4x07 - Musings of a Cigarette-Smoking Man

Cet épisode est tout simplement l'un de mes préférés tous genres et toutes séries confondues. C'est l'histoire d'un homme de l'ombre, profondément désespéré, mais qui continue à agir car il excelle dans son domaine.

Frohike des Lone Gunmen appelle Mulder et Scully pour leur raconter ce qu'il pense être l'histoire du mystérieux homme à la cigarette. Cependant, CSM entend tout de la conversation et va écouter ce que Frohike a à dire à nos deux agents, prêt à intervenir à tout instant.

L'histoire est divisée en quatre parties. La première nous apprend les origines de celui qui deviendra l'homme le plus puissant du monde. On découvre un jeune soldat ayant déjà trempé dans des affaires plutôt louches, et qui se fait recruter par un curieux consortium. Le jeune homme est sans famille. Son père a été tué en tant qu'espion soviétique et sa mère est morte, ironie du sort, d'un cancer du poumon. Tout cela est survenu avant que notre protagoniste n'apprenne à parler et à marcher. Le jeune homme n'a pas d'amis. Ou peut être un seul, en la personne de Bill Mulder. L'homme à la cigarette qui à l'époque ne fumait pas, reçoit donc comme mission de tuer le grand président américain John Fitzgerald Kennedy. Il accomplit sa tâche avec brio... et c'est à cette occasion qu'il commence à fumer ses fameuses Morley.

La deuxième partie nous présente un homme déjà puissant et qui semble avoir une énorme influence sur les affaires d'états. C'est lui qui prend la décision d'abattre le pasteur Martin Luther King pour lequel il éprouvait néanmoins, un très grand respect. C'est pour cela aussi qu'il se charge à nouveau du sale travail lui-même...

Un dialogue est assez emblématique de sa position de l'époque:

Une assistante: - Est-ce qu'il faudra avertir le président ?
L'homme à la cigarette: - Je me suis déjà donné assez de mal pour que les présidents ne soupçonnent pas mon existence.

C'est dans cette deuxième partie aussi que commence à ce mettre en place le curieux destin paradoxal de cet homme extraordinaire. En effet, CSM a beau être extrêmement puissant, il n'en demeure pas moins qu'il n'aspire qu'à une seule chose: devenir écrivain. Il utilise le nom de plume "Raul Bloodworth" et raconte dans ses romans, les péripéties qu'il vit au quotidien. Malheureusement pour lui, ses manuscrits se retrouvent un à un rejetés par les éditeurs qui les trouvent trop fantaisistes...

La troisième partie, située au tout début des années nonante, nous montre un homme au fait de sa "gloire" et qui est réellement au somment de la hiérarchie. Comme nous le montre ce dialogue hilarant siué dans son bureau entouré des ses acolytes:

L'homme à la cigarette: Très bien messieurs, soyons bref afin de pouvoir rentrer chez nous pour Noël... Des opérations intérieures en suspens ?
Sous-fifre 1: Oui, l'histoire d'Anita Hill tombe un peu dans l'oubli depuis Octobre.
L'homme à la cigarette: Eh bien... laissons la tomber, nous avons joué à merveille dans cette affaire. Des allégations sans fondement ne tarderont pas à se répandre. Los Angeles ?
Sous-fifre 2: Le procès de Rodney King va aller à Simi Valley selon vos instructions.

