Childhood's End [Serie]

prendre un "plouc" lambda (au lieu d'un sénateur dans le roman) et de lui donner une intrigue amoureuse complexe - le type qui n'oublie pas son premier amour mort 5ans plus tôt - cela n'apporte rien à l'histoire. Ou j'ai vraiment raté un truc

est-ce qu'il existe une "New Athènes" pour ceux qui ont rejeté l'utopie ?  Est-ce qu'il y avait un enfant au centre de tout, une sorte d'élue qui rassemblait les autres enfants ?

ne s'attarde pas sur la vie personnelle de l'heureux élu, et ne continue pas à parler de lui ad vitam aeternam... ne serait-ce qu'à cause de la durée sur laquelle l'histoire s'étale.

Oui aux deux questions. Mais cette ville franche était développée bien plus en détail. La mini-série a quelque peu expédié ça à grande vitesse, ce que j'ai un peu trouvé dommage. C'est pourtant essentiel pour comprendre ce que ressent l'humanité alors que ses successeurs la dépassent peu à peu... et pour présenter la fin de l'humanité, qui va plus ou moins lentement se suicider à force de vivre dans l'ennui le plus absolu (teinté du désespoir de ne plus jamais pouvoir avoir d'enfant).

Le pourquoi de l'apparence des Suzerains et de leur monde est associé à notre enfer Judéo-Chrétien. La mini-série expédie la question en évoquant la possibilité qu'ils soient venus dans notre passé. Un peu facile, et ça élude la question concernant une telle négativité à leur sujet.

La nouvelle dit plus clairement pourquoi cette association : c'est parce qu'en aidant la mise bas de ces enfants, les Suzerains ont condamné l'humanité et provoqué sa fin effective. Ce traumatisme est si important qu'il a résonné dans le temps et s'est inscrit comme mémoire future... traduite en mythes. Je ne suis même pas sûr que les Suzerains soient venus sur Terre auparavant.

Les Suzerains sont alors devenus aux yeux de nos ancêtres des démons, venant d'un lieu rempli de flammes, apportant l'Apocalypse (au sens double de fin du monde et de révélation finale).

La mise en scène du premier épisode est très bonne. Il pose progressivement, et même méthodiquement, les éléments du mystère que sont les Suzerains. Je n'ai pas tellement été dérangé par le fait que Ricky soit choisi par Karellen, car j'ai trouvé l'explication relativement correcte. C'est vrai qu'on se demande un peu "pourquoi lui?" et vu qu'on ne le connait pas, ni ce qu'il a fait avant que les Suzerains arrivent, c'est un peu gros. Mais je comprend l'idée d'utiliser quelqu'un de neutre comme ambassadeur. Si seulement son intrigue s'était limité à cela. Car il faut l'avouer, à partir du moment où Karellen le congédie, Ricky n'est plus très important, et j'aurais préféré passer un peu plus de temps avec Milo et Rachel.

J'ai été surpris (agréablement) par la révélation concernant l'apparence de Karellan. Je ne m'attendais pas au tournant biblique qu'à pris l'histoire mais je trouve l'ensemble assez habile. Je partage l'avis que la mini-série aurait gagné à expliquer plus clairement l'idée selon laquelle les Suzerains ne ressemblent pas à des démons mais que les démons ressemblent aux Suzerains.
Je me serais un peu passé de l'immaculée conception, par contre. Même si c'est relativement bien traité, je suis réellement lassé par l'utilisation des enfants en science-fiction. En faire des Deus Ex Machina n'est jamais très intéressant, et là ça n'avait rien de bien original. Au pire, j'aurais préféré passer plus de temps avec eux et la découverte de leurs "pouvoirs". Et peut être les rendre moins flippants.

La fin était relativement satisfaisante, même si on ne peut pas s'empêcher d'avoir envie de découvrir d'avantage l'univers des Suzerains et de l'Overmind. J'ai dans l'ensemble apprécié la modernité de la mini-série avec pas mal de références modernes, remettant d'actualité un bouquin qui date de 1953 quand même.

Sans parler de l'autre illuminée qui a tiré sur le Suzerain, qui m'a partiellement plombé la série. Même si je n'ai pas trop compris pourquoi sa chaine avec la croix a essayé de l'étouffer.
A la limite, il aurait été intéressant qu'on reste dans le doute sur le but des Suzerains, au lieu ça, tout de suite, c'est elle que je voyais comme la "méchante".

Disons que ce qui était poignant, c'était plus la réaction du héros à la fin. Mais c'est vrai que le reste de l'humanité, à ce moment, je n'en avais rien à faire. Le maire de New Athenes qui décide d’exploser, bof surtout après le coup du "je préfère voir ma fille mourir plutôt que d'avoir l'aide des Suzerains"... Et puis l'intérêt de mourir alors qu'il a déjà perdu sa fille ?
Globalement, il manquait ce petit truc aux personnages pour qu'on s'y attache. Même le scientifique de l'épisode 2 (Julian McMahon), on ne sait pas ce qu'il devient alors que cela aurait pu être intéressant.

Personne ne s'est dit "attends, ils nous mènent en bateau".
Mais cela faisait très biblique avec la disparition des "innocents" (quoi que c'était mieux fichu que le film avec N. Cage   )