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 Scarran exquis

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Rangil
Gouverneur Planétaire à Mandibules
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Rangil


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MessageSujet: Scarran exquis   Scarran exquis EmptyMer 15 Déc 2010 - 17:28

En errant sur la page de Firefly, j'ai remarqué la proposition de faire un cadavre exquis, et je me suis dit que ça collerait terriblement à l'univers de Farscape, comme méthode. Un texte écrit à plusieurs mains sans aucune concertation préalable, ce peut potentiellement donner quelque chose d'assez déjanté !

A tous les volontaires, je vous propose de suivre les mêmes règles que pour le topic sur Firefly :

Arrow Les nouveaux messages doivent être dans la continuité des précédents, et poursuivre l'histoire de façon cohérente. On est sur un forum de fanfic, alors on devrait y arriver... Jack
Arrow Il est tout à fait possible d'inventer de nouveaux éléments par rapport à la série, mais il faut en revanche veiller à ne pas entrer en contradiction avec celle-ci, pour faciliter la compréhension. :cam:
Arrow Prière de ne pas jeter à la corbeille tout ce qui à été dit précédemment avec des suites du genre "ils périrent tout dans une supernova" ou "il se réveilla en sursaut et comprit que tout ce qui s'était produit depuis le second post était un rêve". :ronon:
Arrow Lorsqu'un membre décide de prendre la suite, il doit poster un message pour le signaler, qu'il éditera par la suite ; ceci pour éviter que deux personnes poursuivent le récit à partir du même point. :daniel:
Arrow Prenez soin de citer les passages précédents auxquels vous faites référence dans votre narration, afin de faciliter la compréhension. :sheppard:
Arrow Si possible, essayez de poster au moins quelques lignes, histoire de faire progresser l'action un minimum... :weir:
Arrow Si vous souhaitez intégrer un commentaire à votre message, prenez soin de l'écrire dans une couleur différente. :wraith:

Le texte se déroula durant la saison 4, au cours du passage de nos héros
Spoiler:

_____________________________________________________________________________________

- Y'a des jours comme ça, résuma Crichton, où tout le monde ferait mieux de rester au lit.
- Sauf Chiana, jugea nécessaire de corriger Rygel, ça serait mieux qu'elle réussisse à le quitter, plutôt !
- Toi le baveux, espèce...

La jeune Nébarie fut interrompue par une première secousse. Le corps de Moya tremblait dans l'espace comme un malade agité par une fièvre délirante, à peine retenue par les efforts démesurés de Pilote, qui parvint néanmoins à rétablir les systèmes de communication :

- A toute personne se trouvant sur ce vaisseau, je crains que nous rencontrions un problème !
- Merci pilote, ironisa Crichton, on était loin de s'en douter !
- Vous connaissiez les risques, John Crichton, lorsque nous avons tous décidé de nous rendre dans les territoires tourmentés.
- Je m'attendais plus à ce qu'on rencontre des hordes d'ennemis qui se jetteraient sur Moya, plutôt que d'être paralysés à cause... A cause de cette espèce de machin... A cause d'un mini-trou noir surprise tout frellique !

Tout en parlant, John pointait du doigt la baie du Moya. A une centaine de metras plus loin, toute espèce douée d'un système oculaire normalement constitué - ce qui expliquait le possesseur de ce doigt - pouvait discerner un trou dans l'espace, à peine plus grand qu'un Hynérien adulte. Le plus étonnant était que diverses nuées gazeuses flottaient tranquillement autour de cette faille spatiale, sans être nullement attirées par elle. Moya, en revanche, semblait complètement paralysée.

- Bravo John, le félicita Aeryn, voilà où nous mène ton obsession pour les vortex.
- Quoi, s'étrangla notre héros, tu plaisantes ? Cette plok n'a rien à voir avec un vortex !
- Un trou dans l'espace qui conduit vraisemblablement à une région reculée de l'univers, j'appelle ça un vortex, moi.
- Pour être exact, commença Pilote...
- Rien du tout ! Ce truc minuscule n'a rien à voir avec un vortex ! C'est un mini-trou noir !
- Allons John, les trous noirs n'apparaissent pas brusquement au milieu de nulle part, le rectifia Scorpius de son ton mielleux habituel.
- Si, ici, ils le font !
- Même si c'était le cas, un trou noir absorbe la matière. Celui-là ne fait rien.
- C'est un trou noir qui fait la sieste. Et non, ne me dîtes pas que c'est impossible, on a rencontré bien pire !
- C'est impossible, répliqua tout de même Aeryn.
- Vous vous rendez compte que Moya, un fier Léviathan, notre puissant vaisseau, est immobilisée par un truc tout riquiqui qu'on arrive à peine à discerner ? Je suis le seul que ça choque ou quoi ?
- Chiana a l'habitude à force, rétorqua l'Hynérien en riant, visiblement très fier de sa blague.
- Je propose qu'on jette Rygel dedans, reprit Chiana, avec un peu de chance, le temps que le vortex le digère, on retrouvera notre liberté !
- Ce n'est pas un vortex, s'énerva John, c'est un mini-trou noir surprise qui fait la sieste.
- On ne jettera personne par-dessus bord, décréta Aeryn.
- Sauf Scorpius, précisa D'Argo.
- C'est ça, fit remarquer Rygel, jetez Scorpius dans un vortex alors qu'il nous poursuit depuis des cycles pour en trouver un !
- Encore une fois, ce n'est pas un vortex, c'est un...
- C'est étrange, les interrompit Pilote, j'obtiens des relevés tout à fait anormaux venant du vortex !
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Skay-39
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MessageSujet: Re: Scarran exquis   Scarran exquis EmptyJeu 16 Déc 2010 - 22:25

