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| Celia | |
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Auteur | Message |
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Mara The Doctor's Companion
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| Sujet: Celia Mer 16 Aoû 2006 - 13:18 | |
| J'ai l'honneur d'inaugurer la section BSG! C'est géniaaaaaaal, j'adoooooore la série, youhouuuu ! *ahem* Bon, alors petite présentation : encore une fois, vous constaterez que cette fanfic n'est pas dans un format, disons, très "traditionnel". Elle met en scène le personnage de Celia Aldwin, qui est un peu ma projection dans l'univers BSG. Elle pose les questions que je me pose à propos du traitement des Cylons, de leur identité, et du fait qu'ils soient considérés comme de simples machines. C'est donc une fanfic accompagnée d'une réflexion un peu philosphique sur BSG. (série d'une intelligence rare sur ce point-là). J'ai apporté quelques corrections et fait quelques ajouts par rapport à la version publiée sur BSG-O, pour coller au plus près à l'univers, puisque je viens tout juste de finir de revoir la saison 1. j'ai également étoffé le personnage de Celia, en évoquant un peu plus son passé et sa vie sur le Cloud Nine. Cette fic se situe entre les épisodes 2.09 Flight of the Phoenix et 2.10 Pegasus. Elle s'incruste très bien entre ces deux épiosdes et (normalement!) ne présente aucune incohérence avec le 2.10. Attention aux spoilers donc. Et une fois de plus, je m'efface pour vous laisser découvrir ma fic. _______________________________________ PrologueCelia Aldwin marchait dans les jardins du Cloud Nine, le vaisseau le plus luxueux de la flotte. Elle aimait sentir le Soleil sur sa peau, même si elle savait parfaitement que ce n'était qu'une illusion. Caprica lui manquait. Sa planète lui manquait, sa maison et son jardin lui manquaient. Celia était une jeune femme qui approchait (un peu trop vite à son goût) de la trentaine, et était une psychologue émérite et respectée dans son domaine. Nombreux étaient ceux qui la considéraient comme une prodige, statut qu'elle avait du mal à accepter. Ou du moins, avant l'attaque. Maintenant, en ce temps de guerre, qui avait besoin d'un psychologue? Bon, en fait, en y réfléchissant, beaucoup trop de monde, voire même les trois-quarts des survivants, mais personne n'avait le temps pour se soucier de ça. De plus, Celia n'était plus sûre qu'elle serait compétente, elle même étant sous le traumatisme de la perte de sa planète. Lors de l'attaque des Cylons, Celia était sur le Cloud Nine, participant à une grande conférence sur la psychologie enfantine. Une nouvelle réunion était sur le point d'avoir lieu lorsqu'on avait annoncé l'attaque. Depuis, plus rien n'avait été normal. Elle vivait maintenant dans les quartiers qui lui avaient été assignés pour la conférence, c'était en quelque sorte sa nouvelle maison. Elle eût un sourire ironique à cette pensée. « Sa » maison. Une chambre de treize mètres carrés, avec rien de plus qu'un tableau, mauvaise copie d'un artiste qu'elle ne connaissait pas, comme décoration. Ses photos lui manquaient. La photo de son frère, celle où elle était avec sa meilleure amie, même celle de son chien. Mais la photo qui lui manquait le plus, c'était la photo de famille, avec ses parents, et son frère. Elle connaissait encore cette photo par coeur, et, si elle avait eu le talent, elle l'aurait redessinée pour la garder près d'elle. Son père souriait, tout en tenant sa mère par la taille, et elle, et son frère, qui n'avaient respectivement que six et huit ans, étaient assis devant leurs parents et littéralement morts de rire. Celia regrettait terriblement cette époque heureuse, loin de tout souci. Enfin, en apparence. Lucius Aldwin avait travaillé sur le projet Cylon. Son père faisait partie de ceux qui avaient crée ces machines. Ces mêmes machines qui venaient de les chasser de chez eux, et qui continuaient à les poursuivre dans leur fuite. À la fin de la première guerre contre les Cylons, lorsque les humains avaient finalement cru qu'ils étaient tranquilles, Lucius n'avait plus jamais été le même. Pendant la guerre, comme tous les scientifiques qui avaient travaillé sur le projet, il avait aidé à trouver des moyens de neutraliser les Cylons, mais après la guerre, on aurait dit qu'il portait un autre poids sur ses épaules. Enfin, c'est ce que sa mère lui avait dit. Celia étaient trop jeune pour avoir connu les Cylons pendant son enfance, mais elle avait toujours été intriguée par eux. Le jour de ses dix-huit ans, la veille de son entrée à l'université, Celia avait eu une conversation avec son père. Comme elle ne le reverrait pas avant des mois (ils habitaient sur Canceron, et elle irait faire ses études sur Caprica), elle lui demande pourquoi elle le sentait si accablé. Ils avaient passé toute la nuit à discuter, et elle en avait appris plus sur son père cette nuit-là que pendant les dix-huit années précédentes. Elle avait compris que, comme tous les scientifiques de son équipe, il se sentait coupable car sa création s'était retournée contre lui, et avait tué des êtres humains. Mais il y avait autre chose. Lucius pensait profondément qu'ils avaient une responsabilité envers les Cylons. Après tout, ils étaient quand même leurs enfants, le fruit de leur travail. Il était honteux d'avoir joué si facilement avec la vie, pour ensuite rejeter si férocement ce qu'il avait crée. « Nous n'aurions jamais dû faire ça. De quel droit avons-nous joué avec la vie? Ces... Ces êtres, que nous avons créés, ils se sont peut être retournés contre nous, mais, pour autant, avions-nous vraiment le droit de les détruire? Et renier ce que nous avons fait? » Celia n'oublierait jamais ces paroles. Elle savait très bien qu'elle manquait d'éléments, qu'elle n'avait jamais connu la guerre, seulement, depuis, elle n'a plus jamais entendu quelqu'un parler des Cylons comme s'ils étaient de simples boîtes de conserve sans ressentir un certain malaise. Le fait que les Cylons aient maintenant forme humaine rendait ses doutes encore plus persistants. Elle savait qu'à bord du Galactica, un lieutenant qui avait l'air de confiance s'était révélée être un Cylon, et elle savait également d'un source assez sûre (elle avait pas mal de contacts dans la flotte) qu'ils avaient une autre copie de ce Cylon emprisonnée depuis que l'autre avait été tuée. Depuis que la flotte savait que les Cylons pouvaient prendre forme humaine, un climat de suspicion s'était un peu installé. Bon, ce n'était pas vraiment une chasse aux sorcières, cependant, Celia avait remarqué que les gens avaient tendance à se refermer sur eux-mêmes. « Ce qui est la pire chose à faire », se disait son esprit de psychologue, « surtout dans cette situation de solitude ». Mais la peur avait pris le dessus, et, mis à part quelques rares personnes, Celia ne parlait pas à grand monde non plus. Elle savait qu'elle n'était pas un Cylon, au fond d'elle. Elle avait aussi appris que le lieutenant Valerii avait commencé à avoir des doutes à propos de sa propre identité, ce qu'elle n'avait jamais vécu. Et puis, quel intérêt à avoir un Cylon-psychologue, surtout en ces temps de guerre ou les gens avaient tendance à ne plus vouloir s'arrêter sur leurs problèmes personnels? Celia inspira un grand coup. L'air était respirable, mais on était loin de l'air pur qu'il y avait dans la maison de campagne de son enfance sur Canceron. Et surtout, le vent lui manquait. Les grandes bourrasques de vent sur Canceron, qui faisaient voler ses longs cheveux bruns, et les jeux en plein air avec son frère dans le jardin de la maison familiale. La grande piscine du jardin, dans laquelle son frère et elle adoraient plonger lorsqu'il faisait trop chaud. Elle se souvenait des grands éclats de rire de sa mère lorsqu'elle voyait ses deux enfants chéris s'amuser innocemment. Sa mère, Lana Aldwin, était morte deux mois avant l'attaque. Seulement, le jour de sa mort, Celia était sur Caprica en train de donner une conférence à l'université dans laquelle elle avait étudié. La nouvelle lui était parvenue rapidement, mais elle avait mis plus d'un jour à retourner sur Canceron. On lui avait dit que sa mère était morte dans son sommeil, en paix. Celia était relativement contente que sa mère soit partie de la sorte. Elle n'aurait pas voulu qu'elle meure sous les bombes nucléaires Cylon. Mais le fait de repenser à l'enterrement ramena à la surface d'autres souvenirs moins faciles. Son frère et elle avaient été forts lors de cette disparition tragique, ils étaient restés dignes, et il avait prononcé un hommage très émouvant. Seulement, à cause de leurs obligations, ils ne se voyaient que quelques fois par an. Et le dernier souvenir de son frère qu'elle garderait en mémoire datait de l'enterrement de sa mère. Elle se rappela Sean. Il avait deux ans de plus qu'elle, et travaillait en tant qu'ingénieur sur la chantier naval de la flotte, sur Scorpion. Elle n'avait pas vraiment de doute par rapport à son frère. Le chantier naval avait dû être une cible prioritaire pour les Cylons. Elle n'avait pas « senti » la mort de son frère, comme beaucoup de gens le disent, mais devant les faits, elle s'était résignée à croire que son frère était mort. Et aucun vaisseau venant directement de Scorpion ne faisait partie de la flotte. Ne voulant pas vivre avec un faux espoir, comme beaucoup encore le faisaient ici, elle accepta la perte de son frère, et continua de vivre sa vie. Quelle vie! Elle avait l'impression que sa vie n'avait plus de sens. Mis à part discuter avec quelques proches, et passer ses journées à essayer de tuer le temps, les journées n'étaient pas très excitantes. À part, bien sûr, les nombreuses alertes d'attaque Cylon, les ordres de bond PRL venant du Galactica, mais elle préférait encore l'ennui au danger. Elle continua sa promenade dans le jardin du Cloud Nine. Le Soleil brillait, mais en fait, il était cinq heures du matin. Celia en avait marre d'être enfermée dans sa cabine. Elle passait des heures, des journées dans sa cabine, elle commençait à en connaître les moindres détails, jusqu'au plus petit défaut dans le mur. Depuis quelques temps, elle sortait le plus souvent possible. Elle s'arrêtait très souvent au bar, et elle et le barman avaient fini par bien se connaître. Et puis, cela lui valait quelques privilèges, surtout lorsque les alcools du comptoir étaient sûrement les derniers que l'humanité possédait. Rex, le barman, était quelqu'un de très sympathique. Approchant de la quarantaine, elle avait appris qu'il était originaire de Tauron. Il n'avait pas de femme, ni d'enfant, mais travaillait sur le Cloud Nine depuis bientôt cinq ans. Celia aimait beaucoup discuter avec Rex. Sa position de barman lui permettait de discuter avec pas mal de gens haut placés, et il partageait avec Celia les quelques informations qu'il récupérait. Il parlait avec un petit accent chantant, et gardait un enthousiasme étonnant. Discuter avec lui se révélait être une vraie bouffée d'oxygène. Seulement, ce matin-là, le bar était vide, et Rex était sûrement encore endormi dans ses quartiers. Un banc se présenta, accueillant, « toujours le même en fait » se dit-elle, mais elle s'y assit et décida juste de profiter de ce moment de calme. Elle ferma les yeux, respira lentement, et se détendit, se disant qu'elle serait bien comme ça pour quelques minutes. Elle laissa son esprit vagabonder, et tenta d'oublier tout ce qu'il y avait autour d'elle. Ce n'était pas facile, des flashes de son ancienne vie lui apparaissaient, ainsi que des images de d'attaques Cylon. Mais après quelques secondes elle finit par réussir à tout oublier et son esprit plongea dans un gouffre sombre, mais salvateur. Elle était à deux doigts de s'endormir, mais fit un effort conscient pour revenir à elle. Quand elle rouvrit les yeux, il y avait une autre personne dans le jardin, une femme en l'occurrence. Cette femme portait un tailleur rouge bordeaux, elle avait des cheveux roux, portait des lunettes et avançait d'une démarche assurée. Celia n'en croyait pas ses yeux. Que faisait Laura Roslin, Présidente des colonies, debout dans le jardin du Cloud Nine à cinq heures du matin? |
| | | Haiyken Chat de synthèse
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| Sujet: Re: Celia Mer 16 Aoû 2006 - 13:44 | |
| Le prologue est très alléchant ! On a envie de savoir ce que faisait Laura Roslin, Présidente des colonies, debout dans le jardin du Cloud Nine à cinq heures du matin !!! J'aime beaucoup l'idée de suivre ce personnage sans réelle implication dans l'histoire de BSG (au niveau de l'intrigue de la série je veux dire). Sa va apporter un nouveau regard sur cet univers apocalyptique, et c'est intéressant. J'ai hâte que tu publies la suite ! |
| | | Répli Will be back soon
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| Sujet: Re: Celia Mer 16 Aoû 2006 - 13:47 | |
| Eh bien je peux déjà te dire que c'est très intéressant. Déjà tu as réussi à créer un vrai personnage avec une vraie personnalité et un vrai passé. L'histoire est très fidèle à la série, c'est très bien écrit, fluide, détaillé, c'est excellent. J'ai pas grand chose à dire pour le moment j'ai hate de lire la suite. J'espère qu'on verra Sharon. Continue ! C'est très bien ! |
| | | Mara The Doctor's Companion
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| Sujet: Re: Celia Mer 16 Aoû 2006 - 14:26 | |
