passage obscure, dans un bruissement de cape.


Jack jeta un regard sec à Daniel, qui se tourna vers Jacob avec un haussement de sourcil dubitatif digne de Teal’c – comme pour combler le vide laissé par l’absence du guerrier Jaffa.
- Réessayez, ordonna le colonel sans doute un peu trop durement.
Jacob s’en fichait éperdument, mais il sentit que le ton déplaisait à Selmak. Le Tok’Râ quitta le cercle des anneaux qu’il venait de rejoindre, et entreprit de composer une seconde fois la séquence correspondant à un transfert vers le niveau où se situait le sarcophage.
« C’est inutile » fit remarquer son symbiote sans ambages.
« Je sais. »
« Pourquoi obtempères-tu, en ce cas ? »
« Je ne sais pas. »
« Tu n’as plus envie de lutter. »
« Non. C’est vrai. Plus envie de lutter. Pour quoi que ce soit. »
Selmak ne marqua aucune pause, mais émit à l’attention de son hôte l’idée d’une pause dans la conversation. C’était notamment grâce à ce genre de raccourcie, ainsi que par la transmission quasi-instantanée de phrases, notions et sentiments complexes – dispensant les deux interlocuteurs de faire transiter les messages qu’ils souhaitaient émettre à travers le crible des centres de la parole, de l’élocution et autre périmètres cérébraux indispensables à un dialogue classique – que les échanges entre les deux composantes d’une symbiose Tok’Râ ne duraient généralement qu’une poignée de secondes.
Le reptile alien reprit donc immédiatement, bien qu’ayant respecté un silence virtuel.
« Bien, je ne vais pas me plaindre de te voir perdre un peu de ta verve et de ton sale caractère – quoi qu’en disent les hypocrites, la vie nous est grandement facilité lorsque nos hôtes se montrent dociles. Il y en a que cela agace, mais la plupart s’en accommodent parfaitement… »
« Arrête ton char, Selmak. Tu essayes de me provoquer. Je n’ai pas envie de jouer à ça maintenant. »
Pause.


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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptySam 19 Jan 2008 - 13:29

Jacob avait achevé la séquence, et s’était tourné vers ses deux coéquipiers. Sachant la manipulation inutile, il n’avait même pas rejoint la zone de téléportation.
« Ce Jaffa, Schel’nok. Il a déconnecté les anneaux de tout l’étage. »
« Plus probablement leur activation depuis ce niveau, seulement. Je doute qu’il ait emprunté les accès de secours en compagnie d’un homme presque impotent… »
« Veille à ne jamais répéter ça devant Teal’c. »
« …ou bien qu’il ait chargé ses subordonnés de s’en charger. Je suppose que la séquence d’activation doit être validée par un code particulier qu’il a lui-même initié, dans le but de nous retarder ou de nous diriger dans une embuscade. »
« Il n’avait pas besoin de faire un tel cinéma. Il nous tenait à sa merci. »
- Qu’est-ce que ça veut dire ? interrogea le colonel.
Sa voix était glacée, sa gorge tendue, sa mâchoire crispée. Lorsque Jack O’Neill retrouverait Schel’nok, celui-ci paierait pour la mort de Samantha autant que pour sa traîtrise – Jacob n’avait pas le moindre doute à ce sujet.
Cela lui convenait tout à fait.
Le général prit un instant pour résumer mentalement son échange intuitif avec Selmak, et puis offrit à Jack leurs conclusions.
Le docteur Jackson souffla rageusement, et O’Neill sembla ruminer d’effrayantes pensées.
- Combien de temps est-ce que ça va nous prendre pour rejoindre le sarcophage sans… ?
- Trop. Trop longtemps.
Selmak plongea la main dans sa veste couleur sable, et saisit après un instant de tâtonnement un dispositif en forme de triangle-rectangle dont la pointe la plus longue avait été tronquée. La surface aux motifs cristallins arborait cette teinte de mauve particulière aussi appréciée des Tok’Râ que l’or l’était des Goa’uld.
- Jacob ? fit Daniel.
- Ce Jaffa a peut-être reçut une initiation plus poussée que d’ordinaire en matière de technologie Goa’uld, mais il est sûrement loin d’égaler les scientifiques de la Tok’Râ. Laissez-moi un instant, et je vous emmènerais où vous voulez.
- Et si le code a été mit en place par Khnemou ? riposta l’archéologue.
- Dans ce cas, mes chances de casser cette sécurité seront amoindries. Couteau.
Il entendit le son d’une fermeture velcro, et un instant plus tard l’instrument demandé atterrit dans la main qu’il tendait par-dessus son épaule.
- Mais pas nulles ? fit juste derrière-lui Jack O’Neill, celui donc qui venait de lui remettre l’objet.
La remarque n’avait de question que la forme. Jacob inséra la lame de l’outil derrière le boîtier de commande des anneaux, et fit pivoter celui-ci sur des charnières situées dans le bas du panneau. Dans la cavité rectangulaire, deux rangées de cristaux courts et cylindriques étaient réparties sur deux niveaux. Jacob en retira vivement quatre de couleurs différentes.
- Pas nulles, non. Loin de là. Tenez-moi ça.
Il pressa une touche sur son dispositif triangulaire, et un écran translucide – de dimension bien trop importante pour être contenu dans la base cristalline – jaillit aussitôt de son hypoténuse, venant former un rectangle approximatif. Une série de hiéroglyphes et de symboles Goa’uld l’emplirent rapidement.
- Très bien, alors. Allez-y, ordonna le colonel en lui donnant une tape sur l’épaule, comme si Jacob ou Selmak avaient attendus après son injonction.
Le symbiote grogna.
« Si tu ne le remets pas à sa place, je te garantie que je vais m’en charger. Dans ce vaisseau grouillant de Jaffa, je n’aurais aucun mal à faire passer ça pour un accident. »
Alors que Jacob aurait cru n’en être plus jamais capable, il s’aperçut qu’il sourirait légèrement.


