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 Solaris (2002)

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Mat
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MessageSujet: Solaris (2002)   Solaris (2002) EmptyVen 15 Aoû 2008 - 16:40

Solaris (2002) Solaris2003_affiche3



Chris Kelvin, psychiatre, est demandé d'urgence sur la station spatiale orbitant autour de la planète Solaris. Un homme s'y est donné la mort, et les deux autres membres de l'équipage présentent des signes aigus de stress et de dépression. Très vite, le psychiatre se retrouve personnellement confronté au phénomène lorsque la force indescriptible venue de Solaris le met en présence de celle qu'il a aimé jadis, et qui a mis fin à ses jours.



Réalisateur : Steven Soderbergh
Producteurs : James Cameron, Jon Landau, Rae Sanchini, Charles V. Bender & Michael Polaire
Scénariste : Steven Soderbergh
D'après une oeuvre originale de : Stanislas Lem (Solaris, roman, 1961) & Andrei Tarkovsky (Solaris, film, 1972)
Compositeur : Cliff Martinez
-
Nationalité : Américaine
Titre VF : Solaris
Date de sortie : 27 novembre 2002
Budget : 47 millions de dollars
1 H 34 Min
Pas de classification par âge connue
Nominé aux Saturns Awards 2003 dans la catégorie "meilleur film de science-fiction" ; Georges Clooney nominé dans la catégorie "meilleur acteur" ; Natascha McElhone nominée dans la catégorie "meilleure actrice"



George Clooney - Chris Kelvin
Natascha McElhone - Rheya
Viola Davis - Gordon
Jeremy Davies - Snow
Ulrich Tukur - Gibarian




Solaris (2002) 89390-large


Dernière édition par Mat Vador le Dim 31 Jan 2010 - 15:52, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Solaris (2002)   Solaris (2002) EmptyMar 29 Sep 2009 - 3:22

J'avoue que la première chose qui m'a frappé dans ce Solaris moderne est son impressionnante grâce plastique, auditive, émotionnelle.
Visuel (intérieur citadin comme celui de la station, puis effets spéciaux évidemment, sans parler du physique des acteurs) , bande-sonore, choix de lumières et de couleurs, choix de rythme, scènes très sensuelles, parfois explicitement, parfois implicitement... il se dégage de Solaris une poésie à tous les niveaux, un érotisme intellectualisé latent placé sous le sceau de la nostalgie, une mélancolie qui nous apparaît dans sa "substance" la plus naturelle, à la fois belle et douloureuse.


Solaris (2002) Solaris2003_aff


Les thèmes du film (dépression, deuil, culpabilité, souvenir, passion, le sens que l'on donne et désire donner à sa propre existence...) renvoient à un propos atypique puisque pour une fois il ne mène pas à une situation proche de nous et de notre monde, la faute au fait qu'il soit essentiellement axé sur un concept qui n'existe que dans la fiction, celui de la résurrection. En effet, la base du film se rapproche de cette question; "et si l'on se retrouvait nez-à-nez avec un proche disparu au pire moment, quand il restait tant à faire, tant à dire, tant à régler et à partager... que ferions-nous, pauvres Humains insensés que nous sommes?" . Pure vue de l'esprit je vous l'accorde, à la finalité exclusivement théorique, pour un film très psychologique. Mais pourquoi la SF se priverait-elle d'écarter ce genre de voile? Je pense d'ailleurs que certains doivent avoir à propos de ce film des interprétations que je n'ai pas envisagé, j'étais encore jeune quand j'ai regardé ce remake pour la dernière fois... pour preuve, le commentaire de Wikipédia, pas contraire à ce que moi j'ai vu, mais abordant cette mosaïque de thèmes, d'ambiances, de questions et d'émotions d'une manière différente :

Citation :
Ce film pose la question de l'amour vrai : celui qui emprisonne l'autre dans le désir et les souvenirs ne lui reconnaît pas sa personnalité humaine... il ne vit que dans un rêve ! Gare au réveil !

