Quelle suite d'Alien est la plus Giger?

Si vous n'aviez pas encore lu que j'étais fan de Giger, vous allez le comprendre...
L'artiste suisse est l'un des pères du film originel, au travers du Nostromo, de l'épave, du pilote fossilisé, et bien entendu, du xéno...
Pourtant, il n'a jamais été rappelé pour l'une des suites, mais cela ne suffit pas à couper celles-ci de toute son influence...

Si vous avez des informations, ou juste des suppositions, sur pourquoi les suivants n'ont pas voulu appeler Giger (il parait que James Cameron a écrit une lettre à Giger, quelqu'un en sait quelque chose?) je suis preneur...

Citation :

Pourtant, il n'a jamais été rappelé pour l'une des suites, mais cela ne suffit pas à couper celles-ci de toute son influence...

Si vous avez des informations, ou juste des suppositions, sur pourquoi les suivants n'ont pas voulu appeler Giger (il parait que James Cameron a écrit une lettre à Giger, quelqu'un en sait quelque chose?) je suis preneur...

Même question^^
Il me semble aussi que Giger avait été quelque peu sollicité au début, pour Alien 3, imaginant notamment un Xenomorph aux lèvres pulpeuses et à la langue plus humaine, non?

L'opus Alien le plus gigerien après le film de 1979... je dirais Alien 4, d'une manière assez originale et insoupçonnée, et c'est selon moi un mérite très net du film de Jeunet, auquel on ne pense jamais alors qu'il montre que le film à d'autres ressources que le pur divertissement acide. L'intérieur électromécanique de l'Auriga, je parle en fait des cales où s'arrime le Betty, est l'un des intérieurs de vaisseau les plus "innattrapables" que j'ai vu visuellement et conceptuellement, océan technique ultra complexe et ultra dense, sans fond, sans bords, sans centre, sans sens. Et l'autre point, peut-être encore plus intéressant que le précédent, ce sont les cadavres de clones hybrides, mi-Humain mi-Xenomorph, dont plusieurs évoquent quelques uns des démons maladifs autres que le Xenomorph et le Space Jockey, présents dans le monde du peintre. Je trouve qu'ils le font plus que le Newborn, d'ailleurs, qui était de surcroît une occasion intéressante de donner vie à, par exemple, l'une des plus troublantes "Xeno-Vamps" de Giger.

Alien 3 est sûrement le moins gigerien à mon sens. C'est aussi pour ça qu'étant plus focalisé sur l'univers (background, visuel...) que sur l'écriture des personnages et le style du montage, et la thématique religieuse étant celle qui avait le moins de chances de m'intéresser, Alien 3 est le film qui me parle le moins sur les quatre, même si je l'apprécie et le respecte. Tout simplement parce que Fiorina 161 et son pénitencier forment le cadre de la saga dont la nature, le visuel et les potentialités sont les moins riches pour moi. Pas d'esthétique qui m'ait marquée dans les mêmes proportions que le Nostromo, l'Auriga et les différents lieux de la planète Achéron, pas d'éléments SF en particulier (et je ne parle pas forcément de rayons laser^^) ... et, par extension, pas un souffle de Giger dedans, je trouve.

Je ne suis pas trop d'accord avec toi pour le long-métrage de Jean-Pierre Jeunet, Mat Vador.

La galerie des monstres de Alien Rez' est dépourvue du caractère élancé, sensuel, sexuel, des autres personnages de Giger...
De plus, ils sont cantonnés à des tubes de formol au milieu d'un laboratoire somme toute classique, au lieu d'être intégrés à une vraie dynamique Giger...
Si encore il y avait synthèse visuelle entre ces êtres et l'océan mécanique que tu évoques à juste titre... Mais sans cela, il manque l'étincelle...
Mais je suis d'accord sur le fait que le Newborn ne fasse pas du tout Giger, il a plus un aspect de tumeur sur pattes...

