Merci beaucoup
Et merci à Skay-39, le bêta lecteur de cette fic pour ses conseils toujours avisés
Chapitre 2 :Manuscrit B : Cheyenne Mountain- Encore perdu Walter, on dirait que c’est pas ton jour de chance mon vieux.
- Qui aurait pu parier sur les Bulls franchement ? C’est vraiment pas de veine !
- Ça dépend pour qui ? fit l’homme goulument en récupérant ses propres cinquante dollars augmentés de la mise de Walter.
Toutes les équipes SG avaient été rappelées de mission pour que le diagnostique annuel de la porte des étoiles par les techniciens de la base puisse être effectué sans crainte d’être interrompu par une activation impromptue de la porte liée à quelques évènements regrettables. Alors que les ouvriers s’activaient tels des fourmis autour du Stargate, Walter, fidèle à son poste, savait que la journée allait être particulièrement longue. Mais c’était avant que son ami des cuisines vienne lui apporter les résultats du match de la veille… En plus d’être interminable, la matinée véhiculait désormais sa perversité coutumière en amaigrissant le porte monnaie déjà trop chétif du technicien.
Pour le bonheur de Walter, la transaction fut interrompue par un bruit métallique accompagné d’une lueur rouge diffuse. Un message retentit alors par les hauts-parleurs.
« Activation extérieure non programmée de la porte des étoiles »
Walter fit sortir d’un regard noir son « ami », alors que l’alarme du SGC résonnait dans la base.
Les techniciens évacuèrent la salle aussi rapidement que les militaires armés jusqu’aux dents prenaient place autour du Stargate. Mais ce ne fut pas la même organisation des deux cotés. Les soldats entrèrent d’une manière ordonnée, dont l’esthétique reflétait à son paroxysme une discipline militaire de fer, rythmée par les encouragements des officiers, tandis que les techniciens évacuaient la salle en groupe, de manière désorganisée, rythmée par les jurons de certains qui, bloqués par le nombre de leurs collègues, attendaient patiemment que le flot s’écoule à travers l’ouverture. Deux mondes différents… C’était ça aussi qui faisait la richesse du SGC.
Landry fut là en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire. Il fut témoin de l’ouverture de la porte des étoiles qui projeta une lumière bleutée en salle d’embarquement.
- Avons-nous reçu une identification Walter ?
- Oui monsieur, je viens d’en recevoir une, mais c’est un vieux code de la Tok'ra, plus en service depuis un bon bout de temps.
- N’ouvrez pas l’iris. C’est peut être un de nos anciens alliés qui a été compromis.
- Bien monsieur.
Alors que Walter s’attendait d’un moment à l’autre à entendre le bruit macabre d’un impact contre l’iris, un signal lui parvint.
- Nous recevons un message radio monsieur.
- Mettez-le sur haut parleur.
Le signal grésilla un moment, puis une voix retentit en salle de contrôle.
« … la compagnie ! Auriez-vous la bonté de nous laisser passer, je n’ai aucune envie de finir ma vie décalqué contre votre iris. »
Landry leva les yeux au ciel en une prière muette à celui qui préside notre destinée.
- Transmettez-lui les coordonnées d’une planète neutre et envoyez une équipe à sa rencontre. Je vais contacter de mon coté le général O’Neill… il ne va pas aimer ça…
Manuscrit A : Egypte, Vallée des roisIl était tôt le matin, aussi nous ne fumes aucunement importunés par les touristes qui préfèrent de loin les vertus soporifiques de la grasse matinée à celles davantage gratifiantes du savoir.
Le soleil était plutôt bas dans le ciel, mais réfléchi par les parois calcaires de la vallée des rois, il tapait comme s’il était au zénith, un plein moi de juillet. Chris ne semblait pas perturbé le moins du monde par ses habits trempés par la sueur tandis que Sarah passait son temps à s’éponger le front, de fort mauvaise humeur, illustrant son argumentation dès qu’elle ouvrait la bouche de puissants sarcasmes.
Alfred Courbier, mon ancien professeur, nous mena à travers la vallée des rois, jusqu’à une tombe, close par une grande porte métallique inviolable. Tout autour de la porte, la roche abrupte nous entourait.
- Et nous voici arrivé messieurs… et madame, fit-il en s’inclinant devant la personne en question. Voici KV12.