Le Seigneur Khnemou pouvait faire preuve de beaucoup de patience. Il n’était pas rare qu’il passe plusieurs heures assit dans son trône de marbre, le regard perdu vers les étoiles, à se repaître avec une sorte d’avidité de leur imperceptible ballet. Il était vrai qu’il tirait de cette activité une fierté farouche ; qui d’autre, en effet, pouvait prétendre avoir assisté à la lente danse des astres ? Qui pouvait affirmer avoir contemplé un autre ciel, celui d’un autre temps ?
Khnemou était ancien. Il comptait même parmi les plus anciens de tous. Il était là, quand Râ découvrit la Tau’ri. Avant cela, il était là lorsque les siens avaient conquis leur premier monde et exterminé ses habitants. Bien plus tôt encore, il était également présent, alors que le premier vaisseau de conception purement Goa’uld effectuait son voyage d’essai dans l’hyperespace – l’appareil avait explosé, mais l’exploit était ce qu’il était. Oui, le dieu Bélier était très, très vieux, et l’âge enseignait la patience.
Cependant, il y avait une autre raison à cet attrait pour la contemplation. Lorsque Khnemou laissait son esprit se perdre parmi les lumières scintillantes de la voûte céleste, parmi ces témoins muets de son existence, il parvenait pendant un temps à se persuader qu’il n’était qu’un esprit, indépendant des contraintes de l’existence, libre des limites du monde matériel. En effet, le mouvement lui rappelait de manière trop distincte la structure inadaptée de son ossature, le jeu approximatif de ses articulations, l’emplacement inapproprié de ses muscles ; il n’y avait rien qu’il détesta davantage que de constater toute l’imperfection de cette machine précaire, vulgaire et mal assemblée qu’était le corps humain.
Quoi qu’il en soit et quelle que soit la réelle tendance de Khnemou à l’attente tranquille, sa maîtrise de lui-même se trouvait mise à rude épreuve depuis l’investissement de son appareil d’abord par l’Entité Samantha Carter, ensuite par les guerriers de la Tau’ri accompagnés de leur chien de Tok’Râ. Le Seigneur n’était pas habitué à ce que les choses échappent à ce point à son contrôle ; la frustration qui le dévorait lui interdisait même de s’isoler dans son propre esprit, d’oublier au moins un peu qu’il était de chair et de sang. L’homme qu’il avait fait venir avec pour tâche de le distraire par des jeux d’esprit et de stratégie l’avait un temps occupé de plaisante manière ; mais ces dernières minutes, la nervosité de ses gestes et la faiblesse de ses réponses témoignaient de son agacement croissant.
- Je place mon scarabée en troisième ligne, indiqua son partenaire avec un intérêt qui semblait réel pour le jeu. L’ibis est bloqué, le lotus passe en seconde ligne.
- Combien de temps ? demanda soudain le Goa’uld, avec un calme absolu bien qu’entièrement feint.
Son interlocuteur lui jeta un bref coup d’œil, l’air encore perdu dans ses pensées, et puis consulta la grande horloge suspendue haut sur un des murs de la salle. C’était une mécanique inhabituelle, précisément de par sa nature mécanique et non électronique ; partout à sa surface – et plus encore en-dessous – cliquetaient des engrenages, murmuraient des courroies et bruissaient de longues aiguilles. D’ordinaire, les préférences des Goa’uld en matière d’équipement oscillaient de manière extrême entre les instruments les plus primitifs et les technologies les plus avancées ; il était rare de trouver dans leurs appartements le moindre témoignage d’une étape de transition menant de l’un à l’autre. Ce genre de machineries, aux rouages internes trop évidents pour qu’on ne puisse deviner au moins approximativement leur fonction, risquaient d’amener certains esclaves à se demander – oh, fugitivement tout d’abord – s’il n’était pas envisageable que la magie des dieux ne possède une semblable explication cachée.
Cependant, Khnemou affectionnait cette vieille pendule, qu’il avait découverte dans la misérable demeure d’un simple humain – maître d’une planète de guerriers barbares. Tout, depuis le plus petit rouage jusqu'à l’armature la plus imposante, était constitué d’os finement ciselés.
Inutile sans doute de préciser leur origine.
Certes, ce genre de mécanique primitive nécessitait de fréquentes réparations – surtout soumise à l’humeur d’un être aussi… versatile que pouvait l’être Khnemou. Cependant, ce dernier prenait généralement beaucoup de plaisir à sélectionner lui-même avec soin la matière première nécessaire à ces réfections.
Inutile, une fois encore, de préciser comment.
Khnemou s’arracha à ses pensées lorsque l’autre lui parla.
- Comment ? demandât-il sèchement.
Un éclair goguenard brilla un instant dans l’œil de son partenaire, que l’on retrouvait également dans son mince sourire. Cela ne plut pas à Khnemou – pas du tout. Mais il s’interdit de réagir – c'est-à-dire, de briser le cou de l’homme. Quelque chose en lui… Oui, quelque chose en lui l’effrayait.
- Trop longtemps, répéta l’homme. Je disais que cela faisait trop longtemps que Schel’nok s’était lancé à la poursuite des guerriers Tau’ri. Si tu veux mon avis, il est mort.
Khnemou allait répondre qu’il n’avait que faire de son avis – et se contint encore. Au lieu de cela, il fit quelques pas rageurs, pour contenir la fureur qu’il sentait grandir en lui – bouillonnant, bouillonnant, bouillonnant et l’aiguillonnant – et répliqua avec un calme apparent.
- Peut-être, oui. Ce n’est qu’un Jaffa, après tout… Mais prometteur, cependant. Oui, prometteur. Peut-être devrais-je lui laisser davantage de temps ?…
Le dieu s’en voulut de la note interrogative qui s’était glissée malgré lui dans ses paroles. Il ne voulait pas laisser penser à l’autre qu’il quêtait son approbation, ou même se souciait seulement de son opinion.
Son interlocuteur lui adressa un regard en coin, et lorsqu’il parla, Khnemou eut la désagréable impression qu’il avait deviné le cours de ses pensées.
- Peut-être qu’il t’a trahit.
L’avait-il autorisé à le tutoyer ? Khnemou en doutait, mais ne pouvait en être tout à fait certain. Peu importait ; il pouvait laisser passer ça pour le moment. S’il s’avérait que l’autre avait manqué à la convenance, il le châtierait ultérieurement. Khnemou était un Dieu, après tout ; il n’avait besoin de nulle justification.
- Il n’oserait jamais, fit-il d’une voix plus glacée que les plaines de Krîsh. Il sait quel sort je réserve à ceux qui me défient. Il sait dans quelles souffrances leur triste vie s’achève…
Un sourire amusé frémit sur ses lèvres à l’évocation de ces souvenirs. Images de visages torturés et ruisselants de larmes. Images de muscles mis à nus, de chairs meurtries, de plaies martyrisées…
Tout à sa rêvasserie, Khnemou ne remarqua pas le regard de dégoût amer que lui adressait l’homme. Dans ces prunelles se lisait un ressentiment et une douleur qu’on avait peine à concevoir ; ses lèvres formèrent un instant un mince sourire de dérision.
Emergeant de bien meilleure humeur de sa macabre songerie, le Seigneur appela soudain à lui son lo’tar. Ces tableaux d’écarlate, de hurlements et d’effluves cuivrées lui avaient donnés des envies de mort.
Le serviteur s’avança précipitamment dans la pièce. Il s’agissait d’un très jeune-homme aux longs cheveux auburn – dix-huit ans peut-être, moins sans doute. Son visage reflétait la panique ; ces dernières heures, cette expression s’était répandue comme une maladie à travers tout le vaisseau, jusque dans les niveaux inférieurs. L’adolescent semblait davantage enclin à affronter les sans-Dieux Tau’ri qu’à approcher son créateur.
- Monseigneur ? bafouillât-il d’une voix aigue.
- Avons-nous des nouvelles de Schel’nok ? demanda Khnemou.
- Aucune, monseigneur, répondit précipitamment le lo’tar. Je n’ai pas quitté mon poste un instant, et aucune communication ne m’est parvenue – je ne crois d’ailleurs pas qu’il ait été prévu qu’il me… qu’il… nous tiendrait informé de ses déplacements. Mais, s’il, je vous préviendrais sans faute s’il…
- Silence, le coupa sèchement Khnemou.
Cet imbécile était en train de le ridiculiser. Il voyait son convive s’amuser de cet inadmissible manque de tenu ; cela l’insupportait. Oh, et puis s’en était assez ! Quelle était cette crainte irraisonnée qui l’empêchait, lui, le puissant Khnemou, de congédier un humain insolent ?
Le Goa’uld se leva d’un mouvement décidé et conquérant.
- Raccompagne mon invité dans ses quartiers, ordonnât-il brusquement à son lo’tar. Nous en avons finis.
Il ressentit une sorte de satisfaction perverse à l’égard de cette frayeur qui frémissait dans l’estomac primitif qu’il avait dérobé. Contrarier son appréhension lui apportait un plaisir sauvage.
Le lo’tar ne bougea pas. Il regarda tout autour de lui, d’abord étonné, perdu ensuite, inquiet enfin.
- Je… Je ne… Monseigneur ? balbutiât-il.
Khnemou examina son serviteur. Se moquait-il de lui ? Il se tenait si près du visiteur qu’il aurait pu le toucher en tendant le bras.
Le lo’tar sembla se vider de toute substance sous ce regard de feu, souhaitant apparemment si fort se changer en fantôme – invisible et imperceptible – qu’il y parvenait presque. Non, cette larve n’oserait jamais envisager de lui manquer de respect – encore moins de rire à ses dépens. Ne restait donc qu’une seule explication…
Khnemou reporta son attention sur l’autre, et l’examina avec attention, sans empressement. Pour étouffer la sourde panique qui enflait en lui.
Un visage fin aux traits anguleux mais élégants. Des cheveux noirs et soyeux, qui balayaient délicatement ses épaules. De grands yeux d’ambre en amande. Des lèvres minces et charnues.
Une longue tunique rouge et or, brodée d’arabesques. Des bottes de cuir. Un pendentif bicolore.
L’homme sourit. Il se leva nonchalamment et tourna le dos à Khnemou, afin de remplir sa coupe d’un alcool de raisin tiré d’un immense bar.
Le dieu contempla avec calme et sans la moindre surprise le spectacle qui s’offrit alors à ses yeux.
Du sommet de sa nuque jusqu’au milieu de ses omoplates, le corps de l’homme arborait un large sillon de chair labourée comme par les griffes d’un Unas affamé. Sa colonne vertébrale – luisant du blanc de l’os, libre de tout Goa’uld – craqua lorsqu’il se pencha afin de remettre en place la jarre de vin.
C’était son hôte qui lui tenait compagnie.
L’Enkaran fit volte-face. Son teint était fiévreux ; une ligne rouge maladive soulignait ses yeux aux vaisseaux éclatés ; ses narines, dans un état similaire, se dilataient et se contractaient spasmodiquement. De petites gouttes de sueur perlaient sur son front et au-dessus de ses lèvres tremblantes, étirées malgré tout en un sourire dément de joie sincère qui découvrait des dents parfaites.
- Bouh, fit-il. Ah, ah. Le scarabée prend l’ibis. Tu perds la tête, mon petit dieu-parasite. Pauvre, pauvre fou…
L’homme leva son verre et le vida d’un trait, sa gorge montant et descendant au rythme de ses larges déglutitions. Il claqua la langue et essuya du poignet le vin qui lui coulait sur le menton.
Et il se mit à rire, à rire, à rire.
Un rire que seul Khnemou pouvait entendre.


Dans son étroit espace de stockage, l’Entité Samantha Carter – de plus en plus Entité et de moins en moins Samantha – tournait toujours en rond, anxieuse et frustrée.


Dans son tel’tak occulté, le professeur Peter Anderson – inquiet de sa survie si celle de ses coéquipiers était compromise – se rongeait les sangs en envisageant les pires scénarios.


Dans son bureau de Cheyenne Mountain, le général Hammond relisait sombrement les rapports inquiétants de la Tok’Râ et ceux, plus succincts, de l’équipe de sauvetage.


Et pendant ce temps, dans tout le système de Tobin, une multitude de vaisseaux Goa’uld scannaient toujours méticuleusement chaque planète, lune et astéroïde.
Leur stratégie n’avait pas variée le moins du monde.


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[Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptySam 19 Jan 2008 - 13:31

Les symboles se succédaient à toute allure, si vite que l’œil avait à peine le temps de deviner leur nature avant qu’ils ne soient remplacés par un autre. Le faucon se substituait au scarabée, lui-même remplacé par le serpent, détrôné par le lotus puis par un étrange sagittaire contourné ; une croix ankh, un croissant de lune, une vague, une lionne… Six idéogrammes déjà s’étaient fixés ; il n’en manquait plus qu’un. Des dizaines d’autres hiéroglyphes se suivirent à la même cadence infernale, et puis le défilé s’interrompit brutalement sur la représentation d’un Gal’pagos – féroce et vicieux mammifère cannibale originaire d’une planète du domaine de Seth, qui avait inspiré le symbole tribal du Grand Maître et le faciès de ses gardes.
A la surface de l’écran triangulaire du décodeur Tok’Râ, la série de sept symboles clignota trois fois, et Jacob Carter donna un coup d’ongle sur le mot Goa’uld pour « valider ».
Le tok’Râ se redressa avec effort, les jambes engourdies par le temps passé agenouillé devant le cercle des anneaux de transport. Ses rotules craquèrent douloureusement.
« Arranges-moi ça, tu veux bien ? » demandât-il distraitement à Selmak tout en annonçant à ses coéquipiers qu’il avait déjoué la sécurité.
« Bien, monseigneur. Je vous lubrifie la colonne, avec ça ? »
« Très amusant, nota le général Carter en toute sincérité. Tu m’excuseras cependant si je n’ai pas trop le cœur à rire. »
Sensation de triste approbation.
O’Neill s’avança à grand pas vers la zone de téléportation et se campa au centre. Il rabattit du bout du pied la trappe soulevée un peu plus tôt par le général.
- On ne traîne pas, se borna à lâcher le colonel.
Daniel se plaça à ses côtés, et Jacob les rejoignit après avoir initialisé le transfert. Il sentait déjà les effets des soins prodigués par son symbiote, sous la forme d’une douceur apaisante se rependant comme un baume dans ses articulations.
« Désolé d’avoir laissé la mécanique se dégrader, fit justement ce dernier d’un ton concentré. Il faut dire que j’ai eu fort à faire, ces dernières heures. Essayes de te ménager un peu plus, Jacob ».
« J’y songerais, répondit l’intéressé. Promis » ajoutât-il devant le silence sceptique de Selmak.
Le sifflement d’une quintuple bourrasque les enveloppa, et un instant plus tard, la pièce était vide, calme et silencieuse.