Agréable initiative Rangil. ^^ Espérons que ce Scarran Exquis motivera du monde !
___________________


- Anormaux pour une manifestation spatio-temporelle universellement incomprise, demanda John, sacrifiant les Anciens au profit de l'intensité dramatique langagière, ou bien pour un trou noir apathique format poche ?
Ce qui, se fit-il la remarque, pouvait également passer pour une manifestation spatio-temporelle obscure. Sans jeu de mot facile.
Pilote, une fois encore, soit ignora l'ironie, soit ne la remarqua pas du tout. Peut-être aussi les plaisanteries étaient-elles entrainées jusqu'aux tréfonds du fantastique cerveau multitâche de l'alien imposant, où une part de son intellect se poilait régulièrement dans le plus grand secret. Cette pensée était assez perturbante, et il sermonna son cerveau pour sa trop grande imagination.
Okay, fit ce dernier, puisque c'est comme ça débrouilles-toi sans moi.
J'ai l'habitude, rétorqua John.
Sur la console de contrôle des senseurs, un son discret indiqua l'arrivée de nouvelles données. Les divers aliens du bord jetèrent un bref coup d'œil à la représentation holographique rougeâtre en deux dimensions qui venait de se matérialiser, et qui montrait l'anomalie se contracter, comme prise d'une toux qu'elle tâchait de faire discrète par courtoisie, et puis se mettre à enfler, enfler, enfler jusqu'à atteindre au moins quatre fois sa taille initiale. Elle s'arrêta là, reprenant sa lente circonvolution de truc qui n'était ni un vortex, ni un trou noir, et une ligne graduée vint obligeamment quantifier le phénomène, soulignant au passage l'accroissement de la pression sur le coque de Moya.
Par un accord tacite, les membres de l'équipage évitèrent soigneusement de relever le phénomène. L'expérience leur avait apprit que les ennuis se lassaient parfois lorsque l'on se montrait trop long à s'intéresser à eux. Sans doute. Du moins, semblait-il. Cela n'avait en réalité encore jamais marché, mais les Moyans s'accrochaient à cet espoir.
- La banque de donnée innée de Moya comporte de nombreux relevés de phénomènes spatiaux inédits, rencontrés par ses ancêtres depuis des centaines de milliers d'années. Très peu de Léviathans se sont cependant aventurés dans les Territoires Tourmentés, et à notre connaissance aucun n'en est jamais revenu. Nous manquons de...
- Au fait, esmana, au fait ! s'impatienta le Luxan, qui s'obstinait à maltraiter les instruments de contrôle du vaisseau comme s'il espérait, de sa force - dérisoire à cette échelle -, influer sur son déplacement.
La représentation virtuelle du Pilote, dans la cage holographique fixée dans un coin du plafond, pinça ses lèvres épaisses et plissa ses grands yeux bruns.
- Comme tu voudras, Ka D'Argo. Moya, dès sa sortie de combustion au sein des Territoires Tourmentés, à détecté des manifestations gravitationnelles de ce type de loin en loin, sur sa route.
- Quoi ? siffla Chiana en levant un regard mauvais vers la piètre image tridimensionnelle. Est-ce qu'on peut savoir pourquoi toi et cette frelling coquille de gnots n'avez pas jugé utile de nous parler de ça ?
- Chiana, fit John sur un ton d'avertissement.
- Oui, John ? rétorqua immédiatement la Nébari, ses yeux - dangereusement - noirs passant en un éclair d'une victime à une autre, pour l'heure encore seulement potentielle.
L'astronaute identifia la menace et décida qu'il avait sans doute suffisamment contribué à la défense du couple symbiotique.
- Comme vous devriez déjà le savoir, répondit Pilote d'un ton ou perçait une pointe de mépris en observant la miss monochrome d'un air peu amène, la différence entre Territoires Non-Réglementés et Territoires Tourmentés dépasse la simple densité de corsaires, mondes hostiles et prédateurs spatiaux. Les Territoires Non-Réglementés eux-même sont suffisamment hétéroclites et inexplorés pour réserver ce genre de surprises. De telles rencontres sont effectivement plus susceptibles de se produire dans cette région bien particulière de l'espace, mais il y a à cela une raison bien précise : elle est le théâtre de perturbations mystérieuses et agressives qui rendent extrêmement hasardeux tout commerce interstellaire, voir même interplanétaire, et ont le plus souvent empêché le développement d'alliances interraciales. En l'absence de forces armées récurrentes écumant les étoiles, des créatures nées dans cet environnement ont pu y prospérer en attaquant tous les bâtiments sur leur passage sans risquer l'extermination. Les planètes isolées représentent également des cibles faciles pour des corsaires issus de peuples ayant été contraints d'abandonner leur propre monde. On ne connait aucune civilisation suffisamment avancée pour entretenir des voies de combustion sécurisées dans cette zone ; les Nébaris eux-même ne s'y risquent pas. Ce sont... Oui ? Commandant ?
- Eeeeh, répéta Crichton. Et puis : Aaah. Et enfin, au troisième essai, il parvint à formuler une phrase cohérente : "Perturbations Mystérieuses et Agressives" ? Bien, bien, ce serait un super titre pour un polar du dimanche soir, mais est-ce que je pourrais savoir ce que ça inclut ?
- Des légendes, signala serviablement Scorpius, que l'on avait pas entendu depuis un moment et que l'on commençait à oublier. Simplement, celles-ci sont vraies.
- Quel genre de légendes ? interrogea Rygel avec méfiance.
- Portails interdimensionnels, répondit le Pacificateur sur le ton de la conversation, nébuleuses corrosives, formes de vie désincarnées en pagaille.
- Pièges spatiotemporels, renchérit Aeryn distraitement, le regard sur les écrans, soleils aux effets narcotiques, ...sorciers et dieux bannis.
Elle avait à peine hésité avant de mentionner les deux derniers articles, ce qui en disait long sur le chemin qu'elle avait parcouru depuis ces trois dernières années.
- Sans parler des manifestations pour lesquelles personne n'a de nom ni de description précise, compléta Pilote sur un ton se rapprochant déjà davantage de sa civilité habituelle. Celles qui ont détruis des flottes entières, laissées des relevés indéchiffrables et dont les rares témoins ont définitivement perdu la raison, la mémoire ou la capacité à s'exprimer.
- Je ne vois rien qui soit susceptible de nous tirer de notre routine, remarqua Crichton en plaisantant à peine.
- La densité, John, fit Scorpius en s'autorisant l'un de ses sourires de squale qui exhibaient ses gencives noires et ses nombreuses petites dents pointues. Le genre de sourire qui pouvait traumatiser un enfant à vie en un instant. Tout est une affaire de densité. Les Territoires Tourmentés mettent la chance des voyageurs les plus fortunés à rude épreuve.
- Comment ça se fait que je n'entende parler de ça que maintenant ? demanda Chiana d'une voix à la tension inquiétante.
- Parce que tu dors aux réunions ? proposa Zhaan sur un ton innocent qui ne trompait personne.
La Nébari fit volte-face pour lancer une répartie acerbe... et resta là à vaciller, fouillant la pièce des yeux d'un air perplexe, bouche entrouverte. Au bout de quelques secondes, D'Argo repéra son manège.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il d'un ton mesuré.
- Je... Je... La jeune-femme recommença à explorer la pièce du regard, l'air vaguement inquiet. Je ne sais pas...
Le Luxan fronça les arcades sourcilières, marmonna quelque chose dans sa barbe et se lança avec Rygel et Pilote dans un argumentaires au cours duquel le ton ne tarda pas à monter. Chiana se sentit observée et rencontra le regard de Crichton. L'astronaute, l'air troublé, l'observait d'un œil vague.
"Oh, non", pensa Chiana - qui n'aimait pas du tout, du tout la tournure que prenaient les évènements - tandis qu'une sueur glacée ruisselait dans son dos, comme si cet échange silencieux avait rompu un barrage. "Non, non, non, non, non, non, non, non, non..."

