9x11 - Heaven Sent

Même si le principe de l'épisode n'est pas mauvais, je n'ai pas pu m'empêcher de m'ennuyer terriblement. Car au bout de vingt minutes, plus précisément à la scène où le Docteur change d'habits (et place ses anciens habits exactement à la même place), j'ai compris que l'histoire était une boucle. Au fil des minutes chaque élément introduit a confirmé ma théorie, si bien que je n'ai pas vraiment été surpris par la grande révélation. Je suis curieux de savoir ce que d'autres ont pensé de tout ça.

Cependant, l'ensemble me rend vraiment perplexe, et je ne peux m'empêcher de trouver le principe du labyrinthe complètement erroné. Car si les pièces retrouvent leur apparence d'origine à chaque confession, comment le Docteur peut-il laisser des indices ? Logiquement, la seule itération où les indices restent sont celles entre sa "mort" aux mains du monstre et sa "première" confession face à la porte sans issue. Ainsi, l'inscription sur la dalle enterrée, les flèches sur le sol ou mêmes les habits devraient disparaitre. Sauf si ces indices ont été placés par celui qui a construit le labyrinthe (jusqu'à preuve du contraire c'est le Docteur lui même). Ce qui est possible pour pas mal de choses, sauf pour les habits, qui sont celui du 12ème, et non du 1er (je part du principe que le "confession dial" existe depuis le départ, jusqu'à preuve du contraire). Encore, si les habits avaient été ceux d'un autre Docteur, pourquoi pas (même si je suppose que cela aurait bousillé l'idée de boucle).
Pire encore, j'ai trouvé tout à fait absurde que le mur de diamant, lui, ne revienne pas à sa condition d'origine à chaque itération, contrairement à l'ensemble du labyrinthe. C'est assez frustrant que des règles soient établies mais ne soient pas cohérentes d'un bout à l'autre.

Ainsi, le Docteur était enfermé dans son Confession dial depuis le début. Honnêtement, si on est un minimum attentif, c'est assez facile à deviner. Premièrement l'idée de confession, qui fait directement écho à l'objet (bien qu'il nous avait été présenté comme une capsule contenant le testament du Docteur). Ensuite, l'aspect mécanique de l'endroit et les nombreux engrenages dès l'ouverture de l'épisode, faisant écho à la fois au générique mais à toute l'iconographie gallifreyenne.

J'espère que le prochain épisode expliquera ce que fout le Confession dial en plein milieu du désert sur Gallifrey alors qu'il était dans les mains de Me l'épisode d'avant. On avait compris que le marché qu'elle avait passé était surement avec les Time Lord (vis à vis du bracelet qui était accroché au Docteur), mais en quoi consiste-t-il ? Est-ce toujours dans l'idée de "protéger la Terre du Docteur" ?

Bref, un épisode qui me laisse un peu indifférent. Même si la performance de Capaldi est très bonne et l'utilisation par petites touches de Clara est bien fichue, je reste un peu sur ma faim. J'ai l'impression que l'épisode se trouve plus intelligent qu'il ne l'est vraiment, à vrai dire ...

Je vais faire très court : la seule chose qui sauve l'épisode, c'est Capaldi.
Je me suis vraiment ennuyée devant cet épisode. C'est le genre d'épisode qui aurait pu me plaire, mais ça manquait de... ou alors il y en avait trop.

Sinon, est-ce que 12 a 2 milliards d'années à présent ?

Daehan a écrit:

Sinon, est-ce que 12 a 2 milliards d'années à présent ?