Khnemou tentait de calmer les battements furieux de son cœur. Il sentait son pouls pulser dans ses yeux, son cou ; ses joues et ses oreilles. Comme cela s’était déjà produit dans le pel’tak, son champ de vision sembla se distordre, lui faisant perdre pied avec la réalité.
« Du calme. Du calme. Tu es un dieu » s’admonestât-il à fébrilement.
Cela semblait être devenu son leitmotiv, depuis que sa toute puissance était si souvent éprouvée.
L’autre renversa la tête en arrière et se remit à rire, d’un rire sauvage et chargé de cruauté. Khnemou avait l’habitude de la cruauté. Mais d’ordinaire, c’était lui qui la dispensait.
- Un dieu ? Vrai ? Tu es un Dieu, fier Bélier des Etoiles ?
Soudain, dans l’esprit du Seigneur, la colère l’emporta sur l’effroi.
Nul Goa’uld ne pouvait tolérer cela. La rébellion devait toujours être brisée ; s’il ne pouvait mater son propre corps, comment pourrait-il espérer tenir ses armées ?
Concentrant son attention sur les niveaux de conscience les plus primitifs de son hôte, Khnemou envoya une pulsion violente et prolongée aux centres de la douleur.
Immédiatement, l’homme cessa de s’esclaffer. Il hoqueta, s’étrangla, brutalement plié en deux par une indicible souffrance ; ses traits se déformèrent, crispés en un masque de supplicié à la limite de l’évanouissement, et les muscles de son cou se tendirent à se rompre. Un faible râle essoufflé se fraya difficilement un passage à travers le larynx contracté de l’Enkaran, tandis que son teint pâle virait au cramoisie. L’hôte, abrutit de douleur, tituba et mit un genou à terre ; il oscilla, battit l’air de sa main droite… et s’évanouit.
Non pas qu’il ait perdu connaissance – ce qui, compte tenu de son expression, n’aurait rien eut de surprenant. Non… Il s’était tout simplement volatilisé. Là où se trouvait un instant plus tôt un homme de chair et de sang – en apparence, tout du moins – ne demeurait plus que… du vide.
Le Grand Maître banni se redressa, le souffle court. Ses mains tremblaient violemment. Un Goa’uld pouvait infliger toutes sortes de tortures à son réceptacle ; mais il lui était impossible de s’isoler totalement des tourments de ce dernier sans renoncer du même coup à tout contrôle – notamment sa capacité à infliger les souffrances en question.
Khnemou perçut soudain un bruit léger. Levant immédiatement le regard, il avisa le lo’tar qu’il avait convoqué et omit de congédier ; celui-ci reculait en direction de la porte.
- Je… Je vais vous laisser, monseigneur… balbutia l’adolescent en commençant à se détourner.
Khnemou le regarda faire sans rien dire, mais un éclat alarmé s’était allumé dans ses yeux. Non. Il ne pouvait pas laisser l’esclave s’en aller. Pas après qu’il ait vu le spectacle de la terreur de son Dieu, pas après qu’il ait contemplé sa folie.
- Reste ici.
Le serviteur ne s’arrêta pas. Il poursuivit son chemin, d’un pas raide et mécanique ; semblable à celui d’un automate désarticulé.
- Ne bouge plus.
- Oui, monseigneur. Je m’en vais. Je vous laisse, répéta le jeune-homme d’une voix suraiguë.
Il allongea ses enjambées, tendant les mains vers l’ouverture à l’encadrement massif comme s’il espérait par ce geste l’attirer à lui.
- N’avance plus, ordonna Khnemou plus durement – plus fermement, aussi – en s’avançant lui-même rapidement à la suite du lo’tar.
Il devait le tuer. C’était la seule solution. Et puis, cela le calmerait.
Le garçon brun vacilla et trébucha, mais ne s’arrêta pas. Il ne courait pas non plus, cependant, et le dieu tendit bientôt la main afin de se saisir de l’esclave. Il sentait déjà l’excitation frissonner dans sa poitrine, sa mâchoire se contracter sous l’effet de l’impatience…
- Pourquoi est-ce que tu ne laisserais pas ce pauvre garçon tranquille ? Aucun de tes esclaves n’ignore que tu n’as plus toute ta tête, de toute façon.
Khnemou fit si brusquement volte-face qu’il faillit en perdre l’équilibre. Incrédule, il dévisagea l’humain qui se tenait assit au bord de la table de bois de rose incrustée d’or sur laquelle trônait encore le jeu des pharaons ; son faciès si familier affichait une amertume ironique.
Immédiatement, le Goa’uld fouilla à nouveau l’encéphale de son hôte, prêt à le noyer encore une fois dans un océan de douleur ; mais celui-ci leva aussitôt une main vers lui pour l’arrêter. Tous deux étaient à ce point identiques que Khnemou sursauta et faillit brandir son dispositif du ruban, s’attendant à ce que l’autre en soit également munit.
- Laisse tomber, lança précipitamment son réceptacle qui ne semblait pas avoir remarqué cette réaction instinctive. Tu n’arriveras pas à te débarrasser de moi de cette façon.
Il planta son regard dans celui de Khnemou. Les yeux d’ambre de l’humain avaient virés au bleu sombre mêlé d’un gris cendreux, sans que le Seigneur ait noté la transition.
- Ces derniers sept milles ans, j’ai connus grâce à toi des souffrances aussi diverses que raffinées. Il n’en existe plus aucune désormais qui puisse me renvoyer bien longtemps dans l’inconscience – surtout pas maintenant, alors que tu es en train de perdre tout contrôle.
Khnemou allait riposter, mais se rappela soudain la présence du lo’tar et voulut se charger de lui ; hélas, il était trop tard. Le garçon n’était plus là. Khnemou l’entendit courir dans le couloir, fuir en sanglotant comme un enfant sur la vie qu’il avait faillit perdre. L’imbécile… Ne voyait-il donc pas que sa pauvre existence n’avait aucune espèce d’intérêt ?
- Tu es content de toi ? sifflât-il furieusement. Cela va se savoir, maintenant. Veux-tu que je perde le respect de mes troupes ?
- Leur respect ? gloussa l’autre. Leur respect ? Si tu as un jour suscité chez eux ce sentiment, Khnemichou, c’était il y a bien, bien longtemps – des siècles. Tout ce qu’ils éprouvent à ton égard, désormais, c’est de la crainte. Et, ces dernières heures, de la terreur.
Un mince sourire étira à nouveau ces lèvres que le Seigneur jugeait d’ordinaire d’une exquise sensualité ; mais l’aigreur qui exhalait de chaque atome de cet être changeait sa magnifique enveloppe en un physique très banal. Au-delà de son égarement, cela agaça prodigieusement Khnemou : comment ces créatures osaient-elles réclamer leur liberté, alors qu’elles étaient incapables d’exploiter de la manière la plus basique leurs atouts élémentaires ?
- Tu ne manques pas de culot, siffla son interlocuteur, interrompant le cours de ses ruminations. C’est mon corps. Du moins, c’était mon corps, rectifiât-il. Si je me souviens bien, ton apparence propre est celle d’un ver avec des os.
Le dieu en eut le souffle coupé.
- Comment oses-tu lire mon esprit ? hurlât-il, hors de lui. Je t’ordonne de sortir de ma tête !
Il prit conscience de la sottise de ses paroles avant même qu’elles n’aient franchies ses lèvres.
L’autre se trouva à nouveau plié en deux ; mais non de souffrance, cette fois-ci. Au lieu de cela, il éclata d’un rire tonitruant et roula sur le flanc, éparpillant les pièces de bois du jeu des pharaons. La violence de son hilarité sembla l’avoir prit au dépourvu, car il glissa de la table et se retrouva assit par terre après avoir mollement tenté de se retenir.
Vautré sur le sol de marbre, des larmes coulant sur ses joues, le teint rose, le réceptacle continua de s’esclaffer férocement en se roulant à droite et à gauche, gloussant et renâclant comme un équidé dans ses efforts pour reprendre son souffle.
- Ça… Ça, c’est, c’est vraiment… vraiment trop fort ! hoqueta le bel Enkaran, les yeux ruisselants de larmes de nervosité. Oh, mes dieux non, c’est… Houhou hou, houhou hou… vraiment trop drôle !
Il gloussait comme un gallinacé, se tortillant sur le dallage ciré sans faire montre de la plus infime dignité ; pourtant, Khnemou se trouva incapable de l’apostropher. Il se contentait de rester debout, figé dans sa fureur exaspérée, ne sachant comment réagir. Il ne pouvait tuer l’homme ; du moins, pas aussi simplement qu’il aurait occis un autre. Et il savait que donner libre cours à sa rage ne ferait que renforcer le pouvoir de son hôte – ne le lui avait-il pas dit lui-même ?
Afin de se donner une contenance, il embrasa ses yeux. L’autre ne parut même pas le remarquer.
- Sortir… de ta tête ! répéta l’homme, qui commençait à se calmer un peu. Sortir de ta tête !
Il agrippa le bord de la table et entreprit de se redresser, malgré l’apparente difficulté de la chose.
- Bon sang, petit dieu-parasite, si l’un de nous deux se trouve dans la tête de l’autre, je pense bien que c’est toi !
Khnemou lui jeta un regard noir, mais cela n’eut d’autre effet que de provoquer une seconde crise de fou rire chez son hôte.
- Pourquoi es-tu ici ? murmura Khnemou d’une voix tremblante de haine – ou peut-être de crainte. Pourquoi te manifestes-tu ?
L’autre s’était enfin relevé, et s’essuyait les yeux sans cesser de pouffer.
- Et bien, tout d’abord, parce que je le peux, rétorquât-il sans adresser un regard à son parasite. Après sept milles ans de silence forcé ou de hurlements muets, c’est follement jouissif que de jacasser sans que tu n’y puisses rien.
Il se pencha en arrière afin de détendre ses muscles, éprouvés par sa formidable crise d’allégresse. Les chairs martyrisées de son dos émirent un séduisant bruissement mouillé.
- Ensuite… Et bien, nos destins sont liés, Khnemichou. Tu meurs, je meurs. Et vu comme tu gères les choses depuis quelques temps, je voyais ma fin approcher à grands pas. Du coup… me voila.
Il écarta les mains en un geste futile sensé mettre en évidence sa présence.
Khnemou cilla. Il combattit un moment son orgueil de Goa’uld, et puis se décida finalement à interroger l’autre – d’un ton réticent, cependant.
- Que veux-tu dire ?
Son hôte – qui ne lui faisait toujours pas face – jeta au Seigneur un coup d’œil léger, avec aux lèvres son éternel sourire moqueur et désabusé. Il semblait se demander s’il allait profiter de cette capitulation partielle pour lancer une nouvelle pique ou bien pour expliquer ses intentions.
Finalement, il sembla décider de combiner les deux.
- Ça alors… Le grand, le puissant Khnemou, le fier Bélier des Etoiles… Celui qui a forgé l’œuf originel dans le feu de Râ – ce dieu-là demande conseil à son humble corps d’hôte ?
Les doigts du Grand Maître remuaient lentement, tressaillant sous la tension que leurs imposait leur propriétaire – du moins, celui qui avait usurpé leur propriété. Le Goa’uld fantasmait passionnément sur le moment où il serrerait ses doigts d’acier sur le cou de l’insolent – peu importait comment il s’y prendrait, mais il y parviendrait.
- Enfin, je suppose que je ferais mieux d’utiliser cette soudaine bonne volonté à bon escient… C’est dommage, je commençais à m’amuser. Et les dieux savent – clin d’œil ironique sur cette formule – que je n’en ai pas souvent l’occasion.


