Le diable en elle

Voilà une fic que j'ai écrit aujourd'hui, un vrai gros délire.
C'est une semi-comédie on va dire, assez longue comparée à mes Moments habituels...
Pour cette fic, vous remercierez (ou irez taper sur, ça dépendra de votre opinion dessus) Ienpk, qui m'a donné l'idée d'écrire un truc tordu après une réponse à une remarque que j'avais lancée en l'air dans mon topic d'avatars...

Voilà, vous avez la genèse de la fic. Toujours centrée sur Elizabeth (naaan, sans blaaague), et qui peut cette fois être lue, même sans avoir vu la saison 3 !
Car en fait, elle se situe entre Michael et Allies.

Bonne lecture à vous! J'espère que vous vous amuserez autant à lire cette fic que je me suis amusée à l'écrire...

Ah, oui, euuuh, petit avertissement. Y'a quelques remarques par-ci par-là assez... déplacées dans la fic, mais rien de bien méchant, hein. Ca reste laaargement "tous publics" tout ça...




« Donc cette tisane est sensée m'aider à mieux dormir...
- Voilà, exactement. »
Elizabeth sourit.
« Bon, eh bien ça a l'air d'être ma dernière solution avant d'aller demander des somnifères à Carson... »
Teyla lui rendit son sourire.
« J'ai demandé aux herboristes la meilleure boisson apaisante possible. Normalement c'est ce que nous avons de mieux.
- Merci beaucoup Teyla. »



En pyjama, Elizabeth, assise sur son lit, contemplait la tasse de tisane. Elle avait de plus en plus de mal à dormir ces derniers temps, en particulier depuis le fiasco du projet Michael. Elle commençait à remettre en question ses choix, et ses nuits étaient de plus en plus ponctuées d'insomnie. Elle soupira. Elle ne voulait pas avoir recours aux somnifères... Ce serait la dernière solution.
Elle commença donc à avaler la tisane, qui avait un goût de thé. Pas vraiment désagréable... Une fois la tasse vidée, elle la reposa sur sa table de nuit, se glissa sous ses couvertures et, à sa grande satisfaction, s'endormit moins d'une heure plus tard...



Assise à une table de la cantine, reposée après sa bonne nuit de sommeil, Elizabeth avait son ordinateur potable allumé devant elle, et étudiait le dernier rapport de Zelenka sur un artefact trouvé par l'équipe du major Lorne sur M2C-333.
Elle avait un peu de mal à se concentrer, l'heure du petit déjeuner n'étant pas la meilleure pour travailler. Elle pourrait faire comme tout le monde, s'asseoir à une table, et bavarder joyeusement en attendant que le devoir l'appelle vraiment. Mais elle ne le voulait pas. Elle rit intérieurement. Hey, au moins ce matin je prends le temps de m'arrêter à la cantine pour manger quelque chose..., se dit-elle en regardant la tranche de brioche et la tasse de café posées à côté de son ordinateur.

« Pourquoi est ce que tu ne vas pas faire comme eux? »
Une voix féminine étrangement familière résonna à côté d'elle.
Elizabeth leva la tête, regarda autour d'elle, déboussolée. C'était comme si quelqu'un avait arrêté le temps. Tout le monde était immobile, et il n'y avait plus aucun bruit.
Se demandant ce qui se passait, elle tourna brusquement la tête, et écarquilla les yeux.
« Ben ouais... Pourquoi est ce que tu t'isoles tout le temps? Ahlalala... Au lieu de ne penser qu'à travailler, pourquoi ne pas éteindre ce stupide ordinateur et oublier ce satané boulot pour une fois... »
Elizabeth était sans voix. Une femme se tenait devant elle, assez grande, vêtue d'un pantalon bouffant et d'une veste zippée qui ressemblait à l'un de ses joggings. Ses cheveux bruns relativement courts encadraient son visage. Elle arborait un grand sourire et ses yeux verts pétillaient.
Elle était devant... Elle même.

Retrouvant un peu sa voix, elle balbutia :
« Qu... Que.. Qu'est ce qui se passe? »
Son double lui sourit à pleines dents, avant de s'asseoir sur sa table, et de lui répondre d'une voix lente :
« Ce qui se passe... C'est que tu devrais éteindre cet ordinateur. Te lever de cette table, et... Aller faire comme tout le monde! Discuter avec les membres de l'expédition... Tiens Kate est là-bas... Ca fait longtemps que tu ne lui as pas parlé... Tu devrais aller la voir, tu manques cruellement de copines ici...
- Quoi? Mais..
- Oh, à moins que tu ne préfères... elle marqua une pause, avant de continuer d'une voix provocante... Te joindre à lui... elle désigna une table du doigt en lui adressant un clin d'oeil. Il est mignon ce major Lorne, hein? Tu pourrais peut être commencer par l'appeler par son prénom... C'est vrai quoi, ce n'est pas comme si tu devais lui donner du major à longueur de temps... En plus.. Evan, qu'est ce que ça lui va bien... »
Elle laissa cette phrase en suspens et s'affaissa légèrement sur la table, fixant le major Lorne d'un air... Qu'Elizabeth n'osa pas qualifier. Elle fixa son double pendant quelques secondes, et secoua la tête, reprenant ses esprits. Une fois les idées claires, elle s'écria :
« Bon, est ce que quelqu'un pourrait m'expliquer ce qui se passe ici?!
- Pas la peine de me crier dessus... répondit son double levant les mains en signe de dépit. Moi je suis juste là pour te montrer à quel point tu es seule là... Regarde tous ces gens autour de toi... Tu n'as pas à garder ce masque de leader avec eux... Evan par exemple. Il est bien mignon, et ça crève les yeux qu'il t'aime bien... elle s'arrêta et fit mine de réfléchir. On devrait peut être se débarrasser de John, Evan deviendrait le commandant du contingent militaire, et ça vous permettrait de mieux faire connaissance...
- Quoi?!! laissa échapper Elizabeth, incrédule.
- Oh. Pardon. C'est vrai, j'avais oublié. Ne surtout pas toucher au petit Colonel Sheppi, répondit son double, insistant mielleusement sur les deux derniers mots.
- Mais... Elizabeth resta bouche bée quelques secondes, et cligna des yeux, pour être bien sûre que son double était toujours là. Qu'est ce qui se passe ici, bon sang?! Qui êtes vous?
- Mais il ne se passe rien justement... Regarde autour de toi... Tout est arrêté. Elle ajouta, avec un petit sourire. Et.. Moi.. Moi... Disons que toi tu es Elizabeth... Moi c'est Lizzie. »
Lizzie sourit une dernière fois, ajouta un clin d'oeil, puis se leva de la table. Elizabeth la suivit des yeux, la regarda se déplacer dans la cantine d'une démarche nonchalante et légèrement provocatrice, avant de sortir.

Le bruit explosa à nouveau dans ses oreilles, le bruit des verres qu'on repose, des plateaux qui se posent sur les tables, et le bruit des conversations animées. Elizabeth analysa la cantine, comme si elle cherchait des traces de son double. Son regard se posa sur Lorne, au moment où celui-ci levait la tête vers elle. Il lui adressa un signe de la main, auquel elle répondit par un léger hochement de tête, accompagné d'un petit sourire.
Elle continua à regarder autour d'elle... Avant de se prendre la tête entre les mains en repensant à ce qui venait d'arriver. Bizarre était le mot adapté. C'était l'une des expériences les plus bizarres qu'elle avait vécues. Mais apparemment, ça n'avait pas eu de grandes conséquences autour d'elle. Elle se dit donc qu'elle devait peut être avoir somnolé pendant quelques secondes, et que tout ça n'était qu'un rêve.
Ses yeux se posèrent à nouveau sur son ordinateur, où le rapport de Radek attendait toujours d'être lu. Après quelques vaines tentatives de concentration, elle décida que le calme de son bureau lui permettrait peut être de comprendre le sens que formaient les mots des phrases du docteur. Elle pourra un long soupir, prit son ordinateur et sa tasse de café, et se leva pour rejoindre son bureau, laissant la tranche de brioche derrière elle.
Le petit déjeuner, ce sera pas pour aujourd'hui...



La matinée s'était bien poursuivie. Elle avait finalement réussi à lire le rapport de Zelenka, et rien de majeur ne s'était passé au niveau de la porte. L'une des équipes en mission était rentrée, sans avoir rien de découvert d'intéressant, et le débriefing s'était révélé être assez court.
Lizzie n'était pas réapparue, et Elizabeth commençait vraiment à croire qu'elle s'était endormie sur sa table ce matin-là. Elle se sentait bien, la tisane de Teyla l'avait bien reposée (mis à part ce moment de somnolence ce matin, donc...), et avait même pris le temps de prendre un vrai déjeuner, avec un vrai plat chaud.
L'après midi avait bien commencé, elle était restée dans son bureau à lire les rapports dont la pile diminuait au fur et à mesure qu'elle avançait, et toujours rien d'alarmant ne s'était produit. Lizzie n'était pas toujours pas réapparue, et Elizabeth, quelque peu soulagée, se leva, sortit de son bureau et alla vers la salle de réunion, où Rodney et Radek l'attendaient avec l'équipe du Colonel Sheppard.

Cela faisait maintenant vingt minutes que Radek et Rodney, qui lui rappelaient des enfants de quatre ans, lui expliquaient avec un enthousiaste non contenu l'intérêt extraordinaire que présentait cette planète. Elizabeth, attentive, écoutait patiemment leur explications, même si elle devait avouer qu'elle n'y comprenait pas grand chose. Tout ce qu'elle avait retenu, c'était que la mission, si elle l'autorisait, présentait un intérêt purement scientifique, dont seul des gens comme Rodney et Radek pourraient tirer un vrai résultat. Elle avait juste compris que la mission avait un rapport avec l'observation du Soleil d'une planète non-habitée... Et elle avait décroché. Cependant, elle sauvait les apparences, et continuant de regarder les deux scientifiques, comme si ce qu'ils racontaient était passionnant.
Un bref coup d'oeil jeté autour de la table lui dit qu'elle était bien la seule à fournir un tel effort. Ronon avait les bras croisés et étudiait le plafond, John était en train de griffonner sur une feuille de papier devant lui, et Teyla semblait regarder les scientifiques comme si elle voyait à travers eux.
Amusée, Elizabeth retourna son attention sur les deux scientifiques... Ou, tout du moins... Fit semblant.

Une voix résonna dans sa tête, couvrant alors les paroles de Radek :
« Bon sang... écourte nous cette torture en leur accordant la mission... La planète ne présente aucun danger, et ils ont l'air convaincu de l'utilité d'y aller... Allez... »
Oh non... se dit Elizabeth.
Au moment où elle tourna la tête vers l'origine de la voix, tout s'arrêta autour d'elle. Ronon avait la tête légèrement penchée sur sa gauche, John avait l'air d'un petit enfant absorbé sur sa copie, et Teyla donnait presque l'impression de dormir les yeux ouverts. Radek était arrêté en pleine phrase, la bouche grande ouverte, alors qu'il commençait un large geste du bras, et Rodney, réduit au silence, croisait les bras et regardait son collègue comme s'il lui avait volé quelque chose.
Le tableau était presque comique.
« T'as vu? Ils sont mignons, hein? »

Elizabeth soupira, et vit Lizzie assise sur sa table à côté d'elle, cette fois en jean troué et t-shirt blanc usé.
« D'accord, déclara-t-elle. Je suis en train de rêver.
- Quoi? S'étonna Lizzie. Non, non, ma belle, pas du tout! Regarde moi... elle s'arrêta et prit la pose. Je suis bien réelle hein.
- Oui, bien sûr, je me parle à moi-même alors que le temps autour de moi s'arrête...
- C'est dur à croire hein? Mais ça t'arrive bien. Enfin... elle leva la tête. On va dire ça... Une chose est sûre... Tu n'est pas en train de dormir!
- Donc... J'hallucine...dit Elizabeth d'un ton dépité.
- C'est une façon bien moche de présenter ça...
- Ca y est... soupira Elizabeth en se prenant la tête... Je suis folle. »

Lizzie lui répondit en se mettant debout sur la table :
« Mais non! Tu m'écoutes quand je parle? Moi je suis juste là pour te dire ce que tu veux vraiment...
- Ce que je veux vraiment?
- Oui... Les choses que tu réprimes au fond de toi...
- Comme éliminer John et le remplacer par Lorne? Demanda Elizabeth, en levant un sourcil.
- Ok... répondit Lizzie en riant... J'ai un peu extrapolé sur celle-là... Mais bon... elle commença à marcher sur la table, passant sur celle de John. Retiens bien que je suis là, pour te dire ce que tu devrais faire...
- Ce qui je devrais faire, hein... »
Elizabeth fixa Lizzie d'un air perplexe. Elle commençait sérieusement à douter de sa santé mentale. Elle parlait à elle-même... Enfin, à une version altérée d'elle-même, se corrigea-t-elle, pendant que le temps était arrêté autour d'elle. Oui, c'était ça, elle était bien folle.
Lizzie ne semblait pas noter le trouble intérieur d'Elizabeth. Elle continuait à se déplacer avec une légèreté amusée, et s'arrêta devant John, et contempla la feuille posée devant lui.

