Nouveau Monde

Résumé éditeur:

Le voyage aura duré trente-cinq ans. Un long périple pour l'humanité en quête de nouveaux espaces susceptibles de l'accueillir. Aussi, quand le vaisseau des colons atteint Bêta IV Hydri, une planète similaire à notre Terre, l'espoir et la foi en l'avenir font battre le cour des hommes et femmes lancés dans cette folle aventure. Pourtant, les ennuis vont bientôt s'accumuler pour l'astrogateur Nathan Stone : différentes factions s'opposent parmi les exilés. Chacune souhaite construire et diriger la colonie à sa façon. Y compris l'étrange Wowocka, lequel devient le disciple de l'étrange et puissant dieu du fleuve. L'humanité était venue chercher un havre de paix, un nouvel Éden. Mais, loin de la Terre, c'est l'enfer de la guerre qui les attend. Né le 17 janvier 1946 à Neuilly-sur-Seine, Bertrand Passegué est depuis toujours un lecteur boulimique. Ancien professeur aujourd'hui à la retraite, il vit désormais avec sa femme artiste dans une vieille ferme restaurée par leurs soins. Voici le premier opus d'une trilogie de space opera, une fresque galactique où l'humanité essaime dans les étoiles et se confronte au plus grand des mystères : la vie intelligente. ailleurs.

Alors, pour moi c'est un gros non. Les personnages sont assez caricaturaux, ce qui pourrait être un choix au service du message, mais là, c'est en fait la seule chose (branlante) qui soutient la situation invraisemblable dans laquelle ils se trouvent. On a littéralement l'impression que l'Humanité a pris 5000 clampins au hasard, et les a balancé dans un vaisseau qui doit coûter l'équivalent du PIB du Japon sans même enquêter un minimum sur eux ou même leur fournir un semblant de formation. Résultat: la suspension consentie de l'incrédulité n'est pas au rendez-vous, et on passe le roman à se dire que la situation décrite n'est pas du tout réaliste, ou même cohérente. Pourtant, ce qui est décrit aurait pu s'expliquer si l'auteur avait fait l'effort de l'amener correctement en prenant le temps. On touche du doigt un autre problème de livre, outre le fait que le style soit peu lisible, manque de clarté, ce qui fait qu'on doit souvent relire un paragraphe deux fois, les événement sont décrits avec une vitesse effarante. Ça aurait pu être un parti pris de rythmer le récit, mais là, c'en est incohérent. Alors qu'on est censés découvrir un nouveau monde, il y a des ellipses en permanence. L'auteur y aurait gagné à faire un peu plus de "naturalisme" et de description, ça aurait ancré le récit et aurait rendu la fin plus forte, puisqu'elle est justement liée au lieu.

Bref, c'est précipité, peu clair, invraisemblable, et le plus dommage c'est que ça aurait pû être évité.
Je passe sur l'aspect très niais de certains passages et le message global, parce que là c'est peut être moi qui ne suis pas au diapason, il en reste que sur le style et la narration, c'est un échec.

Je déconseille donc, il y a sûrement bien mieux comme livre décrivant la colonisation d'un nouveau monde par l'humanité (si vous en avez en tête je suis preneur d'ailleurs).

En matière de colonisation d'un nouveau monde par l'humanité, il y a une oeuvre que je n'ai pas encore lue mais qui a une grande réputation, c'est la trilogie martienne de Kim Stanley Robinson.

Quels sont les éléments qui rendent ces personnages si caricaturaux et la situation si invraisemblable ? Ça relève d'incohérences technologiques, pratiques ? Ou d'invraisemblances totales par rapport à nos connaissances scientifiques actuelles ?

Grossièrement, les militaires sont des méchants brutaux et avides de pouvoir, et les civils des gentils démocrates. Bon, soit, ça passerait si c'était bien amené, mais là, c'est comme ça dès le début, c'est pas du tout expliqué, ils sont juste comme ça parce que voilà.

Les invraisemblances ne sont pas tant aux niveaux technologique ou scientifique (même si sur la partie mystique de l'histoire, y'aurait à redire), mais bien sur les réactions des personnages. Dès l'arrivée sur la planète, les civils se mettent à haïr les militaires, et vice-versa, juste comme ça. Ensuite ils exigent certaines choses qui semblent à mille lieux des préoccupations prioritaires au regard de leur situation. Comme j'ai dit, on a vraiment l'impression que le gouvernement de la Terre a investi des milliards de dollars dans leur première mission de colonisation extraplanétaire, mais a laissé la sélection des colons au hasard, et ne leur a fourni aucune formation, ce qui est totalement invraisemblable. Si ça avait été une énième mission de colonisation après bien d'autres, pourquoi pas, ça aurait été quelque chose de commun, on fait moins attention, mais là c'est leur première. Ce ne sont pas les technologies montrées qui posent problème, surtout qu'elles sont très peu décrites, comme je l'ai dit, l'auteur semble avoir oublié de faire des descriptions, ce sont les personnages, leurs motivations, leurs réactions, leurs préoccupations, le fait même qu'ils soient dans cette mission.

Merci pour le conseil de lecture, je vais voir si je peux me procurer ça, si jamais quelqu'un en connait d'autres.