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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptySam 19 Jan 2008 - 13:33

L’autre fit soudain volte-face, et avança vers Khnemou d’un pas martial quoique nonchalant. Sa longue tunique fortement ouvragée s’était métamorphosée en un grotesque uniforme Tau’ri, qui plus est très approximatif – Khnemou n’avait pas prêté grande attention à la tenue des intrus, et de ce fait, bon nombre de détails restaient flous et vacillants.
- Allons, allons, fit l’autre d’un ton sentencieux teinté de reproche. Tu as perdu beaucoup de ta finesse d’antan, Khnemou. Tactique, tactique. Où donc est passé le grand stratège des temps illustres ? Certes, tu n’as jamais été très qualifié pour la pensée sur le long-terme – comme la triste histoire de ton bannissement le prouve ; mais lorsqu’une bataille était engagée, tu te débrouillais toujours pour en tirer le meilleur partit. Je dois bien avouer que certaines des manœuvres que tu as élaborées étaient d’un génie véritable. Que t’est-il arrivé, alors ? La démence a-t-elle à ce point rongé ton pauvre esprit malade ?
Il claqua la langue sans cesser de parader.
- Tu es en train de perdre du terrain, Khnemichou. Tu laisses ton cœur de serpent prendre le pas sur ton esprit de serpent, ce qui te conduit à de mauvaises décisions. Et, pendant ce temps, tu négliges de surveiller tes troupes et les traîtres en profitent pour resserrer leur étau.
L’homme tira à lui une chaise de roseau et d’osier tressé, qu’il plaça à l’envers avant de s’y asseoir à califourchon. Croisant les bras sur le dossier arrondi, il y posa son menton.
- Quels traîtres ? s’enquit abruptement Khnemou, sa voix claquant comme un fouet. Qui sont-ils ?
L’autre se massait maintenant la nuque, grommelant comme sous l’effet d’une crampe. Il fronça les sourcils, cherchant la cause de son inconfort, et ramena au bout de quelques instants de fouille des doigts tâchés de sang serrés sur un petit os blanc. Après avoir examiné cet objet de désagrément, il le remit à sa place ; un craquement humide se fit entendre. Khnemou renifla avec mépris.
- Tu veux des noms ? récapitula enfin l’homme. Ah, cela risque d’être long, Seigneur. Il me faudrait des lunes et des lunes pour tous te les donner, d’autant que je n’en connais qu’une poignée. En fait, il serait sans doute plus aisé d’énumérer ceux qui te sont restés fidèles – bien que, là encore, je n’ai personne à te désigner.
L’homme essuya ses doigts sur son pantalon aux motifs bruns et verts inégaux. La nouvelle qu’il venait de délivrer eut le mérite de laisser Khnemou sans voix ; la rage qui animait ses traits – ou, en l’occurrence, les figeait plutôt – semblait n’avoir pas de nom.
- Pourquoi mes esclaves se retourneraient-ils contre moi ? cracha le Goa’uld – ses yeux brasillèrent lentement.
L’autre haussa deux fois les sourcils, et ses propres yeux se mirent à clignoter follement en passant successivement par toutes les couleurs du spectre.
- Tu ne devines pas ? Ce n’est pourtant pas sorcier. Allons, essaye de te souvenir… Combien de Jaffa as-tu exécuté, ces dernières vingt-deux heures ? – oui, les journées sur Memphis comportent vingt-deux heures et non vingt-quatre, ajouta l’homme d’un ton de confidence en se penchant vers un interlocuteur invisible.
Khnemou s’immobilisa, clignant des yeux d’un air méfiant.
- Je dis ça pour nos lecteurs Tau’ri, expliqua l’illusion à son parasite, qui resta interdit.
Le Goa’uld lui jeta un regard assassin et soupçonneux. Il découvrit les dents à la manière d’un molosse enragé – reste de son premier hôte Unas, peut-être –, et son attitude générale suivait le même modèle.
- Les prêtres leur enseignent que l’unique but de leur existence est de me servir, énonça Khnemou entre ses dents. Si ma volonté est de les voir mort, alors mourir est la réalisation de leur destin ! Et c’est un destin qu’il est aisé d’accomplir, commentât-il froidement.
- Eh bien, il faut croire qu’ils aspirent à une volonté plus plaisante à satisfaire que celle du glorieux Khnemou. Et ceux que tu châties ? Ceux qui périssent dans le déshonneur ?
- Ceux-là n’ont rien de plus que ce qu’ils méritent !
- Ah, précisément, fit l’autre en se redressant sur son siège et en agitant le doigt. Précisément. Je crois que ce n’est pas leur avis, vois-tu… Oui. Ils estiment que tu es prompt au châtiment et trop peu au pardon.
L’hôte tendit la main vers une corbeille de fruit et y choisit après mure réflexion un gros agrume bleu sphérique, à la tige vrillée et aux motifs plus sombres en losanges.
- Ce genre de considération n’est pas de leur ressort, siffla le Seigneur. Ces simples pensées constituent un blasphème !
L’autre haussa les épaules et mordit dans le fruit, qui rendit un « Croc » sonore. Une coulée de jus rose dévala son menton tandis qu’il déglutissait, comme le vin l’avait fait un peu plus tôt.
- Ils en ont marre, de toi, expliqua l’hôte flegmatiquement tout en se curant les dents avec l’ongle du pouce. N’importe quel autre Seigneur leur conviendrait – sauf Sethesh, peut-être, mais on entend plus parler de lui depuis quelques temps, de toute façon.
Il fit un clin d’œil au Goa’uld furieux et révolté – cela eut au moins le mérite de faire cesser l’exaspérante danse de couleur de ses globes oculaires.
- Peut-être qu’ils vont se soumettre à Camulus. Qu’est-ce que tu dis de ça ? Vos domaines sont frontaliers, ce serait à leur avantage. Ils seraient assurés de garder contact avec leur famille – chose que tu n’as bien évidemment jamais prise en considération.
Khnemou ne put retenir un cri de rage.
- J’égorgerais de mes propres mains le cafard qui oserait servir ce chien ! hurlât-il haineusement.
- Un bélier qui égorge un cafard servant un chien ? résuma distraitement l’homme en examinant ce qu’il avait délogé d’entre deux molaires. C’est une sacrée ménagerie que tu nous prépares…
Khnemou le foudroya du regard et commença à parcourir la pièce de long en large. Durant un long moment, ni l’un ni l’autre ne dirent mot ni ne parurent se prêter attention.
- D’où tiens-tu ces informations ? interrogea finalement le Seigneur en jetant à son hôte un coup d’œil soupçonneux.
Ce dernier laissa échapper une exclamation de dérision.
- Tu aurais remarqué ça tout seul si tu n’avais pas perdu en chemin la moitié de ta cervelle. On ne pas dire que les Jaffa soient très discrets ni très malins, hein ? De véritables abrutis dégénérés.
Khnemou ne pouvait le contredire. Ni le décapiter, hélas.
- Allons, essaye de te souvenir. Relie les points. Associe les éléments entre eux. Assemble le puzzle. Additionne deux et deux. Tu ne te souviens pas, ce zat’nik’tel que tu as vu passer de main en main sur le pel’tak ? Est-ce que ça a déjà glissé hors de ta tête percée ?
Khnemou fronça les sourcils. Il eut le vague souvenir d’un éclair argenté. Un zat’nik’tel… sur le pont de commandement ? Pourquoi un Jaffa sortirait-il une arme sur le pont de commandement ? Mais était-ce bien la vérité ?
- Rappelle-toi, insista l’autre, ses yeux bleu-nuit scintillant dans l’éclairage des braseros. Tu avais décidé de muter le suspect sur une mission suicide. Est-ce que ça ne te dit rien ?
Khnemou fouilla ses souvenirs. Une vague réminiscence…
- Peut-être, répliqua sèchement le dieu bélier.
- Peut-être, couina l’autre en échos. Peut-être, peut-être. Ah, je te jure, je ne suis pas gâté…
Il enfourna une nouvelle bouchée de son fruit à la chair fuchsia, mâcha, recracha un pépin noir.
- Ils murmurent, reprit-il la bouche pleine sur un ton confidentiel. Ils complotent, ils conspirent, ils trament des plans et ourdissent des manigances – ça se dit, ça, non ? Les armes changent de mains, les troupes se rassemblent et s’organisent. D’ici peu, ils passeront à l’action.
Khnemou se laissa tomber dans son propre fauteuil. L’énergie qui bouillonnait furieusement en lui un instant plus tôt semblait l’avoir déserté en bloc, ne laissant qu’une dépouille désincarnée.
- Et de quelle façon… comptent-ils me nuire ?
- Allons, le sermonna l’autre. Crois-tu vraiment qu’un vaisseau tout entier de Jaffa émérites puisse être mit en déroute par deux humains, un traître Tok’Râ et le Shol’va ?
- L’Entité…
- …fut un temps une bonne excuse, jusqu'à ce que ton insistance les contraigne à la neutraliser. Ou, tout du moins, à prétendre l’avoir fait. Et les choses ont-elles changées depuis ? Où est Schel’nok, à présent ?
Khnemou marqua un long, très long silence. Si persistant, en fait, qu’il sembla égaré dans les méandres de sa pensée. L’autre restait figé, une expression neutre sur le visage.
- Ils… me mentent ? murmura enfin le Seigneur avec lenteur, détachant nettement chaque mot.
- C’est une évidence.
- …Ils me mentent…
Un nouveau silence s’abattit sur les deux hommes, plus lourd et plus interminable encore.
- Pourquoi ? demanda soudain Khnemou.
- Ça me parait clair, non ? Pour t’assassiner. Aucun d’eux n’ose le faire lui-même. Ils craignent encore tes pouvoirs, ou peut-être la malédiction qui frappera celui qui fera couler ton sang.
Un sourire fleurit à nouveau sur les lèvres de Khnemou, mais le Seigneur ne sembla pas en avoir conscience. Sa position avachie se fit plus alerte, sans que le Goa’uld ait bougé pour autant ; il paraissait à la fois soulagé et enorgueillis que ses Jaffa aient encore le bon sens de le craindre.
- Alors je les écraserais tous, susurrât-il soudain. Jusqu’au dernier.
- Quoi, à toi tout seul ? fit l’autre d’un ton amusé.
- S’il le faut ! siffla Khnemou, menaçant.
L’autre eut une moue sceptique.
- Ouais, fit-il d’un ton peu convaincu. Tu peux faire comme ça. Ou alors tu déjoues leurs manigances, et tu consacres ensuite un peu de ton temps à disperser le mouvement et à reprendre tes troupes en main. Je sais que tu peux le faire.
Khnemou se redressa, le regard lointain. Prenant appuie sur les minces accoudoirs de son fauteuil traditionnel, il se leva et fit quelques pas vers une lourde tapisserie qui couvrait un petit pan de mur. La tenture, encadrée par deux colonnes dorées, représentait une vue de Memphis et de la colline de Nas Fal'tha sur laquelle se dressait son palais – grandes tours fuselées et dômes majestueux. Le Goa’uld contempla un moment l’image de sa demeure terrestre, tentant de mettre de l’ordre dans ses pensées bousculées.
- Tue les Hok, chuchota soudain la voix de l’autre juste dans son dos – elle s’était faite douce comme les brises d’Abydos. Toi seul. Traque-les. Tue-les.
- Et ensuite…
- Tu reprendras ce qui t’appartient, murmura l’autre à son oreille.
Les flammes s’élevant d’une coupole montée sur colonne craquèrent une fois. L’étincelle brilla dans les yeux d’or du Seigneur, se reflétant également dans ceux, bleus-noirs, de son double.
- Oui…
Khnemou ne respirait plus. Il voyait, maintenant. Tout était clair, tellement plus clair…
Le Seigneur fit volte-face et s’avança d’un pas vif vers le couloir, dans lequel il s’engouffra sans ralentir. Toute sa vigueur, toute son énergie meurtrière brûlait à nouveau dans chacune de ses cellules, comme les rayons du soleil réintègrent le ciel lorsque s’écartent les nuages. Pour la première fois depuis que l’Entité avait investie son appareil, il avait l’esprit clair.
Il ne remarqua même pas qu’il laissait derrière-lui son mirage d’hôte au visage fiévreux et fatigué, tel un membre amputé et déjà oublié. Dans la semi-obscurité du salon à l’égyptienne, l’illusion semblait dotée d’aussi peu de substance qu’on aurait pu s’y attendre.
Mais ses yeux de crépuscule brûlaient d’un effrayant mélange de désespoir haineux et de joie sauvage.