« Hey! Tu devrais voir ce que John est en train de gribouiller sur sa feuille...
- Parce que c'est d'un intérêt capital?
- Allez... Laisse-moi te lire ça, c'est tellement drôle... ajouta Lizzie en réprimant un rire. »
Elizabeth ne répondit rien, et se contenta de fixer son double d'un air accusateur.
« T'es vraiment pas marrante! S'exclama Lizzie. Elle enjamba la feuille de John, avant de s'approcher des deux scientifiques, debout à côté d'un écran qui affichait des données qu'Elizabeth n'avait pas tenter de déchiffrer. Ces deux-là sont en train de vous barber depuis vingt minutes... Je suis sûre que c'est bien passionnant tout ça, mais par pitié, arrête tout ça et accorde leur cette satanée mission!
- Lizzie... »
Son double fit un bond d'une table à l'autre avant d'atterrir avec légèreté devant Ronon.
« Regarde-le... Il s'ennuie tellement qu'il va finir par connaître le plafond par coeur... Et Teyla... elle se baissa, se plaça à hauteur du regard de l'Athosienne et la fixa pendant quelques secondes, avant de se retourner vers Elizabeth. Tu crois qu'elle dort éveillée? »

« Dis-moi que je ne suis pas folle, demanda Elizabeth, changeant brusquement de sujet.
- Tu n'est pas folle ma belle... Je suis juste... Disons... une façon nouvelle qu'a déniché ton subconscient de s'exprimer.
- Ah... Nouvelle, hein?
- Ben oui... Vu que tu ne veux toujours pas entendre raison, il a fini par saisir l'occasion, et d'utiliser le seul moyen qui ne te laisserait pas indifférente...
- Et donc... Mon subconscient a pensé qu'en m'envoyant un double de moi m'embêter, je finirais par l'écouter...
- Rahlalalalala... soupira Lizzie en revenant vers la table d'Elizabeth d'un pas léger. Tu pourrais être moins sceptique? Te détendre un peu... Allez... elle se mit debout devant Elizabeth et se pencha vers elle. Juste pour une journée... Fais-les taire... T'en as tellement envie... »

Lizzie sauta de la table, et atterrit gracieusement sur le sol.
« Tout ce que t'as à leur dire, c'est que la mission est accordée...
- Je ne vais quand même pas les couper...
- Dis leur oui... elle s'arrêta brusquement et ajouta. Adjoins-leur l'équipe de John ! Ils seront tellement contents d'avoir la première équipe d'exploration avec eux... Ils vont croire que tu accordes vraiment une grande importance à leur découverte... Allez, quoi... Remue toi ! »
Elizabeth la regarda d'un air amusé, puis secoua la tête en fermant les yeux.

« ... ce qui est absolument incroyable, c'est que les radiations émises par le Soleil de... »
Elizabeth releva brusquement la tête, et balaya la salle de réunion du regard. Lizzie avait disparu. John paraissait toujours absorbé par sa feuille, Teyla avait vraiment l'air de dormir, et Ronon s'était maintenant attelé à une contemplation détaillée du sol devant lui.
Rodney et Radek étaient toujours en train de donner leurs explications, d'un ton toujours aussi enthousiaste.
Elizabeth tenta de rattraper le fil, mais cela se révéla être très difficile, puisque... Puisqu'elle n'avait pas écouté grand chose depuis le début. Soudain l'idée de Lizzie lui parut très tentante... Elle mit cette pensée de côté. Elle ne devait pas céder à la facilité, et reporta son attention sur Rodney qui venait de prendre la parole.
Pourtant, les paroles du scientifique entraient par une oreille et sortaient par l'autre. Elle se sentait sur le point de s'endormir, et, le pire dans tout ça, c'est qu'elle était bien la seule dans la salle de réunion à tenter de sauver encore les apparences.
Tout le monde sera bien content, si je fais ce que Lizzie m'a proposé...
Son regard s'attarda sur John... Peut être pas tout le monde...
Elle sourit intérieurement et prit sa décision.
« Rodney... Rodney... Rodney!
- Hein? Euh... Oui? Elizabeth? Répondit le scientifique, surpris d'être interrompu.
- Je crois que nous avons tous compris à quel point cette mission présente un intérêt scientifique...
- C'est bien plus que ça Elizabeth, répondit Rodney, tout enthousiaste. Ce Soleil... Ce Soleil est absolument fascinant !
- Fascinant, reprit Radek en choeur, en hochant vivement la tête.
- Bien... Elle leur adressa un regard qu'elle voulait plein de compréhension et de sympathie. Vous partirez demain matin à 10 heures... L'équipe du Colonel Sheppard vous accompagnera. »
La bombe est lancée, se dit Elizabeth, qui sentit tout de suite le regard du Colonel se poser sur elle.
Elle fit un effort conscient pour ne pas se tourner vers lui, et pour ne pas rire, car elle savait que son expression devait être un mélange de choc et d'incompréhension... Avec une légère pointe de colère.
Rodney, quant à lui, ne remarqua rien :
« Merci Elizabeth! Vous n'allez pas le regretter.
- Merci docteur Weir, ajouta Zelenka, un énorme sourire aux lèvres.
- De rien messieurs, répondit Elizabeth en souriant à son tour. Soyez prêts pour demain. »

Elle donna le signe que la réunion était terminée en se levant. Zelenka et McKay rangèrent joyeusement leurs affaires. Ronon et Teyla échangèrent quelques mots et quittèrent la salle de réunion ensemble, alors que John ne semblait pas bouger de sa chaise.
Elizabeth ne paya pas plus d'attention que ça à lui, rangea ses affaires, et quitta la salle de réunion, curieuse de savoir quand Lizzie réapparaîtrait, et se sentant légèrement coupable de l'avoir écoutée.
Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas que le Colonel se leva quelques secondes après elle, et commença à la suivre.



Elizabeth se dirigea vers son bureau, déposa quelque peu brusquement ses dossiers sur la table, et s'effondra sur sa chaise. Elle ferma les yeux pendant quelques secondes, et quand elle les rouvrit, fut surprise de trouver le Colonel Sheppard debout devant elle, une étrange lueur dans les yeux.
« John... commença-t-elle. Il y a un problème?
- Eh bien... il prit son air de petit garçon pas content. Pourquoi est ce que mon équipe devrait aller jouer les baby-sitters pour Rodney et Radek?
- Parce que Rodney est un membre de votre équipe...
- Elizabeth, vous avez déjà envoyé Rodney avec une équipe de scientifiques sans Teyla, Ronon et moi... Pourquoi pas cette fois?
- Parce que Rodney et Radek avaient l'air plus que convaincus de l'intérêt que présente cette mission..
- Mais ils ont cette tête à chaque fois! À leur yeux, tous les problèmes de... radiations je ne sais pas quoi sont intéressants...
- John...
- Vous pourriez envoyer Lorne pour jouer les baby-sitters! »

« Tu vois, Evan ne se serait jamais plaint de ta décision. Ce que je disais tout à l'heure a du sens hein... »
Cette fois, la voix qui retentit dans le bureau était légèrement différente. Plus... Jeune, peut être.
Elizabeth regarda Lizzie, qui sortit du dos de John, arrêté dans un geste de la main, le doigt pointé vers elle, le même geste à chaque fois qu'il avait une idée.
Elle fit les gros yeux. Lizzie était maintenant une version alternative d'elle, avec... Une vingtaine d'années en moins. Elle avait l'air de venir de sortir de l'adolescence. Mais ce qui choqua le plus Elizabeth, c'était son accoutrement.
Des pieds à la tête, Lizzie ressemblait franchement à une gothique. Ses cheveux étaient beaucoup plus longs, et aussi plus sombres que d'habitude, et tombaient en cascades bouclées sur ses épaules. Elle portait un collier à piques autour du cou, et un bracelet similaire autour des deux poignets. Son débardeur était en cuir noir, et par dessus était jetée une chemise à manches courtes, noire elle aussi. Elle portait une jupe plissée, en cuir et noire aussi, qui lui arrivait à mi-cuisses. Dessous, elle portait des collants, ou des bas résille, toujours noirs, qui disparaissaient dans des bottes qui lui montaient jusqu'au genoux (inutile de préciser qu'elles étaient en cuir noir?).
Sous le choc de cette apparence presque grotesque, Elizabeth se laissa prendre au jeu.

« Tu ne vas pas me dire qu'à cet âge-là j'étais comme ça...
- Mais je ne suis pas toi Elizabeth... un sourire sur sa bouche soulignée par un rouge à lèvres très sombre. Ne me dis pas que tu n'as jamais été fascinée par les gens habillés comme ça... Et que tu as toujours voulu essayer, rien qu'une fois...
- Et alors? Demanda Elizabeth en levant un sourcil. Comment tu te sens?
- J'dois avouer que ça fait... Bizarre... répondit Lizzie en se tortillant. »
Elizabeth la regarda et ne put s'empêcher de sourire. Ca y est... Je suis définitivement folle... Je commence à m'habituer à sa présence... Elle se stoppa net dans ses pensées. À chaque fois que Lizzie était apparue jusqu'ici, c'était pour une bonne raison. Alors pourquoi apparaître là?

« Dis moi... Qu'est ce que tu fais là, en fait?
- Oh? Moi? Rien, rien... Je voulais juste te faire remarquer que... »
Lizzie contempla John.
« Il est très mignon quand il s'énerve tout en se retenant...
- Qu'est ce que tu me racontes...
- Alors! Répliqua Lizzie comme si Elizabeth n'avait rien dit... Comment tu vas faire avec lui?
- Il ira avec McKay, que ça lui plaise ou non...
- Je n'en doutais pas de ta part... »
Elle avait dit cette dernière phrase avec un sourire, presque... Malsain.
Lizzie commença à tourner autour de John, une lueur étrange dans le regard. Elle laissa sa main glisser sur son épaule, puis sur son dos alors qu'elle passait derrière lui. Elle ressurgit à sa droite, et dit alors à Elizabeth d'un ton décidé :
« Je comprends pourquoi tu le préfères à Evan... Evan est joli, bien propre sur lui, mais John a un de ces trucs... »

Elle laissa la phrase en suspens et regarda Elizabeth en passant sa langue sur les lèvres.
« D'accord, et là, mon subconscient est en train de me dire que je me comporter comme un ado en manque autour de John Sheppard, qui, soit dit en passant et aussi le commandant de mon contingent militaire?
- Mais pas du tout, Elizabeth... Qu'est ce que tu as à extrapoler comme ça... elle se mit à rire. Enfin... Le fait que tu aies pensé à ça me dit beaucoup sur toi, ma petite...
- Qu'est ce que tu me veux alors... soupira Elizabeth en levant les yeux au ciel...
- Juste te faire remarquer que tu as beaaaaucoup de chance d'avoir une si belle distraction pour les yeux à tes côtés chaque jour... »

Et elle laissa sa main glisser sur le torse de John, qui arborait toujours cette position têtue. Si elle n'était pas embarrassante, la scène aurait été presque comique. Lizzie, avec cette lueur toujours aussi malsaine dans les yeux, laissa sa main glisser plus bas, s'attarda quelques secondes sur ses abdominaux, avant de glisser plus bas, et...
Elizabeth détourna le regard et ferma les yeux.
« Qu'est ce que tu fous? Laissa-t-elle échapper, d'un ton très menaçant.
- Oh, pardon... Si ton subconscient lui-même n'a plus le droit de s'amuser... Lizzie fit la moue. Et puis, ce n'est pas comme si c'était vraiment toi qui était en train de toucher...
- Oui, bon, OK, j'ai compris. Elle fusilla du regard son double adolescent. Bon. Tu me dis que je ne suis pas folle... Mais, franchement... sa voix s'éleva malgré elle... J'ai vraiment tendance à le croire là! Pourquoi est ce que es là... »
Lizzie soupira et leva les yeux au ciel :
« Ce que tu peux être idiote parfois... »

Si elle n'était pas si frustrée et énervée, Elizabeth aurait sûrement éclaté de rire à la remarque de son double. Une version adolescente et écervelée d'elle-même vient la traiter d'idiote? Je suis vraiment folle, se dit-elle.
« Tout à l'heure, je t'ai dit que ton subconscient avait profité de cette occasion pour se manifester. Ça n'a rien fait sonner dans ta tête? Allo? Ajouta-t-elle en agitant les bras au dessus de sa tête.
- Et plus explicitement, s'il te plaît...
- Qu'est ce que tu as avalé d'anormal pendant ces dernières vingt quatre heures...
- Oh... laissa échapper Elizabeth, se rendant compte de ce que Lizzie disait.
- Oh... Oh... Eh oui! Voilà, maintenant t'as ta réponse... Ce que tu peux être douée parfois Elizabeth... »

Elizabeth leva les yeux au ciel et détourna la tête vers la porte, réfléchissant. La tisane de Teyla? Elle ne pensait pas que Teyla avait délibérément tenté de la droguer, mais... Peut être juste que cette boisson avait des effets secondaires un peu étranges sur elle, vu qu'elle ne venait pas de Pégase...
Elle soupira. Il faudrait qu'elle aille parler à Teyla...
« Elizabeth...? »
Elle leva la tête et vit Lizzie quelque peu agitée. Sachant maintenant que tout cela n'était qu'une hallucination, elle la fusilla à nouveau du regard, et retourna une nouvelle fois son attention sur la porte.
Elle soupira. La boisson l'avait pourtant bien aidée à dormir... Mais ce qui semblait être ses effets secondaires la dérangerait plus qu'autre chose dans son travail. Elle pourrait bien aller voir Carson, mais à quoi bon? Autant régler ça vite.

« Elizabeth...? »
Elle se décida. Elle se débarrasserait rapidement de John et irait poser deux trois questions à Teyla. Et elle finirait sans doute à l'infirmerie à demander des somnifères à Carson... Ce qu'elle voulait éviter depuis le début, mais elle ne pouvait plus dormir si peu.
« Elizabeth? »
Cette voix qui se faisait de plus en plus insistante la sortit de ses pensées. Elle sursauta légèrement, et se retrouva face à face avec John, qui la regardait d'un air inquiet. Jetant un regard à la salle de contrôle, elle se rendit compte que tout était de nouveau normal. Elle regarda John, qui lui demandait :
« Elizabeth... Ca va?
- Hein? Euh... Oui, pardon. Désolée.
- Vous êtes sûre...? insista-t-il, l'air sincèrement inquiet.
- Oui, oui, répondit-elle, en lui adressant le sourire le plus rassurant qu'elle pouvait composer. Juste un peu... Fatiguée... Vous savez, le briefing...
- McKay et Zelenka auraient peut-être du y aller moins fort hein?
- Sans doute... Elle marqua une pause. Écoutez John. Pour la mission, vous y allez... Et pas d'objection! Ajouta-t-elle en voyant qu'il allait se plaindre à nouveau. Ça ne vous fera pas du bien... Une mission sans vrai danger? Une petite pause..? Surtout après Michael...
- Il y une différence entre une mission sans danger et une mission mortellement ennuyeuse... supplia John, toujours aussi têtu.
- John... commença-t-elle en levant un sourcil. Vous êtes vraiment têtu, et pour rien en plus...
- Vous allez le regretter quand je reviendrai, mort d'ennui! Rétorqua le Colonel, plein d'aplomb.
- Colonel... dit simplement Elizabeth en insistant fortement sur le mot.
- D'accord! Mais je vais vraiment en venir à espérer que les Wraiths nous attaquent! Les Genii! »
Il garda un air, légèrement rancunier, têtu, mais aussi amusé en même temps, et Elizabeth sourit. Elle le fixa alors d'un air amusé teinté de reproche pendant quelques secondes, et il leva les yeux au ciel, et sortit de son bureau d'un air trop dépité pour l'être vraiment.
Elizabeth resta quelques secondes assise à son bureau, à repenser, amusée, à l'attitude du Colonel, avant de se lever de sa chaise et de partir à la recherche de Teyla.