Dialogues, scénario, montage, jeu d'acteur... le mal de vivre chargé de réminiscences intimes et de douleurs sublimes, qui enserre les personnages, finit par nous hypnotiser nous aussi. Sur Terre comme à Solaris, cette ambiance de désespoir vide et assourdissant, dérisoirement digne et dissimulé, qui suinte du film, est très bien rendue à l'écran dans la façon dont on la "lit entre les lignes du couple", malgré le vernis sobre, chic, souriant et paisible d'une vie sociale en milieu intellectuel et culturel aisé, pourtant si prédisposée à faire rêver celui qui n'en fait pas partie. Car c'est un monde vivant, spirituellement actif, qui a beaucoup de moyens, mais que la routine -aussi bien matérielle qu'intellectuelle et émotionnelle- empâte et ternit, si bien que ses habitants ne parviennent plus à s'autoriser l'étincelle de désir, de folie, de culot, de communication intime, dont ils ont pourtant besoin pour avancer dans leur vie sans perdre leur temps dans l'ennui et la solitude-au-milieu-de-tout-le-monde. Participant beaucoup à cette atmosphère triste et noble si bien rendue, il y a la structure évanescente du scénario : flash-backs pas lourdingues, errances mentales, visions fantastiques au sens premier, c'est à dire que l'on ne sait classer entre rêve et réalité (pour peu que la réalité à notre sens ait encore cours à proximité de l'étoile bleue miniature) ...

Niveau idée, c'est bien sûr toujours un plaisir de se frotter à un mystère science-fictionnel si harassant et si éblouissant que la planète Solaris. Bien entendu, autant dans les courants de réflexion les plus cartésiens à propos de la SF, jusqu'aux plus mystiques en passant par les plus technoblabla, 100 théories peuvent donner un sens matériel et un "pourquoi?" acceptable à Solaris. Mais j'avoue que de les entendre ou de les lire m'a, à chaque fois, déçu. Y compris lorsqu'elles venaient de moi. à l'exception d'une seule hypothèse, peut-être... clin d'oeil
Solaris est superbe, de même que la station orbitale et tout ce qui la compose. C'est un excellent visuel SF. Dommage que la partie "astronautique" de ce visuel n'en montre pas autant que dans, par exemple, 2001.

Je veux aussi citer ce choix génial et délirant, dans un monde qu'on ne saurait dire uchronique ou futuriste, d'opposer un genre de haute société bobo cultivée type Parti Démocrate US que l'on aurait pu trouver telle quelle (y compris dans son apparence physique : vêtements, électroménager, intérieurs privés, urbanisme...) , à l'exception de deux ou trois détails, dans un beau quartier de New York en l'an 2000, à une conquête spatiale en avance d'un siècle, sans que personne ne semble le remarquer.
Il est évident que Solaris se trouve dans un autre système stellaire, et techniquement à pas plus d'une année de trajet aller. Pourtant, on a ce Dr. Kelvin si contemporain dans sa société si contemporaine, qui, du jour au lendemain, part travailler en orbite d'une planète extrasolaire, sans qu'il ne soit sous-entendu une seule seconde que cela puisse avoir quoi que ce soit de surprenant! O__o
Simple péché mignon conceptuel et esthétique, ou façon d'accentuer le reflet entre, d'une part, nous autres, et d'autre part, ces gens qui finissent par tourner à vide, faute d'une passion réelle pour ce qu'ils s'autorisent à vivre, à penser, à rêver, à ressentir, et faute d'un manque de courage pour interagir réellement, et dépasser les choses ensemble? En tout cas, c'est un malaise que je ressens parfois dans la culture Occidentale d'aujourd'hui.

Ce long-métrage, à la fois adaptation du roman et remake du film, est, à ma connaissance, l'unique irruption (avec le génial Kafka, mise en abîme narrativo-cinématographique sur fond de steampunk minimaliste et horrifique) de S. Soderbergh dans la science-fiction. Cette contribution m'a suffisamment convaincu (autant dans le simple fait d'avoir choisi de travailler sur Solaris et pas sur autre chose, que dans le résultat final) pour que j'accueille avec bienveillance une nouvelle tentative dans la SF de la part de Soderbergh... si cette tentative survient un jour, bien entendu.
Je ne suis pas un expert du métier, mais les acteurs de Solaris me conviennent et Clooney était, à mon sens, taillé pour le rôle (malgré les quolibets ayant suivi ce choix à l'époque) .

