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 Star Wars - Raison d'être

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Mat
Le Pharaon
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Mat


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MessageSujet: Star Wars - Raison d'être   Star Wars - Raison d'être EmptyVen 10 Juil 2009 - 5:28

Star Wars est l'un des univers face auxquels je suis le plus passif. J'aime le regarder, le lire et l'écouter, mais j'ai dû mal à avoir le rôle actif -autrement dit, écrire-. Sans doute parce que j'écris généralement sur un univers, et que j'ai du mal à appréhender celui de Mr. Lucas.
J'ai donc voulu tenter ma chance autrement : en me focalisant non pas sur l'univers mais sur l'une des destinées épiques et passionnantes de la double-trilogie, j'ai nommé Dark Vador. (Darth Vader)

Si j'ai un rapport compliqué avec l'UE (univers étendu : romans, comics, jeux vidéo...) de Star Wars, c'est car souvent je le trouve médiocre dans ses choix, par exemple lorsque qu'il s'agit de dépeindre Darth Vader et l'Empire. Et vas-y qu'on leur brode un racisme sorti d'on ne sait où pour pouvoir faire un parallèle avec le Reich Nazi, et vas-y que ces derniers se revendiquent du Mal et établissent sciemment un ordre sociétaire basé sur une violence totale, sadique, insensée, aveugle, permanente.

En écrivant ce texte, j'ai voulu revenir là-dessus en présentant ma vision, moins évidente mais sans doute aussi plus controversée, plus géopolitique et idéologique en tout cas, du terrible Empire et du monstrueux Vador.

Le space-opéra? Star Wars lui étant consacré en priorité, j'ai trouvé intéressant d'imaginer un conte noir et intimiste au coeur-même de l'habituelle déferlante de space-opéra impersonnel et coloré, utilisé cette fois comme un simple contexte et non comme une fin en soi.




Star Wars - Raison d'être




Depuis toujours et jusqu’à jamais, la nature vivait ses lois par elle-même, pour elle-même, et tout à fait indépendamment de la volonté des créatures vivantes qu’elle daignait porter en son sein. Si la perception de toute chose, dans l’espace, dépendait avant tout du propre point de vue de l‘observateur, la condition véritable de toute chose, elle, demeurait pour sa part unique en son objective nature. Même les étoiles géantes n’étaient au bout du compte que poussière infinitésimale face à l’écrasante mais pourtant insaisissable masse d’une galaxie entière. Fédérations astrales naturelles, elles-mêmes largement innombrables, dont les scintillants bras en spirales apparaissaient comme les seules rames sur lesquelles elles puissent compter pour avancer, au gré des millions de siècles, à travers le plus effarant, le plus incompréhensible des vides de l’univers. Proportions inconscientes, insensées, sereines, qui n’avaient pas besoin de pouvoir être appréhendées par qui que se soit pour exister à leur incommensurable manière.

Pourtant, il se trouvait, parmi ces infinies étendues d’astres insignifiants, des milliards de milliards d’atomes pensants, parfois assez fous pour croire que leur existence avait assez d’intérêt au sein du Grand Tout pour que la nature ou quelque dieu ait pris la peine de leur tisser par avance un destin personnel; d’autres avaient accepté la mesure de leur véritable condition universelle, et s’étaient dans leur cas résolu à faire ce qu’ils pouvaient de leurs petites et hasardeuses existences. Puisque finalement, on les avaient bel et bien fait venir au monde; et, peur naturelle de la mort oblige, il ne leur restait guère d’autre choix que de s'arranger, quitte à vivre, pour vivre le mieux possible. Mais ceux-là ne pensaient et n’agissaient jamais sans oublier totalement le caractère extraordinairement dérisoire de tout ce qu’ils pourraient jamais imaginer ou entreprendre au cours de leur vie.

Car au bout du compte, dans cet univers démesuré, seule la mort sortait vainqueur. La mort de tous et de tout, jusqu’aux étoiles. La mort, et la décomposition totale, absolue, irrémédiable, jusqu’à ce que le dernier vestige de toute une civilisation multimillénaire soit éradiquée de la pierre et des mémoires, à jamais. Et ainsi, réduite à un tel état d’inexistence que tout soit finalement semblable à si elle n’avait jamais existée.

En conséquence, il apparaissait incontournable que même les plus belles œuvres culturelles et politiques doivent un jour être cueillies par l’infatigable élan destructeur de la nature, et par l’oubli sourd, muet et aveugle, qui se saisissait tôt ou tard de toute forme d’intelligence, depuis l’individu primitif jusqu’à l’état-nation à la longue histoire spatiale. Qui, actuellement, sur Coruscant, était assez érudit pour conter la fondation du premier empire antique sur Ryloth par son peuple Twi’Lek, parmi cent mille autres mondes et cent fois plus de siècles d‘histoire? La civilisation galactique avec Coruscant pour cœur existait elle-même, paraissait-il, depuis vingt cinq mille ans. Vingt cinq millénaires de civilisation sidérale, s’écoulant à travers des époques qui étaient toujours tout à la fois uniques en leur genre et identiques à leurs prédécesseuses. Quel citoyen vivant décemment avec son temps aurait seulement pu citer le nom du meilleur poète à avoir été contemporain de la fondation de Coruscant? Lequel avait idée d’un brave chancelier suprême s’étant battu avec intégrité pour ses idées, il y avait treize mille ans de cela?

Telle était la destinée des particules de vie prises en stop dans l’indomptable locomotive cosmique. Que l’on ait été le leader le plus puissant de la galaxie pendant une génération entière, ou que l’on ait révolutionné l’art ou la philosophie, arrivait toujours le temps de l’extinction. Totale, assourdissante, plus noire et plus vide que l’espace qui lui, subsistait à sa manière, dans sa forme étrange d'existence sans consistance. Car l’espace-temps ne conservait pas le moindre écho de la gloire fugitive de ses habitants. Pas d’Au-Delà pour les idées.

Mais, comme il était exclu malgré tout de passer sa vie recroquevillé sans jamais rien entreprendre, on se levait, puis l’on allait imaginer, bâtir, écrire, ressentir. Comme il fallait bien forger un cadre matériel tangible pour organiser la vie, la société naissait, et avec elle la politique, puis les convictions. Avec en tête assez de lucidité pour se remémorer si besoin était que tôt ou tard, l’Histoire nous désintégrerait tout entier; nous, nos œuvres et notre souvenir.