Elle s'arrêta devant la porte de la salle d'entraînement, où elle aperçut Teyla et Ronon ranger leurs affaires et s'apprêtant à partir. Elle entra dans la salle, et adressa un sourire aux deux guerriers. Elle s'approcha de Teyla, et lui demanda :
« Teyla, est ce que je pourrais vous parler un instant? »
Teyla, légèrement surprise, lui répondit en souriant :
« Bien sûr, aucun problème. »
Elle adressa un signe de la tête à Ronon, qui le lui rendit. Elizabeth sourit au guerrier, qui sortit de la pièce.

« Je te parie que ces deux-là ont quelque chose entre eux... »
Lizzie se tenait dans l'encadrement de la porte, avant de se retourner et de disparaître dans le couloir.
Elizabeth soupira, et reporta son attention sur Teyla.
« Teyla, à propos de la tisane que vous m'avez donné hier...
- Y a-t-il un problème? Elle ne vous a pas aidée à trouver le sommeil?
- Non, non, au contraire, répondit Elizabeth en secouant la tête. Justement, j'ai vraiment bien dormi hier soir, merci, Teyla, ajouta-t-elle avec un sourire, que l'Athosienne lui rendit. Par contre, j'aurais une question...
- Oui?
- Est ce que... Cette boisson pourrait provoquer des moments d'inattention ou de.. somnolence...? »
Teyla sembla pensive un instant, puis répondit :
« Pas à ma connaissance en tout cas... Le Myoza est connu pour ses vertus apaisantes, et permet à votre esprit d'être plus en paix avec lui-même... »

« Elle est jolie hein? »
Je vais la tuer... pensa Elizabeth, avant de se tourner vers Lizzie.
Lizzie qui cette fois, avait retrouvé l'âge d'Elizabeth. Et, étrangement, elle était habillée presque comme le leader de la cité. Une chemise noire, sobre, et une longue jupe noire (pas en cuir, cette fois). Son maquillage était de nouveau normal, et ses cheveux étaient juste attachés en une petite queue de cheval.
« Oui, Teyla est très jolie... »
Elizabeth considéra la tenue l'Athosienne. C'était une de ces tenues d'entraînement, avec une jupe longue, mais largement fendue, et un débardeur très court qui laissait voir une bonne partie du ventre.
« Pourquoi est ce que, toi, tu ne mettrais pas la même chose?
- Quoi?
- Ce n'est pas que j'ai quelque chose contre tes fringues, hein... Déjà tu as abandonné le treillis pour cette jolie tenue rouge et noire, c'est bien. Mais un peu de fantaisie ne ferait pas mal...
- De la fantaisie...?
- Teyla met des choses qui savent mettre en valeur sa silhouette... commença Lizzie en tournant autour de Teyla. Pas que tu t'habilles mal, hein, j'ai pas dit ça... Je pense juste que tu devrais... Te laisser vivre un peu... »

Elle sortit du dos de Teyla et Elizabeth écarquilla les yeux. Non, mais et quoi encore...
« Tu veux que je commande la cité... Habillée comme ça?
- C'est pas joli? Demanda Lizzie en tournant sur elle même. »
Le changement n'était pas si grand que ça. La chemise était beaucoup plus courte que la précédente, largement ouverte, et laissait deviner un soutien gorge... rouge et noir? La jupe, elle aussi avait changé. Elle était largement ouverte devant, et avait des airs de jupe de flamenco. Les cheveux de Lizzie étaient différents aussi. Ils étaient toujours attachés, mais avaient également un air très décoiffé. Quelques boucles indomptées retombaient sur son visage. Ses yeux étaient soulignés par un maquillage très sombre, et ses lèvres étaient d'un rouge sang. Enfin, elle portait des chaussures aux talons presque exorbitants, des sandales délicatement lacées le long de ses chevilles.
« Et tu veux qu'on respecte le leader de la cité... habillée comme ça? Demanda Elizabeth, incrédule.
- Ah mais... Au moins, comme ça, plus aucun soldat ne pourra te refuser quoique ce soit... Johnny-John aurait accepté sans réfléchir de jouer les baby-sitters de Rodney... »
Elizabeth éclata de rire.

Alors que Lizzie la regardait d'un air légèrement contrarié, Elizabeth, presque à bout de souffle, réussit à dire :
« Alors là... Mon subconscient se trompe complètement... S'il croit que... Que... Que... pendant une seule seconde! J'ai pensé à ça... Enfin... Sérieusement, je veux dire...
- Elizabeth, t'es rabat-joie... Tu crois que je plaisantais pas? Bien sûr, que t'es pas prête de t'habiller comme ça un jour... Je voulais... Juste te faire remarquer que... Tu pourrais, au moins, faire un petit effort de diversité dans ta garde robe... Personne ne t'oblige à garder le rouge et le noir comme couleur hein...
- J'aime bien le rouge et le noir! C'est sobre, et... Je n'ai pas envie de m'embêter sur ma tenue vestimentaire, tu sais...
- D'accord, d'accord... Mais tu pourrais varier un peu! Mettre des jupes! Autre chose que cet éteeernel t-shirt rouge... Une chemise rouge? Je sais pas moi... Mets des bottes pour changer!
- Des bottes? Elizabeth eut un sourire moqueur. Je crois que mon subconscient a oublié que je n'avais pas amené de bottes sur Atlantis...
- Tu pourrais toujours demander à la Terre de t'en expédier... répondit Lizzie avec un clin d'oeil.
- Et voir la tête de Caldwell s'il se rend compte de ce qu'il transporte? Non... Vraiment, non merci... Elle prit une pause, avant de demander, d'un air interrogateur. Mais en fait... Pourquoi es-tu là cette fois? »

Lizzie eut un petit geste séducteur, et déclara d'un ton léger :
« Pour te faire comprendre que tu devrais vraiment te détendre un peu... Change d'air... de fringues! Amuse toi un peu, ajouta-t-elle avec un clin d'oeil légèrement provocateur.
- J'ai décidément un drôle de subconscient... soupira Elizabeth.
- Rahlala... Allez, arrête de te coincer toi même... Tu n'envisages même pas les choses d'une autre façon. Moi. Qui te connais vraiment bien, je te le dis. T'as besoin de penser à autre chose. Ou tout du moins... De penser autrement. »
Elle avait l'air vraiment convaincu. Elizabeth la regarda dans les yeux, et répondit d'un ton sincère, mais légèrement triste :
« Tu sais que je ne peux pas... J'ai des responsabilités ici... Ils comptent sur moi. Je n'ai pas le droit de les décevoir. »

Lizzie, à son tour, prit une expression sérieuse, et dit doucement :
« Liz... Je veux juste que tu fasses attention à toi...
- Ne t'inquiète pas pour moi... »
Lizzie n'ajouta rien, elle hocha la tête et s'écarta d'Elizabeth et de Teyla. Elle s'approcha de la porte à laquelle elle était adossée tout à l'heure, puis sortit de la même façon.
Elizabeth se retrouva seule, pensive. Voilà une conversation qui avait pris une drôle de tournure... Elle ne put s'empêcher d'y repenser sérieusement, même si une part d'elle (de plus en plus petite) était toujours persuadée qu'elle était folle.

Devant elle, Teyla reprit vie :
« Pourquoi me demandez vous cela Elizabeth? Vous êtes sûre qu'il n'y a aucun problème?
- Eh bien... commença Elizabeth, hésitante à avouer la vérité à Teyla. Comment le Myoza fait-il cela? Comment ramène-t-il la paix intérieure?
- Je dois avouer que je n'ai pas de réponse à cette question...
- Est ce qu'il pourrait... Bon, allez jette-toi à l'eau... provoquer des hallucinations?
- Vous avez eu des hallucinations?
- Non, non, je me demandais juste... »
Elizabeth se sentait légèrement stupide. Bien sûr, Teyla va vraiment te croire, maintenant que tu lui as dit... Elle s'agita un peu. Teyla parut sentir son trouble, et dit alors d'une voix rassurante :
« Vous savez... Le Myoza est un remède assez têtu... Efficace, sans doute, mais imprévisible... Si ses effets secondaires... Quelqu'ils soient... Vous ennuient... Vous n'avez qu'à arrêter d'en prendre, et ils disparaîtront. L'une des caractéristiques du Myoza est aussi qu'il doit être pris tous les jours pour être réellement efficace.
- Donc, si j'arrête d'en prendre...
- Vous n'aurez plus de ... Problème. Mis à part le fait que vos insomnies ne s'arrêteront pas.
- Je crois que je vais finir par aller voir Carson et lui demander des somnifères, déclara Elizabeth d'un ton légèrement ironique. Merci beaucoup Teyla. »
L'Athosienne lui répondit avec un chaleureux sourire et un hochement de tête.
Elizabeth fit un signe de tête, et sortit la première de la salle d'entraînement, laissant Teyla finir de ranger ses affaires.



La nuit était tombée depuis quelques heures déjà sur Atlantis. La fin d'après midi, ainsi que la soirée s'étaient passées sans accroc pour Elizabeth. Lizzie n'était pas revenue l'importuner, ce qui était... Une bonne chose, assumait-elle.
Il était très tard, l'activité dans la salle de contrôle était quelque peu réduite, les gens commençaient à rentrer dans leurs quartiers, laissant ceux qui travaillaient de nuit veiller sur la cité.
Elizabeth, quant à elle, avait également bouclé sa journée. Elle avait fini de lire tous les rapports que l'on lui avait apportés, et avait même fini de taper son rapport hebdomadaire qui serait renvoyé à la Terre demain.
Elle se trouvait maintenant sur le balcon, toujours ce même balcon, son balcon comme elle aimait parfois le considérer. Elle était appuyée contre la rambarde, et son regard se perdait dans le ciel étoilé. La brise était fraîche, mais pas froide. Elle frissonnait légèrement de temps en temps, mais la sensation du vent sur sa peau était plus apaisante que glaçante.
Elle aimait sentir l'air marin également. Et le bruit des vagues s'écrasant contre les digues de la cité la berçait également. Tous ces détails, cette ambiance, cela était devenu son foyer, au fil du temps.

« C'est vrai qu'après tout ce temps passé ici, on a toujours l'impression que cet endroit est incroyablement enchanteur...
- Ah, te voilà de retour... répondit faiblement Elizabeth.
- Il fallait bien que je te dise au revoir... Vu que tu ne comptes plus prendre de cette fabuleuse tisane... »
Elizabeth ne répondit rien. Elle entendait les pas de Lizzie résonner derrière elle, et, au moment où Lizzie arriva à sa hauteur, elle fut surprise de découvrir devant elle, une version enfant d'elle-même, aux alentours de huit ans.
La petite Lizzie portait une robe blanche qui flottait dans le vent, et ses longs cheveux bruns volaient parfois dans ses yeux. Elle avait les mêmes grand yeux verts que son aînée.
Les deux Elizabeth se regardèrent pendant quelques secondes. Puis la petite fille rompit le silence :
« Tu te rappelles comment tu rêvais d'avoir un jour l'occasion de découvrir un endroit comme ça pour toi toute seule?
- Oui, bien sûr, répondit Elizabeth, avec un sourire nostalgique.
- Tu as vraiment de quoi te considérer chanceuse... Ton rêve d'enfant le plus extraordinaire s'est réalisé. »

Elizabeth regarda la petite fille qu'elle était. Elle se souvint qu'à cet âge-là, elle rêvait en effet de pouvoir découvrir un endroit qui défiait l'imagination, dans lequel elle pourrait vivre des aventures extraordinaires. Elle sourit à cette pensée. J'aurais peut être du demander des aventures un peu moins extraordinaires...
« Bon, d'accord, on oublie le grand méchant Wraith. Mais regarde ce que tu as devant toi. Une cité bâtie par une race qui est allée plus loin que l'humanité n'ose l'imaginer. Tu es dans une autre galaxie... Et tu travailles avec des personnes incroyables...
- Oui, c'est vrai, répondit Elizabeth, légèrement grisée. Parfois j'ai encore du mal à croire à l'énormité de l'expérience que je suis en train de vivre... Et toutes les responsabilités qui vont avec, ajouta-t-elle, légèrement amère.
- Tu sais... Personne n'attend de toi que tu sois parfaite... dit la petite fille d'un ton doux.
- Dis ça à mes détracteurs... »

Lizzie soupira.
« Viens voir », dit-elle simplement.
Et elle amena Elizabeth devant la vitre du balcon qui donnait sur la salle de contrôle. Tout était de nouveau arrêté, mais la vue de ce qui était à l'intérieur emplit le coeur d'Elizabeth de tendresse et de nostalgie.
Carson, Rodney et John était dans les escaliers, et semblaient en grande conversation. Rodney, comme d'habitude avait l'air de faire les frais des plaisanteries de ses deux amis. Les trois avaient l'air absorbés dans leur discussion, et une partie d'Elizabeth ne put s'empêcher d'être curieuse et de se demander ce qu'ils racontaient.
Plus haut, devant les consoles, le docteur Kusanagi semblait régler un problème pour l'un des techniciens.
Le lieutenant Harrison et le sergent Kramer commençait leur garde devant la porte, et de nombreux scientifiques passaient dans la salle de la porte pour rejoindre leurs quartiers.
« Tu vois... Tous ces gens... Toutes ces choses... C'est toi qui en as la charge. Tu dois veiller sur eux, et sur cette cité aussi. Et cette porte... Tu dois faire attention pour que personne de mal intentionné ne passe jamais à travers pour rejoindre la Terre...
- Tu me dis tout ça... Pour me remettre la pression ou quoi? Demanda Elizabeth, perplexe.
- Non, répondit Lizzie en levant la tête vers elle. J'essaie juste de te faire comprendre, que malgré tes responsabilités, tu restes quand même une seule personne. Tu n'es pas omnipotente, et tu n'as pas besoin de tout contrôler... Les gens autour de toi sont compétents, tu peux te laisser aller parfois... Tu vois, là, tout de suite, tu ne veilles sur rien, et pourtant la cité n'a pas explosé. »