| Merci pour vos commentaires, ça fait super plaisir ! Pour répondre à ta question Haiyken, tu vas voir que ce que fait Roslin n'est pas si excitant que ça... Voilà donc la première partie, avec des modifications minimes par rapport à la version BSG-O. Cette fois, le dialogue est privilégié. ___________________________________________ Partie I : LauraSans vraiment vouloir s'en vanter, Celia n'était pas très impressionnée par la Présidente, car elle l'avait déjà rencontrée. En effet, Roslin avait connu son père, à l'époque où elle était Secrétaire à l'éducation. Son père faisait partie d'une commission qui avait pour but d'adapter l'enseignement de l'histoire au collège, en particulier la période concernant les Cylons. À l'époque, Celia entamait sa deuxième année de psychologie. Elle avait suivi l'actualité, avant de pouvoir elle-même participer à une conférence qui donnait les conclusions de l'étude. Son père étant présent, il l'avait présentée à la Secrétaire, et Celia avait eu l'occasion de s'entretenir quelques minutes avec elle. Bien sûr, la conversation était restée très formelle, Celia expliquant à la Secrétaire son désir de se spécialiser dans la psychologie enfantine, et Roslin lui avait promis qu'elle garderait son nom en tête. Celia avait alors continué ses études, et n'avait plus jamais revu celle qui deviendrait la Présidente des colonies, jusqu'à l'attaque. C'est lors de la soirée du Colonial day qu'elle avait pu la revoir, puisqu'elle résidait sur le Cloud Nine. Lors de cette soirée, Celia avait également eu l'occasion de voir en chair et en os le Commandant Adama, ainsi que le vice-président Baltar, fraîchement élu. Comme elle l'avait dit, Roslin s'était souvenue d'elle, s'étonnant un peu de la voir ici. Elles avaient discuté rapidement de leur « vie » d'après l'attaque, mais depuis, elle n'avait pas revu la Présidente. Laura la remarqua et s'avança vers elle, en souriant. « Docteur Aldwin, quelle surprise de vous trouvez ici... - Je dois avouer qu'il en est de même pour moi, Madame la Présidente. » Roslin sourit, puis demanda : « Alors, Celia, nous n'avons pas vraiment eu l'occasion de discuter la dernière fois que nous nous sommes vues... Comment se passe votre nouvelle vie sur le Cloud Nine? - Eh bien... Déjà je me demande si on peut appeler ça une vie... elle regarda la Présidente. Ma vie a-t-elle toujours un sens? Je veux dire, pour certains, comme vous, ou les hommes et femmes du Galactica, il y a toujours un but, mais pour nous, les civils... En plus, dit-elle en souriant, qui a encore envie de parler à une psy maintenant? - Si vous croyez être inutile, vous êtes dans le faux. C'est encore loin d'être le cas... Et, pour être franche, je pense que pas mal de gens devraient venir vous parler. En ces temps de crise, tout le monde vit dans l'urgence, et il y a maintenant trop peu de temps consacré aux problèmes personnels... - Vous savez quoi, je suis totalement d'accord avec vous... Mais... elle secoua la tête, et soupira. Vous ne pouvez pas savoir à quel point je regrette ma vie d'avant. - Je crois que nous la regrettons tous, Celia. - Vous voulez peut-être vous asseoir, Madame... » Laura sourit et s'installa à côté de Celia, qui ne put s'empêcher de demander : « Pardonnez-moi ma curiosité, mais... Que fait la Présidente des colonies dans les jardins du Cloud Nine à cinq heures du matin? » Roslin la regarda d'un air intrigué, et répondit : « Pour être franche, je ne sais même pas quelle heure il est exactement... Mais... elle marqua un temps d'attente, je suis ici car j'avais besoin d'un peu d'air, et le Cloud Nine est le seul vaisseau de la flotte qui nous fait un peu oublier cette impression d'enfermement. - N'est-il pas imprudent pour la Présidente des colonies de se balader seule? - Ne croyez pas que je sois seule, répondit la Présidente en jetant un coup d'oeil au loin, mon escorte est là, quelque part... - Oh, dit Celia en regardant autour d'elle. Dans ce cas, je crois qu'il ne vaut mieux pas que je m'approche plus près de vous... » Roslin sourit. « Oh, et pour répondre à votre question, il est exactement cinq heures dix sept du matin, en tout cas, sur Caprica... Même si, ici, et en particulier sur ce vaisseau, l'heure qu'il est ne veut plus dire grand chose... On n'a plus de nuit, plus de jour, plus de Soleil. Sauf ici, donc, où il fait jour tout le temps. Les seuls repères qui ponctuent notre quotidien, ce sont les attaques des Cylons et les ordres du Galactica... - C'est un peu ce qui se passe pour moi. Je n'ai plus aucune idée de l'heure qu'il est. Ma vie n'est plus ponctuée par l'heure, elle est ponctuée par les évènements, qui s'ajoutent les uns après les autres. Par exemple, je sais que dans quarante-cinq minutes je dois me rendre sur le Galactica, et que juste après j'ai une conférence de presse sur le Colonial One. Je fais ce qu'on attend de moi, et j'attends le moment où plus personne ne m'attend pour dormir, sans me soucier de l'heure qu'il est. - Je comprends Madame, dit Celia en soupirant. Seulement vous, vous avez encore quelques chose à faire. La plupart des gens ici... Sur le Cloud Nine, ils se lèvent parce que c'est l'heure de se lever, et vont se coucher parce qu'apparemment, il est l'heure de se coucher. Et mis à part les alertes et les ordres du Galactica, rien ne vient déranger cette non-vie. » Il y eut un silence. Les deux femmes regardèrent ce qui semblait être l'horizon, puis Roslin demanda : « Pensez-vous vraiment que la vie n'a plus aucun sens? - Pour être franche, je n'en sais rien. Vous savez, parmi les civils, beaucoup n'ont pas encore tout à fait réalisé que leur vie n'était plus du tout celle qu'ils avaient avant. Que tout ce qui semblait donner sens à leur vie est parti pour toujours. D'ailleurs, moi non plus, je n'ai pas encore totalement réalisé. Pour l'instant, on peut dire que ça va encore relativement bien, mais je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour le moment où la vérité nous frappera en pleine face. J'ai peur des réactions à ce moment-là, j'ai peur du désespoir qui pourrait s'en suivre. » Les deux femmes se regardèrent. Celia eut un sourire amer, et continua : « Vous savez, beaucoup se demandent : « pouquoi eux? » Ils se demandent pourquoi ils ont survécu, ce qu'ils ont de plus que les milliards d'âmes qui ont péri sur les colonies. - Celia, pour l'instant nous vivons encore dans l'urgence, mais, si un jour, nous arrivions à trouver une planète sur laquelle reconstruire notre civilisation, voire même la Terre, à ce moment-là, chaque personne qui aura survécu aura son importance, car il ou elle sera l'un des derniers représentants de ce qui fut un jour les douze colonies de Kobol. - Ça ne répond pas vraiment à ma question : pourquoi eux? » Roslin soupira en secouant la tête : « Je n'en sais rien, elle se tourna vers Celia, puis ajouta. Vous savez, je n'ai pas si bien connu votre père que ça, et peut-être que vous n'allez pas me croire, mais, d'après le peu que je sais de lui, je pense qu'il aurait été fier de vous, de la manière dont vous prenez les choses. - Sans doute... Elle inspira un grand coup. Vous savez, je suis contente qu'il soit mort trois ans avant l'attaque. Je ne sais pas comment il aurait réagi s'il avait vu ses créations revenir pour tous nous anéantir. Et j'ose à peine imaginer s'il avait été parmi la flotte... S'il avait découvert que les Cylons avaient pris forme humaine... elle hésita, puis tenta sa chance. Il n'aurait pas été d'accord sur la manière dont sont traités ces prisonniers Cylons. » Roslin comprit le sous-entendu. Elle répondit : « Quoi que vous en pensiez, et quels que soient vos liens, ou votre histoire personnelle avec eux, n'oubliez jamais que ce ne sont que des machines. - Justement, excusez moi pour ça mais, Madame la Présidente, êtes-vous absolument sûre qu'ils ne sont que des machines? - Que voulez-vous dire par là? - Je sais, de source sûre, qu'il y a une autre copie du Cylon appelé Sharon Valerii à bord du Galactica. Et je sais aussi, qu'elle est enceinte. - Qu'est ce qui vous fait croire ça? Demanda la Présidente d'un ton tranchant. - Avec tout le respect que je vous dois, je crois que vous et moi savons très bien qu'à moins d'être sous une dictature, l'information est quasi impossible à contrôler. Tenir la presse en laisse ne suffira pas pour empêcher des rumeurs de ses propager... - Comme vous l'avez dit, ce ne sont que des rumeurs... - Certaines nous semblent plus fondées que d'autres et... Pour celle-ci en particulier, je suis persuadée qu'elle est vraie. Je le sais. - Alors pourquoi me poser la question? Si vous paraissez en savoir autant que moi... - Mais je ne vous ai posé aucune question, Madame la Présidente. Je tenais juste à vous faire remarquer que ces... « machines » comme vous les qualifiez, sont capables de donner la vie, et même, qu'il y apparemment interfécondité avec la race humaine. Cela ne fait-il pas d'elles plus que de simples machines? - Leurs actions restent déterminées par un programme, et elles n'ont pas de sentiments, juste un logiciel. - Et alors? Cela ne compte pas... Un philosophe dont j'ai oublié le nom disait que l'une des seules différences entre le vivant et la machine, c'était que le vivant pouvait se reproduire lui-même. Apparemment, les Cylons à forme humains sont capables d'une telle chose. - Celia, dit calmement Laura. Ce sont des machines. - Permettez-moi encore d'en douter, répondit Celia en secouant la tête. - Dans ce cas, Celia, que voulez-vous que l'on fasse? La voix de Roslin était calme, et son ton était doux, malgré tout. Que l'on tente de les intégrer à nous? Rappelez-vous, le Président Adar avait offert la capitulation des colonies, et les Cylons ne nous ont même pas répondu. - Ce n'est pas ce que j'ai dit. Les Cylons restent nos ennemis, je ne remets pas cela en question, et, en tant qu'ennemis, nous devrons sans aucun doute les détruire. Ce dont je doute par contre, c'est la manière dont on aborde ces ennemis. Et surtout les prisonniers. On les traite comme des machines, alors que, peut-être, il faudrait adopter une approche plus humaine. - Celia, ils ne sont pas humains, malgré tout ce que vous voudriez croire. Je n'ai pas dit qu'ils étaient humains non plus. Ce sont des Cylons. - Seulement, ils ont des sentiments, un libre arbitre. Sans doute est-ce le résultat d'un programme, mais après tout, le cerveau humain n'est qu'un ordinateur dont on n'a pas encore compris le fonctionnement... » Roslin fronça les sourcils, puis elle se leva, suivie par Celia. « Qu'attendez-vous de moi exactement, docteur Aldwin? Pourquoi cette conversation? » Celia adopta la démarche la plus directe possible, se disant que c'était la meilleure chose à faire. « Je voudrais parler au Cylon appelé Sharon Valerii. - Et pourquoi voulez-vous faire ça? - Écoutez, Madame la Présidente, il faut que je tente d'éclaircir quelques zones d'ombres. Mon père aurait voulu le faire, je vais le faire à sa place. De plus, je pense vraiment que vous auriez besoin d'une approche moins militaire avec le Cylon. Je ne pense pas me tromper, quand je dis que personne ne va jamais lui parler, à part pour lui poser des questions d'ordre tactique... - Et que voulez-vous faire? - Parler avec elle. Tenter de comprendre ses intentions. Vous ne lui faites pas confiance, n'est-ce-pas? Laissez-moi tenter de démêler le vrai du faux dans ce qu'elle dit. - Et comment serez-vous sûre qu'elle ne vous ment pas? - Parce que, que vous le croyiez ou non, mon expérience en tant que psychologue et mon implication personnelle dans l'affaire ne vont, non pas obscurcir mon jugement, mais le clarifier au contraire. Je vous ferai un rapport, peut être avec quelques recommandations. Mais vous n'aurez aucune raison de les suivre. Tout ce que je veux, Madame la Présidente, c'est présenter toute cette... affaire sous un autre jour... - Vous avez l'air bien sûre de vous, dit doucement Roslin. - Disons que je pense... Savoir ce que je fais.» En fait, elle n'était pas si sûre d'elle. Tout ce qu'elle faisait là, c'était de paraître la plus convaincante et la plus confiante possible. Roslin hocha la tête, et commença à marcher. Celia lui emboîta le pas. Après quelques secondes, Roslin déclara : « Je veux bien vous accorder ce droit. Même si je ne sais pas encore quoi en penser, ce que vous dites mérite d'être approfondi. Elle laissa son regard se perdre un moment dans le vide, puis continua. Il y a des choses que j'aimerais comprendre sur les Cylons... De plus, et vous avez de la chance, j'ai connu votre père, et je dois dire que je l'ai un peu admiré. Seulement... » Celia ne dit rien, se contentant de poser la question silencieusement. « Ce n'était pas vraiment moi qu'il fallait convaincre, Celia. Le prisonnier est à bord du Galactica, et son statut relève plus du militaire qu'autre chose. C'est le Commandant William Adama qu'il va falloir convaincre. - Mais... Vous, en tant que Présidente des Colonies, vous pouvez très bien le lui ordonner, non? - Techniquement parlant, oui, elle esquissa un sourire, mais je ne crois pas que lui ordonner une telle chose serait sage. Cependant, j'appuierai votre demande. - Et... Comment dois-je m'y prendre avec lui? - Je dois dire que c'est un sacré bonhomme. Je ne peux pas vous donner de conseil, il n'y a pas de comportement parfait avec lui. Vous allez devoir vous contenter d'être vous-même et de tenter de le convaincre. » Celia hocha la tête. « Juste une question... Je vous ai convaincue, Madame la Présidente? - Je vous dirai ça quand j'aurai votre rapport sur mon bureau. Et après avoir visionné l'entretien, bien sûr. - Très bien, répondit calmement Celia. Par contre.. euh... Comment je fais pour parler au Commandant Adama? L'avoir en ligne est quasiment impossible... - Comme je vous l'ai dit, je suis attendue sur le Galactica. Je pourrais vous faire monter à bord, et je demanderai au Commandant d'écouter votre requête. - Ah... euh... Très bien, répondit Celia. » Elle suivit donc la Présidente à travers le vaisseau, monta dans sa navette, et s'installa. Elle regarda dans le hublot, inspira à fond, en se demandant dans quoi elle venait de s'embarquer.