Si le colosse en costume noir faisait lui-même partie des lucides, il lui semblait fort que son maître fasse de son côté partie de ceux qui en arrivaient à se persuader de leur propre importance au sein des immenses temples sidéraux, bouillants ou glacés, tangibles ou nébuleux.
Perdu dans ses pensées devant la baie vitrée, Darth Vader, sans aucune réaction perceptible devant la sortie d’hyperespace, observait distraitement les étoiles qui venaient de lui sauter au visage. Alors il s’imaginait, au rythme de sa lourde respiration mécanique, comme le pragmatique opportuniste tâchant tant bien que mal, puisqu’il le fallait, de tailler son nid aux pieds des géantes enflammées, pour le court temps qu’il l’occuperait; son maître l’Empereur aurait vu, pour sa part, le pont du star destroyer. La pointe grisâtre, agressive et à l’évidente robustesse qui constituait le corps du prodigieux engin spatial s’élançant vers l’avant. La servilité idéologique des jeunes gens s’activant aux alentours. Insensible à l’âge des étoiles, il n’aurait distingué que son propre pouvoir sur l’univers. Peut-être à tord, si l’on ne voyait que l’organisation technologique et logistique d’un empire, comme il y en avait déjà eu il y a un million d’années dans le passé et comme il y en aurait d’autres un million d‘années dans le futur. Peut-être à raison, si l’on gardait à l’esprit qu’existait pour le monarque, se tortillant incessamment entre les méandres de son esprit, cette autre dimension spirituelle et temporelle que constituait le pouvoir de la Force.

Quelles qu’aient été leurs motivations profondes et convictions réelles, quelles qu’aient été les véritables divergences qui les séparaient, restait pour tous deux un consensus : on ne pouvait pas vivre informe, sans agir, et sans organiser son quotidien en fonction de celui des autres.
Une échelle objective, et le star destroyer ne valait même pas la peine d’être mentionné; une échelle subjective, et il était l’avatar de la force d’une conviction, d’une destinée, à travers les étoiles.
De la nécessité de vivre et d’organiser la vie naissait la politique, d’elle découlait conviction, responsabilité, nécessité. Parce qu’on ne pouvait se laisser dépérir par jalousie pour l’Univers, et parce que eux-mêmes ne pouvaient vivre qu’à leur propre échelle, les pensants vivant au creux des étoiles ressentirent immanquablement la nécessité d’inventer la politique, puis de la défendre en découvrant le débat et… la guerre. Car de l’incapacité à s’entendre sur un modèle de vie commun naissait parfois un consensus, parfois une séparation, parfois un affrontement armé pour la défense des idées que chacun, se croyant dans son bon droit, voulait préserver de la philosophie adverse.

C’était là le sens de la vie du seigneur Vader, planté sur le pont principal de commandement à la manière d’une hideuse mais élégante statue mangeuse de lumière. Comme l’écho saccadé du souffle d’un homme au crépuscule de ses jours, la plainte perpétuelle, qui se hissait péniblement hors des poumons nécrosés pour s’échapper par le respirateur artificiel, raisonnait dans le fond mental subconscient de chacun des hommes du pont. Leitmotiv primitif et entêtant, régulièrement ponctué par l’étrange rebond assourdi, comme sous-marin, signifiant le passage de l’inspiration à l’expiration.
Cependant, rien, malgré ce souffle de vie qui évoquait plutôt l’ultime asphyxie du mourant, ne laissait présager d’un état de santé préoccupant chez le seigneur noir. Ne serait-ce qu’évoquer des états aussi triviaux que « mort » et « vivant » dans le cas de Vader passait au bout du compte pour dérisoire. Personne ne pouvait réellement juger qu'il soıt plus proche de l'un ou de l'autre. Seul quelque officier supérieur avait pu entrevoir, à l’occasion, une partie de ce que dissimulait l’effroyable masque noir, et en parler eût été la plus grande des stupidités. Aucune sorte de rumeur n’avait été épargnée. Certains disaient de lui qu’il était un alien mortellement allergique à l’oxygène, d’autres prétendaient qu’il n’avait jamais été qu’un droïde de guerre. Quelques historiens farfelus argumentaient en faveur d’un lien avec un jeune et puissant Jedi ambitieux, proche du dernier chancelier suprême et actuel empereur. Il avait disparu dans des circonstances troubles avec la fin de la République, tandis que Vader surgissait de la manche de l’Empire lui-même à peine né comme s’il avait toujours été là, attendant simplement et docilement qu’on l’appelle. C’était encore là une autre hypothèse, personne en dehors de l’Empereur lui-même n’ayant une quelconque idée de l’âge que pouvait bien accuser Vader. En conséquence, certains voyaient en lui une relique Sith vivante; vieille de plusieurs milliers d’années, peut-être.
Cependant, la majorité des intéressés estimaient que seule une forme vivante -et proche de l’Humain- pouvait avoir le besoin de respirer de la sorte. Mais comment pouvait-on faire preuve d’une telle puissance physique et mentale, au-delà du naturel, et, dans le même temps, trainer depuis des années une fonction vitale en pareil état?
Le souffle de Vader imitait l’agonie, mais le monstre n'en finissaıt pas de mourır; comme si un sortilège Sith avait définitivement figé son essence à une minute de la fin, le laissant à jamais suspendu, semi immergé, dans le flot tourbillonnant du torrent noir.

Darth Vader n’avait pas de passé. Quoi qu’il ait jamais pu être auparavant, une telle existence n'était plus qu‘un rêve étrange, pétrifié, rongé par le temps... et si extérieur à sa personne. A jamais enseveli dans les tréfonds de son subconscient, sous le linceul de sa pensée, il ne l'entravait pas. Pour sa part, l’âme noire avait simplement l’impression d’exister, comme le prétendait la rumeur, telle qu’elle avait toujours été, depuis mille ans ou davantage. Et aussi d’avoir toujours fait la même chose, incapable de se remémorer le moment où, encore presque bouillie informe, elle s’était extirpée du néant pré-natal pour l’une ou l’autre raison oubliée.


Dernière édition par Mat Vador le Mar 26 Avr 2011 - 16:13, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Star Wars - Raison d'être   Star Wars - Raison d'être EmptyVen 10 Juil 2009 - 5:35

Ordre. Sécurité. Coordination. Globalisation. Oui, quoi qu’il y ait eu avant, Vader avait été appelé non pas en vain, mais pour servir une conception du progrès à l’échelle des planètes et des état-nations. Une machine aveugle conçue pour la mort? À d’autres; le seigneur noir ne doutait pas du pourquoi de ses actes, et ce dernier était tout sauf égoïste.
L’Alliance Rebelle voulait rétablir la République Galactique. L’Ordre Jedi. Beaucoup dans l’Alliance Rebelle n’avaient connu ni l’un, ni l’autre. Bien qu’il n’ait pas souhaité se remémorer exactement les détails personnels de ce qu’il avait vécu alors, Vader n’avait pas oublié la corruption. La médiocrité. Le désœuvrement. La République? Sous son ère, la civilisation n’avait fait que s’asphyxier sous le poids de sa propre graisse, de sa propre bile. L’Ordre Jedi? Hautain, excluant, égoïste, incapable de supporter la différence, il avait laissé le jeune Vader isolé et malheureux plusieurs années de trop, avant de prendre la décision de sacrifier arbitrairement ce que le garçon avait de plus cher. Vader était en tout et pour tout ce que les Jedis avaient voulu qu’il soit. Quant aux Républicains, ils ne seraient jamais plus que le symbole de la bureaucratie la plus crasse, la plus irresponsable, la plus exsangue. Si tel était le programme politique de la Rébellion, il lui incombait de le combattre. Pour l’avenir. Sans jamais perdre de vue que République ou Empire, réussite ou échec, régression ou progrès, cent ans d'âge d‘or ou mille ans de chaos… de tout cela, les mirifiques étoiles n’en avaient que faire.