(quant à J. Cameron, pour lequel je viens tout juste de tilter concernant sa participation, et bien, un producteur, ce n'est certes ni un réalisateur ni un scénariste, à plus forte raison quand la même personne -en l'occurrence Soderbergh- occupe ces deux sièges en même temps, mais c'est néanmoins un ajout avenant à la filmographie SF du monsieur, et le film de SF le moins "matérialiste" auquel il soit lié, assurément)

Je n'ai pas lu le roman, et je n'ai vu que la moitié du premier film (des fois que vous vous posiez la question, ce n'est pas le film lui-même qui m'a conduit à arrêter en plein milieu, mais juste un impondérable) . Ce que j'en ai vu et ce dont je me souviens m'a laissé l'impression que le fond laissait entrevoir des pistes parfois différentes du remake, et cela me réjouit. Je parle de cela car on m'a souvent dit que le remake ne valait pas l'original. C'est possible, mais je sais déjà qu'à mes yeux, ce Solaris 2003 est une perle de poésie noire, au lyrisme envoutant, à la charge psychologique réelle et intelligente, à l'esthétique visuelle et sonore aussi moderne qu'harmonieuse, à la sensualité enivrante, torturée et vivante. Je ne lui retirerai pas cela sous prétexte d'avoir vu ou lu toute autre version.


(PS: inutile de préciser que j'ai détesté ce film chiant à mourir quand je l'ai regardé pour la première fois, à 13 ans mrgreen)


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MessageSujet: Re: Solaris (2002)   Solaris (2002) EmptyDim 4 Oct 2009 - 23:22

Je me souviens de ce film, qui m'avait au premier abord parut prometteur mais casse-gueule. Le ton donné dans la bande-annonce me laissait craindre... et bien, ce qu'il en était. Sans surprise, je n'ai pas pu accrocher.

Tu as mentionné Mat la lenteur de la narration, et, Dieu, oui, que c'est lent ! Lent et éthéré. Cela n'endort pas, cela frustre. Et à mesure que monte la frustration, ma capacité à appréhender de subtiles symbolique s'émiette. C'est assez redoutable, cette aptitude que j'ai à décrocher totalement d'un sujet qui ne m'intéresse pas. En l'occurrence, je suis resté totalement imperméable à toutes les qualités que l'on pourrait trouver à Solaris, tant son essence même m'a exaspéré.

Mat Vador a écrit:
Il est évident que Solaris se trouve dans un autre système stellaire, et techniquement à pas plus d'une année de trajet aller. Pourtant, on a ce Dr. Kelvin si contemporain dans sa société si contemporaine, qui, du jour au lendemain, part travailler en orbite d'une planète extrasolaire, sans qu'il ne soit sous-entendu une seule seconde que cela puisse avoir quoi que ce soit de surprenant! O__o
Voici exactement le genre de détail qui m'a somptueusement agacé et presque interdit d'apprécier ce film. Je ne peux pas m'immerger, même pas un peu, dans une histoire qui fait l'impasse sur ce genre de détail, pas quand il revêt une telle importance dans le scénario. C'est peut-être primaire, mais en peinture comme au cinéma, j'ai besoin qu'on me raconte une histoire, et que cette histoire soit cohérente avec elle-même. Je reste généralement "hermétique" aux films dits "psychologiques", bien malgré moi. J'espère que cela changera, mais pour l'heure, le rejet est épidermique.

Bref, je n'aurais rien d'aussi intéressant à dire que cette longue analyse passionnée que tu as concocté avec une richesse qui force le respet. ^^ Mais je ne désespère pas de parvenir un jour à me débarrasser de cette "impatience" pour me montrer plus, disons, ouvert. Après tout, si des gens intelligents l'apprécient, c'est qu'il doit y avoir une raison. Hein ?
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MessageSujet: Re: Solaris (2002)   Solaris (2002) EmptyLun 19 Oct 2009 - 2:21

Citation :
Tu as mentionné Mat la lenteur de la narration, et, Dieu, oui, que c'est lent ! Lent et éthéré. Cela n'endort pas, cela frustre. Et à mesure que monte la frustration, ma capacité à appréhender de subtiles symbolique s'émiette. C'est assez redoutable, cette aptitude que j'ai à décrocher totalement d'un sujet qui ne m'intéresse pas.
Pour ma part, je n'ai aucun mal à rester concentré sur ce que me raconte un film comme Solaris, même malgré la lenteur de son rythme. Peut-être parce que pour moi, il fait partie intégrante, avec l'image, la bande sonore... des éléments qui forment cette poésie sensitive qui me plaît tant. Cela contribue à cette émotion contemplative et sereine, matinée de mélancolie et de résignation.