Il se nommait Rasiek ; de cela, au moins, il était tout à fait sûr. Son nom, il se l’était souvent répété : c’était la seule chose qui l’avait empêché de sombrer dans la démence de son Goa’uld, d’être absorbé par ce redoutable océan de sang où d’immenses cadavres grinçant filaient comme des nefs, leurs voiles d’or et d’argent gonflés par des hurlements de pure détresse. D’oublier totalement qu’il était et avait été avant que le démon ne le prenne. Quant au reste… Cela faisait si longtemps. Les détails s’étaient perdus dans les méandres de son esprit torturé – torturé au sens premier du terme.
Il vivait sur Enkara. Il le savait par Khnemou, car lui-même n’en gardait aucun souvenir.
Il était guérisseur – et de cela non plus, il ne se rappelait rien.
Si… parfois. Parfois lui revenaient des éclairs, des songes, des brides de son passé. Des images du sorcier qui l’avait formé, en particulier. Son visage paisible était devenu pour lui comme un phare de raison durant ces années d’errance solitaire, d’emprisonnement dans son corps possédé. Rasiek se remémorait sa voix, ses doctrines, ses conseils pleins d’une très vielle sagesse ancienne et oubliée, héritée de ses ancêtres si particuliers ; et il reprenait un peu espoir.
Cet extraordinaire sorcier était un savant et un érudit, plus divin que Khnemou ne le serait jamais. Un homme capable de lire votre esprit comme il lisait l’avenir ; un homme dont les mains savaient guérir. Un homme qui commandait au feu et à la glace, qui brisait les flèches en plein vol, qui ensorcelait les humains comme les Jaffa…
Mais c’était surtout un être bon, qui menait son peuple sur un chemin à la fois étrange et merveilleux.
Puis le dieu était venu.
Khnemou l’avait vu.
Khnemou l’avait voulu.
Et lorsqu’il l’eut prit, il voulu voir mourir tous ceux qui avaient comptés à ses yeux. Pour le briser. Pour le pousser à fuir la douleur, à se réfugier dans l’oubli, à se laisser engloutir par le coma bienfaisant qu’il lui offrait.
Et comme cela n’avait pas suffit à broyer son esprit, il les avait ramenés à la vie – son frère, et celle qui devait devenir sa compagne… Il les avait ramenés à la vie et leur avait fait endurer les plus ignobles tourments.
Et c’étaient lui qu’ils suppliaient. C’était son visage impitoyable qu’ils regardaient de leurs yeux pleins de larmes, tout en implorant qu’il mette fin à leur enfer.
Mais ce temps était loin, désormais. Sept milles années avaient passées. Et c’est aujourd’hui, peut-être, que viendrait sa vengeance.
Des heures… Des heures, maintenant, qu’il aiguillonnait la folie de Khnemou, alimentait sa paranoïa. Des heures qu’il le harcelait, murmurait à son oreille, lui suggérait des choses qui n’existaient pas. Pas autre part que dans son cerveau pourrit par le vice et la psychose.


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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptySam 19 Jan 2008 - 13:34

Et désormais, les dés étaient jetés. Son plan était arrivé à son terme.
Il avait poussé Khnemou à détruire l’anneau ; les Tau’ri ignorant que leur sœur ne s’y trouvait plus, cela les pousserait peut-être à vouloir sa mort. Peut-être. En tout cas, lui voulait désormais la leur ; et il allait à eux sans la moindre escorte, empli de méfiance à l’égard de ses hommes. Quant à Schel’nok… Rasiek pouvait seulement espérer que s’il n’était pas encore revenu à Khnemou, c’était parce que les sans-Dieux l’avaient éliminé.
Il ne pouvait faire davantage pour les aider. S’il était parvenu à imposer sa présence à Khnemou, c’était uniquement parce que les derniers évènements avaient sérieusement chahutés son esprit déjà gangrené ; maintenant qu’il lui avait insufflé une détermination destinée à entamer sa prudence, la conscience du Goa’uld lui était imperméable. Il le demeurerait aussi longtemps que le dieu conserverait un semblant d’équilibre mental.
Une mince fenêtre d’action lui avait été offerte… Il s’y était jeté. C’était son unique espoir. Son seul, seul espoir d’être enfin, enfin libéré. D’accéder à ce qu’il désirait par-dessus tout…
La mort.
Pendant des années, il l’avait attendue, presque sereinement. Il n’avait d’abord pas douté qu’elle viendrait pour lui ; car nul n’est éternel. Et puis les années s’étaient changées en siècle, les siècles en millénaires. Et il avait craint. Craint que Khnemou ne vive sept milles autres années.
Qu’il la chérirait, la mort, lorsqu’elle viendrait le prendre, l’enserrer dans ses bras froids et doux. Il l’avait tellement, tellement rêvée… Froide comme la glace ou brûlante comme l’acier chauffé à blanc, vaste comme l’éternité ou aussi infime qu’un atome… Peu lui importait. Il la voulait désespérément, comme il n’avait jamais voulu aucune femme.
Oh, il l’accueillerait avec la ferveur d’une amie, d’une amante, d’une sœur. Cela faisait si, si longtemps qu’il l’attendait, si longtemps qu’il l’appelait nuit et jour, si longtemps qu’il se désespérait d’elle, de son silence, de son baiser… Le démon l’aurait su, s’en serait aperçut sans le ver qui rongeait sa raison…
Ils étaient peut-être son espoir. Ces quatre êtres, ces humains, ce Jaffa et ce Tok’Râ. Ils étaient peut-être son destin, sa fin, sa fin adorée. Etaient-ils ceux-là ? Seraient-ils ceux qu’il avait si souvent demandés, ceux qui mettraient fin à l’existence du démon – l’être honnit qui avait prit la vie de celle qu’il aimait, et fait de la sienne un intolérable enfer ? Déjà lorsqu’était venu l’Ash’rak, il avait espéré. En vain…
- Pitié. Oh, par pitié, je vous en supplie… Libérez-moi.
Des larmes ruisselaient sur ses joues. Des larmes de joie. Sa silhouette s’estompa, doucement.
« Libérez-moi… »



« Celui que Dieu veut détruire, il commence par le rendre fou. »

Euripide


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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptySam 19 Jan 2008 - 15:33

Voilà, je viens d'achever le chapitre XI

C'est tellement, tellement de choses en une seule fois !
Tout d'abord, juste après que notre bon vieux Teal'c qui est guéri par l'intermédiaire du sarcophage, on apprend le but de Schel'nok, dont on pouvait se douter après les évènements du chapitre précédent. On en sait davantage sur ce jaffa, qui malgré son objectif quelque peu égoïste qu'est la vengeance m'est apparu plus sympathique.
Ensuite, les transitions avec O'neill, Daniel et Jacob, qui permettent de rappeler que la mission, c'est sauver Carter, sont tout à fait représentatif de ce qu'il se passerait. J'aime bien les dialogues Selmak - Jacob, qui m'ont fait sourire. Comme quoi l'humour Tok'ra n'est pas si mauvais. Et ce Jacob qu'il a fallu secouer, très bonne chose de montrer que cet ex-général était aussi un père, qui croit avoir perdu son enfant.
Enfin, le meilleur, le fin du fin. Les passages entre Khnemou et Rasiek, magnifiques ! Du pur génie de ta part Skay! Après 10 000 ans de parasitage, ce vieux goa perd la raison, et en plus son contrôle sur son hôte, sur l'esprit de l'hôte. Les scènes sont ... superbes, pas d'autre mot! La folie, je dirais même la démence de faux dieu transparaît au travers des lignes, et la crainte qu'il inspire aussi. Quand son lotar tremblotant est venu faire son rapport, j'avais pitié de lui, et quelques lignes plus bas, lorsque Khnemou le menace, j'avais peur à sa place !
Ce Rasiek doit être une forte tête, ou bien terriblement déterminé, pour imposer sa volonté au goa, le manipuler de la sorte.
Et on en apprend plus sur Khnemou, dieu bélier, un des premiers goa'uld qui a régné en tant que dieu.
Tu nous as créé là Skay un goa'uld qui restera dans les anales, car il a l'air plus vrai que certains goa'ulds qui appartiennent réellement à la franchise SG. Ce vieux fou de 10 000 ans est un superbe personnage, et est à Fragment ce que Athär est à Cheval de Troie, un méchant comme on les aime!
Je te tire mon chapeau bien bas!, Bravissimo ! clap!
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Millstone
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptySam 19 Jan 2008 - 15:56

Celui qui revient à la vie, celui qui veut tuer, ceux qui risquent leur vie pour celle d'autrui, celui qui se voudrait immortel, celle qui se meurt, celui qui voit sa mort et celui qui veut mourir.
Il s'agit vraiment du théme sous-jacent de cette histoire, laquelle est donc riche dans le fond comme dans la forme.