-Mon seigneur! Nous avons quitté l’hyperespace, informa un jeune cadet qui se tenait à la droite du monstre de cuir et de métal, en maintenant une distance respectueuse.
-J’ai des yeux pour voir, lieutenant, railla sèchement le seigneur Sith sans détourner la tête du panorama. Capitaine? Ajouta-t-il avec des intonations soudain plus rondes.
-Oui, seigneur? Répondit un homme que, pour la première fois, Vader perçut instinctivement comme un peu plus vieux que lui, découverte qui parasita sa pensée pendant quelques millisecondes.
L’officier, aux yeux d’un bleu gelé et aux courts frisottis châtain clair écrasés sous son calot, était prudent par acquis de conscience, mais pas réellement intimidé. Il savait décrypter Vader. Aussi impénétrables que paraissaient le regard figé et les traits grotesques du masque de métal, son porteur n’avait aucune difficulté à transmettre son état d’esprit par le biais de ses intonations, ou encore de la façon qu’il avait d’incliner le chef. Le capitaine connaissait les codes de son maître… Et savait qu’à l’heure actuelle, on ne lui reprochait rien.
-Stoppez le destroyer au large de la station Tannière. N’envoyez aucun escadron.
-Mon seigneur? Demanda l’officier d’une voix étudiée pour paraître quelconque, les traits soudainement tendus par une humilité teintée d‘appréhension.
-Leur mascotte rebelle décampera dans la minute si elle croit que Tannière est sur le point de sauter, reprit paisiblement la voix caverneuse, sur une intonation de conversation mondaine proprement déroutante. Si on le laisse croire à sa sécurité, je n’aurai aucun mal à me glisser jusqu’au rebelle.
-Vous, mon seigneur?
-Préparez mon vaisseau banalisé pour accostage automatique... dans les règles, lâcha le suprême agent Impérial en tournant pour la première fois la tête vers son interlocuteur.
La longue arrête circulaire de son casque, à l’arrière de son crâne et sur sa nuque, brilla comme une lame sous l’éclairage de la passerelle, intimidante.
-Dites-bien à vos artilleurs, poursuivit Vader en pointant sèchement son index ganté vers la poitrine du capitaine, que si jamais ils nous font repérer par la station et que ma cible trouve le temps de prendre la fuite, l’Empereur ne laissera pas assez d’eux tous pour occuper un seul sarcophage, prévint-il en détachant méticuleusement les uns des autres chacun des mots qu'il employait.

Lentement, l’encombrant quadrillage des gros tubes métalliques pointa derrière la silhouette de la planète verdâtre, annonçant la station spatiale qu’ils composaient. La structure grisâtre exposée au grand vide brillait sous le rayonnement solaire local, magnifiée.

L’extraordinaire visiteur avait accosté dans le calme, et débarqué sans se faire remarquer des droïdes. Le temps d’éviter toute rencontre, et le voilà qui explorait les bas fonds de la station Tannière, là où ses informateurs lui assuraient qu’il trouverait le garçon. Tout en avançant à un rythme soutenu, Vader observait, au travers de ses yeux particuliers, les détails architecturaux du couloir étriqué qu’il empruntait. Les murs se présentaient comme des parois métalliques poisseuses, en gris avec des adjonctions noires, chargées de terminaux droïdes, de tuyères et de formes fonctionnelles emmêlées. Le fait que deux personnes n'auraient pu s’y croiser sans inconfort accentuait encore la place extravagante prise par les excroissances. Deux grilles longilignes identiques couraient respectivement au sol et au plafond, cachant apparemment des recoins et des passages d’un autre genre. Pour toute lumière, d’étranges néons blafards, répartis à une vingtaine de mètres les uns les autres, projetaient des ombres complexes et démesurées parmi les formes déjà singulières du secteur. L’odeur âcre du métal était assez forte pour que l’explorateur la perçoive au travers de ses capteurs sensoriels…
Les passerelles et les coursives où il passait sa vie à bord des engins Impériaux étaient tout aussi sinistres et lugubres, mais elles avaient la pratiquabilité pour elles. Ici, Vader avait l’impression de subir un double enfermement, réveillant la claustrophobie qui l’avait éreinté lorsqu’il avait pour la première fois reprit conscience à l’intérieur du scaphandre qu’il ne quitterait plus jamais. À nouveau, depuis une longue période, il sentit son casque pesant sur son visage, et il chercha l’air, en vain.

Sa respiration s’accéléra, et il sentit une sorte de nausée naître dans son torse pour remonter dans sa gorge. Que pouvaient bien lui évoquer les lieux pour qu’il en arrive à un rejet si épidermique?
L’intérieur de la forteresse à l’aplomb du magma, où il était mort une première fois, et l’hôpital Sith où, pour la première fois également, il aurait voulu être mort pour de bon. C’était cela.

Vader sentit une vague de fureur surgir de ses entrailles pour aller posséder physiquement la moindre de ses extrémités. Il dût brusquement consentir à un effort des plus secs pour empêcher ses muscles divers de répondre aux stimulis nerveux, qui lui commandaient impérativement de partir au pas de course, ou de frapper les parois de ses bras et de son corps. En résultante, une tension abominable jeta son dévolu sur l’intégralité de son organisme détruit, tirant sur ses muscles et sur ses organes intimes, tordant ses entrailles, comprimant sa respiration, faisant mugir sourdement sa gorge… et surtout, obligeant le monstre humain à ressentir, au creux de son cerveau ravagé, les émotions les plus désespérées, les plus horrifiées, les plus chagrinées, les plus cruelles. Tandis que son enveloppe physique sombrait dans la douleur, un puits de noirceur infinie se creusa devant son esprit.