Dernière édition par le Jeu 17 Aoû 2006 - 13:38, édité 1 fois |
| | | Répli Will be back soon
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| Sujet: Re: Celia Mer 16 Aoû 2006 - 14:57 | |
| On va voir Sharon ! On va voir Sharon ! On va voir Sharon ! Youpi ! Youpi ! Youpi ! Bon ben c'est dans la continuité du début, c'est à dire que c'est très bien. C'est extrêmement intéressant la réaction des personnages par rapport au temps qui passe dans l'espace et le point de vue de Celia sur les cylons. Ce personnage est définitivement très bon. Reste maintenant à convaincre Adama. Ca promet ! Ma seule petite peur c'est que la réaction de Roslin par rapport à ce dossier ne colle pas avec la seconde moitié de la saison 2 (je sais que tu ne l'as pas vu... Ce qui est très dommage...). Enfin on verra... Continue ! J'attends la suite ! |
| | | Haiyken Chat de synthèse
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| Sujet: Re: Celia Mer 16 Aoû 2006 - 16:39 | |
| J'aime beaucoup l'interaction des deux personnages. On retrouve Roslin comme dans la série, un tentinet bornée, avec son avis tranché sur les Cylon et son dégout profond pour cette race. C'est très bien mis en scène, reste a voir si ça va bien s'emboiter dans la saison 2. Continue comme ça ! |
| | | Mara The Doctor's Companion
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| Sujet: Re: Celia Jeu 17 Aoû 2006 - 14:16 | |
| Merci pour vos com, les mecs! Pour la cohérence avec la fin de saison 2... J'suis désolée si ça sera pas bon, même si je compte rester focalisée sur Celia, je ne comptais pas prendre trop de risque sur ce côté... Enfin, on verra Après m'être battue avec une bonne partie de la matinée et avoir corrigé des idioties monstres de la version BSG-O, voilà la deuxième partie de ma fic... _____________________________________________ Partie II : WilliamCelia n'était jamais montée à bord d'un Battlestar. Et elle devait avouer que c'était bien plus impressionnant qu'elle ne l'avait imaginé. Elle suivait la Présidente, regardant de tous côtés, en faisant bien attention de ne pas se perdre. Quand ils arrivèrent dans cette salle avec toutes ces consoles, ces écrans de contrôle, Celia eut du mal à contenir son étonnement. Elle savait que les Battlestars étaient puissants, que c'étaient des vaisseaux beaucoup plus perfectionnés que les vaisseaux civils, mais tout de même... Elle trouvait cela extrêmement impressionnant. Le commandant Adama se tenait au centre de la salle, à côté du Colonel Tigh. Voyant la Présidente, Adama glissa quelques mots à son second et s'avança vers elle. « Cet homme dégage une présence incroyable » se dit Celia. S'il était vraiment contre son idée, elle aurait énormément de mal à le convaincre de la laisser parler au Cylon. Elle resta un peu en arrière, ne voulant pas imposer sa présence, mais elle devait aussi avouer que c'était la première fois qu'elle s'approchait si près d'Adama, et il était assez imposant. Roslin échangea quelques mots avec le Commandant, ce qui en fait dura de longues minutes. Celia ne savait plus trop où se mettre, et se contenta de se tenir comme une petite fille derrière sa mère. Elle regardait tout autour d'elle, remarquant quelques visages déjà vus au Colonial day, dont une jeune femme assise derrière l'une des consoles. Soudain, Roslin se tourna vers elle : « Commandant Adama, je vous présente le docteur Celia Aldwin. Elle réside à bord du Cloud Nine et est spécialiste en psychologie. Elle était là à la réception lors du Colonial day. - Je suis désolé, je crois que je ne me souviens plus de vous, dit Adama. - Ce n'est pas grave Commandant, après tout, je n'étais qu'une invitée de plus à cette fête, répondit Celia, d'une voix moins assurée qu'elle ne l'aurait cru. - En fait, le docteur Aldwin aurait une requête à vous présenter, Commandant, dit lentement Roslin. - Vraiment? Il se tourna vers Celia. Laquelle? » Malgré tout son stress, et aussi mal à l'aise qu'elle soit, Celia se dit qu'elle devait saisir sa chance. « Si vous voulez bien, Commandant, je ne préférerais pas vous la présenter ici, à cause de son caractère... Délicat, dirais-je. » Celia lança un regard semi-implorant à la Présidente, lui demandant de ne pas la laisser seule avec le Commandant. Après tout, bien qu'elle n'ait pas réussi à totalement convaincre Roslin, cette dernière lui avait bien dit qu'elle appuierait sa requête. Et certes, elle avait son expérience de psychologue pour convaincre Adama, seulement elle se rendit également compte que cela se suffirait sans doute pas. L'homme était extrêmement perspicace. Elle entendit pendant ce temps la voix du Commandant : « Très bien, allons dans mes quartiers, Colonel Tigh, vous prenez le contrôle. Docteur Aldwin. » Il regarda Celia puis commença à s'éloigner. Au grand soulagement de Celia, Roslin les suivait de près. Ils finirent par arriver dans les quartiers d'Adama, qui demanda alors : « Très bien, maintenant que nous sommes ici, dites-moi ce que vous voulez. » Celia prit une grande inspiration. Une fois de plus, elle se dit qu'être directe vaudrait mieux : « J'aimerais que vous me laissiez parler avec le Cylon appelé Sharon Valerii. » Elle regretta presque immédiatement ses mots, tellement elle était terrifiée par le regard qu'Adama lui lança. Roslin choisit alors ce moment pour intervenir. « Le docteur Aldwin sait que ce Cylon est à bord du Galactica. Elle sait également qu'elle est enceinte », dit-elle simplement, en fixant le Commandant. Cela parut suffire à Adama, ce qui étonna énormément Celia. Apparemment, Roslin savait parfaitement peser ses mots avec lui. « Pourquoi voulez-vous lui parler? Demanda brusquement Adama, se tournant vers Celia. - Je pense qu'il serait bon que quelqu'un essaie de comprendre ces Cylons à forme humaine. - Vous voulez essayer de la psychanalyser? Son expression était un mélange d'étonnement et d'incompréhension. - Non, juste lui poser quelques questions. Voir comment elle réagit. Voyez-vous... elle se lança. Je suis prête à parier que vous la traitez comme une machine, et je ne suis pas sûre qu'elle soit une simple machine. - C'est un Cylon docteur, elle n'est rien de plus qu'une machine. » Celia soupira. « Et c'est reparti pour un tour... » se dit-elle. « D'accord. Considérons que dans l'absolu que c'est une machine. Mais même si tout cela n'est que le résultat d'un programme, il n'empêche qu'ils se comportent comme des humains. Certains croient même qu'ils sont humains... Tout ce que je veux dire, c'est que même s'ils sont des machines, ils ne se considèrent pas comme telles. Vous n'obtiendrez pas grand chose en poussant quelqu'un vers quelque chose qu'il n'est pas, ou tout du moins qu'il ne pense pas être... - Madame la Présidente? Demanda Adama en se tournant vers Roslin. - Je pense que ce que dit le docteur Aldwin devrait être approfondi. Après tout, vous et moi avons très bien vu comment elle s'était comportée sur Kobol... Et, comme je vous l'ai dit, elle est persuadée d'aimer le lieutenant Agathon, ainsi que son enfant. Que ses sentiments soient vrais ou pas, le plus important là-dedans, c'est qu'elle est en persuadée. Nous nous en sommes servis, rappelez vous. Peut-être qu'il faudrait tenter de comprendre ce qu'elle croit penser... - Elle reste avant tout un Cylon, Madame la Présidente. Peut-être qu'elle est persuadée d'être plus que ça, mais elle reste avant tout une machine. Elle prétend le contraire, mais comment sait-elle qu'il n'y a pas encore un autre programme implanté en elle? - Commandant, elle a lancé un virus sur les Raiders. Je ne crois pas qu'elle l'aurait fait si elle n'avait pas bénéficié d'un libre arbitre. - On ne sait jamais avec les Cylons. Ils avaient peut-être un autre plan, qui sait... - Un plan qui inclurait la destruction gratuite de dizaines de raiders? - On ne sait jamais, répondit le Commandant, en assénant chaque mot et en fusillant du regard les deux femmes. - On ne risque rien à tenter de lui parler, répliqua Roslin en approchant un peu du bureau. Le docteur Aldwin ne connaît rien du Galactica, et presque rien de nos défenses, alors il n'y a rien à craindre. De plus, ce modèle a été conçu pour prendre la place d'un lieutenant de la flotte, donc je pense qu'elle sait déjà tout ce qui serait utile. Commandant, on ne perdra rien à tenter autre chose avec elle... Ne laissez pas votre histoire personnelle avec elle vous empêcher de considérer une autre possibilité... » Celia n'avait rien dit pendant cet échange intéressant. Elle s'était toujours demandé comment l'ancienne Secrétaire à l'éducation et le Commandant de la flotte coloniale avaient réussi à ne pas s'entretuer (« Quoique, c'était passé près... » se dit-elle en repensant à l'épisode Kobol). La voix du Commandant la sortit de sa rêverie. « Docteur Aldwin, qu'allez-vous faire exactement? - Lui parler, répondit-elle en se retournant vers Adama, lui poser quelques questions, tenter de voir ce qu'elle considère comme vrai ou faux. Je taperai également un rapport, avec mes conclusions et quelques conseils, elle regarda Roslin. Bien entendu, vous n'avez absolument pas à les suivre. Tout ce que je veux, c'est tenter d'introduire un autre point de vue ici. » Un long moment passa. Il y avait une tension dans la pièce, et si Celia avait eu quatre ans, elle se serait sûrement jetée dans les jupons de sa mère. « Très bien, déclara brusquement Adama. Vous pourrez aller lui parler. Mais pas avant d'être passée au détecteur Cylon. - Bien entendu, Commandant, pas de problème. » Celia ne savait pas s'il fallait se réjouir. Oui, elle avait obtenu son entretien, mais Adama n'avait pas l'air convaincu du tout. Le Commandant soupira, et s'installa derrière son bureau. Il s'adressa à Roslin : « Madame la Présidente, y avait-il autre chose dont je devais parler avec vous? - Non, ce sera tout Commandant, répondit Roslin avec un sourire. J'ai d'ailleurs une conférence de presse sur le Colonial One dans... elle chercha du regard une pendule dans le bureau. Exactement douze minutes. Donc, si vous voulez bien m'excuser, je vais partir avant d'être en retard... » Adama acquiesça, et Roslin quitta le bureau après un dernier sourire au Commandant puis à Celia. |
| | | Mara The Doctor's Companion
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| Sujet: Re: Celia Jeu 17 Aoû 2006 - 14:17 | |
| Celia, d'ailleurs, qui se demanda quoi faire maintenant, et dit maladroitement en esquissant un geste vers la porte : « Eh bien, Commandant, je pense que... - Restez un instant, docteur Aldwin, la coupa Adama. Asseyez-vous. » Celia s'installa dans la chaise face au bureau d'Adama, qui commença : « Très bien, maintenant que toutes les formalités sont réglées, j'aurais quelques questions à vous poser. - Bien entendu, Commandant. - D'abord, je connais la Présidente. Elle est aussi méfiante vis-à-vis des Cylons que je le suis. Alors comment est-ce que vous avez réussi à la convaincre? - Déjà... commença Celia en tentant de rassembler ses pensées, je ne crois pas l'avoir totalement convaincue. Seulement, la méfiance n'empêche pas une forme de curiosité. Je pense qu'il y a un côté en elle qui voudrait, autant que moi, comprendre les Cylons... »
Adama ne répondit rien, et se contenta de la regarder pendant un instant. Celia fit de son mieux pour soutenir son regard, jusqu'à ce que le Commandant demanda : « D'accord... Maintenant il est temps de jouer la carte de la franchise. Dites-moi vraiment ce qui motive votre demande. Et laissez tomber la partie Je veux présenter un point de vue différent »
Celia soupira discrètement. « Il est doué », pensa-t-elle. N'ayant pas le choix, elle commença : « Avez-vous déjà entendu parler du docteur Lucius Aldwin? - Je ne crois pas. - C'était mon père. Il a travaillé sur le projet Cylon, il y a un peu plus de quarante ans. Après la guerre contre les Cylons, il a montré qu'il avait... Une opinion bien particulière sur les Cylons. Il disait que quoiqu'on en dise, ils resteraient nos créations, et qu'il y avait bien un prix à payer pour avoir joué avec la vie, tout en voulant échapper aux conséquences. - Vous faites ça pour vous, pour votre père, donc... déclara Adama en reculant dans sa chaise. - Commandant, je crois que quoiqu'on en dise, presque tous nos actes sont dus à des motivations personnelles. Après tout, votre réserve par rapport à ma demande ne vient-elle pas en partie d'une histoire personnelle que vous auriez eu avec ce Cylon? »
Elle fit d'énormes efforts pour ne pas faire la grimace. Elle savait qu'elle venait de poser une questions délicate... Et pas forcément le bon genre de questions à poser au Commandant Adama. Mais une fois de plus sa curiosité l'avait emporté, et son instinct de psychologue lui soufflait cette possibilité. Après avoir entendu ce qu'avait dit Roslin sur les sentiments personnels d'Adama, elle s'était posé cette question Elle s'attendait presque à ce qu'il ne lui réponde pas, et qu'il la vire de son bureau. Malgré tout, elle mit toute sa volonté à soutenir le regard du Commandant lorsque celui-ci la fixa d'un air... Menaçant était un peu fort comme mot, mais elle trouvait cela assez approprié. Soudain, Adama baissa le regard, soupira et lui dit doucement : « Je ne répondrai pas à votre question, seulement... il la regarda fixement. Elle était un de mes pilotes. » Il avait une fois plus asséné chaque mot de la dernière phrase. Celia saisit à peu près ce qu'il voulait dire par là, et dit lentement en hochant la tête : « Je comprends. »
Ils se regardèrent pendant quelques secondes, puis Celia laissa échapper en soupirant : « D'accord, vous voulez savoir ce qui me motive vraiment? J'ai grandi avec un homme qui vivait avec un fardeau que je n'arriverais même pas à comprendre. Il était rongé par la culpabilité, mais pas seulement envers les humains, aussi envers ses propres créations. Maintenant qu'elles ont pris forme humaine, je ne sais pas comment il aurait réagi. Peut-être qu'il aurait dit qu'il serait temps d'accepter le prix à payer... - Docteur Aldwin, je ne pense pas que... - Pas la peine Monsieur, répondit-elle en se penchant vers la table. Je sais ce que vous allez me dire. Les Cylons sont nos ennemis, ils nous ont exterminés, nous devons nous défendre à tout prix. Celia sourit et secoua la tête. Je ne suis pas mon père, vous savez. J'ai été influencée par ses idées, certes, mais j'ai aussi assisté à l'holocauste. Moi non plus, je ne supporte pas l'idée d'avoir tout perdu. Et moi aussi, je pense qu'il faut qu'on se défende à tout prix. Seulement, je dis juste, que, si l'occasion se présente, comme ici, il serait dingue de ne pas tenter de comprendre ce qui nous a mené jusqu'ici. Je veux comprendre leurs intentions. Savoir ce qu'on a fait pour qu'ils pensent que nous méritons l'annihilation. »
Adama la regarda un instant, puis dit : « Je comprends ce que vous voulez faire, et je respecte vos intentions. Cependant, que tout cela soit clair, votre enquête et vos actions sont entièrement sous votre propre responsabilité. Et en aucun cas je ne serais tenu de respecter vos recommandations lorsque je prends mes décisions. - J'ai déjà dit que je ne m'y attendais pas. Même si je me permets quand même d'espérer qu'il changera un peu votre façon de voir les choses... »
Celia n'en dit pas plus, simplement car elle ne trouvait plus quoi dire. Il y eut un nouveau silence, pendant lequel Adama semblait réfléchir, en fixant un point dans le vide. Puis, il tourna de nouveau son regard vers elle, avant de déclarer : « Je vais demander à Baltar de tester votre échantillon en priorité. Mais le test va prendre environ dix heures... - Cela ne me pose aucun problème, répondit Celia. Cependant... ajouta-t-elle sur un ton hésitant, pendant ce laps de temps... Je fais quoi? - Aucune navette ne part du Galactica avant demain, et je ne vais pas en demander une juste pour vous. Je vous donne donc un accès limité au vaisseau, et vous repartirez demain. J'espère que vous pourrez parler au Cylon avant ce soir... En attendant... Vous pouvez peut-être aller à l'infirmerie, puisque vous êtes psy, allez rassurer les malades. »
Celia faillit sourire à ce semi-affront. Avant l'attaque, elle donnait de grandes conférences, son avis était considéré comme novateur et écouté et respecté par toutes les pointures du domaine. Et maintenant, on lui demandait d'aller jouer les psychiatres auprès de blessés? Enfin, il fallait dire que d'un côté d'elle regrettait aussi que son métier se résume à faire de grands discours dans de belles salles, et pas à réconforter les gens. Après tout, c'était pour ça qu'elle avait décidé de suivre des études de psychologie. Pour comprendre ce qui fait souffrir les gens, et pour essayer de les réconforter. Mais apparemment, les grandes salles, les lumières et les soirées bien habillées finissent par monter à la tête des gens, même des personnes les plus simples. Il était peut-être temps de réapprendre l'humilité, se dit-elle.
Le commandant commençait à se lever. Celia en fit de même, et suivit Adama par la porte. Il se retourna, et dit : « Je vais mettre une cabine dans les quartiers pour les invités à votre disposition. Vous pourrez vous y reposer dans la journée si vous voulez. - Très bien, merci Commandant. » Adama se tourna vers un soldat et lui ordonna : « Conduisez le docteur Aldwin dans les quartiers d'invités » Le jeune homme acquiesça, et Adama se tourna vers Celia : « Vous serez prévenue dès que Baltar en aura fini avec le test. En attendant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai un vaisseau à commander, dit-il avec un petit sourire. - Bien sûr Commandant... répondit Celia en souriant à son tour. Et merci, encore une fois » Adama hocha la tête et s'éloigna.
Celia, quant à elle, suivit le soldat à travers le vaisseau, qui lui paraissait toujours aussi grand. Arrivée aux quartiers des invités, il la laissa, s'effaça avec un signe de la tête, et elle se retrouva seule dans une petite chambre. Ce n'était pas le confort de sa cabine sur le Cloud Nine, mais ce n'était pas une mauvaise chose, au moins, c'était un endroit nouveau. Elle s'installa sur son lit quelques minutes, puis se demanda ce qu'elle allait faire de cette journée. Après tout, elle était sur un Battlestar, elle n'allait pas passer sa journée enfermée dans cette cabine triste et grise... Elle se leva, décida d'aller faire un tour. Que voulait dire Adama quand il avait parlé d'accès limité? Elle sourit à cette pensée, et se dit qu'après tout : « Tant que personne ne vient me dire de dégager de là, ça veut dire que j'ai le droit... »
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| | | Haiyken Chat de synthèse
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| Sujet: Re: Celia Ven 18 Aoû 2006 - 2:30 | |
| J'aime bien la suite de l'histoire. C'est intéressant et l'affrontement Celia/Bill est mouvementé. C'est assez bien tourné, mais je trouve qu'on ne ressent pas assez le caractère des personnages de la série (ici Adama et Roslin). Tu devrais un peu plus insister sur eux je pense. COntinue comme ça j'attend la suite avec impatience. - Citation :
- Vous pourrez y reposer dans la journée
Elle va mourir ? On dit "se reposer", pas "reposer" sinon ça veut dire qu'elle est décédée ! |
| | | Répli Will be back soon
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| Sujet: Re: Celia Ven 18 Aoû 2006 - 10:52 | |
| Très bien ! Pour ce qui est du caractère des personnages, cela me convient très bien, après tout ce n'est pas si simple car ce sont des personnages complexes mais je pense que tu t'en plutôt es bien sortie. Un chapitre très agréable. Je trouve quand même que l'aura que dégage Adama est bien retranscrite. Celia est très impressionnée par cet homme. J'attends la suite avec impatience car c'est toujours aussi intéressant. J'ai l'impression que comme Celia va se ballader sur le Galactica, qu'elle va être confrontée à plusieurs personnages. J'aimerai bien voir un échange avec Baltar, mais comme je sais que tu n'apprécies pas trop le personnage... Je trouve ça dommage... La suite ! La suite ! |
| | | Mara The Doctor's Companion
Nombre de messages : 1639 Age : 35 Localisation : Inside the Tardis
| Sujet: Re: Celia Ven 25 Aoû 2006 - 11:57 | |
| - Citation :
- Elle va mourir ? On dit "se reposer", pas "reposer" sinon ça veut dire qu'elle est décédée !
