Sujet: Halt and Catch Fire (Série) Mar 9 Juin 2015 - 0:20
Synopsis : Au cœur des années 80, au Texas, un visionnaire, un ingénieur et un prodige spécialisés dans la micro-informatique confrontent leurs inventions et innovations aux géants de l'époque. Leurs relations sont alors mises à rude épreuve, entre convoitises, jalousies et crises d'égo ... (Allociné.com)
Genre : Drame Créateurs : Christopher Cantwell & Christopher C. Rogers Pays d'origine : États-Unis Chaîne d'origine : AMC Format : 42 minutes Diff. originale : 1er juin 2014 – en production
Casting : Lee Pace : Joe MacMillan Scoot McNairy : Gordon Clark Mackenzie Davis : Cameron Howe Kerry Bishé : Donna Clark Toby Huss : John Bosworth Aleksa Palladino : Sara Wheeler (saison 2)
Haiyken Chat de synthèse
Nombre de messages : 2389 Age : 35
Sujet: Re: Halt and Catch Fire (Série) Mar 9 Juin 2015 - 9:54
Commentaire Saison 1 (spoilers légers)
Halt and Catch Fire est une série assez originale, à la fois dans l'histoire qu'elle raconte et la façon dont elle le fait. Impossible de ne pas penser à une version de Mad Men pour l'informatique, puisqu'on se retrouve là encore face a une intrigue dans le passé (ici les années 80) avec un rôle principal masculin particulièrement charismatique, qui n'a rien a envier à Don Draper.
Le ton est cependant très différent. Joe MacMillan me fait particulièrement penser à Patrick Bateman (Christian Bale) dans American Psycho. Il y a une agressivité sous-jacente, une certaine violence et déconnexion à la réalité qui évoque Bateman. Je ne serais pas surpris si c'était une source d'inspiration pour les créateurs. En conséquence, une grande partie de la première saison (je n'ai pas encore vu la seconde) a une certaine tension, étonnante à retrouver dans une série parlant d'informatique à priori. Je ne suis pourtant pas vraiment surpris, on a déjà vu des films comme The Social Network ou Jobs qui parvenaient à instiller une vraie tension dramatique autour des avancées technologiques similaires.
J'ai trouvé que l'aspect création était particulièrement crédible. Voir Cameron créer un bios ou Gordon designer l'intérieur de l'ordinateur est assez passionnant, même si ce n'est au final qu'une petite partie de la saison. L'intrigue est d'avantage centrée autour du développement des personnages, qui sont tous rempli de failles et dont les relations sont dysfonctionnelles au possible. La séquence d'ouverture du pilote entre Joe et Cameron le montre particulièrement.
La série souffre par contre de l'effet Mad Men, dans le sens qu'on ne sait pas vraiment ce que la série raconte. D'accord on a ce personnage charismatique, cette jeune prodige créatrice et cet autre gars avec une situation familiale en péril. Mais l'arc global de la série manque de visibilité même au court terme. La raison principale ? Comme dans Mad Men : on ignore totalement ce que ces gens essayent de faire dans leur entreprise. Non pas que la série ne prenne pas le temps d'expliquer les parties techniques, mais tout ça reste abstrait. C'est évidement une thématique bien plus compliquée à aborder qu'une intrigue policière classique ou même de la science-fiction (paradoxalement...). Mais c'est aussi ce qui rend la série passionnante. J'aurais aimé que l'accent soit d'avantage mis sur la création, mais comment rendre intéressant une personne qui écrit du code à chaque fois. On suit simplement un groupe de personnages dans leur quotidien, et advienne que pourra.
Il y a un bon soucis du détail dans la recréation des années 80, même si ce n'est plus très étonnant à notre époque où de nombreuses époques sont recrées avec fidélité. Je ne suis malheureusement pas assez vieux pour m'identifier à cette époque, mais c'est déjà plus facile qu'avec Mad Men. Je trouve intéressant toute la dynamique homme/femme assez spécifique, surtout avec Donna qui a du mal a sortir de l'ombre de Gordon et qui trouve sa délivrance ailleurs. Le décalage temporel permet d'éviter les désormais obligatoires thématiques sociales et de placer homme et femme dans des statuts sociaux encrés dans une époque précise, avec ses bons et mauvais côtés pour chacun. Je trouve que cela offre plus de développement aux personnages sur la longueur grâce au contexte historique. Et cela n'exclut pas des personnages marginaux comme Cameron plus imprévisibles.
L'ensemble fonctionne bien. Une saison de 10 épisodes suffit a proposer une intrigue complète sans étirer artificiellement l'histoire. Le casting est bon, la réalisation vraiment soignée (c'est une série AMC après tout) et j'ai un énorme coup de cœur pour le générique. A voir pour les curieux ou les amateurs du genre.