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MessageSujet: Re: Scarran exquis   Scarran exquis EmptyLun 20 Déc 2010 - 20:32

Rangil, c'est chouette, ce que tu écris sur Farscape! ça te donne pas d'idée? mrgreen

Si vous pouviez m'aider à resituer les principaux points à connaître dans les relations entre personnages, pour cette période, principalement la relation entre John et Aeryn à cette date, cela m'aiderait à affiner le texte ci-dessous...



A chaque contrariété sidérale, Aeryn devait encore et toujours faire le deuil de son pouvoir passé; un pouvoir dont elle n’appréhendait plus l'extase idéologique de l'époque, mais dont le potentiel pragmatique ne lui échappait pas encore, et ne lui échapperait jamais. Elle avait beau s'être mentalement appropriée son éviction du Mandat, chaque fois que Moya se retrouvait menacée, elle repensait avec une nostalgie mêlée de frustration à ce temps où les canons géants tonnaient dans le vide, dissociant atome par atome des millions de tonnes de matière réputée indestructible. Ce temps où un nombre incalculable de chasseurs et de commandos mettaient en branle des dizaines de schémas tactiques simultanés. Des schémas théorisés, étudiés et mûris pendant des siècles de pratique variée et aléatoire, dans l'unique objectif d'anéantir la menace, quelle qu'elle soit, et à n'importe quel prix.
Bien sûr, il arrivait aux Pacificateurs -les PK, comme les surnommait parfois John- de perdre des batailles, de voir de puissants escadrons entièrement éliminés au cours d'engagements mêlant plusieurs systèmes stellaires voisins à la fois. Mais au moins mouraient-ils dans la satisfaction de la transe guerrière... ici, la main de Sun ne cessait de vouloir saisir machinalement, toutes les six microts en moyenne, un système de tir qui n'existait pas. Tout son corps était vrillé de ces impulsions réflexe, ces alertes sans utilité, lui incombant de rejoindre son poste dans une mécanique guerrière sans réalité. Elle voulait bien mourir au combat, mais se faire tuer immobile et les mains vides... voilà qui relevait de l'humiliation.
-Aeryn, perça une voix masculine au milieu du brouhaha des multiples éclats de voix et grondements structurels du Léviathan.
La Sébacéenne se retourna vers John, qui la regardait, l'air soudain tout à fait détendu, quoique triste. Son attitude globale jurait atrocement avec l'urgence de la situation, ce qui en soi agaçait déjà Sun.
-Aeryn, sois prudente. Ce n'est pas ce qu'il y parait. Vous avez été traqués, piégés... mais il ignore toutes les implications de sa méthode. Surtout n'allez pas vers le tunnel... il n'y a rien pour vous derrière...
Crichton frissonna, le visage déformé par la sensation inconfortable qu'il paraissait éprouver.
-Ma chérie, je crois que c'est bien là la chose la plus noire, la plus perverse, que j'ai jamais perçu... un pouvoir profondément maladif, serpentant dans les interstices entre les sciences, à la limite de la réalité... Aeryn, trouvez Noranti. C'est elle, la clé.

