[Fondation I] Prélude à Fondation

Mes souvenirs ne sont pas très frais car j'avais lu Prélude à Fondation il y a plus de dix ans, maintenant, mais j'en garde un très bon souvenir. J'avais pris le parti de lire Fondation dans l'ordre chronologique (qui n'est pas l'ordre d'écriture), et c'était finalement plutôt une bonne décision.

Rétrospectivement, ce livre est plutôt une bonne surprise, notamment parce que quand on le compare aux deux romans venus clore le cycle et écrits antérieurement, il est largement meilleur. Ainsi, autant Isaac Asimov ne semblait pas inspiré quand il s'agissait de décrire le futur de Fondation, autant la génèse de la psychohistoire fut un sujet fertile pour lui. Il est d'ailleurs intéressant de voir qu'avec ce livre, on retrouve le cadre d'une aventure individuelle quasi-policière comme Asimov avait l'habitude d'en écrire dans le cadre du cycle des robots, plus qu'une approche uniquement politique comme on pouvait le voir dans Fondation (même si c'est aussi une aventure très politique).

Enfin, comme toujours avec Isaac Asimov, l'écriture est agréable, facile à suivre et pleine d'un suspense qui maintient en haleine jusqu'au bout.

Je rejoins les précédents commentaires sur le côté facile et agréable à lire de l’œuvre, I. Asimov sait écrire un récit sans nous ennuyer, créer des mondes crédibles.

Même si j'ai pris plaisir à le lire, je trouve que l'on retrouve la même "marque" qui m'a gêné petit à petit dans le cycle des robots : tout finis par être su de façon extrêmement facile.
Dès le début c'est le cas avec Demerzel d'un côté et Hummim de l'autre qui savent toujours tout sur tout, à tel point qu'ils ne laissent même pas le lecteur théorisé.
Exemple : Seldon se fait agresser, Hummim dit que c'est un coup de Demerzel et dans la foulé Demerzel confirme ! Tu ne peux même pas prendre le temps de psychoter à te dire que c'est peut être Hummim qui a lui même magouiller, et bah non !

Cependant, cette critique tombe à l'eau avec le twist sur Demerzel que moi je n'ai pas vu venir, mais je suis un grand naïf.
Et c'est à partir de là que j'ai un soucie, car c'est à partir de là que TOUT est révélé ! Plus de mystère. Tu ne sais pas comment Seldon peut imaginer cela et comment cela peut être confirmé aussi aisément !
Et c'est là, la grande différence entre les cavernes d'acier et les autres œuvres petit à petit, celle-ci incluse : Elijah Baley faisait des hypothèses et se plantaient magistralement jusqu'à avoir la bonne réponse. Ici, l'hypothèse farfelu vient à la fin et elle est confirmé de suite !
A mon sens, cela n'est pas crédible car les robots n'existent plus, cette conclusion est absurde par essence. La fin du livre ressemble à une conclusion de complotiste : remplacez "robot" par "reptiliens" ou "homme-crabe" et c'est la même chose !

Et le pom-pom, c'est Dors ! Farfelu niveau supérieur et confirmation avec un très léger non-dit. Il ne pouvait pas laisser le doute ????!!!

De façon global, I.Asimov encore une fois ici maitrise à merveille l'écriture et le développement d'un univers, il sait le rendre crédible et intéressant, mais cela au prix de certaine facilité acceptable au fil du roman mais qui est d'une simplicité de résolution pour la fin de celui-ci.

Je rajoute ma petite marotte perso : je ne vois pas en quoi cet univers est mieux sans les spatiens ! Encore une fois, il est pire et au bord du chaos. Alors oui, il y a de la quantité, et pour la survit d'une espèce c'est essentielle, mais il ne faut pas considérer que toutes ces sociétés sont mieux que les différentes sociétés spatiennes.