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| Minority Report | |
| | Auteur | Message |
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Mat Le Pharaon
Nombre de messages : 5127 Age : 34 Localisation : Amiens
| Sujet: Minority Report Lun 18 Aoû 2008 - 22:17 | |
| En 2054, une nouvelle technologie mêlant parapsychisme, génétique et électronique de pointe permet à la police de prévoir les meurtres à l'avance, et ainsi d'empêcher in extremis leur réalisation. Quant à John Anderton, l'un des chefs et des meilleurs éléments de Précrime, il vit dans le souvenir malheureux de son fils mystérieusement disparu plusieurs années auparavant, et de sa femme avec qui il a rompu à la suite du drame. Mais un jour, les précogs et l'ordinateur annoncent que d'ici 36 heures, Anderton aura assassiné un homme qu'il prétend pourtant n'avoir jamais vu...
Année de sortie : 2002 Réalisateur : Steven Spielberg Producteur : Jan de Bont, Bonnie Curtis, Gerald R. Molen & Walter F. Parkes Scénaristes : Scott Frank & Jon Cohen D'après une œuvre originale de : Philip K. Dick (Rapport minoritaire, nouvelle) Compositeur : John Williams Nationalité : Américaine
John Anderton - Tom Cruise Lara Anderton - Kathryn Morris Ed Witwer - Colin Farrell Agatha - Samantha Morton Lamar Burgess - Max von Sydow Eye Surgeon - Peter Stormare Pre-Crime P.S.A. - Blake Bashoff Sean Anderton - Spencer Treat Clark Donald Doobin - Joel Gretsch Jad - Steve Harris Knott - Patrick Kilpatrick Wally - Daniel London Hotel Clerk - William Mapother Dr. Iris Hineman - Lois Smith Evanna - Jessica Capshaw Un technicien - Eugene Osment Gideon - Tim Blake Nelson Leo Crow - Mike Binder Passager du bus - Cameron Crowe (non crédité) Passager dans le métro - Cameron Diaz (non crédité)
Dernière édition par Mat Vador le Dim 15 Mar 2009 - 10:25, édité 1 fois |
| | | Mat Le Pharaon
Nombre de messages : 5127 Age : 34 Localisation : Amiens
| Sujet: Re: Minority Report Dim 30 Nov 2008 - 18:09 | |
| Ce film de Spielberg fait partie de ceux que je classerais comme "SF récente et intelligente", avec des titres dans des optiques différentes comme Bienvenue à Gattaca, le remake de Solaris, ou même I, Robot. Je l'ai beaucoup apprécié. On peut ne pas aimer Tom Cruise en tant qu'homme-sandwich de la scientologie, mais ici il remplit son rôle d'acteur, rien à redire. C'est donc un film visuellement très beau et très inventif. Les ordinateurs cristallins, les fusils à "bulle répulsive", les drônes-araignées, les précogs, les aéronefs et les jetpacks Précrime, les plantes mouvantes, les chewing-gums tordeurs de gueule... Il y a ici un sens du contraste saisissant, avec ces incroyables mégapoles aseptisées où les voitures automatiques filent à la verticale sur des routes magnétiques, ces intérieurs mondains ou privés où tout semble si actuel, (ça évoque un peu Solaris) et plus loin, les quartiers résidentiels faits de jardins, de tourniquets et de briques rouges. Plus loin encore, une campagne belle et très bien filmée, le tout souligné par cet étrange filtre légèrement bleuâtre qui insuffle une fraîcheur mélancolique à l'image... Je veux aussi parler de la scène du "duel" et de la course-poursuite entre les personnages de Tom Cruise et Colin Farrell, sur les capots des autos puis dans la chaîne de montage. C'est simple, je trouve que Lucas aurait bien fait de s'en inspirer pour rendre un peu moins pompier son duel final de l'épisode III. Question image, cadrage, réalisation et montage, c'est donc une réussite à la Spielberg, rien à redire. Mais Minority Report n'est pas que beau à regarder. C'est un film qui se déroule à une quarantaine d'années de nous dans le futur et qui présente par moments une vision effarante, mais pourtant peu caricaturale et assez crédible, de ce vers quoi l'on pourrait en partie se diriger. C'est un monde où les condamnés (sont-ils seulement jugés? ça a l'air pour le moins expéditif) sont cryogénisés, où la pub a le droit de lire votre identité dans vos yeux et de vous interpeller publiquement sous votre nom, où des Humains, les précogs, ont été arbitrairement plongés dans une léthargie pleine d'images et d'émotions violentes, à vie, et ainsi totalement sacrifiés au confort de la masse. Comme l'atteste en quelque sorte l'étrange scène des sandwichs, c'est un monde aux yeux bandés, qui peut avaler n'importe quoi. Le scénario non plus n'est pas linéaire. Le vieux sage qui prenait le héros sous son aile est le bad guy, le méchant désigné dés le début était un type intègre qui ne fera pas de vieux os, Anderton ne retrouvera pas son fils et même la prédiction qu'il croyait fausse (le public avec) se révèle, après une accumulation rapide d'ultimes rebondissements, partiellement exacte. Assez prenant d'ailleurs de voir qu'Anderton a beau connaître l'avenir, il est voué à aller à sa rencontre. Il aurait dû le fuir, mais il ne peut pas. à ce tarif, je trouve vraiment magistral le noeud du scénario, (concernant le meurtre de la femme en particulier, mais aussi la mésaventure d'Anderton) cette manipulation "virtuelle" très osée qui s'attaque à la fois au futur, au passé et au parapsychisme, presque à l'ésotérisme finalement... c'est un peu à rendre fou.