Les synapses d'Aeryn tentaient désespérément de mettre un sens en face de chaque mot prononcé par l'Humain, en vain. L'organisme basique de son compagnon avait-il finalement adopté la noble complication physiologique du délire de chaleur?
Son regard perplexe et agacé se détourna de Crichton et alla de Chiana, les jambes flageolantes, qui semblait avoir vu un fantôme, à Rygel et Crichton occupés à s'insulter copieusement, en passant par D'Argo qui... Crichton?
John... l'image de John au discours nébuleux... avait disparu de l'endroit où il se tenait. Un autre Crichton, nerveux comme la situation l'expliquait, remuait de l'autre côté d'elle sans lui prêter la moindre attention.

-Pilote, nous avons un problème, hurla Sikozu en pénétrant la salle de contrôle encore à demi-nue l'espace d'une seconde, le temps de nouer son drap orange à peine au dessus de sa poitrine.
-C'est effectivement ainsi que nous envisagions la possibilité de traverser malgré nous cette singularité comme un Scarran obligé de passer par le canon d'un blaster Sébacéen, répondit un Pilote qui comme de coutume, s'autorisait davantage de choses avec la jolie petite rouquine, cette dernière ne possédant pas autant d'autorité que de confiance en elle.
-Pilote! Recommença-t-elle. Mon sonar psychocérébral me fait mal... mes repères spatiotemporels sont... haaaa!

Sikozu, les mains plaquées sur les tempes, tomba au sol, en chien de fusil.
-Ils sont à la dérive, réussit-elle a prononcer, haletante, tandis que D'Argo et John accouraient à ses côtés pour l'aider à se redresser.
-Elle dit vrai, admit finalement la silhouette de lumière bleue. Moya le perçoit aussi, maintenant. Je peux le comprendre, mais pas vous le signifier. Ce n'est pas une question de langue, vos cerveaux ne peuvent tout simplement pas comprendre. Les étoiles sont toujours dans le ciel, mais il nous est impossible de nous déplacer, car autour de nous, l'espace effectif est à peine dix fois plus grand que le corps de Moya. Nous nous trouvons dans une zone où l'espace et le temps sont virtuels.
-Quoi, ça veut dire qu'on est tous suspendus dans des caissons à glace où des machines belliqueuses nous font halluciner, quelque chose comme ça? Demanda précipitamment John.
-Ce n'est pas le sens que je donnais au mot virtuel, mais je n'en connais pas de plus proche, et sans vouloir me vanter, je pense pouvoir en conclure que dans ce cas c'est qu'il n'y en a pas de plus proche. Nous sommes dans une parcelle d'espace-temps à la dérive au dessus de l'univers, dans un ailleurs où le temps et l'espace sont... voilà.
-Merci, Pilote! Railla Crichton.
-Je fais du mieux que je peux avec vos cerveaux à quatre, voire trois dimensions...

Aeryn regarda de nouveau vers la baie du vaisseau. Entre les étoiles lointaines, plus pâles et plus petites que d'habitude, comme si l'on avait étendu un fin linceul au dessus d'elles, et les petits nuages de matière fantomatique qui flottaient poussivement, le trou de la perdition paraissait avoir pris entretemps une profondeur réelle; il s'agissait maintenant d'un tunnel noir creusé dans le vide comme s'il avait simplement s'agit du plancher des smurfl. Un noir ultime, une non-lumière à l'état pur, presque quantique, que l'on avait guère de mal à discerner du vide ombrageux de l'espace. Visuellement, l'effet tunnel était indéniable, pourtant, il paraissait évident que si Moya avait pu pivoter pour observer le phénomène de profil, il leur aurait été donné à voir une forme plate, et non un tube ou un tourbillon.
De face, tout au fond du trou noir -Aeryn aurait dit à cent metras ou plus- , une lumière brillait. Une lumière ultime, une non-obscurité à l'état pur, presque quantique, qui de manière surprenante, était aussi étincelante et chaleureuse qu'absolument pas éblouissante. A cette vue, l'ex officier Sun se surprit à éprouver quelque chose d'informulable, un sentiment... océanique. Une grande fatigue, accompagnée d'un fatalisme heureux. Alors même que son corps était au garde-à-vous, tous les muscles bandés, une petite voix lui suggérait, au fond d'elle-même, de se laisser s'assoupir, recroquevillée près de la source de chaleur. De laisser aller, de tout laisser aller, de se débarrasser enfin d'une conscience pesante... juste le repos, doux, chaud, éternel...

-Où est La Vieille? Demanda-t-elle, lointaine.
-Comment, tonna par surprise une lourde voix inconnue, comme si elle venait simultanément de chaque atome du pont de pilotage, comment avez-vous pu croire, mes très chers amis, que je n'irai pas vous chercher jusqu'au dernier niveau de distorsion spatio-temporelle du plus massif des trous noirs?
-... cette voix...? Demanda Scorpius, déconfit, sans projeter sa question vers quelqu'un en particulier, visiblement peu satisfait lui aussi de ne rien avoir de judicieux à ordonner à personne.
-C'est Mal'Dis, grogna D'Argo, mains crispées sur une console biomécanique, en livrant un effort surluxan pour garder un langage articulé malgré sa fureur contenue.

