Dune

En tant que premier livre du chef-d'oeuvre de Franck Herbert, Dune I possède la tâche extrêmement difficile d'introduire un univers d'une grande complexité, principalement au niveau de ses innombrables rouages politiques, religieux et commerciaux que les lecteurs n'ont pas l'habitude de rencontrer à un tel niveau dans un "simple" roman.

Le style de l'auteur étant beaucoup porté sur la psychologie et les délicates relations diplomatiques entre les hommes d'un système à l'équilibre instable, on peut facilement être tenté d'abandonner la lecture après quelques chapitres. Mais pour ceux qui persévèrent, la récompense est immense.

Car l'univers de Dune est rempli de richesses culturelles et de leçons de vie que l'on découvre au fil d'une formidable aventure aux dimensions épiques. Au fur et à mesure qu'on lit ce livre, on voit le monde avec un oeil nouveau et un esprit mieux affûté pour survivre dans la jungle administrative de notre propre monde. Pour moi, il y a un "avant" et un "après avoir lu Dune", et je ne regrette jamais de me replonger de temps en temps dans ce fantastique univers.

Dune est un livre que j'aime pour avoir lancé cet univers fictif tout à fait unique et surtout très profond. Frank Herbert montre dans cette saga toute sa maîtrise de la politique et de la stratégie, qu'il applique dans ce livre et dans les suivants, ce qui ne fait que renforcer l'intérêt de son oeuvre dans lequel la complexité des relations politique dépasse de loin ce que j'ai pu lire ailleurs, que ce soit chez Asimov, Weber ou Banks.

Dune est dès ce premier tome un univers très complexe et original. Univers où la technologie a peu avancé et où ce sont les hommes qui grâce à l'épice accomplissent ce que des machines ou des ordinateurs font dans d'autres univers. Peuplé de peuples très différents les uns des autres, il rappelle fort certaines civilisations terrestres qui servent comme base (les Fremen rappellent les Arabes musulmans, et la guerre sainte dans Dune était une anticipation intéressante par rapport à ce que des intégristes font actuellement, je pense). Mais jamais il ne tombe dans la transposition simple de la politique telle qu'on la connait.
Herbert écrit une histoire de Science-Fiction dans laquelle la politique, grâce à l'épice, prend une dimension tout à fait différente.

Dune est un livre très immersif pour peu qu'on se donne la peine d'insister avant de rentrer dedans. Il est préférable de le lire durant de longues sessions, car c'est au fil de la lecture qu'on l'apprécie de plus en plus.

Par contre, un des inconvénients du style particulier de l'auteur qui amène à celà est qu'une fois l'immersion rompue, la lecture peut redevenir difficile. C'est pour ça que je me suis arrêté au Tome 4 que je n'ai pu finir mais auquel je ne désespère pas de retourner un jour pour finir la série, non sans avoir relu auparavant les trois premiers opus dont l'intrigue passionante des deux premiers.

Citation :

je ne regrette jamais de me replonger de temps en temps dans ce fantastique univers.

J'aurai bien envie de m'y replonger également, mais en ce moment, le temps me fait défaut...

Dune est un cycle que je ne me lasse pas de lire, et relire depuis heu....plus de 23 ans !

L'œuvre est magistrale et manie la stratégie et la politique dans des visions de longs termes et présente des communautés fascinantes, les Bene Gesserit entre autre.

Maitrise des religions en tant qu'outil de manipulation des masses mais aussi réflexion sur le destin avec le personnage de Muad' Dib puis de Léto... et sur le pouvoir aussi....

L'écriture de Frank Herbert est parfois ardue, c'est vraie (je pense aux hérétiques de Dune) mais présente des personnages fascinants et effectivement le tout est très immersif.

Concernant les presquels et la suite, écrites par son fils et Kevin J. Anderson, clairement en terme de style cela n'a rien à voir mais cela a le mérite de nous donner les éléments manquants (notamment après la fin plus qu'énigmatique de "La Maison des Mères" et donne ainsi un souffle plus grand à toute l'œuvre.

Après ces tomes, écrits honorablement, se contentent de nous donner des faits, des actions et cela vient compléter les éléments des tomes signés F. Herbert. A noter pour moi, Norma Cenva, personnage vraiment réussi !

Autre grande qualité de ces premier tomes : leur richesse. Certes parfois cela semble compliqué, mais à chaque relecture le roman s'enrichit... et je parle de roman car j'ai du mal à dissocier les tomes les uns des autres je dois dire...

Et à chaque fois, je relis tout, désormais de A à Z puisque tous les tomes sont sortis !

Une oeuvre majeure et magistrale de la SF pour moi et un pilier de ma bibiothèque.

J'ai lu le premier livre de Dune l'année dernière et comme je n'ai pas posté de commentaire tout de suite, j'ai fini par carrément oublier de le faire... Vous me direz cela n'est pas très grave, puisque la charte de SFFS (Prochainement Multivers????) n'impose pas encore ce genre d'obligation, oui mais... avec le temps je me sens bien mal d'en parler.

Bon de toute façon ceux qui sont passés avant moi ont dit l’essentiel! Je dirai juste que pour ma part je n'ai eu aucun problème à plonger dans l'univers, et ce dés le début. Un ami à moi a par exemple trouvé le démarrage assez long. Je n'ai pas eu cette impression, mais peut-être cela vient-il du fait que j'adore la mise en place, le descriptif de l'univers dans ce genre d'oeuvre immensément riche, à un niveau presque égale que l'intrigue en elle-même.

Par contre j'ai fais une pause après ce premier livre, comme toujours je n'aime pas trop lire tout un cycle d'un coup mais je prend mon temps et du recul, ça me permet généralement de mieux savourer la suite. On verra bien si j'ai du mal à rentrer dedans là ou pas.

A beginning is a very delicate time... Pour moi, Dune apparaît dans le Panthéon des plus grandes oeuvres de SF littéraires. Le film ne reprenant que 5% de l'écrit. Ecrit qui impose, par ailleurs, un des styles les plus beaux de tout ce que j'ai pu lire. "Beau" n'est pas tout à fait le terme exact.
Il faut savoir que Frank Herbert a étudié la sémantique, la géologie, et les cultures arabes... On comprend mieux le style, le rôle de Kynes, et la transposition de toute la religion musulmane.
Je l'ai lu adolescent. Et relu plusieurs fois. La toute première fois, j'ai eu l'impression de devenir plus intelligent. Le film ne traduit que mal cette oppression de tous les instants, cette tension, cette dimension d'êtres nettement plus avancés que nous, et qui fascine.
Valeur sûre.