Citation :
Voici exactement le genre de détail qui m'a somptueusement agacé et presque interdit d'apprécier ce film. Je ne peux pas m'immerger, même pas un peu, dans une histoire qui fait l'impasse sur ce genre de détail, pas quand il revêt une telle importance dans le scénario. C'est peut-être primaire, mais en peinture comme au cinéma, j'ai besoin qu'on me raconte une histoire, et que cette histoire soit cohérente avec elle-même.
Oui enfin, il ne faut pas en faire trop non plus. clin d'oeil Quoi que j'en dise, Solaris est dans le futur. J'ai cité "l'exception de deux ou trois détails" : c'est ici qu'ils entrent en jeu. La vitre-ordinateur-téléviseur, l'interphone dans le même genre, la texture particulière (un peu "kawé") de certains vêtements... c'est le futur, c'est clair et net.
L'aspect contemporain n'est qu'une ambiance qui naît d'un choix de point de vue précis pour le script et la caméra (et qui de surcroît à une signification probable, selon moi) : rien de ce sur quoi le film se focalise dans les scènes sur Terre, ne présente un besoin impératif d'être révolutionné dans le siècle à venir. Les trucs comme le robinet, les lampes, les ustensiles de cuisine... les "tunner" n'aurait été que gadget. Pas trop dans le ton du film. Le métro? On ne le voit que de l'intérieur. Il serait à propulsion électromagnétique qu'on ne pourrait pas le savoir.
Finalement, si on ne retenait de l'esthétique de I Robot, Minority Report, A.I, La planète des Singes version Burton, ou même Starship Troopers (c'est dire!!) , que les éléments ayant un équivalent dans ce que Solaris 2003 montre de son univers terrestre courant (donc là-encore, intérieurs aisés, quartiers tranquilles, etc) , on remarquerait très vite que c'est somme toute le même genre d'aspect et que le monde de Solaris peut tout à fait leur être sensiblement voisin (rien ne s'y oppose factuellement, mais après, serait-ce le désir de Soderbergh et Cameron?*) , au delà du seul choix de "quoi montrer à l'écran".
Donc, la cohérence interne, rien ici ne l'agresse.

* : en 1968, Kubrick et Clarke imaginent notre conquête spatiale de 1999 à 2001 (The Space Odyssey) .
En 1982, Scott représente l'Occident de 2019 (Blade Runner) .
Dans les deux cas, on sait très bien ce que cela a donné niveau "écho au réel". On le devinait même déjà très bien en 1990, que ces deux films allaient "avoir faux".
Partant de là, le choix de la sobriété et de la discrétion que font des films comme Solaris 2002, Bienvenue à Gattaca... est aussi celui de s'offrir une relative intemporalité à l'échelle d'un siècle ou deux. Est-ce primordial? Pas dans l'absolu (Personnellement, je m'en fous, que 2001 Space Odyssey et Blade Runner soient uchroniques. C'est bien que tous les courants soient représentés) . Mais je comprend que cette volonté existe.

Après, il ne faut pas s'y tromper, le film n'est pas exempt de défauts. Je le regardais encore il y a quelques soirs, je trouve par exemple dommage que la volatilisation de l'escouade d'intervention des forces spéciales ne soit qu'un détail mystérieux de plus dans le décor du film (ha, haaa, retenez-moi, il me vient un fantasme de geek : je verrais bien un préquel horrifique du Solaris de Soderbergh, détaillant les événements subis par les militaires à proximité de Solaris, jusqu'à leur disparition corps et biens avant le début de ce film-ci : de quoi refaire Sphère en mieux) , et que la question des traces de sang demeure assez ambiguë elle aussi. Ensuite, la question du visiteur mystérieux de Gordon, et du visiteur-fils de feu Léodagan, n'est pas très bien ficelée, je trouve (Font-ils autre chose que se planquer continuellement? Reste-t-il un but au petit garçon? Interagissent-ils entre eux, indépendamment des "vrais"?) .
Je n'accroche pas non plus au sujet de discussion choisi pour illustrer la deuxième soirée entre amis, à savoir le rapport d'un Dieu hypothétique à l'existence de la vie et de la conscience: d'une part car honnêtement, ce choix est un peu bateau à la base, d'autre part, car il est un poil trop évident de suggérer de lier Solaris à la question de la divinité en étouffant quelque peu de possibles interprétations plus subtiles, et enfin, parce que le contenu/niveau/approfondissement intrinsèque de la discussion ne casse pas trois pattes à un canard, de toute façon.