L'échange entre Teal'c et Schel’nok n'apprend rien que nous ne sachions déja mais il est bon de voir Teal'c devenir méfiant. Schel’nok, en somme, c'est un homme qui n'a rien à perdre. Le vaisseau pourrait aussi bien exploser une fois sa vengeance accomplie, avec tout son équipage et les passagers clandestins, il s'en moque.

Le précédent hôte de Selmak le disait d'un humour rare. Nous n'avions pas vraiment eu l'occasion de nous en rendre compte mais c'est désormais chose faite. Il faut dire que Jacob en a bien besoin en ces douloureux instants.

A quel moment ai-je pressenti la vérité sur l'humain avec lequel jouait Khnemou? Pas lorsqu'il a employé le tutoiement, non, mais bien lors de l'arrivée du lo'tar. Car ce troisième personnage contredisait ma première théorie sur la raison de ce tutoiement. Aprés le long dialogue intérieur entre Jacob et Selmak, ce coup de théâtre était prévisible. Du moins l'était il pour quelqu'un ayant discuté avec Skay de son histoire de cafetier jouant aux cartes avec ses anciens pôtes.

J'aime bien ce Rasiek avec sa blessure dans le dos. Il est trés "Sixième Sens". J'aime également beaucoup son uniforme flou. J'aurais cependant quelques critiques à son encontre:
#Je n'avais jamais considéré les Enkarans comme un peuple originaire de la Terre. Et quand bien même, les particularités de leur race auraient du s'affirmer aprés leur installation sur un autre monde, à moins d'imaginer une tribu nocturne.
#Cette histoire semble rédigée avec sérieux et c'est l'une de ses qualités. Dans ces conditions, casser le quatrième mur n'est pas forcément une bonne idée.

Concernant les nouvelles informations sur Khnemou, je vois que tu as repris ma vision du personnage de Poséidon dans ma propre fan-série, à savoir celle d'un symbiote ayant connu les premiers âges de l'histoire goa'uld. Tu hérites donc des qualités et des défauts de cette approche. Quoique... Le tient étant dément, c'est peut-être plus réaliste.
webkev a écrit:
Ce vieux fou de 10 000 ans est un superbe personnage
Il doit avoir beaucoup plus de dix mille ans.

Enfin, mention spéciale pour les appareils: la console du vaisseau, le portable tok'râ et une horloge d'un macabre exquis.

webkev a écrit:
Je te tire mon chapeau bien bas!, Bravissimo !
Ah ben là, oui, c'est un minimum. cheers
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptySam 19 Jan 2008 - 17:20

Et moi ? J'commente comment après vous deux ? Bon, d'accord, je sais ... La dernière fois que j'ai dit ça, j'ai quand même trouvé quelque chose à dire, m'enfin ...


Tu veux bien que je commence par le point négatif, même si bien sûr ce n'en n'est pas un, ça se rapproche plutôt d'une remarque personelle. Carter. Cela fait très longtemps qu'elle n'a pas eu droit à un passage pour elle, ou en tout un passage où l'on découvre ce qu'elle devient. Bon, je suis conscient que, comme son titre l'indique, ce chapitre est pratiquement exclusivement centré sur Khnemou, et aussi que Sam est neutralisée dans un programme du vaisseau. Mais tout de même, on peut dire qu'elle me manque, que ses balades dans divers systèmes me manquent. Je commence d'ailleurs sérieusement à me demander, avec tout ce qui arrive autour d'elle dans le vaisseau, comment va-t-elle faire pour s'en sortir ... (elle va s'en sortir hein ? :sam: ).


Pour tout le reste, que ce soit le dialogue entre Teal'c et Schel'nok, nos trois autres héros coincés dans une salle de transfert, et bien sûr le passage - ou devrais-je dire la confrontation - en Khmenou et son hôte; je ne peux qu'être d'accord avec mes deux prédécesseurs. Mais je tiens tout de même à dire que ce dernier passage est particulièrement réussi. Tu amènes la folie de ton Goa'uld avec talent, et les intéractions entre les deux personnages n'en sont que plus savoureuses. On sent bien que le seul souhait de Rasiek est d'en finir.
J'ai d'ailleurs l'impression que c'est un trait commun à tous les personnages de cette fic' hi hi . Schel'nok veut en finir avec Khnemou, qui veut en finir avec tous ses sujets, qui veulent en finir avec leurs Dieu. Jack, Daniel et Jacob/Sel'mak croient eux que c'est fini. Et on sent dans le court passage avec Sam que si personne ne fait rien pour elle, ça en sera finit du Major Carter...


Bonne continuation ! Et toutes mes félicitations ! drunken


Tu vas me faire avoir des complexes à force d'écrire aussi bien ... geek
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptyDim 20 Jan 2008 - 0:26

Waoh. Et bien, c'est... waoh. Je tiens à le dire, tous les trois, ce genre de commentaire est vraiment un plaisir sans pareil. Voila qui me récompense amplement de tout le temps que j'ai passé devant mon écran d'ordinateur.

Bien, ceci étant dit... Commentons les commentaires !

webkev a écrit:
Ce Rasiek doit être une forte tête, ou bien terriblement déterminé, pour imposer sa volonté au goa, le manipuler de la sorte.
En fait, Rasiek n'avait pas une si forte personnalité. Mais la perte de contrôle de Khnemou était si totale qu'il à simplement cessé de combattre son hôte. Ensuite, celui-ci s'est engouffré dans la brèche, et la folie du Goa'uld a fait le reste.

webkev a écrit:
Tu nous as créé là Skay un goa'uld qui restera dans les anales, car il a l'air plus vrai que certains goa'ulds qui appartiennent réellement à la franchise SG. Ce vieux fou de 10 000 ans est un superbe personnage, et est à Fragment ce que Athär est à Cheval de Troie, un méchant comme on les aime!
Je te tire mon chapeau bien bas!, Bravissimo ! clap!
Ce commentaire me fait vraiment plaisir, parce que je crois que c'était l'une de mes "dernières" lacunes principales : ma difficulté à créer de nouveaux personnages de toute pièce. Schel'nok était ma première tentative, Emil (de Fragments) ma seconde, et Khnemou donc ma troisième seulement. Je suis heureux que le résultat vous plaise.

sylvouroboros a écrit:
Celui qui revient à la vie, celui qui veut tuer, ceux qui risquent leur vie pour celle d'autrui, celui qui se voudrait immortel, celle qui se meurt, celui qui voit sa mort et celui qui veut mourir.
Il s'agit vraiment du théme sous-jacent de cette histoire, laquelle est donc riche dans le fond comme dans la forme.
Kékejpeudire sinon "merci" ? silent

sylvouroboros a écrit:
L'échange entre Teal'c et Schel’nok n'apprend rien que nous ne sachions déja mais il est bon de voir Teal'c devenir méfiant. Schel’nok, en somme, c'est un homme qui n'a rien à perdre. Le vaisseau pourrait aussi bien exploser une fois sa vengeance accomplie, avec tout son équipage et les passagers clandestins, il s'en moque.
On ne peut plus exact.

sylvouroboros a écrit:
Le précédent hôte de Selmak le disait d'un humour rare. Nous n'avions pas vraiment eu l'occasion de nous en rendre compte mais c'est désormais chose faite. Il faut dire que Jacob en a bien besoin en ces douloureux instants.
J'essaye en effet de faire davantage ressortir la personalité de Selmak, que nous n'avons pas souvent l'occasion d'observer dans la série.

sylvouroboros a écrit:
J'aime bien ce Rasiek avec sa blessure dans le dos. Il est trés "Sixième Sens".
Je ne l'ai pas vu, à mon grand regret.

sylvouroboros a écrit:
#Je n'avais jamais considéré les Enkarans comme un peuple originaire de la Terre. Et quand bien même, les particularités de leur race auraient du s'affirmer aprés leur installation sur un autre monde, à moins d'imaginer une tribu nocturne.
Mince alors, tout à fait exact. Je vais corriger ça au plus vite.

EDIT : Corrigé.

sylvouroboros a écrit:
#Cette histoire semble rédigée avec sérieux et c'est l'une de ses qualités. Dans ces conditions, casser le quatrième mur n'est pas forcément une bonne idée.
Pas forcément, en effet. Cependant, on peut voir cette remarque comme faisant partit du délire de Khnemou. J'ai beaucoup hésité, mais finalement je n'ai pas pu résister ; la tentation était trop forte, et je n'aurais sans doute plus d'autre occasion de ce genre. J'assume. biglol Cependant, je sais tout à fait à quel point ce genre de "renvoie à la réalité" peut-être désagréable.

sylvouroboros a écrit:
Concernant les nouvelles informations sur Khnemou, je vois que tu as repris ma vision du personnage de Poséidon dans ma propre fan-série, à savoir celle d'un symbiote ayant connu les premiers âges de l'histoire goa'uld. Tu hérites donc des qualités et des défauts de cette approche. Quoique... Le tient étant dément, c'est peut-être plus réaliste.
Il m'est effectivement déjà arrivé de te piquer des idées, et je le ferais sans doute encore par la suite (c'est de ta faute, t'as qu'a en avoir des moins bonnes) ; cependant, dans ce cas précis, il n'en est rien. Je savais que Khnemou était l'un des premiers dès le jour où j'ai choisis son nom. Dans la mythologie, il est l'un des tous premiers dieux, celui qui a forgé le monde. Je voulais également qu'il soit ancien pour expliquer en partie sa folie.
Néanmoins, mon Khnemou est infiniment plus jeune que ton Poséidon.

sylvouroboros a écrit:
webkev a écrit:
Ce vieux fou de 10 000 ans est un superbe personnage
Il doit avoir beaucoup plus de dix mille ans.
Un peu plus, en effet. ^^

Titto a écrit:
Et moi ? J'commente comment après vous deux ? Bon, d'accord, je sais ... La dernière fois que j'ai dit ça, j'ai quand même trouvé quelque chose à dire, m'enfin ...
Et tu t'es encore bien débrouillé. mrgreen

Titto a écrit:
Tu veux bien que je commence par le point négatif, même si bien sûr ce n'en n'est pas un, ça se rapproche plutôt d'une remarque personelle. Carter. Cela fait très longtemps qu'elle n'a pas eu droit à un passage pour elle, ou en tout un passage où l'on découvre ce qu'elle devient. Bon, je suis conscient que, comme son titre l'indique, ce chapitre est pratiquement exclusivement centré sur Khnemou, et aussi que Sam est neutralisée dans un programme du vaisseau. Mais tout de même, on peut dire qu'elle me manque, que ses balades dans divers systèmes me manquent.
Je sais bien, je n'avais pas prévu moi-même de la laisser si longtemps hors de la scène. Mais pour le coup, je n'ai pas vu l'intérêt de la fairfe participer, tout comme Anderson ou Hammond. C'est pourquoi j'ai glissé l'allusion à son sujet au milieu de celles à leur sujet.

sylvouroboros a écrit:
Celui qui revient à la vie, celui qui veut tuer, ceux qui risquent leur vie pour celle d'autrui, celui qui se voudrait immortel, celle qui se meurt, celui qui voit sa mort et celui qui veut mourir.
Il s'agit vraiment du théme sous-jacent de cette histoire, laquelle est donc riche dans le fond comme dans la forme.
Titto a écrit:
On sent bien que le seul souhait de Rasiek est d'en finir.
J'ai d'ailleurs l'impression que c'est un trait commun à tous les personnages de cette fic' hi hi . Schel'nok veut en finir avec Khnemou, qui veut en finir avec tous ses sujets, qui veulent en finir avec leurs Dieu. Jack, Daniel et Jacob/Sel'mak croient eux que c'est fini. Et on sent dans le court passage avec Sam que si personne ne fait rien pour elle, ça en sera finit du Major Carter...
Et bien, vous vous êtes donnés le mot, toi et sylvouroboros ! hi hi Cette fic est-elle vraiment si morbide ?