Olé! Pardon pour cette erreur, ça a été corrigé - Citation :
- J'ai l'impression que comme Celia va se ballader sur le Galactica, qu'elle va être confrontée à plusieurs personnages.
Repli, tu vas te rendre compte que tu avais vu juste... Pour ce chapitre, j'avais une idée en tête, mais ça s'est avéré être beaucoup plus long que prévu... J'ai donc décidé de le scinder en deux chapitres... L'histoire comportera donc au final un chapitre de plus ! En plus ça me fait tout bizarre de publier ça maintenant, parce que jusqu'à maintenant vous n'aviez eu droit qu'à des chapitres remaniés... Donc je sais pas si ça sera bien... Ou moins bien. Enfin, on verra. Voilà, je vous laisse découvrir la suite... _____________________________________________ Partie III : Psychologue?Cela faisait quinze minutes que Celia se promenait dans le Galactica, et elle s'avouait déjà presque perdue. Elle se rappelait avoir pris à gauche en sortant de sa cabine, puis à droite, puis avoir monté un petit escalier, et puis... En fait elle avait été tellement fascinée par le vaisseau qu'elle ne savait plus trop quels couloirs elle avait empruntés. « Enfin, j'ai le temps » se disait-elle, ça ne la dérangeait pas de se perdre dans le vaisseau, puisque de toute façon il y aurait toujours quelqu'un pour la raccompagner à ses quartiers. « Et puis, une dizaine d'heures à tuer, c'est pas mal... » Alors elle était là, à traîner dans les couloirs, passant à côté de gens qui ne faisaient même pas attention à elle. Cependant, elle, faisait attention à eux. Elle trouvait fascinant d'observer la dynamique de fonctionnement à bord d'un Battlestar, de voir que chaque soldat, chaque technicien, avait sa fonction à remplir, et contribuait à la sécurité de la flotte. Celia faisait partie des nombreux passagers de la flotte qui avaient regardé attentivement le documentaire de D'Anna Biers, et voir tout cela de ses propres yeux la fascinait. Elle continuait de marcher sans but, et elle finit par se rendre compte qu'elle était devant l'infirmerie. Elle sourit intérieurement en repensant à la remarque d'Adama. Elle y pénétra, se disant qu'après tout elle n'avait rien de mieux à faire. Le docteur Cottle était là. Il avait l'air en grande conversation avec une jeune fille assez petite, aux cheveux bouclés tirés en arrière. Celia était sûre qu'elle l'avait déjà vue quelque part. Au bout de quelques secondes de réflexion, elle se souvint du documentaire de Biers. C'était le pilote qui s'était dopé aux stimulants, ne supportant pas la pression. La conversation avait l'air de plus en plus animée. Soudain, la jeune fille hurla quelqu'un chose d'indistinct, puis se retourna et sortit de l'infirmerie presque en courant. Elle passa devant Celia, en la bousculant un peu, se retourna, murmura des mots d'excuse. Celia fut un peu surprise, et la regarda se précipiter dans le couloir, puis dispraître. Elle tourna alors son attention vers le docteur Cottle, qui était en train de noter quelque chose sur ses dossiers. Il leva la tête, l'aperçut, et après un signe de tête s'avança vers elle. « Je peux faire quelque chose pour vous? » Celia sourit, et répondit : « Pas pour moi. Je suis le docteur Celia Aldwin. - Aldwin, Aldwin... Ce nom me dit quelque chose... - Docteur en psychologie, diplômée de la faculté de Caprica City, conférence à bord du Cloud Nine... - Ah oui! Exactement. J'ai parcouru quelques uns de vos travaux, ils sont assez intéressants... Eh bien, je ne vous savais même pas parmi la flotte... - Comme je vous l'ai dit, j'étais en conférence à bord du Cloud Nine au moment de l'attaque. - Et que faites-vous ici, à bord du Galactica? » Celia se demanda si elle pouvait lui dire la vérité. Après tout, ni Adama ni la Présidente ne lui avaient donné de consignes par rapport à la confidentialité de sa petite « enquête ». Mais après réflexion, elle se dit qu'elle préférait garder le silence. Elle répondit alors de l'air le plus détaché qu'elle pouvait prendre : « Oh, vous savez... Le documentaire de Biers m'a vraiment intéressée. J'ai décidé de venir faire un tour ici... Intérêt professionnel bien sûr. Je voulais voir comment cette équipe fonctionne, comment notre flotte est protégée. - C'est assez loin de ce que vous faites habituellement. - La psychologie enfantine vous voulez dire? » Cottle hocha la tête. « Je ne crois pas que ce genre de travaux ait un intérêt désormais, répondit Celia avec un sourire. En tout cas pas à court terme. » Cottle eut un petit sourire. « Si vous ne trouvez plus vraiment d'intérêt dans vos travaux de recherche, on aurait besoin de quelqu'un comme vous ici. Pas mal de gens sont au bord de la crise de nerfs. - Par exemple cette jeune fille qui a failli me rentrer dedans? - Par exemple, oui... répondit Cottle après un silence. » Une infirmière arriva, et glissa quelques mots à l'oreille du médecin, qui n'avait visiblement pas le temps de faire la conversation. Celia décida qu'il valait mieux s'éclipser, et le laisser faire son travail. L'infirmière finit de parler, et le docteur répondit d'un hochement de tête. Il retourna son attention vers Celia, qui dit : « Docteur Cottle, je vois que vous êtes assez occupé. Je vais vous laisser tranquille. Ça aura été un plaisir de vous rencontrer. - Pour moi aussi docteur Aldwin. » Celia répondit d'un sourire, et commença à quitter la pièce. Elle entendit la voix du docteur derrière elle : « Et pour cette proposition de poste sur le Galactica... J'étais sérieux. » Elle s'arrêta un instant, puis continua à marcher sans se retourner. Une fois de nouveau dans les couloirs, Celia réfléchit à ce que Cottle venait de lui dire. Adama lui avait dit de retrouver un job de simple psy. Le doc venait de lui proposer un poste. Que faire? Malgré le fait qu'elle soit psychologue, Celia n'avait jamais donné aucune consultation. Sa carrière avait été extrêmement atypique. Du temps de son doctorat à la faculté de Caprica City, son professeur s'était pris d'affection pour elle, lui répétant souvent qu'elle possédait « des idées novatrices et un potentiel incroyable ». Elle devait avouer qu'elle s'en sentait fière. Le docteur Marshall Banks était l'un des spécialistes les plus anciens et les plus respectés de l'époque. Il l'avait très vite emmenée avec lui aux conférences, alors qu'elle s'attelait encore à rédiger sa thèse. Et il l'avait poussée à exposer ses propres idées juste après qu'elle ait obtenu son titre de Docteur. Elle avait connu les feux de la rampe très vite. Ses idées avaient été très vite approuvées, et elle était devenue « la petite prodige ». Celia était donc devenue dans une figure dans ce domaine, et sa vie de psychologue était loin de tout ce qu'elle avait pu imaginer. Le docteur Banks avait pris sa retraite un an et demi après l'arrivée de Celia sur la scène. Il s'était retiré sur Canceron, sa planète d'origine et aussi celle de Celia, ce qui leur avait donné un sujet de conversation de plus lorsqu'elle était son élève. D'après les dernières nouvelles qu'elle avait eues de lui, Banks était toujours vivant et se reposait tranquillement dans sa maison familiale, donnant des interviews de temps en temps. Enfin, avant l'attaque. Celia soupira. Elle n'avait pas revu son professeur depuis longtemps, et maintenant elle le regrettait. Elle aurait voulu qu'il soit là. Elle aurait voulu son avis sur tout cela. Car même si elle avait toujours conservé une certaine indépendance par rapport à ses idées, il n'empêche que Banks avait été un professeur génial et une sorte de mentor pour elle. Elle continua à avancer, tout en adressant une prière silencieuse aux Seigneurs de Kobol. Même si elle-même n'avait jamais été très croyante, elle savait que Banks croyait en eux, lui. Elle espérait que maintenant, si ces dieux existaient, ils prenaient bien soin de l'âme de cet homme formidable au charisme certain et à la bonne humeur contagieuse. Après quelques moments, elle se rendit compte qu'elle avait un peu tourné en rond, puisqu'elle se retrouva à un endroit près de sa cabine qu'elle reconnaissait. En regardant sa montre, elle se rendit compte qu'il n'était que 7h du matin, et qu'elle était debout depuis 4h50, sans avoir dormi une vraie nuit. Elle se dit qu'il valait mieux qu'elle soit reposée, et, après quelques hésitations, elle finit par regagner sa cabine. Une fois à l'intérieur, elle laissa échapper un long soupir. Plus que quelques heures et elle serait sans doute face au Cylon. Elle enleva sa veste et ses chaussures, garda son débardeur et son pantalon, et s'allongea sur le lit. Devait-elle préparer l'entretien? Elle ne savait pas trop, et après avoir réfléchi sans vraiment parvenir à quelque chose, elle se dit qu'elle improviserait, comme elle l'avait fait depuis ce matin. Ce fut sur cette pensée qu'elle s'endormit petit à petit, l'esprit épuisé.
Dernière édition par le Ven 25 Aoû 2006 - 11:58, édité 1 fois |
| | | Mara The Doctor's Companion
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| Sujet: Re: Celia Ven 25 Aoû 2006 - 11:57 | |
| Lorsqu'elle se réveilla, Celia se rendit compte qu'elle avait faim. Après tout, elle avait juste grignoté quelque chose vers 4h30, et depuis plus rien. Sa montre lui indiquait midi. Elle se demanda quoi faire. Appeler quelqu'un et demander qu'on lui apporte à manger? Elle secoua la tête à cette idée. Elle n'était pas à l'hôtel. Partir à la recherche d'un équivalent d'une cantine serait plus sage. Celia quitta son lit, se rhabilla rapidement, se recoiffa rapidement, et sortit de sa cabine. Comme plus tôt, sans savoir vraiment dans quelle direction aller, elle se contenta de marcher au hasard. Elle repassa dans des couloirs qu'elle avait vu, fit demi tour lorsqu'elle se retrouva dans l'allée qui menait à l'infirmerie, et, après dix minutes de marche à l'aveugle, elle se retrouve devant ce qui paraissait être le mess des officiers. Elle ne savait pas si elle était autorisée à y entrer. Cependant, elle reconnut un visage familier et se dit qu'une fois de plus, il valait mieux tenter sa chance.
La jeune fille qui avait failli lui renter dedans était assise à une table, seule. Celia s'approcha d'elle, et l'aborda : « Excusez-moi... Je suis une civile, à bord pour deux jours... Je me demandais... Est ce que je peux déjeuner ici? - Ouais, pas d'problème, prenez vous quelque chose, installez-vous. » Celia lui sourit, s'avança vers le self, pris attrapa un plateau et le remplit. Elle revint s'asseoir devant la jeune fille, et se présenta : « Docteur Celia Aldwin. - Lieutenant Kat, répondit-elle en hochant la tête. - Je pense... Que nous nous sommes déjà rencontrées. »
Kat laissa échapper un rire : « J'étais la pilote shootée dans le documentaire de Biers. Je crois que toute la flotte me connaît maintenant. - Il y a ça... Et vous avez failli me rentrer dedans ce matin à la porte de l'infirmerie, répondit Celia avec une grimace. - Oh... Excusez-moi encore pour tout à l'heure. J'étais... énervée. - À propos... De ce qui a été dit dans le documentaire? Demanda Celia. - Je le savais, asséna Kat en s'adossant dans sa chaise. La flotte entière me prend pour une shootée incapable de piloter... - Mais non, pas du tout. On a pu voir à quelle pression sont confrontés les pilotes... C'était... - Les gens n'en ont rien à faire, la coupa Kat. Tout ce qu'ils veulent bien retenir de moi maintenant, c'est que je suis une incapable, dont la courte carrière en tant que pilote s'arrêta parce qu'elle s'est shootée aux stimulants... - Ne dites pas ça... Tout le monde a le droit à ses moments de faiblesses... Le vôtre est juste arrivé au mauvais moment... - Oui, enfin... Kat secoua la tête en regardant Celia, puis laissa échapper un rire. Attendez, vous êtes civile? Vous arrivez comme ça, à l'infirmerie aujourd'hui, dans vos beaux vêtements... elle secoua de nouveau la tête. J'arrive pas à croire que le doc m'envoie une psy... - Ce n'est pas ce que vous croyez... - Ah oui? Z'êtes pas psy? »
La conversation commençait à mal tourner. Celia leva les yeux au ciel, et répondit en soupirant : « Je suis bien docteur en psychologie, mais croyez moi quand je ne suis pas ici parce que le docteur Cottle voulait vous envoyez un psy... - Et vous êtes là pour quoi...? répliqua Kat avec un air de défi. - Ça, je ne peux pas vous le dire, répondit Celia d'un ton doux. - Ouais, c'est ça. Bon, doc', si ça ne vous dérange pas, je vais vous laisser... - Mais je vous en prie. De toute façon vous allez bien vous rendre compte que je ne suis pas là pour vous quand vous vous lèverez et que je ne vous courirai pas après... »
Kat lui adressa un sourire un peu arrogant, puis se leva et quitta la table. Celia dit brusquement : « Ce n'est pas en tant que psy que je vous le dis, et ça vous fera une belle jambe mais... Vous revolerez. Croyez-y. » Les deux jeunes femmes se regardèrent. Celia haussa les sourcils, attendant une réaction. Kat répondit par un petit hochement de tête et quitta le mess.
Celia se retrouva seule à sa table. Cet échange avait été assez houleux, mais elle était contente qu'aucune d'elles n'ait eu à élever la voix. La dernière chose qu'elle voulait, c'était d'attirer l'attention sur elle. Elle resta donc là quelques minutes à continuer de manger. La nourriture était quand même beaucoup moins bonne que sur le Cloud Nine, mais elle se força tout de même à manger. Elle repensa à son court entretien avec Kat, et eut un sourire ironique. Ça confirmait bien ce qu'elle pensait, personne ne voulait d'une psy en ces temps-là. Toute ce qu'elle avait fait, c'était de tenter d'engager la conversation, et pourtant la réaction de Kat avait été assez vive. Celia n'avait pas envie de se forcer pour les autres. Elle aussi était humaine, elle aussi avait tout perdu. On attend d'un médecin, quel qu'il soit, de montrer une force de caractère et un pragmatisme constants. Elle ne se pensait pas capable de ça. À la limite, si elle avait été vraiment psy sur Caprica, elle aurait peut être envisagé de continuer ici, mais sa carrière n'avait rien à voir avec le métier de psychologue. Elle soupira. La proposition du docteur Cottle venait d'être gentiment rejetée.
Une fois son plateau fini, elle se demanda ce qu'elle allait faire. Elle ne n'avait plus trop envie de rentre en contact avec d'autres personnes. Bizarrement, en montant à bord, elle ne pensait pas qu'elle s'ennuierait à bord du Battlestar. Mais après tout, elle n'était pas à sa place sur le Galactica, et elle ne ferait que gêner si elle tentait quelque chose. Elle se dit alors qu'il valait mieux qu'elle retourne dans sa cabine pour le reste du temps à passer ici. Celia se leva, déposa son plateau et regagna ses quartiers, cette fois avec moins de difficulté que la fois précédente. Arrivée dans sa chambre, elle se rendit compte qu'elle était de nouveau fatiguée. Cela ne l'étonnait pas tant que ça, le nouveau train de vie sur le Cloud Nine lui permettait de se reposer quand elle le voulait. À chaque fois qu'elle avait un coup de pompe, elle faisait la sieste. Pourquoi se refuser un plaisir quand rien ne vous empêche d'en profiter?