Une chape de plomb brûlant tomba brutalement à travers son ventre, irradiant d’une souffrance intolérable le sombre seigneur, dans sa chair et dans son âme. Il aurait voulu déchirer son corps aliéné, fuir la douleur. Il lui fallait vomir le trop-plein de violence hors de lui, impérativement, où alors il la tournerait contre lui-même…
Tandis que la fréquence de ses pas allait en s’accélérant considérablement, le hurlement lancinant de la lourde respiration mécanique fut subitement déchiré par un chuintement énergétique qui surgit dans l’air comme une explosion. Alors que le halo tamisé et ballotant d’une lumière de braise éclaboussait soudain les anarchiques reliefs mécaniques des murs, accompagné d’une odeur d’ozone entêtante et du bourdonnement électrisé du sabre laser crépitant dans l'air, une nouvelle détonation retentit.
Tenu d’un poing ferme, la longe lame arrogante avait fugitivement frappé la paroi de son extrémité brûlante. Le claquement enflammé, qui fit sauter du mur un petit terminal fumant, opposa une force contraire au coup de Vader, qui, comme une brusque libération, sentit la violence de la réaction venir attaquer son propre bras. La tension brûlante qui l’y tenaillait en fut atténuée, les deux puissances s‘annulant mutuellement. Aussitôt, et avec davantage de brutalité encore, il frappa plus directement le mur technologique à l’aide de son puissant attribut, sans cesser sa marche rapide, sans même regarder ce qu’il faisait. La colonne de feu avait brutalement pénétré le métal martyrisé, pour ne plus en sortir. Sous le grincement strident et étranglé qui laissait une longue trainée orange luminescente derrière lui, le sabre de lumière volcanique demeurait planté dans la masse poussiéreuse de la station, tenu à bout de bras par le Sith qui, dans cette action de destruction gratuite, sentit avec bonheur la fureur mystique suinter hors de son être. Son odorat et son ouïe percevaient non sans délectation la plainte de la matière ébouillantée, tandis qu’il accueillait comme un soulagement chacune des petites projections de matériel électronique chauffé à blanc. L’effort qu’il demandait à son bras traînant la fougueuse lame solaire à travers des tonnes de métal glacé était immense. Depuis son membre endolori et tiraillé, Vader sentait sa bile bouillante couler hors de lui, se consumer dans la douleur qu’il s’infligeait. Le soulagement muta en plaisir. C’était si bon de sentir l’orage de violence s’extirper de sa poitrine tandis qu’un à un, les muscles se détendaient…
Les capteurs artificiels de son bras lui faisaient réellement mal, désormais. Mais alors qu’il poursuivait la traversée de la coursive comme si de rien n’était, il ne tira pas son arme lancinante hors du métal. Il aimait cette douleur-ci. Elle le purgeait de quelque chose, bien qu’il n’ait su exactement dire de quoi. La sensation, violente, puissante, destructrice, était exquise. Il aurait pu s’exposer des heures entières à cette douleur qui le soulageait tellement par où elle passait, jusqu’à ce que, peut-être, il s’y autodétruise. Mais si l’extase brutale de sa purification était à ce prix…

Il ne décida pas consciemment de couper le flux plasmique de son engin de mort. Cela se fit presque à son insu, lorsque l’épuisement se glissa en lui. L’accès de fureur était passé, remplacé par le vide absolu. Encore sujet aux douleurs musculaires qu’il s’était lui-même infligé, Vader avait l’impression d’avoir craché jusqu’à la dernière de ses tripes, et s’en relevait creux, calme, absent. Il lui semblait sentir un voile opaque entre son esprit et son environnement, le laissant étrangement préservé des stimulis extérieurs.
Ainsi allait Vader… conscient de l’usine de colère autodestructrice qu’il était devenu, il s’en arrangeait en ne vivant que d’une mission à l’autre. L’objectif, le danger, les enjeux, la fatigue… tout cela l’occupait assez pour lui permettre de s’oublier, et de drainer continuellement son énergie si houleuse. Dans le maintien de la loi Impériale, il prélevait le tribut du sang grâce auquel il restait stable et évitait de se mettre lui-même en danger. Car oui, Vader avait besoin de tuer pour ne pas s’enrayer lui-même. Depuis sa renaissance, c’était un instinct qu’il ne pouvait en aucun cas endiguer. L’immense nexus traumatique de haine, de désespoir, de dépit et de violence, qui agitait son cœur, en avait fait ainsi. Oui, Vader était un malade mental. Il le savait, et préférait y voir l’arme secrète au service de la cause. Une arme instable, et délicate dans son maniement.
Si par malheur il s’arrêtait une heure de trop, des infinités de souvenirs effroyables remontaient en lui. Et alors, personne ne pouvait répondre de rien.
Puis parfois, il faisait en sorte de ne pas s’arrêter, de maintenir le rythme, d’accorder sa soif maladive de mort et de destruction avec la justesse de sa mission. Pourtant, quelques éléments trop évocateurs constituaient la brèche à cause de laquelle la fureur explosait malgré tout.

La respiration de l’Impérial, bien que plus forte qu’à l’accoutumée, avait retrouvé sa vitesse normale. Son pas s’était également ralenti, et les tiraillements dans ses muscles viraient à de simples empreintes refroidies, légèrement inconfortables. Son trop-plein évacué, Vader pouvait à nouveau focaliser son esprit sur sa quête. Il avait un agent rebelle à tuer. Les Renseignements Impériaux le disaient jeune, d’environ vingt-cinq ans, et l’impact de son charisme sur les sympathisants séditieux n’était plus à prouver.
On lui avait assuré que l’espion avait pour habitude de se terrer dans les contrebas désertés de Tannière pour recouper ses données, échanger ses informations, réfléchir, dissimuler ses pièces à conviction, et éventuellement se cacher pour sauver sa peau. Plusieurs de ces actions entraient logiquement en ligne de compte à l’heure actuelle. Le Sith avait soigneusement évité les zones commerciales surpeuplées et s’était introduit tel un clandestin afin d’aller rencontrer son adversaire sans que quiconque ne puisse alerter ce dernier.
Le guerrier sentit l’impatience faire bouger sa mâchoire. L’instinct de prédation se réveillait. L’état second pendant la chasse, et le soulagement de tuer. Bientôt…

Au terme du long couloir, Vader se retrouva face à un carrefour proposant trois voies tout aussi étriquées. Il fit son choix comme s’il avait tout à fait connaissance de la bonne galerie à suivre, et poursuivit encore sa route monotone un moment, désormais insensible aux murs mécaniques et à ce qu’ils pouvaient lui rappeler. Qui aurait pu croire qu’il y avait autant de mètres de ligne droite dans une station spatiale de la sorte?


