Warhammer 40 000 : Belisarius Cawl : Le Grand OEuvre

Après le très bon roman La dévastation de Baal, je m'attendais à ce que cette histoire du même auteur soit faite du même bois... et j'ai été un peu déçu.

Ici, pas de récit haletant d'une lutte acharnée et désespérée pour lutter contre l'envahisseur Tyranide. Pas non plus de description détaillée et précise de la forteresse-monastère et de l'organisation d'un chapitre Space Marines. On part sur quelque chose de plus aride : la planète Sotha a été dévastée par les Tyranides et en est devenu un désert stérile. Et l'Archmagos Belisarius Cawl a décidé de s'y rendre pour y enquêter en explorant la forteresse monastère du chapitre des Faux de l'Empereur.

En réalité, ce roman est moins intéressant que le précédent, parce qu'il s'adresse beaucoup plus à des connaisseurs très bien renseignés de l'univers Warhammer 40 000 qui verront au détour de chaque page des allusions susceptibles de les tirer en haleine et de susciter leur intérêt face au mystère. Pour ma part, j'ai surtout fait l'expérience d'un récit très lent dont on peine à voir où il va, et qui s'attarde sur des descriptions et de l'exposition. Il faut dire que sa structure est déroutante pour le profane : Le Grand Oeuvre alterne entre un récit se déroulant dans le "présent" de cet univers (soit la fin du 41ème millénaire ou le début du 42ème) et des retours dans le passé dix mille ans plus tôt qui sont assez peu contextualisés.

Mais en relisant les derniers chapitres quelques mois plus tard, après avoir découvert une plus grande partie du lore de cet univers, j'ai redécouvert dans ce livre beaucoup de révélations très intéressantes voire fracassantes. Et c'est un peu ce que j'en retiendrai : ce roman vient surtout enrichir la connaissance de cet univers et tracer le chemin vers le futur de Warhammer 40 000. Il vient expliquer harmonieusement et intelligemment comment Belisarius Cawl est doté de compétences totalement hors du commun et ainsi rendre beaucoup plus cohérents ses exploits. Le Grand Oeuvre explique en particulier comment Cawl a réussi à mettre au point des innovations techniques majeures, dans un 41ème millénaire fétichiste de la préservation du passé, où l'Adeptus Mechanicus est hostile à la recherche originale.

Mais en travaillant ainsi sur l'univers, l'auteur le fait un peu aux dépens de l'efficacité du récit, dont on peine à percevoir les enjeux pendant les deux premiers tiers du livre, avant d'entrer dans des péripéties réellement intéressantes à l'approche de la fin. C'est donc un roman assez moyen, qui peut être très intéressant pour des connaisseurs vraiment pointus des dernières évolutions de l'univers de Warhammer 40 000, mais qui paraîtra d'un intérêt assez faible à quelqu'un en ayant une connaissance plus superficielle, voire complètement incompréhensible et confus pour quelqu'un qui serait en train de découvrir cet univers.