Mais d'autres questions que je me pose après ce revisionnage, c'est :
-le pourquoi de la pluie, la pluie sur les vitres qui est récurrente...
-le coup de la poignée de porte que se trimballe Rheya... anodin ou pas?
-quel poids réel dans le film pour le poème de Dylan Thomas? Il faudrait étudier les vers, cela peut éventuellement ouvrir de nouvelles pistes absentes du roman et du premier film... (en passant, j'ai beaucoup aimé le trait d'humour du film sur La Fontaine -enfin... en VF?- , quand il apparaît que Kelvin ne connaissait qu'un seul vers célèbre et a bluffé pour draguer^^)


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ketheriel
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MessageSujet: Re: Solaris (2002)   Solaris (2002) EmptyLun 19 Oct 2009 - 2:37

Citation :
Voici exactement le genre de détail qui m'a somptueusement agacé et presque interdit d'apprécier ce film. Je ne peux pas m'immerger, même pas un peu, dans une histoire qui fait l'impasse sur ce genre de détail, pas quand il revêt une telle importance dans le scénario. C'est peut-être primaire, mais en peinture comme au cinéma, j'ai besoin qu'on me raconte une histoire, et que cette histoire soit cohérente avec elle-même.
Celle là est belle....

Citation :
Pour ma part, je n'ai aucun mal à rester concentré sur ce que me raconte un film comme Solaris, même malgré la lenteur de son rythme. Peut-être parce que pour moi, il fait partie intégrante, avec l'image, la bande sonore... des éléments qui forment cette poésie sensitive qui me plaît tant. Cela contribue à cette émotion contemplative et sereine, matinée de mélancolie et de résignation.
C'est clairement annoncé comme un effet narrativiste. Solaris avec un rythme soutenu, ne serait pas Solaris justement. L'aspect méditatif de ce psychodrame est une composante essentielle de cette oeuvre (et cela est encore plus présent dans le roman).

Citation :
Après, il ne faut pas s'y tromper, le film n'est pas exempt de défauts
Solaris est la contemplation, la méditation de l'aspect amoureux mis dans un carcan d'une rêverie inachevée. C'est clairement une oeuvre, où l'aspect purement science fiction n'est qu'un mirage masquant des idées plus profondes. Dans ce sens le film est très bien foutu. La réalisation est la plupart du temps dans le bon tempo (quelques exceptions qui peuvent agacer sur le moment certes). L'effet intemporel ou, disons, quasi intemporel permet à ce film de s'inscrire dans la durée. Sa plastique aidant a traverser les âges et rester d'actualité contrairement à certains films qui au bout de 10 ans ont pris un sacré coup de vieux malgré un sujet intéressant mais trop tributaire du visuel.
Le véritable problème de ce film c'est qu'il y a tellement de questions en suspens que cela peut devenir frustrant au bout d'un moment. Certes le principal thème est fort bien abordé, celui qui est le plus impalpable mais des questions plus concrètes sont d'autant plus délaissées. C'est, évidemment, une mise en scène parfaitement logique et ingénieuse mais aussi frustrante une fois le film fini. On aurait voulu presque, que Solaris soit un épisode d'une série de SF et qu'il s'inscrive dans une histoire terrienne bien plus grande. Mais là aussi les limitations et peut être le but recherché n'auraient pas été le même.^^
En tout cas, un bon film, à conseiller.
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MessageSujet: Re: Solaris (2002)   Solaris (2002) EmptyLun 19 Oct 2009 - 23:45

Citation :
Je reste généralement "hermétique" aux films dits "psychologiques", bien malgré moi. J'espère que cela changera, mais pour l'heure, le rejet est épidermique.
On ne va pas te reprocher de ne pas aimer un genre (le film psychologique) qui statistiquement est plus caractéristique des préférences des femmes. mrgreen