Aliens m'apparait davantage Giger que Alien 4... La structure biomécanique de la ruche, et son interpénétration par endroits avec le maillage d'acier industriel du complexe colonial, me semble bien plus évocatrice du maître... surtout avec l'excellent plan-hommage des Xenos qui sont tellement fondus dans ce décor qu'on ne les y distingue plus dés lors qu'ils cessent de se mouvoir, ce qui est du Giger par excellence...
En revanche, je suis perturbé par la symbolique maternelle de la reine... Giger n'en est pas à l'origine, c'est sûr, mais je me demande s'il faut y voir une extension de son monde ou alors une coupure... Sachant que le Xeno originel dessiné par Giger est un solitaire sexué, pas un fils docile et castré au milieu de ses frères, dans l'ombre de la mère qui se reproduit seule...

Je suis d'accord avec toi pour le troisième Alien. Sur l'échelle de Giger, je dirais Alien > Aliens > Alien Rez > Alien 3

J'ai également voté pour le quatre, mais en toute honnêteté, je ne suis pas sûr que je l'aurais fais sans avoir lu le post de Mat. ^^ Cependant, dès lors que je me suis rappelé la Ripley contournée au corps supplicié, et même si en effet il lui manque cette finesse et cette aura de concupiscence propre à la plus grande partie de l'œuvre de Giger, il m'a semblé que celui-là s'imposait ; ne serait-ce que parce qu'il est le seul à reprendre ainsi la thématique du corps féminin dénudé et muté, une part du travail de l'artiste totalement absente des autres films.

Mais je reconnais que Aliens et sa ruche fascinante était en bonne seconde place, ne serait-ce que pour ce travail d'architecture orchestré par les aliens, quelque chose qu'ils ont créé et non qu'ils ne se contentent d'être. Le choix était dur, mais le 4 l'a tout de même emporté en raison du dernier point évoqué.

Wannabemad a écrit:

De plus, ils sont cantonnés à des tubes de formol au milieu d'un laboratoire somme toute classique, au lieu d'être intégrés à une vraie dynamique Giger...

Il est vrai que le laboratoire en lui-même était plutôt décevant ; sa petite taille entamait pas mal l'horreur des corps mutilés, là ou un espace plus vaste leur aurait donné davantage d'impact, et globalement il était trop arrondi, trop propre, trop accueillant ; je l'aurais voulu barbare et agressif ou bien excessivement froid et aseptisé.

Wannabemad a écrit:

La structure biomécanique de la ruche, et son interpénétration par endroits avec le maillage d'acier industriel du complexe colonial, me semble bien plus évocatrice du maître... surtout avec l'excellent plan-hommage des Xenos qui sont tellement fondus dans ce décor qu'on ne les y distingue plus dés lors qu'ils cessent de se mouvoir, ce qui est du Giger par excellence...

Indeed, cela rappelle irrésistiblement les peintures de Giger ou le sujet est partie intégrante de l'arrière-plan...

Wannabemad a écrit:

En revanche, je suis perturbé par la symbolique maternelle de la reine... Giger n'en est pas à l'origine, c'est sûr, mais je me demande s'il faut y voir une extension de son monde ou alors une coupure... Sachant que le Xeno originel dessiné par Giger est un solitaire sexué, pas un fils docile et castré au milieu de ses frères, dans l'ombre de la mère qui se reproduit seule...

Ma foi, à la réflexion, les deux versions ne me semblent pas tellement incompatibles ; je parviens très bien à imaginer un alien superbe, puissant, mortel, insaisissable - à notre échelle ; mais qui, dans son propre univers, est écrasé, soumit par la puissance de la Ruche, et celle de son esprit roi, la Reine justement. "Nul n'est prophète en son village". C'est un genre d'ironie, que de songer que les plus puissants seigneurs, les assassins les plus redoutés, ont quelque chose au-dessus d'eux, qui les dépasse et les subjugue ; cela n'ôte rien dans mon esprit à l'ombre fatale du Nostromos, mais lui donne juste un background encore plus immense et impitoyable.