(Bips d'une machine où il apparaît sur un écran: "Saddam Hussein ligne 2")

L'homme à la cigarette: Je le rappellerai...
Sous-fifre 3: A propos d'affaires extérieures, la Bosnie-Herzegovine s'apprête à voter au mois de février sur sa séparation d'avec la Yougoslavie.
L'homme à la cigarette: L'Amérique n'en a rien à cirer.
Sous-fifre 1: Je suis en train de préparer les nominations aux Oscars. Des préférences ?
L'homme à la cigarette: Idem, rien à cirer. L'important pour moi, c'est que les Bills ne gagnent pas le Super Bowl. Tant que je serai de ce monde, cela n'arrivera jamais !
Sous-fifre 3: Cela ne sera pas très facile, Buffalo ne lâchera pas.
L'homme à la cigarette: Comme les soviétiques au J.O.
Sous-fifre 3: Vous avez truqué la finale de Hockey aux Jeux Olympiques ?
L'homme à la cigarette: Quel est le problème ? Vous ne croyez pas aux miracles, vous ?
Sous-fifre 1: Avant le match, le patron est allé voir le gardien de but russe,et lui a tapé cordialement sur l'épaule ... on lui avait mis une aiguille de novocaïne sur la bague. Juste de quoi engourdir tous les gestes... Médaille d'or à l'Amérique.

(...)

L'homme à la cigarette: Bon, messieurs, s'il n'y a rien d'autre à voir...
Sous-fifre 2: Si, juste une affaire interne... Il y a notre "Martien", le gars qui a ouvert les Affaires non-classées... Il pourrait poser des problèmes.
L'homme à la cigarette: C'est moi qui le surveillerait.

(Nouveaux bips de la machine. L'homme à la cigarette regarde l'écran où il est inscrit "Gorbachev a démissionné".)

L'homme à la cigarette: Gorbatchev vient de démissionner.
Sous-fifre 2: Il n'y a plus d'ennemis.

L'homme à la cigarette part ensuite chez lui fêter (seul) Noël, non sans avoir au préalable, offert à tous ses employé une cravate comme cadeau...
Un sous fifre avait dit qu'il n'y avait plus d'ennemis. Rien n'est moins vrai, puisque c'est tout simplement un extraterrestre que CSM et Gorge Profonde dont on apprend à l'occasion le nom (Ronald) vont devoir éliminer le soir même... Cela donne d'ailleurs lieux à la savoureuse tirade que l'on peut lire en résumé de l'épisode un peu plus haut.
Malheureusement, CSM est encore et toujours rattrapé par son travail illustré par ses cigarettes dont il avait essayé de se débarrasser.

La quatrième partie est la plus terrible, elle se situe au moment où Scully a été affectée aux côtés de Mulder aux affaires non-classées. L'homme à la cigarette reçoit enfin une lettre positive d'un éditeur. On lui apprend que son livre sera publié en différentes parties dans un journal hebdomadaire. CSM fou de joie, rédige alors une lettre de démission et s'apprête à arrêter de fumer. Cependant, lorsqu'il se rend au kiosque pour acheter la première partie de son "oeuvre", il se rend compte qu'il a été publié dans un immonde torchon et que la fin de son roman a été modifiée. Désabusé, il s'achète un paquet de Morley et déchire sa lettre de démission.

Toute cette histoire est tirée du torchon dans lequel l'homme à la cigarette a été publié et dont Frohike a réussit à mettre la main dessus. Ce que l'on peut encore dire, c'est que le flou entre la vérité et ce que l'homme à la cigarette a inventé est très vague. Tout peut être vrai, comme tout peut être faux. Cependant, j'ai dans l'idée que même si le CSM a sûrement du exagéré certaines choses, tout doit être plutôt conforme aux faits réels. Tout ceci fait de l'homme à la cigarette, un personnage terriblement tragique, désabusé et sans pitié. Ce qui en fait somme toute, le personnage le plus ambigu qui m'ai été donné de voir.

Au final, Frohike décrit très bien cet homme hors du commun en disant:

Henry David Thoreau a écrit: "La plupart des hommes vivent une vie de désespoir tranquille." Sa vie à lui a été tout sauf tranquille, je crois pourtant qu'elle a été animée par le désespoir. Personne n'est plus dangereux que lui, à cause de sa foi en ses actes bien sûr, mais surtout parce qu'il est persuadé de rien pouvoir faire d'autre de se vie. Et pourtant, le seul qui n'ait aucune chance de lui échapper, c'est lui même...