Dernière édition par Mat Vador le Mar 26 Avr 2011 - 16:12, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Star Wars - Raison d'être   Star Wars - Raison d'être EmptyVen 10 Juil 2009 - 5:35

Si la pensée de Vader se résumait désormais globalement à un tunnel le menant en ligne droite jusque sa cible, ponctué de rares digressions terre à terre, cela ne l’empêcha pas de percevoir soudainement une série d’émanations émotionnelles contradictoires ricochant sur la Force, depuis un secteur proche. Plusieurs personnes… oui, il y avait trois échos. L’une des auras était douce, discrète, apeurée, faible. Les deux autres, grossières, imposantes, et visiblement excitées.
Vader ne ressentit rien trahissant l’agent rebelle comme étant l’un des trois protagonistes. Allons, il était ici dans un but bien précis. Les malversations des petits truands locaux n’étaient pas dignes de son intérêt.
Mais, bien loin de s’en éloigner, Vader sentit que chacun de ses pas renforçaient la fontaine émotionnelle. Il se rapprochait d’elle… le seigneur Impérial ragea discrètement. Les autochtones ne l’intéressaient pas, mais si l’un d’eux était lié au rebelle, identifiait Vader, et trahissait son approche…
À force de progresser, la Force ne fut bientôt plus indispensable à la perception du mystérieux trio, qui visiblement voulait se faire oublier lui aussi, mais qui restait relativement fixe. De lointains échos de voix parvenaient maintenant jusqu’à l’assassin Sith. Une porte métallique circulaire, sur la droite du couloir, était visible non loin. C’était là que les compères s’étaient réunis, et Vader ne pouvait pas ne pas passer devant. Qui, dans la galaxie, n’avait jamais entendu parler de son armure noire et de son souffle infernal?
« Huhuhu… parfaitement… pas… Huhu… comprenez? »
« Visiblem… qui comprend pas… »
« … crois qu’il va falloir qu’on répète… »

Plus proche, Vader perçut un peu mieux l’écho atypique parmi le trio. La peur n’était pas anodine. Elle était aigue et de circonstance.
-Huhuhu, ricanait nerveusement la petite voix masculine, je vous jure, je ne peux plus… il sanglota brièvement. Le restaurant ne fait plus assez recette… j’peux pas payer votre tribut, moi, m’sieur Gros Azzip, où voulez-vous que je trouve l’argent?
-T’es long à la détente, mon bonhomme, reprit la voix trainante d’une femme. On a rien à foutre, de tes excuses. Le Gros Azzip exige que tous les commerçants de ce rafiot payent les droits. Peu importe les rebelles, elle n’est qu’à lui, cette station. On te l’a pas assez répété, Traot? Tu casques, tu déménages, ou tu dérouilles, c’est les seules options. Tu peux plus casquer? Tu devais partir. Pourquoi t’es toujours là? Ça te plait, de dérouiller?
-Mais j’ai plus de famille, plus d’endroit où aller dehors, reprit à toute vitesse la petite voix paniquée, éraillée par l’émotion submergeante. Sans Tanière, sans mon resto, huhu, j’suis quoi, moi?
-Tu nous emmerdes, grogna une énorme voix aux intonations paradoxalement très fluettes, sans doute non-Humaine. Un bruit de coup raisonna mollement dans l’entrepôt désaffecté.

La salle avait une coupe circulaire, et plusieurs étages, discernables aux garde-fous poussiéreux qui les balisaient en hauteur. Dans la pénombre, seules s’extrayaient les formes des caisses industrielles abandonnées sur place, parfois avec des outils sophistiqués laissés sur leurs couvercles. En dessous des gouttes d’eau tombant indéfiniment des canalisations abîmées jusque sur le sol humide, une forte odeur mêlée de métal rouillé, d’air renfermé et de moisissure achevait de rendre l’endroit des plus incommodes.
C’était acculé contre le mur convexe que se tenait, à genoux, un tout petit homme, les cheveux courts et roux, le visage fuyant et les oreilles décollées. Un Humain d’au moins la trentaine, probablement. Groggy, sa joue rouge et enflée témoignait de l’attention qu’il venait de recevoir.
Ses grands yeux embués sautaient frénétiquement d’une ouverture à l’autre, à la recherche machinale d’une échappatoire, mais l’unique passage qui n’était pas condamné se trouvait bel et bien dans le dos de ses… compagnons. Avec des gestes brusques et désordonnés, il tenta de se redresser, révélant la saleté qui maculait son pantalon bleu marine et son horrible veste jaune, depuis qu’on l’avait précipité dans la crasse qui marinait à terre.

Face à lui, il y avait une femme Twi’Lek à la peau jaune, dont le visage assez laid répondait à une combinaison intégrale d’une sorte de cuir rouge. Elle jouait avec son immense lame de métal, sous-pesant de son plat, à l’aveugle, les deux longs tentacules qui allaient de l’arrière de son crâne pour tomber jusque sa chute de reins.
Quant au fameux Azzip, son écœurante face porcine verdâtre, aux yeux enfoncés et aux deux petites cornes ridicules, ne laissait aucun doute quant à son origine Gamorréene. S’il avait été Humain, sa stature aurait fait de lui un obèse. Vêtu d’un pantalon en peau de bête brune, d’énormes bretelles d’un jaune vif comprimaient la chair révulsante de son torse nu, et bougeaient à peine tandis que la créature grotesque s'amusait à faire tourner son gourdin démesuré au creux de sa grosse paume, délecté de l'impact de sa mise en scène sur le faible esprit.

Debout, la face maladive, l’Humain pris au piège sembla réprimer plusieurs mouvements pour détaler à toute vitesse vers on ne savait où, et ses mains ne cessaient de se lever et de s’abaisser sèchement, comme si Traot avait tenté à plusieurs reprises d’agripper une solution invisible, avant de se raviser. Il s’emmêla dans ses mouvements, secoua violemment ses mains devant lui, et plongea dans l’hystérie. Il éclata en sanglots, et hurla « non » à pleins poumons, encore et encore, inconsolable.

Non loin de là, Vader perçut un tsunami mental d’une noirceur sans équivoque. Le petit cuisinier était désespéré, et terrorisé au-delà de l’entendement, au-delà du supportable. Tandis qu’il réalisait la gravité de sa situation, il avait d’abord mis des concepts réfléchis sur ses émotions. La peur sourde, mêlée de malaise physique profond, à l’idée de la souffrance qu‘il allait endurer, puis la peur panique de la mutilation, de la mort. Mais progressivement, il n’y eut plus de mots, plus de concepts, plus de pensée. Simplement une terreur creuse, animale, imprononçable, un tel passage à vide, uniquement peuplé de la déflagration de douleur désincarnée, que si d‘aventure l‘Humain en réchappait, son mental pourrait bien ne conserver aucun souvenir de la mésaventure, faute d‘avoir trouvé des mots pour la penser.
Une terreur pure, à tel point immense et irraisonnée qu’elle amenait l’être à la frontière de la folie.
La souffrance du cuistot était au-delà de toute idée.