Elizabeth ne put s'empêcher d'être sarcastique :
« Alors tu veux dire qu'ils s'en sortiraient très bien sans moi, c'est ça? Dans ce cas, je peux rentrer sur Terre tout de suite alors...
- Liz... Tu vois très bien ce que je veux dire. Je sais à quel point ce travail est important et à quel point tes responsabilités sont grandes... Je te demande juste de... tenter de trouver un juste milieu. Tu sais... Je suis sûre que que tu peux compter sur eux, autant qu'ils comptent sur toi...
- Oui... Mais moi... Je suis leur leader. Je ne peux pas montrer de faiblesse, sinon, c'est l'expédition entière qui douterait...
- Je m'en rends compte, seulement... Tu sais qu'à trop prendre sur toi tu risques un jour d'en payer le prix... Tu as le droit à tes faiblesses, Elizabeth, tu es humaine... »
Elizabeth regarda la petite fille devant elle. Elle ne put s'empêcher de faire une remarque décalée :
« Et dire que tu es la même personne que celle qui me proposait de remplacer John par Lorne, ou de m'habiller en séductrice pour mieux charmer les hommes de la cité... »
Lizzie rit doucement :
« Elles avaient juste une manière différente de te faire remarquer tout ça... J'ai bien aimé jouer les gothiques quand même... »
Le souvenir ce que son double adolescent avait fait à John lui revient immédiatement en tête. Elizabeth déclara, feignant d'être outrée :
« Quelles paroles de la bouche d'une petite fille... »

Seulement, la petite Lizzie disparut sous ses yeux. Elizabeth regarda la salle de contrôle, s'attendant à ce qu'elle revienne à la vie, puis, ne voyant aucun changement, commença à se demander ce qui se passait.
« Et dans la bouche d'une vieille femme, ça te paraîtrait toujours aussi choquant...? »
Elizabeth se retourna et fut surprise. Son double de dix mille ans (qu'elle avait incinéré et dont elle avait mis les cendres dans la jarre que John lui avait pour son anniversaire, vraiment, vraiment bizarre comme histoire...) se tenait devant elle. Elle portait les mêmes vêtements que ceux qu'elle avait sur le dos lorsqu'ils l'avaient découverte dans la cité : une robe blanche ancienne.
Elizabeth ne répondit pas, et se contenta de sourire. Son double soupira, et s'approcha d'elle.
« Tu ne m'as pas écoutée, il y a un an...
- Parce que tu pensais vraiment que j'allais appliquer tes paroles à la lettre?
- Tu es encore plus têtue qu'on ne peut l'imaginer parfois...
- Plus têtue que Sheppard, hein? »

Les deux femmes rirent doucement pendant quelques secondes.
« Avoue que je vais te manquer un peu, quand même...
- Je dois dire que cette journée a été... étrange... mais atypique, et inoubliable, ça, c'est sûr...
- Pour moi aussi. C'était assez drôle de pouvoir sortir un peu et de te faire tous ces numéros... Je dois avouer que, moi aussi j'ai bien aimé l'expérience en gothique...
- Ce que tu dis est sans sens, vous êtes toutes la même personne, répondit Elizabeth, amusée. Puis, après un temps, elle ajouta, d'un ton léger. Je ne saurais pas choisir. Je crois que c'est tout aussi choquant de la bouche d'une vieille femme, pour répondre à ta question... »
Elle se retourna alors, s'éloignant de son double et s'avança de nouveau vers l'océan.

« Bon, alors me voilà de retour. C'est bien comme ça que tu me préfères hein? »
Elizabeth se retourna, et retrouva devant elle la deuxième version d'elle même qu'elle avait vue aujourd'hui. Celle avec le t-shirt blanc et le jean troué.
« Sans les trous dans le jean, ça aurait été mieux, mais bravo, je suis définitivement convaincue que tu es mon subconscient...
- Alors tu ne te crois plus folle? Demanda Lizzie d'un air moqueur.
- Si demain tu es encore là, je me reposerai la question...
- Je crois que nous savons toutes les deux que je ne serai plus là demain...
- Heureusement, sinon je n'aurais plus qu'à me faire interner... »
Lizzie rit. Elizabeth retourna à la contemplation de l'océan pendant quelques secondes, avant de dire à son double :
« Oops. Je devrais sans doute m'excuser auprès de Teyla. Elle doit croire que je lui en veux à cause des effets secondaires du Myoza.
- Tu ne lui en veux pas? Cool! Ajouta Lizzie d'un ton innocent. Tu m'aimes bien, alors.
- Oui, mais pas au point de devoir te voir tout le temps, répondit Elizabeth. Tu me déconcentres trop... Je vais devoir me rabattre sur les somnifères de Carson au final... »

Lizzie se tourna vers elle, les mains sur les hanches, et l'air faussement vexé :
« Tu préfère les somnifères à ma compagnie?
- Ce n'est pas contre toi... C'est juste qu'avoir ton subconscient qui te balance en pleine figure toutes tes pensées les plus... bizarres, ça reste légèrement déstabilisant...
- Tu me gâches tout le plaisir là...
- Tu n'auras qu'à te contenter de rester dans ma tête...
- Les moyens traditionnels de manifestation, c'est d'un barbant... »
Elizabeth ne put s'empêcher de rire encore une fois. Elle regarda son double, puis dit d'une petite voix :
« Au moins... même si ça aura été sous influence de la drogue et que je ne sais pas si c'était vrai... J'aurais vraiment eu l'impression d'avoir rencontré mon subconscient...
- Freud aurait quelque chose à dire là-dessus... »
Les deux femmes sourirent. L'ambiance si enchanteresse de la cité s'installait à nouveau, peu à peu. Le vent se renforça un peu, et Elizabeth frissonna à nouveau légèrement. Il amenait à elle l'odeur de l'océan, et elle regretta que le balcon soit trop haut pour qu'elle ne reçoive des embruns.

Elle se tourna vers Lizzie :
« Bon. Je suis quand même fatiguée... Je vais aller me coucher.
- Je t'ai trop épuisée, c'est ça? Interrogea son double, en lui lançant un clin d'oeil.
- Je crois surtout que la tisane de Teyla fait encore effet... Alors autant en profiter avant de vraiment avoir besoin des somnifères de Carson...
- Allez file, dit alors son double, le sourire aux lèvres.
- Tu restes ici?
- Au moment où tu passeras la porte, la salle de contrôle va reprendre vie. Et moi je vais redevenir une petite voix dans ta tête à laquelle tu ne feras plus trop attention...
- Je ferai plus en sorte de t'écouter quand même... elle regarda son double quelques secondes. Je ne te dis pas au revoir, vu qu'on ne se quitte pas vraiment...
- Comme tu veux! »
Lizzie s'étira longuement, et fit des pas désordonnés sur le balcon, comme si elle essayait de chasser une nervosité inexistante.

Elizabeth la regarda, sourit, puis rentra dans cette cité, observant ces lieux, ces gens autour d'elle, ces éléments qu'elle avait fini par considérer comme son foyer et sa famille.

Miam miam miam...
Cette lizzie-là, moi je l'adore
L'idée est bonne et surtout bien traitée. Tu aurais pu faire quelque chose de totalement déjanté, mais autant ça aurait collé à McKay ou Sheppard, autant Elisabeth doit rester un peu Elisabeth quand même.
J'aime beaucoup, comme tout ce que tu fais d'ailleur.
Conclusion: Encore!

Citation :

Voilà une fic que j'ai écrit aujourd'hui, un vrai gros délire.
C'est une semi-comédie on va dire, assez longue comparée à mes Moments habituels...

Des délires, j'en ai vu sufisamment dans Stargate (Urgo, Wormhole X-treme, A corps perdu, etc.....) pour que le tien ait sa place dans un épisode.

Citation :

Pour cette fic, vous remercierez (ou irez taper sur, ça dépendra de votre opinion dessus) Ienpk

Alors, j'ai le chois entre me remercier ou me taper. Profond dilemme....

Je vais quand même me remercier, pas pour mon coté mégalo (bon, si quand même un peu) mais parce que j'aime beaucoup cette fic.

Merci Ienpk!

Malgré mon immense contribution à cette oeuvre (si, si), je trouve que si je le dis comme cela, ça sonne mieux (je ne sais pas pourquoi):

Merci Mara!!!

J'aime beaucoup, c'est franchement adorable, c'est très bien écrit, c'est très bien fait, on ne s'ennuit pas!

Citation :

Conclusion: Encore!

Je n'aurais pas dit mieux. Encore!

Merci l'enfanteuse !

Merci Ienpk !

Contente que mon idée déjantée ait fonctionné...
Vous n'avez pas idée à quel point ze zuis contente que ça plaise...

Citation :

Conclusion: Encore!

Citation :

Je n'aurais pas dit mieux. Encore!

Euuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh... Si une autre idée me vient un jour, et si j'ai le temps de la mettre en oeuvre, je me ferai un plaisir de vous l'écrire !

C'était vraiment génial !

L'idée est originele et la fic très bien écrite. Rien à redire à part : Continue !!!!!!

Merci bibi!!!

Raaah, vous me mettez tous la pression pour que je continue alors que... que... Je vous garantis rien !
Mais j'vais essayer.

Je vais pas être très originale,mais je me suis bien marrée a lire ta fic donc comme tout le monde mais en choeur(s'il vous plait):encore!^^

Citation :

je me suis bien marrée a lire ta fic

Yipee ! C'était le but

Comme je n'avais jamais donné dans le style de la comédie pure (en tout cas en fanfic) je ne sais pas si ça allait plaire ou pas...

Donc... Ben merci Atlantrice!

Citation :

tout le monde mais en choeur(s'il vous plait):encore!^^

Hey ! Je veux pas me faire taper si j'arrive pas à écrire une suite...
J'essaierai, mais ce sera pas de sitôt...

Géniale, j'ai adoré
Juste une chose à ajouter : une autre ! une autre !

Merci, merci, merci!

Et une grande nouvelle pour mes fans (ouhlalaa, ça sonne pas un peu grandiloquent ça? ), une suite est en cours d'écriture !!!
Et je devrais la poster avant la fin des vacances...

En attendant, pour l'écrire j'ai du reparcourir vite fait ma fic, que je n'avais pas vraiment relue, et je me rends compte que...

J'ai vraiment un esprit tordu sur les bords!

Je répète donc la grande nouvelle : Le diable en elle II à venir...

Voilà donc le nouveau chapitre de ma fic ! Après une suite non prévue, une suite dont j'avais une vague idée, et une suite promise pour avant la fin des vacances, eh bien la voici enfin !

La tonalité de ce chapitre est très différent du précédent. Même si le côté comique est toujours là, c'est aussi beaucoup plus psychologique (désolée, Mara reste fidèle à elle-même... Chassez le naturel... Il revient au galop!)

Mon avis sur ce chapitre reste partagé. L'idée que j'ai eue s'est révélée être beaucoup plus difficile à mettre en place que je ne pensais... Le résultat est aussi différent de mes attentes, je ne saurais dire si c'est mieux ou non, mais bon...

Ah, et j'ai aussi ajouté des noms aux "chapitres", ainsi le premier est appelé In thea veritas, et le second... Ben vous verrez!

Allez, trève de blabla, je vous laisse découvrir mon tout nouveau délire (même s'il est moins délire que le précédent...)



Pour une fois, l'ambiance était agréable sur Atlantis et cela réjouit Elizabeth. Il règnait une certaine euphorie du fait de la récente découverte de l'Orion. La plupart du personnel scientifique de la cité avait été réassigné aux réparations du vaisseau de guerre Ancien, et les découvertes faites de la technologie Ancienne les rendait plus qu'enthousiastes.
John et Rodney étaient particulièrement fiers de leur dernière trouvaille. Ils lui avaient fait faire une vraie visite guidée du vaisseau, se volant la parole à tour de rôle, lui rappelant vraiment deux petits garçons.
Les rapports d'étude du vaisseau tombaient en avalanche sur son bureau, depuis. Concernant les moteurs du vaisseau, ses équipements de vie, son système informatique... Même si elle avouait ne pas tout comprendre à leurs rapports, et oublier assez rapidement leur contenu, Elizabeth éprouvait tout de même un certain plaisir à lire ces rapports.

Cela lui faisait sans doute du bien de pouvoir penser à autre chose pendant la journée, d'avoir en permanence des gens très emballés, le sourire aux lèvres, les yeux pétillants.

Elle aurait bien aimé pouvoir emporter ces visages, cette chaleur autrement que dans sa seule mémoire dans ses quartiers, le soir, quand elle se retrouvait seule dans son lit et incapable de dormir.

Cela devait bien faire deux heures qu'elle se tournait et retournait dans tous les sens, à la recherche d'une position idéale pour trouver le sommeil. Seulement, ce dernier ne venait pas, et elle se retrouva à fixer le plafond d'un regard vide.
Depuis le projet Michael, elle avait énormément de mal à dormir. La tisane de Teyla avait fait effet, mais ses effets secondaires dérangeants l'avait contrainte à abandonner. Ses insomnies avaient continué, jusqu'à ce que Carson la fasse passer de force à l'infirmerie et lui prescrive des somnifères.

Elizabeth ne voulait pas les prendre. Le flacon était posé sur le lavabo de la salle de bains, mais elle n'y avait pas touché. Elle n'aimait pas le fait de devoir recourir à des médicaments pour trouver le sommeil, cela lui semblait immoral, malsain.
Mais il vint un moment où la frustration et l'envie de pouvoir juste sombrer dans une douce inconscience sont trop forts pour que l'on puisse penser à autre chose qu'à la meilleure façon d'arriver à ses fins.

Elizabeth poussa un grognement teinté de colère et de frustration, se leva de son lit, et s'avança à pas décidés mais résignés vers sa salle de bains. Elle alluma la lumière, grimaça devant le reflet que lui renvoyait sa glace, et attrapa le flacon de somnifères.
Doucement, elle l'ouvrit, et fit tomber un, puis deux comprimés dans sa main. Ils étaient d'un blanc pur, comme s'ils lui promettaient un doux repos.
Elle soupira, puis fit tomber un troisième comprimé dans sa main et referma le flacon. Elle attrapa un verre, le remplit d'eau du lavabo, et avala d'un coup les trois comprimés.

Elle revint vers son lit, se glissa sous les couvertures, ferma les yeux, et attendit que le sommeil vienne la chercher.
Elle sentit doucement son corps se détendre, les somnifères faire effet, et tomba dans une inconscience non pas douce, mais d'une froideur et d'un vide qu'elle ne remarqua même pas.