Et bien techniquement non ... Il n'y a que le labyrinthe qui "vieillit", mais chaque nouvelle itération du Docteur reprend à zéro. Après tout, il meurt à chaque fois. Donc normalement, le Docteur n'a que passé quelques jours/semaines dans le Confession dial, de son point de vue. Du point de vue du Confession dial, aucune idée. Est-ce que c'était de vraies années ? Est-ce que l'objet a voyagé de main en main pendant 2 milliards d'années avant d'atterrir dans le désert ? Ou est-ce que le temps passé dedans était "condensé" par une splendide technologie gallifreyenne et n'a en réalité duré que quelques jours ?
On se demande un peu pourquoi quelqu'un a enfermé le Docteur dans un labyrinthe qu'il a, visiblement, créé lui même (et donc pouvait en sortir). Quel était le but au final ? *soupir*

Citation :

On se demande un peu pourquoi quelqu'un a enfermé le Docteur dans un labyrinthe qu'il a, visiblement, créé lui même (et donc pouvait en sortir). Quel était le but au final ? *soupir*

Justement si c'était lui, pourquoi avoir mis un diamant incassable qu'il lui a fallu 2 milliards d'années pour le détruire. Si son but était d'aller vers l'avenir, le Tardis aurait été un moyen plus rapide.
Et si c'est lui qui s'est fait enfermé tout seul, cela veut dire que c'est lui qui a donné la consigne à Me pour être enfermé ?
A moins que ce soit son double du futur qui a tout orchestré, ce qui ne serait pas la première fois. Ce qui pourrait expliquer beaucoup de chose, dont les signes d'une présence avant le Docteur.

A moins que Moffat ne nous renvoie à une explication donnée plus tôt : le paradoxe de l'écrivain. Est-ce qu'on peut dire que ça s'applique ici ?

Citation :

Et bien techniquement non ... Il n'y a que le labyrinthe qui "vieillit", mais chaque nouvelle itération du Docteur reprend à zéro. Après tout, il meurt à chaque fois. Donc normalement, le Docteur n'a que passé quelques jours/semaines dans le Confession dial, de son point de vue. Du point de vue du Confession dial, aucune idée. Est-ce que c'était de vraies années ?

Mais finalement, le Docteur n'est plus l'original ? Le vrai serait mort depuis 2 milliards d'années ?
Je préfère donc dire qu'en temps réel, il ne s'est passé que quelques jours. Ce qui pourrait donc répondre à la première question (et du coup, je me contredis toute seule), si le Docteur a choisi d'aller dans le labyrinthe, c'est parce que Gallifrey se trouve également dans son propre espace-temps, et que c'est le seul passage qui existe.

Pour ce qui est de la prophétie moitié seigneur du temps/moitié Dalek, c'est Bioman, c'est bien le Docteur puisqu'un Dalek lui avait déjà fait une remarque du genre la saison précédente.

Daehan a écrit:

Mais finalement, le Docteur n'est plus l'original ? Le vrai serait mort depuis 2 milliards d'années ?
Je préfère donc dire qu'en temps réel, il ne s'est passé que quelques jours. Ce qui pourrait donc répondre à la première question (et du coup, je me contredis toute seule), si le Docteur a choisi d'aller dans le labyrinthe, c'est parce que Gallifrey se trouve également dans son propre espace-temps, et que c'est le seul passage qui existe.

Techniquement non, ce n'est plus le "vrai" Docteur, à proprement parler. Le Docteur restant à la fin est une copie de l'original gardé en mémoire dans le téléporteur et "activé" par le sacrifice de l'énergie vitale de la version précédente (il semble admis - sur internet - qu'il ne se régénère pas car il utilise cette énergie pour relancer la machine).
Mais, encore techniquement, si on pense à toutes les formes de téléportation et ce qu'on en sait par rapport à la vraie science, il est plus ou moins admis là aussi que la téléportation n'est en réalité qu'une copie des atomes, et non un vrai transport.
Du coup, depuis le début de la série, le "Docteur d'origine" a disparu depuis un moment. Dans tous les cas, la copie est parfaite et entière. Ce Docteur n'est pas moins le Docteur que le premier ayant été téléporté par Me. Le seul truc vraiment perturbant, c'est la quantité de crânes au fond de l'eau et l'idée qu'il y a bien des milliards de Docteurs mort et que le nouveau vrai n'est que le survivant, celui qui a eu de la chance.
Je pense que c'est plus une question de point de vue personnel que de "vrai" ou de "faux". D'ailleurs, on s'aventure dans le domaine philosophique de la science-fiction avec tout ça.