Dans l'espace, entre la baie d'observation de Moya et le tunnel noir à la lumière blanche, les contours noirs d'un visage humanoïde géant, au faible relief, s'imposa à l'espace, flanqué de deux yeux géants, au jaune luisant, total.
-ça valait bien la peine de s'enfoncer au plus profond des territoires tourmentés, pour que ce soit encore les mêmes que d'habitude qui nous y retrouvent, protesta Rygel.
-Et après ça, t'aura de quoi t'interroger sur ton diplôme de méchante personne, Scorpichou, marmonna John d'une voix traînante, déjà résignée.



PS : c'est vraiment pas simple d'animer du Farscape, j'ai l'impression que le texte est une mauvaise photocopie de l'alchimie de la série sans réussir à mettre le doigt sur ce qui cloche, je crois que je vais laisser Skay faire pour les "vraies" fics Farscape ><
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MessageSujet: Re: Scarran exquis   Scarran exquis EmptyJeu 30 Déc 2010 - 2:17

Ce passage me donne pas mal d'idées, je prends la suite !

Citation :
Rangil, c'est chouette, ce que tu écris sur Farscape! ça te donne pas d'idée? mrgreen
Si par idée, tu entends une fic sur Farscape, là j'ai pas le temps, je suis occupé par un autre projet que j'espère pouvoir vous présenter d'ici quelques mois, mais qui me demande un travail assez énorme et de longue haleine perd la tête
___________________________________________________________________________________________


Scorpius ignora les commentaires ironiques de Chriton est s'avança vers le hublot. Certes, il était inutile de s'avancer, puisque la voix de Mal'Dis semblait surgir de chaque recoin, de chaque atome, de chaque parcelle de vide et ce, sans la moindre distinction. Mais inconsciemment, Scorpius considérait qu'il était préférable pour l'effet de mise en scène de s'avancer vers le phénomène avant de délivrer son noir discours de grand méchant. Et nul dans cette galaxie ne savait autant que Scorpius la nécessité de se mettre en scène. C'était par une extraordinaire mise en scène de lui qu'il avait réussi à gravir les échelons pacificateurs les plus inaccessibles. Même son costume n'était qu'une vaste mise en scène, pour impressionner ses ennemis et, plus important encore, ses alliés, de manière à obtenir un avantage avant même que ne débute toute confrontation ou conversation.
Scorpius, donc, s'avança vers le hublot, posant un regard curieux et amusé sur la source lumineuse qui brillait à quelques centaines de metras de là.

- Mal'Dis, hum ? J'ai entendu parler de vous. Très joli travail, sur Alsilnar. Combien de personnes ont été enfermées derrière votre miroir, là-bas ? Trois millions ?
- Trois millions, cinq cent mille trois quarante sept. J'ai également entendu parler de vous, Scorpius ! L'âme damnée des Pacificateurs, le précurseur d'une race qui ne pourra jamais exister ! Sachez, Scorpius, que je vous connais et que je sais que vous ne parviendrez jamais à nous arrêter.
- Si on échoue aussi victorieusement que les fois d'avant, se moqua John, ça me convient !
- Nous, remarqua Aeryn en fronçant les sourcils, depuis quand Mal'Dis parle-t-il au pluriel ?
- Un méchant mégalomane qui emploie le nous de majesté, ça me choque pas plus que ça, répondit John.
- Silence, misérables avortons nés de larves atomiques ! Vous allez être pulvérisés, vos corps...
- Hum, le coupa Rygel, c'est très joli, cette lumière qui brille au loin.
- Rygel, fit Scorpius, cette interruption est des plus malvenue et j'aimerais entendre ce que notre cher ami a à nous dire.
- Oui, oui, mais avant de passer aux traditionnelles menaces de mort, j'aimerais simplement savoir si cette source de lumière a, hum, de la valeur.
- De la valeur, s'insurgea Mal'Dis, de la valeur ? Le spectacle que tu contemples a plus de valeur que cet univers tout entier ! Tu poses tes yeux sur la quintessence de millions et de millions d'étoiles, sur le souffle de vie qui anime un nombre infini de créatures dont les mots ne ne peuvent exprimer les pouvoirs, ceci...
- Vaut une fortune, résuma Rygel. Merci pour l'information.
- Qu'est-ce que tu nous veux, Mal'Dis ?, finit enfin par demander K D'Argo.
- Mon p'tit doigt me dit, prédit John, qu'un synonyme de "vous exterminer" ne va pas tarder à apparaître dans sa réponse.
- Vous détruire, disperser chacun de vos atomes dans le néant, éparpiller votre conscience en fragments dispersés dans l'immensité de l'univers !
- Gagné.
- Mais il semblerait que vous avez de la chance. La Source en a décidé autrement.

Le visage de Mal'Dis se dissipa alors, comme un voile de fumée agité par un enfant. Sa voix se tut, emportée dans l'espace. La faille se contracta sur elle-même, se transformant pour ne laisser qu'une éclatante sphère lumineuse, à peine plus grande qu'une pomme depuis la baie. Cette lueur immaculée les enveloppa tous et chacun ressentit son intensité.

- C'est gelé, commenta John. Cette lumière me gèle les os...
- Voilà qui nous ferait presque froid dans le dos, ajouta Scorpius d'un ton parfaitement détaché. C'est très intéressant, je n'ai encore jamais entendu parler d'un tel phénomène.