Pour en revenir à l'esthétique du film, en particulier l'aspect contemporain, personnellement, il ne m'a pas choqué. Pourquoi ? Parce qu'une bonne partie de ces choses n'ont pas nécessairement vocation à évoluer. Nous avons toujours dans certaines maisons des meubles en bois massif dont les styles sont issus d'il y a un ou deux siècles. Hormis l'introduction du plastique dans les manches et l'invention de l'inox, les couverts n'ont pas beaucoup changé ; et depuis le début de l'ère numérique, on n'a pas vu de changements majeurs dans la manière de vivre à l'intérieur d'une maison et dans le mobilier, exception faite des quelques appareils électroniques et informatiques. (Je fais juste un amas d'exemples, là)

Bref, tout ça pour dire que cette apparente similitude ne me semble pas choquante et ne m'avais pas semblé choquante au premier abord, parce qu'elle est, il me semble, relativement cohérente, d'autant plus que vu le milieu social des protagonistes, on peut aisément se douter qu'ils préfèrent la douceur et la familiarité des intérieurs d'antan aux gadgets superflus ultra-modernes.

J'ai d'ailleurs pu voir des anachronismes de ce genre dans l'appartement d'un ami, dont le salon semblait sortir d'une maison chic du début du XXème siècle.

Je dois dire que j'ai bien aimé ce film, mais y suis resté un peu imperméable au niveau du sens. Il m'est arrivé la même chose qu'une personne de la "haute société" écoutant de la musique classique : J'ai suivi et aimé parce que je sentais qu'il y avait du génie là dessous, mais sans jamais vraiment rien comprendre complètement, et sans jamais comprendre en quoi c'était bon.
C'était il y a 3 ans. Maintenant, j'aimerais bien revoir ce film...

PS : Je ne sais pas qui fournit les nouveaux serveurs de forumactif, en revanche, je sais que c'est une bande de branques.
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MessageSujet: Re: Solaris (2002)   Solaris (2002) EmptyLun 26 Oct 2009 - 15:56

Mat Vador a écrit:
Oui enfin, il ne faut pas en faire trop non plus. clin d'oeil Quoi que j'en dise, Solaris est dans le futur. J'ai cité "l'exception de deux ou trois détails" : c'est ici qu'ils entrent en jeu.
Je ne faisais pas allusion à cela, l'aspect contemporain ne m'a pas gêné... Je parlais de la manière anodine dont Clouney s'embarque sans sourciller pour un voyage de plusieurs années...

ketheriel a écrit:
Skay-39 a écrit:
Voici exactement le genre de détail qui m'a somptueusement agacé et presque interdit d'apprécier ce film. Je ne peux pas m'immerger, même pas un peu, dans une histoire qui fait l'impasse sur ce genre de détail, pas quand il revêt une telle importance dans le scénario. C'est peut-être primaire, mais en peinture comme au cinéma, j'ai besoin qu'on me raconte une histoire, et que cette histoire soit cohérente avec elle-même.
Celle là est belle....
Mais encore ?
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MessageSujet: Re: Solaris (2002)   Solaris (2002) EmptyMar 27 Oct 2009 - 2:28

Ketheriel a écrit:
Solaris est la contemplation, la méditation de l'aspect amoureux mis dans un carcan d'une rêverie inachevée.
+1 mais théoriquement, dés lors que c'est Solaris "par Soderbergh" et pas "par Lem", une recomposition des bases symboliques et implicites peut potentiellement avoir lieu.^^ Je vois cela dans ce film, mais pas que.

Ketheriel a écrit:
C'est clairement une oeuvre, où l'aspect purement science fiction n'est qu'un mirage masquant des idées plus profondes.
à l'exception de la "clé" qui rend possible cette réflexion en "l'activant" sur le mode scénaristique, et qui n'est pas possible hors du surnaturel au sens large ; la résurrection. Mais bon, l'on me rétorquera que la folie, la drogue ou l'onirisme auraient pu donner corps à une clé similaire dans un film reprenant le même scénario, sans SF. Cependant, on serait donc resté dans la frange du fantasque, de l'inhabituel.

