Magma (groupe)

Ah Magma, sacré groupe aux influences si diverses que sa musique fait souvent peur et/ou mal à la tête aux non-initiés... En ce qui me concerne, les premiers abordages non pas été très réussis, les morceaux éparses que j'avais écoutés ici et la m'ayant rendu plus dubitatif qu'intrigué. Il faut dire qu’on n’écoute pas Magma comme on écoute une chanson du dimanche... Non, il faut prendre le temps de se poser et de se laisser bercer, envoûter par la musique. Pratique o combien enrichissante mais malheureusement de plus en plus rare de nos jours... Bref, le premier contact peut donc être rude mais après ça, Magma ce n'est que du bonheur musical !


L'aventure discographique du groupe commence en 1970 avec la sortie de Kobaia. Cet album est relativement joyeux et abordable pour le groupe. On lorgne du côté jazz rock pure et ça ne part pas encore dans tous les sens bien que les bases musicales soient déjà la et assez développés. Le premier morceau, Kobaia, me fait penser à la musique de Frank Zappa et ses mères de l'invention, bien que les deux groupes n'est pas grand-chose à voir si ce n'est un niveau et une richesse musicale élevée. Ce premier disque, comte la migration de Terriens qui lassés du conditionnement qu'on leur inflige sur Terre partent en direction d'une autre planète: Kobaia. Après un périple dans l'espace, le morceau Aurae nous figure la découverte de la planète. Par la suite on y raconte l'amour, l’exploration Kobaia ou les monstres dansent des ballets, ou l'on chante et enfin une tentative de communication avec la Terre, toujours aussi malseine et qui se solde donc par un echec: Stoah et Muh. Pour conclure Kobaia est un album aux ambiances diverses mais pourtant assez accessible. Premier album du groupe il peut également être une porte d'entrée dans son univers.


L'épopée spatiale continue l'année d'après avec le deuxième album: 1001° Centigrades. 1001° Centigrades prolonge musicalement Kobaia, je trouve les deux albums assez proche musicalement, même si sur ce 2e opus les morceaux sont beaucoup plus étirés (20 minutes pour le premier puis 10 minutes pour les deux suivants). Les Kobaiens y effectuent un retour sur Terre pour tenter de la sauver. Certains le trouve encore plus accessible que Kobaia, il peut donc aussi constituer une première voie d'approche.


Sort ensuite Mekanik Destruktiw Kommandoh, en 1973, un des disques les plus acclamés de Magma, son chef d'oeuvre pour certains. La richesse musicale y augmente peut-être d'un cran c'est vrai, en tout cas les musiques et les genres se mélangent toujours plus... Du real Magma si chose dire. Ce n'est par contre pas forcement celui à choisir pour faire connaissance avec le groupe sa richesse pouvant être difficile à aborder pour les non connaisseurs.


Nebehr Güdahtt prophète Kobaien donne un avertissement à l'humanité et seul ceux faisant un effort pour acquérir la sagesse seront sauvés. MDK est aussi le troisième mouvement d'une oeuvre plus grande: Theusz Hamtaahk. Vander décide en effet d'enregistrer le mouvement de fin en premier. Les deux autres mouvements de Theusz Hamtaahk sont: Theusz Hamtaakh que l'on peut écouter sur l'exellent Live à la BBC Lodon de 1974 et Wurdah Itah qui servira aussi de bande son au film Tristan et Iseult de Yves Lagrange. Pendant l'enregistrement de MDK, Vander fait la rencontre de Mike Oldfield qui se préparait lui à enregistrer Tubular Bells. A la sortie de l’Exorciste, Vander trouvera que Oldfield lui a piqué certaine des mélodies qu'il avait joué devant lui, et plus particulièrement des extraits de Mekanik et de La Dawotsin. Furieux, il décide que plus rien ne doit ressembler à Mekanik Kommandoh et se tourne vers l'élaboration d'une autre ouvre: Kohntarkosz.



En 1974 sort donc Köhntarkösz, deuxième mouvement de l'oeuvre du même nom dont le premier, Köhntarkösz Anteria, ne sera enregistré que plus tard. Décidément pour suivre l'univers de Magma il faut s'accrocher... Avec Köhntarkösz, comme suggéré plus haut, la musique de Magma se tourne vers d'autres horizons que j'affectionne particulièrement en ce qui me concerne. Pour autant Magma reste Magma et l'on retrouve certaines caractéristique du groupe même si je trouve cet album plus "planant", moins "je pars et explose dans tous les sens". Vander fait la description suivante de ce deuxième acte:


Pour ce disque encore plus que pour les précédant il faut prendre véritablement le temps d'écouter. En effet, le disque parait construit comme un seul et unique morceau, le terme mouvement convient donc parfaitement. L'ambiance de l'album monte et descend, en suivant le cheminement de Kohntarkosz, avec des montées finissant en explosions de sons figurant les moments forts de l'histoire comme pour le final illustrant le rêve et le réveil. Kohntarkosz est un très bel album et, pour peu que vous soyez prêts à prendre votre mal en patience, est assez accessible au niveau de la musique.