Titto a écrit:
Tu vas me faire avoir des complexes à force d'écrire aussi bien ... geek
Je vais essayer de ne pas m'améliorer, dans ce cas. biglol

Ah, petite précision, maintenant. J'ai ajouté ce passage à la fin du chapitre I :
Citation :
« Lorsque tu sentira approcher ton dernier souffle,
Ne le craint pas. Cherche-moi.
Que tu sois guerrier, marchand, politique ou artisan ;
Paysan ou ermite, guérisseur ou forgeron ;
La Voie est ouverte à tous ceux qui la recherchent pour la bonne raison.
Car la mort n’est que le début du voyage, [mes] enfants.
« Ainsi fut dit par Oma Dessala et ainsi fut écrit dans le recueil des brumes de l’après-mort. »


Extrait du recueil des brumes de l’après-mort, arbre de Loth, traduit par les docteurs D.Jackson et P.Hashford.


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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptyDim 20 Jan 2008 - 0:48

Waaaaah... Une chose est sûre, t'as pas chômé !!

Voilà un chapitre impressionnant, tant dans la longueur que dans la précision ; les émotions de Jacob en particuliers, et ses dialogues avec Selmac, m'ont coupé le souffle.

Quel rebondissement ! Le Goa est manipulé par son hôte, c'est génial comme idée !! J'avais capté qu'il discutait avec un "fantôme", mais ma reflexion s'arrêtait là... La folie de Khnemou atteint son paroxysme, je trouve ce Dieu délicieux...
Très belle théorie du complot clap!

Contente que tu ais épargné le lo'tar ; je le trouve un peu jeune quand même.

Quand est-ce que tu nous dessines la pendule ? biglol

Oh... comment dire... Sam commence à me manquer ; autant j'adore le personnage, autant sa forme d'entité me ravit au plus haut point. Sympa quand même de savoir qu'elle tourne en rond ^^

Citation :
En fait, Rasiek n'avait pas une si forte personnalité. Mais la perte de contrôle de Khnemou était si totale qu'il à simplement cessé de combattre son hôte. Ensuite, celui-ci s'est engouffré dans la brèche, et la folie du Goa'uld a fait le reste.
Mhmm... pour exister encore après tant de temps, il faut bien qu'il ait eu du caractère...

Voilà voilà... je me répète, mais vraiment, ce chapitre présente un style d'une fluidité, d'une légèreté et d'une précision rare ; chaque mot est à sa place. Je suis... bluffée. Oui, encore plus que d'habitude. Mes plus sincères félicitations.
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rauz
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptyMar 22 Jan 2008 - 10:51

La vision de l'hôte de Khnemou montre parfaitement la faiblesse d'esprit dont le faux-Dieu est victime dans ce dernier chapitre. Faiblesse d'esprit de plus en plus flagrante à chaque fois. Il s'enfonce doucement dans sa démence, provoqué sans doute par sa vieillesse et l'indicible cruauté dont il a fait son hôte le témoin depuis tout ce temps.

Khnemichou, c'est très fort ça. mrgreen

J'adore la palette de sentiments qu'il y a dans ce nouveau chapitre. Tous froids, pleins de terreur, de vengeance, de rage et de colère. Mais tous ressentis et exprimer différemment par tes mots et les personnages.

Tu t'es focalisé sur Khnemou et Schel'nok, et l'on comprend mieux ou l'on voit mieux leur opposition.

Encore un très beau chapitre Skay, tes descriptions sont toujours aussi captivantes et incroyablement vivantes. Le cynisme y tient également une bonne place, et ça rajoute encore au plaisir de la lecture. Wink
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MessageSujet: Re: [Stargate Apogée] Episode II - Fragments   [Stargate Apogée] Episode II - Fragments - Page 3 EmptyMer 16 Juil 2008 - 2:44

Chapitre XII
« Ghost in the Shell »


Moment indéterminé, lieu indéterminé.

Pulsation. Pulsation.
Samantha analyse son univers. Elle le fait sans hâte, machinalement, presque sans curiosité. Un peu parce qu’elle se sent d’humeur inhabituellement passive ; un peu parce que le peu qu’elle soit en mesure d’éprouver est tout entier dirigé vers un unique objet, qui exerce sur elle un attrait magnétique et occulte une part de l’univers qui l’entoure.
Pulsations. Pulsations. De plus en plus rapides, de plus en plus brutales, de plus en plus désordonnées.
Dire que son cœur n’a jamais battu aussi vite serait à la fois poétique et porteur d’un grand message moral… Mais elle est une guerrière, et a effectivement connu bien souvent des émotions notablement plus intenses. La peur, la haine et l’instinct de survie surpassent sans peine des sentiments plus nobles et plus élaborés. Néanmoins, c’est indéniablement la première fois qu’une émotion positive provoque en elle une si vive réaction physiologique.
Où se trouvent-ils ? Est-ce le sous-sol à l’odeur d’ozone et d’hydrocarbures où ils ont manqués commencer quelque chose, sur cette planète glacée où une ville survivait sous un dôme de verre ? S’agit-il de la salle du SGC dans laquelle Anise a pratiqué sur eux ses tests de détection Zatarc ? Ou bien sa longue chevelure plate et tombante indique-elle qu’ils se trouvent dans un univers parallèle, un de ceux peut-être où elle porte le nom de Jack O’Neill ? Tout ces mondes semblent mêlés – et peut-être même se succéder discrètement.
Quel est ce lieu ?…
Elle l’ignore. Elle s’en fiche.
Parce qu’il est là aussi.
Son visage arbore une barbe de trois jours, qu’elle ne lui a jamais vu autre part qu’en mission. Ses cheveux ébouriffés sont secs et poussiéreux, et son front humide de sueur. Il porte une tunique de toile brune des plus simple, à la coupe approximative et non occidentale – peut-être même non terrienne.
Elle adore cette tenue.
Rien de militaire dans tout cela, rien de réglementaire.
Elle exècre le règlement.
C’est lui, simplement lui, la quintessence de ce qu’elle aime, admire, désire en lui.
Lui.
Jack O’Neill.
Il pose sur elle ce regard qu’il lui adresse parfois – généralement lorsqu’elle vient de frôler la mort… ou qu’elle en revient. Mais c’est si bref, d’habitude… Cette fois, il semble n’avoir d’yeux que pour elle. Il la contemple, paisiblement, image même de la douceur et de la tranquillité… Et ce moment se prolonge sans fin, semble ne pas vouloir finir – et qui voudrait qu’il cessa ?
Pas elle. Certainement pas elle.
Mais, inexplicablement, elle sait qu’il n’en sera rien. Aujourd’hui, rien ne viendra les rappeler à l’ordre – pas même leur propre raison. Cet instant d’éternité est à eux, tout entier à eux.
Sa main se pose sur sa joue, sa joue à elle. Samantha ne l’a pas vu bouger. Du pouce, il caresse cet endroit, sous son œil, qui est si sensible et si délicat. Elle se laisse un peu aller contre sa paume, souhaitant sentir plus fort sa peau contre la sienne. Sa main sent la sciure et le cuir chaud.
Il se penche vers elle. Tranquille, si tranquille…
Est-ce que c'est cela ? Est-ce ce dont elle a tant rêvé ?
Oui. Oui, c’est exactement cela. C’est parfait. Plus que cela, même. C’est inespéré.
Mais elle ne ressent rien.
Absolument rien.
L’Entité interrompit la simulation.