Au moment où Traot avait commencé à s’époumoner, les deux affreux avaient instinctivement esquissé des gestes menaçants de leurs armes levées, tout en se rapprochant rapidement de la victime. L’imbécile allait les faire repérer!

Lorsque le regard convulsé et aveugle du petit marchand buta une première fois sur un point précis situé dans le dos de ses créanciers, puis une seconde, laissant l’intensité de ses cris baisser de moitié, l’acolyte Twi’Lek de Azzip, plus dégourdie que son patron, jeta un œil alerte en arrière, soucieuse de ne pas laisser un témoin fortuit devenir gênant ultérieurement.
En une fraction de seconde, son regard accrocha à son tour, et sa position soudain amorphe, le regard en arrière, attira l’attention du Gamorréen, qui jeta lui aussi l’un de ses ignobles petits yeux enfoncés vers la seule porte non scellée de l’entrepôt.

Les deux bandits cessèrent d’avancer, puis tous les cris et gesticulations cessèrent. Au milieu du silence, seul s’épanouissait l’écho caverneux d’une respiration irréelle, rythmée comme le son des vagues dans la marée.
Une immense ombre noire, puissante mais fine pour sa taille, se tenait dans l’embrasure ouverte du passage, immobile et parfaitement paisible. Sa cape sombre l’enveloppait des épaules jusqu’aux jambes, déshumanisant plus encore sa silhouette, et sa tête apparaissait cerclée d’une forme au dessus sphérique et aux flancs relativement coniques, unique dans l’univers. Une subtile variation dans la semi-lumière lugubre des lieux, et ils contemplèrent sa peau sans vie, blindée.
Vader avait raison. Nul n’ignorait son image dans la galaxie. Mais pratiquement au même titre que nul n’ignorait la légende du roi vampire de Mooflab. Comment appréhender de la rencontrer personnellement, sans aucune raison logique, dans le plus improbable des lieux?
Il est probable que les esprits des malfrats aient été encore trop estomaqués pour se poser ces questions lorsque la statue noire, toujours muette, fit un pas en avant.

Une fois encore, ce fut la Twi’Lek qui quitta sa sidération végétative en premier, mue par son instinct de survie surdéveloppé. Le blaster harnaché à sa ceinture se retrouva promptement en main, et la charge énergétique rougeoyante partit pour frapper le monstre impossible, à la vitesse du son.
Une fraction de seconde, son œil crut avoir fait mouche. Alors que la déflagration frappait, une vaste étincelle flamboyante surgit du néant, en un bruit de frottement énergétique de forte puissance. Sa capacité de traitement des informations à nouveau dépassée par les événements, elle sentit une douleur aigue, violente et lancinante, lui percuter la cheville tandis qu’elle s’effondrait à terre, presque évanouie. Azzip hurla.
L’étincelle ne s’était pas éteinte. Surgissant du milieu de la silhouette étrangère, un éclair de feu flottait dans l’air, statique, irréel, comme figé par le temps. Seul son ronronnement puissant, qui raisonnait avec la respiration mécanique de son maître, prouvait que tout écoulement des choses n’était pas interrompu.

Au sol, la Twi’Lek hurla finalement, en percevant graduellement la brûlure acide qui attaquait sa chair, là où le choc avait déjà brisé net son os. Luttant encore à la limite de l’inconscience, elle chercha son arme manuelle à tâtons, empoigna le manche, et jeta son sabre à la figure du tueur.
Ce dernier frappa son solide masque intégral avec un fort clinquement métallique, mais que le projectile ait frappé côté plat ou côté manche, ou tout simplement avec trop peu d’intensité pour la cible qu’on lui avait donné, il percuta le sol derrière Vader sans avoir en rien entamé le casque.

Comme un taureau furieux, le bipède obèse, vert et porcin partit à la course, se dandinant ridiculement sur ses deux pattes trop petites. Lorsqu’il passa à côté de Darth Vader dans l’objectif évident de fuir le théâtre des évènements, une force invisible et indéfinissable le plaqua contre le mur. Il remarqua à peine la douleur sourde due au choc. Azzip n’avait senti aucune prise physique, mais il avait bien senti qu’on l’emportait, sensation contradictoire qui désorienta son cerveau.
Le visage sans vie ni expression faisait face à celui, organique, du mafieux Gamorréen, en se refusant toujours à parler.

D’autres auraient peut-être songé qu’ils allaient mourir, se seraient furtivement interrogé sur la valeur de leurs derniers instants. Mais, comme sa victime Humaine peu avant, Azzip se sentait la tête aussi vide que celle d’un animal. Face aux grands yeux noirs et éternellement fermés qui le fixaient dans les siens, il n’arrivait pas à penser quoi que se soit.
La sensation fut comme un mélange de coup brutal et endolorissant, et de brûlure extrême et localisée, trop extrême et trop localisée pour que les cellules sensitives de l’alien puissent la différencier d’un froid mordant. D’ailleurs, l’effet s’émoussa très vite tandis que Azzip sentit sa tête tourner. Il avait maintenant une violente nausée, et ses jambes étaient lourdes, instables. En baissant mollement la tête vers l’épicentre de son inconfort, il vit sans comprendre la lame de feu profondément plantée parmi ses entrailles. Puis il se sentit glisser sur place. La morsure enflammée, bien que demeurant immobile, s’en retrouva à embraser instantanément le milieu de son torse, puis son cou, sa mâchoire, son visage, son cerveau et tout son crâne au fur et à mesure qu‘il descendait, fendant proprement le vaincu en deux, qui ne mourut réellement que la milliseconde suivante.

Totalement égal dans sa gestuelle et dans sa vitesse, Vader fit tranquillement volte-face. La Twi’Lek jaune se tenait debout, haletante, appuyée contre le mur tandis que sa cheville ruisselait de sang. À son regard, le Sith sut qu’elle faisait partie de celles et ceux capables de réaliser dans l’instant. Elle ne faisait pas que percevoir, elle pensait. À l’exécution difficile de son patron, à sa mort imminente. Ses yeux s’écarquillèrent. Elle hurla.
Quelles sortes de mots pouvaient bien défiler dans son esprit?

La tête jaune et les deux tentacules, tous trois tranchés net, rebondirent en des points différents du mur avant de finir leur course sur le béton sale et humide, là où le corps lui-même était en train de s’affaisser mollement.

En une dernière vibration plus puissante, la lame plasmique du sabre Sith se laissa mourir elle aussi.
La respiration tranquille et plus qu'humaine. Le ruissellement de l’eau depuis les canalisations effritées. La respiration éreintée et humaine. Telles étaient les seules sources sonores dans toute la pièce, formant un calme irréel dont l'invraisemblance vis-à-vis de la scène qui venait de s'y dérouler, ne pouvait que jurer.

