Terminus (The Gone World) [Roman]

The Gone World n'ayant pas encore été traduit en français, je n'avais pas beaucoup de raisons d'apprendre l'existence de ce roman malgré son succès outre-atlantique. Mais c'est en apprenant que Neil Blomkamp était à la tête de son adaptation dont les droits avaient été achetés par la Fox que je me suis dit qu'il devait y avoir quelque chose d'intéressant.

J'éviterai de trop en dire sur l'histoire elle-même et sur l'univers car une partie de l'intérêt du livre réside dans le plaisir de la découverte.

Premier point : le roman se prête assez bien à une adaptation cinématographique. En effet, il suit une structure assez classique d'enquête criminelle à laquelle les spectateurs pourront être assez réceptifs et qui ne les déroutera pas. En outre, le fait qu'il débute dans notre monde en 1997 permettra au spectateur moyen de ne pas se sentir perdu dans sa salle de cinéma, avant d'entrer petit à petit dans le domaine de la science-fiction.
De plus, l'histoire emprunte beaucoup aux fictions audiovisuelles de notre adolescence ou de notre enfance auquel l'auteur fait des allusions : NCIS et X-Files. Et sans y faire référence, il y a quelque chose de Stargate dans l'irruption d'une science-fiction militaire dans notre monde contemporain. Cet emprunt aux séries télévisées populaires rend l'histoire encore plus facilement adaptable à l'écran. Pas de mondes lointains aux esthétiques extravagantes et aux technologies étranges, mais ici une histoire profondément humaine.

Second point : l'auteur fait preuve d'une grande maitrise dans le rythme de l'histoire, la construction de l'univers et le déroulement de l'intrigue. Celle-ci est à la fois complexe et compréhensible et l'histoire est rythmée par une multitude de surprises, de rebondissements et de moments de tension. On ne s'ennuie jamais tout en découvrant un univers basé sur le notre mais un peu plus complexe et faisant appel à des notions qui semble développées de manière à première vue cohérente (même si scientifiquement sans aucun sens si l'on creuse, mais c'est le propre de la SF bien souvent).

Enfin, si l'histoire ne développe aucun propos politique spécifique, elle n'est pas sans soulever certaines questions éthiques et révèle une vision de la nature humaine.

C'est un roman qui n'a rien d'un incontournable, mais que je recommande. Il est relativement accessible en anglais et il a le potentiel de donner un film intéressant, même si ce dernier devra résoudre certains problèmes esthétiques intéressants.

Un peu plus d'un an après sa sortie aux Etats-Unis, The Gone World a été traduit en français sous le titre Terminus et est sorti chez Albin Michel Imaginaire. Je trouve le choix du titre français assez réussi.

En anglais, il y avait une certaine barrière à l'entrée, mais maintenant que le livre est sorti en français, je le recommande chaudement. Plusieurs mois après l'avoir lu, j'en garde le très bon souvenir d'une histoire captivante.