Elle s'allongea sur son lit, et ferma les yeux. L'attente des résultats du test ne la rendait pas si impatiente qu'elle l'aurait cru. Elle se rendit aussi compte qu'elle ne pouvait supprimer ce petit sentiment d'angoisse par rapport au fait qu'elle pouvait être un Cylon. Même si elle continuait à être persuadée d'être humaine, elle ne put s'empêcher de frissonner à l'idée que toute sa vie puisse être un mensonge. Même si les Cylons n'étaient que des machines, elles réagissaient parfois de la même manière que les humains. Elle repensa à cette première copie de Sharon Valerii, qui ne savait pas qu'elle était un Cylon. La découverte de sa véritable identité avait dû la faire énormément souffrir. Celia n'arrivait pas à se placer dans sa position, elle n'y arriverait sans doute jamais, mais elle eut quand même une pensée pour cette petite. Le lit n'était pas aussi confortable que sur le Cloud Nine. « De toute façon, c'est un Battlestar, le Cloud Nine sera toujours plus confortable », pensa-t-elle avec un sourire ironique. Elle tenta de vider son esprit. La fatigue commença à l'emporter, et, malgré les doutes qui la hantaient encore, elle finit par s'endormir. |
| | | Répli Will be back soon
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| Sujet: Re: Celia Ven 25 Aoû 2006 - 13:33 | |
| J'ai une fanfic à continuer et aux moins 150 autres à finir de lire en priorité et portant je me suis jeté sur celle là dès que j'ai vu qu'il y a vait un nouveau chapitre. Et c'est toujours aussi agréable. Cette fois on a le droit au Dr Cottle et à Kat. Et j'adooooore le Dr Cottle, un gars super cool. Bon pas grand chose à dire d'autre à part que c'est bien et qu'il faut continuer en fait. Toujours aussi bien écrit. Les personnages sont plutôt bien respectés. Le passé et la personnalité de Celia sont développés. Du tout bon. La suite ! La suite ! |
| | | Haiyken Chat de synthèse
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| Sujet: Re: Celia Dim 27 Aoû 2006 - 1:15 | |
| Très bonne suite. J'adore le fait que tu explore au maximum le passé de ton personnage, et que tu l'explique de façon cohérente et surtout, très détaillée ! Les interactions avec les différents personnages de la série sont bien trouvés, et ça donne un autre regard sur eux a travers cette jeune femme qu'est Celia. Ton style est très bon, j'ai hâte de lire la suite, un peu plus longue pourquoi pas |
| | | Mara The Doctor's Companion
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| Sujet: Re: Celia Mar 29 Aoû 2006 - 0:51 | |
| Encore une fois, merci les mecs pour vos comz... Bon, alors encore le petit discours d'intro... Voilà la "seconde partie de ma troisième partie" . J'ai pris pas mal de risques là dessus, et m'attaque à un personnage que je ne maitrîse pas totalement... Donc, à vous de me dire si ça passe ou pas! Sans plus attendre, voilà la suite. _____________________________________________ Partie IV : GaiusCelia ouvrit lentement les yeux, encore endormie. Elle s'enfonça un peu dans son lit, et plongea la tête dans l'oreiller. Elle grogna légèrement, mais se rappela qu'il faudrait bien qu'elle se lève. Elle émergea lentement, se leva sans se brusquer, et ses yeux mirent quelques secondes à s'adapter à la lumière. Elle récupéra sa montre sur la petite table à côté du lit. 16h. Après quelques secondes où elle continuait à émerger, elle se rendit compte que les résultats de son test allaient bientôt tomber. Et la dernière chose qu'elle voulait faire, c'était d'arriver après qu'on l'ait appelée, et que l'on lui annonce le résultat avec un regard condescendant si elle était un Cylon. Quoique, si elle était un Cylon, ils serait arrivés dans sa cabine, et elle aurait passé le reste de son voyage dans une cellule. Elle se décida donc d'aller directement au laboratoire du vice-président Baltar, avant que les résultats ne tombent. Elle enfila ses chaussures, attacha ses cheveux qui commençaient à partir dans tous les sens, et quitta sa cabine en direction du laboratoire. Heureusement pour elle, elle savait exactement où il était, étant passé plusieurs fois à côté lorsqu'elle s'était presque perdue dans les couloirs du Galactica. Au bout de quelques minutes de marche dans le vaisseau, la porte du laboratoire se présenta devant elle. Elle frappa doucement, et sans attendre de réponse, entra. Elle le regretta presque instantanément. Le vice-président Baltar avait l'air très en colère contre... le mur en face de lui. Il le fusillait du regard et était debout, placé comme s'il était en train d'avoir une dispute. Le respect par rapport au titre de vice-président que Celia avait pour Gaius Baltar venait de s'effacer. Elle avait bien entendu des rumeurs selon lesquelles il était très bizarre comme bonhomme, cependant, elle se souvenait surtout du magnifique discours qu'il avait fait contre Tom Zarek le jour du Colonial day. Mais elle devait avouer que devant ce qu'elle voyait... Baltar était bien étrange... Celia se racla la gorge discrètement, pour signaler sa présence. Baltar sursauta légèrement en se tournant vers elle, et dit d'une voix hésitante : « Oh, euh... ah... Excusez-moi je ne vous ai pas entendue entrer... - Pas de mal, monsieur le vice-président.. Je suis le docteur Celia Aldwin. » Le nom ne sembla pas provoquer de réaction chez Baltar. Celia eut un sourire grimaçant, et ajouta : « C'est... mon échantillon de sang que vous êtes en train de tester... - Oh. Ah. Oui. Excusez-moi... J'avais la tête, un peu... Ailleurs. » Celia laissa échapper un rire nerveux, et Baltar poursuivit : « Aldwin, Aldwin... Alors vous êtes bien la fille de Lucius... - En effet, c'est bien moi. - Eh bien... Je dois avouer que votre père a bien souvent été une référence dans les travaux sur les Cylons... - N'exagérez pas... Il a fait partie de ces étudiants recrutés à travers les colonies pour participer à ce projet... - Ce qui fait de lui un génie! Si vous saviez combien de jeunes s'étaient portés volontaires pour ce « projet top secret... » - Si vous le dites, répondit Celia d'un ton peu convaincu. Enfin, quand on voit ce qu'ils ont fait de nous... Je ne trouve pas qu'on a de quoi être fiers... - C'est... C'est sûr... répondit-il en tournant le regard ailleurs. Vous avez bien raison... » « Quel étrange personnage », se dit Celia. Elle avait l'impression qu'il était à moitié là, avec elle, et qu'il essayait de se convaincre de ce qu'il disait. Elle hocha la tête avec un petit sourire, et changea vite de sujet : « Et sinon, pour mon test... Quand est ce que je vais savoir si je suis un Cylon ou pas? - Eh bien, vous arrivez au bon moment, parce que ça va être fini d'une seconde à l'autre... répondit Baltar avec un petit sourire. - Ah, très bien... Vous... êtes sûr que votre test est fiable? - Sûr à 100%, vous n'avez absolument rien à craindre, mademoiselle Aldwin... - Mais... Ce test... Il n'a pas... échoué, une fois? Demanda Celia, incertaine. - Docteur Aldwin... répondit Baltar avec un sourire, si vous voulez parlez du Cylon qui a tiré sur le Commandant, je peux vous assurer que... que le résultat donné était celui d'un test Beta, donc à améliorer... Depuis, mon test n'a connu aucune faille, aucune... ajouta-t-il en secouant énergiquement la tête. - Ah, je vois, répondit Celia en hochant la tête. Donc... si vous m'annoncez que je suis humaine, je peux en être sûre à 100%. - Exactement! Répondit Baltar avec un geste ample du bras et un grand sourire. » Celia répondit par un grand sourire, même si pas très enthousiaste. Elle devait avouer que Baltar, à cause de son attitude, ne lui inspirait pas vraiment confiance... Il avait l'air... Comme trop enthousiaste,comme s'il tentait de se convaincre lui-même. « Cet homme cache quelque chose... » se dit-elle, même si elle ne pouvait pas trouver quoi exactement. Elle savait que c'était par son système que les Cylons avaient réussi à pirater les défenses des colonies. Sachant cela... Elle s'attendait à voir un homme, un peu moins... lumineux. « Pas que Baltar soit particulièrement lumineux », se dit-elle, mais l'homme était beaucoup moins sombre que ce à quoi elle s'attendait. Il était aussi comme ça lors du Colonial day, mais elle pensait que c'était à cause de l'euphorie liée à son élection. Mais là... Il n'avait rien à voir avec son père. Lucius avait toujours été rongé par la culpabilité, et sa personnalité était bien sombre, et très torturée. Baltar était différent. Il avait l'air... Absent. Bon, d'accord, son implication était beaucoup plus indirecte que celle de Lucius, mais quand même... Il n'y avait aucune trace de culpabilité en lui. C'était comme si... Comme s'il avait quelque chose d'amplement plus important à quoi penser. « Définitivement bizarre, ce homme », pensa-t-elle, « comme si... » Un bip venant de l'ordinateur de Baltar interrompit ses pensées. Poussée par la curiosité, plus que par l'impatience, elle se plaça directement derrière l'écran d'ordinateur. Une multitude de petits carrés verts placés en rectangle clignotaient rapidement. Celia s'éclaircit la voix : « C'est... vert... donc... Bon signe, n'est ce pas? » Baltar regarda l'écran pendant quelques secondes, puis reporta son attention sur Celia, et déclara avec un grand sourire, presque de façon trop joyeuse : « Vert! Vous êtes complètement et à 100% humaine! Féliciations! - Eh bien... répondit Celia en souriant à son tour, ravie de l'entendre! » « Bon, au moins une chose pour laquelle je n'ai plus à m'inquiéter! » se dit Celia. Elle se tourna vers Baltar, et ils se regardèrent quelque secondes. Il semblait en pleine réflexion, comme s'il réfléchissait longuement à quelque chose, ou... Comme si on venait de lui dire quelque chose de très important. Baltar rompit le silence en laissant échapper un rire nerveux et lui demanda : « Pardonnez ma curiosité, mais, pourquoi le Commandant Adama a-t-il demandé à ce que je teste votre échantillon en priorité? » Celia haussa un sourcil. Baltar se mit immédiatement à secouer énergiquement la tête : « Bien sûr, vous n'êtes absolument pas... Mais alors... pas du tout obligée de répondre à cette question... » Celia sourit. Elle se contenta de répondre doucement : « Je pense que le Commandant Adama voudrait être tenu au courant de ce résultat... » Elle ajouta un sourire. Baltar la regarde quelques secondes, encore une fois comme perdu dans ses pensées, avant de réagir vivement et de se précipiter vers le téléphone, tout en disant : « Oui, oui bien sûr, prévenir le Commandant... » Celia décida de s'installer dans une chaise en attendant. Elle regarda Baltar demander le Commandant, déclarant que c'était urgent, avant de l'avoir en ligne : « Commandant... Oui...... Oui, le test est terminé...... Non, elle n'est pas un Cylon...... Lui annoncer? Euh, Commandant, elle est déjà dans mon laboratoire........... Oui..... Non, non, bien sûr que non...... Elle est arrivée d'elle-même........... Maintenant?...... Bien, bien, nous vous attendons. » Il raccrocha, se tourna vers Celia, puis déclara avec un sourire mal assuré : « Le Commandant arrive. » Pour toute réponse, Celia hocha la tête. Baltar commença à piétiner dans son laboratoire. « Vous... commença-t-il, vous... ne voulez toujours pas me dire pourquoi votre test est passé en priorité? Et... et, pourquoi est ce que le Commandant est aussi pressé de venir vous voir... » Celia ne savait pas trop quoi dire. Certes, Gaius Baltar était le vice-président, cependant les deux personnes impliquées dans cette enquête jusqu'ici étaient les deux seules personnes à être au dessus de lui : Laura Roslin et Bill Adama, lorsqu'il s'agit de décisions militaires. Elle se contenta donc de hocher la tête avec un sourire rassurant et d'un vague : « Le Commandant Adama vous le dira sûrement quand il arrivera. » Baltar eut un air surpris pendant quelques secondes, puis il acquiesça doucement : « Bien... Très bien... » S'en suivit un silence lourd. Celia ne savait pas comment commencer la conversation. Pour être franche, elle n'était même pas sûre de vouloir faire la conversation. Baltar semblait être en pleine réflexion, et lançait de nouveau des regards dans le vide. Brusquement, il se tourna vers elle. « Au fait... Je ne vous ai jamais vue sur le Galactica... Sur quel vaisseau vivez-vous? » Celia le regarda d'un air suspicieux. Il la regardait soudainement avec un air d'intérêt qui... Lui rappelait un peu trop certaines de ses connaissances masculines à la fac de Caprica City... « J'habite à bord du Cloud Nine. - Le Cloud Nine... dit Gaius d'un air penseur. Dans ce cas... Nous nous sommes peut être déjà rencontrés lors de la cérémonie du Colonial day... - Eh bien, pour sûr, je vous ai vu... Par contre, vous, vous ne m'avez pas vue, répondit Celia d'un ton légèrement ironique. - C'est dommage, voyez-vous... Vraiment, vraiment dommage, ajouta Baltar d'un air faussement convaincu. - Je n'en doute pas... rétorqua Celia en souriant doucement... Mais... Je crois que nous y survivrons tous les deux... - Bien sûr, bien sûr... Mais... ajouta-t-il avec un sourire. Est ce que vous êtes là pour longtemps? Aurai-je le plaisir de vous revoir prochainement, sur le Galactica ou autre? - Eh bien... Mon passage sur le Galactica n'est que temporaire... et... je ne crois pas y revenir un jour... Cependant... Si vous avez le besoin urgent de parler à quelqu'un... Soyez libre de me contacter... - Tant mieux, répondit-il avant d'ajouter. J'aime toutes les sortes de discussions... » Celia laissa échapper un rire. Puis elle ajouta doucement en secouant la tête : « Je ne crois pas que vous ayez compris... Si vous avez besoin de parler, de vos problèmes, de vos sentiments, de vos doutes... Je serai là pour vous. Sinon... Bien que vice-président vous ne présentez pas vraiment d'intérêt professionnel pour une brillante psychologue... » Elle regarda Baltar, et lui adressa un sourire ironique. Elle mentait. Elle aurait pris un plaisir fou à décortiquer chaque pensée, chaque motivation de cet individu, mais elle savait qu'elle s'y prendrait la tête. En plus, elle sentait quelque chose de particulier chez lui, quelque chose qu'elle n'était même pas sûre d'être capable de comprendre. Il avait l'air surpris. « Aaaah, ça doit être le type d'homme à croire qu'il peut mettre n'importe quelle femme dans son lit... » se dit Celia. Cependant, ce petit échange l'avait intéressée, et même un peu amusée. Cela faisait trop longtemps qu'elle n'avait pas eu de discussion de cette sorte. Seul Rex qui apportait un peu d'originalité dans son quotidien. Sinon, les conversations avaient tendance à s'enliser, une fois les « Bonjour, comment ça va? Quoi de neuf? Des informations? Et cette attaque... » épuisés. « Dans ce cas... Je me... » Baltar fut coupé par Adama qui entra brusquement dans le laboratoire. Il fut légèrement surpris, et se leva et accueillit le Commandant. Celui-ci répondit d'un geste de la tête avant de se retourner vers Celia. « Docteur Aldwin. - Commandant. - Les résultats sont donc bien négatifs? Demanda-t-il en se tournant de nouveau vers Baltar. - Tout à fait. Le docteur Aldwin est 100% humaine... - Très bien. Docteur Aldwin, je ne pense pas qu'une pause soit nécessaire... » Celia allait répondre lorsqu'elle fut interrompue par le vice-président : « Commandant... Pardonnez-moi... Mais... J'aimerais savoir.. Pourquoi vous avez placé le test du docteur Aldwin en première priorité... - Vous n'avez pas besoin d'en savoir plus, docteur, répondit seulement Adama. Docteur Aldwin, venez avec moi. » Celia fit un signe de tête à Adama, puis s'adressa à Baltar, avec un grand sourire : « Docteur Baltar, ça a été un plaisir de vous rencontrer. » Il la regarda un instant, puis parut presque hésiter avant de répondre en lui rendant son sourire : « Il en va de même pour moi... Docteur Aldwin... » Après un dernier regard, Celia se retourna et suivit Adama. Baltar, seul dans son laboratoire, fixe la porte ouverte sur le couloir. Une femme blonde, vêtue d'une robe bleue extrêmement révélatrice, s'approche doucement de lui, et glisse à son oreille : « Eh bien, Gaius... Quel dommage que tu n'aies presque aucune chance de la revoir un jour... »Celia tentait de d'oublier au plus vite ces drôles d'échanges avec Baltar. « On a un drôle de vice-président, quand même... » se dit-elle. Un homme sûrement très brillant.. Mais qui cachait quelque chose de vraiment très étrange... « Il est un peu fou » pensa-t-elle... « mais pas dans le sens propre du terme... ». Celia secoua la tête. Elle venait de se dire d'oublier Baltar, et elle venait de faire exactement le contraire. Il fallait qu'elle se concentre sur son entretien à venir. Elle inspira profondément, tout en suivant Adama. Après quelques détours dans des couloirs qui lui semblaient de plus en plus sombres, bien qu'elle ne s'en étonnait pas, « après tout, je vais voir une prisonnière... », Adama s'arrêta devant une porte avec deux gardes armés postés à l'entrée, et se tourna vers elle. « Cette cellule n'est pas comme les autres. À aucun moment vous n'aurez de contact direct avec le Cylon. Il y a une vitre grillagée entre vous, et vous ne pourrez lui parler qu'à travers un téléphone. - Je ne pourrai pas prendre de notes... commença Celia. - L'entretien est évidemment filmé. Je vous en remettrai une copie. Vous pourrez le décortiquer comme vous voudrez. » Celia n'eut rien à ajouter. Elle se contenta de hocher la tête. Adama se tourna vers le garde et esquissa un geste. L'homme se décala, se tourna vers la porte et l'ouvrit. Le Commandant se tourna vers Celia et ajouta : « Une dernière chose : elle n'a pas été prévenue de votre arrivée. » Celia ne répondit rien, mais hocha de nouveau la tête. Elle passa à côté du Commandant et entra. |
| | | Haiyken Chat de synthèse
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| Sujet: Re: Celia Mar 29 Aoû 2006 - 1:35 | |