Pour être franche, elle ne s'attendait pas à se réveiller aussi en forme. Elle ouvrit les yeux, se leva brusquement, ses sens en alerte et sa sensibilité accrue.
À son grand étonnement, la pièce était totalement vide.
Elle écarquilla les yeux, chercha ses meubles du regard, ses affaires, ses cadres mais il n'y avait rien.
Ne comprenant rien, elle se leva doucement, et se rendit compte presque surprise que ses jambes supportaient parfaitement son poids, que sa tête ne tournait pas à cause de sa circulation.
Elle avança doucement, un peu apeurée, vers la porte de sa chambre. Elle était frustrée par le fait que sa radio ait aussi disparu, et qu'elle ne pouvait même pas demander des explications.

Une fois devant la porte, elle hésita quelques secondes avant de passer sa main devant les cristaux. Ce faisant, elle s'attendait presque à voir une scène de chaos.
Il n'en fut rien.
Surprise, elle sursauta, et recula brusquement lorsqu'elle se vit, blanche comme un linge, le regard vide qui la fixe d'un air complètement absent.
Elizabeth prit peur, recula encore plus rapidement, et finit par chanceler et tomber sur son lit.
La femme en face d'elle (elle-même, devrait elle dire) s'avança d'un pas flottant et se plaça devant elle. Sa longue robe blanche volait derrière elle, et accentuait cette impression irréelle et fantomatique. Se plaçant devant elle, son double la regarda, pencha légèrement la tête sur la droite, puis brusquement, son visage se fendit d'un sourire.

« Je t'ai fait peur hein ! »

Elizabeth était muette, toujours sous le choc, et se contentait d'observer son double d'un air effaré et stupéfait.
Son double la regarda d'un air exaspéré et presque condescendant, avant d'ajouter d'un air sur joué et ironique :
« Ben dis donc! Si t'es autant effrayée par toi-même, qu'est ce que ça doit être pour les autres... »

Devant l'attitude si décontractée qu'affichait son double, Elizabeth commença à comprendre, et répondit, d'un ton suspicieux :
« Lizzie... elle soupira. Je suis en train de rêver n'est ce pas?
- Mais non pas du tout! Lui répond son double d'un ton énergique. Teyla a glissé du Myoza dans ton café, et elle a demandé à Ronon et virer les meubles de ta chambre pour te jouer un mauvais tour... »
Elizabeth leva les yeux au ciel devant cette histoire rocambolesque pendant que Lizzie éclatait de rire.

Puis, d'un ton complètement gamin et enjoué, elle lui demanda :
« Alors? Je t'ai manqué hein?
- J'en suis pas si sûre... répondit Elizabeth
- Raaah, t'es pas drôle! Allez, détends toi... T'es dans un rêve! Pas la peine de rester aussi coincée que d'habitude...
- Et qu'est ce que tu fais là en fait...? demanda doucement Elizabeth, d'un ton méfiant mais amusé.
- Moi? Moi, je suis ton inconscient, et je pense qu'il est tout à fait normal que je me manifeste dans ton sommeil non? »

Son ton était si engagé et déterminé qu'il était sans appel. Lizzie prit Elizabeth par le bras, la leva de son lit, et déclara joyeusement :
« Le pyjama, c'est pas la meilleure tenue pour sortir! »
Pendant un quart de seconde, tout devint noir autour d'elles, puis, quand la lumière revint, Elizabeth était vêtue d'un pantalon en velours noir et d'une veste de survêtement zippée rose, dans la même matière.
Lizzie, quant à elle, arborait une jupe rouge, et un petit chemisier blanc. Elizabeth remarqua avec une certaine résignation les talons aiguilles rouge.
« Suis-moi, j'ai plein de choses à te montrer! »



Lizzie l'entraîna alors soudain vers la porte, et elles la franchirent toutes les deux.
Elizabeth fut surprise de remarquer qu'elle avait de nouveau sur elle son uniforme d'Atlantis : t-shirt noir, veste noire, pantalon noire, chaussures en cuir à talons.
La deuxième chose qu'elle remarqua, c'était qu'elle se trouvait dans son bureau, et que Caldwell était assis sur la chaise face à la sienne.
Sans réfléchir, Elizabeth s'avança alors vers son bureau et s'assit face à Caldwell, qui semblait fulminer. Lizzie resta dans l'encadrement de la porte et prit une pose qui lui rappela légèrement la décontraction de John. Elle s'installa face à lui, et Caldwell prit la parole :
« Je crois qu'il faut que l'on discute de ce qui s'est passé.
- Ecoutez Colonel... Commença-t-elle à répondre comme si elle avait parfaite connaissance des faits.
- En aucun cas un de mes hommes n'est responsable de cette agression.
- Vous n'en savez rien. Elle leva un sourcil. Seriez-vous en train de prétendre que cette jeune femme mente?
- Non, mais j'affirme qu'elle est traumatisée et perdue, et qu'elle a sans doute accusé le premier venu... Et comme mon équipage est rarement sur la cité, il est plus facile de...
- N'essayez même pas de faire de la psychologie, colonel, répondit-elle d'un ton ferme.
- Alors dans ce cas, j'aimerais que l'on arrête de traiter mon pilote comme s'il était coupable... Anderson est peut être impulsif, mais il n'est pas violent...
- Et c'est un très bon officier, je sais Steven. Et pour l'instant personne ne le considère comme...
- Aux yeux de tout le monde sur la cité il est déjà coupable, rétorqua Caldwell d'un ton sec. Je veux juste être sûr que...
- Ne vous inquiétez pas. Je ne crois encore personne coupable... Rappelez-vous que c'est mon avis qui compte ici. Et je compte bien mener cette enquête avec impartialité.
- Même si elle vous mène vers l'un des membres de votre expédition? Fit mine de demander Cadlwell, la voix teintée d'ironie.
- Steven, s'il vous plaît, répondit Elizabeth plus conciliante. Il y a déjà bien assez de tensions comme ça. Si en plus vous et moi n'arrivons plus à une entente, on avancera encore moins... Elle soupire, puis reprend d'une voix adoucie. Je ne vois vraiment pas pourquoi les deux équipes ne pourraient pas s'entendre... »

Après un silence, le Colonel se détendit légèrement, et répondit à son tour d'une voix plus calme :
« Si cette enquête est menée de façon équitable, alors je suis prêt à coopérer... Soyez convaincue que j'ai autant envie que vous de connaître la vérité sur cette affaire.
- Très bien, répliqua Elizabeth, visiblement soulagée. Merci Steven. »
Caldwell la regarda, sembla l'étudier un instant, puis hocha la tête, son visage empreint d'un certain respect. Il se leva puis quitta la pièce, sans remarquer Lizzie.



C'est en voyant cette dernière qu'Elizabeth reprit ses esprits, et, d'un ton légèrement confus, elle demanda à son double :
« Qu... Qu'est ce qui se passe... Je veux dire... Il ne s'est passé rien de tel sur Atlantis... Et pourtant... C'était comme si j'avais connaissance de tous les faits, comme si c'était réellement arrivé...
- Que veux tu que je te réponde? Ce sont tes rêves, c'est à toi de les interpréter... »
Elizabeth fixa Lizzie d'un air entendu. Son double haussa les épaules et demande, les yeux écarquillés :
« Quoi?
- Tu es mon inconscient, répondit Elizabeth d'un ton exaspéré.
- OK... Soupire son double, qui s'avance et s'installe sur la chaise qu'occupait Caldwell. Bon, laisse moi t'expliquer... »

Elizabeth regarda autour d'elle et remarque soudain que la salle de contrôle et celle de la porte étaient vides. Il n'y avait plus qu'elles.
« Tu vois... continue Lizzie. Je ne suis pas exactement ton inconscient. Je suis la partie « consciente » de ton inconscient. La partie qui remet en cause au fur et à mesure de la journée tes décisions, les pensées qui se succèdent dans ta tête... Par contre, je n'ai aucun contrôle réel sur tes rêves, parce que dans ce cas-là, on n'est pas vraiment dans la réalité...
- Freud t'aurait ri au nez pour cette théorie farfelue...répondit Elizabeth d'un ton amusé. Donc, ça se peut très bien qu'en fait tu n'es même pas là? Si le fait « d'être là » pour toi veuille vraiment dire quelque chose...
- Ah, comme j'ai dit, je ne peux pas vraiment expliquer ça, rétorqua Lizzie d'un ton amusé. Tu interprètes tes rêves comme tu le veux... Mais... Rappelle-toi que je sais quand même ce que tu veux... »
Lizzie termina sa phrase en ajoutant un clin d'oeil, et Elizabeth ne put s'empêcher de sourire, les souvenirs de la « journée myoza » lui revenant en tête.

« Alors tu ne peux pas m'expliquer pourquoi tu m'as fait ce numéro de la dame blanche tout à l'heure?
- Je sais pas, répondit Lizzie d'un ton léger. Tu as peur de la mort? De te voir en fantôme? D'être blanche, pâle, inerte et froide? »
Froide... se dit Elizabeth. C'est ce qu'elle devenait parfois, et c'est ce qu'elle avait peur de devenir définitivement. Un leader sans remords, sans regrets, sans sentiments... Une machine froide à commander, insensible aux décisions qu'elle prenait... Elle en était déjà arrivée à prendre des décisions qu'elle n'aurait jamais pensé prendre... Et si le prochain pas était l'indifférence totale face à ces décisions?

Lizzie la fixait d'un air légèrement teinté de mélancolie. Les deux femmes se regardèrent un instant, pendant une seconde de compréhension totale, de partage de pensées.
Cela n'étonna pas Elizabeth, mais Lizzie est la première à rompre le contact visuel. Elle arbora soudain un grand sourire et déclara d'un ton joyeux :
« Oh, allez... Pas de quoi rester mortifiée comme ça! Il faut que tu t'amuses un peu... Allez, viens avec moi, j'ai rendez-vous avec quelqu'un! »
Et avant même qu'Elizabeth ne put réagir, son double s'était déjà levée et s'avance vers son balcon.

Perplexe, mais intriguée, Elizabeth se leva à son tour, la suivit, puis se retrouva à ses côtés devant la porte du balcon.
Lizzie avait l'air toute excitée et Elizabeth lui adressa un regard interrogateur.
Elle reçut un simple : « Tu vas voir... » en guise de réponse, avant que la porte ne s'ouvrit devant elles.

Elizabeth n'en crut pas ses yeux. Devant elle se trouvait une salle qui avait l'air d'être de la cité, mais qui était entièrement décorée façon dîner romantique.
Elle remarqua les bougies, la lumière tamisée, les rideaux de soie rouge, la table joliment mise, les roses rouges dans un vase.
Un homme était assis à la table, visiblement bien habillé, mais il était dos à la porte, et Elizabeth n'arrivait pas à distinguer son visage.
Elle se demandait encore qui c'était alors que Lizzie s'exclama d'un ton joyeux et légèrement provoquant :
« Bonsoir Evan! »

Elizabeth s'arrêta net. Non, mais c'est quoi encore ce rêve..., se dit-elle.
Lizzie ne paraissait pas sentir son exaspération, elle s'avançait déjà d'un pas lent et langoureux vers la table. Le major Lorne se leva de sa chaise, lui prit la main, et y déposa un baiser.
Lizzie fit mine de rougir, pendant qu'Elizabeth levait les yeux au ciel.
Elle ne put s'empêcher de demander :
« D'accord... Qu'est ce qui se passe ici? »
Elle fut surprise de ne recevoir aucune réponse. Apparemment, le major Lorne ne l'entendait pas.
Ok... Alors cette fois c'est à mon tour de ne plus être là...

Elle tourna autour d'eux alors que Lorne aidait Lizzie à s'installer.
La scène paraissait tellement étrange qu'Elizabeth ne pouvait réprimer un sourire.
Jamais elle n'aurait imaginé ça. Dans la vraie vie, une telle chose n'arriverait jamais. Elle tournait autour d'eux, alors que les deux « tourtereaux » entamaient une joyeuse conversation.
Le sourire d'Elizabeth s'agrandissait de seconde en seconde, et lorsque les deux se lancèrent un regard légèrement confus et adorablement gêné, elle ne put s'empêcher d'éclater de rire, tant la scène lui paraissait invraisemblable.
Au moment où elle éclatait de rire, elle venait de se placer juste derrière Lorne et face à Lizzie, qui leva imperceptiblement les yeux vers elle et la fusilla du regard pendant une fraction de seconde.
Elizabeth comprit alors quelque chose.
À ce moment là, elle était ce que Lizzie avait été pour elle lorsqu'elle avait pris du Myoza.
Elle décida d'en profiter un peu.

« Alors, alors... Qu'est ce que c'est que cette fantaisie? Cette histoire de dîner est complètement ridicule... Qu'est ce que mon oh-incroyable subconscient essaie de me faire comprendre par là?... »
Ne voyant aucune réaction de la part de Lizzie, mais sachant qu'elle l'entendait, elle se dit que s'amuser un peu ne ferait pas de mal.
« Non, mais... C'est vrai quoi... Avoue que cette mise en scène est quand même légèrement ridicule... Si, et je dis bien SI j'étais intéressée par Lorne, tu crois vraiment que j'agirais comme dans cette parodie de dîner romantique... Ca fait longtemps que je lui aurait sauté dessus... »



La lumière s'éteignit tout d'un coup.
Quoi? C'est à cause de moi? pensa ironiquement Elizabeth.
« Alors dans ce cas, pourquoi est ce que tu n'a pas sauté sur John? »
La lumière revint d'un coup, et elles se trouvaient toujours dans la même pièce, toute trace du décor romantique disparue.
Elizabeth écarquilla les yeux devant ce que son double venait de lui dire. Devant son silence, cette dernière continua :
« Pffff... Allez ma belle, arrête de fantasmer et agis! T'inquiète pas hein, c'est tout à fait normal de désirer Le Lieutenant-Colonel John Sheppard, c'est un sacré morceau...
- Lizzie... commença Elizabeth.
- Non, mais, je plaisante pas hein! Franchement, devant un type comme ça, c'est quasi impossible de ne rien ressentir... T'as vu son corps? Ses yeux? Ses moues? Et la façon dont il joue de ses airs de petit garçon pour t'amadouer et le laisser aller faire joujou avec Rodney sur le continent ou autres... Elle continua d'une voix langoureuse et provocatrice. Et tout ce dont tu as envie, c'est de le faire taire en l'attrapant par ses cheveux magnifiquement décoiffés et en lui collant tes lèvres sur sa b...
- Oh, ça va hein !
- Hahaha... Son double éclata de rire... N'essaie même pas de nier ça ma belle, vu que c'est moi, d'une certaine façon, qui suis à l'origine de ces pensées...
- Oui, c'est toi, justement... répondit Elizabeth, d'un ton ferme et agacé.
- Mais, je suis toi... répond doucement Lizzie en lui adressant un clin d'oeil. Fais attention, à la vitesse à laquelle il fait des ravages sur les belles aliens de Pégase, il ne te restera pas une grande marge de manoeuvre avec lui...
- Ouais, ben justement, je ne m'abaisserai pas à leur niveau...
- Bah... C'est pas comme si tu lui sautais dessus pour son gène des Anciens non plus...
- D'accord, d'accord... Réplique Elizabeth en éclatant de rire. On va arrêter ça là, d'accord... C'est pas comme si cette conversation menait réellement quelque part... »

Elle soupira d'un air entendu, puis commença à se diriger vers la porte par laquelle elles étaient entrées.
La voix de Lizzie l'interrompit :
« Ah, non ma belle, c'est moi qui passe d'abord...
- Pourquoi, il y a un gros monstre derrière cette porte et tu vas m'en protéger?
- Très drôle... soupira Lizzie d'un ton exaspéré. »
Elle adressa un sourire ironique à son double, qui passa la main au dessus des cristaux.