Sans un mot ni un regard, Darth Vader se dirigea lentement vers la porte de sortie. Comme s’il vivait dans un monde parallèle.

-Pourquoi? S’étrangla une voix tremblotante.
Vader, surpris, stoppa et tourna la tête. Le petit homme à la vie sauve, péniblement adossé contre le mur froid, le regardait les yeux pleins de terreur et de surprise, de longues larmes coulant sur ses joues. Tout son corps était crispé à s'en faire des crampes.
Maintenant, lui aussi pensait, songea Vader.

En une seconde, l’homme au masque revit le ciel noir cerné de rouge. Il se souvint de l’atmosphère brûlante, du grondement lointain des mers de lave. Il ressentit à nouveau le contact étouffant du cuir chauffé…. Sur lui, sur son corps.
Même chaud et enfumé, il y avait du vent sur son visage. Sur sa peau. Ses cheveux virevoltaient derrière sa tête.
Il ressentit à nouveau le déferlement d’émotions puissantes, nouvelles, inconnues, indomptables, difficiles mais en même temps si magnifiquement destructrices.
« J’ai apporté la paix, et la sécurité… à mon nouvel Empire! »

Le masque de métal était bien là. Il n’y avait pas de vent sur son visage. Pas de peau pour sentir les vêtements.
Aux émotions nouvelles, il s’était habitué.

Pourquoi le cuisinier posait-il une question aussi stupide? Ignorait-il la véritable vocation de l’Empire Galactique? Se représentait-il ce dernier à l'image d'une machine de violence folle, gratuite, insensée?
Comment en était-il arrivé là?

La voix nasillarde parla.
-Notre empereur a forgé son rêve sur la promesse de l’ordre, et de la sécurité, lâcha-t-il d’une voix blanche, tandis qu’il quittait la pièce.

Plus de contretemps. Il y avait un jeune combattant rebelle, quelque part près de lui, à qui il devait arracher la vie.


Fin


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MessageSujet: Re: Star Wars - Raison d'être   Star Wars - Raison d'être EmptyVen 10 Juil 2009 - 19:29

Hé bé ! Tu n'apprécies peut-être pas particulièrement Star Wars, mais le personnage de Vader est vraiment très brillamment représenté (ou devrais-je dire peint ?). Contradictions entre une apparente force représentée par la célèbre armure, mais basée sur une névrose et un corps détruit, justification parfaitement cohérente de la lutte contre la Rébellion, des raisons de se demander quelle est, tant pour l'Empire que pour son Représentant, leurs raisons d'être.

Nice one, pal. Ça va être dur d'être à la hauteur pour le concours.
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MessageSujet: Re: Star Wars - Raison d'être   Star Wars - Raison d'être EmptySam 18 Juil 2009 - 22:39

En effet, une excellente fanfiction sur l'univers de Star Wars. Tu parviens à te tenir aussi éloigné que possible de l'univers qui t'effraie sans que le texte ne souffre pour autant de la moindre lacune de ce côté.

Darth Vader est décrit d'une manière qui t'es propre - très allégorique, très éthéré, très imagée, et de plus en plus selon ton degré d'attachement au personnage. Si je n'adhère pas totalement à la forme - j'aurais dévoilé le cheminement intérieur du seigneur noir de manière plus nette, énergique, car c'est ainsi que je le vois -, le fond en revanche me semble à la fois tout à fait dans la logique du personnage et inattendu, ce qui est la marque d'une approche à la fois habile et audacieuse.

Il est également plaisant de se retrouver un peu dans les délires du petit personnel impérial concernant les origines de Vader. Nous aussi, à une époque, nous nous sommes interrogés... Il est vrai qu'en tant que second de l'empereur, son mystère a de quoi déclencher les gorges chaudes, qu'il a d'ailleurs souvent tendance à écraser. C'est amusant... Entre lui et Scorpius, on dirait que les méchants généraux se doivent de n'être pas tout à fait du même bois - ou de la même chair, dans le cas présent - que les troupes classiques...

Bien, je trouve "l'introduction", si l'on peut dire, peut-être un peu trop longue... Non pas que l'on s'en lasse, absolument pas, mais rapport à la taille totale du texte, cela casse un peu l'unité... Car la "seconde partie", celle qui intègre une part d'action, n'a pas de lien direct flagrant avec les premières pages, du moins pas dans des proportions qui "justifient" cette éloquence à mes yeux. Cependant, elle permet de préciser de manière plaisante et élégante ta vision de la psyché de Vader.
J'ai consacré pas mal de lignes à détailler cette critique, mais ce n'est pas représentatif de son importance à mes yeux : simplement, je tenais à bien me faire comprendre. Concrètement, cela ne m'a même pas dérangé, c'est juste une question... disons, de "cohésion thématique globale sous-jacente" xD

La scène de destruction dans la station nous montre la fragilité de son mental, cet équilibre précaire. Quoi de plus logique ? Brisé par la douleur et la trahison, à moitié mort et enfermé dans une carapace de métal, privé des relations humaines qui d'ordinaire permettent à un individu de surmonter les épreuves, il n'est guère surprenant que de temps à autre sa raison ne déraille et ne fasse des dégâts.

Quant à la conclusion, elle est grandiose. Vader, le puissant Vader, qui vient une fois de plus faire montre de sa puissance et de son absence de pitié ; Vader qui oppresse et étrangle à tour de bras... Ce chevalier noir ne comprend pas que l'on puisse douter de ses motivations et ne pas voir la finalité de l'empire. C'est un instant où l'on se sentirait presque prêt à le considérer comme un individu sans mal en lui... Et puis, brutalement, le voici repartit pour mener à bien sa mission : capturer, torturer et exécuter un vaillant combattant de la liberté.

Il y a des destins qui font froid dans le dos.

Bien joué. Wink


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MessageSujet: Re: Star Wars - Raison d'être   Star Wars - Raison d'être EmptyDim 19 Juil 2009 - 20:10

Magnifique, je n'ai que ce mot en bouche. Pas la peine de redire ce qui a déjà été dit, tu nous dépeins un Vador (je ne sais pas pourquoi, mais je préfère Vador à Vader) torturé et sadique, fragile et puissant à la fois, enfin, vraiment le Vador que Lucas nous a offert dans sa première trilogie. C'est superbe. Le récit est bien détaillé, les éléments de l'univers présents. Cette analyse de Vador, avec en toile de fond la lutte Empire/Rébellion, est très bien exécutée. Bravo Mat!
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MessageSujet: Re: Star Wars - Raison d'être   Star Wars - Raison d'être EmptyDim 26 Juil 2009 - 17:26

C'est une très bonne, que dis-je, une excellente fan-fic que tu offre là Mat. J'ai beaucoup aimé "être" dans la tête de Vador (car moi aussi je préfère Vador à Vader). Le style est excellent même si un peu trop littéraire pour que je l'apprécie complètement.

