Men in Black: International

Il y a quelques jours, Sony a dévoilé la bande annonce finale du nouvel opus des Men in Black:


Avis aux amateurs...

J'aime bien le pitch de base : introduire de nouveaux Men in Black joués par Chris Hemsworth et Tessa Thompson, et les emmener un peu partout dans le monde.

Par contre, comme toujours avec une comédie d'action de ce genre, tout va reposer sur des équilibres très subtils dans l'écriture et la mise en scène. Or, tant les scénaristes que le réalisateur F. Gary Gray ont eu une production très inégale ces dernières années, ce qui inspire que moyennement confiance. D'autant que je trouve cette nouvelle bande-annonce pas terrible du tout : elle tombe globalement à plat et se révèle moins excitante que la précédente.

Je viens de terminer ce Men in Black et il en ressort clairement une impression : c'est insipide.

Le film n'est pas mauvais, loin de là. La réalisation est réussie, l'alchimie entre les acteurs fonctionne plutôt bien et le personnage principal de M est vraiment intéressant.

Mais voilà, le film ne fait rien à partir de tout ça et tient assez mal la comparaison avec le premier opus. Là où le rite initiatique de J était long et difficile, celui de M. est expédié en quelques minutes et semble d'une facilité presque déconcertante, en plus d'être assez inintéressant. Là où il y avait de nombreux traits d'humour dans la comparaison entre les officiers extrêmement propres sur eux et un J extravagant, ici l'humour se perd et n'apparaît que dans les dialogues. Là où le premier Men in Black semblait être le royaume de l'absurde et regorgeait d'imagination pour surprendre le spectateur, celui-ci se révèle beaucoup plus convenu à tous les niveaux.

C'est un film d'action très aseptisé comme Hollywood sait les faire, dont le scénario est franchement sans intérêt et où tout est extrêmement convenu. Il n'est rattrapé que par la relation entre les deux personnages principaux joués par Tessa Thompson et Chris Hemsworth (sans ces deux-là et leurs dialogues plutôt amusants, on pourrait crier au plantage total).

C'est dommage parce qu'il y avait un gros potentiel bien identifié au départ pour varier la formule. Le caractère international du film aurait pu permettre de jouer sur les spécificités culturelles des MIB britanniques (à la manière dont Kingsman avait essayé dans le second opus avec leurs homologues américains, avec un succès limité). Il aurait aussi pu permettre de jouer sur la distance culturelle et les quiproquos, que ce soit à Paris ou au Maroc. Enfin, le film aurait pu essayer de construire une analogie similaire au propos sur New York du premier opus (l'idée que c'est une ville tellement bizarre et pleine de gens bizarres que des aliens pourraient y passer inaperçus), mais adaptée à Londres, Paris ou Marrakech. Malheureusement, ce contexte "international" ne se révèle être qu'un décor pour un conflit entre aliens et MIB dans lequel la population ne joue absolument aucun rôle, ce qui amplifie le caractère irréel du film.

Bref, ce film représente beaucoup de potentiel gâché dans les pires travers d'Hollywood où le talent limité des scénaristes de Los Angeles a apparemment été encore dilué dans les réécritures faites par le producteur Walter F. Parkes. Et le plantage sur le coté "international" est d'autant plus cruel qu'en même temps au cinéma, Chris McKenna et Erik Sommers ont réussi à l'inverse à traiter à peu près correctement les pays visités dans Spider-Man : Far From Home (ne serait-ce que parce qu'ils ont été y tourner, à l'inverse de MIB International dont trois scènes se déroulent à Paris mais où l'équipe du film n'a jamais été filmer).