Chronicle

Je vote pour petit c**. C'est aussi le mec qui tue un copain venu l'aider et qui ne semble même pas culpabiliser pour ça. D'ailleurs, il a bien acheté une caméra au début du film alors qu'il aurait pu déjà aider sa mère. Avant même d'avoir ses pouvoirs, il aurait pu se chercher un petit job d'étudiant.

Je crois qu'un moment, il commence à perdre pieds avec la réalité. On le voit au début, il est renfermé sur lui, n'a aucun ami. Même son cousin lui dit qu'il ne l'aimait pas avant à cause de son caractère hostile. A la base, ce n'est pas quelqu'un qui réfléchit mais qui réagit.
La seule fois où on le voit réfléchir, c'est pour comparer les "humains" à des insectes.

Je crois donc qu'il reste cohérent avec lui-même dans le film.

Moi, je penche plutôt pour une erreur de caractérisation : Andrew aurait clairement dû réagir plus tôt. Même s'il perd avec la réalité, sa relation avec sa mère est justement la seule chose qui semble le rattacher à l'humanité, ça me semble inconcevable qu'il n'ait pas pensé plus tôt à gagner de l'argent pour l'aider à se soigner !

Sinon, je viens de voir le film et je l'ai beaucoup aimé. Certes, il n'est pas parfait, mais le scénario est quand même bon, la mise en scène efficace et inventive (alors que je n'aime pas du tout cette mode de la caméra à l'épaule) et les personnages sympathiques et crédibles. Sauf, justement, certaines réactions d'Andrew. Deux choses me dérangent : comme on l'a souligné, le fait qu'il ne pense à aucun moment à essayer de devenir riche pour aider sa mère, et aussi sa montée en puissance vers le côté obscur. Certes, on voit bien qu'il dérape et qu'il perd pied, mais je trouve tout de même franchement rapide son passage entre "Allons voir le Dalaïlama et atteignons l'Illumination au Tibet" et "Je suis un super prédateur, les hommes sont des fourmis que j'ai le droit d'écraser !" Disons que pour qu'il devienne de la sorte un super psychopathe de façon crédible, il aurait fallu une série et non pas un film... Du coup Chronicle est obligé d'enchaîner catastrophes personnelles sur catastrophes personnelles, pour rendre vaguement crédible le fait que le jeune geek timide devienne un Super Nazi.

En revanche, ça ne m'a pas choqué qu'ils ne pensent pas déjà à lancer l'humanité dans l'espace : c'est clairement trop tôt. Ca ne fait que quelques semaines qu'ils ont leurs pouvoirs, dans le film : ils en sont encore au stade où ils s'amusent et se découvrent. Je pense que par la suite, c'est la direction dans laquelle Mat risque de pointer, mais les personnages ne se précipitent pas immédiatement vers un objectif d'une telle ampleur.

Si tu regardes un peu les séries du genre, les enquêteurs disent souvent qu'un psychopathe passe à tueur en série suite à un choc, une perte etc... Dans le cas d'Andrew, le déclencheur est la mort de sa mère et le rejet de son père.
Je ne dirai pas qu'avant ça c'était un geek mais clairement un personnage associal. Il n'a pas de copains et c'est uniquement parce qu'il a des pouvoirs en commun avec les 2 autres qu'ils trainent ensemble.
A plusieurs reprise, on a un aperçu de son caractère réactif et hostile.
On peut le voir au début du film quand ils montent un jeu de construction, Andrew réussit parfaitement et son cousin le démonte pour s'amuser. Andrew le prends déjà très mal. Et quand son cousin, lui explique pourquoi il ne l'aimait pas "avant", on devine que ça n'est pas nouveau.

Si on prend plein de petits trucs du genre, mis bout à bout, je dirai que ça reste cohérent avec le personnage.
Le Tibet, un endroit loin de tout en fait parti, cela reflète la sérénité qu'il veut trouver chez lui et qu'il n'a pas.

Mais l'idée d'en faire une série aurait été certainement plus intéressante. Ce qui me fait dire "mais en fait, il s'est passé combien de temps durant le film ?" A moment, Andrew ne filme plus que leur pouvoir sans qu'on sache vraiment le temps qui s'est écoulé. On ne sait même pas à quel moment il se sont rendu compte qu'ils en avaient. N'oublions pas qu'au début, c'était encore très très basique.

Une bonne surprise pour moi à l'époque.

Je garde en mémoire la scène de l'araignée où l'on voit clairement le basculement du personnage principal.

Personne n'a fait le parallèle avec l'animée Akira, dont le réalisateur a dû s'inspirer et qui traite globalement du même sujet : La soif de pouvoir et ce qu'il se passe quand il nous submerge.