Le pilier Céleste

Et bien je me permets d'inaugurer cette rubrique

Comme pour mon autre texte, je vous mets directement un fichier, car il préexiste et certaines notes de bas de page me facilitent la tâche. Mais cette fois c'est un .pdf ce qui facilitera la lecture en ligne pour ceux qui le souhaitent.

Cette histoire a été un défi relativement amusant, je la destinais à un webzine et ça n'a pas été le cas au final.

SF, Asie et horreur, Le Pilier Céleste

Eh bien ma foi voilà un récit plus que sympathique. Par contre, je n esuis pas sur qu'il mérite l'adjectif "horreur", les descriptions sont très peu horrifiques (enfin à mon goût).
L'histoire est bien construite, et j'avoue que les diverses références à la culture chinoise (pour laquelle je suis un néophyte) sont un chouette plus à la fiction. Je me suis senti à l'aise à la lecture du récit, et rapidement pris dans l'intrigue, vraiment, c'est une agréable nouvelle
Bravo

Je l'ai mis dans cette catégorie, car l'histoire fait quand même appel à du fantastique "sombre", je pense que c'est celle qui lui convient le mieux, même si effectivement, ce n'est pas de l'horreur à proprement parler

Merci pour le commentaire, c'est effectivement une des histoires pour lesquelles je me suis le plus documenté, contrairement à mes habitudes.

Sans doute pas de pure ascendance horrifique, mais, franchement, le dernier film "d'horreur" que j'ai visionné tenait davantage du comique. Ici, à défaut d'horreur, nous avons droit à une tension croissante qui donne à ce récit sa place dans cette section.

Vraiment toutes mes félicitations, Phénix Noir, c'est un récit tout à fait excellent, abouti et parfaitement maîtrisé. Plus je te lis, et plus je me suis impressionné. Cette nouvelle est tout à fait du niveau de certaines que j'ai pu trouver dans le commerce, et même meilleure que certaines d'entres elles.

J'aime décidément beaucoup ton style, cette sobriété qui trouve tout de même le moyen de dire tout ce qu'il y a à dire. La narration se mêle très astucieusement d'une certaines poésie, à laquelle cette histoire se prête particulièrement, il faut bien le reconnaître.

J'ai adoré cette tour immense. Ce n'est sans doute pas un concept nouveau, mais c'est vraiment une manière très particulière d'isoler les personnages. Pour descendre, il leur suffit sans doute d'emprunter un simple ascenseur... Mais pour le lecteur, ces êtres sont presque seuls au monde, coincés dans un immeuble posé sur les nuages. C'est réellement un excellent endroit où placer un récit horrifique, car le lieu en lui-même semble déjà un peu irréel.
Les contraintes climatiques que tu évoques ne cessent de nous laisser incrédule. Les rafales de vent, bien sûr, le froid, évidemment, le manque d'oxygène, bien sûr. Sauf qu'il est à peine concevable qu'un immeuble puisse monter suffisamment haut pour se trouver transporter comme sous une autre latitude...

L'immersion dans la culture chinoise est, à mes yeux de néophyte, parfaitement réussie. Cela ne tient évidemment pas seulement à la présence de noms asiatiques, à la mention de la politique locale ou aux références aux croyances du pays (bien que cela soit amené avec habileté) ; mais surtout à des éléments plus subtils, tels que l'homonymie des mots "cinq" et "mort", la mauvaise réputation du nombre 14, la présence périphérique du Tibet, jusqu'à la rigueur professionnelle que j'associe à cette culture. Tout cela donne une réelle impression de dépaysement, comme s'il s'agissait d'un récit traduit du chinois.

Les flash-forward ajoutent une appréciable dose de tension au récit, instaurant une conclusion inévitable mais dont les tenants et aboutissants les plus importants nous échappent : les deux compagnons vont-ils agir à raison, ou bien ont-ils tort, comme ils le redoutent ? Et quelles seraient les conséquences d'un échec ? Non ne le sauront pas, finalement. Cette fin en demi-teinte semble accorder la victoire au héros, même s'il doit y laisser la vie... mais que penser de l'accueil du démon ?
J'ai cependant eu du mal, je l'avoue, à identifier la première plongée dans le futur pour ce qu'elle était. ^^

En conclusion, ce fut un véritable plaisir que de parcourir ce texte, qui m'a je crois donné par mal de sujets de réflexion - c'est la raison pour laquelle j'aime découvrir de nouveaux auteurs : l'impact de leur style sur le mien. Le Pilier Céleste est vraiment une belle réussite. Je suis bien content que Rufus Shinra t'ait attiré dans notre antre.