| Majestueux ! Franchement toi qui pensais mal te débrouiller avec gaius, j'ai trouvé ce chapitre particulièrement bien écrit. En fait, le truc bien c'est que tu écris comme Celia pense. Elle a des pensées hésitantes, tu écris sous forme d'hésitation ... ça rend le texte super vivant et super intéressant. Je trouve que tu t'en sort très bien avec le caractère de baltar. C'est vraiment lui, vu de l'extérieur de trouve. Car a l'écran on a toujours Six, mais du point de vue des autres, Gaius doit passer pour un fou. Adama le dit dans la saison 1 de BSG, que ce gars est étrange et qu'il faut le surveiller, preuve qu'il le trouve un peu "fou" ! Continue comme ça, c'est très bien ! J'aime beaucoup |
| | | Répli Will be back soon
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| Sujet: Re: Celia Mar 29 Aoû 2006 - 11:54 | |
| Juste une question : tu as changé deux trois choses après que je t'ai donné deux trois conseils sur Baltar ? Ou alors c'était déjà comme ça à l'origine ? Parce que franchement dans tous les cas c'est vraiment bien. Tu as compris comment était perçu le personnage par les autres. Et ça c'est vraiment génial. Le fait que Celia soit psychologue apporte un gros plus à la scène. Franchement c'est classe. Franchement, Baltar est un personnage génialement complexe, mais ce côté complexe le rend difficile à maitriser. Et toi tu as réussi à la maitriser dans une situation précise. Une conversation avec une femme en plus... Y a pas à dire j'adore Baltar. Et j'adore ta fic aussi. Hiiiii... Après Baltar, ça va être Sharooooneeuu !!!!!! Décidément je suis aux anges. Vivement la suite. Par contre, cela veut dire qu'on approche de la fin ? Peut-être y aura t'il encore un personnage juste avant... Parce que j'aurais bien voulu voir Starbuck, Helo, Tyrol, Tigh ou Cally... Mais bon, c'est pas grave. La scène avec Sharon va être CULTE !!! |
| | | Mara The Doctor's Companion
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| Sujet: Re: Celia Mar 29 Aoû 2006 - 12:16 | |
| Merci, merci vous deux Alors, alors, quelques éclaircissements pour Repli : tout le chapitre jusqu'à la drague de Baltar était déjà écrit et à peu près comme ça avant qu'on en parle. J'ai ajouté un petit paragraphe qui insistait sur cette impression d'étrangeté, mais c'était comme ça... Est ce qu'on approche de la fin? Ben... Hélas, oui. Y'a eu un personnage que je voulais placer depuis le début, sans y arriver... Mais je viens d'avoir une idée en lisant ton post... Pour que vous soyez fixés, il reste (normalement! j'ai pas arrêté d'allonger la fic jusqu'à maintenant...) 2 chapitres et un épilogue. Voilà, maintenant je vais m'attaquer à la partie la plus délicate, je trouve... Aucune idée de date pour l'instant... |
| | | Mara The Doctor's Companion
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| Sujet: Re: Celia Mer 27 Sep 2006 - 21:29 | |
| Bon, alors ... Après un premier essai infructueux (pourquoi SGFS plante des fois, comme ça...), je poste la partie V de ma fic... Enfin ! ... Donc, voilà, le retard est du au fait que j'ai continué de regarder BSG et que, ben... J'ai du corriger deux trois trucs pour rester en cohérence avec l'univers de la série... Et donc, voilà ! Je n'arrive pas à juger de la qualité de ce chapitre, notamment parce que j'ai mis en scène un personnage que je ne maîtrise pas si bien que ça. Voilà, maintenant à vous la suite... ____________________________ Partie V : SharonIl y avait deux gardes devant la porte dans la pièce. Celia se tourna vers Adama en lui lançant un regard appuyé. Il fit alors un geste de la tête vers les deux gardes, qui quittèrent la pièce. Le Commandant et Celia se regardèrent un instant, avant qu'Adama recule et ferme la porte derrière lui. Celia scruta alors la salle. Elle était assez sombre, et comme Adama lui avait dit, une fenêtre grillagée la séparait du Cylon. Sharon Valerii leva la tête, fixa sa visiteuse, et se leva doucement. Elle s'approchèrent toutes les deux de la vitre, et Celia fut la première à décrocher le téléphone. Sharon la fixa d'un air suspicieux quelques instants avant de faire de même. Celia dit alors doucement : « Bonjour, lieutenant Valerii. Je suis le docteur Celia Aldwin. » Sharon la regarda d'un air interrogateur. Elle eut un petit geste de recul avant de répondre : « Plus personne ne m'a appelée par mon grade depuis bien longtemps... » Celia décida de ne pas répondre à cette phrase. À la place, elle préféra déclarer : « Je suis docteur en psychologie. J'étais à bord du Cloud Nine lord de l'attaque. - Docteur... En psychologie...? demanda-t-elle, l'étonnement laissant place à l'incompréhension. - En fait, j'aimerais discuter un peu avec vous... - Discuter? Vous voulez des informations? Ils pensent qu'en m'envoyant quelqu'un de compréhensif et sympathique, je craquerais et révélerais tout? » Celia secoua doucement la tête : « Je ne suis pas là pour vous demander des informations sur les Cylons... Je suis juste là pour vous parler. - Me parler? - De vous... De votre passé... Votre vécu. Si vous voulez vraiment coopérer avec nous, je pense qu'il vaudrait mieux que l'on apprenne à se connaître... » Valerii avait l'air perplexe, et surprise. « Vous... Êtes en train de me parler comme si j'étais une humaine... - C'est... étonnant? - Depuis que je suis ici, et mis à part quelques exceptions, les gens me parlent, et me regardent comme si j'étais une machine... Vous êtes... différente. » Celia répondit lentement en s'approchant de la vitre : « Je n'ai reçu aucun entraînement militaire. Je n'ai pas vu à quel point un Cylon à forme humaine pouvait être destructeur. C'est la première fois que j'en rencontre un et... Vous avez l'air... Vraiment réelle. - Je suis réelle, répondit Sharon d'un ton convaincu. Je suis Sharon Valerii. - Je sais, répondit Celia. Seulement, la principale question que je me pose n'est pas qui vous êtes, mais... Qui est Sharon Valerii? Vous? Celle qui a tiré sur le Commandant? Ou... Une autre copie encore, que nous n'avons pas encore rencontrée? - Nous sommes toutes Sharon Valerii. - Mais comment des entités différentes peuvent avoir la même identité? - Sharon Valerii est plus un concept qu'une identité... Nous sommes la même personne, mais au fond nous sommes quand même différentes... - Je dois avouer que... - Je n'attends pas de vous que vous compreniez, la coupa Sharon. Les humains ne peuvent pas comprendre ça. » Celia fixa Sharon pendant un moment, puis dit : « Si vous le dites... » Il y eut un nouveau silence, que Celia n'osa pas casser. Elle attendait plus de la part de ce Cylon, et elle pensait que la fusiller de questions existentielles n'allait pas l'aider à obtenir ses réponses. Elle se contenta donc de fixer le Lieutenant. Sharon eut l'air d'hésiter, puis elle détourna le regard, s'agita un peu, et déclara alors : « Ecoutez. Pour moi, tout est clair. Je. Suis. Sharon. Valerii. Vous pouvez me dire ce que vous voulez, me répéter que je ne suis qu'une machine, ça je l'ai bien compris. D'ailleurs, contrairement à l'autre Sharon, j'ai toujours su que j'étais un Cylon. Jamais je n'ai été programmée pour accomplir une mission que je ne connaîtrais pas. Tous les choix que j'ai faits, je les ai faits en connaissance de cause, c'était moi. Moi et pas un programme. - Mais... commença Celia, le regard plein d'incompréhension... Ce que vous considérez comme vos émotions ne sont qu'un programme... Non? - Et alors? L'humain n'est-il pas une machine dont vous ne comprenez pas le fonctionnement? » Celia faillit éclater de rire. Elle avait sorti exactement la même chose à Roslin. Maintenant, elle se rendait compte que ce n'était qu'un beau plaidoyer pour convaincre la Présidente. Le pensait-elle vraiment? Sans doute, mais cette réalité lui faisait peur. Sharon la regardait d'un air convaincu, attendant une réponse. Celia répondit en bégayant : « Sans doute... Oui... Vous avez raison... On ne comprend pas encore le fonctionnement du cerveau humain. - Alors comment est ce que vous savez que ce que vous appelez votre âme n'est pas qu'une illusion? - Nous... N'en savons rien... - Vous voyez, c'est ça que je ne comprends pas avec vous. Vous nous rejetez... Juste parce que nous ne sommes pas vous. - C'est tout de même vous qui avez déclenché la guerre! Vous vous êtes rebellés contre nous... - Et je dois dire qu'on n'a peut être pas eu tort... Que nous auriez-vous réservé, si ça n'était pas arrivé? Une vie, une sous-vie de servitude en tant que vos choses? - Je n'en sais rien... répondit Celia en secouant la tête, un peu perdue... Je... Je me doute que vous vous posiez des questions sur nous... Et... Nous aussi, d'ailleurs, on se pose des questions sur vous, mais... Si on commence dès le début à s'accuser mutuellement de telle ou telle chose... » Sharon, après un moment de silence, déclara alors : « Je veux bien être d'accord avec vous, mais alors pourquoi ne pas s'asseoir à une table et négocier? Pendant près de 40 ans, vous n'avez pas fait un seul geste dans ce sens.. - Parce que vous avez répondu par la violence ! - Vous n'avez même pas accepté la reddition inconditionnelle du Président Adar... - Vous étiez déjà allés trop loin! » Il y eut un long silence, pendant lequel les deux femmes se défièrent du regard. Celia cilla la première, et eut un rire amer : « D'accord. Vous savez quoi? Je crois qu'on essaie de la mauvaise manière. De toute façon, vous et moi sommes complètement différentes, et il y a des choses sur lesquelles nous ne serons jamais d'accord. Mais j'aimerais croire, j'ose croire, même, que... Nous avons plus en commun que l'apparence humaine. - Vous... répliqua Sharon en fronçant les sourcils... vous, êtes bien la première personne à me dire ça. Alors soit vous essayez de me manipuler, soit... Soit il y a quelque chose qui cloche chez vous... - Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il y a quelque chose qui cloche chez moi, répondit Celia avec un air de vexation feinte. J'ai grandi dans un contexte légèrement... différent, dirais-je... » Valerii ne dit rien, mais la question était peinte sur son visage. Celia ferma les yeux, rassembla ses pensées, et dit lentement : « Est ce que vous avez une mémoire de vos créateurs... je veux dire... des visages, des noms... » Sharon secoua légèrement la tête. « Alors vous ne pouvez pas savoir qui est Lucius Aldwin... C'était mon père. Il a travaillé sur votre conception. Il... Il avait des idées différentes... Après la guerre... Il s'est demandé si on avait vraiment le droit de vous anéantir comme ça, vous, nos créations, jusque parce que vous ne vous êtes pas révélées être ce qu'on voulait... - Au moins, une personne se posait les bonnes questions. - J'ai été assez influencée par lui... - Vous pensez qu'on pourrait arriver à une trève? - Comme vous l'avez dit, je crois que nous sommes déjà allés trop loin... Chacun dans son camp d'ailleurs... - Alors qu'est ce que vous pensez? » Celia soupira. Elle ne savait pas si le Lieutenant Valerii, qui était avant tout une militaire, pouvait comprendre ce qu'elle allait avancer. Mais, n'ayant rien à perdre, elle se lança. « Ce sont plus des questions de fond que je me pose... Déjà... Je ne suis pas sûre que nous ayons raison de vous considérer comme des machines. Vous... hésita-t-elle. Vous vous dites capables d'éprouver des émotions. - J'éprouve des émotions. Je suis capable d'aimer. - D'aimer..? demanda Celia, hésitante. Votre enfant? - J'aime mon enfant. Et je ferais tout pour le protéger, comme n'importe quelle mère humaine. - Mais... C'est un programme? - Docteur Aldwin, dit Sharon d'un ton ferme. Savez-vous ce que sont les émotions humaines, exactement? Êtes vous seulement sûre que les humains aient une âme? Savez-vous ce qu'est une âme? - Je... Oui, je sais ce que c'est, même si... Je n'arriverais pas à mettre des mots dessus... - Vous voyez. Vous n'êtes même pas capable de me répondre. Mon corps, mon organisme, tout est similaire à l'humain. J'ai les mêmes organes, rien de plus, rien de moins. La seule différence, c'est que je ne viens pas d'une mère. » |
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| Sujet: Re: Celia Mer 27 Sep 2006 - 21:29 | |
| Il y eut un silence. Celia était perdue dans ses pensées. Après un moment, elle dit : « Que voulez-vous que je vous dise? - Je n'attends pas grand chose de vous. J'aimerais juste que vous compreniez que je suis moi, je suis consciente de ce que je suis, de ce que je fais. Que je ne suis pas une chose. » Celia avait du mal à tout saisir. Les questions devenaient plus philosophiques que psychologiques. Elle mit de l'ordre dans ses pensées, et changea de sujet. « Juste par curiosité... Dans quelle mesure vous considérez-vous différents de nous? - La principale différence, c'est que vous êtes imparfaits. Vous êtes motivés par des raisons égoïstes, malsaines. Nous sommes différents. Nous n'avons pas vos défauts. Nous sommes vous, mais en mieux. - Vous ne pensez pas vraiment ce que vous dites n'est-ce-pas...? Sinon, pourquoi nous aider? Pourquoi être ici? Pourquoi vouloir coopérer. - Peu importe ce que moi, je pense. Aux yeux des autres, je suis une faiblesse. Un élément défaillant. Mais ce que eux croient, c'est le plus important pour vous. - Que veulent-ils faire? - Créer une nouvelle ère. À leurs yeux, les humains représentent le passé. Les enfants des humains doivent prendre leur place maintenant. C'est la volonté de Dieu. - Dieu? - Le seul et unique, oui, répondit Sharon en hochant la tête. - Oh... »
Celia avait rapidement entendu parler des croyances des Cylons. Ils ne croyaient pas aux Seigneurs de Kobol, Athena, Apollo, et les autres, mais à un seul et unique Dieu, sans nom. Celia ne savait pas trop quoi en penser. Alors qu'elle se posait encore des questions, elle entendit Sharon lui poser une question : « Croyez-vous aux dieux, docteur? - Non, répondit Celia après un moment en secouant la tête. Non, je ne crois pas aux Seigneurs de Kobol, ni à n'importe quel Dieu d'ailleurs... - Pourquoi? - Je pense... Je pense que nous sommes capables de décider de nos actes sans se référer à des puissances supérieures sensées nous guider... - Pourtant, toute cette flotte ne voyage avec un but religieux. J'étais sur Kobol avec la Présidente, elle suivait les rouleaux de Pythia. C'est en se référant à ces écrits que vos leaders vous guident... - Mais ce n'est pas moi qui décide... - Vous n'auriez pas fait la même chose? - Je... n'en sais rien... déclara honnêtement Celia. »
Sharon sembla réfléchir un instant. Elle levait les yeux vers le plafond, et parut soupirer. « Vous voyez, ce que nous pensent les autres, c'est que l'amour que Dieu vous porte n'est pas mérité. Parce qu'après tout ce que vous avez fait, vous entretuer, nous rejeter, il est toujours prêt à vous accorder son pardon. - Ce que « les autres » pensent? Que pensez-vous, vous? Vous les avez trahis, ces autres... - Comme je vous l'ai dit, ils me voient comme une faiblesse. Je suis un chaînon défaillant dans leur plan... Ce que moi je veux, c'est protéger mon enfant. - Vous prétendez aimer cet enfant... - Et c'est la vérité! - Vraiment? - Si vous voulez encore me dire que ce n'est qu'un programme, je pourrais vous répéter exactement la même chose de vos instincts maternels. Une mère ne va-t-elle pas protéger son enfant à tout prix, sans réfléchir? Et celles qui ne le font pas, ne sont-elles pas considérées comme de mauvaises mères? - Sans doute... - Vous voyez, nous ne sommes pas si différents de vous que ça. Nous sommes différents dans la forme, mais une partie du fond reste le même. Nous avons des sentiments, et, même si ce ne sont que le résultat d'un programme, ils sont réels. Pourriez-vous me décrire ce qu'est exactement un sentiment? L'amour? - Ce sont des choses que l'on ressent... - Mais comment savez-vous que quand vous aimez quelqu'un, ce que ressent cette personne pour vous est exactement identique?... »
Celia comprenait où Sharon voulait arriver. L'amour, l'affection que l'on peut attacher à quelqu'un, ce n'est qu'un ensemble de petits sentiments et de pensées, qui, mises ensemble, nous font croire à quelque chose de plus grand que l'humain a appelé l'amour. Elle regarda Sharon pendant un moment, incertaine. Cette conversation avait pris une tournure qu'elle n'attendait pas. Elle ne contrôlait plus rien, c'était Sharon qui était en train de lui monter les erreurs et les failles humaines. Cette discussion n'était pas en train de lui en apprendre plus sur les Cylons, elle était en train de lui faire voir des choses que les humains avaient été trop égoïstes, ou arrogants pour les voir. Sharon eu un sourire : « Vous commencez à comprendre, maintenant... Nous sommes peut être synthétiques, mais nous sommes composés exactement comme vous. Cependant, vous ne voulez pas concevoir que nous avons une âme. Alors que... Qu'est ce que l'âme? En avez-vous une, vous? Comment pouvez-vous en être sûrs? - Les humains ne peuvent pas ne pas avoir d'âme... - Exactement. Vous ne pouvez pas imaginer ne pas avoir d'âme. Parce que c'est de vous qu'il s'agit. Alors que dès que l'on en vient à quelqu'un, quelque chose d'autre, votre première réaction est le rejet. « Non, les Cylons ne peuvent pas avoir d'âme parce qu'ils ne sont pas nous ». - Vous savez... Ce n'est pas ce que moi, j'ai dit... - Mais vous aimez vous conforter dans cette pensée. Parce que mettre cela en doute remet en cause tout ce qui fait de vous, vous... »
« Le pire, c'est qu'elle a sans doute raison », se dit Celia. Oui, au fond d'elle, elle se posait ces questions, et elle avait bien fait attention de les mettre en valeur pour obtenir l'entretien avec le Lieutenant, mais maintenant que Valerii lui présentait ces choses comme la vérité même, cela lui faisait peur. Si elle arrêtait de penser avec ces standards humains, que lui restait-elle? Qu'est ce qui faisait qu'ils étaient mieux que les Cylons, au fond? Ils avaient crée la vie, et l'avaient rejetée. Pourquoi ne pas tenter d'embrasser ce qu'ils avaient fait, et vouloir marcher vers le progrès, avec, pour une fois, une autre pensée que la pensée humaine comme limite? Alors que la tempête de ses pensées dévastait son esprit, elle vit Sharon commencer à raccrocher téléphone.
