Hannibal

Déjà ? Il y a les événements de Dragon Rouge avant, à moins qu'on ait le droit à une ellipse narrative de plusieurs années.

Il faut avouer que le pari était risqué. Le cliffhanger de la deuxième saison était particulièrement haletant et aurait même pu servir de fin de série au besoin. Tragique, oui, mais il y avait une sorte de finalité dans le bain de sang que laissait Hannibal derrière lui.

Du coup, le début de saison 3 ne manque pas d'être légèrement éloigné de reste de la série. A la fois d'un point de vue narratif que géographique. Maintenant que la vérité a éclaté concernant la vraie personnalité d'Hannibal et que ni Will, ni Jack, n'ont de doute sur ce qu'il est, c'est la traque qui commence. Hannibal est, lui, réfugié en Italie avec Bedelia et tente de reconstruire un semblant de vie.

Si le point de départ est bien mystérieux, centré uniquement sur Hannibal lors du premier épisode, laissant planer le doute concernant la survie des autres personnages (si on ignore le générique), il faut bien avouer que l'on tourne un peu en rond. La relation presque fusionnelle, et limite sexuelle, entre Hannibal et Will a retranché les deux personnages dans une sorte de crainte, d'admiration et d'amour mutuel qui, à mon sens, fait trainer l'intrigue inutilement.

Comme elle le fait depuis le début, la série use de tous les artifices pour nous faire douter de la réalité et de ce que l'on voit vraiment, mais j'ai l'impression que ce début de saison 3 manque de contrôle. Les ambiances sont poussées au maximum de leur capacité. Certaines scènes, comme celles de Bedelia, sont dégoulinent de métaphores et sont assez oppressantes. Je comprend parfaitement la direction esthétique et narrative de la saison, mais j'ai du mal à l'apprécier pleinement.

Il faut dire qu'à la fois Will et Hannibal sont deux personnages auquel on ne nous donne plus accès comme on l'avait avant. Le spectateur ne sait plus vraiment qui est Will après le double jeu confus de la seconde saison. Hannibal a toujours été assez simple a comprendre dans ses interactions avec les autres personnages, mais maintenant qu'on entrevoit son passé, c'est beaucoup plus confus. Le seul personnage un peu plus terre à terre est Jack, qui n'apparaît qu'au troisième épisode et semble plus cryptique que jamais.

Ce début de saison n'est pas mauvais, mais un peu décevant. Toute la dynamique des saisons précédentes est remise en cause. Ce n'est pas un mal en soi, mais il manque un clair équilibre et des explications sur les motivations de chacun. On comprend mal pourquoi le FBI ne traque pas Hannibal, qui même s'il n'est pas accusé d'être le Chesapeake Ripper, est bien responsable, au moins, de la mort d'Abigail. Ou ai-je mal suivi les épisodes ?

Visuellement, c'est toujours aussi élégant, mais on commence a tourner un peu en rond. Les mise en scènes de plus en plus macabres font surenchère et la noirceur de lieux manque de variété.

Je suis impatient de voir la suite, surtout lorsqu'on commencera a voir intégrés les éléments du roman Dragon Rouge à la série.

Quel étrange épisode. J'ai pour la première fois l'impression que la série essaye d'artificiellement allonger une intrigue qui n'a pourtant pas d'autre aboutissement que la capture d'Hannibal. L'épisode précédent faisait durer le suspense avec un combat interminable entre Jack et Hannibal, puis la fuite de ce dernier. Ici, Will le retrouve avec une grande facilité, et le retournement de situation et la scène finale du diner était un peu de trop. Il y a beaucoup de symbolique, et c'est tout très esthétique, mais il faudrait faire attention à ce qu'on ne tourne pas trop en rond.
Ce début de saison est, encore plus que les précédentes, un torrent visuel qui commence petit à petit à noyer le spectateur. D'accord c'est très beau, très esthétique, mais il ne faut pas non plus s'étonner de voir la sérier annulée quand la moitié d'un épisode sont des scènes en gros plan et au ralenti sur des formes, des couleurs et des matières. J'aimais d'avantage les premières saisons où l'esthétique autour des scènes de crime avait une certaine utilité narrative, ou encore permettait de s'aventurer dans l'esprit de Will.
La scène du diner était vraiment hallucinante, dans le sens qu'elle était tellement décalée. J'ai trouvé le moment où Hannibal commence a trancher le crâne de Will tout à fait grotesque, avec le sang qui gicle de partout (au ralenti, parce que voilà). La transition presque immédiate sur la capture de Will et Hannibal coupe tout suspense et en plus continue dans le principe des ellipses qui rend ce début de saison pourtant si brouillon.
Je passerais sur toute l'intrigue secondaire concernant Bedelia, qui n'a pour but que de garder l'actrice un peu plus longtemps dans la série. Les intrigues de Verger et Alanna sont un peu plus intéressantes, et heureusement que cela gravite autour d'Hannibal.
Vite, vite, que cet arc se termine et qu'on commence le suivant qui sera un peu plus intéressant, je l'espère.

Même si cet épisode était très bon du côté du Red Dragon, il met en évidence une faiblesse (assez récente) de la série : son obsession de tout expliquer, quitte à revenir considérablement en arrière dans l'histoire pour le faire.