En une fraction de seconde, Lizzie avait de nouveau changé de tenue. Elle était maintenant en jogging, un large pantalon bleu, et un débardeur noir.
Quand elle analysa ses alentours, Elizabeth se rendit compte qu'elle étaient dans la salle d'entraînement de la cité.
Au milieu de la salle de tenait Ronon, qui sourit lorsque Lizzie entra dans la pièce.
Elle le salua :
« Bonjour Ronon.
- Elizabeth. Prête pour une nouvelle séance d'entraînement?
- Seulement si je me suis améliorée depuis la dernière fois...
- On va voir ça... »

Lizzie lui sourit à nouveau et attrapa les deux bâtons, puis se plaça face à Ronon.
Il la considéra un instant, puis commença :
« Bon... On va voir si vous parez aussi bien que la dernière fois, ou si c'était un coup de chance...
- On va bien voir... »
Elizabeth aurait juré que Lizzie avait glissé un clin d'oeil au Satedan, qui n'en semblait pas surpris. Elle se déplaça jusqu'à la fenêtre de la salle de gym, qui laissait entrer une lumière tamisée et douce. Elle s'installa en tailleur à côté des affaires de son double, et les observa alors qu'ils commençaient l'entraînement.
À sa grande surprise, Lizzie se débrouillait bien mieux qu'elle ne le pensait.
Bon, d'accord, c'est clair que Ronon y va très gentiment... se dit-elle, mais elle ne pouvait s'empêcher de remarquer que son double arrivait relativement à parer tous les coups que Ronon tentait de lui porter.

L'entraînement continuait et le regard d'Elizabeth finit par se perdre dans le vague. Elle ne faisait plus attention à son double et à Ronon, ils devenaient doucement des ombres dansantes à ses yeux.
Elle trouvait la scène devant elle assez étrange. Elle avait eu de rares vraies conversations avec Ronon, alors pour un entraînement avec lui... Cependant, elle se demanda pourquoi cela ne lui avait jamais traversé l'esprit.
Le Satedan lui faisait-il peur? Elle secoua la tête à cette réponse quelque peu abracadabrante. Non, Ronon ne lui faisait pas peur, loin de là d'ailleurs, elle savait que cette carapace de brute n'était justement... Qu'une carapace.
Le rire de Lizzie à terre que Ronon était en train de relever la sortit de sa rêverie. Elle regarda ce qui lui semblait être encore une fois une étrange scène, et se dit qu'il faudrait peut être un jour qu'elle tente d'établir une vraie connexion avec le guerrier...
Lizzie arriva à sa hauteur, attrapa sa bouteille d'eau et se retourna vers Ronon. Toujours légèrement riante, elle lui dit d'un ton moqueur :
« Encore une fois c'était de la triche!
- Je ne triche pas, répondit Ronon en haussant les épaules. »
Elle regarda le guerrier d'un air amusé et haussa les sourcils.



Puis elle se retourna vers Elizabeth et lui dit :
« Pour répondre à ta grande question intérieure : Oui, tu devrais peut être tenter d'établir un contact avec Ronon, et non, il ne va pas te manger.
- J'ai jamais cru qu'il allait...
- Tu sais, il paraît un peu insociable comme ça, mais il n'a pas toujours été un runner... Il a sûrement eu une vie sociale...
- Oui, mais... Il est un peu un... Freelancer. Je ne sais pas trop à quoi m'attendre de sa part.
- Ca ne change rien au fait qu'il est beaucoup moins méchant que tu ne le penses! Déclara Lizzie en haussant les épaules. Et tu sais, il doit quand même avoir une certaine dose de respect pour toi, sinon il ne serait pas resté sur la cité...
- C'est aussi et surtout grâce à John qu'il est resté sur la cité...
- Ouais, mais aussi attractif et adorable que soit notre cher Colonel, et ce, même pour les hommes, tu crois vraiment qu'il serait resté ici si... Disons, Caldwell était à la tête de l'expédition? Ronon ne l'aurait pas aimé au premier abord, et John aurait eu beaucoup plus de mal à lui faire les yeux de chien battu qu'à toi...
- Ouais, c'est ça... »
Lizzie haussa les épaules d'un air complètement détaché.
Pendant leur conversation Elizabeth n'avait pas vraiment fait attention autour d'elle, et quand elle examina les environs Ronon n'était plus là.

Elizabeth poussa un long soupir bien audible avant de demander à son double d'un ton légèrement las :
« Et maintenant quoi?
- Je sais pas, à toi de voir... »
Lizzie arborait toujours ce sourire légèrement insolent et totalement agaçant. Elizabeth leva les yeux au ciel, et s'avança vers la porte par laquelle elles étaient rentrées.
« A ta place j'irais pas par là...
- Ah oui et pourquoi donc hein?
- Ah mais rien, rien, je te dis juste qu'il vaut mieux pas aller par là... »
Elizabeth haussa un sourcil d'un air exaspéré et dit :
« Bon, je dis qu'on va par là, alors on va par là. C'est bien à moi de décider non...? »
Puis, sans attendre de réponse de son double, elle passa la main devant les cristaux.

La porte s'ouvrit devant elle et une voix masculine retentit aussitôt :
« Elizabeth! Vous voilà enfin, ça fait 15 minutes que j'essaie de vous contacter par radio... »
Elizabeth était de nouveau dans son uniforme d'Atlantis, et elle se trouvait face à Rodney McKay.
Lizzie passa juste à côté d'elle et lui glissa à l'oreille :
« Je t'avais dit de ne pas ouvrir cette porte... »
Elizabeth lance un regard exaspéré mais furtif à son double, avant de se tourner vers Rodney :
« Oui, Rodney, qu'avez-vous trouvé? »

Elle fut un peu étonnée lorsqu'elle étudia plus attentivement le visage du scientifique. Il avait l'air encore plus fatigué que d'habitude, épuisé dirait-elle, même. Il avait également l'air... Dépité... C'était le seul mot qui lui venait à l'esprit, même s'il lui semblait tout de même un peu fort.
Le laboratoire était dans un désordre pas possible, et Elizabeth se demanda comment il pouvait toujours travailler là-dedans.
Quand il se mit à parler, Elizabeth trouva Rodney beaucoup plus éteint que d'habitude :
« Eh bien, j'ai fait deux-trois progrès... Je ne sais toujours pas ce que c'est, mais au moins, je sais ce que ce n'est pas... il s'arrêta un instant, puis continua. Déjà, ce n'est ni un générateur, ni un appareil de communication. Les signaux et les radiations qu'il émet ne sont d'aucune utilité dans ce domaine là... Par contre, je ne sais toujours pas ce que signifient ces données... »

Elizabeth observa l'appareil posé sur la table, au milieu des câbles et des écrans. Il était de forme heptagonale, et comportait sept touches, chacune étant de l'une des couleurs de l'arc-en-ciel. À ce moment là, les lumières verte et bleue clignotaient de façon intermittente. Comme avec Caldwell, elle se retrouve avec la mémoire d'évènements qui étaient arrivés... Enfin qui n'étaient pas arrivés justement...
Elle demanda à McKay :
« Rodney, êtes vous vraiment sûr que l'étudier ici ne présente aucun danger? C'est apparemment cet appareil qui a fait sauter les consoles de la salle de contrôle, et l'étudier ici...
- Ne vous inquiétez pas, répondit Rodney en secouant la tête. J'ai totalement isolé cette salle du reste de la cité, mes ordinateurs tournent en réseau local, pas de chance que ça sorte d'ici, croyez moi... Je sais ce que je fais, ajoute-t-il avec son éternel sourire satisfait.
- Je ne m'inquiète pas seulement pour les ordinateurs de la cité, mais pour vous Rodney... Vous êtes sûr que l'appareil n'est d'aucun danger pour l'organisme?
- Autant que Carson ait pu analyser les signaux, non. Mais c'est très gentil de votre part de vous soucier de moi Elizabeth, répondit-il avec ce même sourire. »

Elizabeth soupira, puis demanda :
« Où est Radek?
- Je lui ai dit d'aller se reposer, déclara Rodney d'un ton rapide.
- Et il a accepté? Demanda Elizabeth, légèrement incrédule.
- Non, en fait... J'ai dû... Utiliser des moyens un peu brusques, mais c'était pour son bien.
- Vous ne lui avez pas...
- Non! Non, bien sûr que non Elizabeth. J'ai quand même fait preuve d'un grand tact, vous savez... affirma-t-il, obtenant une légère grimace d'Eizabeth.
- Rodney... commença-t-elle du ton le plus conciliant qu'elle pouvait avoir. Je pense vraiment que vous devriez aller vous reposer, comme Radek...
- Mais non, pas du tout Elizabeth! Radek était sur ce truc depuis bien plus longtemps que moi... J'ai quand même, malgré mon incroyable génie, mis quelques heures à remettre les ordinateurs de la salle de contrôle en état... Ce qui est... Déjà pas mal...
- Rodney... soupira Elizabeth, levant les yeux au ciel.
- Non, Elizabeth, je vous jure que je fais d'énormes progrès! Je commence à trouver un rapport entre les signaux émis, les boutons sur lesquels on appuie et les lumières qui clignotent...
- Je croyais que vous m'aviez dit que ça ne présentait aucune logique...
- A première vue, non, commença Rodney d'un ton plus alerte, rapide et excité. Mais apparemment, il y a une sorte de séquence qui revient parfois, j'ai déjà remarqué quelque similitudes dans les schémas, je ne sais pas encore ce que ça veut dire, mais je suis à deux doigts de comprendre, il me faut juste établir quelques simulations en plus, trouver le modèle qui régit le fonctionnement de cet appareil, et je pourrais comprendre ce que c'est et vous expliquer à quoi il sert et pourquoi il a fait sauter tous les ordinateurs de la salle de contrôle au moment où le major Lorne a passé la porte avec... Vous voyez, c'est aussi simple que d'habitude, c'est encore à moi qu'incombe la lourde tâche de résoudre les énigmes, et de le faire avec brio bien sûr...
- Rodney... Je sais ce que vous essayez de faire... Mais ce n'est pas une raison pour vous tuer à la tâche... Ca devra bien faire 48 heures que vous êtes sur cet appareil, et vous n'avez quasiment rien découvert... Déjà, on ne sait même pas s'il est vraiment de facture Ancienne... Quelques heures de sommeil ne feront pas de grande différence... elle s'arrêta, voyant une expression blessée se peindre sur le visage de Rodney. Je ne dis pas que ce que vous faites ne sert à rien, loin de là... Mais là, la situation n'est pas critique, l'appareil, dans votre section de confinement ne risque pas de faire plus de dégâts, et il sera encore là demain... »

Rodney secoue la tête d'un air têtu, et débite d'un ton pressé :
« Non, vous ne comprenez pas Elizabeth, je suis à deux doigts de trouver la solution...
- Rodney, commença Elizabeth d'un ton ferme, est-ce que je dois vous ordonner de rejoindre vos quartiers et vous reposer? »
McKay tourne immédiatement sa tête vers elle, et lui adressa un regard légèrement blessé. L'expression d'Elizabeth s'adoucit et elle ajoute avec un doux sourire :
« Cela fait des heures que vous travaillez dessus... Rodney... Une pause ne vous fera pas de mal... Vous savez que cet appareil ne représente plus aucun danger pour l'instant. Et demain vous pourrez vous en occuper... Seulement plus ça va et plus vous êtes fatigué et vous n'arriverez à rien... Vous savez il faut aussi que vous preniez soin de vous... »
Rodney l'observa un moment et elle pouvait presque voir son cerveau peser le pour et le contre. Toujours un peu perplexe et réticent, il hocha cependant doucement la tête et se dirigea vers la sortie.
Elizabeth soupira alors que Lizzie réapparaissait dans son champ de vision.