Voyant cela, Celia secoua vivement la tête et laissa échapper des paroles incohérentes dans le téléphone. Ça ne pouvait pas se finir comme ça. Elle ne pouvait pas partir maintenant, elle ne savait pas pourquoi. Elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus, mais il y avait encore quelque chose qu'elle devait aborder avec Sharon. Cette dernière ramena le téléphone à son oreille et la regarda d'un air inquisiteur. Celia balbutia : « Attendez... J'ai encore... Il y a des choses dont il faut que l'on parle. - Je vous écoute. » Celia ne sut pas quoi dire. Elle n'arrivait toujours pas à mettre le doigt sur cette chose qui était si importante. Elle s'impatienta, leva les yeux au ciel, et regarda Sharon d'un air de semi-détresse. Sharon, qui la fixait, finit par prendre la parole : « Moi, j'aurais une question pour vous. - Quoi? Demanda Celia, étonnée. - Je ne vous ai jamais vue, je ne vous connais pas. Pourquoi est ce que vous avez voulu venir me parler? - Je... J'ai entendu des rumeurs sur votre existence, répondit Celia, sincèrement. On entend parler des Cylons à forme humaine dans la flotte, et un petit climat de suspicion s'est installé. C'est un peu frustrant. Je voulais... tenter de comprendre ce que vous êtes vraiment. Parler avec vous. Voir si ce qu'on entendait à votre sujet est juste. - Et est ce que vous avez eu vos réponses? - Pas vraiment... répondit Celia en secouant la tête, un petit sourire aux lèvres. Je dirais plutôt que... j'ai eu des réponses à des questions auxquelles je n'avais pas pensé. - Peut être que vous n'avez pas posé les bonnes questions. - Et quelles sont les bonnes questions? »
Sharon baissa la tête tout en soupirant, avant de la relever et de fixer Celia d'un regard presque froid : « Une partie de vous sait très bien que vous êtes ici pour des raisons plus égoïstes que vous ne voulez bien le laisser entendre... - Que... Que voulez-vous dire? Demanda Celia, décontenancée. - Qu'inconsciemment tout ce que vous voulez c'est des réponses. Des réponses à des questions à propos de votre père. Depuis le début, depuis que vous êtes entrée, vous m'avez regardé avec un air de... d'étude? D'envie? De jalousie, peut être... » Celia, étonnée, secouait machinalement la tête. Et si elle avait raison? Et si... « Vous voulez vraiment que je vous explique? Continua Sharon. Très bien, je vais vous dire comment je vois les choses. Vous voulez me jauger. Jauger les Cylons. Ceux qui avaient une telle place dans le coeur, ou tout du moins dans la tête de votre père. Vous voulez comprendre pourquoi il a été si... mentalement absent lors de votre enfance. Pourquoi il semblait toujours ailleurs. Vous voulez savoir si l'objet de sa quasi obsession vous vaut. Si nous valons vraiment plus que vous... - Qu'est ce que vous me racontez... - Je ne doute pas que vous doutiez de l'identité des Cylons. Sommes-nous vraiment des machines? Ou sommes-nous plus? Mais la raison pour laquelle vous vous posez cette question est bien plus égoïste que vous ne voulez le croire. Vous voulez savoir si ces êtres si ont tant fasciné votre père sont vraiment plus que des machines. Pourquoi est ce qu'il était aussi intéressé, si ce n'est que parce que nous sommes plus que de simples machines...? »
Sharon se tut, et se contenta de fixer Celia d'un air calme, mais en même temps convaincu. La jeune psychologue ne savait plus quoi penser, elle était perdue, et faillit lâcher le téléphone. Et si le Lieutenant avait raison? Et si elle gardait en elle une certaine rancoeur envers son père, qui pensait parfois un peu trop à ses machines, au détriment de ses enfants? Son père avait été un bon père. Aimant, juste, calme. Mais parfois, il avait l'air ailleurs, comme si rien n'avait plus d'importance. Celia se rappela qu'elle haïssait ces moments-là, lorsqu'elle avait l'impression que rien ne comptait plus aux yeux de son père, mis à part la chose dans laquelle il était si absorbé. Elle ne savait plus quoi dire. L'entretien avait pris un tournant auquel elle n'avait pas pensé. Ses questions venaient-elle vraiment d'une certaine forme de rancoeur envers son père? Elle ne le savait, elle même n'en était pas si sûre.
« Ne croyez pas que je pense que vous n'êtes là que pour votre petite personne, dit doucement Sharon. Vos questions sont fondées, et votre initiative est appréciable. Après tout, vous êtes l'une des rares personnes jusqu'ici à m'avoir témoigné un signe de... Respect pour ma personne. En tout cas... elle eut un rire amer. Au moins cet entretien m'aura confirmé que les Cylons ne sont pas de simples machines. Vous avez su mettre le doigt sur... Quelque chose de sans doute vrai. Malgré vous faiblesses... Vous êtes quelqu'un de fort et de... sage. Je trouve juste dommage que notre entretien ne changera en rien l'opinion des hautes instances sur moi. - Comment est ce que vous pouvez le savoir? - À leurs yeux, quand ils visionneront l'entretien, je vous aurai manipulée. À leurs yeux, tout ce que je fais n'est que de la manipulation. »
Celia resta pensive un instant. Puis, elle reposa une question sur un ton doux : « Vous croyez vraiment qu'un terrain d'entente entre nos deux races sont impossibles? - Les Cylons ont un projet, projet dans lequel vous ne rentrez pas. Cela dit, je suis restée loin des autres pendant un temps long, donc... Même si je dirais non, je n'en sais rien... »
Il y eut un nouveau silence, pendant lequel les deux jeunes femmes échangèrent un regard de compréhension, de... symphathie? Celia n'aurai pas réussi à mettre le doigt sur le bon mot. Puis, après quelques moments, la psychologue hocha doucement la tête et dit alors : « Bon. Je crois que... Que je n'ai plus grand chose à tirer ici. Elle marqua une pause. Lieutenant Valerii. - Docteur Aldwin, répondit Sharon avec un hochement de tête. » Celia le lui rendit, avant d'esquisser un sourire. Elle raccrocha le téléphone, et, après un dernier regard pour la jeune femme de l'autre côté de la vitre, se retourna et s'avança vers la porte.
Elle frappa deux coups secs, et la porte s'ouvrit. Elle passa entre les deux gardes, et vit face à elle un jeune homme qui semblait attendre là. Il le fixait avec un drôle d'air, qui mêlait curiosité et une petite dose de colère. Elle soutint son regard pendant quelques secondes, avant de passer à côté de lui sans hésitation, et de se diriger vers ses quartiers. |
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| Sujet: Re: Celia Dim 1 Oct 2006 - 19:05 | |
| Hum, confrontation fort intéressante, il faut bien se l'avouer. Personellement, je trouve ta Sharon un peu trop psychologue par rapport a la série. Je dis pas qu'elle a l'air couillone, mais bon, je pense qu'elle est moins tête pensante que ça, même si c'est un Cylon. M'enfin, c'est un avis personnel bien entendu.
Ce qui est marrant c'est qu'a un moment j'en suis venu a penser que Celia était un Cylon aussi, mais après je me suis rappelé qu'elle est passé au détecteur. Bon, mon esprit a bien sur vagabondé jusqu'à une éventuelle nouvelle fantaisie de Gaius, mais non, finalement, ce n'est pas un Cylon, l'histoire n'est pas écrite pour je pense !