Il sorti une grosse clé, il y eut un déclic, puis mon ancien professeur ouvrit la porte en un grincement rendu lugubre par l’écho que nous en renvoyait la tombe. Il actionna un interrupteur puis nous invita à le suivre d’un ample geste de son bras droit qui fit flotter la manche de sa large djellaba.
- KV12 ? me demanda Sarah à la recherche visiblement d’une plus longue explication, alors que nous emboitions le pas à mon vieux mentor.
- On garde la numérotation pour cette tombe car on n’a jamais vraiment su à quoi elle servait. Elle n’a pas conservée sa décoration, aussi il est difficile de la dater exactement. Elle a probablement été utilisée comme sépulture commune pour des membres de la famille royale lors de la XVIIIe XIXe et XXe dynastie, mais on en sait pas plus. Cette tombe reste un mystère, mais je crois qu’Alfred a trouvé un indice de taille.
- On n’est pas venu jouer les archéologues tout de même ? fit-elle avec une moue qui en disait long sur ce qu’elle pensait de retourner de la terre et de gratter des morceaux de céramique sous une cagna intense.
- Non, ne t’inquiète pas, elle a déjà été fouillée du sol au plafond. Même le célèbre Howard Carter y a travaillé.
- Tu vas peut-être enfin nous dire ce que tu pense avoir vu sur cette photo, demanda Chris, le large sourire qu’il trimballait depuis Cheyenne Mountain toujours accroché à ses lèvres, non que je me plaigne hein, j’ai l’impression d’être O’Connel allant à la rencontre de la momie maudite.
- Attend laisse moi deviner, fit ironiquement Sarah, c’est un film ?
Mais Chris étant aussi sensible à l’ironie qu’un cafard l’est à la propreté, il continua sur sa lancée, répondant à la question qui lui était posé tel un maitre de conférences trop absorbé par son sujet pour se rendre compte que l’amphithéâtre devant lequel il prêchait était vide.
- La Momie bien sûr ! Film américain sorti en 1999, écrit et réalisé par le génial Stephen Sommers. Les effets visuels sont tout bonnement exceptionnels et les détails historiques respectés à la perfection ! Ils ont même demandé de l’aide à un égyptologue pour les dialogues en ancien Egyptien pour qu’ils soient exacts ! Extraordinaire n’est-ce pas ?
- C’est le mot que je cherchais, acquiesça Sarah avec une mauvaise foi à faire pâlir de jalousie un homme politique en campagne.
Quant à moi je ne pouvais pas laisser passer un tel irrespect des règles élémentaires de l’Egyptologie. Je n’avais pas vu ce film, mais je subodorais qu’il était plutôt pauvre coté faits historiques.
- Ils ne peuvent pas êtres exacts Chris. Pour simplifier, on ne connaît que les consonnes en ancien Egyptien, les voyelles n’apparaissant pas dans les inscriptions. C’est logique quand on y pense car ce sont surtout les voyelles qui évoluent avec le temps. En ne fixant que les consonnes à l’écrit cela permet à la langue de continuer à évoluer d’elle-même sans avoir à en changer les lettres. Mais l’inconvénient qui en résulte c’est que lorsque la langue disparaît on en est réduit à faire des suppositions concernant sa prononciation. Par exemple, le dieu Amon pourrait être transcrit par : Imen, Imon, Amen, Amon ou Amun. La preuve c’est qu’on retrouve le même radical, mais pas les mêmes voyelles dans : Aménophis, le célèbre pharaon. Je pourrais vous donner d’autres exemples…
- Non, c’est bon je crois qu’on a bien compris, c’était très clair Michael.
Je commençais singulièrement à en avoir par-dessus la tête des remarques pour le moins désobligeantes de notre camarade scientifique. Je fis cependant comme si de rien n’était mettant son comportement sur le dos de la chaleur ambiante… et peut être également d’une légère claustrophobie, son état s’étant empiré considérablement depuis l’entrée dans la tombe.
Alors que nous parcourions les couloirs de la sépulture, un étrange sentiment envahit mes sens. J’avais l’impression d’être un de ces ouvriers talentueux qui avaient façonnée cet endroit il y a plusieurs milliers d’années. Ce n’étaient pas le travail des esclaves comme le montrent souvent les mauvais films Hollywoodiens, mais celui des meilleurs travailleurs d’Egypte, grassement payés par les pharaons pour creuser ce qui deviendrait plus tard leur dernière demeure.