Me reste cependant une question. Pourquoi diable Li est-il le seul à percevoir les grondements et les soupirs du dragon ? Le seul, à l'exception de Lieug, semble-t-il. Les ouvriers n'auraient-ils pas dû percevoir ces plaintes eux-aussi ? Dans ce cas, n'auraient-ils pas manqué d'en parler ?
Un autre élément incongru résiderait dans le fait que les ouvriers si nécessaires à la construction du puit comptent parmi les sacrificiés. Je me serais davantage attendu à ce que les victimes soient importées, afin de ne pas perturber le travail. Mais on peut supposer qu'il était plus ardu de garder ce secret que de rassurer les ouvriers, et quand bien même, ce genre de facilité n'a guère d'importance lorsqu'il s'agit de construire une nouvelle.

Bravo, c'est un très bon texte. Ton style manie sobriété et poésie avec dextérité, non sans maîtriser la transmission efficace de l'information, le dynamisme du scénario, la "technique" de la rédaction. (hormis quelques coquilles, j'ai notamment vu une faute en é/er et un point manquant)

Beaucoup d'originalité dans ce texte, en premier lieu dans le théâtre que tu as choisi pour lui; après le vaisseau spatial, l'autre planète, le désert, la banquise, la jungle, le bronx, et j'en passe... l'ultime frontière de notre ciel, c'est vraiment très bien trouvé. Je ne parle même pas de l'utilisation délurée que tu fais du feng shui et de son "antimatière", c'est franchement bien vu, bien pensé, bravo! J'aurais aimé en lire d'avantage sur cette île aérienne, ni sol, ni mer, ni cosmos, conçue pour devenir le catalyseur du côté obscur de la Force de cette énergie mystico-spirituelle négative qui suinte naturellement de la Terre et de ses habitants.

Il est paradoxal de voir cette seconde Babel érigée non pas pour le rêve d'une grande Humanité une et unie, mais plutôt pour l'épanouissement de l'impérialisme patriotique et de l'inégalité des uns envers les autres...

La nouvelle ne laisse pas trop le temps de connaître tes personnages et de ressentir des choses pour eux, mais j'avoue que je me suis peu préoccupé d'eux et de leur sort, au vu de la progression de l'intrigue elle-même. Le contremaître, l'officier et les autres auraient nécessité d'être davantage creusés si le format du texte l'avait permis... de même, je ne suis pas sûr de trouver crédible le débat final pièces à convictions à l'appui entre les deux hommes, dont le héros qui court et escalade dans ce labyrinthe vertical en même temps. Mais écrivant un peu moi aussi, je suis au fait de cette importante difficulté que l'on rencontre à informer le lecteur par la parole du héros de manière naturelle, discrète et légère, mais en même temps la plus exhaustive possible, de choses lues, vues, entendues et conclues par ce même personnage (lorsque le narrateur omniscient n'est pas intervenu pour s'en acquitter) . Je n'ai pas de recette à proposer, c'est une chose que je ne maîtrise pas plus que la moyenne d'entre nous, mais...

Sinon, personnellement, je peux regretter une empreinte trop faible de l'angoisse, de la tension, des coups de trouille, voire d'un peu de gore, même s'il est vrai que par son thème et par son intention, la nouvelle est bien placée dans cette section. Je n'aurais pas non plus persiflé un peu plus de descriptions, de détails à tous égards, de petites informations génériques. Tout ce qui donne naissance à la chair d'un univers, dans son fond et dans sa forme. Il n'y a pas que la structure=ossature qui compte. (attention je ne dis pas que Pilier Céleste n'est qu'une ossature, il y a beaucoup de goût et de personnalité dans ce petit texte, mais je crois que quelques virées au McDo pour prendre un peu de poids ne lui ferait pas de mal^^)

Félicitations pour ce texte qui est une bien jolie réussite en son genre.

Merci pour la critique, je réponds tardivement.

En fait comme ce texte était à priori destiné à une appel à texte, j'ai été confronté "au mur" de la limite de caractères. Ce qui d'une part m'a forcé à éjecter certains autres passages, et à lever le pied sur les descriptions.

Mais comme à priori j'aime les ambiances inquiétantes, et la puissante aura des lieux, je pense que je me ferai plaisir dans mon roman fantastique, même si à priori il ne s'agit pas d'horreur. J'ai quand même un petit faible pour cet aspect là mais je ne sais comment l'intégrer à l'histoire que j'envisage... à moins que ça ne devienne une originalité de cette future aventure.