Ketheriel a écrit:
Le véritable problème de ce film c'est qu'il y a tellement de questions en suspens que cela peut devenir frustrant au bout d'un moment.
En effet.
D'autant plus qu'étant donné la nature de plusieurs de ces mystères (disparition des colonial marinestroupes de secours, dissimulation de plusieurs visiteurs à bord) , il aurait peut-être été possible de rallonger le film sans le rendre trop longuet, étant donné qu'il aurait majoritairement s'agit d'introduire des éléments à suspens "concret".

Artheval_Pe a écrit:
d'autant plus que vu le milieu social des protagonistes, on peut aisément se douter qu'ils préfèrent la douceur et la familiarité des intérieurs d'antan aux gadgets superflus ultra-modernes.

J'ai d'ailleurs pu voir des anachronismes de ce genre dans l'appartement d'un ami, dont le salon semblait sortir d'une maison chic du début du XXème siècle.
Pourquoi pas, mais je ne trouve pas que l'astuce d'un "cas atypique non signalé" soit utile ici, d'autant plus que c'est le genre de truc fragile, improbable et un peu grotesque que certains ont utilisé continuellement pour tenter de récupérer SG, à l'heure du tout-inco. (ce ha'tak-ci a peut-être été conçu sur une planète moins bien équipée, l'autre est sûrement un DG, etc)
Dans le cas de Solaris, "les intérieurs de cette classe sociale-ci dans cette société-ci n'ont pas subi de grandes révolutions culturelles pendant le siècle", me semble se suffire parfaitement, sans qu'on doive se sentir obligé d'imaginer que Kelvin et tous ses potes vivent un ou deux siècles dans le passé par pur snobisme.

Artheval_Pe a écrit:
PS : Je ne sais pas qui fournit les nouveaux serveurs de forumactif, en revanche, je sais que c'est une bande de branques.
+1^^

Skay-39 a écrit:
Clouney
Tu serais pas dans l'équipe qui fournit les nouveaux serveurs de Forumactif, par hasard? mrgreen

Skay-39 a écrit:
Je ne faisais pas allusion à cela, l'aspect contemporain ne m'a pas gêné... Je parlais de la manière anodine dont Clouney s'embarque sans sourciller pour un voyage de plusieurs années...
Je saisis mal ta logique. S'il n'y a pas de problème d'anachronisme supposé, il n'y a pas non plus de problème de cohérence par rapport aux modalités de ce monde puisqu'on ne les connaît pas. Rien ni personne ne dit jamais que le voyage prend plusieurs années. Au contraire, j'ai plutôt l'impression pour ma part, que précisément, la réaction de Gibarian puis de Kelvin par rapport à l'idée du voyage, mais aussi le fait qu'envoyer une troupe de secours ait encore un sens malgré le délai/distance, le fait qu'envoyer Kelvin en soutien encore après eux ait aussi un sens malgré ce même délai, le fait que Kelvin garde son appartement tel quel... sont autant d'indices laissant penser que le trajet aller n'excède pas un an dans le pire des cas. Perso, je vois même quelque chose comme 3-4 mois "seulement" : si la cryogénie (employée pour le voyage) est bien maîtrisée, elle peut être utilisée même pour une durée inférieure à six mois, puisque au final, ça peut coûter moins cher que de devoir fournir l'air, la température, l'eau, la nourriture, la lumière, l'hygiène et le confort matériel et psychologique minimum tout au long du voyage.

Et puis après, même si c'était une année entière (ce à quoi je ne crois pas) : et alors? On a une ellipse énorme entre le moment où la proposition lui est soumise et celui où il arrive à Solaris. Il peut très bien avoir tergiversé un mois et demi au début. D'autre part, c'est un peu comme accuser Kurt Russel de ne pas faire de blague à la RDA dans le film Stargate : son fils vient de se tuer... ici, Chris vit comme un zombie ou un automate, dans le deuil de son amie (pour lequel il est écrasé par une culpabilité plus que fondée) et de son désir d'enfant, sans compter le refroidissement probable de sa vie sociale et la remise en cause, probable également, de sa voie professionnelle et de lui-même. Qu'il ne se fasse pas prier trois ans pour changer d'air (radicalement, certes) ne m'émeut pas davantage. Il ne laisse pas vraiment un foyer heureux derrière lui. Surtout des rêves morts, et des morts tout court.