Ainsi, cet épisode met en scène la fameuse scène du patient "tué" par Bedelia du Maurier. Une scène hautement inutile dans la narration de la série, et encore plus de la saison. Même si retrouver Zachary Quinto sans ses oreilles pointues est toujours un régal (il excelle dans le dramatique), ce flashback n'avait pas lieu d'être. Alors oui, la mise en scène en parallèle avec Will est habile et le montage intelligent, mais est-ce qu'on a réellement besoin de plonger autant dans le psyché de Bedelia et de ressasser encore et encore le fait que Will et Hannibal sont hyper connectés ?

Je pense que la saison gagnerait a laisser un peu de mystère, et laisser, surtout, marcher l'imagination des spectateurs. Il en va de même avec toute la séquence, dans un épisode précédent, détaillant la mise en scène autour de la fausse mort d'Abigail et la suite d'évènements qui a fait qu'elle se trouvait dans la maison au bon moment pour balancer Alana par la fenêtre. Jamais nous n'avons eut le besoin de voir cette scène. Le déroulement de l'histoire était assez évident malgré ces quelques zones d'ombres.

Je ne comprend pas réellement cette nouvelle tendance à vouloir montrer ce qui n'est pas nécessaire. Cela étouffe considérablement l'intrigue du Red Dragon, pourtant vraiment bonne, et rend le tout très confus. Rappelons que le coup de l'oreille d'Abigail, c'était ce qui a mis Will sous les barreaux en fin de saison 1 ... C'est facile de perdre le spectateur lambda en cours de route ... Est-ce parce que la série est annulée alors ils décident de bien tout cimenter avant la fin ?

Je ne sais pas si l'épisode aurait pu être moins satisfaisant ...
J'ignore si c'est une question de rythme ou de choix scénaristiques mais l'épisode laisse un arrière goût amer. Ou est-ce la saison entière ?

Le faux suicide du Dragon est tout au plus bâclé à cause du manque de développement des personnages. L'idée que le corps soit celui de quelqu'un qu'on ne connaisse pas, n'est pas vraiment intéressant. De plus, à vouloir faire trop dans l'esthétisme concernant Dolarhyde, on se retrouve avec un paquet de très belles scènes, mais peu de fond. Sa relation avec Reba est tout en surface, peu convaincante à mes yeux. Il y a beaucoup de symbolique mais on peine à la raccrocher à la réalité.

Je ne suis vraiment pas fan du traitement "romantique" entre Will et Hannibal. Même si c'est un twist intéressant qui fait se démarquer la série des livres et films, cela aboutit dans une scène finale assez frustrante. D'autant plus que cette romance sous-jacente traine largement depuis la saison 2, et a plombé une grosse partie de cette saison. Je ne suis pas vraiment satisfait par l'apparente mort d'Hannibal et Will, qui même si très esthétique, n'a pas la force escomptée. Et étant donné que la série est terminée, leur possible survive (même si on en doute, vu l'état des blessures) est une non-discussion.

La mort du Dragon était très bien mise en scène, même si j'ai trouvé le tout trop grandiose pour un ennemi à qui on a consacré que six épisodes. Cela aurait eu beaucoup plus d'impact si Dolarhyde avait sévit pendant toute la saison, où même si on avait eu écho de ses meurtres dans la saison précédente. Bryan Fuller a voulu faire du Dragon le grand méchant final, mais ça fonctionne à moitié, et sa mort n'est pas spécialement satisfaisante. A vrai dire, on s'en moque un peu.

Comme on se moque du destin de Chilton, qui aurait bien pu mourir brûlé, que cela n'aurait pas changé grand chose. Le laisser en vie pour le faire interagir avec Alana Bloom ? Un personnage qui a vécu un 360° dans sa personnalité, non pas sans logique, mais sans développement. J'aurais pu imaginer Alana devenir cette femme froide et calculatrice sur le cours d'une saison, mais pas aussi brutalement. La scène finale où elle quitte le manoir Verger avec Margot et leur fils n'a que peu d'intérêt étant donné la tournure de la fin d'Hannibal.
Clairement déçu qu'un des personnages les plus intéressants, Jack, n'ait aucune conclusion. J'ai toujours trouvé Jack fascinant dans son interaction avec Hannibal et de la quête qu'il s'était donné en Italie. Il brillait par son intelligence et son sens de la justice, là où Will était frustrant à suivre la plupart du temps ... Au final, tout a échappé à Jack et il n'aura arrêté personne. Il n'aura surement même pas la satisfaction de savoir qu'Hannibal est mort.

Mention spéciale à la scène post-générique concernant Bedelia. Je comprends désormais que le personnage a été conservé uniquement car ils avaient cette scène en tête. Je la trouve particulièrement belle et intelligente, et au final une conclusion macabre à l'impact qu'aura eu Hannibal sur Bedelia (et quelque part sur nous).

Globalement, un épisode bien réalisé et très beau, mais qui peine à conclure cette troisième saison bancale. Malgré toutes ses qualités, en matière de photographie, de musique et de casting, la série aura souffert d'une terrible inconsistance scénaristique, des choix discutables de développement des personnages et au final une trame globale qui n'a cessé de tourner en rond. L'absence de réelle intrigue policière sous-jacente à la dernière saison aura été le coup de grâce. Dommage de quitter Hannibal de cette façon.