Aeryn décida qu'il était temps pour elle de chercher Noranti. Elle ne comprenait pas ce qui se passait, mais elle n'avait même pas besoin de son instinct de guerrier pour réaliser que cet instant de repos inaugurait du pire. Tout le monde ici paraissait en être conscient. Même Rygel semblait étonnamment grave.

- Est-ce que l'un d'entre vous sait où se trouve Noranti ?
- La Vieille, s'exclama John, tu crois vraiment que c'est le plus urgent à faire ?
- Elle a l'air de s'y connaître en magie, répondit d'Argo, peut-être qu'elle pourra nous aider à comprendre le fonctionnement de cet étrange vortex.
- Pour la énième fois, s'emporta Crichton, ça n'a rien à voir avec un vortex, c'est un mini-trou noir surprise qui fait la sieste... Enfin qui émerge de sa sieste, plutôt.
- Effectivement, humain, nous nous réveillons et le spectacle qui nous est offert pour notre réveil nous amuse follement.

L'équipage se retourna d'un même mouvement. Derrière eux, debout au milieu de la salle de contrôle, un enfant d'une dizaine d'années les regardait. Il avait tout d'un sébacéen ou d'un humain : une peau rosâtre, un nez fin, des lèvres peut-être un peu trop rouges, mais comme on en voit souvent chez des enfants de cet âge, des cheveux sombres, en bataille, et des yeux plus noirs encore. On aurait dit qu'ils volaient la lumière qui emplissait cette pièce. C'étaient ces yeux qui trahissaient la véritable identité de cette entité. Aucun enfant, pas même ceux qui ont travaillé leur vie dans des mines ou qui ont vu leurs parents se faire assassiner par des Pacificateurs, ne pouvait présenter une lueur aussi cynique et effrayante dans un regard si posé. Il s'agissait d'une parfaite alchimie entre une soif de sang démoniaque et une indifférence des plus aristocratiques. Aucun être vivant n'aurait été capable d'allier dans un même regard des sentiments aussi contradictoires : cet enfant avait les yeux d'un dieu.
D'Argo fut le plus prompt à poser la question qui taraudait tout le monde :

- Qui es-tu ?
- Un émissaire. Je suis la synthèse des billiards de conscience qui s'abreuvent à la Source.
- Et Mal'Dis, demanda John, où est-il passé ?
- Mal'Dis n'est que l'une de ces consciences. Son tour viendra, mais je dois d'abord décider de votre sort.
- Tu n'es pas un jeune pour être juge, toi ?
- Pour reprendre votre lexique, je suis à la fois procureur, avocat, juge et bourreau. Et j'en sais à présent suffisamment sur vous.

L'enfant leur adressa un signe de la tête et disparut. Au même moment, la sphère de lumière fut agité par convulsion et se mit à croître démesurément. De terribles secousses frappèrent alors Moya. Pilote essaya bien de la calmer, mais après quelques secondes, toutes les communications furent coupées. L'ensemble des systèmes du vaisseau ne tardèrent pas à s'effondrer à leur tour, chaque écran s'assombrit, chaque interface se tût et chaque lumière s'éteignit à bord. Du reste, la lumière n'était plus nécessaire, car l'équipage avait l'impression de se retrouver face à un soleil qui cherchait à les dévorer, à une différence notable : tous se sentaient geler de l'intérieur. Seul Scorpius apprécia cette sensation, car pour la première fois de sa vie, il n'avait plus à supporter l'implacable chaleur scarran qui l'étouffait. Oui, il profita de ce froid qui se répandait en lui, jusqu'à ce qu'un cri de douleur ne s'échappe de ses dents et que l'hybride ne tombe à genoux. Le reste de l'équipage se convulsait, hurlait, se trémoussait, paniquait.
Puis brusquement, le silence. La paix. John se redressa et regardait autour de lui. Ses compagnons étaient figés dans la terreur et la douleur. Même la sphère lumineuse s'était arrêtée et brillait en silence.

- Impressionnant, hein ?

John se retourna pour regarder... Lui-même. Il ne put que s'exclamer :

- Encore un double ? Tu arrives un peu tard, on m'a déjà fait ce coup-là y'a un cycle.
- Et je parie que tu te demandes qui je suis, hein ? Est-ce que c'est le spectre de l'autre John qui te parle ? Une illusion produite par ce mini-trou noir, mais lumineux, qui fait la sieste, mais qui vous dévore ? Ou alors, peut-être que ça y est, tu as enfin réussi, tu es officiellement devenu complètement barjo ?
- Je crois que ça fait un moment que j'ai perdu mes dernières étincelles de lucidité. Qu'est-ce que tu as à me dire ?
- Ne tue pas papa et ne couche pas avec maman, sinon, le courroux des dieux s'abattra sur ta cité.
- Merci du conseil, mais pour information, ma mère est morte.
- Moi aussi, et pourtant regarde, je me porte comme un charme !
- Je suis vraiment aussi insupportable ?
- Ouaip ! Attention mon austronaute préféré, décollage dans cinq, quatre, trois, deux, un...

La lumière frappa John. Avant de s'effondrer, il vit ses camarades reprendre vie pour tomber à leur tour. Puis il sentit son coeur se geler et la lumière éclatante se mua en ténèbres tyranniques.

Aeryn fut la première à se réveiller. Elle aida d'Argo à se relever, gifla Rygel pour qu'il ouvre les yeux, donna un léger coup dans le flanc de Shikozu, puis essaya de contacter Pilote, mais en vain. Les écrans s'obstinaient à rester muets.