Je me demande si on a droit a une suite la par contre. Parce que ça a tout l'air d'un aboutissement, même si on en veut un peu plus ^^ |
| | | Mara The Doctor's Companion
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| Sujet: Re: Celia Mer 4 Oct 2006 - 13:15 | |
| J'sais pas, j'ai toujours senti les Cylons comme capables de comprendre les humains mieux qu'ils ne se comprennent eux-même, donc... Mais ça aussi, ce n'est que mon avis personnel... Et puis voilà ^^. Sinon, en effet, je n'ai jamais envisagé la possibilité que Celia soit un Cylon, ben parce que... C'était pas le but, en effet Pour la suite, ben... Ca dépend de ce que t'attends par "suite". Il me reste une partie et un épilogue et... Ce sera tout. Il n'y aura pas de "sequel", par contre. Mais une fic reliée de loin, qui sera totalement différente. Voilà! ^_^ |
| | | Mara The Doctor's Companion
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| Sujet: Re: Celia Mar 27 Fév 2007 - 21:15 | |
| Non ! Vous ne rêvez pas ! En effet ! J'ai écrit un nouveau chapitre ! Parce que je déteste laisser les choses inachevées... Voici le dernier chapitre de Celia. Alors oui, je sais que j'avais dit qu'il restait un chapitre et un épilogue. Seulement... Non, le dernier chapitre, j'ai pas réussi. J'ai écrit deux pages, et... Bref, j'ai trouvé ça mauvais, je les ai effacées. A la place donc, un épilogue qui reprend quand même un tout petit peu l'idée que j'avais pour le chapitre VI. Alors, un épilogue carrément hors du truc... Mené comme je l'ai senti. Dans l'idée que j'avais en tête, il n'y avait pas vraiment de limites, donc... Voilà. Je prends le risque que vous n'aimiez pas! _________________________________ Épilogue Le bar du Cloud Nine. Une jeune fille est affalée sur le comptoir, une pile de papiers et un verre à moitié vide gisent devant elle. Celia est de retour sur le Cloud Nine depuis une journée, après une soirée quelque peu isolée à bord du Galactica. Rex est également là, l'observe d'un air un peu amusé. Il est bientôt deux heures du matin, son dernier client vient de quitter le bar. Il finit de nettoyer les derniers verres, range toute les bouteilles et s'approche de la jeune fille. Doucement, de manière protectrice, il la réveille : « Celia... Coucou ma belle, il faut se réveiller... » Il a un mouvement de recul lorsqu'elle relève brusquement la tête, les yeux semi-ouverts. Elle le dévisage quelques secondes, semble ne pas le reconnaître. Son regard se focalise doucement sur son ami, et, le reconnaissant, elle lui sourit : « Rex... Je me suis endormie? - Oui... Et tu as fait une jolie sieste... - Il est quelle heure? - Deux heures du matin, mon dernier client vient de quitter le bar, y'a plus que toi... ». Un gémissement est la seule réponse qu'il reçoit. Celia enfonce à nouveau sa tête entre ses bras, en murmurant des mots inintelligibles. Rex pousse un léger soupir : « On se ressaisit un peu ma belle... Tiens, commence-t-il en repassant derrière le comptoir, je vais te faire quelque chose... - Quelque chose qui arrache, hein... murmure Celia assez distinctement pour qu'il l'entende. » Pour seule réponse elle obtient un haussement d'épaule accompagné d'un rire amusé. Elle sort doucement de sa torpeur, observe la quantité de feuilles étalées devant elle. Elle plisse les yeux en tentant de lire les quelques lignes qu'elle a commencé à rédiger, secoue brusquement la tête et la pose entre ses mains, coudes sur le comptoir. Elle observe Rex vider puis rincer le verre à moitié plein qu'elle n'avait pas fini, avant de le remplir à nouveau d'une main experte. Après quelques secondes, il se tourne vers elle et, avec un grand sourire, lui tend son petit verre empli d'un liquide vert. Celia le prend en lui lançant un regard inquisiteur : « Ce n'est pas ce que j'ai de plus fort... C'est pas comme si t'étais pas déjà dans un sale état... Mais au moins, ça réveille... » Celia hausse les sourcils et porte le verre à sa bouche. Elle est étonnée que la boisson ait un goût fade... Jusqu'à ce qu'une sensation intense de chaleur envahisse sa gorge. Elle tousse légèrement puis repose le verre vide sur le comptoir : « Wow. » Elle cligne des yeux plusieurs fois avant de se redresser sur son tabouret. Rex lui adresse un sourire satisfait. « Bon, maintenant chérie... Il regarde autour de lui. Maintenant que je ne suis plus occupé, tu vas me dire ce qui te trouble tant. » Celia observe Rex pendant quelques secondes. Elle sait que l'objet de sa visite sur le Galactica et tout ce qu'elle y a vu doit rester relativement secret, mais ce n'est pas Rex qui l'ébruitera... Il y a une nonchalance, une innocence en Rex que Celia trouve remarquables. De toutes les personnes qu'elle a rencontrées depuis la fuite des douze Colonies, Rex semble être celui qui le prend le mieux. Il n'a pas moins souffert qu'eux... Mais il existe chez une indifférence, une absence de rancoeur, qui font qu'elle peut lui dire ce qu'elle veut. Parce qu'elle sait qu'il ne le prendra pas mal, qu'il ne cherchera pas à s'en servir. Elle se rappelle lui avoir posé ces questions une fois... Avec son détachement habituel, il lui avait répondu : « J'en ai vu petite tu sais... Je crois que là où j'en suis, une de plus ou de moins ne changera pas grand chose... »Et puis, surtout : après tout, c'est lui qui lui avait glissé à l'oreille cette histoire de Cylon à bord du vaisseau militaire... Il a bien le droit de savoir... « Ben... commence-t-elle doucement. D'abord, j'ai rencontré la Présidente des Colonies... Une personne admirable, je voterai certainement pour elle aux prochaines élections... Le Commandant du Galactica... Il en jette ce Adama. Et puis le vice-président Baltar, qui est vachement antipathique... Après... - Et ton Cylon qu'est ce que ça donne...? » Elle lui adresse un sourire amusé « Parce que tu n'as pas tenté pendant toute la soirée de lire mes notes? - Ces bribes incompréhensibles et vides de sens? Non, merci, je m'en passerai... J'aime autant entendre ce qui te trouble toi. De ta bouche, ajoute-t-il avec un clin d'oeil. » Elle secoue la tête avec un sourire qui dit clairement : « Tu es incorrigible... ». Puis elle met de l'ordre dans ses idées, et se met à parler : « Ca me fait de la peine de le dire... commence-t-elle d'un ton incertain, mais... Ces Cylons à forme humaine sont vraiment, vraiment redoutables. Leur ressemblance aux humains est... Parfaite. Quand les gens paniquent et disent que n'importe qui pourrait être un Cylon... Ben c'est vrai... - En fait Celia... Je suis un Cylon. » Elle lève la tête et l'observe. Il la regarde d'un air totalement neutre, indifférent. Elle secoue la tête et dit d'un air dépité : « Si c'est le cas, alors tant pis pour moi... » L'expression de Rex change immédiatement et, d'une voix rassurante, il dit : « Hey, ma belle... Je plaisante hein... Il l'observe un instant avant d'ajouter. Ben dis moi... T'es vachement pensive... Qu'est ce qu'il y a? - Non... Rien... Enfin... elle cherche ses mots. C'est juste hallucinant, cette ressemblance incroyable... C'est... Ca va peut être te paraître difficile à concevoir, mais... Je crois... Que ce sont de vraies personnes... » *** Celia marchait sans but dans les couloirs du Galactica. Préoccupée par l'entretien face à Sharon, elle ne faisait pas vraiment attention à ses pas... Pas de grande surprise donc quand elle rentra dans quelqu'un. Elle murmura quelques excuses, se redressa et regarda la personne dans laquelle elle était rentrée, avant de se glacer net. L'homme qui était là à sa sortie de la cellule de la prisonnière était face à elle, la dévisageait d'un regard sombre et troublant. À son tour, elle l'observa quelques secondes, avant de déclarer doucement : « Vous êtes le père... » Il la regarda un instant avant de simplement répondre : « Oui... - Ecoutez... commença Celia. - Vous ne me devez rien, l'interrompit l'homme. Vous n'avez pas à vous justifier. - Agathon... commença à nouveau Celia, se rappelant du nom de l'homme devant elle... Sachez juste que je ne ferai rien contre vous. Je respecte totalement vos sentiments. Je ne suis pas venue là pour... - Je sais, l'interrompit à nouveau Helo. Comme je l'ai dit, je ne vous demande rien... »
Celia le regarda, légèrement méfiante. L'homme lui semblait d'une sincérité réelle, mais il y avait quelque chose dans son regard qui la troublait. Tentant de mettre ses idées en ordre, elle finit, après quelques secondes, par émettre un son : « Elle vous a dit des choses sur moi hein... - Ce n'est pas ce que... - Vous ne me devez rien non plus. Je crois... elle s'arrêta un instant... Je pense sincèrement que... Ce n'est pas contre vous hein, mais... Je crois que l'on n'a pas grand chose à se dire... » Ils se fixèrent pendant quelques secondes. Celia coupa la tension qui s'installait en ajoutant : « Je respecte vos sentiments... Et je vous souhaite vraiment de bonnes choses... Vous m'avez l'air de quelqu'un de bien... Vraiment. » Elle souligna ses mots en hochant la tête. Puis elle passa son chemin, laissant derrière Helo...*** « Je ne trouve pas ça si difficile à croire que ça, répond Rex. - Ah? - Ben... C'est pas ce que tu voulais vérifier? - Peut être, répond Celia en souriant. J'en sais rien... » Un silence s'installe. Rex la regarde, lui laisse le temps de remettre ses idées en place. Celia lève les yeux, balaye la salle désormais vide du regard, avant de se retourner vers le comptoir. Pas très sûre de ses mots, elle déclare quand même : « On est quand même très mal... - Qu'est ce que tu veux dire? - Les Cylons... Ils sont... Terribles. Elle secoue la tête, tentant de trouver un mot plus adapté. Enfin, je veux dire... On a l'air de jouets face à eux. On est plus faibles que l'on veut le croire... » *** Adama se tenait debout face à la navette qui ramènerait Celia au Cloud Nine. La jeune fille avançait d'un pas légèrement hésitant, sous le regard intense du commandant du Galactica. Arrivée devant lui, elle lui sortit un banal : « Commandant Adama, je vous remercie pour tout ce que vous avez fait. - J'espère que certaines questions trouveront des réponses, déclare-t-il. - Ou peut-être qu'au final, de nouvelles questions ont été posées... répondit-elle, incertaine. - J'attendrai votre rapport, déclara le Commandant après un hochement de tête. - Pour être franche avec vous... commença Celia, hésitante. Je ne suis pas sûre qu'il sera très concluant. - Je n'attendais pas de miracles de votre part, lui avoua le Commandant. Nous sommes encore loin de vraiment comprendre les Cylons... » Elle ne lui répondit pas, mais eut un signe d'acquiescement. Après un instant, elle finit par ajouter : « Commandant... Ecoutez... Je pense que vous le savez déjà, et qu'on vous l'a dit dix mille fois, mais... Il faut que j'insiste sur une chose. Ils sont dangereux. Et... Ils auront toujours un pas d'avance sur nous... Dans tous les domaines. » Son avertissement sonnait d'un manière minable dans ses propres oreilles, mais Adama eut la grâce de l'écouter attentivement. Il l'observa d'un regard pénétrant pendant un instant, comme s'il cherchait à peser ses mots, avant de lui répondre : « Je garderai cela en tête. » N'ayant plus rien à ajouter, Celia se contenta de lui adresser un dernier petit sourire, avant de monter dans la navette qui la ramènerait « chez elle ».*** « Je pense qu'il y a bien une raison pour laquelle on s'est fait si facilement botter les fesses... » Celia observe Rex un instant. Toujours la même nonchalance, le même ton indifférent, mais chaleureux et nostalgique en même temps. Elle tourne délicatement la tête vers lui, avant de chuchoter : « Tu penses que notre fuite est vaine? - Peut être... Peut être pas... Peut être qu'on pourra s'arrêter de courir un jour, pour respirer un peu... - Ou peut être que notre course sera sans fin... Tu sais, je crois que je préférerais m'arrêter tout de suite, plutôt que de devoir courir à l'infini... - Qui sait... Peut être qu'on trouvera quelque chose assez digne d'intérêt pour que l'on s'arrête un instant... - Autre chose que la Terre? Parce que tu penses que ça existe? - L'univers est grand, tu sais... » Rex s'arrête un instant, le regard perdu dans le vide. Celia étudie pendant quelques secondes cet homme si étonnant. Il est vraiment unique, pense-t-elle... C'est la seule personne à qui elle peut vraiment parler, la seule qui puisse tenir tous les types de conversations. Son intelligence cachée sous un air de petit bonhomme délibérément surjoué est sans doute sa plus grande force. Et malgré tout cela, il reste un mystère pour elle. Il pouvait dire des choses négatives, voire même carrément cyniques, mais le tout sortait avec un ton enjoué, qui respirait l'espoir. Un drôle de mélange, vraiment. Pendant quelques secondes, elle se demande ce qu'il serait devenu s'il n'était pas devenu barman... Si la vie avait été plus clémente avec lui, il serait sans doute monté haut. Il serait devenu bien plus que ce petit employé légèrement étranger auquel personne ne faisait attention... Elle a l'envie soudaine de lui poser une question. « Et... Qu'est ce que tu pressens pour le futur de la flotte? On trouvera un endroit? La Terre? On se fera massacrer? Ajoute-t-elle, avec un sourire. » Il a regarde un instant, prend une grande inspiration, mais ne dit rien. Au bout de quelques secondes, Celia lève le sourcils en esquissant un mouvement de tête. Rex se tourne alors vers elle lui sourit à pleines dents, et il lui semble qu'elle ne l'a jamais entendu parler avec un accent aussi prononcé : « Les gens qui disent que l'on n'a que ce qu'on mérite ont tout faux... » Celia fronce les sourcils devant cette réponse alambiquée et inattendue. Rex lui sourit à nouveau, un sourire qui réchauffe le coeur. Elle finit par décider de ne pas creuser, puis lui sourit à son tour. Fin_______________________ Voilà donc, ceci est la fin de la toute première fic que j'ai écrite. Pfiou, quelle difficulté pour la finir, je m'en veux. Une chose est sûre : j'ai amené la fic à la fin que je désirais, et ce depuis le début, mais je ne suis quand même pas très contente de moi. En plus... Comme le Cloud Nine, dans la fin de saison 2... Enfin vous savez... Et mon héroïne... Bref, donc, voilà. ^^". Enfin, pour cette "fic reliée", pas sûre que je le fasse au final. J'ai du boulot côté SGA, et une idée entière à construire côté Firefly. Je laisse BSG au troisième plan pour l'instant... |
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| Sujet: Re: Celia Lun 20 Avr 2009 - 18:03 | |
| Maintenant que j'ai presque achevé Battlestar Galactica, je peux enfin me consacrer aux fanfictions basées sur cet univers... Et comme le boulot de Mara m'a toujours beaucoup plut, j'étais content de voir à quoi peut ressembler une fic qu'elle a terminé. J'ai aimé la méthode que tu as choisis pour tes chapitres. Choisir les prénoms des grands héros de la série en guise d'en-tête donne une étrange sensation d'intimité. Cela rend le sujet plus personnel, ce qui est parfaitement cohérent avec la spécialité de ton docteur. Cette histoire est très bien écrite, alors que si j'ai bien compris elle date un peu... Le rythme, le style, l'atmosphère sont efficaces. Ton personnage est bien construit, l'histoire de son père donne un relief particulier à ses aspirations et sa vocation un regard particulier sur les évènements. Les personnages que rencontre Célia sont bien rendus. Le sérieux attentif de Laura Roselyn - une main de fer dans un gant de velour -, la sévère prudence de William Adama, la fausse sympathie balbutiante de Gaius Baltar... Je regrette un peu que tu ne nous ai pas offert sur ces personnages un premier regard, celui de Célia ; étant donné qu'elle est ta transposition dans l'univers BSG, c'aurait en fait été ta manière de les voir... De même, je regrette que tu ne nous ai donné aucun indice sur son apparence physique, ça ne m'a pas aidé à m'imaginer les situations. ^^ - Mara a écrit:
- en ce temps de guerre, qui avait besoin d'un psychologue? Bon, en fait, en y réfléchissant, beaucoup trop de monde, voire même les trois-quarts des survivants, mais personne n'avait le temps pour se soucier de ça.
- Mara a écrit:
- Que voulait dire Adama quand il avait parlé d'accès limité? Elle sourit à cette pensée, et se dit qu'après tout : « Tant que personne ne vient me dire de dégager de là, ça veut dire que j'ai le droit... »
J'ai bien aimé ces deux passages, très amusants. ^^ Concernant Baltar, j'avais espéré également davantage d'allusions à Six. J'avais même espéré que Célia, de par ses qualifications, soupçonnerait les hallucinations dont est victime le vice-président. Par contre, je n'avais pas songé qu'il pourrait la draguer (logique, je ne savais même pas si elle était sexy... Ah, mais, j'oubliais, c'est ta transposition dans BSG ), et j'ai adoré cette scène. ^^ L'entretient avec Sharon Valerii a été moins poussé que je ne l'espérais. Je m'attendais à un vrai entretient de psy, avec quelques questions bateau, des techniques pour déterminer sa manière de penser... Un truc plus professionnel. Ceci étant dit, les remarques d'Athéna ont été pertinentes. Cependant, elle a demandé trois fois à Célia si d'après elle les humains avaient une âme, et la réponse à été différente la troisième fois. ^^ Je ne crois pas que c'était volontaire... La conclusion, enfin, est assez étrange, déstabilisante. On ne sait pas bien ce qu'il y a à comprendre, si il y a quelque chose à comprendre, et on ne peut être tout à fait certain de ce que le barman n'est pas vraiment un Cylon - après tout, lui non plus n'est pas décrit... Mais cela en fait achève assez bien cette fiction en demi-teinte, où l'on est pas bien sûr d'avoir obtenu les réponses à nos questions. Enfin, savoir que le Cloud Neuf va finir dans une explosion nucléaire fin saison 2 ajoute un voile sinistre sur l'ensemble de la fiction... En tout cas, félicitations.
Dernière édition par Skay-39 le Lun 20 Avr 2009 - 21:14, édité 2 fois |
| | | Mara The Doctor's Companion
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| Sujet: Re: Celia Lun 20 Avr 2009 - 20:29 | |
| Aaaah, enfin quelqu'un qui est arrivé au bout ! lol Ca fait tellement longtemps que j'ai pas parlé comme un auteur. Alors déjà merciiii Skay pour tes remarques très positives, je suis contente que ça t'ait plu. C'est vrai que le gros point faible de ma fic, c'est quand même Athéna. C'est le personnage que je cerne le moins, que j'ai le plus de mal à faire parler. Autant Gaius c'est assez simple de voir comment il réagira avec une belle jeune fille, autant Sharon... d'autant que c'est un personnage que j'ai cru double jusqu'à la fin de la série (à tort ou à raison, tu verras bien) Maintenant, pour l'épilogue, j'étais vachement contente, mais c'est vrai que ça doit être flou. En fait, j'ai du faire trop subtil... ou pas assez. XD Rex c'est un personnage normal, classique, une sorte de Romo Lampkin barman, un observateur, un survivant, quelqu'un de remarquablement fin et intelligent... mais pas un Cylon ! XD (et pas une hallucination non plus...) Par contre, la fin était sensé souligner le côté vain de la fuite, des batailles... Le fait que les humains meurent pour rien, et que ceux qui meurent ne sont pas ceux qui le mériteraient... Cela fait écho à la fin de la saison euuuh... 2, quand Gina fait sauter le Cloud Nine... Parce que ouais, ce qui était sous-entendu à la fin de la fic, c'est que des innocents qui n'ont rien fait mourront dans l'explosion nucléaire, dont mes chers Celia et Rex... |
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