Je ne pense pas que le Docteur se soit envoyé lui-même dans le Confession dial et l'idée du paradoxe de l'écrivain me frustrerait un peu concernant cette résolution. C'est quand même un gros deus ex machina qu'il faut utiliser avec parcimonie. J'imagine que l'explication sera plus ou moins connectée aux Daleks et/ou au Master.
On peut imaginer que les deux veulent retrouver Gallifrey, probablement pour se venger. Forcer le Docteur à leur ouvrir la voie malgré lui serait une solution. L'objet a été introduit dans le diptyque de début de saison qui les mettait en scène.
Mais on a besoin de nouvelles explications concernant ce Confession dial. Comment fonctionne-t-il ? A quoi sert-il ? Est-ce une prison ? Un vaisseau ? Un portail ? Est-ce que tous les Time Lords en possèdent un ? Et qui a enfermé le Docteur dans celui-ci ? (personne ne semblait savoir l'ouvrir, pourtant ...)

Citation :

par le sacrifice de l'énergie vitale de la version précédente (il semble admis - sur internet - qu'il ne se régénère pas car il utilise cette énergie pour relancer la machine).

C'est ce qui était sous-entendu dans l'épisode. Donc pour ça aucun problème.

Au moins, on a confirmation qu'atomiser le Docteur ne lui permet pas de se régénérer.

Citation :

Je ne pense pas que le Docteur se soit envoyé lui-même dans le Confession dial et l'idée du paradoxe de l'écrivain me frustrerait un peu concernant cette résolution. C'est quand même un gros deus ex machina qu'il faut utiliser avec parcimonie.

Cela m’ennuierait aussi que ce soit utilisé une nouvelle fois.
Autrement, je viens de penser que si c'était le Docteur qui voulait atteindre Galiffrey, il n'était pas obligé de mettre un "monstre" qui le poursuit. Il pouvait simplement se laisser un mode d'emploi plus explicite. On peut donc supposer que cet endroit n'était pas là pour l'aider, mais bien pour l'empêcher de passer. Quoi que le truc des confessions, je ne vois pas l'intérêt. J'espère que l'épisode suivant va nous expliquer tout ça.

Au fait, quand le Docteur trouve les vêtements secs, est-ce que c'est à ce moment qu'il a compris qu'il était dans une boucle ?

Daehan a écrit:

Au fait, quand le Docteur trouve les vêtements secs, est-ce que c'est à ce moment qu'il a compris qu'il était dans une boucle ?

Je pense qu'il comprend que quelque chose cloche et c'est d'ailleurs pour ça qu'il dispose ses vêtements mouillés de façon identique. (Est-ce qu'il comprend qu'il va devoir mourir pour créer une nouvelle itération des évènements ? Je pense qu'il le comprend uniquement face au mur de diamant et le peu subtil "HOME" écrit dessus. Genre "ok, je vais devoir passer à travers - pourquoi pas le faire pendant 12 milliards d'années")

Sur le moment, j'ai pensé à l'épisode The Big Bang (avec la Pandorica) où plusieurs versions du Docteur à quelques minutes/heures d'intervalle se croisent et interagissent en connaissance de cause. C'est un peu l'idée du paradoxe de l'écrivain, d'où le sentiment que le principe est utilisé dans l'épisode.
Je ne sais pas si j'aurais préféré un épisode dans ce genre ou pas finalement ...

Mouais, pas convaincu par le choix du Docteur. En découvrant le mur de diamant, il aurait pu vite faire demi-tour pour laisser des instructions avant de se faire zigouiller complètement. Ou au moins récupérer la pelle, dont je ne sais toujours pas à quoi elle servait dans l'histoire.