- Ma tête, gémit Rygel, une telle douleur est indigne d'un dominar...
- Aeryn, demanda d'Argo est-ce que tu sais où sont passés John, Chiana et Scorpius ?
- Aucune idée, mais ils ne doivent pas être loin.
- Ca, commenta Shikozu, ils ne doivent pas être loin, c'est sûr, regardez un peu par le hublot !

Un champ lumineux s'étendait à perte de vue. Le vide de l'espace avait été remplacé par une lumière éclatante, qui régnait sans partage. A l'exception d'un long tunnel noir, une main de ténèbres dans un océan de lumière. Le tunnel ne semblait pas les absorber et Moya avait retrouvé son calme, même si ses systèmes paraissaient toujours en panne. Pour l'instant, elle se tenait presque immobile, dérivant imperceptiblement, comme un navire privé de pilote sur une mer douce.

Lorsque Crichton ouvrit les yeux, la première chose qu'il remarqua fut la statue de la liberté. Il se dit alors qu'il commençait à en avoir doucement marre des aliens qui s'amusaient à lui faire croire qu'il avait enfin réussi à rentrer sur Terre, et que ça faisait un moment qu'il n'y croyait plus. Puis il remarqua que la statue n'était pas entourée par la mer, mais à demie immergée dans du sable.

- Tiens, marmonna-t-il, ça me rappelle un film très célèbre, mais que bien sûr, personne d'autre que moi n'a vu...
- Vous parlez toujours pour ne rien dire, John. Quelqu'un vous a-t-il déjà fait remarquer que cela en devient lassant, à la longue ?

John se redressa pour observer Scorpius, qui lui-même étudiait minutieusement le paysage. Ils n'avaient autour d'eux qu'un immense désert blanc, parfois ponctué d'arbres et de buissons touffus, bien évidemment des plus malvenus dans un tel décor, mais on se devait de leur pardonner : personne n'avait encore dû le leur expliquer.

- Si c'est ça, la Terre, s'exclama Chiana qui se redressait à son tour, t'es vraiment un baratineur, John.
- Je crois que c'est la Terre, mais pas celle que j'ai connu... Soit on est dans le futur, soit Mal'Dis et sa bande ne sont pas aussi bons en illusion qu'ils le croient.
- Chouette les gars, regardez, on dirait qu'il y a du mouvement, par-là !


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Désolé pour le retard, mais bon, les vacances, noël, tout ça ^^ Comme Mat, j'ai du mal à retrouver l'alchimie de Farscape, sans doute parce que cela trop longtemps que je ne me suis pas replongé en profondeur dans cette série.
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MessageSujet: Re: Scarran exquis   Scarran exquis EmptyMar 18 Jan 2011 - 0:11

Et bien, Rangil, c'est un sacré rebondissement que tu nous as bricolé là ! J'avoue que j'ai eu un peu de mal à trouver comment rebondir dessus, finalement je me suis dis que je n'avais qu'à reprendre l'histoire là où elle en était et ne pas essayer de donner de réponses. ^^ Bonne chance au suivant !
_______________________________________