Tu dis que l'aspect contemporain ne t'a pas gêné, pourtant, je vois mal comment ton soucis quant au fait que Chris entreprenne le voyage, pourrait ne pas être lié à cette question. Précisément, tu pars du principe que cette idée est la même pour lui que pour nous, ce que tu ne ferais pas dans un film ayant l'esthétique de Coruscant dans Star Wars et où le départ ne te questionnerait pas de la même manière. Ici, en l'absence de données sur cet univers Solaris, rien ne va dans le sens que partir serait pour lui comme pour nous, bien au contraire. Chris pourrait très bien avoir vécu dix ans dans une ville à la surface de la Lune ou de Mars, avant de revenir sur Terre. Voire même, soyons fou, sur une colonie extrasolaire, ailleurs que dans le système de Solaris. Oui, qu'est-ce qui l'empêche? Cette Terre-ci possède la technologie pour envoyer un vaisseau habité dans un autre système stellaire, et l'en ramener dans le pire des cas au cours de la même décennie (pour viser hyper large) , oui ou non? Alors pourquoi pas?

J'ai un peu l'impression qu'il t'est facile de te noyer dans des verres d'eau que tu places là toi-même, quand tu n'accroche pas à une oeuvre clin d'oeil

Skay-39 a écrit:
Mais encore ?
Je crois que ce que le monsieur veut dire, c'est que t'es rien qu'un sale noob de SG mrgreen mrgreen mrgreen ('mettant en relation à ta remarque sur la cohérence interne)


Dernière édition par Mat Vador le Ven 22 Oct 2010 - 23:20, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: Solaris (2002)   Solaris (2002) EmptyMar 27 Oct 2009 - 2:48

Mat Vador a écrit:
Je saisis mal ta logique. S'il n'y a pas de problème d'anachronisme supposé, il n'y a non plus de problème de cohérence par rapport aux modalités de ce monde puisqu'on ne les connaît pas. Rien ni personne ne dit jamais que le voyage prend plusieurs années.
Ah, autant pour moi alors.

Disons simplement que cette élipse non commentée m'a semblé un choix pénible, dans un film qui joue déjà abondamment sur l'ambiguité. Cette réalisation contribue à nous faire perdre nos repères, chose dont les évènements se chargeront bien assez tôt. J'aurais au moins aimé pouvoir me raccrocher à quelques éléments précis sur ce point, situer l'action dans l'espace comme dans le temps.
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MessageSujet: Re: Solaris (2002)   Solaris (2002) EmptyVen 30 Oct 2009 - 14:43

Skay-39 a écrit:
Disons simplement que cette élipse non commentée m'a semblé un choix pénible, dans un film qui joue déjà abondamment sur l'ambiguité. Cette réalisation contribue à nous faire perdre nos repères, chose dont les évènements se chargeront bien assez tôt. J'aurais au moins aimé pouvoir me raccrocher à quelques éléments précis sur ce point, situer l'action dans l'espace comme dans le temps.
Je n'ai pas eu de difficultés avec ça. Pour moi, ça relevait simplement du principe de parcimonie : déjà, l'idée du voyage n'apparaît visiblement pas à Kelvin et à Gibarian comme étant un évènement incommensurable, même si tout de même important. Ensuite, l'existence-même de la mission de secours des forces spéciales puis de Kelvin laisse entendre que Solaris n'est pas à dix ans de voyage, ou bien elles n'auraient aucun sens, d'autant plus que le convoi des militaires et celui de Chris partent avec un gros différé (le second décolle de la Terre après "l'arrivée" sur Solaris du premier) . Plus encore quelques détails (Chris conserve son appartement et laisse même tout en l'état à l'intérieur) qui vont dans le même sens. Tout cela fait que faute de données plus précises, j'avais naturellement conclu qu'en l'absence d'informations contraires et plus solides, l'aller-retour Terre/Solaris n'était juste pas extraordinairement long... je ne m'étais même pas réellement questionné à ce sujet, à dire vrai.

Même si j'apprécie toujours d'avoir des informations précises sur les détails d'un univers de SF, reste que le montage du film joue son rôle, à mes yeux : je pense qu'il m'a fait comprendre ce qu'il y avait à comprendre sans que j'ai besoin de m'attarder dessus, malgré le peu de développement formel de la question du voyage.
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