Est-ce que les poings d'un seigneur du temps sont plus résistant que du métal ?

Pour revenir à Missy chez les Dalek, pourrait-elle devenir l'hybride tant redouté ? Après tout, elle peut avoir signé un pacte avec Davros malgré tout... ou elle aura voulu voler la technologie Dalek et ça aurait mal tourné pour elle.

Daehan a écrit:

Est-ce que les poings d'un seigneur du temps sont plus résistant que du métal ?

J'ai rigolé dans l'épisode car le Docteur donne plusieurs coups de poing dans ce qui est clairement un des matériaux les plus durs de l'univers mais jamais on ne voit de sang sur ses poings ou sur la paroi. Puisque la pièce ne redevient pas comme avant, le mur aurait du être couvert de sang au fil des millénaires. On voit que la série est quand même bien familiale, malgré le ton terriblement tragique de la saison ...


Quelques suppositions sur internet parlent de l'hybride comme étant Me (Ashildr), puisque le Docteur dit clairement qu'elle en est un ("in a way, she's a hybrid" dans The Girl Who Died) et qu'il conclut l'épisode Heaven Sent en disant que l'hybride c'est lui. En anglais ça donne "is me", qu'on peut aussi penser "is Me". Après avoir tant insisté sur le nom du personnage depuis qu'il a été introduit, ça ne m'étonnerait pas de Moffat que ce soit le cas.

Haiyken a écrit:

J'ai rigolé dans l'épisode car le Docteur donne plusieurs coups de poing dans ce qui est clairement un des matériaux les plus durs de l'univers mais jamais on ne voit de sang sur ses poings ou sur la paroi. Puisque la pièce ne redevient pas comme avant, le mur aurait du être couvert de sang au fil des millénaires. On voit que la série est quand même bien familiale, malgré le ton terriblement tragique de la saison ...

Il y a mieux que le sang : où sont les débris ? C'est quand même 6 mètres à creuser.
D'un côté, on nous met les restes du Docteur sous forme de cranes et de poussières mais de l'autre côté, c'est aussi propre qu'une salle d'op.
Si on exclut les centaines de tonnes de poussières de Docteur qu'on devrait retrouver dans la première salle.

Daehan a écrit:

Haiyken a écrit:

J'ai rigolé dans l'épisode car le Docteur donne plusieurs coups de poing dans ce qui est clairement un des matériaux les plus durs de l'univers mais jamais on ne voit de sang sur ses poings ou sur la paroi. Puisque la pièce ne redevient pas comme avant, le mur aurait du être couvert de sang au fil des millénaires. On voit que la série est quand même bien familiale, malgré le ton terriblement tragique de la saison ...

Il y a mieux que le sang : où sont les débris ? C'est quand même 6 mètres à creuser.
D'un côté, on nous met les restes du Docteur sous forme de cranes et de poussières mais de l'autre côté, c'est aussi propre qu'une salle d'op.
Si on exclut les centaines de tonnes de poussières de Docteur qu'on devrait retrouver dans la première salle.

Effectivement. L'épisode fait l'erreur de traiter le tout comme des boucles temporelles alors que ce n'est pas le cas (l'accumulation des crânes est le principal argument). Tu as donc raison, les débris, la poussière et le sang devraient s'accumuler de façon colossale au fil des siècles dans les endroits qui ne reviennent pas à leur état initial.
En y réfléchissant, c'est vrai que cet épisode est quand même sacrément bancal, d'un point de vue codes et règles. On voit la facilité de Moffat à lancer de grands principes et à ne jamais être rigoureux par la suite.

Finalement, c'est peut-être à ça que sert la pelle, à déblayer

C'est dommage pour Moffat, comme scénariste, il assurait bien mais depuis qu'il est showrunner, on dirait qu'il fait le minimum syndicale. D'ailleurs, je ressens la même chose en regardant Sherlock.