Le peuple de Lorien est apparut il y a environ quatre ou cinq milliards d’années, de nature transcendante et énergétique. Sans avoir jamais eu besoin d’évoluer, ils naquirent conscients et instruits, à l’instar des Tris.

Tout comme les Tris, les « Loriens » (appelons-les ainsi pour simplification) n’eurent jamais besoin de mettre la main à la patte, puisqu’ils faisaient s’assembler tout ce dont ils avaient besoin depuis le néant, uniquement grâce à leurs pouvoirs psychiques transcendants. On dit qu’ils connaissaient déjà à leur naissance tout ce que les savants Walkers prouvèrent en plusieurs millions d‘années de découvertes empiriques, et que le don du transport interstellaire et interdimensionnel leur appartenait, sous forme innée, individuelle et sans aucun support technique requis. Nés immortels, les Loriens pouvaient aussi améliorer naturellement la longévité des formes de vie conventionnelles, même mourantes.

Cette espèce fut la première que nous connaissons à naître, et il semble que pendant des millions d’années, elle se soit partagé l’univers à sa portée avec les Tris, la seule autre nation existante. Jusqu’à ce que, petit à petit, naissent des peuples faillibles, organiques, évolutifs, nés rampants pour s’élever: les conventionnels, qui avaient occasionnellement besoin de conseils.

Il semblerait que le peuple de Lorien ai synthétisé des vaisseaux tout comme les Tris, mais était-ce pour se mettre au niveau des conventionnels, ou pour satisfaire un besoin ? Sans qu’on en connaisse le processus, l’horlogerie universelle décida un jour que l’immortalité était un mauvais calcul. Les Loriens, peu nombreux, immortels, et aux naissances rares et espacées, changèrent. Les nouvelles générations devinrent mortelles.

On ignore presque tous de ces âges étranges. Il y a un milliard d’années, une nation déjà beaucoup plus vieille que cela repoussa une incursion de La Main du Troisième Espace. Il s’agissait peut-être du peuple de Lorien, peut-être pas.

Quoi qu’il en soit, dans un temps considérablement plus proche se chiffrant « seulement » en millions d’années, les Loriens mortels s’étaient semble-t-il éteints sans qu’on en connaisse la raison lorsque les Tris et les Walkers vinrent à Z’Ha’Dum trouver Lorien et ses derniers compagnons transcendants, pour leur demander de réveiller les Ombres afin qu’elles combattent les Kirishiacs. Lorien, l’individu, devint peu après le dernier survivant de son peuple, (sans que l’on sache comment périrent ses contemporains pourtant nés immortels) lui qui, ironiquement, avait aussi été le premier des siens et le premier de tous les êtres connus. Avec la Triade, le seul autre peuple transcendant, il demeura une référence de sagesse politique et philosophique au travers de nombreux travaux diplomatiques de grande ampleur entre les Premiers.

Au vingt-troisième siècle, Lorien vivait toujours, seul dans les entrailles souterraines de Z’Ha’Dum. John Sheridan, mourant à qui il accorda vingt années de sursis, fut son dernier poulain. Il aida à régler définitivement la querelle entre les Ombres et les Vorlons, puis il se fit berger des derniers Premiers pour leur voyage dans l’Abîme. On raconte qu’il revint vingt ans plus tard pour faire profiter Sheridan d’un autre atout de son peuple: la capacité à donner l’hyper évolution, celle-là même qui insuffla aux Vorlons, aux Walkers, aux Mindriders et à d’autres, anciens primitifs, leur nouvelle nature d’êtres d’énergie.