Elle la regarda puis déclara d'un ton légèrement déçu :
« Tu sais, là on voit vraiment que je suis dans un rêve. Le Rodney McKay que je connais n'aurait jamais cédé aussi facilement. Il se serait sans doute mis à me sortir encore plus de blabla scientifique, et j'aurais alors dû recourir à la menace, voire à la force pour le sortir de ce labo...
- Et pourquoi pas simplement le laisser s'effondrer sur son labo? Comme ça au moins tu est sûre qu'il s'endormira, et qu'il se reposera... »
Elizabeth hausse un sourcil perplexe mais légèrement amusé :
« Tu as de ces solutions parfois toi... Entre virer John pour garder Lorne, jouer les femmes de pouvoir sexy pour que les hommes de la cité m'obéissent mieux, et laisser Rodney tomber d'épuisement, je ne sais pas ce qui est le plus bizarre, mais bon... Tu sais, j'ai quand même assez de respect pour Rodney pour ne pas le laisser se débrouiller et se faire du mal...
- Tu le maternes trop...
- Rodney a parfois besoin qu'on le protège de lui-même...
- Il faudrait justement qu'il apprenne à grandir un peu...
- Et ce n'est pas en le laissant se débrouiller dans son coin qu'on verra des changements dans son attitude...
- J'te faisais juste remarquer quelque chose...
- Rodney ne se rend pas compte qu'il a besoin de nous... Et c'est justement pour ça qu'il ne faut pas le laisser se débrouiller tout seul...
- Faudra quand même un jour que t'arrêtes de prendre sur toi pour le protéger...
- Oui, mais bon... Je ne vais pas laisser le meilleur scientifique d'Atlantis perturbé par ses problèmes émotionnels et existentiels... Elle s'arrêta un instant et ajouta d'un ton amusé. Je viens vraiment d'admettre qu'il était le meilleur scientifique de la cité...? »

Les deux femmes se regardèrent, affichèrent un sourire qui se changea en léger rire. Le silence se fit petit à petit, jusqu'à ce qu'Elizabeth le rompit.
« Ouais... Et, maintenant...? »
Lizzie haussa un sourcil et commença à tourner autour d'Elizabeth.
« Il te reste une chose à voir...
- Ah oui, laquelle?
- Tu m'as demandé quel est le sens de ce rêve... Eh ben, bien que tu ne te souviennes presque jamais de toutes les choses que je t'apprends lorsque tu rêves, je vais encore te faire la leçon, sans vraiment m'en lasser...
- Parce que je rêve toujours de toi?
- Quelle phrase flatteuse! Rétorqua Lizzie d'un ton léger tout en continuant de lui tourner autour. Un silence passa. Bon, oui, je viens souvent te rendre visite dans tes rêves, mais la plupart du temps tu ne t'en souviens pas... C'est pas marrant... A chaque fois tu apprends deux-trois trucs et dès que tu ouvres les yeux, Pouf, n'a plus, plus rien.
- Hey! C'est pas ma faute si le cerveau humain ne se souvient pas de tous les rêves qu'il fait...
- Oui, ben le tien, il ne s'en souvient d'aucun!
- Oh, ça va hein... »
Lizzie n'avait pas arrêté de lui tourner autour et rit de bon coeur tout en continuant. Elizabeth la regarda toujours avec un air amusé mais exaspéré, ça commence à être une habitude avec elle... se dit-elle.
Quand elle fut calme, Lizzie prit tout de suite un air plus sérieux et dit, tout en tournant autour d'elle:
« Trêve de plaisanterie. Il y a encore une chose que tu dois voir...
- Juste une question... Pourquoi est ce que tu me tournes autour depuis tout à l'heure... Ca me donne le tournis de te suivre...
- Mais Liz... commença Lizzie d'un ton lent. C'est peut être ça le but... »

Le visage de son double se fit de plus en plus vague, le décor autour d'elle se mit à tourner à une vitesse folle, et Elizabeth était complètement perdue. Les couleurs se fondaient les unes dans les autres, et elle perdait son équilibre. Elle ferma les yeux, mais cela ne lui servit à rien pour combattre la sensation de nausée qui montait en elle.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle se retrouva sur ce qui semblait être une autre planète. Elle tenta de comprendre ce qui se passait autour d'elle, mais fut entraînée dans l'action avant d'avoir pu saisir quoi ce que soit.
Quelqu'un venait de lui attraper brusquement la main, et l'entraînait dans une course folle, hurlant son nom et lui ordonnant de se dépêcher.
Il lui fallut deux secondes pour comprendre que c'était John.

Autour d'eux, c'était le chaos. Des coups de feu partaient dans tous les sens, et il semblait que le monde autour d'eux était devenu un enfer. John accélérait encore le pas, et elle faillit trébucher deux ou trois fois.
Il continua à courir, avant de l'entraîner derrière quelques rochers posés sur le sol, se réfugiant à couvert.
À bout de souffle, elle lui demanda :
« A quelle distance sommes-nous encore de la porte...
- A vue de nez, je dirais deux-trois kilomètres... »
Elizabeth soupira de dépit. Elle n'osait pas le lui dire, mais elle doutait du fait qu'elle arrive à tenir une telle distance à une telle vitesse. De plus, elle ne pouvait s'empêcher de penser aux autres.
La question fut sur ses lèvres avant même qu'elle put s'empêcher de la poser :
« Où sont les autres, John?
- S'ils ont eu notre chance, ils sont sans doute comme nous, en train de rejoindre la porte, répondit-il d'un air absent mais convaincu, ses yeux ne s'arrêtant pas de scruter les alentours, ses sens en alerte.
- J'espère qu'ils ont même eu plus de chance que nous... »
Elle continua à reprendre son souffle doucement, son corps encore traumatisé par le bruit des coups de feu, la course effrénée dans la forêt.
Elle ferma les yeux pendant quelques secondes, s'accordant quelques secondes de répit, car avec John elle se savait en sécurité, même brièvement.
Elle constata sa chance. Dans la mêlée, elle aurait pu se retrouver avec n'importe qui, mais heureusement elle s'était retrouvée avec John, la personne en qui elle avait le plus confiance pour sa protection.

Elle le regarda analyser les alentours, s'éloigner un peu d'elle, puis revenir.
Il porta la main à son holster, et lui tendit son neuf millimètres.
Elizabeth secoua doucement la tête, refusant l'arme, sachant très bien qu'il connaissait son dégoût pour elle, mais aussi qu'il ne lui donnerait pas le choix.
« Elizabeth. On n'a pas le temps. S'il m'arrive quelque chose, je veux être sûr que vous puissiez au moins vous défendre. »
Sa voix était assurée, son regard franc et insistant. Au moins me défendre, pensa ironiquement Elizabeth, sachant très bien que même avec une arme, elle ferait long feu.
Résignée, elle prit l'arme de ses mains, la tint fermement. John hocha la tête, puis dit d'un ton pressant :
« Il faut qu'on bouge à nouveau. Vous croyez que vous tiendrez une nouvelle course?
- Je sais pas... répondit Elizabeth en toute franchise. Mais je crois que l'on a pas vraiment le choix... »
John lui adressa un regard teinté d'excuses, lui prend la main, et commença à l'entraîner.
Elle entendit de façon lointaine sa voix murmurer : « Venez! », et tout s'accéléra à nouveau autour d'elle, la seule sensation lui restant était celle de ses jambes qui tentent de suivre la cadence infernale imposée par John.

Elle ne savait pas depuis combien de temps ils courraient, mais elle entendit distinctement John hurler : « A terre! ». Elle s'était jetée par terre, sans réfléchir, son instinct répondant à la voix de son ami.
Les coups de feux fusèrent autour d'eux, et la voix de John résonna à nouveau dans ses oreilles :
« Il faut qu'on se mette à couvert! Rampez vers ces arbres, là-bas! »
Toujours par instinct, Elizabeth commença à faire exactement ce que John lui ordonnait. Elle était presque arrivée à l'arbre, et il lui fallait se relever légèrement pour les derniers mètres, quand elle entendit John hurler, puis se sentit plaquée au sol.
Paniquée, mais étrangement lucide, elle se mit à couvert dans un trou sous les arbres, entraînant John avec elle.

La première chose qu'elle remarqua, c'était qu'il était étrangement immobile.
Puis, la vue d'une tache sombre sur sa veste manqua de la faire sombrer dans une crise de pure panique.
Rassemblant ce qui lui restait de bon sens, elle pressa ses mains contre la poitrine de Sheppard, tentant de stopper l'hémorragie.
Elle ne savait plus ce qui se passait autour d'elle, elle ne savait plus si leurs poursuivants les avaient suivis ou même s'ils étaient juste derrière elle, de toute façon cela ne l'intéressait plus.
Tout ce qu'elle pouvait voir, c'était le regard vitreux du colonel qui gémissait de douleur.

Elle eut du mal à reconnaître sa propre voix parler à John :
« John, John, regardez-moi... Mon dieu... John, s'il vous plaît, tenez bon, on va s'en sortir... »
Ses mains glissèrent légèrement sur la veste du colonel, le sang coulant abondamment. Elle poussa un gémissement de désespoir, devant l'hémorragie qui ne voulait pas s'arrêter.
La voix du colonel parvint à ses oreilles, plus faible que jamais :
« Elizabeth... Partez... »
L'absurdité de ces propos mit quelques secondes à arriver à son cerveau.
« Quoi? Pas question! Et quoi encore... Non... John, restez avec moi, s'il vous plaît...
- Elizabeth... sa voix se fait plus insistante. Prenez mon P-90 et tirez-vous de là, bon sang... »
Elle manqua de rire devant la stupidité de ces propos :
« Et comment je fais? Comment je retrouve la porte? Comment j'échappe à tous nos poursuivants?
- Vous devez essayer... »
Sa phrase fut interrompue par une quinte de toux qui, Elizabeth le vit, lui déchirait les entrailles.

Sa voix sonnait comme un sanglot lorsqu'elle lui dit d'un ton plus doux :
« John... Je n'ai aucun moyen de me sortir d'ici toute seule... Je ne suis pas militaire, je n'y connais rien...
- Qu'est ce que vous en savez? Peut être que Pheobus pourrait réapparaître et vous transformer en Superwoman... »
Elizabeth soupira de dépit devant la tentative d'humour de Sheppard, mais ne peut s'empêcher de sourire.
Sheppard tenta de lui rendre son sourire, mais finit par grimacer de douleur, et ferma les yeux en geignant. Pendant quelques secondes il sembla se reposer, puis, comme il ne bougeait toujours pas, Elizabeth paniqua.

« John, non! Restez là... C'est pas vrai... Restez avec moi... elle lui tapota délicatement la joue de sa main ensanglantée. John... »
Sa main glissa le long sa joue pour s'arrêter sur son cou et prendre son pouls. Elle sentit une pulsation faible, si faible qu'elle avait peur que c'était une illusion...
Elle manqua de pleurer de soulagement lorsque John ouvrit faiblement les yeux.
D'un léger ton de reproche qu'elle ne voulait pas trop dramatique, elle lui demanda :
« Pourquoi est ce que vous devez toujours faire ça... Vous sacrifier pour les autres...
- Parce que quelqu'un doit le faire...
- Mais... elle abandonna son calme feint et laissa finalement s'échapper quelques larmes. Après que vous l'ayez fait... Qu'est ce qui arrive aux gens qui restent hein? Qu'est ce que je suis sensée faire sans vous maintenant?
- Et vous... répondit-il d'une voix faible, si faible qu'elle ne l'entendait presque plus. Qu'est ce qu'ils feraient sans vous... »
Sa voix s'échappa dans un murmure et ses yeux se fermèrent. Elizabeth paniqua à nouveau, tente de sentir son pouls mais ne perçut aucune vibration sous ses doigts.
Elle ne savait pas comment réagir. Elle ne trouvait plus sa voix, ses larmes refusaient de couler, tout ce qu'elle ressentait, c'était du vide. Elle n'entendait plus rien, ne sentait plus rien, et ne pouvait que voir le corps de Sheppard, son visage encadré par ses mains souillées de son sang...



Le temps semblait s'arrêter autour d'elle, lorsqu'une voix douce la sortit de sa sombre rêverie.
« Elizabeth... Elizabeth... Liz... »
Elle tourna la tête pour examiner ses alentours, pour se rendre compte avec étonnement qu'elle se retrouvait à son endroit de départ, cette sorte de clairière où leur course folle avait commencé. Elle regarda ses mains et se rendit compte qu'elles étaient totalement propres. Elle n'avait plus son uniforme sur le dos, mais portait de nouveau le pantalon de velours noir et la veste zippée rose qu'elle avait lorsqu'elle avait quitté sa chambre. Enfin, dans ce rêve... se dit-elle.
Lizzie se tenait devant elle, portant cette fois une sorte de longue robe blanche, avec par dessus une chemise en soie, légèrement transparente. Cela semblait être son accoutrement de « fantôme », mais elle avait l'air beaucoup moins spectrale sous la lumière du jour, voire même, beaucoup plus angélique.
Elles étaient maintenant au beau milieu d'une magnifique plaine ensoleillée où un léger vent soufflait. Encore sous le choc de ce qui venait de se passer, et parce que ses vêtements n'étaient sans doute pas adaptés à une telle sortie, Elizabeth se mit à frissonner et croisa les bras autour de sa poitrine pour tenter de se réchauffer.

Lizzie s'approcha d'elle et lui demanda d'une voix douce :
« Ca va? »
Elizabeth n'était pas énervée, mais devant l'absurdité de cette question, elle craqua :
« Est ce que ça va? Alors, alors... Attends... Je viens de vois mon commandant militaire, et soit dit en passant mon meilleur ami mourir devant moi, mes mains pleines de son sang, et en plus pour me protéger... Est ce que ça te met sur la voie...
- Liz...
- Non mais sans blague! C'était un vrai cauchemar ce truc... Tu m'as dit que je devais y apprendre quelque chose? Ben dis donc, j'ai l'impression que j'ai un inconscient sacrément déglingué...
- Elizabeth...
- Peut être qu'au final je suis vraiment folle, qui sait...
- Elizabeth, tu m'écoutes ou pas? »
Elizabeth adressa cette fois-ci un regard dur à son double. Lizzie soupira doucement et lui dit :
« Hey, ce n'était qu'un rêve... Comme tout ça d'ailleurs...
- Mais ça avait l'air si réel... »

Elle regarda le paysage autour d'elle, tout en tentant de calmer sa respiration. Lizzie l'observait sans dire un mot, la regardant d'un air concerné. Elle la fixa une seconde, et rassembla ses pensées. Légèrement perdue, elle se donna quelques secondes, avant de déclarer d'un ton catégorique et un peu froid :
« Sheppard est un idiot.
- Quoi? Demanda Lizzie, surprise.
- Toujours en train de penser que c'est à lui de sauver tout le monde... Et c'est moi qui vais libérer la cité de Kolya... Et c'est moi qui vais prendre la bombe atomique pour faire exploser la ruche... Et c'est moi qui vais manquer de me faire cuire par un Soleil pour aller détruire le virus qui parasite Dédale...
- Hey! Mais sans tout ça, tu serais morte!
- Mais je sais! S'exclama nerveusement Elizabeth. C'est juste que je passe mon temps à m'inquiéter, et 70% du temps c'est de la faute de John...
- Je présume que les 30% restants sont pour Rodney... ajouta Lizzie avec un clin d'oeil. Et puis... C'est pas comme s'il ne t'avait pas prévenue avant que tu le mettes au commandement du contingent militaire de la cité...
- Ouais... répondit Elizabeth en souriant et secouant la tête.
- Qu'est ce qu'il y a? demanda Lizzie quand elle vit qu'Elizabeth semblait perdue dans ses pensées.
- Hein? Répondit Elizabeth, légèrement perdue... Non, je pensais juste que... Enfin, je trouve que... J'ai l'impression que John se sous-estime beaucoup trop. Toujours prêt à jouer les héros et à vouloir se sacrifier... Parfois on a l'impression qu'il pense que sa mort n'aurait aucune conséquence sur ses amis... Il pense vraiment que personne ne le regretterait? »

Lizzie s'approcha d'elle, lui sourit et lui glissa à l'oreille :
« Ca me rappelle étrangement quelqu'un ça... »
Ne saisissant pas à quoi elle faisait allusion, Elizabeth la regarda d'un air étonné et demanda :
« De quoi est ce que tu parles?
- Qui est en permanence en train de penser que sa présence sur la cité n'est, au final, pas si importante que ça... Qu'elle est remplaçable parce qu'elle n'est que le leader et une linguiste à ses heures perdues... Qui pense que puisqu'elle n'a ni le gène ATA ni de grandes compétences scientifiques Atlantis pourrait très bien s'en sortir sans elle...
- De quoi est ce que tu me parles...
- Tu te sous-estimes tout comme tu trouves que John se sous-estime. Tu crois vraiment qu'Atlantis serait comme elle est maintenant si tu n'étais pas là? McKay n'aurait pas sa marge de manoeuvre, Teyla serait restée avec son peuple, Ronon ne serait jamais resté avec nous, John ne serait même pas commandant militaire de la cité!
- Si tu le dis... répondit Elizabeth d'un ton pas vraiment convaincu.
- Et tu es vraiment têtue comme une mule! Ajouta Lizzie en riant un peu.
- Parce que ça te surprend? Les deux femmes pouffèrent légèrement de rire. Le silence revint, et Elizabeth dit alors : Alors c'était ça ma leçon de la nuit?
- Tu en déduis ce que tu veux...
- D'accord... Enfin bon, comme si c'était pas assez évident... »

Elle regarda autour d'elle. Lizzie avait disparu.
« Lizzie? »
Aucune réponse. Une drôle de sensation l'envahit. Une sensation de tournis et de nausée, une fois de plus le paysage se mettait à tourner autour d'elle, et sa tête lui faisait un mal de chien. Le paysage autour d'elle se brouilla à nouveau, elle sentit ses jambes se dérober lentement sous son poids, et tout devint noir.