John mit sa main en visière au-dessus de ses yeux pour les protéger de l’éclat d’un soleil dont il aurait été incapable de dire s’il s’agissait de celui de la Terre. Il semblait bien un peu clair, et peut-être pas tout à fait assez chaud – ça ne collait pas tout à fait au paysage – mais comment dire ? C’était sans doute un peu triste, qu’il ne soit plus sûr de savoir reconnaître le soleil de sa bonne vieille planète.
Au loin, une caravane de bédouins approchait. Elle était très pittoresque ; cinq silhouettes dans des robes de toile, cheminant lentement entre les dunes comme dans le film Laurence d’Arabie, montés sur des mante-religieuses géantes. John sourit.
- C’est terrestre, ça ? s’enquit Chiana.
- Surement pas. Nos mantes religieuses sont beaucoup plus grosses.
Scorpius émit un étrange bruit de bouche réprobateur.
- Mensonge, commentât-il sur le ton de la conversation.
Une vague de châleur au loin fit onduler la file de voyageurs. Les hommes se balançaient d’avant en arrière sur le dos chitineux et scellé de leur monture, tenant paresseusement de longs rênes qui rejoignaient un harnais compliqué fixé autour des petites têtes triangulaires, puis montait jusqu’à l’avant-dernier segment de leurs antennes (qui en comptaient cinq) où ils étaient fixés. La caravane se déplaçait selon une trajectoire en biais qui allait bientôt l’emmener dernière une haute dune, à partir de laquelle elle risquait de ne plus réapparaître. Pour une raison ou une autre, cette échéance parut suspecte à John. Balayant le paysage du regard, il aperçut au loin les cimes de hauts arbres aux allures de palmiers. Il ignorait les dimensions de ce désert, mais on ne devait pas y survivre très longtemps sans eau. Les arbres au loin pouvaient en être le signe, ou peut-être pas. Les étrangers en étaient très probablement pourvus. Mais seraient-ils amicaux ? Il ne ferait pas bon être traqués sous ce soleil, peut-être plus clément qu’il n’aurait du, mais déjà trop enthousiaste.
Le sourire de John s’élargit.
- Les livres dont vous êtes le héros… Comment tu te sens, Scorpy ? murmurât-il avec un rien de sadisme.
Il ne se retourna pas pour observer le Pacificateur. Mais, tendant l’oreille, il parvint à capter sa respiration sifflante, laborieuse.
- Comme tu peux l’espérer, John, grogna le demi-Sébacéen sèchement. Je suggère que nous nous signalions aux autochtones.
- C’est une option, acquiesça l’humain. Il se tourna vers la Nébari, qui haussa une épaule mal-assurée.
- C’ta planète, marmonnât-elle.
- On dirait bien, fit Crichton amèrement, et, plaçant deux doigts dans sa bouche, il siffla vigoureusement.
Les bédouins ralentirent. Tournant la tête à droite et à gauche, ils finirent par repérer le trio solitaire.
- Ohé, Maria ! chanta l’astronaute de toute la puissance de ses poumons, les mains en porte-voix. Ohé, ohé ! Trois naufragés des sables réclament assistance ! Nous avons le bon, la jeune-fille en détresse et le truand ! Achetons lampes magiques, chaussures rouges et tapis volants, parce que je ne sais pas exactement où est-ce que nous sommes, mais je crois que ce n’est pas chez moi !
Au loin, les silhouettes se tournèrent les unes vers les autres, discutant apparemment. Les hautes silhouettes filiformes des insectes démesurés tanguèrent, agitant leurs antennes vers le ciel blanc. Finalement, le convoi se remit en mouvement, infléchissant sa route dans la direction des trois moyans.
- J’crois que mes microbes traducteurs déconnent, soupira Chiana.
- Je crois que c’est de son côté… qu’il faut chercher la défaillance, gronda le Pacificateur, qui s’assit contre le flanc d’une dune avec autant de panache qu’en est capable un homme dont les jambes ne le soutiennent plus.
- A qui la faute, compte Dracula ? Tu t’amuses avec mon cerveau depuis le jour de notre rencontre.
- Le matériel… était déjà… commença Scorpius, et puis il renonça.
La Nébari le regarda avec une sorte de vague curiosité.
- John ? fit-elle d'un ton malassuré. C’est quoi, cet endroit ? Comment est-ce qu’on est arrivés là ?
- Aucune idée, Chipie. Tout ce que je peux dire, c’est que c’est à l’intérieur de ma tête. Ou bien réel, et copié sur quelque chose tiré de ma tête.
- Quoi, et je suis toujours habillée ? Je l’prends mal, là.
Scorpius glissa un regard négligeant vers la Nébari, ses lèvres légèrement retroussées laissant apparaître ses petites dents aigues en un rictus dont il était coutumier – ce qui ne diminuait en rien la répulsion épidermique qu’il induisait. Chiana recula, sourcils froncés.
- Maintenant, si on continue sur les questions à un million de dollars, je pourrais mentionner : pourquoi ma tête ? Et ensuite : pourquoi vous deux ? Ce qui amène incidemment la question 2b : êtes-vous bien réels, ou simplement une autre copie de mes souvenirs ? Et plus largement : pourquoi tout ça ?
Chiana eut un bref rire dépourvu de joie.
- Mal’dis, répondit-elle, j’en sais frelling rien, si tu veux que je te le prouve ça risque d’être douloureux, et parce que c’est un frelling drahk de tordu.
- On va appeler ça l’hypothèse numéro un, acquiesça Crichton, et, oh, qu’est-ce que c’est encore que ça ?...
Un peu plus tôt, les voyageurs du désert avaient momentanément échappé à leur vue, tandis qu’ils descendaient le flanc d’une colline de sable et s’enfonçaient dans une déclivité invisible, et la tête de la première mante venait de réapparaître à une dizaine de mètre de John, s’élevant soudain contre l’arrière-plan de sable clair. Ses immenses yeux noirs à facette le surplombaient, en-dessous d’immenses antennes segmentées qui fouettaient l’air avec nervosité, émettant comme un bourdonnement électrique. D’ici, l’astronaute distinguait mieux le harnais compliqué qui enserrait la tête de la créature. De nombreux bagages et baluchons étaient amarrés à son corps gracile qui se révélait peu à peu. L’être qui le chevauchait baissa les yeux sur John – ou, en tout cas, fit le mouvement qui y correspondait – et celui-ci siffla lentement.
Les êtres encapuchonnés n’avaient pas de visage. Leur peau d’un gris mélancolique, presque mauve à force de densité, n’arborait aucun relief, mais d’étranges motifs qui se modifiaient lorsqu’on les observait sous un angle différent dessinaient comme deux puits en lieu et place des yeux, et un gouffre déformé en guise de bouche. Les trois cavernes obscurcies, comme par un effet d’optique, donnaient une véritable impression de profondeur bien que le cerveau affirma qu’elles n’avaient aucune réalité.
- C’est quoi, ça ? interrogea discrètement Chiana d'un ton qui suggérait qu'elle ne goûtait pas à l'esthétique des créatures, mais ne contenait aucune inquiétude. J’en ai jamais vu.
- Je dois les avoir déjà aperçus, murmura John. Dans un cauchemar ou un autre.
- Est-ce qu’ils sont dangereux ? interrogea encore la Nébari.
- Tu m’as pas écouté, miss ? On est dans ma tête.
La jeune-femme déglutit d’un air mal assuré.
- On est pas dans la dren, fit-elle faiblement.
Le premier proto-humain déroula une échelle de corde étroite, et tandis que John assurait sa prise et détachait ses pieds du sol, la monture insectoïde dont les antennes culminaient à une quinzaine de mètres lâcha un bas gargouillis ronronné.

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