- Nous voici arrivés, s’exclama triomphalement mon ancien professeur devant un mur endommagé.
- Qu’est-ce que c’est ? Demanda Sarah.
- Un de mes ouvriers a laissé tomber ses outils contre cette paroi dont le revêtement s’est effondré en partie. Et dessous nous avons trouvé un métal très dense, non oxydé, recouvert d’un texte obscur que je n’ai pas réussi à traduire. C’est la première fois que je vois cette forme d’écriture. Elle semble apparentée au hiératique mais…
- Au ?
- Hiératique, la forme cursive du hiéroglyphe. L’Egyptien ancien étant constitué de dessins, c’était assez long d’écrire deux lignes… alors on a simplifié l’écriture pour l’usage quotidien, et gardé le hiéroglyphe pour les temples et les tombes.
Chris se tourna vers moi en haussant les sourcils, attendant de ma part une confirmation que je lui donnais d’un regard. On était bien en présence d’une forme archaïque de goa’uld.
- Oui, oui, je connais cette forme… C’est une… forme d’Egyptien codé, fis-je en espérant que mon professeur tombe dans le panneau.
- Codé ? Je ne me souviens pas que…
- Merci professeur, l’interrompis-je fort discourtoisement, peux-tu nous laisser seuls maintenant le temps qu’on y jette un œil ?
J’allais à l’encontre des règles les plus élémentaires de l’Archéologie universitaire qui visait aux partages des méthodes, dans le but d’élargir nos connaissances historiques.
Il hocha la tête, sourit puis s’éloigna doucement le long du couloir. Mais Alfred n’était pas né de la dernière pluie.
- Il se doute de quelque chose n’est-ce pas ? demanda doucement Chris.
- Bien entendu, c’est mon professeur dont on parle.
Chris éclata d’un rire profond devant mon manque singulier de modestie et je sortis les livres de traduction de mon sac espérant que son hilarité cesserait bientôt pour que je puisse me concentrer sur mon travail.
Manuscrit B : Cheyenne MountainDaniel escortait Jack le long des couloirs du SGC. Le général était vêtu d’une tenue décontractée de type « Week-end à la pêche ». On l’avait dérangé en plein milieu de son passe-temps favori, Jackson en aurait mis sa main à couper. Une telle interruption avait eu un effet délétère sur l’humeur du général.
- Est-ce que quelqu’un va enfin me dire ce qu’il y a de si urgent ?
O’Neill, les mains dans les poches, trainait la patte, son air grincheux des mauvais jours s’installant un peu plus sur son visage à chaque pas.
- C’est une surprise Jack.
- Je n’aime pas les surprises.
- Alors tu ne vas pas être déçu…
- Pardon ?
- Non rien.
Daniel avait revêtu pour la circonstance son attitude la plus innocente. On lui aurait donné le bon dieu sans confession. Le général ne manqua pas de le noter et s’attendit soudain au pire… et il n’avait pas totalement tort.
Les deux hommes entrèrent en salle de briefing. Le général Landry ainsi que SG-1 répondaient à l’appel. Mais Jack, comme guidé par un quelconque radar posa directement ses yeux sur l’homme joufflu à la barbe naissante dont le visage rayonnait depuis qu’il venait d’apercevoir son vieil ami.
- Jack ! Comment vas-tu depuis la dernière fois ? *
- Très bien… fit l’intéressé, la mâchoire crispée. Et toi comment vas-tu espèce de…
Et en quelques pas il fut sur l’individu prénommé Harry, qui prévoyant la réaction du militaire s’était levé et réfugié derrière Landry.
- Enfin Jack ! Tu n’as pas honte de te comporter ainsi, alors que tu reçois un hôte de marque ? le réprimanda, un sourire en coin, l’ancien agent du NID qui semblait jouir particulièrement de la situation.
- Un hôte de marque, vous m’en direz tant… puis voyant que Harry Maybourne ne parlait pas de lui, Jack fit le tour de la salle et son regard se posa sur un jeune homme, l’air tranquille, qui observait la scène comme si tout ce dont il était témoin était des plus banal et qu’on venait de l’accueillir on ne peut plus chaleureusement.