« Elizabeth... Elizabeth... »
Une voix familière résonna dans sa tête. Elle mit quelques secondes pour comprendre où elle était. Apparemment, elle était dans son lit, sous ses couvertures, prise dans une chaleur et une douceur qu'elle ne voulait pas quitter.
« Elizabeth... Réveillez-vous... »
La voix se fit plus insistante et finit de la tirer de son sommeil. Elle tenta d'ouvrir les yeux, mais les referma immédiatement à cause de la clarté de la pièce.
Après un effort, elle ouvrit à nouveau les yeux, tentant cette fois de se concentrer sur l'origine de la voix.
Quand elle fut capable de discerner les traits du visage de l'homme, elle se rendit compte que c'était Carson.
Elle murmura, la voix encore enrouée par le sommeil :
« Carson...
- Ah, Elizabeth, enfin vous émergez. On commençait à sérieusement s'inquiéter pour vous...
- P... Pourquoi? Demanda Elizabeth, encore perdue et endormie.
- Eh bien... Quand il est dix heures et demie et qu'un briefing devait commencer depuis quinze minutes et que vous n'êtes toujours pas là...
- Quoi? Il est dix heures et demie?
- Oui, et John et Rodney sont venus me chercher à l'infirmerie pour voir ce qu'il se passait...
- Ah. Répondit Elizabeth, souriant légèrement devant l'image mentale des deux « garçons » dans l'infirmerie en train de tirer Carson hors de son travail pour aller la chercher...
- Elizabeth... Ce n'est pas dans vos habitudes de dormir comme ça... Qu'est ce qui s'est passé...? »

Elizabeth lui répondit par un grognement qui le fit légèrement sourire. Elle rentra à nouveau son visage dans son oreiller, et, après ce qui sembla être un ultime effort, murmura d'un ton incertain :
« Somnifères... »
Carson soupira légèrement et puis, plaçant sa main sur l'épaule d'Elizabeth, lui demanda :
« Je m'en doutais... Combien de comprimés vous avez pris?
- Je sais plus... répondit Elizabeth d'une voix plus aiguë que d'ordinaire. Trois, je crois... »
Carson soupira à nouveau avec de déclarer d'un ton doux mais légèrement de reproche :
« Elizabeth... Je vous avais dit deux grand maximum... Pourquoi en avoir pris trois? Si votre but était de vous... »
Bizarrement, Elizabeth réagit tout de suite à cette phrase :
« Non, non! Carson, tout ce que je voulais, c'était être sûre de pouvoir bien dormir...
- Pour cela deux comprimés suffisaient...
- Oui, mais...dit Elizabeth d'un ton hésitant. Je voulais juste être sûre... »
Carson la regarda un instant d'un air concerné et rempli de tendresse, avant de lui glisser à l'oreille :
« La prochaine fois que je vous donne une dose à respecter, vous la respectez... Si vous commencez à laisser arriver des choses absurdes à vous-même, comment est-ce qu'on va s'en sortir? Vous avez fait une sacrée peur à John et Rodney vous savez, même si, au moment où vous les verrez, ils ne le montrerons pas une seule seconde... »

Elizabeth, mieux réveillée, observa Carson d'un regard légèrement suspicieux. Étrangement, les paroles du docteur lui rappelaient quelque chose, même si elle n'arrivait pas à voir quoi. Après une nuit de sommeil sans rêve, son esprit n'était pas exactement en forme...
Elle hocha la tête avec l'air le plus convaincu qu'elle pouvait fournir au réveil, avant de déclarer :
« Dans quinze minutes je suis dans la salle de réunion. Dites à John et à Rodney de m'y attendre. Et surtout, dites leur de ne pas s'inquiéter...
- Je ne leur dirai rien, bien évidemment, cela reste dans le cadre du secret médical, mais permettez-moi de vous dire qu'ils vont quand même me poser des questions...
- Eh bien comme vous l'avez dit, évoquez le secret médical... Elle ajouta ensuite d'un ton plus sérieux. Carson, je suis sérieuse, il ne faut pas qu'ils s'inquiètent pour moi...
- Elizabeth... Vous savez très bien que ça ne sera pas très facile...
- Carson. Rétorqua Elizabeth du ton de leader qu'elle utilisait souvent en temps de crise. Vous êtes un médecin, votre travail est aussi de rassurer les gens, alors, s'il vous plaît, débrouillez-vous, mais faites qu'il ne s'inquiètent pas pour moi. Je ferai le reste tout à l'heure. »
Beckett la fixe un moment d'un air de reproche puis soupire et répondit d'un ton résigné :
« Très bien.
- Merci. »
Elle lui rendit le sourire le plus convaincu qu'elle avait. Elle espérait qu'il la croyait.

Alors qu'il quittait sa chambre, elle se leva de son lit et de posa quelques questions. Elle ne savait plus vraiment pourquoi elle avait dépassé la dose prescrite le soir d'avant. Elle était déjà sûre d'une chose : Je ne suis pas suicidaire..., le travail sur Atlantis lui plaisait trop pour qu'elle veuille le quitter d'une façon aussi stupide.
Peut être que c'était ce qu'elle avait dit à Carson... Qu'elle voulait juste bien dormir pour une fois... Ses nuits d'insomnie l'avaient tellement frustrée et agacée que ce geste inconsidéré était peut être dû au ras-le-bol, sans plus...
Elle s'approcha de son armoire, en sortit ses vêtements, puis de dirigea vers sa salle de bains pour une rapide toilette avant le début de la journée.
Une fois devant la porte de sa salle de bains, elle se rendit compte qu'elle était étrangement en forme et relativement de bonne humeur. Une pensée lui traversa alors la tête. Au moins, même si j'ai eu du mal à émerger, cette trop longue nuit m'a rendue bien en forme pour la journée...

Tu veux que je te dise...c'est génial.Vraiment.Je préfère le 2ème chapitre au premier,en fait,j'ai l'impression qu'il t'est venu plus naturellement,que tu l'as plus facilement couchée sur le papier;mais je me trompe peut être.
J'adore comment tu décris la psychologie "elizabethienne",et Lizzie me fait vraiment marrer.

Citation :

« Bonsoir Evan! »

Tu aurais vu la tête que j'ai faite lorsque j'ai lu ça,j'ai cru que je divaguais.
(hum,le petit major.... )

Citation :

« Alors dans ce cas, pourquoi est ce que tu n'a pas sauté sur John? »

Trèèès bonne question Comment elle fait pour se retenir de lui sauter dessus?Son self-control m'impressionne.A moins que la peur d'être rejetée,ou les conséquence la retienne?( )

Citation :

Et tout ce dont tu as envie, c'est de le faire taire en l'attrapant par ses cheveux magnifiquement décoiffés pour le faire taire en lui collant tes lèvres sur sa b...

Quand j'ai lu ça,j'ai pensé "la face cachée d'Elizabeth enfin dévoilée..."
PS:le fait de lire ta fic m'a étrangement rendue encore plus impatiente vis à vis d'un certain épisode qui se fait languir(il commence par "sun" et fini par "day" )

Citation :

Tu veux que je te dise...c'est génial.Vraiment.Je préfère le 2ème chapitre au premier,en fait,j'ai l'impression qu'il t'est venu plus naturellement,que tu l'as plus facilement couchée sur le papier;mais je me trompe peut être.

Wow, merci beaucoup! Ravie que ça te plaise!
En fait... Ben oui, tu te trompes, j'ai eu beaucouuuuuuuup plus de mal à écrire ce chapitre que le précédent. Pour le précédent, je me suis laissée emporter dans mon délire, alors que là... Là... J'ai du vraiment faire fonctionner mon petit cerveau.
Pareil pour le temps que j'ai mis à écrire : le précédent m'a pris une journée, alors que j'ai étalé l'écriture de celui-ci sur... Une semaine et demie je pense...

Sinon, MDR pour le reste de ton commentaire, j'adore. (oui, j'adore autant lire les commentaires des fics que les fics en elles-même )

Citation :

elle a demandé à Ronon et virer les meubles de ta chambre pour te jouer un mauvais tour...

Ronon, le déménageur attitré d'Atlantis....

Une idée, ça, la séance d'entrainement entre Ronon et Eliz... Ca change du Ronon habituel, même si je le reconnait mieux dans "Moments" qu'ici.

Mode inculte:

Citation :

In thea veritas

Citation :

In somniis veritas

Cela veut dire quoi (je sais, j'ai rien foutu en Latin, enfin, c'est bien du latin?)?

La vérité dans le thé?

La vérité dans le sommeil?

(J'essaye, au hasard)

Malgré (enfin, malgré....) le fait que tu parte sur un délire (c'est le concept de départ, non?), ta fic sonne incroyablement.... juste. La psychologie, les personnage ou même le déroulement de la fic, c'est plus vrai que nature.

Bravo

Tout d'abord, merci, merci Ienpk pour ton commentaire.

Tu as fait du latin? Et tu n'as rien foutu en latin! Han c'est pas beau çaaaaaa (dixit l'ancienne latiniste et fière de l'être. nah )

Alors, en fait j'ai dérivé mes titres de l'expression In vino veritas => La vérité est dans le vin (le verbe "être" est sous-entendu dans la phrase latine ), et ça donne :
In thea veritas => La vérité est dans le thé (tu avais donc bon)
In somniis veritas => La vértié est dans les rêves (pour note : La vérité est dans le sommeil se serait dit In somno veritas)
Comment ça j'étale ma culture? J'ai bien dit "ancienne latiniste et fière de l'être, nan?"


J'annonce dès maintenant que j'ai une idée de suite qui s'appelle In vino veritas justement, mais... Comme les vacances touchent à sa fin, et qu'en fait mon idée de base et spoiler et que je veux toucher le plus de gens possible, ce sera pour... Après la diffusion Fr des zodes!

Citation :

La vérité est dans le sommeil se serait dit In somno veritas

J'ai entendu des rumeurs selon lesquels des latinistes auraient maitriser leurs cours mais je n'y ai pas cru.

Moi, en latin, je connais juste "Alea jacta est", "tu quoque, fili" (que j'attendais impatiamment quaud j'ai Jules César se faire hacher menu dans une série) et.... Ah oui... "Si vis pacem para bellus".

Citation :

In thea veritas => La vérité est dans le thé (tu avais donc bon)

Je suis le meilleur.

Citation :

In somniis veritas => La vértié est dans les rêves

Quel idiot!

Tant que l'on y est, As tu fais du grec?

Citation :

Après la diffusion Fr des zodes!

I will be patient (je voulais le dire en latin mais c'est tout ce que j'ai trouvé comme langue étrangère).

Citation :

J'ai entendu des rumeurs selon lesquels des latinistes auraient maitriser leurs cours mais je n'y ai pas cru.

MDR! Faut pas abuser non plus! Je me rappelle relativement bien des conjugaisons et des déclinaisons, mais pour les mots, j'ai cherché dans le dico hein...

Citation :

Tant que l'on y est, As tu fais du grec?

Nan, j'en ai pas fait, parce qu'on pouvait pas faire les deux en même temps dans mon lycée... Tu en as fait, toi?

Citation :

I will be patient (je voulais le dire en latin mais c'est tout ce que j'ai trouvé comme langue étrangère).

Patiens ero? (le dico à la main hein...)

J'aime beaucoup cette partie moins "comique" et plus psychologique. C'est drole en la lisant j'avais presque l'impression qu'elle incorporais des éléments existant uniquement dans nos fics.
d'ailleur yaneore ne sera pas content d'apprendre que son héros, anderson a fait...quoi d'ailleurs???

Citation :

Non, mais, je plaisante pas hein! Franchement, devant un type comme ça, c'est quasi impossible de ne rien ressentir... T'as vu son corps? Ses yeux? Ses moues? Et la façon dont il joue de ses airs de petit garçon pour t'amadouer et le laisser aller faire joujou avec Rodney sur le continent ou autres... Elle continua d'une voix langoureuse et provocatrice. Et tout ce dont tu as envie, c'est de le faire taire en l'attrapant par ses cheveux magnifiquement décoiffés pour le faire taire en lui collant tes lèvres sur sa b...

Qui te l'a dit? Tu est aussi dans MES rêves?!

Très bonne écriture et très agréable à lire. Un peu long sur McKay et sadique à souhait avec Sheppard (bienvenue au club niak niak niak!).

la suiiiiiiiite!