00000110011010001000000101110111111010111100001101_

Un battement sourd résonna, ébranlant tout depuis son propre corps jusqu'au mur de béton derrière son dos - en passant par la main de son colonel, maintenant posée sur son ventre. En l'espace de quelques instants, le monde se figea. Le visage de Jack O'Neill, qui avançait vers elle avec cette franche délicatesse qui lui était si particulière, s'immobilisa lentement ; les denses volutes de vapeur montant vers les poutrelles du plafond gelèrent comme si elles étaient d'eau. Chacun des nombreux sons peuplant l’endroit cessa soudain, depuis les lointains fracas des pistons mécaniques jusqu'aux secousses brutales de son propre cœur ; et leurs échos moururent rapidement.
Elle observa un moment les traits de Jack O'Neill. Un visage plein de charisme, estimait Samantha ; des traits nobles mais agréables, une coiffure négligée striée des premiers cheveux gris, des yeux noirs capables d'exprimer autant d'affection que de rage meurtrière. La petite cicatrice sur le côté du sourcil gauche, qu'elle devait toujours se retenir d'effleurer du bout des doigts.
Celui qui suscitait tellement d'émotions en elle.
Que ressentait-elle, aujourd'hui, en cet instant ? Qu'éprouvait-elle, devant ce visage figé à quelques millimètres du sien ?
Rien. Toujours.
Rien du tout.
Un vide total, net, absolu. Pas l'un de ces gouffres intérieurs qui semblaient vouloir vous aspirer dans une chute sans fin, pas une sensation d’absence terrible et intolérable, comme pouvait en susciter la perte d'un être cher ; elle connaissait ce manque insupportable, celui dans lequel elle avait vécu durant les semaines qui avaient suivies la mort de sa mère. Ici, il n'y avait rien de douloureux, rien qui lui donna envie de se griffer la poitrine jusqu'à pouvoir presser son coeur afin d'en ôter ce besoin déchirant de l'être aimé. Il n'y avait simplement... rien. Une place vacante. Pas de désir. Pas de plaisir. Pas de peur, d'inquiétude, d'excitation ; ni joie de voir enfin ses sentiments révélés, ni émerveillement devant l'aisance avec laquelle tous deux se glissaient dans leurs nouveaux rôles. Juste... une analyse. Une réaction. Un comportement calqué sur ses anciens principes, sur une morale qu'elle ne comprenait plus, tendue vers des objectifs qui ne lui inspiraient plus aucun intérêt.
Sa plus terrible crainte venait de se réaliser.
Elle était devenue une machine.
Les murs du hangar s’assombrirent et s’évanouirent, puis l’obscurité avala les machines, les rouages, les turbines ; les filets de vapeurs en suspension se consumèrent, puis la nuit grignota le sol jusque sous leurs corps. Un instant ne demeura plus que lui – l’homme qu’elle avait aimé. Puis lui aussi fut noyé dans l’obscurité, l’obscurité qui l’enveloppa aussi et la laissa sans corps, sans émotion pour lui rappeler son ancienne vie. Un fantôme.
Tout irait bien, tentât-elle de se rassurer - invoquant un fantôme de peur pour motiver sa réflexion, pour se donner une infime raison de réfléchir. Tant que lui resteraient ses souvenirs, tant qu'elle se souviendrait de ce à quoi ressemblaient les émotions, elle pourrait se maintenir. Se maintenir consciente ; se maintenir cohérente.
Mais si elle demeurait trop longtemps sous cette forme, si elle continuait à perdre l'image de ce qu'elle était il y a peu de temps encore, alors…
Non. Elle ne voulait pas songer à ce qui se passerait ensuite.
Elle était le colonel Samantha Carter – non… major. Major Samantha Carter.
Major Samantha Carter. Major Samantha Carter. Ma-jorjorjorjorjorjorjorjorjor
Stop.
Ne plus se focaliser. Ne plus tenter d’analyser ce qu’une Entité ne pouvait comprendre. Elle avait enfin saisie l’origine de ces tourbillon mentaux qui l’aspiraient parfois dans une spirale dévastatrice : c’était le signe de sa déperdition. Le signe de sa nouvelle nature, qui, peu à peu, formatait l’ancienne, et lui laissait des questions qu’elle n’était même plus en mesure d’appréhender.
Elle tacherait de s'en rappeler. Elle tâcherait de ne pas oublier l'horreur que c'était que de n'éprouver plus rien ; l'horreur de n'être pas même capable d'éprouver de l'horreur. Si elle se tirait un jour de ce piège de cristal pour réintégrer son enveloppe de chair – si imparfaite et si limitée – elle ferait le nécessaire pour ne plus vivre dans le calme. La passion était bien trop précieuse.
En cet instant, elle aurait tout donné tout pour un peu de passion.


Jacob Carter fit halte à un croisement, jeta un œil à droite puis à gauche, et posa les mains sur ses hanches. Le colonel O’Neill s’arrêta à ses côtés et leva les yeux vers le visage du tok’Râ ; puis il croisa les bras et regarda devant lui avec un regard pensif, à la manière de son voisin. Le docteur Jackson s’immobilisa derrière eux.
- Jacob ? fit O’Neill d’un ton faussement léger sous lequel perçait une nette circonspection, sans cesser pour autant de fixer l’horizon.
L’ancien général sembla prendre une décision ; il leva une main et indiqua le battant qui leur faisait face.
- C’est par là, dit-il fermement, et puis il avança enfin pour actionner l’ouverture de la porte. Celle-ci se souleva, et le tok’Râ s’engagea rapidement dans le couloir parcimonieusement éclairé – comme l’étaient la plupart de ceux que les trois hommes avaient empruntés depuis que Carter s’était évanouie.
Le colonel le regarda s’éloigner d’un air interloqué, et puis le rattrapa finalement – suivit de près par Daniel.
- Jacob ? répétât-il.
- Oui ? fit ce dernier sans lui accorder un regard.
- Vous êtes bien certain de savoir où vous nous emmenez ? interrogea Jack d’une voix un brin agressive.
- Bien sûr, répliqua le tok’Râ d’un ton sec, plus tranchant encore que la désactivation d’un vortex.
Il sentit une brève onde d’exaspération en provenance de Selmak influencer son propre état d’esprit, et envoya une petite poussée à son symbiote pour lui demander de rester en dehors de l’altercation. Il avait déjà suffisamment à faire avec la terrible douleur qui lui déchirait les cœurs sans qu’il lui faille en plus gérer l’ego de son tok’Râ de frère de conscience.
Jack le dépassa et lui fit face, le contraignant à stopper.
- Non, je vous demande ça, parce que vous ne paressiez pas très sûr de vous tout à l’heure. Ecoutez, reprit-il aussitôt en voyant son interlocuteur ouvrir la bouche pour dire quelque chose, je conçois parfaitement que vous soyez perturbé, on l’est tous les trois. Mais je vous rappelle que notre situation est loin d’être idéale…
- Jack, intervint le docteur Jackson.
- Laissez-moi finir, Daniel ! pesta le colonel O’Neill en levant l’index droit à l’intention de l’archéologue. Les Jaffa récupèrent un peu plus le contrôle de cet appareil à chaque seconde qui passe, reprit-il pour leur guide, et ce n’est peut-être qu’une question de minutes avant qu’ils ne parviennent à rétablir leurs détecteurs internes. Ce que j’essaye de vous dire, c’est que si vous n’êtes pas tout à fait certains de votre itinéraire, j’aimerais autant que vous me…
- Jack ! répéta le tok’Râ d’une vois forte.
Il désigna quelque chose derrière le colonel O’Neill. Ce dernier eut soudain un détestable pressentiment ; et après un instant de préparation psychologique, il se retourna.
Derrière lui se découpait une porte hexagonale dont le système d’ouverture semblait particulièrement tarabiscoté. Quelques caractères Goa’uld très stylisés en barraient la surface.
- Et donc, je suppose que…
- C’est ici.
- …Ouais.
Jack grimaça, et puis se décida à faire de nouveau face à ses coéquipiers ; comme prévu, l’ironie la disputait à la suffisance sur le visage du tok’Râ, bien que ce faciès fatigué ne soit que le fantôme du Jacob d’hier – celui qui avait encore une fille. Le colonel jeta un regard noir au docteur Jackson.
- J’ai essayé de vous le dire, se défendit Daniel.
Jacob intervint. Son timbre de voix était redevenu aussi las et vide qu’auparavant – signe que le spectre de la perte de Carter était revenu hanté ses pensées, porté par la scène insoutenable qu’ils avaient contemplés une dizaine de minutes auparavant.
- Si ce diable de Jaffa se trouve vraiment derrière cette porte, avec ou sans Teal’c, je pense que nous serions plus avisés de nous préparer à une confrontation que de nous chamailler comme des prin’tah – je veux dire, des enfants.
Jack lui jeta un regard étrange mêlé à une brève grimace de dégoût – le tok’Râ aurait pu s’en froisser s’il n’avait su que cette réaction était due à l’idée que le colonel se faisait de la symbiose en générale davantage qu’au couple que lui-même formait avec Selmak –, mais hocha la tête et se plaça à droite de la porte. Cela ne plut pas beaucoup à Jacob, qui aurait préféré actionner lui-même le système d’ouverture. Mais déjà, Daniel levait son propre P-90 pour se positionner vivement en face de son coéquipier, et l’ancien général n’eut d’autre choix que de dégainer mollement son zat’nik’tel avant de hocher la tête à l’intention du chef du groupe.
Jack avança la main vers le système d’ouverture de la porte, et puis s’immobilisa tout à coup. Jacob craignit qu’il ne soit plus certain de la séquence hiéroglyphique à entrer pour actionner l’accès à la salle, et envisagea de lui proposer de prendre sa place – il tenait à profiter à son tour de l’effet de surprise dont le primat de Khnemou avait bénéficié lors de leur dernier affrontement. Mais le colonel parla soudain d’un ton léger :
- Vous savez, Jacob, je crois que vous passez trop de temps avec votre bestiole. C’est pas bon pour vous. Vous devriez faire un break, prendre des vacances chacun de votre côté. Histoire de préserver la flamme, de casser la routine.
Il conclut son petit discours provocant d’un sourire goguenard.
« Seigneur, est-ce que ce type est vraiment colonel ? » songea avec indignation Jacob Carter, général de l’Air Force de son état, tandis que Selmak sifflait froidement : « Est-ce que ce mammifère imberbe vient de me qualifier de bestiole ? »
Jack hocha la tête d’un air satisfait sous le regard méprisant du tok’Râ.
- Ah, j’aime mieux ça. Je vous trouvais un peu amorphe.
Et il pressa vivement la séquence de trois touches que son ami Jaffa lui avait patiemment apprise, tandis qu’une expression interloquée se peignait sur le visage du tok’Râ.
« Il faut lui reconnaître quelque chose, admit Selmak avec réticence. Il cache bien son jeu. Et il n’a pas tort : nous devons réagir, Jacob (l’humain sentit soudain l’adrénaline envahir son corps sous l’influence de son symbiote. Immédiatement, il se sentit plus éveillé). Nous honorerons ta fille. Mais plus tard, mon frère. Plus tard. »
L’échange avait duré le temps d’un battement de cœur ; et lorsque Jacob pointa son arme vers l’intérieur de la salle qui se dessinait rapidement, c’était avec une assurance nouvelle et une poigne plus ferme.
La porte de la chambre de guérison fonctionnait sur le principe d’un iris. Ses différents pans en forme de griffes recourbées, au nombre de huit ou neuf, s’étaient désolidarisés et écartés les uns des autres dans un mouvement sec et déstabilisant, l’ensemble tournoyant apparemment au centre d’un cadre circulaire situé dans le pourtour de l’ouverture pourtant octogonale. En quelques secondes, l’entrelacs s’était effacé, offrant aux regards une salle toute en longueur quoique de dimensions modestes dont un grand sarcophage doré formait l’essentiel du mobilier. Composantes inhabituelles, la pièce contenait également deux tables de bois fin garnies chacune de statuettes et d’une coupole dispensant une fumée à l’odeur agréable – « De la sauge de Byrsa », commenta nerveusement Selmak – et, derrière le sarcophage, un autel de pierre habilement décoré d’une multitude d’objets précieux à connotation religieuse, sous une bannière courte mais obséquieuse d’une intense couleur rouge louant en quelques hiéroglyphes la puissance de Khnemou.
Le colonel se pencha légèrement, le regard bondissant de droite à gauche ; et puis il s’avança plus franchement, le doigt frémissant sur la gâchette. Mais en dépit de cette volonté évidente d’en découdre, la rage qui se peignait sur ses traits ne disait que trop bien ce que les deux autres avaient déjà compris ; et en effet, lorsqu’il s’avança, Jacob eut la confirmation de ses soupçons. La salle était totalement…


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