- Pardonnez Jack, cher ami, il est un peu soupe au lait, s’excusa Harry.
- Qui êtes-vous ? aboya O’Neill en direction de l’inconnu qui semblait curieusement le fixer.
Le jeune homme était grand, longiligne, son crane rasé luisant sous l’intense lumière de la salle de réunion. Son ample tenue semblait faite en fourrure de quelques animaux malchanceux. Malgré la chaleur qui régnait dans la base il semblait parfaitement s’en accommoder.
- En fait personne autour de cette table n’est au courant, précisa Landry. Il attendait que tu sois là pour nous révéler son identité et le but de sa visite.
Le jeune homme hocha la tête et balaya la salle de ses yeux bienveillants au regard presque naïf, s’attardant sur chaque personne présente.
- Qui suis-je ? C’est une question bien profonde qui mériterait une réponse à la hauteur d’un tel challenge intellectuel. Mais nous n’avons pas le temps pour ça. Pour faire simple Jack, pour toi je suis Charlie…
* Lire ma fanfiction « La cité convoitée »Manuscrit A : Egypte, Vallée des roisA la suite d’un débat houleux avec moi-même, dont je sortis victorieux, j’ai décidé de vous épargner lecteur, l’heure que je passais à traduire mot à mot le texte pour vous donner directement le résultat final.
« Gardiens nés de la chute de Ra, nous avons protégé l'Egypte et subjugué les pays étrangers pendant près de trois millénaires. Il semble désormais que les Maîtres des Terres Étrangères aient abandonnés la partie et qu’ils se tournent vers des querelles internes.
Deux fois l’an, nous apparaitrons toujours aux yeux des plus perspicaces là où la vie gronde. »
Je me mis rapidement à faire les cent pas, parlant à haute voix, pour fixer l’inscription dans mon esprit, et tenter d’en comprendre le sens alors que mes deux camarades semblaient s’interroger chaque minute davantage sur ma santé mentale.
- « Nous avons protégé l’Egypte et subjugués les pays étrangers » cela renvoi à une des titulatures des Ramses. « Les maîtres des terres étrangères » renvoient aux Hyksos, ennemis de toujours des Egyptiens qui venaient du Moyen Orient.
- Les ennemis des terres étrangères tu dis ? demanda Sarah en fronçant les sourcils. Est-ce que ça ne pourrait pas se rapporter aux…
- Goa’ulds ? Si, bien entendu. Le professeur Jackson l’a supposé il y a quelques années lors d’une de ses conférences.
Chris ouvrit la bouche pour la première fois, jusqu’à présent il avait été trop absorbé par l’ingérence d’une barre vitaminée pour daigner participer à la conversation.
- Vous me le dites si je me trompe, mais si « les ennemis des terres étrangères », les Hyksos se rapportent aux goa’ulds, est-ce que ces « gardiens nés de la chute de Ra » ne pourraient pas être des alliés ? Et si c’est le cas pourquoi écrivent-ils eux-mêmes en goa’uld ?
- Tu as bien cerné le problème Chris. Mais je pense pouvoir répondre à ces deux questions. On s’est longtemps demandé au SGC, pourquoi après la chute de Ra en Egypte, les goa’ulds ne sont pas revenus sur Terre. On sait pourtant que certains d’entre-eux, tel Seth, s’y trouvaient toujours. Et les querelles entre grands-maîtres n’expliquent pas tout. Quelqu’un devait nous protéger. On sait que les Anciens ne souhaitaient pas intervenir sur notre plan d’existence, aussi il ne peut que s’agir d’autre chose… Pourquoi pas ces fameux « gardiens nés de la chute de Ra » ? Et je pense qu’ils ont écrit en goa’uld pour qu’on puisse lire cette inscription seulement une fois que la menace goa’ulds serait revenus sur Terre.
- S’ils ont réussis à nous protéger tout ce temps là, ils auront peut-être des armes pour nous aider.
Des armes ! Toujours cette obsession militaire pour l’artillerie lourde ! Nous pourrions très bien découvrir une protection quelconque, un remède à toutes les maladies, la clé de la paix universelle… Mais non la première chose à laquelle un militaire pensait c’était à une arme ! Aussi c’est l’air un peu crispé que je répondis :
- Des armes je ne sais pas, mais au moins une façon quelconque de nous défendre.