^^ J'aime également le fait que les dialogues comptent beaucoup de répliques illustrant les problèmes logiques, éthiques et philosophiques auxquels sont confrontés les personnages. Encore quelques touches étranges de happy end. Anderton se remet avec son ancienne femme (Lily Rush dans Cold Case ) , ok, mais pourquoi? Et il n'a pas l'air très inquiété à la fin, pour un homme qui normalement, est toujours accusé de deux meurtres bien réels, (Le coup monté du vieux avec le flic mort et Crow qui le force à le descendre) pour lesquels prouver son innocence devrait être difficile. Pour finir, en repensant au film après coup, il y a une chose que j'ai eu du mal à comprendre et qui m'a interpellé: le directeur a payé un mec pour endosser le rôle du tueur d'enfant, oui, mais quoi d'autre? Rien. Ce "comédien" n'a rien fait d'autre. Par lui-même, il ne s'est à aucun moment mis à portée de vue d'Anderton, pas plus qu'il ne lui a laissé voir de faux indices l'aiguillant vers le ravisseur de son fils. Une fois le marché conclu, cet homme a attendu la visite d'Anderton, et c'est tout. Cela signifie tout simplement que la vision de la précog, Agatha, n'a pas prévu l'avenir, mais l'a généré. S'il n'y avait pas eu de vision, la cascade d'évènements qui a mené à cette conclusion n'aurait jamais débutée... Anderton n'aurait eu aucune raison de fuir et donc de se lancer sur la piste des comploteurs. Le faux tueur d'enfants serait resté dans sa chambre à attendre pour rien, car Anderton ne serait jamais venu. Ce sont donc les Précogs qui, au lieu de simplement prévoir l'avenir en s'en tenant à l'écart, l'ont induit, l'ont forcé, par le biais de la prophétie elle-même. Elle se réalise "parce qu'elle existe" et sans elle, le monde tourne autrement. Ainsi, très ironiquement, Précrime a trouvé le bon moyen d'avoir raison: elle fait en sorte que la prédiction ait lieu, en faisant cadrer la réalité avec elle... Alors, si je vois juste, voilà un autre phénomène qui a pu se produire une paire de fois, les visions forçant des êtres à endosser un destin qui aurait été tout autre sans elles, et qui justifie doublement la fin de Précrime...
Dernière édition par Mat Vador le Ven 13 Nov 2009 - 16:39, édité 9 fois |
| | | Artheval_Pe Chief of Spatial Operations
Nombre de messages : 3593 Age : 33 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Minority Report Dim 30 Nov 2008 - 18:26 | |
| Tout à fait d'accord avec ton Analyse du film, mat, c'est du grand Spielberg, avec un excellent scénario et qui pose des questions très intéressantes. Je reviendrais pas sur la chaine de causalité relative au meurtre, vu que le film n'est plus très clair dans ma tête, mais je voudrais remarquer quelque chose :
Comme l'a prouvé ce film et de nombreux autres, le cinéma peut donner d'excellents films quand il s'inspire de la littérature. Je n'ai pas lu le roman de Philip K. Dick à l'origine du film, donc j'ignore quelles ont été les libertés prises avec lui. Mais Minority Report a un scénario excellent parce qu'il s'inspire d'une histoire excellente, et je pense que les réalisateurs devraient continuer à regarder dans cette direction, et à s'inspirer de la littérature pour créer leurs films. Avec tout le respect que j'ai pour James Cameron, je pense par exemple que Minority Report est un film une classe au dessus de The Abyss, par exemple, tout simplement parce qu'il reprend une profondeur dans le propos, et une histoire excellente construite pour les impératifs de la littérature, plutôt que d'essayer de plaire essentiellement par l'esthétique et le suspense, comme a tendance à faire un film écrit en tant que tel dès le début.
J'espère que Spielberg adaptera d'autres livres de SF, parce qu'il y a bel et bien des histoires uniques et passionnantes qui n'ont jamais été adaptées au cinéma, qui mériteraient de l'être, et qui ferraient de bien meilleurs films qu'un Transformers débile, un Indépendance Day cliché ou un Starship Troopers 2 d'une pauvreté terrible. |
| | | Sapho Gouverneur Planétaire à Mandibules
Nombre de messages : 1052 Age : 94 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Minority Report Mer 3 Juin 2009 - 15:08 | |
| - Mat Vador a écrit:
- Je l'ai beaucoup apprécié.
Moi aussi - Mat Vador a écrit:
- C'est donc un film visuellement très beau et très inventif. Les ordinateurs cristallins, les fusils à "bulle répulsive", les drônes-araignées, les précogs, les aéronefs et les jetpacks Précrime, les plantes mouvantes, les chewing-gums tordeurs de gueule...
+1 - Mat Vador a écrit:
- C'est un film qui se déroule à une quarantaine d'années de nous dans le futur et qui présente par moments une vision effarante, mais pourtant peu caricaturale et assez crédible, de ce vers quoi l'on pourrait en partie se diriger [...] où la pub a le droit de lire votre identité dans vos yeux et de vous interpeller publiquement sous votre nom
Ma vision de Big Brother... - Mat Vador a écrit:
- c'est un monde aux yeux bandés, qui peut avaler n'importe quoi
... et on y sera bientôt - Mat Vador a écrit:
- Encore quelques touches étranges de happy end.
Ah bah c'est un film américain, quand même, hein - Mat Vador a écrit:
- Lily Rush dans Cold Case
J'ai adoré ce film, tout en trouvant vraiment effrayante la société qu'il présente. Plus de crimes, certes, mais combien d'injustices, de vies brisées ? Combien d'agressions ? Les gens n'ont pas l'air plus heureux, ce sont des moutons... Enfin, je crois que c'est encore la pub, la plus terrible... |
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