Avec l'album suivant, Udu Wudu sortit en 1976, le groupe renoue avec des morceaux plus courts. Le début de l'album est également assez enjoué. Par contre les deux morceaux de fin, Zombies et De Futura m'ont parus vraiment froid lors de la première écoute... A tel point que je n'ai plus écouté l'album pendant un certain temps après coup. Pourtant je le trouve aujourd'hui assez sympa, toujours un peu froid, mais avec une montée en transe assez géniale. Et les deux morceaux en question, Zombies et De Futura, sont devenus mes préférés de l'album.


On poursuit avec Attakh, parut deux ans plus tard, axé lui aussi sur des morceaux courts. L'album s'ouvre par un morceau assez rock que j'affectionne particulièrement: The Last Seven Minutes. J'adore ce genre de musique jazz rock ou ça sautille dans tous les sens. Et puis on a le droit à une voix relativement plus énergique que d'habitude qui n'est pas pour me déplaire. Attakh est un album très sympa, ou l'on a l'impression que la composition a été moins prise de tête, ce qui n'est pas forcément plus mal. A l'image du morceau Lirik Necronomicus Kanht assez foufou.


Par la suite Magma se mettra en pause un certain temps, Christian Vander s'occupant d'autres projets. Il faut donc attendre la fin des années 90 pour revoir le groupe et 2004 pour l'album suivant: Köhntarkösz Anteria, appelé également K.A, premier mouvement de Köhntarkösz. K.A raconte "la jeunesse tourmentée de Köhntarkösz en quête de sa destinée" et alors que "la providence guide déjà ses pas".
Cet album est assez semblable à Köhntarkösz dans le ton et l'esprit. Je le vois aussi comme un seul et unique gigantesque morceau. K.A est aussi le premier album de Magma que j'ai eu entre les mains et celui qui m'a fait adorer ce groupe. Pourtant, comme lorsque j'avais écouté quelques morceaux de ci de la, la première écoute m'avait paru assez "chelou", si vous me pardonnez l'expression. Mais après une deuxième écoute au calme ce fut le choc. Je préfère peut-être encore plus K.A que Köhntarkösz, les montées, breaks, solos, s'y enchainent encore plus magnifiquement. Les choeurs sont sublimes, on navigue sur une musique très belle qui arrive à fusionner opéra et transe. Le début du troisième morceau commence par un solo clavier/batterie assez dantesque. Un album à écouter absolument!!! Mais lorsque vous aurez 45 minutes devant vous! Il représente en tout cas à mes yeux une odyssée musicale assez incroyable.


Dernièrement, Le groupe a sorti Ëmëhntëhtt-Rê qui conclut enfin l'oeuvre sur Köhntarkösz. Ce dernier album comte ce qui s’est passé bien avant K.A, puisqu'il nous présente la destiné de Ëmëhntëhtt-Rê que Köhntarkösz a vu lorsqu'il a ouvert son tombeau. Le début de l'album présente de la musique déjà joué de nombreuse fois en live ou sur d'autres cd mais ici bien réajustée. On retrouve par exemple Zombie de Udu Wudu, ce qui nous laisse entrevoir la funeste fin de Ëmëhntëhtt-Rê... Sur le papier cet album est assez génial, surtout qu'on y trouve la présence de Benoît Alziary au vibraphone, instrument que j'adore. Seulement, sur le cd les passages les plus forts ont été coupés. Du coup je le trouve assez mou du slip... Je ne suis pas non plus fan des arrangements... Ma copine a dit très durement pendant l'écoute "on dirait du Era..." et je dois dire que malheureusement elle n'a pas forcement tort... Une petite déception donc.


Voilà, malgré un petit raté vers la fin (cela dit ce n'est qu'à mes yeux) Magma peut se vanter d'avoir une discographie excellente, remplis de moments forts, avec une musique qui conduit ses auditeurs vers d'autres univers... Si vous avez des questions, envie de parler du groupe, que vous Magma ça vous fais profondément chi.. ou que vous êtes dubitatif, si vous ne savez pas par où commencer, etc... N'hésitez pas, je serai ravi d'en discuter!

Le groupe Magma sera en concert ce jeudi 30 aout à la Grande Halle de la Cité de la Musique à 20h.

La première partie sera assuré par Orchestre National de Jazz Around Robert Wyatt qui rend hommage à Robert Wyatt donc, grand nom de la musique jazz rock qui a officié au sein de la première formation des Soft Machine.

Pour Magma j'en ai déjà longuement parlé dans mon post plus haut. En tout cas pour les parisiens et banlieusard amateur de musique c'est clairement un concert à ne pas manquer!!!