- C’est bien beau tout ça, mais comment voulez-vous qu’on les retrouve ?
Une fois de plus Sarah semblait mettre le doigt là ou ça fait mal. Elle avait une capacité presque surnaturelle pour nous faire retomber les pieds sur terre. Je grattais le surplus capillaire qui commençait à se développer de façon homogène à la surface de mon visage tout en me récitant, les yeux mi-clos, la traduction de l’inscription. Il ne me fallu qu’une minute pour trouver la clé de l’énigme.
- Grâce à la deuxième partie du texte bien entendu ! Là où la vie gronde renvoie certainement au Nil. Le Nil était tout pour les anciens Egyptiens, il était « la vie », celui qui leur permettait de cultiver, de se nourrir au milieu de ce désert aride.
- Donc on a juste à chercher le long du Nil ? proposa Chris dont l’intérêt venait de s’élever d’un degré.
Mais je dus, bien malgré moi, mettre un bémol à son excitation :
- Toute l’Egypte s’étend le long du Nil.
- Je savais bien qu’il y aurait un os.
Sarah, de son coté semblait rêveuse, se concentrant sur la traduction écrite que j’avais effectuée de l’inscription.
- Attendez vous deux, vous oubliez « deux fois l’an ». Pourquoi seulement deux fois l’an ?
Je commençais à avoir plus qu’assez de l’esprit de contradiction de Sarah. Certes cela faisait avancer la résolution de l’énigme de manière conséquente, mais cela rognait davantage encore ma crédibilité en tant que sommité archéologique du groupe.
C’était à moi de résoudre cette satanée énigme !
- Je ne sais pas à vrai dire, avouais-je à contrecœur. C’est la partie la plus obscure de l’inscription. Qu’est-ce qui se passe deux fois dans l’année ? Ce n’est pas la crue du Nil, cela n’arrive qu’une fois. A moins que ça se rapporte à un lieu, mais je ne vois pas quel endroit ne serait visible que deux fois dans l’année…
- La seule chose que je connaisse et qui ne se passe que deux fois dans l’année ce sont les équinoxes et les solstices…
Les limites de notre camarade étaient atteintes. Elle revenait sur son terrain de prédilection en oubliant la cohérence historique de ce mystère. Aussi je ne laissais pas le temps à Sarah de finir sa phrase.
- Oui, mais je ne vois pas le rapport avec…
Une image s’imposa soudain à moi. Tout sembla tout-à-coup très clair dans mon esprit. Les pièces du puzzle s’assemblèrent d’elles-mêmes en un mouvement fluide et homogène. Une fois de plus, Sarah nous aiguillait dans la bonne direction.
- Mais bien sur ! fis-je en me frappant le front de la paume de la main. Abou Simbel !
- Qui ?
- Le temple Egyptien qui se trouve en Nubie, construit par Ramses II ! Un des Ramses dont parle l’inscription ! La lumière n’y pénètre que lors des équinoxes ! De plus le temple se situe dans une région de cataractes, de chutes d’eau ! Ce qui expliquerait que la vie y « gronde » !
- Je crois que nous avançons les amis ! Vous croyiez que le SGC serait d’accord pour qu’on aille y jeter un œil ? nous interrogea Chris, la fièvre de l’aventure brillant au fond de ses pupilles.
- Je crois qu’on ne va pas lui laisser le choix, répondis-je brusquement en brandissant sous le nez de mes amis un des dictionnaires Goa’uld écrit par Daniel Jackson avec l’aimable collaboration de Teal’c. Vous vous rendez compte du potentiel de cette découverte ?
Un bruit de pas nous fit tourner la tête. Trois hommes en djellaba venaient de pénétrer dans la chambre. Alors que je fronçais les sourcils, vouant à tous les maux ces maudits touristes qui se croyaient tous permis sous prétexte d’avoir un peu d’argent et du temps à perdre (et à faire perdre aux archéologues), une voix grave retenti dans la tombe.
- Docteur Anderson, je suis désolé de vous interrompre devant tant d’enthousiasme, mais il se trouve que nous avons besoin de vos lumières.
Sur cette tirade l’homme de tête releva sa capuche et découvrit un visage rayonnant. Puis tout à coup ses yeux se mirent à briller…