La façon dont tu nous décrit ce monstre de puissance est également intéressante et le rend presque attachant. C'est bizarre de le dire, mais tu en as parfaitement dépeint cette ambivalence entre le monstre qu'il est et ses motivations. clap! Et il ne s'agit pas de justifier ces actes par une idéologie folle, ce qui est tant mieux. Car oui, les "méchants" qui ont ce genre de motivation en deviennent plus intéressant que juste "ils sont méchant parce que ils sont méchants". Son aversion pour la république et son amour de l'ordre est parfaitement rendu.

La conclusion est également savoureuse. clap!

J'ai parcontre un peu moins aimé (un tout petit peu) ce côté impulsif et destructeur de Vador. Je le voyais beaucoup plus froid, totalement mort à l'intérieur (son relativisme est d'ailleurs très bien amené en ce sens), avec pour unique but de servir l'Empereur. Mais cette facette du personnage est sans doute nécessaire pour amener à sa rédemption plus tard.

Au final, c'est une excellente nouvelle que je relirais avec beaucoup de plaisir. Bravo clap! .
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MessageSujet: Re: Star Wars - Raison d'être   Star Wars - Raison d'être EmptySam 22 Mai 2010 - 16:54

Je suis heureux que vous ayez accroché comme ça Heureux Merci à vous tous pour les compliments.

Citation :
Quant à la conclusion, elle est grandiose. Vader, le puissant Vader, qui vient une fois de plus faire montre de sa puissance et de son absence de pitié ; Vader qui oppresse et étrangle à tour de bras... Ce chevalier noir ne comprend pas que l'on puisse douter de ses motivations et ne pas voir la finalité de l'empire. C'est un instant où l'on se sentirait presque prêt à le considérer comme un individu sans mal en lui... Et puis, brutalement, le voici repartit pour mener à bien sa mission : capturer, torturer et exécuter un vaillant combattant de la liberté.
Si effectivement je présente un Vader malade mental qui a besoin de prélever un tribut de sang pour ne pas s'auto-détruire, j'ai tout de même voulu prendre le contrepied d'une partie de l'UE en subordonnant cette névrose au respect du cadre institutionnel et idéologique. Il massacre des criminels et des ennemis politiques mais ne touche pas, en règle générale, à des civils lambda, il est capable de converser avec un simple bonhomme misérable sans le trancher en deux ou lui écraser la trachée. Il était important pour moi de "libérer" l'Empire Galactique et son meilleur avatar du manichéisme rendu idiot par son absolutisme dans pas mal de franges de l'UE, manichéisme consistant à faire couler du sang pour rien, par plaisir, n'importe où, tout le temps, en lui opposant la présentation d'un Empire qui oui a un programme politique, qui oui protège la paix civile, qui oui combat la criminalité de droit commun, même si à côté de ça il mène une guerre contre ceux qui réclament la liberté de la presse, de réunion, de détermination politique... la même histoire racontée dans une tale quelconque, aurait probablement vu Vader exécuter le petit restaurateur à la suite des deux, ou alors laisser les affreux le tuer, sur un prétexte quelconque du genre il était trop faible pour mériter de vivre ou une connerie comme ça, le genre de fantasme adolescent gore à la Lanfeust de Troy avec des gars décapités ou éviscérés vivants à grands renforts d'encre rouge et de "Eaaargh" toutes les deux pages. Cela revient couramment à faire de l'Empire une sorte de royaume barbare de non-loi, semi-anarchique, n'ayant rien à voir avec le caractère ultra-administratif et obsédé par une idée du contrôle total, qui caractérise réellement ce régime.

Pour moi, l'épisode III ne laisse planer aucun doute sur la composante politique, paradoxalement idéaliste, du basculement de Skywalker, et j'estime que nier cette composante au profit d'une violence totale et sans objet, est trahir son personnage. Oui, l'Empire était un redoutable moloch, mais pas absurde, pas sans objet. Déjà très jeune, Skywalker aurait voulu que "on" puisse intervenir partout dans la galaxie pour ne laisser aucun répit aux mauvais, pour protéger les gens des actes de ces derniers, et avoir connaissance de la moindre injustice quelque part dans l'univers suffisait à ficher son monde par terre, à rendre inutile tout le bien qui aurait été accompli par ailleurs tant qu'il ne serait pas absolument complet. Puis, lorsqu'on lui rétorquait qu'il n'était pas possible de contrôler tout ce qui se faisait dans la galaxie, il se disait justement que cela devrait l'être. Dans ce romantisme compassionnel d'enfant de bonne foi s'esquissait déjà l'idéologie de "l'harmonie, par la contrainte, s'il le faut" de l'Empire en gestation. C'est entre autres choses de ne jamais avoir réussi à relativiser son aspiration à la protection universelle qui le conduira à faire supprimer la majorité des libertés populaires, "pour le salut des peuples eux-mêmes". Romantisme présent non seulement chez le jeune Vader mais aussi peut-être chez Palpatine, probablement, puisque dans SW, il n'y a que les Jedis pour associer automatiquement la lumière au bien et les ténèbres au mal. Pour les Siths, les ténèbres étaient une voie de bien.

Après, que cette régulation totale voulue par Skywalker au nom de la justice, soit mécaniquement devenue un violent liberticide, y compris pour ceux auxquels Vader n'aurait rien reproché à la base, c'est un fait, mais à ce moment-là, il était déjà trop tard pour Vader, barré bien loin au fond de ses traumatismes personnels, de ses obsessions psychologiques et de ses postures idéologiques, pour s'en rendre réellement compte.

Le "vaillant combattant de la liberté" de la fic, pour lui, c'est un germe du chaos qui s'empare de la galaxie, c'est un fléau. Et s'il se détourne de ce but pour aller au devant du trio, s'il tue les deux mafieux, c'est moins par plaisir, pour le coup, que pour sauver le citoyen de leurs actes, car dans le pacte originel, il était stipulé que lui et l'Empire apporteraient paix et sécurité à l'univers connu. à quoi aurait servi le sacrifice de Padmé, de ses enfants, d'Obi-Wan, de certains amis, de son propre corps... s'il ne s'attachait pas scrupuleusement à cette promesse, à cet idéal? Pour lui, ne pas respecter cet héritage, en rendant vain le sacrifice d'une époque entière, équivaudrait à ce que sa vie perde tout sens et devienne une abomination, une réminiscence obscène dont il aurait peut-être préféré se libérer en comprimant sa propre gorge.

Citation :
enfin, vraiment le Vador que Lucas nous a offert dans sa première trilogie.
Même si en insistant sur les notions d'idéal et de politique chez Vader, j'établis un lien puissant avec le Skywalker puis Vader de la prélo clin d'oeil
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