La Malédiction des sept boules vertes [Bande dessinée]

La Malédiction des sept boules vertes est tout simplement l'une de mes séries de bande dessinée préférées. J'ai découvert la saga créée par Laurent Parcelier très jeune et, à l'époque, j'ai pu à de nombreuses reprises en dévorer les différents volumes. Malheureusement, par la suite et durant de nombreuses années, je n'ai plus réussi à mettre la main dessus puisque sans rééditions de la part de Casterman et n'ayant connu qu'un succès très relatif en librairies, les huit bandes dessinées étaient devenues presque introuvables.

Plus concrètement, les aventures de Guilio sont particulières, presque inclassables. Situées dans un univers résolument merveilleux, elle sont empruntes d'un caractère fantasmagorique où le rêve prédomine et qui rappelle à de nombreuses reprises Little Nemo in Slumberland. L'univers et les personnages que Laurent Parcelier met en scène détonnent cependant avec la plupart des récits de fantasy. Guilio avec son caractère râleur est en effet un personnage complexe, très loin de la figure du héros modèle. L'intrigue quant à elle est parsemée de rebondissements et se détourne à plusieurs reprises des schémas attendus. Elle forme par ailleurs un tout cohérent en cinq tomes. En outre, un album hors série, Le Lutin farceur, permet de donner une seconde conclusion à la saga et accentue le côté métafictionnel de l'oeuvre. Guilio et le drôle de monde nous permet enfin de replonger une dernière fois avec plaisir dans cet univers onirique.

Ce n'est donc que justice que ce bijou littéraire soit enfin réédité grâce aux Editions Paquet. Je suis cependant partagé par la recolorisation de Samuel Epié. D'un côté, remettre au goût du jour les albums permettra peut-être d'attirer un nouveau public. Toutefois, pour ma part, les couleurs originelles de Parcelier se mariaient à merveille avec son style graphique tenant de la ligne claire et à l'univers onirique et extrêmement particulier de l'oeuvre. Néanmoins, si cette nouvelle mise en couleur était une condition sine qua non pour que les bandes dessinées paraissent à nouveau, je préfère cela à la situation précédente où il n'y avait plus aucune version papier disponible dans le commerce. C'est pourquoi je me suis empressé d'acquérir la nouvelle édition du premier tome en librairie. L'objet est par ailleurs très réussi. Avec un peu de chance, Le Lutin farceur et le dytique Guilio et le drôle de monde connaîtront eux aussi une réédition! En fin de compte, j'espère que cette ressortie permettra de donner un coup de projecteur à ce petit chef-d'œuvre injustement méconnu.

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En fin de compte, j'espère que cette ressortie permettra de donner un coup de projecteur à ce petit chef-d'œuvre injustement méconnu.

En tout cas ton post me donne fortement envie de jeter un œil à cette série que je ne connaissais pas du tout. Ça tombe bien d'ailleurs, car niveau BD franco-belge je ne n'avais plus trop de série en vu... Par contre, je vais quand même jeter un œil aux couleurs avant, car je trouve que parfois le processus de re-colorisation donne des choses tout à fait horrible... En ce qui concerne l'Incal par exemple, j'ai préféré prendre le temps de récupérer toutes les premières édition plutôt que la réédition, tellement je trouvais que les nouvelles couleurs gâchaient l'histoire. Oui, je suis parfois difficile, mais c'est comme ça !

Pour ce qui est des nouvelles couleurs, si tu veux un petit aperçu, voici les deux versions de la première planche du Voyageur imprudent avec à gauche, l'édition originale de 1988 et à droite, l'édition de 2014 recolorisée par Samuel Epié :


Par ailleurs, il semblerait que pour le deuxième tome, Samuel Epié ait dû en plus d'une nouvelle mise en couleur, retravailler le dessin de Laurent Parcelier puisque certaines planches originales ont été fortement endommagées. Sinon, je comprends pour l'Incal. Souvent, personnellement, lorsque je relis une bande dessinée qui m'a marquée plus jeune, j'essaie de retrouver en partie mes sensations de l'époque, ce qu'une nouvelle mise en couleur peut parfois fortement compliquer. Quoiqu'il en soit, si tu te jettes à l'eau, je te souhaite bien du plaisir et je serai ravi de lire tes impressions!