Les Mondes d'Aldébaran

Oh et bien me voila éclairé sur cet album qui ne cessait de m'intriguer à la FNAC (Survivants). Par contre je dois avouer que si j'étais curieux de savoir de quoi il retournait, le dessin de la couverture ne m'emballe pas trop... Je n'ai pas eu l'occasion de voir comment cela se présentait pour la BD elle même.

Vyslanté tu as eu l'occasion d'en lire? Je suis curieux d'en savoir plus.

Comme le dit Vyslanté, c'est Leo qui fait tout, mais ça se sent que c'est d'abord un scénariste avant d'être un dessinateur, car le dessin est, à mon goût et comparé à ce que fait Barjam pour rester dans ce que j'ai commenté récemment, relativement pauvre.

Attention cependant, si le dessin, notamment au niveau de l'expressivité des personnages n'est aps toujours génial, l'univers graphique est quant à lui d'une richesse sans nom. Leo nous invite sur trois planètes viables pour la vie humaine, et à chaque fois, il a créé un écosystème unique avec plantes, insectes, animaux terrestres et marins, oiseaux ... avec certaines excentricités géniales, comme les dirigeables sur Aldébaran qui sont des grosses bêtes qui ont un métabolisme très zarbi qui leur fait produire du dihydrogène qu'ils stockent dans une poche, résultat, le bestiau de 10 tonnes flotte dans les airs ...

Pour en revenir au propos initial, on sent que c'est un scénariste, car il y a une trame qui court sur les trois cycles (et là je vais rien dire pour pas gâcher le suspense), on en découvre une grande partie dans le premier cycle, Aldébaran, du moins le croit-on, car on en apprend aussi pas mal dans le cycle Bételgeuse, et on a encore de nouvelles révélations dans le cycle Antarès qui est en cours d'écriture et de dessin (j'attends d'ailleurs avec impatience le prochain tome, car je suis sur les crocs ... Putain que c'est loin le mois de novembre ...)

D'un point de vue de l'univers, on est à la fin du 22ème siècle, l'histoire d'Aldébaran commençant en 2179 et l'histoire en est actuellement en 2198 (eh ouais, ils ont pris 20 ans dans les gencives les perso mine de rien, mais en même temps, la série a débuté en 1994, on est pas loin des 20 ans là aussi). La terre a mis au point un siècle avant le début de l'histoire une technologie hautement dangereuse, le Benevides Transfert, qui permet le voyage au delà de la vitesse de la lumière. Cela ouvre la voie à la colonisation d'autres planètes, surtout que la Terre a été ravagée par non seulement le réchauffement climatique, mais aussi des guerres religieuses d'une terrible violence.
Des sondes automatiques utilisant ce système ont repéré une planète viable en orbite d'Aldebaran, la géante rouge aussi appelée Alpha Tauri, située à environ 65 al de la terre. Le Johannes Kepler est envoyé là bas avec 1500 colons en 2078. En 2084, un autre vaisseau chargé d'augmenter le nombre de colons, le Tycho Brahe, disparait mystérieusement, comme l'avait fait le Kepler lors d'un voyage de retour, en chemin pour Aldébaran, et les communications avec la Terre sont interrompues. Aldébaran 4, le première colonie extrasolaire de l'histoire de l'humanité est désormais isolée, livrée à elle même. On attaque donc presque 100 ans plus tard le récit et je vais m'arrêter là car j'en ai déjà dis beaucoup, la suite est compliquée, on navigue dans un univers assez loufdingue où certaines technologies qui nous parraissent essentielles sont absentes, tandis que d'autres irréalistes aujourd'hui sont disponibles à volonté.

Il est assez difficile de présenter cette oeuvre sans révéler trop de chose, ce qui serait dommageable pour de futurs lecteurs. J'ai essayé d'être soft niveau spoiler, en me concentrant sur du technique. Pour avoir lu toute la saga, je vous invite à en faire autant car c'est vraiment passionnant, le scénario est bien ficelé et même si j'ai émis une petite restriction au niveau du dessin, je dois bien avouer que ça fait l'identité de la série et qu'à la fin du premier album, on s'y est fait. Surtout qu'il a amélioré son coup de crayon au fil des ans et que maintenant, c'est mieux fait qu'au début.

Et j'irai jeter un oeil aux Survivants, ça peut être intéressant.

Warrius l'a dit, Leo n'a pas un dessin "riche". Mais je ne pense que ça soit un inconvénient, je préfère en effet ce style appauvri, beaucoup plus clair.

Mais là où l'auteur fait fort, très fort, c'est dans la diversité des mondes : trois planètes, chacune avec leur faune, leur flore, leurs créatures bizarres. Mention spéciale aux "cauchemars volants" d'Antarès.

Bon, il n'y a pas grand chose à dire s'il on ne veux pas spoiler les futurs lecteur...


Au fait, dans l'intégrale d'Aldébaran que j'ai reçue à Noyel, sont présentes en "avant-première" les 10 premières pages du premier tome de Surviants, et je peux en parler : En 2037, la découverte du Benevides Transfert permet des voyages supraluminiques. Seulement, c'est une technique très risquée, et, en 2084, le Tycho Brahe disparaît alors qu'il est en "survitesse". Heureusement, au milieu des aberrations quantiques, un groupe de survivants a réussi à s'échapper avec une navette, et débarquent sur la planète non explorée GJ1347-3...

J'ai lu tout Aldébaran, j'ai bien entamé Betelgeuse, mais ça fait longtemps que je n'ai pas repris...

C'est vrai que le style est assez raide, mais il est compensé par une chouette inventivité tant visuelle que conceptuelle, tant à propos des civilisations Humaines que des exoplanètes. L'intelligence biologique désincarnée et aux pouvoirs physiques très particuliers en est un bon exemple.
Le style parfois "schématique" pourrait mal s'accorder aux vaisseaux, mais le choix de l'auteur d'exploiter une esthétique astronautique façon 2001 s'y prête bien et change des "masses industrielles huileuses" volantes, qui sont devenues beaucoup plus courantes.

Ce qui me laisse un peu méfiant, c'est l'obsession exhibo-voyeuriste de l'auteur... au fil des tomes, le personnage de Kim en arrive à passer le plus clair de son temps à se mettre à poil devant les garçons et à demander si ça les gène de voir ses seins... je trouve que Léo se laisse déborder par cet aspect libertin pseudo-esthétique et qui ne répond pas à grand chose dans sa saga, là où Bajram, dans Universal War One, dépeint quelque chose de beaucoup plus marquant et pertinent dans le seul passage hallucinant dit du "cul de Kate", dont le ridicule pointé par l'auteur et le personnage (Kalish) est d'un réalisme désarmant et lourd de sens.

Information : Le tome 4 d'Antarès est sortit. Et il est bien ^^